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SAIC : le géant chinois qui se cache derrière Maxus et MG

Le fait que l'industrie automobile chinoise ne reste pas inactive est désormais un secret de polichinelle. Elle dispose du plus grand marché mondial pour véhicules électriques, de partenariats avec des constructeurs américains et européens et elle se prépare maintenant à conquérir le marché européen avec ses propres marques. L'une de ces marques est Maxus, qui est produite par SAIC Motors (Shanghai Automotive Industry Corporation), le plus grand constructeur automobile de Chine. Mais Maxus n'est que la partie émergée de l'iceberg. Préparez-vous à l'invasion chinoise!

Philip De Paepe – philip.depaepe@effectivemedia.be

Avec un chiffre d'affaires de 136 milliards de dollars et une production de 7,1 millions de véhicules, SAIC Motors (dont le siège est à Shanghai) est le huitième constructeur mondial (chiffres : Forbes 2018). L'entreprise emploie 200.000 personnes et produit également, outre Maxus, la marque de voitures électriques MG (présentée en première au Salon de l'Auto de Bruxelles en janvier dernier), Roewe (anciennement Rover) et a des coentreprises avec, entre autres, Volkswagen, General Motors, Volvo et IVECO. Outre ses usines en Chine, SAIC Motors dispose également de sites d'assemblage en Thaïlande, en Inde, en Indonésie et de centres de R&D au Royaume-Uni et en Israël.

Autre chiffre remarquable : 40 pour cent de l'ensemble des salariés sont actifs dans la R&D. Derrière cela, il y a une stratégie à long terme bien fondée : avec de nouveaux modèles de production et de vente, l’entreprise entend donner du fil à retordre à la concurrence et se hisser au sommet absolu du monde de l'automobile. Au cours de la dernière décennie, son chiffre d'affaire a augmenté d'environ 10 milliards de dollars par an. L'ambition semble donc plus que justifiée. Avec un quart de l'ensemble des ventes en Chine, SAIC est déjà le leader incontesté sur son marché national. Elle mise désormais résolument sur le marché étranger : elle veut ainsi passer de 350.000 véhicules aujourd'hui à 1 million d'ici 2025.

Maxus et MG: maintenant sur le marché belge

Les premiers modèles de SAIC sur notre marché sont Maxus et MG. SAIC a choisi le groupe Alcomotive pour distribuer ses véhicules en Europe. Dans un premier temps, Alcomotive sera importateur de Maxus pour les marchés belge,

La Maxus EV80 est la première camionnette disponible chez nous. En termes de technologie et de proportions, ce grand fourgon offre une alternative au Volkswagen e-Crafter, par exemple, mais il est environ 6 pour cent moins cher que son concurrent.

Maxus vend des véhicules en ligne à l'aide de la réalité virtuelle. Le client se trouve virtuellement dans l'usine, choisit la carrosserie nue de sa Maxus, ajoute les différents composants et options sur la chaîne de montage et, finalement, choisit éventuellement une assurance et le financement.

Avec un chiffre d'affaires de 136 milliards de dollars et une production de 7,1 millions de véhicules, SAIC Motors est le huitième constructeur mondial. Maxus construit non seulement des véhicules utilitaires légers, mais aussi des SUV tels que les D90 et D60. Ce dernier débarquera probablement en Europe à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine.

néerlandais, luxembourgeois et suisse, et de MG pour les marchés belge, luxembourgeois et suisse. Tous les véhicules concernés sont 100 % électriques.

Maxus

Le premier modèle est la Maxus EV80. En termes de technologie et de proportions, ce grand fourgon offre une alternative au Volkswagen e-Crafter, par exemple, tout en étant environ 6 pour cent moins cher que son concurrent et en offrant une meilleure autonomie. Il se présente sous la forme d'un fourgon à empattement long et est disponible avec un toit moyen ou haut. Il existe également une combinaison châssis-cabine avec un toit bas. La charge utile maximale est de 950 kg et, selon la version, le fourgon atteint une autonomie (selon la méthode de mesure NEDC) allant jusqu'à 192 km. La batterie au lithium-phosphate de fer de 56 kWh peut être chargée en 8,5 heures sur un chargeur à courant alternatif de 6,6 kWh. Un chargeur rapide à courant continu (DC) limite le temps de charge à 2 heures. Maxus l'équipe d'un moteur électrique à aimant permanent qui délivre 100 kW (136 ch) et 310 Nm, et sa vitesse maximale est limitée électroniquement à 100 km / h. Son prix est de 50.990 € hors TVA et les véhicules sont rapidement disponibles, sans restriction de volume.

À partir de mars, Maxus ajoutera également à sa gamme la camionnette plus compacte e Deliver 3. Ce modèle est disponible avec un empattement long ou court. Ici, le client peut choisir entre une batterie d'une capacité de 35 ou 52,5 kWh. Le moteur électrique délivre 85 kW (115 ch) et 255 Nm de couple. La version à petite batterie atteint une autonomie de 220 km, tandis que la variante à batterie de 52,5 kWh atteint jusqu'à 300 km avec une seule charge de batterie (mesurée selon la procédure NEDC). En utilisant un chargeur rapide à courant continu, la batterie peut être chargée à 80 pour cent en 45 minutes seulement.

A partir de juin 2020, on attend également le e Deliver 9, destiné à prendre place dans le segment des L2H3 et L3H3. Ces grandes camionnettes offrent un volume de chargement respectif de 9 et 11 m3 . Ici, Maxus offre la possibilité d'une batterie de 52 kWh ou de 73 kWh, alimentant un moteur électrique fort de 150 kW (204 ch) (couple : 310 Nm). L'autonomie est de 200 km (petite batterie) et 260 km (grande batterie) selon le cycle de mesure NEDC.

LA R&D COMME FORCE MOTRICE

L'usine Maxus de Shanghai emploie 10.000 personnes, dont 2.400 ingénieurs. La R&D est donc la force motrice de l’entreprise, menant à de nombreuses innovations dont nous n'avons jamais entendu parler en Europe. Par exemple : les photos de votre smartphone sont automatiquement téléchargées lorsque vous montez dans la voiture, puis les occupants peuvent se les faire glisser des uns aux autres sur les écrans. La surveillance médicale (fréquence cardiaque, tension artérielle, vigilance …) est également en cours d’expérimentation via des capteurs au volant, et ces données sont envoyées au médecin généraliste via un uplink.

Les Chinois sont fous de gadgets, et on le remarque aussi dans les hôtels. Des robots de type RD2D sont utilisés pour le service d’étage. Des robots qui prennent l'ascenseur de manière indépendante et recherchent la bonne chambre via le système sans fil et une caméra.

L'usine Maxus de Shanghai emploie 10.000 personnes, dont 2.400 ingénieurs. La R&D est donc la force motrice de l’entreprise.

Par ailleurs, Maxus ne fabrique pas seulement des véhicules utilitaires légers, mais également des SUV comme les D90 et D60. Ce dernier est également un SUV, qui arrivera probablement en Europe à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine. Il s'agit d'un SUV de taille moyenne, du format de la Hyundai Tucson et dont la modularité est également un atout. Par exemple, le client peut choisir entre quatre calandres différentes. D'autre part, le G50 est à nouveau un MPV électrique à sept places qui sera disponible chez nous dès septembre de cette année.

MG

Sur le stand lors du dernier salon de Bruxelles, MG a exposé le ZS EV, un SUV électrique d'un prix de 30.985 euros, présent sur le marché au Pays-Bas et au Royaume-Uni depuis un certain temps déjà. À ‘court ou moyen terme’, d'autres modèles viendront s'ajouter à la gamme, laisse entendre Alcopa.

Pendant ce temps-là en Chine: la vente en ligne 2.0

SAIC Motors ne veut pas seulement affronter la concurrence avec ses produits. Elle dispose également d'un modèle de vente innovant et

Lors du dernier Salon de Bruxelles, la MG ZS EV était exposée. Ce SUV électrique est proposé au prix de 30.985 euros. performant sur son marché intérieur. À terme, l’entreprise entend également l'introduire chez nous. Les Chinois l'appellent ‘Smart Spider’. Ce nom désigne en fait un configurateur très poussé avec lequel les clients peuvent composer une voiture en ligne. L'essentiel est ici que l'ensemble du processus de vente est inversé, passant d'une stratégie d'offre à un modèle de demande. Cette approche axée sur les besoins individuels du client est appelée C2B ou ‘Customer to Business’.

Là où la plupart des constructeurs travaillent encore avec différents packs d'options, SAIC offre beaucoup plus d'options individuelles. Suivant le modèle de véhicule, leur nombre peut monter jusqu’à 200. Le véhicule est donc en grande partie custom made.

Les clients qui utilisent ‘Smart Spider’ peuvent le faire via un site web ou une application. Il existe également un service d’aide via une application de chat. Cela ne signifie pas pour autant que les concessionnaires deviennent superflus. Les clients peuvent toujours se rendre en showroom pour obtenir des conseils et faire un essai. Cette expérience client est encore enrichie par des lunettes de réalité virtuelle avec lesquelles on peut explorer le

SAIC conçoit et produit de nouveaux modèles à un rythme rapide. Un acteur avec lequel il faudra compter à l'avenir. Le fait que les Chinois soient fous de gadgets se remarque aussi dans les hôtels. Ils utilisent des robots de type RD2D pour le service d'étage. Ceux-ci sont capables de prendre l'ascenseur de manière indépendante et de rechercher la bonne chambre grâce au système sans fil et à une caméra.

véhicule. Cela peut se faire au sein même de la salle d'exposition ou simplement à domicile pour ceux qui disposent de lunettes de réalité virtuelle.

Sur son marché national, SAIC a déjà vendu 64.000 véhicules entièrement en ligne avec 'Smart Spider'. Le système est également déjà utilisé en Australie et en NouvelleZélande et, selon SAIC, il y donne également satisfaction.

Autre aspect important du C2B, le délai de livraison réduit. Grâce à l'automatisation poussée de la production, le véhicule est livré au bout de quatre semaines. Il s'agit tout de même d'une petite révolution dans l'industrie automobile. Il n’est pas rare qu’il faille plusieurs mois chez d'autres constructeurs, avec des extrêmes de plus d'un an d'attente, sinon plus, comme pour la Model 3 de Tesla. Une observation cependant : ces délais de livraison courts s'appliquent aux clients chinois. Si cela doit devenir réalité chez nous, il faudra passer par une production locale. Et il n'y a actuellement aucun plan concret à ce sujet.

RECONNAISSANCE FACIALE : UN PASSEPORT BIOMÉTRIQUE

La reconnaissance faciale est déjà en pleine phase expérimentale en Chine, tant dans la vie publique qu'à des fins commerciales. Des caméras intelligentes identifient les citoyens, et une notation sociale leur est accordée. Ceux qui franchissent un feu rouge, par exemple, peuvent alors recevoir des points de pénalité sur leur rapport de notation. Un classement big brother qui est loin de faire envie en Europe.

Maxus utilise déjà cette technologie dans ses showrooms. Le client s'installe devant un système de commande qui le reconnaît grâce à la caméra et qui peut également afficher des données personnelles sous-jacentes. Cela peut aller très loin : lieu de résidence, situation familiale, employeur, rating de crédit …

L'étape suivante se déroule en réalité virtuelle, emmenant virtuellement le client dans l'usine, pour choisir la carrosserie nue de sa Maxus, ajoutant les différents composants et options sur la chaîne de montage pour, finalement, éventuellement choisir l'assurance et le financement. Un essai virtuel, dans sa propre rue si c’est le souhait du client, ne constitue pas plus un problème. Il suffit d'appuyer sur le bouton Enter et le véhicule sera livré un mois plus tard. Le même processus peut être exécuté à la maison avec des lunettes de réalité virtuelle. De la science-fiction ? Maxus vend déjà 45 pour cent de ses véhicules de cette manière aujourd'hui.

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