4 minute read

Sport automobile – Virus générationnel

Virus générationnel

Dans la famille Luyet in-corpore, la simple évocation du sport automobile suffit pour que l’étincelle de la passion illumine tous les regards. Par Gérard Vallat

Advertisement

1 2

Pour remonter à la source de la saga Luyet, il faut remonter dans le temps, jusqu’à la charnière des années 80/90. Mais avant cela, on doit placer Edmond Luyet, le «patriarche», ancien pilote amateur, qui a veillé et veille depuis toujours au matériel de ses fils, et maintenant de ses petits-fils. Le premier à suivre la trace paternelle est David Luyet, grand espoir du sport automobile suisse, qui remplissait les colonnes des journaux au travers de ses excellents résultats en Formule Ford, Opel Lotus et F3 en Suisse et à l’étranger. Double champion suisse de Formule Ford, il se retirait de la compétition, avant que son jeune frère Laurent entre en piste à son tour. Ne manquant pas de talent lui aussi, il gravissait les échelons, passant des coupes de marques Renault au rallye, en passant par la F3 et le Supertourisme. Ponctuant lui aussi sa carrière d’un titre national, il s’est retiré de la compétition active pour coiffer la casquette de coach, team manager et homme à tout faire du team «DEL», entièrement dédié à la carrière en karting de ses fils Jean et Samuel. Deux jeunes pilotes évoluant au plus haut niveau de la discipline, dont l’objectif avoué est le titre mondial KZ2.

Que signifient les trois lettres «DEL» de votre équipe?

Laurent Luyet : Il ne faut pas chercher trop loin, ce sont les initiales du prénom de mon frère David, notre père Edmond et moi-même. Dans toute l’aventure, il ne faut surtout pas oublier Edmond qui a également été pilote en son temps, avant d’être devenu le préparateur de nos voitures à mon frère et moi. Aujourd’hui il est toujours fidèle au poste pour s’occuper des karts de Jean et Samuel.

Publicité

Les pilotes suisses de F1

COMMANDEZ VOS EXEMPLAIRES DÈS MAINTENANT, AVEC UN TARIF PRÉFÉRENTIEL POUR LES MEMBRES ACS !

Turbo Editions, Mario Luini & JeanMarie Wyder, 432 pages, 620 photos (par tome), avec des préfaces signées Jacques Deschenaux, Marc Surer pour le no 1, Marcel Fässler, Sébastien Buemi et Véronique De Sybourg (-Siffert) pour le no 2.

Comment a débuté cette aventure karting avec vos fils?

Comme un signe du destin. J’ai mis un terme à ma carrière de pilote au rallye du Valais il y a une dizaine d’années, suite à un problème technique qui a contraint les organisateurs à m’empêcher à prendre le départ. J’avais déjà bien des problèmes dans cette période rallye et c’est à ce moment que mon mécanicien, qui est Brésilien, m’a dit «Laurent, c’est un signe tu devrais arrêter». Le lendemain j’avais mis en vente ma voiture et j’ai acheté un mini kart pour mon fils Jean qui avait dix ans. Mon épouse n’était pas vraiment contente. Moi je voulais simplement voir si mon fils allait avoir un déclic. Il l’a eu, l’histoire a commencé par des courses locales, puis on est allé à l’étranger faire la ROK. Après Samuel s’est lui aussi passionné pour le kart et d’année en année ils ont progressé tous les deux. Toute la famille est réunie derrière eux.

A quel niveau se situent-ils actuellement?

Jean et Samuel sont engagés en KZ2, et les deux étaient au départ du championnat du monde le mois dernier. C’est un très gros niveau, avec toujours près de cent cinquante à deux cent pilotes au départ. Jean se situe dans les dix meilleurs mondiaux et Samuel qui est plus jeune se situe entre la dixième et la vingtième place. Pour comprendre le niveau, il faut savoir qu’à Lonato cette année, ils étaient cinquante-quatre pilotes en cinq dixièmes et près de nonante en une seconde.

Vous avez quel objectif?

Le potentiel est là, nous avons notre propre structure, nous travaillons avec nos moyens, mais nous sommes aussi soutenus par CRG, constructeur de châssis. Nous sommes une petite équipe bien soutenue aussi par des supporters de notre région de Savièse. On a l’ambition de viser le titre mondial, on ne brûle pas les étapes, l’objectif est clair.

Passer à la monoplace est une option?

Le karting est un très beau sport à part entière, le niveau mondial est extrêmement relevé, j’ai dit clairement à mes fils que je ne les suivrai pas en monoplace. Les budgets pour évoluer avec du bon matériel et une bonne équipe sont disproportionnés, je n’ai pas les moyens de prendre ce risque. Maintenant, si nous avons les soutiens nécessaires ce serait différent. En kart, nous pouvons nous battre à armes égales, nous avons de beaux projets et de belles histoires à vivre.

3

1 Laurent Luyet. 2 Jean et Samuel Luyet complices. 3 Jean Luyet. 4 Samuel Luyet.

4

This article is from: