Bilan de fin de saison avec Tom Lüthi

«Mon but : devenir champion du monde»

Avec une belle performance – la 2e place – lors de la dernière course à Valence, Tom Lüthi, l’ambassadeur de l’ACS, a terminé son championnat du monde 2019 Moto2. A 33 ans, le natif de l’Emmental occupe une excellente 3e position au classement final. Le 2e titre de champion du monde de sa carrière, après celui de 2005 (en catégorie 125), lui a échappé de peu.

Il était impressionnant, le brillant sprint final de Tom Lüthi et de son équipe Dynavolt Intact GP, de Memmingen (D) : quatre podiums dans les quatre dernières courses du championnat du monde à Motegi (Japon), Phillip Island (Australie), Sepang (Malaisie) et Valence (Espagne). De quoi consoler Tom d’une période d’été ratée, avec de nombreux revers et abandons. Au final, dans cette première saison Moto2 et après son retour de la catégorie reine (MotoGP), Lüthi était à 12 petits points seulement du champion du monde espagnol Alex Márquez et à 9 points du vice-champion sud-africain Brad Binder. Dans une interview accordée au Magazine AUTO de l’ACS, Tom Lüthi fait passer en revue la saison de championnat du monde 2019 et ose une première prévision concernant le championnat du monde 2020. Il s’y battra à nouveau pour la victoire dans le championnat du monde moto, le deuxième plus important après le MotoGP.

Vous avez terminé la saison de championnat du monde 2019 sur une remarquable 2e place. Au total, vous étiez huit fois sur le podium et obtenez le 3e rang final. C’est un retour prodigieux après avoir roulé dans la catégorie reine MotoGP. Quel est votre bilan personnel de la saison 2019?

Tom Lüthi : Durant la pause hivernale 2018/2019, j’avais hâte de pouvoir débuter la nouvelle saison. Je nous savais en position de départ favorable, j’étais motivé et en pleine forme, et le travail fourni par la nouvelle équipe depuis le tout début était super. Tout cela a été confirmé au cours de la saison. En été, après l’introduction des nouveaux pneus, nous étions en perte de vitesse – c’était

Interview Markus Rutishauser Images Dynavolt Intact/F. Glänzel

POUR L’INSTANT, JE NE RÉFLÉCHIS NI À UNE FIN

DE CARRIÈRE NI AU TEMPS QUI SUIVRA.

bien évidemment dommage. Néanmoins, rétrospectivement, la saison a été bonne, avant tout en considérant mon retour en provenance de la catégorie MotoGP. Il est évident que j’aurais préféré terminer la saison sur la plus haute marche du podium. Mais je suis très content de mon 3e rang et je peux dire que notre équipe a tout donné et que nous avons très bien travaillé ensemble.

Au final, 12 points seulement vous séparent du champion du monde Alex Márquez. Selon vous, pourquoi vous n’avez pas pu vous hisser sur la plus haute marche du podium?

Cette chance, nous l’avons manquée en été. Après l’introduction des nouveaux pneus, il nous a fallu trop de temps pour trouver nos marques. Cela nous a coûté beaucoup de points – probablement exactement ceux qui nous ont manqués à la fin. Rétrospectivement, je pense que ce n’est pas important ; que ce soit un seul point ou 50 points qui manquent, le fait est que cela n’a pas suffi et que nous rentrons avec un 3e rang qui continue de nous faire un énorme plaisir ! Maintenant, il faut transformer les bons moments de cette saison en motivation pour la prochaine, tirer profit des situations difficiles et entamer l’année prochaine en faisant encore mieux.

La saison prochaine, les deux coureurs qui figurent devant vous au classement, Alex Márquez et Brad Binder, rejoignent la catégorie MotoGP. Par conséquent, dans le championnat du monde Moto2, vous endossez le rôle de favori. Comment jugez-vous la situation de départ?

Même si Alex et Brad se hissent en MotoGP, il y aura d’autres coureurs qui suivront et deviendront des concurrents à leur tour. Par ailleurs, des coureurs performants tels que Navarro ou Fernandez restent en catégorie Moto2. Finalement, cela n’a pas d’influence sur mon attitude, sur celle de mon équipe ou sur notre façon de travailler. Cette année déjà, nous avons convoité ce titre, et nous le convoiterons avec une envie égale l’année prochaine. Nous travaillerons dur pour cela et donnerons tout pour l’obtenir.

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Est-ce que vous travaillez en équipe ou y a-t-il des arrangements avec votre collègue d’écurie Marcel Schrötter? Et si oui, de quelle nature sont-ils?

Non, des arrangements à proprement parler n’existent pas. Il est évident que les techniciens discutent de situations particulières ou d’ajustages techniques, puisque nous travaillons avec le même matériel et pouvons, dans le meilleur des cas, profiter l’un de l’autre. Mais en fin de compte, nous restons des concurrents, nous avons chacun notre équipe et notre propre manière de travailler.

Comme le veut la tradition, la saison 2020 débute avec la course de championnat du monde au Qatar, le 8 mars. Votre programme prévoit 20 courses en 8 mois seulement. Avec un tel calendrier, quel est le plus grand défi pour vous et votre équipe?

Les courses sont ce que le spectateur voit et perçoit – mais au final, il faut un maximum de coordination et d’organisation en amont. Le plus gros défi est sans doute de concilier l’entraînement, les obligations envers les sponsors, les courses et les voyages. Et il faut évidemment veiller à garder une place pour le repos nécessaire. Car cet élément est tout aussi important que chacune des unités d’entraînement.

Quel est votre programme jusqu’à Noël? Aurez-vous l’occasion de vous détendre et de profiter un peu d’ici là?

Je passerai Noël avec ma famille. Cette période de l’année est très importante pour moi, car je suis plutôt rarement à la maison en temps normal. Nous irons certainement skier et profiterons tout simplement de passer du temps avec la famille et des amis – alors oui, je pourrai certainement me reposer quelques jours et profiter du temps à passer ensemble.

Comment vous voyez janvier et février?

Naturellement, ces deux mois seront à nouveau remplis de voyages et d‘entraînements. Si possible, nous passerons quelques jours sur le circuit d’Almeria, en janvier. J’y retrouverai ma BMW S1000RR, sur laquelle je m’entraîne en dehors de la saison des courses. Et en février nous attendent déjà les prochains tests officiels à Jerez, suivis de quelques obligations vis-à-vis des sponsors, comme lors de Swiss Moto. Mais tout sera entièrement focalisé sur la préparation de la prochaine saison.

Avec vos 33 ans, vous êtes l’un des pilotes les plus âgés parmi les coureurs du championnat du monde. D’autres pilotes de votre âge ont déjà quitté la compétition. Pourtant, vous ne semblez pas avoir peur à l’idée de participer à des courses. Permettezmoi tout de même cette question: 2020 sera-t-elle votre dernière saison?

Malheureusement, la voyance ne fonctionne pas. Je peux seulement dire que ce n’est pas dans mes plans d’arrêter. J’ai encore beaucoup de courses à disputer, il me reste encore des choses à réaliser et j’aimerais courir parmi les premiers aussi longtemps que possible. Pour l’instant, je ne réfléchis ni à une fin de carrière ni au temps qui suivra.

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