1 minute read
SOUND La force de la musique
Basé ENTRE LE NIGERIA ET L’ANGLETERRE, Leke Awoyinka mêle rap, électro et afro-juju dans son épatant second album. Rencontre avec une âme en or.
AM : En quoi le Nigeria vous inspire-t-il ?
Ekiti Sound : Je trouve beaucoup d’inspiration dans les musiques fuji, apala ou highlife pour les ambiances plus folk ou les éléments percussifs. Mais j’aime également les vastes expérimentations de l’Afrique de l’Ouest des années 1970, des formations comme Ofege ou Blo… Le Nigeria est un pays béni par une vaste gamme de sons, qu’ils proviennent d’un groupe de l’Église pentecôtiste ou de l’intense street-pop, forte de producteurs aussi intéressants que Rexxie. Quelle était l’ambition artistique de ce nouvel opus ?
Souhaitant que l’on me connaisse mieux, j’ai davantage parlé et partagé. J’avais envie d’étreindre mes auditeurs avec ma musique, de proposer un disque plus ambitieux mais avec un groove accessible. Bref, j’ai voulu oser sans choquer. Tout en restant fidèle aux piliers d’Ekiti Sound (culture, amour, identité, famille), et sans compromis sur la notion de fidélité. Il s’agissait de repousser les limites de l’électronique africaine, et je crois qu’avec le format Dolby Atmos de l’album, nous avons créé une nouvelle expérience sonore.
Pouvez-vous nous expliquer cette très belle pochette ?
Quand j’étais enfant, j’étais passionné par les missions spatiales, je lisais tout à ce sujet ! Au sein de la sonde Voyager, chacun emportait avec lui une « capsule temporelle » unique. Le message était porté par un enregistrement phonographique, gravé sur un disque en cuivre plaqué or contenant des sons et des images sélectionnés pour décrire la diversité de la vie et de la culture sur Terre. Ce dont l’album s’est inspiré, c’est du monde qui m’entoure. Je trouve du réconfort dans les musées, les reliques et l’analogique, mais je suis fasciné par le progrès et le futur. Cette contradiction se retrouve sur la pochette, qui représente une pièce d’or, le métal le plus précieux – car nous avons tous de la valeur –, qui incarne par ailleurs l’esprit du hip-hop. Ce qui nous renvoie au titre du disque, Drum Money !
Parce que nous sommes tous beaux et uniques, et une fois que nous puisons dans notre horloge interne ou nos âmes, nous en extrayons de l’or… Il n’est pas question de richesse matérielle, mais de sentiments. Pour cela, le roulement de tambour d’un battement de cœur, l’instinct intrinsèque du rythme, l’amour des sons de notre pays et l’accomplissement du voyage suffisent. ■ Propos recueillis par Sophie Rosemont
CONCERTS « MÉDITERRANÉE », Festival d’Aix-en-Provence, Rabat (France), du 4 au 24 juillet. festival-aix.com
Sounds
À écouter maintenant !
Meshell Ndegeocello
The Omnichord
Real Book, Blue Note