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Le Clerc interview La rage créatrice

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Fredy Massamba

Fredy Massamba

Dans son

dernier ouvrage, l’écrivain franco-algérien retrace le parcours bouleversant de son père, depuis la Kabylie des années 1930, ravagée par la pauvreté, à son exil en France, où il fût ouvrier. Un cri de révolte contre l’injustice et une réflexion apaisée sur l’intégration. propos recueillis par Astrid Krivian

Il lui a légué une rage, nécessaire pour écrire, et « une grammaire du manque ». Dans Un homme sans titre, Xavier Le Clerc retrace le parcours de son père, homme mutique et courageux, depuis son Algérie natale à son arrivée en France, en 1962. À la lecture du reportage d’Albert Camus Misère de la Kabylie, écrit en 1939, l’écrivain découvre le contexte de grande pauvreté, de famine dans lequel son père a grandi. Travaillant dès l’enfance, Mohand-Saïd AïtTaleb, qui a emporté en quittant son pays les traumatismes de la guerre, est devenu manœuvre à la Société métallurgique de Normandie, près de Caen. Né en Algérie en 1979,

Xavier Le Clerc raconte avec force et poésie ce chemin d’exil, cette vie minée par les injustices. Il évoque aussi son amour salvateur pour les livres, sa rupture forcée avec sa famille, qui a violemment rejeté son orientation sexuelle, sa démarche de changement de nom. Recruteur dans le domaine du luxe pendant des années, il dirige une agence de recrutement et de consulting, partagé entre Londres et Paris. Sous son premier nom, Hamid Aït-Taleb, il a signé un premier roman, De grâce, puis sous celui de Xavier Le Clerc, Cent vingt francs, sur son aïeul mort pour la France lors de la Première Guerre mondiale. À travers ses livres, il s’attache à tisser le récit de la relation complexe entre ses deux pays, pour bâtir une mémoire collective apaisée.

AM : Comment est née la nécessité d’écrire ce livre ?

Xavier Le Clerc : En lisant des articles d’Albert Camus sur les conditions de vie dans les hameaux de Kabylie dans les années 1930, j’ai eu l’idée de rendre hommage à mon père, qui venait de disparaître. Ces écrits m’ont permis de mieux comprendre l’enfance de mon père, dont je disposais seulement de bribes. Quand il me disait que, enfant, il mangeait des racines, ça ne voulait pas dire grand-chose pour moi. À la lecture de ce reportage, tout a alors pris du sens. Devenir adulte, c’est aussi prendre conscience que nos parents ont été des enfants.

Il a travaillé dès son enfance ?

Toute sa vie, il n’a fait que besogner. Petit, il brûlait du bois pour en faire du charbon et le vendre au marché ; i l traversait le pays à pied pour les récoltes agricoles, les vendanges. Dans les années 1930, une famine absolue a ravagé les villageois. Ils n’avaient plus la force de creuser des tombes et déposaient des cailloux sur les dépouilles. Albert Camus était affligé par cette misère, organisée notamment par le code forestier qui interdisait aux villageois la collecte du bois pour se chauffer ou cuisiner, et des glands pour faire de la farine. Il fallait aussi un permis de marchandage, qui était payant, pour avoir le droit de travailler. Beaucoup étaient emprisonnés pour simplement avoir commis le « crime » de travailler. Un système de double taxation pesait également directement sur les salaires des indigènes, qui bûchaient ainsi trois à quatre mois par an sans être payés. Beaucoup de pères de famille tombaient dans la folie. Il a grandi dans cet environnement de la faim. Pour écrire ce livre, j’avais faim moi aussi, notamment de réponses. J’ai pris 15 k ilos en quatre mois. Au-delà du deuil, l’écriture était une plongée dans l’empathie avec lui, enfant de la faim. « Le voyage vers le passé coûte cher », écrivez-vous…

C’est très douloureux. Je ne voulais pas que mon père disparaisse sans un remerciement, comme tous les hommes de sa génération. On leur doit beaucoup, à tous ces Africains, ces immigrés, et à leurs épouses, toujours en arrière-plan mais tout aussi importantes. Ils se sont sacrifiés pour leur famille, dans un altruisme total. Ils ne se sont jamais plaints. Ces hommes très dignes sont nourris de principes quasiment chevaleresques, ceux du sacrifice, de l’honneur. Votre père était très attaché à son statut d’ouvrier, à sa carte professionnelle ?

Il gardait précieusement cette carte dans son portefeuille. Il était très attaché à son unique titre, très humble, de travailleur. C’est beau et digne de se contenter de si peu, et pourtant d’avoir tellement à offrir. Comme neuf indigènes sur dix, mon père n’a pas été à l’école, mais il était très intelligent et sensible. Ce livre pose aussi la question du gâchis : qu’est-ce que ces hommes auraient été s’ils avaient eu accès à l’école ? Peut-être serait-il devenu artiste, découvrant qu’avec l’argile, on peut faire autre chose que de réparer les tuiles des toits… C’est le drame de ces vies exploitées, broyées comme du minerai : elles ne peuvent jamais découvrir à quel point elles sont riches. Mon père n’avait aucune conscientisation politique, ce qui était lié à son manque d’instruction, et il était dans une abnégation telle qu’il s’interdisait la révolte. Il portait ce sacrifice, l’obligation de subvenir aux besoins de sa famille. Il ne se permettait pas le luxe de se plaindre, cela lui aurait causé des ennuis. Cette génération a appris à raser les murs. Il a emmené la guerre d’Algérie dans sa valise en carton : elle n’était pas encore terminée en lui, même après l’indépendance. Il y avait toujours cette relation, en France, à toute forme d’autorité ou d’institution (école, police…) portée par des forces dominantes.

Il était hanté par les traumatismes de cette guerre…

Il a été torturé. J’avais 18 ans quand il a fait une tentative de suicide. Sur son lit d’hôpital, je l’ai vu fondre en larmes pour la première fois de ma vie. Je l’ai poussé un peu à parler, et il m’a décrit les tortures qu’il avait subies. J’étais abasourdi. Il ne se plaignait pas de la France car, pour lui, ses tortionnaires n’étaient pas de vrais Français. Il posait un interdit à tout ressentiment à l’égard de ce pays. Il avait compris que même les bourreaux étaient victimes du conflit. La guerre rend fou, elle transforme des individus à peu près normaux et décents en monstres. J’ai de l’empathie pour le jeune homme qui a torturé mon père, il a dû retourner chez lui avec ce lourd secret, et ensuite le passer aux générations suivantes dans des silences infernaux. Cela réverbère dans le temps. Mon livre ne raconte pas l’histoire de l’Algérie, mais celle de la France. L’histoire de tabous qu’il est temps de régler, pour un apaisement collectif.

Il vous a légué une rage, un moteur pour écrire…

Sa rage, qu’il n’a jamais exprimée, était dans ses silences. L’air perdu, les yeux vitreux, il pouvait s’absenter de très longues minutes dans son propre monde, saisi dans une intensité, une réminiscence lourde. En grandissant, j’ai compris un peu mieux les tenants et les aboutissants de ces silences. Cette rage est créatrice comme le feu – avec lequel on peut aussi réchauffer, apaiser les gens. On n’est pas obligés de tout brûler. Ce livre n’est pas un réquisitoire, il dépasse tout ressentiment. Je voulais remercier, honorer mon père, pour que ses sacrifices ne soient pas vains, lui qui s’est battu toute sa vie pour que l’on puisse s’en sortir. Ma gratitude lui revient de manière ultime. Le problème colonial n’est pas forcément la France, mais son absence justement, l’absence de sa devise républicaine « L iberté, égalité, fraternité »…

L’entreprise coloniale était tout l’inverse de cette idée profondément généreuse : on parlait de sujets et non de citoyens, on hiérarchisait les personnes selon leur religion ou leur origine. Pourquoi devez-vous tout à ce pays ?

Je dois tout à une certaine France, humaniste, celle de Camus par exemple. Une France de l’exigence, de la rigueur, de la discipline, de l’honnêteté intellectuelle et morale, capable de dénoncer l’injustice qu’elle commet. Une France ouverte sur le monde, accueillante, à l’opposé des programmes politiques de l’extrême droite. Ma France n’est pas réduite à une carte postale du passé. Au contraire, c’est l’avenir, c’est sa diversité, une nation de « sang-mêlé », la francophonie aussi, cette générosité culturelle, ce brassage des cultures. Une France de l’immigration. La ville nouvelle où j’ai grandi, à Hérouville-Saint-Clair, en banlieue de Caen, réunissait plus de 55 nationalités. C’est à cette France que je dois tout, à ses enseignants, à ses bibliothécaires. En tant qu’humaniste, on doit se réapproprier son amour, ne pas le laisser aux fachos. Nous nous sommes sacrifiés pendant très longtemps pour elle : mon arrière-grand-père tirailleur est mort dans les tranchées à Verdun, en 1917. Pourquoi preniez-vous des cours de soutien scolaire en français, comme pour « nourrir un père affamé », décrivez-vous ?

J’étais très bon élève, donc ces cours n’étaient pas nécessaires. Mais avec le recul, j’avais besoin d’accumuler une triple ration de mots pour ceux qui en avaient besoin. Je faisais des réserves, notamment pour mon père : il ne parlait pas français, il était presque muselé socialement, à cause de cette barrière linguistique. Son français était très rudimentaire mais il parlait un kabyle magnifique. Je voulais réparer cette injustice, naïvement certes, en maîtrisant cette langue, pour la transmettre à mon tour. Et c’était également une forme d’humiliation d’avoir un père qui n’était pas en mesure de s’exprimer correctement. J’avais compris que les mots, la littérature contenaient des trésors, je rêvais de les partager avec lui. C’est déchirant, en réalité, car c’est aussi la langue des dominés, du pouvoir, du contrôle. Ne pas la maîtriser vous condamne à être asservis, exploités. Cette tragédie est tapie dans l’ombre de ces cours.

En quoi votre amour des mots vous a-t-il rendu étranger au sein de votre famille ?

Par un processus très lent, l’éducation, l’instruction vous font glisser vers un autre monde, une autre classe sociale. On ne le décide pas. Un jour, vous réalisez que vous avez traversé le miroir. Ça vous rend étranger dans votre propre famille. Être transfuge de classe n’est pas une victoire, mais une vraie déchirure. C’est terrible de comprendre sa famille, mais de ne pas être compris en retour. Comme si vous étiez dans un autre pays, où la frontière n’est plus franchissable.

Un homme sans titre, Gallimard, 128 pages, 13,50 €.

Cent vingt francs, Gallimard, 152 pages, 15 €.

Vous avez été contraint de rompre définitivement avec votre famille, laquelle rejetait violemment votre homosexualité – à leurs yeux une déviance, un déshonneur –, et avez subi agressions et harcèlements. Mon père était très compréhensif, il ne portait pas de jugement, mais il était inquiet. En effet, j’ai été la cible de rumeurs, de menaces, d’agressions. Aujourd’hui, j’ai dépassé tout ça. Je leur souhaite à toutes et tous d’être heureux. Quand vous êtes pauvres, vous n’avez que l’honneur en trésor. Vous vous inquiétez alors de toute forme de déshonneur. Cela peut pousser des personnes bienveillantes vers la violence, à rejeter cette source de déshonneur, que je représentais alors. Ce qui ne justifie en rien l’agressivité, mais avec le temps, j’ai

Mon

compris ce terrible cheminement. Je pardonne aux personnes qui m’ont menacé ou agressé, et j’espère qu’elles comprennent qu’on a tous été broyés par la pauvreté. Je leur souhaite d’avoir dépassé cette représentation du monde et d’être enfin en paix. Pourquoi avez-vous changé votre nom ?

C’était nécessaire à cause des discriminations à l’emploi. Malgré mes diplômes, je ne recevais pas de réponse à mes demandes d’entretien. J’ai fini par comprendre qu’aux yeux de certains employeurs, des noms étaient plus propres que d’autres. J’ai été, hélas, contraint de changer mon nom « A ïtTaleb » par « Le Clerc », sa traduction littérale. Et ensuite, c’est devenu une source de réflexion et d’apaisement. En traversant le miroir, j’ai mieux compris les représentations de notre monde. Aujourd’hui, ma démarche suscite des malentendus. Je ne prétends pas que c’est la solution, je n’encourage personne à le faire. C’est déchirant de changer de nom. C’est un traumatisme. Mais je ne l’ai pas fait par reniement, ni pour suivre le discours de certains politiques estimant qu’il faudrait faire ce changement pour s’assimiler… J’étais déjà parfaitement intégré. J’ai fait ce que j’ai pu pour m’en sortir, je viens d’une famille de neuf enfants, je suis né de parents analphabètes, et je suis arrivé sur le marché du travail sans l’aide de personne.

Était-ce plus dur il y a quinze ou vingt ans de décrocher un emploi qualifié ?

Je reviens de très loin. À mon époque, il n’y avait pas de diversité. C’était anecdotique, rarissime dans les entreprises, le paysage médiatique… Il y avait quelques exceptions, mais dans le showbiz et le foot. Avec mon succès et mes sacrifices – dont mon changement de nom –, j’espère avoir ouvert la voie. Parfois, la jeune génération se hâte de me juger sans prendre en compte la perspective historique. Je fais partie des pionniers qui, grâce à leur résilience, ont permis de recruter des personnes issues de la diversité et d’ouvrir ces conversations. Ne soyez pas ingrats à l’égard des générations précédentes, qui ont lutté chacune à leur manière. C’est mon itinéraire, il n’appelle ni leçon de morale ni jugement. Les propositions ont-elles afflué avec votre nouveau nom ?

Oui, la différence était frappante. Ce changement sera toujours le marqueur d’une inégalité entre les personnes. Mon patronyme était considéré comme celui de sous-hommes : on nous vouait à des métiers manuels, d’exploitation, on ne voulait pas de nos noms dans les bureaux. Je me suis affranchi. Ma démarche était libératrice, le contraire d’une soumission. J’ai pris ma vie en main, j’ai refusé d’être une énième victime. C’est aussi le changement d’un « non » – que l’on m’a tant renvoyé – en « oui ». C’est moi qui ai changé les paradigmes. Je n’avais plus besoin de postuler, on venait me chercher, de poste en poste. C’était une sensation extraordinaire. Ma carrière a évolué très vite. J’ai travaillé pour les plus grands groupes du luxe, les maisons les plus prestigieuses. J’en suis

Des Discriminations

très heureux et reconnaissant. Mais c’est un témoignage qu’il faut entendre, ce problème de diversité dans les entreprises. Cela reste encore d’actualité, en dépit des améliorations depuis quinze ans. Et il faut voir à quel niveau la diversité est recrutée : c’est souvent pour des postes junior, et plus rarement pour des postes de cadre de haut niveau, au sommet de la hiérarchie. Par diversité, j’entends celle de l’origine, de l’orientation sexuelle, du genre, du handicap… Nous en sommes tous un maillon. Enfant, vous étiez vêtu d’habits provenant d’œuvres de charité ou de fripes. Comment avez-vous vécu cet écart avec le monde du luxe, assistant parfois à des scènes absurdes ou indécentes ?

C’est mon devoir d’écrivain de raconter ce décalage. C’est également une source de réflexion sur les valeurs profondes qui animent nos sociétés occidentales portées sur l’avoir, l’individualisme, l’égoïsme. Et qui laissent peu de place aux valeurs africaines, que ces immigrés nous ont apportées : la solidarité, le savoir-vivre en commun, la décence, la pudeur, le courage… Nous les perdons avec l’individualisme forcené, encouragé par la société de consommation. Quel est votre lien à l’Algérie ?

Il est très fort. J’ai beaucoup d’amour et une foi immense dans ce pays très jeune, avec une grande intelligence, une immense générosité. Son économie est un réservoir de potentiels fabuleux – son tourisme, ses paysages, sa superficie, ses ressources naturelles… Je crois au partage des compétences entre les deux rives de la Méditerranée. Cela augure une ère nouvelle, pour l’Afrique en général. La crise récente du gaz nous l’a montré : l’Europe a besoin de l’Algérie. Cette amitié nouvelle doit naître sur une base d’apaisement entre les nouvelles générations, prêtes à dialoguer, à s’enrichir mutuellement. Elle ne peut qu’augurer de bonnes nouvelles. Mon pays de naissance est aussi un pays d’avenir, à l’image de l’Afrique. Ce continent peut nous apporter beaucoup sur le plan des valeurs de solidarité, de l’économie, avec sa démographie très importante, son dynamisme, sa jeunesse. Je ne crois pas au « grand remplacement », mais au grand dialogue. Beaucoup de jeunes Algériens tentent de rejoindre l’Europe, risquant leur vie sur des embarcations de fortune…

C’est triste de ne pas entendre la crise de ces jeunes Africains. Elle nous dit un sentiment d’injustice, d’horizon bouché. Il faut accompagner cette jeunesse, de part et d’autre de la Méditerranée. L’échange permettra un brassage, dans tous les domaines, l’art, la littérature, la restauration… Le dialogue peut amener concrètement des débouchés professionnels, des créations d’entreprises, d’import-export, des collaborations, dans des relations égalitaires. La nouvelle génération n’a pas vécu la colonisation, elle n’a hérité que des fantômes et des non-dits. Mon travail d’écrivain est de les apaiser et de créer une base de dialogue, de sérénité, un désir de se retrouver sans se juger. Il faut éteindre une bonne fois pour toutes l’incendie de la guerre. Accepter qu’elle soit terminée, et trouver un chemin de paix. L’Algérie et la France sont des pays amis.

Dans votre précédent livre, Cent vingt francs, consacré à votre arrière-grand-père mort à Verdun en 1917, vous écrivez : « Sans ton histoire, ma génération ne saurait trouver la paix. »

Nos parents ont connu la guerre, dont ils ne peuvent parler. Nous héritons de leurs silences, de leurs douleurs, placés dans un entre-deux, les limbes. Il faut se libérer de cette souffrance, mettre des mots dessus, raconter ces épisodes douloureux. Parler du passé pour le dépasser, ne plus être un fantôme. Pour habiter sa vie, aller vers l’autre sereinement. Des centaines de milliers de tirailleurs se sont battus avec courage, ont disparu sans un mot, malaxés dans la boue des tranchées. On leur avait beaucoup promis, notamment la nationalité française. Cette promesse n’a pas été tenue. Mon arrière-grand-père était mort à Verdun, et moi, cent ans plus tard, je n’étais pas français ? Cela pose la question d’être perçu comme un étranger dans ce pays, et de l’absence de mots pour raconter la mémoire collective. Brisons un mythe : non, nous ne venons pas d’arriver. Notre présence ne se limite pas aux années 1960. C’est important de resituer notre ancienneté, la présence africaine est très profonde en France. On n’a pas à s’excuser d’exister, on ne va remplacer personne. L’idée du « grand remplacement » ne se posait pas au moment des tranchées, de la chair à canon ! Connaître l’histoire de mon aïeul m’a donné une légitimité et m’a apaisé dans mon identité française. La jeunesse a besoin de se rasséréner en connaissant son histoire, ses origines. C’est l’ambition de mon écriture. ■ rencontre

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