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DHAFER YOUSSEF DE L’OUD ET DE LA VOIX

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Khady Diallo

Khady Diallo

L’artiste tunisien revient avec un superbe album, Street of Minarets, qui CONDENSE SES INFLUENCES.

HERBIE HANCOCK, Marcus Miller, Dave Holland, Vinnie Colaiuta… Jamais Dhafer Youssef n’aurait imaginé pouvoir un jour enregistrer avec ces grands noms de la scène jazz actuelle. Mais il a suffi de quelques messages pour que tous répondent présents, avec enthousiasme. « Être en studio avec eux, c’était comme si j’étais à table avec Jésus, Mohammed, Moïse, et même Bouddha ! Ils sont plus humains que des humains, tout en étant des prophètes du point de vue artistique. Ce qui compte, c’est uniquement ce que l’on joue ensemble. Ils étaient tous là au service de la musique. C’est un rêve éveillé que je vis encore », se réjouit-il. Un rêve (et un projet) qui aurait pu ne pas se réaliser…

En 2016, le natif de Téboulba publie Diwan of Beauty and Odd, puis en 2018, Sounds of Mirrors. Mais en pleine pandémie, il perd sa voix, subit en urgence une opération cruciale, dont il sort plus fort. « J’ai compris que ma voix était ce qui me connectait avec cette planète, mon oxygène, l’avenir que je voyais au loin, commente-t-il. Soudain, je ne pouvais plus respirer, ni recevoir cette lumière. Aujourd’hui, je déguste chaque moment où je chante, où je suis sur scène, où je parle… Ma voix est un cadeau de la nature et de tous les dieux de cette planète. » Il planche alors de nouveau sur un projet au long cours, qui va devenir Street of Minarets : sur une trame sonore d’une grande richesse et d’une intense spiritualité résonne tout son charisme.

C’est enfant, dans des réunions de famille en Tunisie, que Youssef a commencé à chanter, tout en pratiquant l’oud avec ferveur. Il y a trente ans, il est parti tenter sa chance à Vienne, dans le froid et la précarité, et a réussi, à force de persévérance, à vivre de son talent. Ce voyage dont il sort aujourd’hui plus heureux que jamais se ressent à l’écoute des 12 morceaux de l’album : « Street of Minarets représente mon enfance, mais aussi tous les sentiments qui m’ont traversé depuis durant cette expérience musicale. » ■

S.R. DHAFER YOUSSEF, Street of Minarets, Black Beat Edition.

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