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Récolter les saveurs de Miraval : Tom Nichol de The Gardener Gin

Tom Nichol n’est pas un distillateur “célèbre” comme les autres. L’homme qui a créé le Tanqueray 10 pour Diageo, considéré par beaucoup comme “le” ou “l’un des” meilleurs gins jamais produits, mène une vie discrète de retraité en Écosse. Tom Nichol, qui a les pieds sur terre, est presque dédaigneux de son succès, affirmant qu’il n’a pas encore créé un gin dont il soit entièrement satisfait.

Lorsque Matthieu Perrin, de Famille Perrin, l’a appelé pour lui parler d’un projet potentiel, il a pensé qu’il serait impoli de ne pas au moins répondre. Il avoue être de nature très curieuse et l’idée de travailler avec un château dans le sud de la France l’intriguait quelque peu, d’autant plus que le sud de la France ne semblait pas trop éloigné.

Quant au premier appel avec Matthieu Perrin, Tom Nichol dit qu’il est important car il veut juger de la personnalité de la personne à l’autre bout du fil. Selon lui, “la personne avec laquelle je travaille est le critère le plus important lorsque je décide d’accepter un travail”. Après tout, Tom Nichol n’a pas besoin de travailler avec qui que ce soit. Il est heureux d’être à la retraite après avoir travaillé pendant des années pour le géant des boissons Diageo. Il est donc très sélectif quant aux projets sur lesquels il travaille. À propos de son premier appel avec Matthieu Perrin, Tom Nichol déclare : “Dès que je commence à parler avec quelqu’un, je décide presque immédiatement si je veux travailler avec lui. Je dois être inspiré par les personnes avec lesquelles je travaille, et si je ne les aime pas, je ne travaillerai pas avec elles. C’est l’essentiel. Je n’ai besoin de travailler avec personne, mais je l’ai beaucoup aimé (Matthieu Perrin)”. Matthieu Perrin avait gagné le respect de Tom Nichol, mais accepterait-il ses conditions ? Tom Nichol dit qu’il n’est pas un homme d’affaires. Vers la fin de ces premières conversations, il informe les clients potentiels, y compris Matthieu Perrin, de ses conditions. À prendre ou à laisser. En général, ils disent “d’accord, je vous recontacterai”. Je ne m’attends généralement pas à ce qu’ils me répondent, mais lorsqu’ils le font (comme ce fut le cas pour Matthieu Perrin), il y a un moment où la réalité s’impose”.

À ce moment-là, Tom Nichol n’était pas encore au courant de la relation avec Brad Pitt. Ce n’est que lorsqu’il a confirmé sa décision qu’il a entendu parler de l’implication de l’acteur. Tom Nichol déclare : “Je ne savais pas du tout qu’il était impliqué. Ce n’est qu’après avoir dit que je ferais le projet, en l’occurrence au cours d’une réunion téléphonique pour laquelle j’étais en retard. Si je me souviens bien, j’ai dû prendre l’appel dans ma voiture car j’étais coincé dans les embouteillages. Après avoir accepté le projet, Matthieu m’a demandé si je pouvais apposer ma signature sur la bouteille. J’ai répondu par l’affirmative. Puis il m’a dit que ma signature serait apposée à côté de la sienne et de celle de Brad Pitt”. Ce n’est qu’à ce moment-là que Tom Nichol a réalisé que l’acteur oscarisé faisait partie du projet. “Pour être honnête, cela n’avait pas vraiment d’importance, mais une fois que j’ai su que Brad Pitt était impliqué, je les ai contactés pour leur demander s’ils avaient vraiment besoin de moi. Pour être honnête, si vous avez Brad Pitt sur une bouteille, vous pouvez mettre n’importe quoi dedans et ça se vendra”. Heureusement pour Tom Nichol, ils voulaient de la qualité à l’intérieur de la bouteille, ce qui, selon Tom Nichol, n’est pas toujours le cas avec les marques de célébrités, dont certaines sont, selon lui, “horribles”.

Tom Nichol avait commencé à se faire une idée du gin sur la base des informations fournies par Matthieu Perrin et son équipe, mais un voyage à Château Miraval, le domaine de Brad Pitt dans le sud de la France où il produit du vin, en partenariat avec la famille Perrin, et de l’huile d’olive, a consolidé l’accord. Une fois sur place, la situation est devenue beaucoup plus claire. Bien entendu, ses partenaires avaient des demandes concernant les plantes et les herbes qu’ils souhaitaient voir figurer dans le mélange. Tom Nichol recevait de nombreux colis contenant différents ingrédients potentiels. Tom Nichol explique que “cela a pris beaucoup de temps (avec de nombreuses microdistillations d’essai) avant d’arriver à un point où j’ai dit que j’inclurais ceci ou cela. La famille Perrin s’est montrée très compréhensive à l’égard du processus. Ils m’ont essentiellement laissé faire ce qui était nécessaire pour atteindre l’équilibre dans la recette finale et le profil aromatique”.

Tom Nichol décrit le gin comme ayant une forte composante d’agrumes et un goût du sud de la France, voire du Château Miraval lui-même. En ce qui concerne le produit final, il souhaitait qu’il soit empreint d’un esprit méditerranéen accueillant. Selon Tom Nichol, “il fallait que ce soit quelque chose d’agréable, qui puisse être dégusté seul, et qui ne soit pas conçu uniquement pour les gens riches qui l’apprécient sur leur yacht”. Quant à la manière de le servir. Bien que Tom Nichol suggère aux barmen d’améliorer le gin en créant des cocktails, le gin a également été conçu pour être bu seul. C’est d’ailleurs la seule façon dont Tom Nichol le boit.

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