Wizzy Gang
DOSSIER
LA LUMIÈRE NUIT. C’EST LE CONSTAT FAIT PAR DES ACTIVISTES, DES UNIVERSITAIRES ET DES ÉLUS QUI S’INQUIÈTENT DES CONSÉQUENCES DE LA POLLUTION LUMINEUSE. UNE SOLUTION S’IMPOSE : ÉTEINDRE. PARCE QUE C’EST PAS VERSAILLES ICI. uand la pratique a eu ses premiers adeptes il y a une vingtaine d’années, ils se faisaient appeler « yamakasis ». Le terme a même eu droit à sa déclinaison en film, avec Luc Besson à la production. « Mais ça fait un peu ringard maintenant », alors ces ninjas du bitume et des barres d’immeubles préfèrent dire qu’ils pratiquent le parkour. « C’est une sorte de gymnastique avec le mobilier urbain », décrit Mathieu 22
avril-mai 2022 #56
Brulard, membre du Wizzy Gang à Rennes. « On est une bande de potes, vingtenaires, sept pratiquants réguliers », présente l’acrobate en chef. Fort de ses quasi 40 000 abonnés sur Instagram, le gang a lâché les études pour faire métier de leurs acrobaties. « Comme des sportifs, on tente de percer. » Ils ont investi dans un van et partent à l’aventure. Espagne, Portugal, Italie… Les influenceurs sautent des barres d’immeubles, des ponts et des échafaudages (photo).
Mais ce qui les a fait connaître, c’est le clip de leur première session d’extinction des enseignes lumineuses en 2020. « On était tombé sur le Net sur un mec qui expliquait comment, avec une perche, il s’en prenait aux éclairages des commerces. Comme on est un peu militants, on a voulu l’imiter. Mais pas avec une perche ! En sautant et en grimpant pour dénicher les boîtiers qui permettent d’éteindre les vitrines depuis l’extérieur. On a pris ça comme un entraînement. »