DOSSIER
LE GALLO AU PETIT TROT
LE GALLO EST UNE LANGUE EN SOUFFRANCE. SI LES BRETONNANTS SE MOBILISENT AVEC SUCCÈS DEPUIS DES DÉCENNIES, LES GALLÉSANTS PEINENT MÊME À DÉFENDRE LA LÉGITIMITÉ DE LEUR COMBAT. UN CONSTAT IRRÉVERSIBLE ?
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a partait d’une bonne intention. Un cas concret de politique volontariste des pouvoirs publics. Le 4 janvier, la région Bretagne lançait un appel à projet baptisé “Productions musicales chantées en langue gallèse”. Objectif : accompagner de nouveaux projets d’œuvres artistiques interprétées en gallo, « avec jusqu’à 2 000 € de soutien financier », ajoute Kaourintine Hulaud, conseillère régionale déléguée à la langue gallèse. Pas le jackpot, mais de quoi a priori tout de même intéresser artistes et musiciens en devenir. Pourtant à la mi-mars, dix semaines après le lancement de l’appel à projet et à un mois et demi de sa clôture le 30 avril, le chargé de mission du dispositif Michaël Genevée n’avait encore reçu aucune demande. Pas un seul dossier complété. « Il ne faut pas baisser les bras pour autant, positive Kaourintine Hulaud. La Région a clairement élaboré une politique linguistique depuis 2003. C’est notre rôle de soutenir les deux langues de Bretagne : le breton ET le gallo. » « Un des gros problèmes du gallo, c’est qu’il n’est pas rattaché à un territoire identifié. La Gallésie, en soi ça n’existe pas. Il faudrait plu34
avril-mai 2022 #56