Des alternatives qui changent le monde

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no 4 - Année scolaire 2020-2021

LE M

NDE

MAGAZINE D’ÉDUCATION À LA CITOYENNETÉ MONDIALE ET SOLIDAIRE – 6 À 12 ANS

Des alternatives qui changent le monde CLIMAT

DOSSIER SPÉCIAL


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INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT

SOMMAIRE PROF

ÉLÈVE

INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT Introduction PAGES 3 ET 4 Glossaire PAGES 5 ET 6

FICHES ÉLÈVE m, mm et mmm

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES FICHES THÉMATIQUES Propositions d’utilisation PAGE 7 PROJET 1 Enda Graf Sahel et Le Monde selon les Femmes : La mangrove : un écosystème essentiel qu’il faut protéger PAGES 8 À 10 PROJET 2 APIL et Autre Terre : Refertiliser des terres, un exemple de résilience PAGES 11 À 13 PROJET 3 Caritas-Kaolack : Pour une gestion citoyenne des déchets PAGES 14 À 16 PROJET 4 MOCICC : Mouvement citoyen face au changement climatique : La défense des gardiens de la forêt PAGES 17 À 19 PROJET 5

ACDA et le CIED : Résilience face au changement climatique dans les Andes PAGES 20 À 22

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES m, mm et mmm S’INFORMER Photolangage PAGES 23 À 25 SE MOBILISER Les Olympiades 11.11.11 – 11’s bouge pour le climat PAGES 26 À 27 SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES m et mm S’INFORMER Le jeu de positionnement PAGE 28 SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES mm et mmm S’INFORMER Le débat mouvant PAGE 29 S’INFORMER La voix des pays du Sud pour le climat PAGE 30

PHOTOLANGAGE S’INFORMER BD : « Caritas-Kaolack

FICHES 1 ET 2 – le parcours des déchets » S’INFORMER Le jeu des images : Caritas-Kaolack – le parcours des déchets FICHE 3

FICHES ÉLÈVE m SE MOBILISER La lettre du futur « 11’s bouge pour le climat »

FICHE 4

FICHES ÉLÈVE mm et mmm S’INFORMER BD : « les services écosystémiques de la mangrove » FICHE 5 FICHE 6 S’INFORMER Le schéma de la mangrove FICHES ÉLÈVE mm SE MOBILISER La lettre du futur « 11’s bouge pour le climat »

FICHES 7 ET 8

FICHES ÉLÈVE mmm S’INFORMER Témoignage Ami Fall, présidente du groupement de femmes qui reboisent la mangrove au village de Ngangane FICHE 9 S’INFORMER Témoignage Ouedraogo Safafiata, paysanne de 40 ans FICHE 10 S’INFORMER Témoignage Ousmane, travailleur du comité de quartier pour la gestion des déchets à Kaolack FICHE 11 S’INFORMER Témoignage Santiago Manhuin, dirigeant Awajun et gardien de la forêt FICHE 12 S’INFORMER Témoignage Idelma Quispe, habitante de Rio Blanco dans les Andes FICHE 13 SE MOBILISER La lettre du futur « 11’s bouge pour le climat » FICHE 14

Coordination et rédaction : Maxime Ronveaux Illustrations : Jérémy Van Houtte – Graphisme : Élise Debouny et Louise Laurent Éditeur responsable : Arnaud Zacharie, Boulevard Léopold II, 184 D, 1080 Bruxelles

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INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT

INTRODUCTION

Des alternatives qui changent le monde Les pays du sud face au changement climatique Cyclones et vents de sable, inondations, salinisations et érosions des sols, saisons des pluies raccourcies… Ces phénomènes exacerbés par le réchauffement climatique touchent particulièrement certaines régions du Sud en rendant les populations plus vulnérables aux risques de famines, de pauvreté accrue et compliquant l’accès à l’eau. Comme abordé dans le Monde en classe « Il n’y a pas de Planète B », nous ne sommes pas tous égaux face aux conséquences du réchauffement climatique et la justice climatique est dès lors la pierre angulaire de cette lutte. Cette notion indique que le combat pour un monde durable est indissociable du combat pour la réduction des inégalités et la justice sociale. L’enjeu de l’accès au développement durable et à des conditions de vie dignes est un élément central : il s’agit en effet de « protéger la planète, ses écosystèmes et sa biodiversité tout en permettant à chaque citoyen et citoyenne de voir ses droits fondamentaux respectés et réalisés » 1. Face à ces enjeux, nombreux sont celles et ceux qui s’organisent de par le monde pour mettre en œuvre des initiatives de développement durable. Ces projets font la part belle à la solidarité entre les peuples et amorcent un changement de paradigme où la recherche du profit à tout prix est remplacée par la recherche d’un modèle de subsistance durable et respectueux de la nature. C’est l’une des trois missions principales que se fixent les acteur-ice-s de la Coopération au Développement, membres de la coupole du CNCD11.11.11 : financer et soutenir ces alternatives construites par les organisations de la société civile des pays en développement. L’auto-gestion des déchets à travers la création d’une coopérative citoyenne, les projets d’agroécologie au BurkinaFaso, la protection des mangroves au Sénégal ou encore la défense des gardiens de la forêt au Pérou : ces alternatives, qui vont dans le sens d’une transition juste, durable et inclusive sont en réalité appelées à façonner le monde de demain.

Dans ce mouvement, la solidarité internationale, l’échange de pratiques et de savoirs entre le Nord et le Sud, est un ressort fondamental. Ce dossier spécial de la revue du Monde en Classe accompagne une réédition du numéro « Il n’y a pas de Planète B ». Le précédent numéro vous a permis d’entrer dans la thématique du climat avec votre classe à travers des animations ludiques : comprendre les causes du réchauffement climatique, ses conséquences, directes ou indirectes, ainsi que l’injustice qu’elles constituent. Ce nouveau numéro vise à allier la compréhension du phénomène climatique à la découverte d’alternatives développées face à celui-ci. L’objectif étant à la fois de présenter des pistes de solutions de façon concrète aux enfants, de montrer que le dérèglement climatique n’est pas une fatalité et que partout dans le monde, des personnes se bougent pour conserver une planète habitable. Enfin, ce dossier est aussi l’opportunité de donner un « visage » à nos partenaires du Sud soutenus par l’Opération 11.11.11. En effet leurs projets, présentés dans les pages suivantes, sont tous des initiatives bénéficiant des financements liés à la récolte de fonds de l’Opération 11.11.11. Quelques éléments supplémentaires sont à préciser : d’abord, notez qu’il existe une nuance entre les actions d’adaptation au changement climatique (ou action de résilience) et les actions de protection de l’environnement. Dans ce dossier, nous présentons principalement des projets de résilience face au dérèglement climatique. Néanmoins, vous noterez que le projet de gestion des déchets réalisé par Caritas-Kaolack au Sénégal s’inscrit plus dans la protection de l’environnement et la perspective d’un développement durable. La défense des gardiens de la forêt par le MOCICC via des actions de plaidoyer politique a également une logique différente. Nous avons considéré ces nuances négligeables par rapport à l’objectif de ce dossier, à savoir : présenter certain·e·s acteurs·ices porteurs-euses d’espoir dans la lutte contre le dérèglement du climat.

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INTRODUCTION

Ensuite, un mot sur la notion d’alternatives : si elles sont appelées à devenir la norme un jour, il est important de mentionner qu’elles ne constituent pas, seules, la solution. Plutôt une partie de celleci : elles représentent les chemins possibles – et nécessaires – vers une transition structurelle et globale de plus en plus urgente. Mais elles ne doivent pas occulter que cette dernière devra aussi être accompagnée d’un changement de nos modes de vie : réduire notre dépendance au plastique sera toujours plus efficace que de promouvoir son recyclage, diminuer nos besoins d’extraction de matières premières est aussi essentiel que de protéger les mangroves de la déforestation. La structure de ce dossier diffère largement de celle habituelle du Monde en Classe : en effet, la revue est ici basée sur cinq fiches thématiques : chacune de ces fiches présente un projet développé au Sud en lien avec le changement climatique et l’environnement. S’en suivent trois propositions générales d’animation autour de la lutte contre le réchauffement climatique : un photolangage, un débat mouvant et un travail sur les témoignages de partenaires du Sud. Enfin, le dossier se termine par une proposition de mobilisation : « 11’s bouge pour le climat ! ». Ce projet propose à votre classe de réfléchir à des engagements en faveur du climat à mettre en place concrètement dans leur année scolaire 2021 - 2022 et également, de participer à l’Opération 11.11.11 pour soutenir des partenaires du Sud qui développent des alternatives pour un monde juste et durable ! Ouvrir aux solutions et proposer des pistes d’actions apparaît essentiel, quel que soit l’âge, afin de ne pas tomber dans un sentiment d’impuissance face à un constat toujours plus alarmant. Ce sont quelques-unes de ces démarches innovatrices et porteuses de changement que nous vous proposons de découvrir dans les pages qui suivent. 1. Rebecca Thissen, La Justice Climatique au secours de la Planète : enjeux et perspectives, janvier 2021, 8

L’histoire de l’Opération 11.11.11

Le Centre National de Coopération au Développement est né le 26 avril 1966. Quatre collectifs d’associations de solidarité avec le Sud entendaient ainsi répondre à l’appel de la FAO – l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation – visant à éradiquer la faim dans le monde. Elles créent donc une coupole regroupant plusieurs jeunes associations belges de solidarité internationale, qu’on appellera plus tard Organisations Non Gouvernementales (ONG). Quelques mois après son lancement, le CNCD-11.11.11 organisa, le 11 novembre exactement, la première Opération 11.11.11. Son objectif : mobiliser des fonds auprès de la population belge pour financer des projets de développement dans les pays du Sud. Pourquoi 11.11.11 se demandent souvent les gens ? Parce que les fondateurs de la coupole voulaient rappeler qu’il n’y avait pas de développement possible sans paix, et inversement, d’où le choix d’organiser cette récolte le 11e jour du 11e mois à la 11e heure, soit le moment où traditionnellement les anciens combattants fleurissaient les monuments aux morts. Aujourd’hui, l’Opération 11.11.11 finance plus de 200 projets dans une quarantaine de pays.

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GLOSSAIRE

Coopérative Les coopératives constituent un modèle d’entreprise démocratique fondé sur des valeurs de responsabilité, de solidarité et de transparence. Ce sont des sociétés de personnes ayant pour finalité première de rendre des services individuels et collectifs à leurs membres. Coopération au développement La notion de coopération au développement a évolué avec le temps. À l’origine, le concept de développement est apparu après la deuxième guerre mondiale, lorsque s’achevaient les premiers processus de décolonisation. À cette époque, on considérait que les sociétés traditionnelles étaient en retard par rapport à la civilisation occidentale et qu’elles devaient franchir une série d’étapes afin d’atteindre le progrès. Le développement était vu comme une modernisation dans tous les domaines (économique, politique, social, administratif et même religieux). C’est ainsi que les États occidentaux ont mis en place des organismes officiels d’aide au développement qui avaient pour objectif de concourir à cette « modernisation ». C’est aussi une période où les organisations non gouvernementales à caractère humanitaire et les missions religieuses (actives depuis longtemps) ont intensifié leurs actions pour aider ces populations défavorisées. Aujourd’hui, on met plus l’accent sur le terme coopération. Les organisations de la société civile en particulier cherchent principalement à construire des partenariats avec des acteurs locaux pour renforcer les pays du Sud dans des secteurs comme la santé, l’agriculture, l’environnement ou les droits humains. Elle apporte également une aide humanitaire dans des situations de crise 1. 1. Voir le site d’ACODEV : https://www.acodev.be/la-cooperation-audeveloppement/la-cooperation-au-developpement

Développement durable La notion de développement durable peut être définie, si on se réfère à la définition proposée par le Rapport Brundtland, comme l’effort de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité de satisfaire ceux des générations futures. Les questions relatives au développement durable sont organisées autour des trois piliers de la durabilité : l’environnemental (ce qui concerne les écosystèmes, les ressources naturelles…), l’économique (ce qui concerne la production, la finance…) et le social (ce qui concerne les droits sociaux, la santé…). Économie sociale et solidaire L’économie sociale et solidaire est un système économique et social (principalement des coopératives, des mutualités, des associations, des sociétés à finalité sociale et des fondations) qui développe des activités économiques productrices de biens ou de services à finalité sociale, c’est-à-dire dans l’intérêt de la collectivité, le renforcement de la cohésion sociale et le développement durable. Elle se compose de 4 grands principes éthiques que sont : l’autonomie de gestion, une finalité de service à la collectivité plutôt que de profit, une primauté des personnes et du travail sur le capital et enfin un processus de décision démocratique. Économie circulaire Concept apparu dans les années 1970, l’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus 2. S’inscrivant dans le cadre du développement durable, son objectif est donc de produire des biens et des services tout en limitant la consommation et le gaspillage des matières premières, de l’eau et des sources d’énergie. Il s’agit de déployer, une nouvelle économie, circulaire, et non plus linéaire. 2. Définition de l’ADEME (agence de transition écologique).

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GLOSSAIRE

Résilience Le dictionnaire la définit comme une notion de physique qui désigne la capacité de résistance d’un corps ou d’un matériau à un choc ou une déformation… Adaptée à d’autres disciplines, c’est aujourd’hui devenu une notion centrale du mouvement de la transition. En écologie, elle désigne la capacité d’un écosystème à se régénérer après un choc (par exemple une forêt après un incendie). Ainsi, à un niveau communautaire, on pourrait définir la résilience comme « la capacité d’une communauté à supporter des chocs et des tensions extérieurs sans perturbation significative » 3. L’écrivain et collapsologue Pablo Servigne invite à faire de la résilience un nouvel objectif positif qui devrait remplacer la croissance comme symbole de prospérité. 3. Neil Adger, cité dans Pablo Servigne, La résilience un concept clé des initiatives de transition, Barricade asbl, ww.barricade.be

Recyclage Il s’agit de transformer un objet récupéré en un autre objet. Par exemple, créer un sac au départ d’un vieux t-shirt ou de berlingots de jus. C’est aussi une manière de donner une nouvelle vie à un/des objet(s) ou déchet(s) dans ce cas-ci 4. 4. La voix du Sud, Autre Terre

Transition écologique La transition écologique contient bon nombre de ramifications : transition énergétique, agroécologique, industrielle… toutes visent à garantir des modes de vie durables mais également justes, ainsi que l’affirme Éloi Laurent : « la transition sociale-écologique voit la lutte contre le changement climatique comme une chance : une chance de réduire les inégalités de développements humains entre les pays et au sein de ceux-ci, une chance d’améliorer la santé des plus vulnérables en se débarrassant des énergies qui polluent nos villes, une chance de renforcer le lien social et la communauté de destin entre les générations, une chance de créer des emplois durables et de réinventer notre protection sociale. » 5 5. Éloi Laurent, Après l’accord de Paris, priorité à la justice climatique, L’Économie politique, n°69, janvier 2016, 99.

SOS Faim

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PROPOSITIONS D’UTILISATION

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Les différentes étapes pour mettre en place votre animation : Chaque fiche thématique est composée d’une description du projet pour l’enseignant·e et d’une série de références afin d’approfondir la thématique au besoin. Ces fiches vous servent de support à la compréhension de chaque projet afin d’enrichir la discussion avec les élèves et préparer votre animation. Chaque FICHE « PROJET » contient aussi des petites questions de relance adaptées à chaque cycle. Des exercices d’approfondissements du thème du projet via les « FICHES ÉLÈVES » sont également proposés sur cette fiche.

Des animations sur l’ensemble des cinq projets présentés dans le dossier :

Les activités du photolangage, du jeu de positionnement et de travail sur les témoignages ont, quant à elles, comme objectif d’apporter des éléments de compréhension globaux et communs à l’ensemble des projets et ce qu’ils représentent.

– Le jeu de positionnement (m et mm) PAGE 28

Des animations sur la découverte d’un projet spécifique :

Version 3 Ici, vous réalisez l’une des animations proposées et qui visent à établir une trame entre les projets. – Le photolangage (m, mm et mmm) PAGES 23 À 25 DURÉE : de 30 à 40 minutes.

DURÉE : environ 45 minutes.

– La voix des pays du Sud face au climat (mmm) PAGE 30 DURÉE : environ 50 minutes.

Version 1 Vous décidez de présenter un projet spécifiquement. Le point de départ est à chaque fois, la ou les images du projet à partir de laquelle/ desquelles, vous faites émerger la parole des élèves. Relancez la discussion en classe grâce aux questions spécifiques et adaptées à chaque cycle, présentes dans les fiches « projet ». DURÉE : environ 15 à 20 minutes pour un projet.

Version 2 Réalisez « la version 1 » en guise d’introduction, puis approfondissez un projet grâce à un exercice proposé dans les fiches élèves. Faites, par exemple, découvrir la BD sur la mangrove FICHE mm et mmm 5 ou proposez à vos élèves de jouer au jeu des images FICHE m, mm et mmm 3. Référez-vous à la table des matières pour trouver les fiches élèves adaptées (attention, tous les projets n’ont pas de « fiches élèves » adaptées à chaque niveau). DURÉE : environ 30 à 40 minutes

Code étoile : les niveaux de complexité des activités et des questions de relance sont indiqués par des étoiles : m = cycle 1 (6 à 8 ans) ; mm = cycle 2 (8 à 10 ans) ; mmm = cycle 3 (10 à 12 ans). Certaines questions de relance notées (mm) signifie que nous les considérons adaptées aux cycles 2 et 3. De plus nous rappelons que ce code étoile est une indication : une activité présentée de niveau mm ne signifie pas que celle-ci ne puisse pas être réalisée avec des enfants de cycle 1 ou de cycle 3. Nous laissons ce choix à l’appréciation de l’enseignant·e.

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PRÉSENTATION DES PROJETS PROJET 1

Enda Graf Sahel et le Monde selon les Femmes La mangrove, un écosystème essentiel qu’il faut protéger

© Véronique Paternostre

1. Description du projet pour l’enseignant·e

L’information contenue ci-dessous a pour but de permettre à l’enseignant·e de s’approprier le projet afin de pouvoir en présenter les principaux ressorts à sa classe. Vous pouvez aussi approfondir le sujet avec les sources proposées ci-dessous. La mangrove est une zone située entre terre et mer, dont la végétation se développe dans une eau saumâtre, mélange d’eau de mer et d’eau douce en provenance du delta du fleuve. Cette « forêt dans la mer » constitue l’un des écosystèmes les plus exceptionnels au monde. De nombreuses espèces d’oiseaux, de singes, de poissons, de crabes, de coquillages… y trouvent refuge, s’y nourrissent et s’y reproduisent. Les zones de mangroves stockent en outre 2 à 4 fois plus de CO2 que les forêts tropicales ! Si les mangroves ont une importance capitale au niveau écologique, leur sauvegarde est également primordiale pour les populations

qui en utilisent les ressources (pêche, bois de chauffe, pharmacopée traditionnelle…) pour subvenir à leurs besoins. Malheureusement, cet écosystème est menacé par différents facteurs : la conversion des terres pour l’aquaculture et l’agriculture, l’aménagement urbain des côtes, la pollution, la surexploitation des ressources (coupes abusives pour le bois de chauffe et de construction, récolte abusive d’huîtres et autres coquillages…) et les changements climatiques. De ce fait, les mangroves disparaissent à une vitesse alarmante – un quart de leur surface totale a disparu depuis les années 70 – et ont de plus en plus de mal à se régénérer. Il est donc indispensable de promouvoir et de protéger cet écosystème, afin de permettre le retour d’espèces végétales et animales disparues depuis longtemps. C’est ce qui se fait notamment dans le delta du Sine Saloum, au Sud-Ouest du Sénégal, où la mangrove recule. C’est une conséquence des changements

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PRÉSENTATION DES PROJETS climatiques : le niveau de la mer monte et les pluies se font plus rares, donc les réserves d’eau douce, diminuent. Or, les pieds de palétuviers ont besoin de cette eau douce pour grandir. La mangrove constitue un maillon essentiel de l’écosystème local. Sa détérioration met donc en péril la survie économique des populations de pêcheurs locaux. Enda Graf Sahel, partenaire de l’asbl belge, le Monde selon les Femmes (membre du CNCD-11.11.11), intervient auprès des groupements de femmes de la région de Filema pour les inciter à protéger la mangrove et pour les renforcer économiquement (amélioration des techniques de transformation des produits de la mer, séchage du poisson etc.). Au total, Enda Graf Sahel travaille avec 300 femmes dans cette zone du Sénégal. Depuis une dizaine d’années, par exemple, les femmes du village de Ndangane Sambou replantent les pieds de palétuviers. Elles ont reboisé pas moins de 100 hectares sur les îles avoisinant le village. Enda Graf Sahel leur apporte un soutien technique et pratique (achat des boutures, etc.).

Série de sources pour aller plus loin dans l’information Sites internet : – Allez sur la page du CNCD-11.11.11 : www.cncd.be Opération 11.11.11 retrouvez Ce que l’opération finance l’article sur le partenaire Enda Graf Sahel – reefresilience.org/fr Stratégie de gestion Carbone bleu Article sur la – www.youmanity.org mangrove : « Vers le développement durable – ODD14 : une rencontre pour préserver les mangroves ». – Visitez le site du réseau pour la préservation des espaces des mangroves : http://mangroves.network En podcast : Écoutez les podcasts de deux émissions sur la mangrove sur le site de France Culture : www.franceculture.fr – SOS Mangrove – Mangrove une forêt les pieds dans l’eau

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2. Des questions spécifiques sur le projet

Il s’agit ici de vous proposer quelques questions qui vous permettent de faire émerger la parole, la réflexion des élèves à partir de l’image. Ensuite, expliquez-leur l’histoire du projet d’Enda Graf Sahel. – Que vois-tu sur la photo (PHOTOS 1 ET 2)? – Qu’est-ce qui se passe ? – Que font les personnes sur la photo ? – Que font-elles de ce qu’elles plantent ? Elles le mangent ? – Est-ce que c’est bien pour la nature ? – Comment s’appelle l’arbre de la PHOTO 1 (mm) ? – Est-il utile à la population (mm) ? – Pourquoi le replante-t-on (PHOTO 2) (mm) ? – Pourquoi pensez-vous qu’il avait disparu (mm) ?

3. Exercice de compréhension des projets

Ces propositions sont des pistes pour approfondir le projet présenté avec vos élèves, suite aux premières réflexions développées sur base des images : MATÉRIEL : PHOTO 1 ET 2, BD sur la mangrove FICHE mm et mmm 5, FICHE mm 6, Témoignages FICHES mmm 9 À 13

Faites lire aux élèves la BD sur les services écosystémiques de la mangrove de la et mmm  5. Proposez à vos élèves de FICHE mm  compléter le dessin explicatif de l’écosystème de la mangrove (FICHE mm 6). Réalisez directement l’activité n°3 « la voix des pays du Sud pour le climat » PAGE 30 et découvrez le témoignage d’Ami Fall (FICHE mmm 9). Les phrases ci-dessous peuvent vous aider à rebondir lors de la mise en commun du groupe d’élèves.

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PRÉSENTATION DES PROJETS

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4. Questions pour aiguiller la présentation des élèves

5. Pistes de recherche pour approfondir

– Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? – À quelle conséquence du réchauffement climatique le Sénégal est-il exposé ? – Qu’est-ce que la mangrove ? Pourquoi estelle en danger de disparition ? – Pourquoi la surnomme-t-on le poumon « bleu » de la planète ? – Pour quels animaux est-elle très importante ? – Pourquoi les habitant·e·s du delta du Sine Saloum ont-ils intérêt à la protéger ? – Ce projet de protection des mangroves est un changement par rapport à quel système polluant ? – Quelle est l’association qui est derrière ce projet ? Ont-ils compris comment fonctionne le soutien des ONG ? Comment définiraient-ils une ONG ?

– Qu’est-ce qu’un écosystème ? – Qu’est-ce qu’un service écosystémique ? – Comment définiraient-ils une ONG ?

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PRÉSENTATION DES PROJETS

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PROJET 2

Le travail d’APIL et Autre Terre : Refertiliser des terres, un exemple de résilience

© APIL Autre Terre

1. Description du projet pour l’enseignant·e

L’information contenue ci-dessous a pour but de permettre à l’enseignant·e de s’approprier le projet afin de pouvoir en présenter les principaux ressorts à sa classe. Vous pouvez aussi approfondir le sujet avec les sources proposées ci-dessous. L’une des principales difficultés de la paysannerie au Burkina-Faso est d’ordre climatique : pluies insuffisantes, augmentation de la température et érosion des sols fragilisent les revenus déjà faibles des paysan·ne·s tout en augmentant le risque d’insécurité alimentaire. Dans le centre nord du Burkina-Faso, de nombreuses terres ont été abandonnées. Ces terres ont été rendues au désert à cause des conditions climatiques de plus en plus sèches mais aussi du fait de la surexploitation du coton : le sol devient dur comme de la pierre et on ne sait plus rien produire dessus.

Parallèlement, depuis plusieurs années, le Burkina Faso est fragilisé par une insécurité croissante. La région de Kaya est particulièrement touchée par des actions de violence commises dans sa partie nord. Les attaques répétées ont mené la population, 1 000 000 de personnes au total, à fuir leur région pour d’autres zones plus sécurisées du Burkina Faso. L’une des régions d’accueil principale est la région du Centre-Nord où l’association partenaire d’Autre Terre, APIL, mène ses projets depuis 1998. Comptant plus de 387 320 personnes déplacées internes, la région et ses habitants, dans leur majorité devenus des « familles d’accueil », ne disposent pas des ressources en terres cultivables, alimentation, eau et centres d’accueil pour faire face à cette crise humanitaire sur le long terme. Ces réfugiés trouvent, pour la plupart, refuge chez leurs proches habitant le sud de cette région. Cette pratique de solidarité informelle permet d’éviter la création de camps de réfugiés complexes à gérer et générant d’autres problèmes sur le long terme (insécurité, insalubrité, bidonvilisation).

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PRÉSENTATION DES PROJETS Toutefois, elle fait reposer la charge des réfugiés sur des familles déjà fortement fragilisées et rend leur sécurité alimentaire encore plus précaire. En effet, la population de ces communautés augmente d’un coup, créant alors un choc démographique important sur ces villages où l’agriculture n’est déjà pas simple. C’est là que le projet d’Autre Terre et son partenaire APIL intervient et représente un excellent exemple de résilience : afin de tirer profit de cet élan de solidarité informel, il entend soutenir les familles d’accueil et les réfugiés afin qu’ils cohabitent au mieux. APIL et Autre Terre travaillent alors avec les communautés de 10 villages afin de restaurer et re-fertiliser des terres autour des villages. De plus, ils forment les personnes à différentes techniques agroécologiques. Ces terres nouvellement fertiles sont par la suite octroyées aux personnes déplacées. À ce jour, plus de 500 hectares de terres dégradées ont été remis en culture via des aménagements de récupération des sols et attribués à plus de 1 000 familles.

On a ici l’illustration d’une initiative qui permet de résister aux chocs, tout en créant de la justice et de la solidarité face à la crise climatique : plutôt que d’être tributaire de l’aide internationale d’urgence, on peut recréer un ancrage local en s’alliant à la terre et l’extrayant à la dégradation climatique.

Série de pistes pour aller plus loin dans l’information Sites internet : – APIL : www.apilaction.net – Autre Terre : www.autreterre.org nos partenaires – Îles de Paix : www.ilesdepaix.org pédagogiques Outils

Outils

Vidéos : Visitez le site du film « Sur le Champ » : https://surlechamp.be et visionnez Bonus Vidéo : La demi-lune pour re-fertiliser la terre Bonus Vidéo d’une coopérative en Belgique – Visionnez le film « Yiéga » sur youtube et découvrez le dossier pédagogique d’Îles de Paix. – Visionnez le film « Sur le champ » : https://surlechamp.be et découvrez le dossier pédagogique d’Îles de Paix.

© APIL Autre Terre

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

PRÉSENTATION DES PROJETS

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2. Des questions spécifiques sur le projet

Il s’agit ici de vous proposer quelques questions qui vous permettent de faire émerger la parole la réflexion des élèves à partir de l’image. Ensuite, expliquez-leur l’histoire du projet d’APIL et Autre Terre. – Est-ce qu’il a l’air de pleuvoir souvent ? – Qu’est-ce qu’il faut pour faire pousser des plantes ? – Qu’est-ce que la dame a dans son sac ? – Pensez-vous que les graines vont bien pousser ? – Dans quelle partie du monde est prise la photo (mm) ? – Est-ce que c’est bien pour la nature ? Est-ce que c’est bien pour les habitant·e·s (mm) ? – Quelle est le problème lié au climat qu’on semble observer ici ? – Qu’entendez-vous dans le mot solidaire (mmm) ? – Pourquoi est-ce que la solidarité/le travail ensemble est important ici (mmm) ?

3. Exercice de compréhension des projets

Ces propositions sont des pistes pour approfondir le projet présenté avec vos élèves, suite aux premières réflexions développées sur base des images : MATÉRIEL : PHOTOS 3 ET 4, FICHE mmm 10

Réalisez l’activité « La voix des pays du Sud pour le climat » PAGE 30 avec vos élèves et découvrez, entre autre, le témoignage d’Ouedraogo Safafiata en FICHE mmm 10. Les phrases ci-dessous peuvent vous aider à rebondir lors de la mise en commun du groupe d’élèves.

© Autre Terre

4. Questions pour aiguiller la présentation des élèves – Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? – Qu’explique Ouedraogo ? Quel climat existe dans ces régions ? Quel est le lien avec le réchauffement climatique ? – En plus des problèmes liés au climat (sécheresse), à quel problème doivent-ils faire face ? – Pourquoi ces personnes réfugiées doiventelles quitter leur village ? – Sont-ils bien accueillis à leur arrivée dans un autre village ? – Quelles techniques mettent en place les personnes de la communauté pour développer une solution ? – Pouvez-vous citer et expliquer, voire dessiner, l’une de ces techniques ?

5. Pistes de recherche pour approfondir – Quel est le rôle de l’eau pour les sols (et donc de la pluie) ? – Quel est le rôle des arbres pour les sols ? – Pourquoi y a-t-il des conflits dans le nord du Burkina-Faso ?

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PROJET 3

Caritas-Kaolack Pour une gestion citoyenne des déchets

© Caritas-Kaolack

Description du projet pour l’enseignant·e

1 000 FCFA (1,5 €) par mois pour être débarrassée de ses déchets. L’argent collecté permet de payer le charretier et les divers frais de la collecte. Ce réseau de collecte s’est structuré autour de comités de quartier (plusieurs par communes) qui s’occupent de sensibiliser et organiser la collecte au niveau du quartier.

À Kaolack, ville sénégalaise de 200 000 habitants, la gestion des déchets a longtemps été fortement négligée. L’ONG belge Autre Terre est active depuis plus de 12 ans dans cette région avec pour objectif de faire de cette problématique des déchets, une opportunité pour l’emploi local et l’assainissement de la région.

S’appuyant sur des processus de décision démocratique, chacun de ces comités (une dizaine par commune), est devenu cofondateur d’une coopérative qui est devenue l’entreprise fonctionnelle pour gérer les déchets sur la commune (la mairie donne le marché de la gestion des déchets à cette coopérative pour gérer le reste de tri des déchets, le centre de valorisation…). Cette structure émanant des citoyens euxmêmes a ainsi pu réellement prendre la main pour devenir opérateur de gestion des déchets.

L’information contenue ci-dessous a pour but de permettre à l’enseignant·e de s’approprier le projet afin de pouvoir en présenter les principaux ressorts à sa classe. Vous pouvez aussi approfondir le sujet avec les sources proposées ci-dessous.

Depuis 2008, s’est ainsi mis en place un système de précollecte des déchets par charrette auprès de 2 000 ménages. Chaque famille abonnée cotise

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PRÉSENTATION DES PROJETS Les citoyens sont alors clients mais aussi détenteur de la gestion des déchets au niveau de la commune. Il faut ajouter que ce système de coopérative, une fois l’équilibre financier atteint, a spontanément généré des micro-prêts d’aide à l’entrepreneuriat pour permettre de lancer de petites activités économiques. Ils sont le symptôme d’un développement socio-économique et communautaire des quartiers dépassant largement la question des déchets : une fois celleci organisée, les habitants ont pris l’habitude de se réunir et se tournent ensemble vers de nouveaux défis. Une dynamique est née qui permet aux habitants des quartiers d’améliorer globalement leurs conditions de vie. Au-delà de la précollecte, Autre Terre s’est lancée en 2014 avec l’ONG locale « Caritas-Kaolack » dans la redynamisation d’un centre de traitement du plastique dur. Grâce à une dizaine de collecteurs sillonnant la ville, le centre traite, selon les années, entre 10 et 40 tonnes de plastique, trié par type et par couleur, lavé et finalement broyé pour être revendu à des industries dakaroises qui le recycleront en divers ustensiles ménagers. Les étapes de valorisation du plastique dur : Collecte : la collecte des plastiques durs est réalisée grâce à des collecteurs spécialisés qui récupèrent les plastiques dans les décharges sauvages et auprès des particuliers. Ils les revendent ensuite au centre de valorisation à 50 FCFA le kg. Tri : le plastique est ensuite pesé et trié par type et couleur (PEHD, PP…) Découpage grossier : un travail manuel permet le découpage des objets en plastique en moyennes sections pouvant rentrer dans le broyeur. Broyage : le plastique est traité dans un broyeur qui permet d’obtenir des pellicules de 1 à 2 cm de diamètre. Tamisage et lavage : le plastique est tamisé à la main puis lavé pour extraire les impuretés. Vente : il est finalement vendu à des industriels qui le transforment en nouveaux objets plastiques. Le prix moyen de vente est de 275 FCFA (2016).

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Ce projet est de nouveau un bel exemple d’alternative environnementale qui permet à la fois de protéger l’environnement tout en améliorant la qualité de vie de ses habitants. Attention, il ne s’agit pas ici directement d’un projet de résilience ou d’adaptation face au dérèglement climatique. Il s’agit plutôt d’un projet visant à protéger l’environnement en réduisant la pollution urbaine. Néanmoins, le lien entre la lutte contre cette pollution et la lutte contre le réchauffement climatique peut être réalisé.

Série de sources pour aller plus loin dans l’information Sites internet : – Site du projet : www.autreterre.org Nos projets Nos projets en cours Pour approfondir le thème du recyclage avec vos classes : Pour approfondir le thème du recyclage avec vos classes : contactez Terre ASBL si vous êtes intéressé·e·s par : – Visite virtuelle des ateliers de valorisation de Terre asbl – Une visite interactive sur le parcours du jeans

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PRÉSENTATION DES PROJETS 2. Des questions spécifiques sur le projet

Présentez la PHOTO 5 aux enfants. Il s’agit ici de vous proposer quelques questions qui vous permettent de faire émerger la réflexion des élèves. Ensuite, expliquez-leur l’histoire du projet de « Caritas-Kaolack ». – Que font les dames sur la photo ? – Ça ressemble à quoi, ce que vous voyez qu’elles remuent (poubelle, déchets) ? – Pourquoi portent-elles un masque et des lunettes? – Pourquoi ont-elles des gants ? – La dame devant a l’air de choisir des choses (en plastique). Pour quoi faire ? – Qu’est-ce qu’on peut faire du plastique que les gens ont jeté ? – Est-ce que c’est bien pour la nature ? – Qu’est ce qui se passe si on laisse le plastique dans les décharges (mm) ? – Est-ce qu’on fait quelque chose de similaire en Belgique (mm) ? – Montrez ce qu’il y a en plastique dans la classe/ dans votre cartable. Que pourrezvous en faire quand vous ne les utiliserezplus (mm) ?

3. Exercice de compréhension des projets

Ces propositions sont des pistes pour approfondir le projet présenté avec vos élèves, suite aux premières réflexions développées sur base des images : MATÉRIEL : PHOTO 5, FICHE m,mm et mmm 1 À 3, FICHE mmm 11

Proposez aux enfants de replacer les photos de la FICHE m,mm et mmm 3 dans le bon ordre. Il s’agit des grandes étapes allant jusqu’au recyclage d’objets. Le bon ordre est : Transport Déchargement des déchets La pente grillagée Triage Stock de plastique prêt au broyage Décharge de Kahone

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Faites lire la BD aux élèves en FICHES m,mm et mmm  1 À 2. Expliquez que l’histoire de la BD est inspirée du travail d’une ONG au Sénégal qui s’appelle « Caritas-Kaolack ». Réalisez l’activité n°3 « la voix des pays du Sud pour le climat » présentée PAGE 30 et découvrez le témoignage d’Ousmane en FICHE mmm 11.

4. Questions pour aiguiller la présentation des élèves – Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? – Le travail de sensibilisation effectué par les membres des comités de quartier a amélioré le bien-être des habitant·e·s. Trouvez dans le témoignage d’Ousmane des exemples qui le confirment. – Comment les collecteurs des déchets perçoivent-ils un salaire ? – En quoi l’activité développée par « CaritasKaolack » participe-t-elle à la protection de l’environnement ? – Est-ce qu’en Belgique le tri se déroule de la même façon qu’au Sénégal ? Expliquez…

5. Pistes de recherche pour approfondir – Comment est fabriqué le plastique ? – Combien de tonnes de plastique sont jetés dans le monde chaque seconde ? – Combien de tonnes de déchets un habitant du nord produit-t-il ? Et un habitant du sud ? – Qu’est-ce qu’un déchet biodégradable ? – Qu’est-ce que le compostage ? – Qu’est-ce que le « zéro déchet » ? Faut-il trier tous les déchets ?

Notez que les deux dernières étapes peuvent être considérées comme réalisée en même temps. Des alternatives qui changent le monde - Le Monde en Classe no 4 - Année scolaire 2020-2021 - Dossier spécial

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PROJET 4

le MOCICC 1 Mouvement citoyen face au changement climatique la défense des gardiens de la forêt 1. Movimiento Ciudadano frente al cambio climatico.

© Quinoa asbl

1. Description du projet pour l’enseignant·e

L’information contenue ci-dessous a pour but de permettre à l’enseignant·e de s’approprier le projet afin de pouvoir en présenter les principaux ressorts à sa classe. Vous pouvez aussi approfondir le sujet avec les sources proposées ci-dessous. Le Pérou est un pays avec une nature extrêmement riche : avec les montagnes qui culminent à plus de 6 000 mètres, la vaste façade maritime, les grandes plaines arides de l’Altiplano à l’est et la grande forêt amazonienne au nord, il réunit pratiquement tous les écosystèmes du globe : un dixième de la biodiversité planétaire est ainsi concentré au Pérou.

Avec quelques pays d’Amérique centrale, le Pérou est considéré comme l’un des pays les plus vulnérables au changement climatique (CC) en Amérique. Ce changement climatique y amplifie fortement le phénomène du « El Niño » et les événements climatiques extrêmes, comme l’ont montré, dramatiquement, les inondations et éboulements qui ont touché le pays au printemps 2017, faisant plus de 75 morts et des dizaines de milliers de sans-abris. On estime que le Pérou a perdu en cinquante ans, 56 % de ses glaciers. La forêt, qui couvre un tiers du pays, connait désormais des épisodes de sécheresse inconnus jusqu’ici. L’année dernière, quarante-trois incendies se sont déclarés dans des zones autrefois humides. Le débit de l’Amazone, le grand fleuve

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PRÉSENTATION DES PROJETS qui débute dans les montagnes des Andes et traverse ensuite toute l’Amazonie, diminue. Or, le fleuve irrigue neuf pays de la région ! À terme, 70 millions de personnes pourraient être privées d’eau potable en Amérique latine. De plus, avec la montée des températures, les moustiques vont jusqu’à 3 000 mètres d’altitude, entraînant dans leur sillage la malaria et la dengue. À l’inverse, certaines régions sont frappées par des épisodes de froid intenses, avec du gel accompagné de vents violents. Face à cela, cette injustice fondamentale : le Pérou est responsable de seulement 0,3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais les problèmes auxquels est confronté le Pérou vont au-delà du changement climatique. Le pays est également un trésor de minerais et fait l’objet d’énormément de convoitises. La dégradation de la situation environnementale y est préoccupante : déforestation (pour les activités minières, les agroexportations, les coupes illégales…), les mégasprojets (oléoducs, pollution, barrages hydroélectriques, grands sites miniers…), mines illégales, mauvaise gestion des pollutions solides… Pour faire face à ces enjeux, plus de 35 organisations se sont regroupées sous la bannière du MOCICC en 2009 : un réseau qui s’axe sur la Justice Climatique et développe des stratégies de plaidoyer, favorise des modes de vie soutenables et solidaires en articulant leurs actions au niveau local, national et global. Ce réseau est actif sur tous les plans : campagnes de sensibilisation et d’éducation citoyenne, construction d’alternatives concrètes (par exemple par la proposition d’alternatives de transport, l’utilisation du vélo, les potagers urbains, les potagers scolaires). Le MOCICC est également devenu l’un des principaux référents de la société civile en matière d’expertises et de recommandations auprès du monde politique.

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202 défenseur·euse·s de la forêt furent assassinés sur le territoire amazonien. C’est plus d’une personne tous les deux jours ! La déforestation est sans doute la préoccupation majeure de gardiens de la forêt : en 2017, l’équivalent de 200 000 terrains de football fut rasé !

Série de sources pour aller plus loin dans l’information Sites internet : – Allez sur la page du CNCD-11.11.11 : www.cncd.be Opération 11.11.11 Ce que l’opération finance retrouvez les articles sur le MOCICC – Visitez le site du MOCICC (esp) : www.mocicc.org/ – Visitez le site de l’ONG Greenpeace et signez la pétition contre la déforestation : www.greenpeace.org/belgium/fr/ Vidéo : – Visionnez avec votre classe la vidéo « Il y a un monstre dans ma cuisine » : disponible sur YouTube.

Parmi les multiples dimensions de leur combat, une en particulier peut être discutée ici : la défense des gardiens de la forêt. Le MOCICC opère, avec les organisations indigènes, un travail juridique important de défense des populations d’Amazonie. Car, celles-ci sont en première ligne d’une véritable lutte avec les entreprises extractivistes. En 2020, durant la pandémie, on estime que

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PRÉSENTATION DES PROJETS 2. Des questions spécifiques sur le projet

Présentez la PHOTO 6 aux enfants. Il s’agit ici de vous proposer quelques questions qui vous permettent de faire émerger la réflexion des élèves. Ensuite, expliquez-leur que le MOCICC travaille avec les communautés indigènes pour défendre la forêt.

3. Exercice de compréhension des projets

Ces propositions sont des pistes pour approfondir le projet présenté avec vos élèves, suite aux premières réflexions développées sur base des images : MATÉRIEL : PHOTO 6, FICHE mmm 12

Réalisez l’activité n°3 « La voix des pays du Sud pour le climat » présentée PAGE 30, et découvrez le témoignage de Santiago en FICHE mmm 12

4. Questions pour aiguiller la présentation des élèves

© Stéphanie Compère

TOUS NIVEAUX – Que montre cette photo ? – Qu’est-ce qu’elle leur évoque ? – Pourquoi les forêts sont importantes ? – Demandez aux enfants de décrire une forêt près de chez eux. – Est-ce que vous seriez tristes si on rasait une forêt près de chez vous ? – Que comprennent-ils par « Gardiens de la forêt » ? – Quels sont à votre avis les différents moyens pour empêcher de détruire la forêt (mm) ?

– Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? Qu’est-ce que l’Amazone ? – Que dénonce Santiago ? À quoi sont exposées la forêt amazonienne et les communautés indigènes qui y vivent ? – Comment Santiago pense-t-il lutter contre les entreprises qui viennent déforester ? Avec l’aide de qui ? – Pourquoi les communautés indigènes devraient-elles pouvoir décider de ce qu’il se passe sur leur territoire ? – Santiago et les communautés indigènes, sont généralement appelées les « gardiens de la forêt », avez-vous compris pourquoi ? – Comment Santiago considère-t-il la nature ?

5. Pistes de recherche pour approfondir – Qu’est-ce qu’une marée noire ? – Que représente la « Terre Mère » pour les peuples indigènes ?

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PROJET 5

ACDA et le CIED Résilience face au changement climatique dans les Andes

© ACDA-CIED

1. Description du projet pour l’enseignant·e

L’information contenue ci-dessous a pour but de permettre à l’enseignant·e de s’approprier le projet afin de pouvoir en présenter les principaux ressorts à sa classe. Vous pouvez aussi approfondir le sujet avec les sources proposées ci-dessous. Depuis novembre 2015, le CIED avec des ressources d’ACDA Belgique, a mis en œuvre le projet «Impact sur les politiques locales» dans 5 districts situés dans la partie moyenne de la province de Castilla, région d’Arequipa, au Pérou. Dans le cadre de ce projet, ACDA et son partenaire péruvien le CIED sont intervenus dans les environs du Nevado Coropuna, auprès de communautés rurales qui vivent entre 3 500 et 4 500 m d’altitude. Ces communautés ont un système d’organisation

fort et un grand attachement à maintenir en vigueur les coutumes et les cultures issues des systèmes inca et pré-inca. Elles subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. De fortes sécheresses succèdent à des périodes de pluies et d’inondations. En cinq ans, le travail en lien avec les communautés a permis d’améliorer et adapter les conditions de vie face au changement climatique, et ce dans plusieurs domaines, que ce soit l’accès à l’eau, le soin aux troupeaux ou la restauration de pâturages. Un très bel exemple est la création et la restauration de « Cochas » : elles remplissent un rôle important pour les alternatives de collecte d’eau de pluie. Ces cochas consistent en de petits réservoirs permettant de stocker l’eau provenant des sources afin de l’utiliser de manière plus efficace au moment de l’irrigation. Cette gestion

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PRÉSENTATION DES PROJETS intelligente de l’eau est très ancienne dans les Andes et liée à la façon particulière dont leurs ancêtres utilisaient l’eau. Les cochas sont des concavités composées de plusieurs paliers. Sur leurs bords, des herbes poussent pour nourrir le bétail et des arbustes retiennent les terres. La technique de construction est simple. Ce sont des réservoirs d’eau de dimensions différentes selon le terrain, situés dans un terrain perméable dans la zone de recharge d’une source d’eau. Ils stockent entre deux mille et quinze mille mètres cubes d’eau, grâce à des bras de captage des eaux de pluie, tirés à niveau pour éviter l’érosion. Le centre de la lagune a une profondeur maximale de deux à trois mètres. De là, on peut aménager une petite pente artificielle de soixante à cent centimètres au maximum. Dans sa pente naturelle, un trop plein est construit pour déloger l’excès d’eau. L’étang est planté d’herbe pour réguler l’infiltration, retarder l’évaporation et créer une zone humide, qui est l’habitat parfait pour les insectes, une diversité de plantes aquatiques, qui permet la présence de reptiles, d’oiseaux, c’est-à-dire une biodiversité complexe. Cette technique est un très bel exemple d’un retour à des savoir-faire ancestraux pour une meilleure adaptation et résilience face aux problèmes climatiques. Générant des ressources en eau en période de pénurie, assurant le bon déroulement des cultures et potagers et de bons soins pour l’alimentation de leur bétail et des camélidés, ces « cochas » ont permis des progrès dans trois piliers très clairement identifiés : Économique : un meilleur rendement des prairies et des troupeaux (plus de naissances, plus de lait) Écologique : rétention des masses de terre pour éviter les coulées de boue en période d’inondations. Résilience au changement climatique. Social (culturel, éducatif, de santé…) : renforcement des contacts sociaux, amélioration de l’alimentation et donc de la santé. Notez que ces « cochas » se réalisent généralement lors de « Minkas » qui sont traditionnellement un moment d’action collective où les membres d’une communauté vont s’atteler ensemble à un ouvrage (récolte, construction…).

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Série de sources pour aller plus loin dans l’information Site internet : – Visitez le Site ACDA : www.acda-peru.org Vidéo : – Visionnez le film « Minga, Voix de résistance » : https://minga-docu.net/fr/

2. Des questions spécifiques sur le projet

Présentez les PHOTOS 7 ET 8 aux enfants. Il s’agit ici de vous proposer quelques questions qui vous permettent de faire émerger la réflexion des élèves.

– Que montre cette photo ? – Où est-ce que les personnes se trouvent ? – Dans quel type d’environnement (montagne ? désert ? forêt ?) – Pourquoi l’eau est importante d’après vous ? – À quelle conséquence du réchauffement climatique leur action vous parait-elle reliée (mm) ?

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PRÉSENTATION DES PROJETS 3. Exercice de compréhension des projets

Ces propositions sont des pistes pour approfondir le projet présenté avec vos élèves, suite aux premières réflexions développées sur base des images : MATÉRIEL : PHOTOS 7 ET 8, FICHE mmm 13

Réalisez l’activité n°3 « la voix des pays du Sud pour le climat » présentée PAGE 30, et découvrez le témoignage d’Idelma Quispe en FICHE mmm 13.

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4. Questions pour aiguiller la présentation des élèves – Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? – À quels problèmes climatiques sont confrontés Idelma et sa communauté ? – Comment essaient-iels d’y faire face ? Quelle est la technique dont parle Idelma ? – Quelle est l’association qui est solidaire avec la communauté ? Comment peuvent-ils les aider ? – En quoi la vie d’Idelma et ses proches vat-elle pouvoir s’améliorer grâce aux actions qu’ils mettent en place ?

5. Pistes de recherche pour approfondir – La cocha est une technique très ancienne qui permet de constituer une réserve d’eau pour les plantations, les animaux… Pourrais-tu chercher plus d’informations pour en réaliser un dessin ? – Qu’est-ce que la Minka dont parle Idelma ? Pourriez-vous trouver des exemples qui y ressemblent en Belgique ?

© ACDA

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NIVEAUX m, mm et mmm S’INFORMER

Photolangage OBJECTIF : Définir les photos et ce qu’elles signifient.

Introduire la thématique des alternatives qui se construisent pour faire face au réchauffement climatique. Faire découvrir des projets en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique. DURÉE : 50 minutes MATÉRIEL : fiches « photolangage » : PHOTOS 1 À 12. L’enseignant·e doit avoir, au préalable, pris connaissance des 5 « FICHES PROJETS » ci-dessus.

Le photolangage favorise la prise de parole et permet d’introduire une thématique : ici, la notion d’alternative et de lutte contre le réchauffement climatique. Alternative dans les pays du sud ou au nord, chaque image montre un projet participant à la transition. Ces actions montrent des techniques adaptées à un environnement et vont parfois être spécifiques à une région du monde, un écosystème. Mais d’autres sont valables partout : énergie renouvelable, agroécologie ou gestion des déchets par exemple. Cette activité peut être réalisée en premier lieu, avant d’approfondir le sujet d’un projet en particulier, afin, également, d’établir des premiers liens entre les projets apparaissant sur les images.

Déroulement

1. Introduire la notion d’alternative et faire le lien avec le réchauffement climatique : les PHOTOS 9 À 12 montrent des alternatives émettrices de moins de CO2 sans doute plus familières aux enfants. Sur base de ces quatre photos, demandez aux enfants de choisir et d’expliquer une image. – Est-ce que c’est positif pour l’environnement ? Peuvent-ils expliquer pourquoi ? D’après eux, est-ce que la photo pourrait venir de Belgique ? D’un autre pays ? Quel est le point commun entre ces quatre photos ? Expliquez que ces images montrent toutes des actions d’adaptation ou de lutte contre le réchauffement climatique. On parle

d’« alternatives » : par exemple les énergies renouvelables comme les éoliennes ou les panneaux solaires sont une alternative à la consommation de pétrole, pour la production d’énergie. En tant qu’individu, se déplacer à vélo est une alternative à la voiture et permet de moins polluer. Ces photos peuvent servir à faire le point sur la connaissance des élèves. C’est la base des échanges qui permettront d’entrer le sujet. Par la suite, annoncez aux élèves qu’après avoir étudié le phénomène du changement climatique, les activités à venir vont permettre de découvrir des actions qui sont réalisées dans les pays du sud pour lutter contre le dérèglement du climat et en faveur d’une planète juste et durable. 2. Prenez à présent les PHOTOS 1 À 8 : proposez aux enfants, individuellement ou par groupe, de choisir une ou deux photos et décrire ce qu’il voit : le personnage, l’activité en cours, le lieu… – Pourquoi l’ont-iels choisie ? Qu’estce qu’elle leur évoque ? Savent-iels situer/ expliquer l’action ? D’après eux, comment se sent la personne sur la photo (fatiguée, heureuse, inquiète…) ? Demander aux enfants s’iels peuvent dire à quelle conséquence du réchauffement climatique l’action sur l’image est une réponse. Proposez-leur de raconter ensuite, individuellement ou par groupe, l’histoire de cette photo : – Que se passait-il avant la photo ? L’endroit que l’on voit sur l’image a-t-il toujours été comme ça ? Quelles en ont été la ou les causes ? Que pourrait-il se passer après ? Les élèves peuvent décider de dessiner pour raconter l’histoire de la photo ou d’aller chercher d’autres images dans des journaux, sur internet, pour réaliser une ligne du temps autour de l’image.

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NIVEAUX m, mm et mmm PROJET 1 : Enda Graf Sahel et le Monde selon les Femmes

1

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La mangrove constitue l’un des écosystèmes les plus exceptionnels au monde. De nombreuses espèces d’oiseaux, de singes, de poissons, de crabes, de coquillages… y trouvent refuge, s’y nourrissent et s’y reproduisent. Les zones de mangroves stockent en outre 2 à 4 fois plus de CO2 que les forêts tropicales ! Si les mangroves ont une importance capitale au niveau écologique, leur sauvegarde est également primordiale pour les populations qui en utilisent les ressources pour subvenir à leurs besoins. Depuis une dizaine d’années, par exemple, les femmes du village de Ndangane Sambou replantent les pieds de palétuviers. PROJET 2 : Le travail d’APIL et Autre Terre

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Le projet d'Autre Terre et son partenaire APIL intervient pour appuyer des communautés dans le but de refertiliser les sols et apporter une réponse au stress lié à l’arrivée des réfugiés et le risque d’un manque de nourriture. Grâce à des techniques ancestrales telles que la « demi-lune » ou les « cordons pierreux » les communautés ont pu sauver les sols de la dégradation climatique et produire ainsi plus de nourriture.

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PROJET 3 : Caritas-Kaolack À Kaolack, les habitants se sont organisés en comité de quartier pour lutter contre la pollution des déchets. Cela permet à la fois de protéger l’environnement et améliorer les conditions de vie des habitants. Ici on voit une photo de l’étape « tri » ou « valorisation ».

5

PROJET 4 : le MOCICC Au Pérou, les « Gardiennes de la terre » luttent au quotidien pour préserver la forêt amazonienne, parfois au prix de leur vie. Le MOCICC appuie les communautés dans leur lutte.

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PROJET 5 : ACDA et le CIED Une « Cocha ». Cette gestion intelligente de l’eau est très ancienne dans les Andes. Elle consiste en un petit réservoir permettant de stocker l’eau provenant des sources afin de l’utiliser de manière plus efficace au moment de l’irrigation. Dans les Andes, les travaux (construction d’une « Cocha », d’une maison…) se font souvent collectivement. Ces moments communautaires sont appelés les « Minka ». Ici, une « Minka » est organisée pour construire un réseau d’irrigation.

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NIVEAUX m, mm et mmm

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© Shutterstock

© imageBROKER – Roland Marske

Les éoliennes font partie de ce qu’on appelle les énergies renouvelables. Elles permettent de produire de l’énergie pour chauffer sa maison, d’avoir de l’électricité pour la lumière ou de l’eau chaude sous la douche ! Mais attention, si les éoliennes sont des alternatives plus écologiques par rapport au pétrole, elles ne sont pas parfaitement propres : elles sont notamment grandes consommatrices de terres rares et de matières premières. Notez que les humains utilisent les éoliennes depuis l’antiquité : à l’époque le vent était transformé en énergie mécanique grâce aux moulins !

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Les panneaux solaires ou photovoltaïques servent à récupérer l’énergie du soleil et la transformer en chaleur ou en électricité. C’est une énergie renouvelable : les rayons du soleil sont inépuisables ! Mais aucune énergie n’est 100 % propre. La fabrication des cellules photovoltaïque est nécessairement constituée de divers matériaux dont l’extraction n’est pas neutre du point de vue environnemental et social.

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Les vélos sont le meilleurs exemple d’alternative à la voiture : très souvent le moyen de transport le plus rapide, il permet de se déplacer sans aucun impact sur l’environnement ! Il permet donc d’améliorer la qualité de l’air en ville. Les voitures, elles, consomment beaucoup d’essence, font beaucoup de bruit et prennent aussi beaucoup de place dans l’espace public !

Les bus, les tramways ou le métro : les transports en communs permettent de réduire l’usage de la voiture : souvent il n’y a qu’une personne par voiture alors qu’un bus peut en accueillir plus de trente !

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© Richard B. Levine – Avalon.red.


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NIVEAUX m, mm et mmm SE MOBILISER

Participer aux

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d’un appel d’Adélaïde Charlier du mouvement « Youth For Climate » afin que les enfants l’aident dans sa lutte contre le réchauffement climatique. CODE À DECHIFFRER : 11 S B O U G E P O U R L E C L I M A T

OBJECTIF : Les Olympiades 11.11.11 – 11’s bouge

pour le climat vous proposent de vous mobiliser et d’interpeller les ministres belges de l’environnement tout en engageant vos classes autour de la solidarité internationale et de soutenir au Sud, des projets qui agissent en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique (notamment les projets contenus dans ce dossier). DURÉE : De septembre à décembre 2021 MATÉRIEL : Les Monde en classe « Il n’y a pas de Planète B » et « Des alternatives qui changent le monde ». Animation sur la solidarité internationale entre septembre et décembre 2021 (date à définir avec l’équipe du CNCD-11.11.11). Fiches élèves « Lettres du futur » : FICHE m 4, FICHES mm 7 ET 8, FICHE mmm 14

Une fois le code découvert, inscrivez-le sur le sur la page des Olympiades (à écrire sans espaces) : la vidéo est disponible à l’adresse : www.cncd.be/-olympiadesLes enfants visionnent la vidéo (ils peuvent aussi la télécharger). Une fois la vidéo présentée à la classe, lancez une discussion de groupe : – Avez-vous compris le message d’Adélaïde ? Avez-vous envie de vous investir dans le projet qu’elle propose ? Expliquez-leur alors les étapes du projet « 11’s bouge pour le climat » décrites ci-dessous et n’oubliez d’inscrire votre classe sur le site du CNCD-11.11.11 : www.cncd.be/-olympiades-

Comment participer ?

Inscrivez-vous et rejoignez l’aventure des Olympiades – 11’s bouge pour le climat avant le 18 octobre 2021 : www.cncd.be/-olympiadesDans les « fiches élèves » de ce dossier, une lettre écrite datée de 2054 appelle les enfants à agir pour le climat. Il s’agit des enfants eux-mêmes qui, étant devenus adultes en 2054, font appel aux enfants qu’ils étaient en 2021 afin qu’ils se mobilisent. Cette lettre se veut un outil de réflexion suite aux notions abordées dans ce dossier. Après avoir découvert que des personnes, partout dans le monde, tentent de s’adapter et de lutter contre le réchauffement climatique, les enfants réfléchissent aux façons dont ils peuvent eux-mêmes agir pour le climat. Comment se mobiliser à notre échelle contre le réchauffement climatique? Nous, enfants en Belgique, que peut-on mettre en place pour protéger la planète et ses habitant-e-s ? Ces lettres contiennent un code que les enfants doivent réussir à déchiffrer pour ensuite accéder à une vidéo sur le site du CNCD-11.11.11. Il s’agit

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAUX m, mm et mmm 11 s’ bouge pour le Climat !

Du 1er au 12 novembre 2021 se déroulera la COP26 à Glasgow. Ce momentum politique indispensable va de pair avec les mobilisations citoyennes qui auront lieu un peu partout dans le monde. Nous vous offrons, au travers des Olympiades 11.11.11, la possibilité de vous mobiliser avec vos classes en faveur de la justice climatique et la solidarité internationale et d’interpeller directement les décideurs politiques qui y représenteront la Belgique. En effet, nous remettrons les engagements climatiques de vos classes à la Ministre de l’environnement, ainsi que vos interpellations sur les engagements que compte prendre la Belgique en vue de la COP26. Au travers du projet, vous soutiendrez aussi nos partenaires Sud dans leur lutte contre le changement climatique et dans leurs actions locales. Comment faire ? Une fois votre classe inscrite, nous attendrons plusieurs choses : un document reprenant votre engagement de classe pour le climat (à réaliser dans l’année scolaire 2021-2022) et une participation en novembre à l’Opération 11.11.11 pour soutenir nos partenaires Sud. 1. Engagement de la classe pour le climat Réfléchissez aux idées les plus pertinentes, originales et ambitieuses avec votre classe. Celles qui pourraient avoir un impact, même en dehors de l’école ? Les idées ne manquent pas pour faire retentir l’appel du climat ! Envoyez-nous votre projet sous forme d’engagement au plus tard le 22 octobre afin que nous puissions les compiler et les transmettre à la ministre avant le début de la COP26. Un jury se réunira ensuite pour déterminer les idées de projets les plus ambitieux et originaux (des prix seront définis pour chaque catégorie d’âge) et rendra son avis la dernière semaine avant les congés de Noël. Ces derniers seront invités à la journée des Lauréats qui aura lieu en janvier 2022 et permettra entre autre de discuter avec les élèves des décisions et avancées de la COP26. Exemples de projet en faveur du climat : écrire une lettre à la direction pour se déclarer en urgence climatique, participer à l’action du « Réveil Climatique », fresque en matériel de récupération

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pour sensibiliser les autres classes , mise en place d’un groupe d’action pour le ramassage des déchets, organiser flash mob sur une chanson en faveur du climat, danse imaginée par les élèves (par exemple en s’inspirant de la danse de la pluie), etc. 2. Participation à l’Opération 11.11.11 Ce dossier spécial « Des alternatives qui changent le monde » propose à vos élèves de découvrir nos partenaires du sud qui luttent au jour le jour en développant des projets de transition et de résilience. L’opération 11.11.11 permet de les soutenir ! De la rentrée de septembre jusqu’au 13 décembre, à travers les Olympiades 11.11.11 « 11’s bouge pour le climat ! », participez à l’Opération 11.11.11, la plus grande récolte de fonds de Belgique en faveur de la solidarité internationale. En vendant un produit de type tablette de chocolat, votre classe aura la possibilité d’être solidaire avec les projets présentés dans ce dossier spécial du Monde en classe « Des alternatives qui changent le monde » et d’ainsi participer à la construction d’un monde juste et durable ! Afin de bien comprendre pourquoi on se mobilise et donner du sens à ce projet, nos équipes s’engagent à venir réaliser une animation sur la solidarité internationale au sein de votre classe entre septembre et fin novembre (date à définir avec vous). Enfin, les classes qui auront collecté le plus de fonds seront également conviées à la journée des lauréats.

Journée des Lauréats

La clôture du projet se fera lors d’une journée festive autour d’animations et de rencontres avec des jeunes du mouvement Youth For Climate. Les classes retenues par le jury y seront conviées. Pour rappel, les informations concernant la participation aux Olympiades 11.11.11 et l’édition 2021 « 11’s bouge pour le climat ! » se trouvent sur le site internet du CNCD11.11.11 : www.cncd. be/-olympiades-

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAUX NIVEAU m et mm S’INFORMER

Le jeu de positionnement OBJECTIF : Poser des questions de compréhension

aux enfants et les mettre en mouvement pour s’assurer qu’iels ont compris certains éléments clefs des différents projets. Leur faire comprendre qu’il s’agit de façons de protéger la planète afin qu’elle reste habitable pour tout le monde. DURÉE : environ 30 minutes MATÉRIEL : Les phrases ci-dessous. Un espace divisé en deux grandes zones séparées par une ligne.

Déroulement

Il s’agit d’un jeu de positionnement sur base d’une série de phrases en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique. L’enseignant·e a pris connaissance des cinq projets présentés dans le dossier. À travers le photolangage et/ou les fiches élèves, l’enseignant·e a pu présenter un ou plusieurs de ces cinq projets Sud. Ce jeu de positionnement permet d’évaluer la compréhension des élèves face à une série de phrases clefs. L’animateur-rice divise la classe et trace une ligne à la craie au milieu (ce sera la « rivière du doute »). Les élèves sont tout-e-s au centre de la pièce. L’enseignant·e énonce une phrase (voir ci-dessous). Les élèves se placent en fonction de leur avis : À gauche tout à fait d’accord. À droite pas du tout d’accord. Au milieu se trouve « la rivière du doute » à les élèves qui ne sont pas sûr d’eux peuvent rester sur la ligne du milieu. Ils peuvent changer d’avis et se déplacer à volonté, en fonction des remarques et opinions des autres ! L’enseignant·e peut éventuellement demander aux élèves du côté le plus nombreux d’expliquer pourquoi. Il n’y a pas ici l’ambition d’un débat où les élèves confrontent des arguments. Une fois que les élèves ont répondu à une phrase et expliqué leur réponse, l’enseignant·e passe à une phrase suivante. L’enseignant·e s’appuie sur le contenu des fiches projets et les images pour rebondir ou donner des indices.

Phrases : La mangrove ressemble à une « forêt dans la mer ». De nombreuses espèces d’oiseaux, de singes, de poissons, de crabes, de coquillages… y trouvent refuge, se nourrissent et se reproduisent dans la mangrove. À cause du réchauffement climatique, le niveau de la mer augmente et les arbres de la mangrove peuvent de moins en moins pousser dans une eau de plus en plus salée. La mangrove n’est pas menacée par l’action des êtres humains. Si le sol est trop sec, aucun aliment ne peut pousser. Partager son champ avec quelqu’un qui n’en a pas est un acte solidaire. Accueillir une famille réfugiée dans sa maison, c’est être solidaire. Quand on est solidaire, on est plus fort. Recycler aide à protéger la nature et améliore aussi la vie des habitants. À partir de bouteilles en plastique recyclées, je peux fabriquer un pull. La plupart de nos déchets finissent dans l’océan. Au nord de l’océan atlantique, il existe un continent de déchets de la taille de la France. La défense de la forêt est importante pour protéger la planète. La destruction des forêts est une menace pour les animaux mais pas pour les êtres humains.

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAUX NIVEAU mm et mmm S’INFORMER

Débat mouvant Il s’agit ici du même principe que pour le jeu de positionnement mais en cherchant à créer un débat sur bases des propositions. Il est donc destiné aux cycles plus élevés. OBJECTIF : Faire comprendre qu’il est important de lutter contre le réchauffement climatique et que de nombreuses personnes s’y attellent déjà, au nord, mais surtout au sud où les conséquences sont souvent plus graves. Montrer qu’il s’agit de façons de protéger la planète afin qu’elle reste habitable pour tout le monde. DURÉE : 50 minutes MATÉRIEL : Les phrases ci-dessous. Les fiches projets. Les images pour donner des exemples.

Déroulement

Il s’agit d’un jeu de positionnement sur base d’une série de phrases en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique. L’enseignant·e a pris connaissance des cinq projets présentés dans le dossier. À travers le photolangage et/ou les fiches élèves, l’enseignant·e a pu présenter un ou plusieurs de ces cinq projets Sud. Ce débat mouvant est une façon de faire du lien entre tous ces projets et d’aborder la nécessité de lutter contre le dérèglement climatique.

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sur les fiches projets pour rebondir et donner des exemples concrets. Au besoin, iel utilise les sous-questions de relance indiquées dans les fiches projets ou ressort l’exemple d’un projet ou d’une image. Phrases : Il n’est pas possible de lutter contre le réchauffement climatique. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut adopter un mode de vie qui est bon pour la planète et ses habitants. Les pays du sud sont beaucoup plus touchés par les conséquences du réchauffement climatique que les pays du nord et ne peuvent rien faire face à cela. Le climat est l’affaire de tout le monde et il faut plus de solidarité entre les pays du nord et du sud pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique. Les projets d’adaptation aux changements climatiques protègent la nature mais n’améliorent pas la condition de vie des gens. Parfois, des techniques très anciennes sont mieux adaptées à l’environnement que les techniques « modernes ». Je ne peux rien faire à mon échelle pour lutter contre le réchauffement climatique. © Arnaud Ghys

L’animateur·rice divise la classe et trace une ligne à la craie au milieu (ce sera la « rivière du doute »). Les élèves sont tout·e·s au centre de la pièce. L’enseignant·e énonce une phrase (voir ci-dessous). Les élèves se placent en fonction de leur avis : À gauche tout à fait d’accord. À droite pas du tout d’accord. se trouve « la rivière du doute » à Au milieu les élèves qui ne sont pas sûr d’eux peuvent rester sur la ligne du milieu. Ils peuvent changer d’avis et se déplacer à volonté, en fonction des remarques et opinions des autres ! L’enseignant·e demande aux élèves d’expliquer leur position. Après un tour de parole, les élèves qui le souhaitent sont invités à se déplacer si l’argument entendu modifie leur avis. L’enseignant·e s’appuie

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAUX NIVEAU mm et mmm

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S’INFORMER

La voix des pays du Sud pour le climat OBJECTIF : Faire découvrir chaque projet décrit ci-dessus PAGES 8 À 22 de façon plus fine aux

élèves. Travailler sur les textes des témoignages

FICHES mmm 9 À 13 et faire ressortir les éléments

à la fois propre à chaque projet mais aussi globaux à la lutte et la résilience au changement climatique. Montrer que tout n’est pas perdu et que ces projets sont le chemin à prendre. Montrer l’importance de la solidarité internationale. Provoquer l’envie et la curiosité chez les jeunes de réfléchir à leur propre façon d’agir. DURÉE : une ou deux périodes de 50 minutes en fonction des échanges sur chacun des projets et/ ou du temps de préparation (pour d’éventuelles recherches) que l’enseignant·e souhaite laisser aux groupes.

Déroulement

Divisez votre classe en cinq sous-groupes. Cette proposition d’activité vise à plonger vos élèves dans la compréhension plus précise d’un projet lié au climat développé dans les pays du sud. En se basant sur les fiches élèves portraits/témoignages (qui sont tous inspirés de témoignages réels), chaque sous-groupe prépare une explication du projet et une restitution devant la classe. Au besoin, les élèves réalisent de petites recherches pour être capable d’expliquer un mot, un lieu ou un concept au reste de la classe. Lors de la restitution, l’enseignant·e rebondit et pose une série de questions pour aller plus loin. Un élève par groupe est également désigné « rapporteur-rice » : iel prend note de la présentation des autres. À la fin d’une présentation par un groupe, l’enseignant·e demande aux autres groupes si certains pensent avoir des points communs avec le projet présenté et le leur.

Questions générales que l’enseignant·e peut poser sur chaque projet mais aussi pour faire des liens entre les projets : – Où se situe l’histoire ? Pourriez-vous situer le pays sur une carte ? – À quelle conséquence du réchauffement climatique la communauté est-elle exposée ? – Face à quel système polluant l’action de la communauté et de l’association s’est-elle développée ? – En quoi est-ce que la solidarité internationale joue un rôle dans ce projet ? – Quelle est l’association qui est derrière ce projet ? – Quels points communs voyez-vous avec un ou tous les autres projets ? – Est-ce que chez nous se mettent en place des projets similaires ? En connaissez-vous ? – Ont-ils compris comment fonctionne le soutien des ONG ? Comment définiraient-ils une ONG ?

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PARTICIPEZ À L’ACTION DU « RÉVEIL CLIMATIQUE » ! Quelle meilleure manière pour débuter une année d’engagement en faveur du climat qu’une action de mobilisation ?! Faisons sonner le réveil climatique avant la COP 26 ! La Belgique doit prendre des mesures ambitieuses pour nos enfants ! Participez au « Réveil Climatique » : une action symbolique qui s’organisera le vendredi 8 octobre (l’horaire de l’action vous sera communiqué ultérieurement). Il s’agira, dans les écoles de Flandres, Wallonie et Bruxelles, de faire retentir le son de l’urgence climatique afin de sensibiliser et mobiliser la population belge pour la grande marche

pour le climat qui aura lieu le dimanche 10 octobre. Comment ? C’est tout simple : le vendredi 08 octobre, rassemblez-vous devant votre école, apportez des réveils, branchez votre GSM sur une sonnerie qui est proche d’un réveil, chantez, dansez et parlez de la grande marche nationale pour le climat du dimanche 10 octobre !

Prenez des photos, des vidéos de votre action et publiez-la sur l’event FB qui vous sera communiqué.


Pour un monde juste et durable


© Shutterstock

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© Véronique Paternostre

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© APIL Autre Terre

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© APIL Autre Terre

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© Caritas-Kaolack

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© Stéphanie Compère



© ACDA-CIED

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© ACDA-CIED

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© Shutterstock

© imageBROKER – Roland Marske

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© Shutterstock

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© Shutterstock

© Richard B. Levine – Avalon.red.

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© Shutterstock

© Richard B. Levine – Avalon.red.

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Caritas-Kaolack, le parcours des déchets

ÉLÈVE

m, mm et mmm FICHE 1

Je m’appelle … et j’ai 19 ans. Je viens de Kaolack, une petite ville du Sénégal à 300km de la capitale, je suis collecteur de déchets.

Mais depuis quelques années, on s’est organisé pour s’occuper de la gestion des déchets.

Ici, durant de nombreuses années rien n’était organisé pour récolter les déchets et tout était jeté dehors, en mélangeant plastique, ferrailles et autres matériaux polluants. Cela polluait beaucoup et la rue ressemblait à une grande poubelle !

Chaque semaine, je pars collecter les déchets avec ma grande charrette et mon âne.

Chaque habitant du quartier s’abonne en payant une cotisation. Il reçoit alors une poubelle dans laquelle il dépose ses déchets. On les amène ensuite au centre de triage.

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ÉLÈVE

m, mm et mmm FICHE 2 Là-bas, nous trions les déchets : on essaie de récupérer les matériaux qui peuvent être recyclés, comme le plastique.

Ensuite pour les matériaux recyclables on les envoie dans les usines où ils ont de grandes machines qui permettent de transformer les déchets en de nouveaux objets.

Les déchets qu’on ne peut récupérer sont transportés dans une décharge.

Grâce à cette activité, je me sens utile à mon quartier et j’ai un revenu stable : je ne dois plus avoir plusieurs travails en même temps. En plus les déchets ne polluent plus les rues de mon quartier ! Des alternatives qui changent le monde - Le Monde en Classe no 4 - Année scolaire 2020-2021 - Dossier spécial

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ÉLÈVE

m, mm et mmm FICHE 3

S’INFORMER

Le parcours des déchets Après avoir parcouru la BD « Le parcours des déchets », replace les photos dans le bon ordre pour retracer le chemin que font les déchets en indiquant dans le petit carré de quelle étape il s’agit (1, 2, 3, 4, 5...ou 6).

Stock de plastique prêt au broyage et à être envoyé à l’usine

Triage des déchets

Déchargement des déchets et arrivée sur la plateforme de tri.

À la plateforme de tri, la pente grillagée permet d’éliminer le sable et les cailloux.

Les déchets sont collectés

Décharge de Kahone (Construction en cours)

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ÉLÈVE

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FICHE 4

SE MOBILISER

La lettre du Futur Bruxelles, le 1er septembre

2054 Salut la classe, Nous sommes des adultes, la date d’aujourd’hui est le 1er septembre 2054. En 2021, nous étions en 1e et 2e primaire. On voulait vous remercier super fort pour ce que vous avez fait pour la planète. En 2021, il y avait un problème car la planète se réchauffait trop à cause des changements climatiques. Aujourd’hui, en 2054, la planète va mieux. Et ça, c’est grâce à toutes les personnes qui ont décidé de se bouger pour protéger la nature en 2021! Tout a commencé grâce à un message d’Adélaïde Charlier et ses ami.e.s. Adélaïde est une jeune qui a organisé les marches pour le climat dans les rues. Elle a lancé un grand appel aux enfants. À l’époque, on a décidé de le suivre et nous voilà aujourd’hui ! ON ÉTAIT CHAUD, PLUS CHAUD, PLUS CHAUD QUE LE CLIMAT. Malheureusement pendant le voyage dans le temps, le message a été abîmé. Saurez-vous déchiffrer le code qui a traversé le temps pour écouter le message d’Adélaïde ? Merci à vous ! Les enfants de 2021 devenus adultes en 2054 1 T P B A O S E M U O L I R G L E 1 C U

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mm et mmm FICHE 5

S’INFORMER

Les services naturels de la mangrove

Les mangroves servent de réserves de biodiversité. Ces forêts abritent plusieurs espèces d’oiseaux et d’animaux en voie de disparition.

Les mangroves préservent la qualité des eaux intérieures en filtrant les eaux polluées et en empêchant la salinisation. En plus elles absorbent beaucoup de carbone !

Les mangroves sont des barrières contre les dangers naturels comme les tsunamis et les cyclones.

Les mangroves sont une maison où les poissons et les crustacés peuvent venir se reproduire et se nourrir.

Les mangroves empêchent l’érosion côtière.

Les mangroves sont une source de nourriture, de médicaments et de bois de chauffage pour les villages de la côte.

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mm

FICHE 6 S’INFORMER

Le schéma de la mangrove Après avoir lu la BD de la mangrove tu as vu qu’elle pouvait rendre beaucoup de services de façon naturelle ! Indique au bon endroit sur le dessin les services que la mangrove rend à la nature et aux êtres humains. Tu peux ensuite colorier le dessin !

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FICHE 7

SE MOBILISER

La lettre du Futur Bruxelles, le 1er septembre

2054 Salut les amis, Si vous lisez cette lettre, c’est qu’elle est arrivée à traverser le temps pour revenir en 2021 et vous transmettre un message de la plus haute importance : on a réussi ! Nous sommes devenus des adultes et depuis plus de trente ans, nous nous sommes engagés pour que la planète reste habitable pour tout le monde. A cause du réchauffement climatique, beaucoup d’espèces animales étaient en danger, l’eau des océans risquait de monter et la sécheresse augmentait à cause des températures de plus en plus chaudes. Mais en 2021, tous les enfants ont décidé de se mobiliser pour lutter contre le réchauffement climatique et faire entendre raison aux adultes ! Grâce à nos efforts, aujourd’hui, en 2054, la planète va mieux! En ville, on n’utilise plus de voitures, seulement les vélos et les transports en commun. Les paysans et paysannes ont arrêté d’utiliser des produits qui polluent les sols. On mange des aliments sains et de saison. Les abeilles ont pu être sauvées ! On a arrêté de couper les arbres et cela a protégé de nombreux animaux vivant dans les forêts. Et tout ça, grâce à un appel d’Adélaïde Charlier, reçu en 2021. Mais le voyage dans le temps a brouillé le code : déchiffrez-le pour réussir à écouter son message et voir comment vous pouvez faire l’histoire et réussir, à nouveau, comme nous l’avons fait il y a 30 ans !

11 ’s bouge pour le climat

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FICHE 8

a b c d e f g h i j k l m n o p q r s

a b c d e f g h i j k l m n o p q r s

t u v w x y z

t u v w x y z

1 2 3 4 5 6 7 8 9 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 0

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FICHE 9

Ami Fall

Présidente du groupement de femmes qui reboisent la mangrove au village de Ngangane

Je m’appelle Ami Fall et j’habite dans le village de Ngangane qui se trouve sur la côte du Sénégal, dans le delta du Sine Saloum. Ici, le sel envahit tout : c’est une conséquence du changement climatique. Le niveau de la mer monte, le sel assèche (on appelle ça la « salinisation ») le sol et les arbres de mangrove reculent car leur racines n’ont plus assez d’eau douce. Vous voyez, ces arbres avec de grandes racines comme des échasses qui sont plantées dans l’eau? Ces arbres qui donnent l’impression d’avoir une forêt dans la mer sont surnommés le « poumon bleu » de la planète, car ils absorbent beaucoup de CO2. Aujourd’hui dans notre région, à cause de la sécheresse, il n’y a plus beaucoup de pluies. Mais la mangrove a besoin de l’eau douce et sans elle, elle disparaît peu à peu. Mais ce n’est pas seulement de la faute de la sécheresse : beaucoup d’hommes et de femmes coupent le bois des mangroves pour l’utiliser (pour se chauffer, cuisiner…). En plus, l’on m’a raconté que cela n’arrivait pas que chez nous. Il paraît que depuis cinquante ans, 1/4 des forêts de mangroves sur la planète a disparu ! Déforester la mangrove peut avoir de graves conséquences. Ici, la mangrove est très importante car elle est l’endroit où les poissons viennent se nourrir et se reproduire. Sans elle, les poissons disparaissent et nous n’en trouvons plus. Cette forêt dans la mer est un écosystème

très important : cela veut dire que beaucoup d’espèces animales y trouvent refuge. Pas seulement les poissons mais aussi les crabes, les coquillages et même des singes ! Mais la mangrove est aussi très importante pour les sols : la forêt de mangrove empêche l’eau de mer (très salée) de pénétrer trop loin sur la côte. Pour faire face à ce problème, avec l’aide de l’association Enda Graf Sahel, notre groupe de femmes replante des palétuviers (nom de l’arbre de la mangrove). Ce reboisement est important : si nous ne le faisons pas, le sel de la mer va envahir les sols de nos champs. Et nous ne trouverons plus de poissons sur la côté pour nous nourrir. Nous avons reboisé plus de 100 hectares ces dix dernières années ! Mais c’est un travail qui servira aux générations futures car les pieds de palétuviers mettront entre 10 et 15 ans pour arriver à l’âge adulte. En créant une collaboration entre les ONG et les habitants, on peut construire des projets durables qui serviront aux générations futures.

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FICHE 10

Ouedraogo Safafiata Paysanne de 40 ans*

Ma famille et moi produisons principalement du sorgho, du niébé et un peu de maïs en saison hivernale. Nous exploitions une superficie de 3,5 hectares. Mais nous avions du mal à produire à causes de la sécheresse, des maladies qui attaquent les plants, de la mauvaise qualité des semences et du manque d’outils adaptés. Depuis quelques temps, les pluies se faisaient de plus en plus rares. À chaque fin de récolte, il n’y avait même pas assez pour réussir à manger deux repas par jour ! La situation s’est encore aggravée quand j’ai accueilli deux familles déplacées (mes deux frères avec leurs femmes et enfants) qui ont fui les attaques terroristes et se sont réfugiées dans mon village. Heureusement, en 2019, j’ai eu la chance de travailler avec l’ONG APIL. Nous avons bénéficié de formations sur la restauration de la fertilité de nos champs. Pour cela, nous avons utilisé des techniques d’agroécologie et celles-ci ont très bien fonctionné. L’agroécologie est une manière d’envisager un autre rapport à la nature : devenir son allié plutôt que d’essayer de la dominer. Par exemple, les déchets agricoles (fumier), ou les défections des animaux remplacent les engrais chimiques qui polluent et tuent les sols.

Mais, c’est aussi grâce à des techniques utilisées par nos ancêtres que nous avons réussi à transformer de la terre « morte » en oasis. C’est ce qu’on appelle les « demilune » ou le « zaï ». Sur un terrain en pente, on construit des murets en forme de demilune. La pluie qui ruisselle est retenue par les murets, pénètre dans le sol et laisse une couche de terre fertile. On peut alors, juste avant la saison des pluies, planter un arbre dans la demi-lune et celui-ci dispose d’assez d’eau pour pouvoir pousser correctement. Grâce à cela, j’ai pu aménager un espace de 7,5 hectares que j’ai partagé avec mes frères en lui donnant deux hectares pour sa production. Aujourd’hui, nous pouvons donc nourrir plus de personnes et nous mangeons à notre faim !

*Inspiré d’un véritable témoignage disponible ici : www.autreterre.org/temoignage-des-agriculteurs-accompagnes-par-apil/

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FICHE 11

Ousmane

Travailleur du comité de quartier pour la gestion des déchets à Kaolack

Je m’appelle Ousmane. Je viens de Kaolack, une petite ville du Sénégal à 300 kilomètres de la capitale Dakar. Depuis deux ans, je fais partie du comité de quartier qui s’occupe de la gestion des déchets pour les habitants de la commune. Ici, durant de nombreuses années, rien n’était organisé pour récolter les déchets et tout était jeté dehors, en mélangeant plastique, ferraille et autres matériaux polluants. Cela créait une pollution très grande et la rue ressemblait à une grande poubelle. Aujourd’hui, grâce au projet mis en place avec l’aide des ONG Caritas Kaolack et Autre Terre, les choses se sont beaucoup améliorées. Nous proposons aux abonnés de vider leurs poubelles chaque semaine en échange d’une cotisation. Cette cotisation d’1,5 € par famille permet de payer le matériel et de donner un salaire aux personnes qui travaillent à la récolte et

au tri des déchets. La propreté de la ville s’améliore. Nous sensibilisons les habitants au tri des déchets, nous les collectons chaque semaine pour ensuite les trier dans le centre construit par notre association. Ce centre (qu’on appelle le centre de « valorisation ») trie, broie le plastique, puis le revend à des usines à Dakar qui l’utilisent pour fabriquer de nouveaux objets. Ce mécanisme permet de redonner une deuxième vie à beaucoup d’objets qui, avant, finissaient par terre dans la rue. Le reste des choses qui n’a pas pu être réutilisé est amené dans une décharge que nous avons creusée loin des habitations. Ce n’est pas encore idéal, mais au moins, tous ces déchets ne remplissent plus les rues ! Grâce à cette activité, je me sens utile à mon quartier et j’ai un revenu stable : je ne dois plus cumuler plusieurs emplois pour réussir à vivre dignement.

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Santiago Manhuin

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FICHE 12

Dirigeant Awajun et gardien de la forêt*

Mon nom est Santiago Mahuin, je fais partie du peuple Awajun, l’un des plus important peuple indigène au Pérou. Notre territoire s’étend sur la vaste région de l’Amazonie au nord-est du Pérou. Ma maison se trouve au bord du fleuve Marañón, qui rejoint plus tard le grand fleuve Amazone. J’ai dédié ma vie à la défense de la forêt et des droits des communautés qui y vivent. Mais pourtant, jamais je n’ai été aussi préoccupé par le danger qui guette notre territoire. Ces dernières années, la construction de routes allant toujours plus loin vers le cœur de la forêt a donné une impulsion très grande aux entreprises minières et de coupage de bois en ouvrant ainsi la voie à la déforestation de centaines d’hectares de forêt. Rien qu’en 2017, une superficie équivalente à 200 000 terrains de football en Amazonie péruvienne a été déboisée. Il faut ajouter à cela d’autres problèmes comme la pollution due aux multiples marées noires (pétrole qui s’écoule dans la forêt…). Cette situation aggrave le changement climatique, puisque la déforestation est la principale cause des émissions de gaz à effet de serre dans notre pays. Beaucoup d’entreprises continuent à déforester et polluer la forêt pour extraire de l’or, du pétrole ou du bois. Et l’État péruvien continue à leur donner les autorisations. Nous devrions avoir un pouvoir de décision sur ce qu’il se passe en Amazonie, puisque mon peuple y vit depuis des millénaires.

Lorsque nous parlons d’autonomie, nous ne parlons pas d’indépendance. Nous faisons référence à notre droit de décider de notre avenir au sein de l’État péruvien et de protéger la forêt. C’est ce que nous essayons de faire en travaillant avec mon ami Antonio et son association le MOCICC, qui nous appuie et nous défend en essayant de faire pression sur l’Etat péruvien. Car il est très important que partout au Pérou mais aussi dans le monde, d’autres personnes soient solidaires et nous défendent. Pour cela, il faut faire passer le message que l’indigène, la terre et la forêt sont une seule et même personne. Nous ne pouvons pas être séparés. C’est pourquoi toute tentative des sociétés d’exploitation forestière, pétrolière ou minière porte atteinte à l’accord millénaire qui lie l’humain à la nature. Nous avons vécu plus de sept mille ans en protégeant la Terre Mère, les rivières, les ruisseaux, les sols. Nous n’avons jamais eu de problèmes de contamination. Il s’agit maintenant de récupérer et protéger le territoire que nos ancêtres nous ont laissé.

*Inspiré d’un véritable témoignage disponible ici : www.mocicc.org/experiencias/medio-ambiente/territorios-integrales-para-defender-la-amazonia/

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ÉLÈVE

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FICHE 13

La señora Idelma Quispe

Habitante de Rio Blanco dans les Andes

Je m’appelle Idelma Quispe et je vis à Rio Blanco au Pérou. C’est un village qui se trouve à plus de 3 800 mètres d’altitude. Nous sommes 60 familles à Rio Blanco et Tuhualqui. Pour venir chez nous, il faut rouler pendant treize heures et marcher encore deux heures. Dans les montagnes des Andes, la vie que nous menons avec nos alpacas peut parfois être très dure. Peu de gens viennent nous voir et nous aider. Nous avons demandé au CIED, une ONG qui a des ingénieurs agronomes et un architecte, de nous aider parce que notre communauté a des soucis avec le climat qui change énormément. Voici cinq ans que nous avons une période de pluie qui arrive beaucoup plus tard que d’habitude, provoquant de grandes sécheresses. Et quand la saison des pluies arrive, elle est tellement forte que tous les champs sont inondés et que les terres se décrochent de la montagne.

Nous voulons donc construire trois nouvelles « cochas » et en remettre une en état : ces cochas sont des sortes de petits réservoirs qui permettent de stocker l’eau. C’est une technique utilisée depuis très longtemps par nos ancêtres. Aujourd’hui, j’ai déjà reçu une pelle pour creuser avec les autres lors de la Minka (moment de travail collectif où chacun participe à la construction d’un bâtiment, à une récolte de légumes…) prévue en juin. Ces moments de travail collectif sont souvent très joyeux ! Pour alimenter la réserve d’eau que sera la « cocha », on choisit bien l’endroit en forme de cuvette et on creuse des petits canaux plus hauts pour que l’eau y vienne. Grâce à cela, les terres restent bien en place. A partir de cette réserve d’eau qui pourra aller jusqu’à 13 000 litres, on gèrera notre réseau d’irrigation en béton ou en pierre. De là, nous pourrons avoir de l’eau près de la maison, abreuver nos bêtes et nos terres… Notre vie sera bien meilleure ! Nos bêtes seront en bonne santé, nous fournirons du lait, de la laine, de la viande et nos jardins donneront de bons gros légumes. Grâce à cela, nous pourrons nous adapter aux problèmes du climat !

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FICHE 14

SE MOBILISER

La lettre du Futur Bruxelles, le 1er septembre

2054 Salut les ami·e·s, Si vous recevez cette lettre, c’est qu’elle a réussi à traverser le temps pour revenir en 2021 et vous transmettre un message de la plus haute importance : on a réussi ! Nous sommes devenus des adultes et depuis plus de trente ans, nous nous sommes engagés pour que la planète reste habitable pour tout le monde et faire entendre raison à nos gouvernements et aux adultes. Nous avons toutes et tous changé nos habitudes de vie. En ville, on n’utilise plus de voitures, l’espace est réservé aux vélos et aux transports en commun. L’air est donc redevenu pur et la pollution a largement baissé. Nous avons presque arrêté d’utiliser du pétrole et nous avons adapté notre consommation : plutôt que d’acheter de nouveaux objets en plastique, on fabrique nous-même ce dont on a besoin, en récupérant et recyclant la matière d’objets inutilisés. On mange des aliments sains et de saison et nous avons arrêté d’utiliser des pesticides qui polluent les sols. Les abeilles ont pu être sauvées ! La déforestation s’est aussi arrêtée et grâce à cela, l’habitat de beaucoup d’espèces a pu être protégé. Grâce à la solidarité entre tous les pays, tous les habitants de la planète peuvent vivre correctement. Les réfugiés climatiques qui ne pouvaient plus vivre chez eux à cause de la montée des océans ou des sécheresses ont été accueillis dans d’autres régions du monde. Tout a débuté avec l’appel d’Adélaïde Charlier de Youth for Climate. C’est grâce à son message que nous avions réussi à trouver un moyen de nous engager ! Mais la traversée du temps a changé l’alphabet du mot de passe qui y donne accès. Arriverez-vous à le décoder pour réussir à écouter son message ?

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Le CNCD-11.11.11 regroupe près de nonante organisations actives dans le domaine de la solidarité internationale, parmi lesquelles des ONG et des syndicats. Il a pour mission la sensibilisation, le plaidoyer politique et la récolte de fonds (Opération 11.11.11). Abonnement gratuit www.cncd.be/Le-monde-en-classe

Le Monde en Classe, kesako ? Le Monde en Classe est un outil trimestriel d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. Il permet d’aborder, avec les élèves de l’enseignement primaire, des grands enjeux mondiaux tels que les inégalités, l’agriculture et l’alimentation, les migrations et les changements climatiques. Dans chaque dossier, nous partons de la réalité de communautés du Sud que nous connaissons via nos ONG membres. Leur situation est en général difficile, mais nous l’abordons à travers des fictions qui mettent en scène des enfants de 6 à 12 ans. Ces fictions comportent une part de rêve et de fantaisie. Nous imaginons ainsi des histoires correspondant aux trois niveaux de complexité qu’offre Le Monde en Classe et qui couvrent les besoins de l’enseignement primaire. Ces niveaux sont symbolisés par des étoiles m. Ces histoires sont le point de départ de séquences pédagogiques. Chaque dossier en propose ainsi l’exploitation, et ce, sur des modes différents : s’informer, créer, se mobiliser. Les élèves plus âgés seront amenés à réfléchir aux problèmes concrets des communautés du Sud illustrés dans le récit, et à quelle solution leur donner. Ils découvriront aussi les réponses réelles apportées par les

associations locales du Sud avec lesquelles travaillent nos ONG membres. Et comme ce genre de situation n’est bien souvent qu’un exemple parmi des milliers d’autres, on amène les élèves à prendre conscience de la dimension souvent planétaire du problème qu’ils découvrent. Ce faisant, ils se dotent d’acquis nécessaires à exercer leur rôle de « citoyens mondiaux et solidaires ». Un dossier du Monde en Classe se compose de fiches « PROF » et de fiches « ÉLÈVE ». Les premières offrent à l’enseignant des informations et des propositions de séquences pédagogiques à faire en utilisant les fiches « ÉLÈVE ». Les fiches « ÉLÈVE » sont à photocopier et distribuer aux élèves. Elles comportent les histoires à lire et des supports graphiques pour les activités de type s’informer, créer et se mobiliser, ainsi que les informations de type « changer le monde ».


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