Il n'y a pas de planète B (réédition)

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INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT

INTRODUCTION

Il n’y a pas de planète B Ouragans Matthew et Irma, montée des eaux au Bangladesh et aux Pays-Bas, canicules plus nombreuses en Europe, pénuries d’eau en Afrique du Sud ou gigantesques feux de brousse en Australie… le réchauffement climatique est à nos portes et il fait déjà ressentir ses conséquences aux quatre coins de la planète.

Un dérèglement d’origine humaine

Le réchauffement de l’atmosphère est un phénomène qui s’est répété tout au long de l’histoire de notre planète 1. Si, par le passé, ce réchauffement s’expliquait de manière naturelle, il a pris un tournant depuis la révolution industrielle. En effet, l’utilisation massive du pétrole, du gaz naturel, du charbon, combinée à la déforestation galopante et l’agriculture intensive constituent autant d’activités qui émettent une quantité impressionnante de CO2 dans l’atmosphère que la Terre n’est plus capable de stocker de manière naturelle dans les océans et la biomasse. De ce fait, le cycle du carbone est déréglé, la température moyenne de l’atmosphère augmente et les climats s’en trouvent perturbés 2. Par ailleurs, ces activités ont également des effets néfastes sur la nature, les écosystèmes et les populations. La pandémie du COVID19 agit à cet égard comme un avertissement : « la destruction des habitats naturels découlant de la pression des activités humaines sur l’environnement, favorise l’émergence de zoonoses, c’est-à-dire des maladies infectieuses transmises des animaux vers les humains » 3. Le dérèglement climatique s’explique donc, en grande partie, par des activités d’origine humaine. L’Organisation Mondiale Météorologique estime aujourd’hui que le réchauffement global a augmenté de 1,2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Partout sur la planète, tant les humains que les écosystèmes souffrent de ces dérèglements climatiques. Les engagements que prennent les États sont totalement insuffisants et nous mènent sur la trajectoire d’un monde à + 3 °C, voire + 4 °C. Les scientifiques sont unanimes : il est essentiel de limiter le réchauffement à 1,5 °C maximum, sans quoi les conséquences sur nos écosystèmes seront irréversibles et

dramatiques pour des milliers de personnes dans le monde, à commencer par les plus vulnérables. Des organisations internationales telles que l’OMS, l’ONU ou encore la FAO 4 partagent ces conclusions et tirent la sonnette d’alarme. En effet, chaque centième de degré compte en matière de réchauffement climatique et menace d’avoir des conséquences sociales, économiques et environnementales désastreuses. Au-delà des effets directs des changements climatiques, tels que la montée du niveau des mers ou l’augmentation des événements climatiques extrêmes, les conséquences indirectes sont nombreuses : on pense notamment aux enjeux sécuritaires (liés à la division des terres, la gestion de l’eau ou l’appauvrissement des ressources), à l’augmentation du nombre de personnes en situation de pauvreté ou encore aux conséquences sanitaires (paludisme, sousalimentation, etc.). La question migratoire est également centrale lorsqu’on sait que la Banque Mondiale évalue à 150 millions le nombre de personnes déplacées à cause du dérèglement climatique d’ici 2050. Il faut, dès aujourd’hui, réfléchir à leur accueil dans des conditions de vie décentes.

Tous et toutes dans le même bateau ?

Face au réchauffement planétaire, nous sommes tous et toutes dans le même bateau mais nous n’y sommes pas logés à la même enseigne. En effet, les conséquences du réchauffement climatique varient d’une région à l’autre et d’une latitude à l’autre. Cependant, si les effets des changements climatiques sont perceptibles aux quatre coins du globe, les populations qui y font face n’ont pas les mêmes capacités de résilience et d’adaptation. En effet, les pays en développement, déjà fragilisés par une série d’autres facteurs, ont énormément de difficultés à s’adapter de manière durable aux conséquences des changements climatiques, tels que l’érosion de leurs côtes ou la perturbation profonde des cycles de pluie. À l’inverse, les pays développés auront quant à eux plus de moyens (logistiques, financiers et technologiques) pour mettre en place des solutions d’adaptation efficaces et pérennes. C’est dans ce contexte

Il n’y a pas de planète B - Le Monde en Classe no 3 - Année scolaire 2020-2021 - Réédition

CLIMAT


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