Chapitre 2
Régie biologique
Rémanence des herbicides
En production biologique, les principales contraintes qui limitent le choix de couverts végétaux sont l’impossibilité de détruire les couverts avec un herbicide, la nécessité de sarcler et le besoin d’apporter de l’azote aux cultures exigeantes. Dans un système avec travail du sol, lorsque la biomasse d’un couvert est élevée, un travail d’automne est souvent nécessaire afin d’amorcer la décomposition du couvert. En effet, il s’avère difficile, voire impossible de préparer un lit de semence adéquat avec un travail fait uniquement au printemps. Toutefois, d’autres systèmes sont en développement (avec le seigle par exemple) pour limiter le travail du sol et réduire la pression des mauvaises herbes (voir le chapitre 3).
Il est important de considérer l’impact possible, sur les cultures de couverture, des herbicides appliqués plus tôt en saison dans la culture principale. Les risques de rémanence des herbicides sont plus élevés après une saison de culture sèche et peuvent varier selon la texture du sol, son pH et sa teneur en matière organique. Les étiquettes des herbicides contiennent des informations sur la rémanence des herbicides. Un travail du sol avant le semis des cultures de couverture peut permettre de réduire les effets de rémanence.
En général, les engrais verts apportant de l’azote sont souvent privilégiés par les producteurs biologiques. Finalement, les couverts choisis ne doivent pas devenir des mauvaises herbes, en raison de la dormance des semences (exemple : crucifères) ou d’une montée en graine trop précoce (exemples : sarrasin et moutarde).
Engrais de ferme Lorsqu’un engrais de ferme est épandu pour un couvert, il est préférable de choisir des espèces qui valoriseront bien ce type de fertilisation et qui feront compétition aux mauvaises herbes, car ces dernières pousseront rapidement. Les crucifères et les graminées ont des besoins élevés en azote et valorisent très bien les engrais de ferme. Les engrais de ferme favorisent leur implantation et leur permettent d’atteindre leur plein potentiel. Dans certains cas, à défaut d’une fertilisation organique, il peut être bénéfique de fournir de l’azote minéral aux crucifères et aux graminées pour favoriser leur développement et en augmenter les bénéfices. Cet azote sera emmagasiné dans le couvert, puis restitué en faible partie au printemps suivant pour la culture principale; il sera surtout recyclé dans le pool d’azote organique, dans la mesure où le couvert n’est pas détruit trop tôt à l’automne.
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Mode d’implantation et période de semis de la culture de couverture Mode d’implantation Un semis en dérobée ou intercalaire effectué avec un semoir en ligne permet d’avoir recours à un plus grand choix d’espèces qu’un semis à la volée. En effet, plusieurs espèces, notamment celles dont les semences sont grosses comme le pois et la féverole, ne lèvent pas bien si elles sont semées à la volée.
Fenêtre de semis Il est important d’adapter le choix des espèces à la fenêtre de semis disponible, laquelle varie selon les régions. Un semis réalisé tôt, particulièrement en dérobée, améliore les chances de réussite pour toutes les espèces. La planification de cultures à saison courte (exemple : pois de conserverie) dans le plan de rotation augmente le choix des espèces qui peuvent être utilisées comme couvert et permet de répondre plus facilement aux objectifs. Plus la date de semis est retardée, plus le choix des espèces est restreint. Certaines espèces peuvent toutefois être semées plus tardivement, en raison de leur capacité à germer dans des conditions plus