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IV. Les espaces verts

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I. La gestion

I. La gestion

partie des métiers de l’avenir. Ainsi, 123 500m² de bureaux sont projetés en plus des bureaux déjà existants. Ce programme permet de redynamiser la ville face à la capitale. De plus, son programme de scène musicale inédit dans le Grand Paris lui confère une grande considération.

Les ZAC sont construites en fonction d’un schéma prédéfini. Les nouveaux usages de la ville déterminent des composantes qui les organisent. Ainsi, les programmes sont récurrents à la différence que leurs pourcentages varient en fonction de la nécessité du secteur. Chaque programme possède un enjeu architectural. Le secteur tertiaire admet divers sièges sociaux internationaux qui recherchent une intention architecturale. L’accumulation de tels programmes contribue à un dérèglement esthétique. Ainsi, nous pouvons affirmer que la prédominance d’un certain programme au sein d’une ZAC l’amène à devenir unique tant par sa répartition des programmes que par son architecture. Cela occasionne des réactions venant du public (grande dominance de certains programmes et leur style architectural) qui tendent à les rendre exceptionnelles . 51

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IV. Les espaces verts

La végétation occupe une place importante dans les villes occidentales. Les espaces verts sont des lieux de ressourcement et de vie importants pour les grandes villes comme Paris. L’urbanisme dense et la pollution omniprésente produisent une forte chaleur urbaine. La végétation permet de créer des zones de fraîcheur, d’atténuer les nuisances sonores et d’embellir les espaces publics/privés. Elle rompt avec l’environnement froid de la ville. La nature possède de réelles vertus sur le corps humain, mises en avant notamment à travers la biophilie, concept en pleine expansion dans le domaine de l’architecture. C’est pourquoi les espaces verts sont un élément essentiel dans la conception d’une ZAC. Ils se développent à différentes échelles, à travers plusieurs types d’aménagements : des parcs, des jardins, des cœurs d’îlot, des allées, des voies de circulation et des espaces de transition public/privé…

La ZAC Clichy-Batignolles a su exploiter pleinement cet aménagement en le mettant au cœur de son projet. La ZAC s’articule autour d’un vaste parc vert accueillant diverses activités : aires de jeux, espaces de détente, chemins de promenade, équipements sportifs… La totalité des espaces verts représentent 10 hectares du projet soit 27% de sa superficie totale. Le parc de 3,5 hectares constitue 6,5% de la ZAC. Il est conçu par la paysagiste Jacqueline Osty. Par sa topographie, les immeubles autour semblent l’encercler et le protéger comme un grand cœur d’îlot. Ce sentiment est accentué par la hauteur des immeubles environnants, créant un jeu de vides et de pleins. Le parc se décompose en deux parties distinctes : une première accueillant les activités et une deuxième formée par des bassins de rétention d’eau. La biodiversité est mise en avant et protégée. Ainsi, le parc devient un réel lieu de vie pour l’écosystème, un poumon vert dans la capitale.

Par « exceptionnelles » nous entendons que les architectures dérogent aux règles habituelles face aux incompréhensions qu’elles 51 dégagent.

Les espaces verts au sein de la ZAC de Seguin Rives de Seine se déclarent de différentes manières dans les secteurs. La ZAC se compose de 27% d’espaces verts dont 9,5 sont dédiés à un grand parc dans le quartier du Trapèze, le Parc de Billancourt. Ce quartier se développe autour de l’idée d’une « ville-parc » ; la nature s’insère dans la ville avec pour objectif que 50% des espaces publics soient plantés (en sachant que les espaces publics représentent 50% de la surface du Trapèze). Le parc est pensé comme la pièce maîtresse de cet aménagement. Un autre grand espace vert se développe sur l’île Seguin : le jardin de l’île Seguin. D’une superficie de 2 hectares, il représente à peu près 3% de la ZAC. L’espace vert crée un lieu d’une grande beauté qui met en avant les architectures du site et la richesse des coteaux du Val de Seine. Ainsi, la superficie de 11 hectares de cette île au milieu de la Seine est plantée à 63% (dont 18% de parc). Le quartier du Pont de Sèvres est construit sur dalle dans les années 1970. Il est intégré au projet urbain en vue de requalifier son patrimoine bâti et de restructurer ses espaces publics. Dans ce quartier, il n’existe pas de grands espaces verts comme observés précédemment. Malgré cela, sa trame urbaine laisse place à de nombreux lieux plantés. Ainsi, un certain nombre d’espaces verts viennent orner le quartier. Parallèlement, de nouveaux accès sont créés pour relier le secteur aux deux grands parcs de la ZAC. Le pont de Sèvres ne s’inscrit pas en marge de ce type de programme. La ZAC de Seguin Rives de Seine est conçue autour d’espaces verts dimensionnés généreusement. Ils participent pleinement à l’esthétisme du projet mais aussi à la conception d’un éco-quartier réfléchi et innovant. Ces espaces plantés ont un but technique : le site est inondable, les espaces de pleine terre vont donc permettre d’absorber le surplus d’eau.

La ZAC de Paris Rive Gauche n’a pas mis en exergue ce type d’aménagement dans son projet. Elle se compose de 7,53% d’espaces verts. Ce programme est en infériorité face aux autres programmes. Cela s’explique tout d’abord par l’envergure du parvis de la BnF. Il génère un lieu de vie convivial et apprécié des riverains. Cette place est pensée pour se substituer à un espace vert tel qu’un parc. Même si son rôle est identique et qu’elle est accessible à tout public, cet espace crée une forte carence en espaces verts dans la ZAC et son fonctionnement.

Nous observons aussi ce manque dans la ZAC parisienne Bercy-Charenton. Elle se situe en face du secteur Bruneseau. Les aménageurs projettent de créer un vaste espace devant le projet des six tours. Il aura pour vocation de créer une bulle de verdure délimitée par infrastructures routières, au bord de la Seine. Pourtant, les espaces verts ne représentent que 2,5% de la superficie de la ZAC soit 2 hectares. Nous pouvons expliquer cette déficience par la présence du Parc de Bercy, au-dessus de la ZAC. En effet, sa superficie et son ampleur sont telles que son rayonnement se répercute sur la nouvelle ZAC de BercyCharenton. De plus, se trouve à l’est de la ZAC, le bois de Vincennes, qui est l’un des plus grands bois de la capitale. Ainsi, si des espaces verts permettront de ponctuer le paysage urbain et de créer des respirations, par la présence de ces deux grands parcs, il n’est pas nécessaire d’envisager un aménagement d’une ampleur égale à celui de la ZAC de Clichy-Batignolles. Dans la seconde partie de la ZAC située à Charenton-le-Pont, les espaces verts seront bien supérieurs : ils représentent 42% des 12 hectares. Un jardin sera notamment prévu.

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