Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
Cannes
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Les financements du cinéma ntretien avec uE
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Hors-série n° 2 – Cannes 2021
Sommaire arché du film M 4 Entretien avec Jérome Paillard, directeur délégué du Marché du film 10 Le line-up des vendeurs français à Cannes 14 3 questions à France tv distribution
Financement
16 Henri de Roquemaurel (BNP Paribas) : “Les liens tissés avec nos clients pendant la crise ont pérennisé leur stabilité.” 18 Les engagements cinéma des chaînes gratuites 24 Manuel Alduy, directeur du cinéma et du développement international de FTV 28 The French-American Cultural Exception 38 French distributors MG’s 44 Plans de financement 46 “Benedetta” (SBS Productions) 48 “De son vivant”(Les Films du Kiosque) 50 “La Fracture” (CHAZ Productions) 52 “Petite Nature” (Avenue B Productions) 54 “Titane” (Kazak Productions) 56 “Tout s’est bien passé” (Mandarin Prod.)
Régions
58 Entretien avec Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France 60 Entretien avec Renaud Muselier, présidente de la Région Sud 62 Godefroy Vujicic, directeur général de Pictanovo, en Hauts-de-France
Coproduction
64 Entretien avec Guy Daleiden (Film Fund Luxembourg) 66 Lucia Recalde présente les principaux axes du programme Europe Créative MEDIA 68 Entretien avec Noël Magis (screen.brussels) 70 Le Canada, toujours présent à Cannes
Export
72 Entretien avec Daniela Elstner, directrice générale d’UniFrance
73 L’Europe occidentale,
valeur refuge de l’exportation française 74 Les succès français au box-office international 76 Le détail des 239 films agréés en 2020
Retrouvez Écran total au Marché du film, stand n° 24.11
Le changement, c’est maintenant
Si le Covid a déstabilisé l’industrie, le Marché du film l’a bien compris, avec une édition adaptée à la situation. Mais d’autres changements, plus profonds et déjà en germe avant la pandémie, voient également le jour cette année. H La pandémie n’a pas stoppé l’industrie du cinéma, mais elle a inévitablement provoqué de nombreux chamboulements et transformations. Un Festival de Cannes en juillet, au milieu de l’été, c’est déjà une première. Et après un Marché du film Online en 2020, celui de 2021 se réinvente encore, sous une forme hybride. Avec un Palais des festivals réaménagé – moins de stands mais plus d’espaces équipés pour la visioconférence –, quelque 10 000 participants pourront poursuivre leur activité, sur place ou à distance. Autre aménagement exceptionnel, les “Pre-Cannes Screenings” qui ont constitué, du 21 au 25 juin, un Marché avant l’heure permettant à 2 500 acheteurs et programmateurs de festivals de sécuriser des deals le plus tôt possible. Les vendeurs internationaux profiteront cependant de la manifestation physique, du 6 au 15 juillet, pour présenter leurs œuvres phares, et particulièrement celles présentes dans les très fournies sections cannoises de cette année. Pour une fois, les Français formeront même le premier contingent, devant les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Mais l’ère du changement n’est pas dictée uniquement par le Covid-19. D’autres évolutions étaient en marché avant la pandémie, et le Marché du film prouve cette année encore qu’il sait épouser le “Zeitgeist”. L’esprit du temps trouve ainsi une icarnation dans le programme impACT, un dispositif qui va traverser tous les grands programmes de la manifestation pour aborder de front les questions de diversité, d’inclusion, de parité et d’environnement, tant dans le processus de fabrication des œuvres que dans leur contenu lui-même. Autre mesure symbolique : la garderie permettant aux professionnels, comme en 2019, de faire garder leurs enfants pendant le Festival. Les institutions elles-mêmes se transforment, à l’image d’UniFrance, qui intègre désormais en son sein TV France international pour former cette grande “maison de l’export” que la
ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, appelait de ses vœux depuis l’année dernière. Ainsi que le présente la directrice générale Daniela Elstner [lire page xx], la nouvelle entité veillera à préserver les savoir-faire liés au cinéma et à l’audiovisuel tout en développant leur synergie. Dans ce numéro, nous reviendrons également sur le rôle prépondérant qu’ont joué les régions pendant la crise, avec les interventions de présidentes et présidents de trois territoires où le cinéma est massivement soutenu : l’Ilede-France, les Hauts-de-France et Paca. Du soutien, le secteur en a trouvé aussi, et surtout, auprès des pouvoirs publics qui n’ont pas failli en déclenchant plusieurs vagues d’aides exceptionnelles, au gré de celles du Covid, à un niveau probablement unique dans le monde. Le CNC assure d’ailleurs une présence très soutenue au Festival, avec une vingtaine de rencontres, tables rondes et conférences. La journée du 8 juillet sera même entièrement consacrée à l’export et l’attractivité à l’international. Les thèmes de l’indépendance, de la liberté de création, de sa diversité et de son renouvellement seront également au cœur des débats. C’est un nouveau départ que prend aujourd’hui l’industrie, au sein du plus grand festival de cinéma du monde. Une fois encore, Cannes doit montrer la voie. Rodolphe Casso
21, avenue Dubonnet, 92400 Courbevoie - www.ecran-total.fr Pour joindre votre correspondant, composez le : 09 73 87, suivi du numéro de poste. Pour envoyer un e-mail : prenom.nom@ecran-total.fr DIRECTION Président et directeur de la rédaction : Michel Abouchahla (05 85) Directeur général : Pierre Abouchahla (05 92)
Philippe Loranchet (chef de rubrique technique – 05 88) ; Raphaël Porier (télévision – 05 88) ;
RÉDACTION Rodolphe Casso (distribution cinéma - 05 84) ; Nicolas Colle (responsable Web et chiffres – 05 86) ; Lucas Fillon (animation/documentaire – 05 84) ;
Ont collaboré à ce numéro : Thierry Leclercq, Frédéric Bouchard, Henri Merle, Danièle Stantcheva (SR)
Rédacteur graphiste : François Vercier (05 83)
PUBLICITÉ Pierre Abouchahla (05 92) Gestion des abonnements : Kamelea Iouallalen Tél. : 01 71 13 05 89 Mail : abonnement@ecran-total.fr Prix de l’abonnement pour 48 nos par an : France : 443 € ; Suisse et CEE : 429 € ; reste du monde : 504 €.
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© ALEXANDRA FLEURANTIN
Le directeur exécutif du Marché du film – Festival de Cannes présente les grands axes d’une édition qui s’annonce très particulière. Après avoir organisé un Marché entièrement en ligne en 2020 pour cause de pandémie de Covid-19, la manifestation revient enfin au Palais des Festivals, mais selon une formule hybride. Le Marché est par ailleurs exceptionnellement précédé de “pre-screenings”, du 21 juin au 25 juin, lors desquels les échanges commerciaux vont démarrer. Comment abordez-vous cette édition particulière, qui sera le premier grand marché mondial à reprendre ?
Not re c o n t r a i n te e s t b i e n s û r l’échelle internationale de l’événement, et il y a des régions comme l’Amérique latine et, dans une certaine mesure, l’Asie, qui seront beaucoup moins présentes que d’habitude. Mais pour le reste du monde, nous sommes satisfaits des chiffres de fréquentation qui se profilent. L’amélioration des chiffres concernant l’évolution de la pandémie en France est de bon augure. Cette année, la France va passer en tête en termes de participants, ce qui est logique. Suivent les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Après un Marché online réussi en 2020, celui-ci proposera une formule hybride, à la fois sur place et en ligne. Est-ce un nouveau défi ?
Nous avons acquis de l’expérience, que ce soit pour le Marché du film ou pour Ventana Sur ; mais la formule hybride est encore une autre aventure. La combinaison du sur place et du digital n’est pas du tout simple. Cela pose des problèmes de fuseaux horaires, mais aussi de communication entre les gens qui sont à Cannes et ceux en visio. Il a fallu réinventer les processus. Nous utilisons toujours la technologie de Cinando pour développer notre plateforme du Marché, qui sera la Croisette de référence pour les participants à distance. On peut imaginer que ce nouveau format perdure. Autant le tout-digital était temporaire, autant l’hybride va continuer. La pandémie a accéléré un phénomène qui était déjà en marche, pour des questions économiques et environnementales. Allez-vous réduire l’espace habituellement dédié au Marché dans le Palais des Festivals ?
Il y aura moins de stands, mais nous utiliserons cet espace pour accueillir les nombreuses conférences. De nouvelles salles équipées spécialement pour les retransmissions hybrides s e ro n t d i s pon ibles , équ ip ées d e moyens de captation et de transmission sophistiqués pour accueillir panélistes et invités à distance.
Jérôme Paillard « Ce sera une édition collector » Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
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Quel est le ratio entre les participants en ligne et ceux en présentiel ?
Beaucoup de gens attendaient jusqu’ici de connaître les règles sanitaires et d’accès au territoire ; les accréditations s’accélèrent maintenant. Aujourd’hui [15 juin, Ndlr], nous sommes autour de 6 000 participants, dont la moitié sur place. Mais ces chiffres devraient encore évoluer dans les prochaines semaines. On anticipe même beaucoup d’accréditations sur place, et on devrait atteindre les 10 000 participants, comme l’an passé. Des “pre-screenings” ont été organisés du 21 juin au 25 juin : un Marché avant le Marché ?
Il y aura environ 900 films présentés à 2 500 acheteurs et programmateurs de festivals. C’est à la fois une préparation au Marché et un Marché à lui tout seul. Les gens vont commencer à faire des rendez-vous et sûrement des deals. Les échanges commerciaux vont donc démarrer à partir du 21 juin. Mais cette mesure reste exceptionnelle, liée au fait que le délai entre Berlin et Cannes était immense. Il fallait un événement entre les deux, surtout qu’au moment où nous avons décidé de faire ces pré-projections, il y avait encore beaucoup d’incertitude sur les possibilités de voyager. Les participants avaient besoin de sécuriser une partie de leur business le plus tôt possible. Il y a aussi des présentations de projets qui se tournent durant l’été et il était problématique de ne pouvoir signer certains contrats qu’en juillet. Pour le coup, on retrouve notre ratio habituel de pays participants, avec en tête les Etats-Unis, qui représentent presque 20 %, ou l’Asie, plus de 10 %... L’une des principales nouveautés de cette année est le programme impACT. En quoi consiste-t-il, concrètement ?
Ce dispositif transversal va toucher nos grands programmes, que ce soit Cannes Docs, Cannes XR, Producers Network… Cette thématique de
l’impact, que ce soit dans les questions d’inclusion, de diversité ou d’environnement, va faire l’objet de nombreuses conférences, comme un fil rouge à travers les différentes activités du Marché. Toutes ces préoccupations sont de plus en plus présentes chez nos participants, dans leurs films, particulièrement dans le documentaire, mais aussi dans la fiction. Il s’agit de savoir comment tout cela se traduit dans l’environnement professionnel, que ce soit dans la recherche de sujets, ou sur la façon de produire, de tourner, etc. Ce dispositif est appelé à perdurer dans le Marché.
années, autour de deux thématiques principales : le Big Data et l’intelligence artificielle, d’un côté, et la production virtuelle, de l’autre – décors, personnages virtuels, et les questions d’éthique que cela soulève. Et il y aura comme toujours de nombreuses présentations de start-up. Du côté du cinéma de genre, la plateforme Frontieres avait été dissociée de Goes to Cannes en 2019, et le dispositif Fantastic 7 avait été créé. En sera-t-il de même cette année ?
Pour Frontières, on continue notre collaboration avec le festival canadien Fantasia, et, pour Fantastic 7, avec Sitges. Et on ne désespère pas de retrouver un peu de financement européen pour Frontières [la Commission euroNous avions continué “Cannes XR péenne avait retiré ses soutiens en 2019]. online” en 2020 et, cette année, nous Il y a des gros marchés pour le film de allons le proposer de manière hybride genre : les Etats-Unis, le Canada, l’Amér ique latine, la mais avec un Turquie, certains accent plus proObjet de nombreuses pays européens. noncé pour le conférences, l’inclusion, la La demande mon“online”, à travers une association diversité ou l’environment diale existe, elle avec les festivals feront comme un fil rouge est solide, d’où l’inde Tribeca et New térêt de nombreux à travers les différentes Images du Forum producteurs. des Images. Une activités du Marché Quels sont les présentation en ligne de contenus VR a déjà au lieu dé- nouveaux festivals qui intègrent but juin, et nous allons continuer pen- Goes to Cannes cette année ? Il s’agit du Festival international du dant le Marché avec une plateforme VR qui propose des contenus immersifs et film de Santiago (Sanfic) ainsi que Talinteractifs, sans oublier la présentation linn Black Nights, en Estonie. Là aussi, le programme fonctionnera sous forme de projets au Palais. Bien sûr, la période que l’on vient de hybride, avec des présentations dans traverser n’a pas facilité les échanges les salles du Marché. commerciaux, sachant que ce n’était pas une priorité économique pour beaucoup Poursuivez-vous Animation Day ? No u s c o n t i n u o n s b i e n l e p ro d’acteurs. On sort donc de quasiment deux années blanches. Et d’un point de gramme, même si cette année, excepvue technique, ce n’est pas très simple à tionnellement, nous ne fonctionnons mettre en œuvre. Il n’y a donc pas encore pas avec le Festival international du eu de vulgarisation de la VR, mais c’est film d’animation d’Annecy car les dates toujours un domaine qui intéresse ou étaient trop proches. Nous avons cependant plusieurs partenaires, comme intrigue beaucoup de créateurs. Ventana Sur, qui a une grosse activité Qu’en est-il du programme Next ? dans l’animation, notamment en ArNext va se dérouler comme les autres gentine, où l’on trouve beaucoup de Comme en 2019, Cannes XR revient en tant qu’événement labellisé, hors du programme Next. Comment évolue le marché de la VR depuis la pandémie ?
studios et de sociétés de production. Nous aurons d’ailleurs des présentations de pays très différents, comme le Chili et la Russie. En termes de présence dans la globalité des line-up, l’animation représente moins de 10 % des titres, mais ça reste très éclectique, avec de l’animation enfant et pas mal d’animation adulte. Le documentaire est-il toujours aussi présent au Marché ?
Cannes Docs figure toujours en bonne place, avec un peu plus de 10 % de documentaires dans les line-up. C’est un marché qui est peut-être un peu moins fort sur la salle, mais il s’est beaucoup développé sur les plateformes. Comme en 2019, la garderie Ballon rouge accueillera les enfants des professionnels pendant le Festival. C’était important de leur proposer ce service ?
Oui, d’autant plus que nous nous trouverons dans une période de vacances scolaires, ce qui complique la donne pour certaines familles. Nous avons donc étendu cette année l’âge des enfants accueillis, en prévoyant un groupe de 6 mois à 6 ans, et un autre de 6 ans à 12 ans – auquel nous proposerons des activités en lien avec le cinéma, naturellement. La garderie s’installe dans une école de la ville, dans le quartier du Suquet. Nous sommes très heureux de pouvoir continuer à mener cette opération. La tenue du festival en juillet change-t-elle la donne en termes d’organisation ?
De toute façon, tout sera différent cette année. Ce sera une édition un peu “collector” – les gens qui vont venir s’en souviendront –, une édition très joyeuse, car les participants vont enfin retrouver le plaisir d’être ensemble, d’aller au cinéma, de dîner. Un festival où il n’y a pas trop de monde, ce devrait être aussi très agréable. Propos recueillis par Rodolphe Casso
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Le line-up des vendeurs français à Cannes u Pour Ecran total, huit vendeurs internationaux révèlent le line-up qu’ils présenteront au Marché du film, qui se tiendra du 6 au 15 juillet.. Elle Driver
Adeline Fontan Tessaur, cofondatrice
H Pour fêter notre retour à Cannes, nous sommes fiers de lancer Le Bal des folles, le prochain film d’Arnaud des Pallières avec un casting 5 étoiles : Léa Seydoux, Charlotte Rampling et Cécile de France. Inspiré de faits et de personnages réels, le film se déroule à Paris en 1893 au sein de l’hôpital psychiatrique de La Pitié-Salpêtrière. Dans cette institution réservée aux femmes se tient tous les ans le célèbre “Bal des Folles” prisé du Tout-Paris. A l’intérieur, 150 “folles”, déguisées de façon extravagante, ont été sélectionnées parmi 4 500 patientes pour divertir hommes politiques, artistes et mondains. Parmi elles, Fanni qui, à la différence des autres femmes internées contre leur gré, est ici volontairement. Son seul but: retrouver sa mère et s’échapper avec elle. C’est une histoire de solidarité féminine, un portrait d’héroïnes modernes qui feront front contre une société où le patriarcat est encore tout puissant. Le marché sera l’occasion de montrer les premières images du film de Thomas Kruithof Les Promesses, avec Isabelle Huppert et Reda Kateb. Isabelle Huppert y incarne une maire dévouée d’une ville de Seine-Saint-
Denis qui vit les derniers mois de sa carrière politique. Nous présenterons également un premier teaser du film d’animation de Pablo Berger, Robot Dreams, adapté de la bande dessinée à succès de l’américaine Sara Varon. Quatrième long métrage du cinéaste espagnol multi-primé et première incursion dans l’animation, le film sera une véritable expérience sensorielle et une lettre d’amour au New York des années 1980. Les acheteurs pourront également découvrir les premières photos du tournage du Visiteur du Futur, de François Descraques, projet de science-fiction post-apocalyptique sur fond de voyage dans le temps et de catastrophe écologique. C’est la première adaptation sur grand écran de la websérie éponyme, phénomène au plusieurs millions de vues. Premières photos également pour En roue libre, premier film de Didier Barcelo qui réunit Marina Foïs et Benjamin Voisin dans un road movie hilarant : la folle histoire de Louise, qui se retrouve un matin prise au piège dans sa voiture,
terrassée par une attaque de panique dès qu’elle tente d’en sortir, et de Paul qui vole la voiture et du coup la kidnappe. Enfin, Compagnons, de François Favrat, se dévoile dans une promo. Agnès Jaoui et Pio Marmai sont à l’affiche de ce film qui suit une jeune fille en réinsertion, jouée par Najaa Bensaid (une vraie révélation) trouvant sa voie dans un programme de compagnonnage. Nous présenterons aussi le prochain film de Guillaume Nicloux, La Tour d’Assitan, dont le tournage vient de se terminer. Guillaume Nicloux explore ici le film de genre : les habitants d’une tour se retrouvent un matin coupés du monde, coincés à l’intérieur par un étrange voile noir qui dévore tout. Lancement également de Tout le monde aime Jeanne, actuellement en tournage, premier long métrage de Céline Devaux après plusieurs courts remarqués. Blanche Gardin et Laurent Lafitte mènent ce film qui mêlera prises de vues réelles et images d’animation. On y suit une femme aux prises avec sa voix inté-
“Presque” de Bernard Campan et Alexandre Jollien.
rieure prenant la forme animée d’un petit monstre mesquin et excentrique, “Petit Fantôme”. Enf in, nous montrerons pour la toute première fois Presque, de B e r n a rd C a mp a n et A l e x a n d r e Jollien. Le film est inspiré de la propre histoire d’Alexandre Jollien, qui a surmonté ses handicaps pour étudier la philosophie et devenir un penseur reconnu de philosophie moderne. Après une première promo a Berlin qui avait bouleversé de nombreux acheteurs, nous avons hâte de pouvoir le montrer enfin sur grand écran. Autre Market Premiere, See For Me, de Randall Okita sera présenté aux acheteurs pour la première fois après sa sélection à Tribeca. Dans ce thriller haletant, une adolescente aveugle se retrouve livrée à elle-même face à une équipe de cambrioleurs, avec une nouvelle application comme seul moyen de survivre.
SND
Charlotte Boucon, directrice des ventes internationales
H Cette année, nous présenterons en Market Premieres le film d’animation Les Aventures de Pil (Pil’s Adventures), de Julien Fournet, produit par TAT (Terra Willy, The Jungle Bunch) et qui sortira cet été chez SND. Mais aussi Song Express, premier long métrage produit par SND sur une ex-chorale d’entreprise qui, après un licenciement, décide de monter un business de livraison de chanson ; un pitch hyper vendeur et un très joli film. Nous lancerons aussi notre prochaine production, un grand film d’aventure familial au budget conséquent, Tehu, réalisé par Eric Barbier, avec Charlotte Gainsbourg. Une belle aventure entre un petit garçon et son dromadaire champion de
“Pil’s Adventures” (“Les Aventures de Pil”), de Julien Fournet.
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“Playground” (“Un monde”), de Laura Wandel.
“A Hero” (“Un héros”), d’Asghar Farhadi.
course, et un très beau script dans la lignée de Donne-moi des ailes, de Nicolas Vanier, ou encore Mia et le lion blanc, de Gilles de Maistre. Nous lançons également le prochain film d’Anne Le Ny (actrice et réalisatrice) avec José Garcia et André Dussollier, Le Torrent, un drame familial intense sur le mensonge. Quant au marché, nous constatons que l’activité s’est maintenue, car les marchés virtuels, même s’ils fonctionnent “moins bien” que les festivals en physique, nous permettent de parler aux acheteurs et de vendre nos films. Ceci étant dit, nous avons hâte de reprendre les marchés en présentiel. Il est évident que certains territoires rencontrent plus de difficultés que d’autres (pandémie, crise économique, etc.), mais c’est le lot des ventes internationales et l’on s’adapte aux situations particulières des acheteurs/sociétés au mieux.
lection officielle – Hors compétition. Produit par Marion Cotillard et Denis Carot, ce documentaire réjouissant et inspirant a déjà été prévendu dans de nombreux territoires. Lors des Pre-Cannes Screenings, nous avons montré notre film d’animation, La Traversée (The Crossing), de Florence Miailhe, mention du jury au Festival d’Annecy cette année. Réalisé en peinture animée, le long métrage a été coécrit par la célèbre autrice jeunesse Marie Desplechin et suit l’itinéraire de deux enfants en exil. Il y a aussi Brokey Keys, de Jimmy Keyrouz, label Cannes 2020 et candidat libanais aux Oscars 2020 et, enfin, nous annonçons Annie Colère (Angry Annie), le nouveau film de Blandine Lenoir avec Laure Calamy dans le rôle principal. Un film d’époque sur le droit des femmes à l’avortement, entre émancipation et solidarité.
Indie Sales
Nicolas Eschbach, confondateur, directeur des ventes internationales
H Le marché à venir s’annonce intense pour Indie Sales, qui compte six films sélectionnés et sera donc présent dans chaque sélection cannoise. Nous sommes ravis de retrouver le Festival de Cannes dans ces conditions et très heureux d’y accompagner de jeunes réalisateurs et réalisatrices ainsi que des cinéastes reconnus dans le monde. Bruno Dumont signe son retour en Compétition avec France, portrait d’une journaliste star en quête d’anonymat incarnée par Léa Seydoux. Ce film sur la célébrité et le monde des médias suscite un fort intérêt à l’international. Blanche Gardin et Benjamin Biolay complètent le casting. Par ailleurs, Un monde (Playground) est le premier long métrage de la réalisatrice belge Laura Wandel après un court en compétition en 2014. Nous sommes convaincus que ce film puissant et sensible, sélectionné dans la
section Un certain regard, saura trouver son public. Autre premier long métrage, Robuste (Robust), de Constance Meyer, est le film d’ouverture de la Semaine de la critique ; il est centré sur George (Gérard Depardieu), star de cinéma vieillissante et désabusée qui se voit attribuer comme assistante Aïssa ( Deborah Lukumuena), une jeune agente de sécurité qui devra apprendre à l’apprivoiser. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs, Les Magnétiques (Magnetic Beats), le premier film de Vincent Maël Cardona, témoigne d’une époque vibrante, celle des années 1980. Empreint de rock et d’émotion, le film saura résonner à l’international. Nous sommes également f iers d’accompagner Vincent Le Port et son premier film, Bruno Reidal (Bruno Reidal, Confession of a Murderer), sélectionné à la Semaine de la critique. Ce drame d’époque retrace la vie d’un jeune meurtrier au début du XXe siècle, B runo Reidal, grâce à ses Mémoires écrits en prison. Bigger than Us, documentaire de Flore Vasseur sur de jeunes activistes du monde entier, sera présenté en Sé-
Pyramide International Agathe Mauruc, head of sales
H Nous avons le plaisir d’avoir trois films sélectionnés dans diffé-
“Tralala”, d’Arnaud et Jean-Marie Larrieu.
rentes sections du festival cette année. Le très attendu nouveau projet des frères Larrieu, Tralala, est une comédie musicale unique avec un casting de choix : Mathieu Amalric, Josiane Balasko, Mélanie Thierry, Maïwenn, Bertrand Belin et Philippe Katerine associé à la direction musicale. Après le succès de son court métrage Beautiful Loser (nommé aux Césars 2020), le réalisateur Maxime Roy vient présenter son puissant premier long métrage à Cannes en Sélection officielle en séance spéciale : Les Héroïques (The Heroics) ave c Fr a n ç o i s C ré to n , R i c h a rd Bohringer et Ariane Ascaride. Nous sommes également ravis de représenter le nouveau film de la talentueuse réalisatrice franco-tunisienne Leyla Bouzid, Une histoire d’amour et de désir (A Tale of Love and Desire), qui sera le film de clôture de la Semaine de la critique 2021. Nous donnerons également l’opportunité aux professionnels de l’industr ie de voir sur grand écran deux films récents de notre line-up: A Good Man, de Marie-Castille M ention-Schaar avec Noémie Merlant dans une performance inoubliable ; et Indes Galantes (Gallant Indies), le nouveau documentaire de Philippe Béziat qui suit l’adaptation d’un opéra classique par une compagnie de danse contemporaine. De beaux projets à venir pour l’automne et début 2022 prennent également part au line up. Tout d’abord, le nouveau projet de Mohamed Diab : Amira. Mais aussi un énigmatique film d’époque d’Aurélia George avec Sabine Azema, Lyna Khoudri et Maud Wyler : La Place d’une autre (Secret Name). Enfin, de belles annonces viennent compléter notre line-up : le nouveau film de Michel Leclerc avec Félix Moati et Judith Chemla, Des goûts et des couleurs, ainsi que la première comédie de Nafsika GuerryKaramaounas avec Stacy Martin et Vincent Dedienne : I Love Greece.
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“Jane par Charlotte”, de Charlotte Gainsbourg.
“Aline” (“Aline, the Voice of Love”), de Valérie Lemercier.
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une conversation intime inédite et universelle où, peu à peu, l’artiste s’efface pour laisser apparaître une mère face à une fille. Jour2Fête, notre entité sœur, sortira le film en France. Nous présenterons également à nos acheteurs deux très beaux films à la Quinzaine des réalisateurs. tout d’abord Face à la mer (The Sea Ahead), drame libanais du jeune réalisateur Ely Dagher, connu pour avoir gagné la Palme d’or en 2015 avec son court métrage Waves 98. Un film produit par Andolfi, Abbout et Beachside qui retrace les quelques jours suivant le retour de Jana (Manal Issa) dans un Beyrouth étrange, tandis qu’elle renoue avec un amour perdu. Jour2Fête et JHR s’associeront pour la sortie France de ce très beau premier film. Enfin, nous continuons le travail déjà amorcé à Doc & Film sur le film Nos défaites en représentant le nouveau film de Jean-Gabriel Périot, Retour à Reims (Fragments), produit par Les Films de Pierre et Arte et sélectionné à la Quinzaine. Au travers de ce film de montage constitué d’images d’archives, parfois iconiques, parfois rares, Jean-Gabriel Périot adapte librement le livre éponyme de Didier E ribon. Lu par la voix d’Adèle Haenel, ce texte intime nous raconte la trajectoire d’une famille de travailleurs depuis la Grande Guerre en tissant, de plan en plan, les fils d’une histoire plus collective et politique, celle de la classe ouvrière. Jour2Fête sortira également le film dans les salles françaises.
Emilie George, managing director
H Le prochain film d’Asghar Farhadi, Un héros (A Hero), est en compétition cette année à Cannes. Ecrit et dirigé par le réalisateur iranien, il a déjà remporté deux fois l’Oscar du meilleur film étranger pour Une Séparation et The Salesman. Nous présenterons aussi Catch the Fair One, de Josef Kubota Wladyka, thriller américain produit par Mollye Asher (Nomadland, Swallow, The Rider), Kimberly Parker (Last Black Man in San Francisco, Those People) et Darren Aronofsky en producteur exécutif. L’actrice principale est Kali Reis, championne du monde de boxe, et le réalisateur avait remporté le Prix du meilleur nouveau réalisateur à Tribeca en 2014 pour son film Manos Sucias. Il y aura également The Drover’s Wife The Legend of Molly Johnson, de Leah Purcell, après son livre et sa pièce de théâtre à succès du même nom, qui a fait sa première mondiale au festival américain de SXSW en mars dernier. Mais aussi Luzzu, premier film maltais d’Alex Camilleri, coproduit par Ramin Bahrani, qui a connu une très belle première au festival de Sundance en janvier dernier. Par ailleurs, notre film La Nuit des rois (Night of the Kings), de Philippe Lacôte, film franco-ivoirien, est sorti aux Etats-Unis et commencera à sortir à l’international cet été. Il a été sélectionné aux festivals de Venise, Toronto, New York, Sundance, Rotterdam et Munich. Côté postproductions, plusieurs films sont à venir. Tout d’abord, Huda’s Salon, d’Hany Abu-Assad, qui a été deux fois nommé à l’Oscar du meilleur film étranger et lauréat du Golden Globe du meilleur film étranger pour Paradise Now. Ensuite, le film d’animation israélien Legend of Destruction, de Gidi Dar, dont la partie artistique est assurée par David Polonsky et Michael Faust qu’on connaît pour leur travail
sur Valse avec Bachir. C’est une œuvre épique et singulière qui relate la destruction de Jérusalem et de son temple par l’empire romain il y a 2 000 ans. Enfin, Cinema Sabaya est un premier film produit en Israël et au Benelux, d’Orit Fouks Rotem, qui parle d’une jeune réalisatrice animant un atelier vidéo pour des femmes israéliennes et palestiniennes. Cet atelier sera l’occasion pour elles de confronter leurs visions de la vie et de la femme dans leur société.
The Party Films Sales
Clémence Lavigne et Samuel Blanc, codirecteurs des ventes internationales
H Après un début d’année 2021 riche en émotions, marqué par la campagne aux Oscar (Deux) et une belle moisson de Césars (Adolescentes, Josep, Deux, Un fils), nous sommes ravis d’attaquer ce Cannes avec trois beaux films en sélection. Heureux également de retrouver nos acheteurs dans le cadre du marché virtuel où nous montrons nos films lancés dans les festivals de l’automne 2020 ou encore lors de la Berlinale avec par exemple le film d’Avi Mograbi The First 54 Years – an Abbreviated Manual of Military Occupation, qui vient tout juste de recevoir début juin la mention spéciale du jury berlinois dans la section documentaire. Nous présenterons tout d’abord, lors de l’édition physique du Festival de Cannes, le premier film de C harlotte Gainsbourg, Jane par Charlotte, un documentaire produit par Nolita Cinema et Deadly Valentine, sélectionné en séance spéciale dans la section Cannes Premiere. Pour ce film, C harlotte Gainsbourg a commencé à filmer sa mère, Jane Birkin, pour la regarder comme elle ne l’avait jamais fait. La pudeur de l’une face à l’autre n’avait jamais permis un tel rapprochement. Mais par l’entremise de la caméra, la glace se brise pour faire émerger un échange inédit, sur plusieurs années,
Gaumont
Alexis Cassanet, directeur des ventes internationales
H Gaumont vient en force à Cannes avec plusieurs films en sélection officielle : Aline (Aline, the Voice of Love) de Valérie Lemercier, l’un des films français les plus attendus et vendus à l’étranger cette année, tandis que le nouvel opus de OSS117 par Nicolas Bedos (From Africa with Love), viendra
clôturer le festival avec brio. Mathieu Amalric présentera également en sélection son film Serre-moi fort (Hold Me Tight) avec Vicky Krieps et Arieh Worthalter, dont l’histoire intime est filmée avec la plus grande délicatesse. Nous en profitons également pour répondre aux envies de comédie crossover des distributeurs, et lancer des portraits de femmes modernes et inspirantes. Neneh Superstar, par Ramzi Ben Sliman, avec Maiwenn et Oumy BruniGarrel, une jeune fille de 12 ans à l’Opéra de Paris, à la croisée de la culture hiphop et de la tradition du Ballet blanc. Kungfu Zohra, de Mabrouk El Mechri, avec Sabrina Ouazani et Ramzy Bedia, sur une femme qui décide de prendre le pouvoir sur son mari violent grâce au kung-fu, un hommage aux films d’arts martiaux, un film à l’identité forte. Seront dévoilées des images de Couleurs de l’incendie (The Colors of Fire), adaptation ambitieuse du roman de Pierre Lemaitre par Clovis Cornillac. Léa Drucker y dévoile ses talents de conspiratrice pour se venger de Benoît Poelvoorde et Olivier Gourmet. Tarek Boudali rejoint Olivier Baroux dans la comédie Menteur (Natural Born Liar). Tarek campe un menteur compulsif dont les mensonges deviennent réalité. Des situations qui flirtent avec le fantastique, préparées par deux rois de la comédie française. Belle et Sébastien, nouvelle génération aura son reboot, par Pierre Coré, pour le plus grand plaisir de nos acheteurs qui ont fait de cette franchise un énorme succès à l’étranger. Enfin, Gaumont montrera en salles ses prochaines sorties estivales, comme Fantasmes oenkinos, sur (Fantasies) des frères F six couples star et leurs désirs. Ainsi que J’adore ce que vous faites (The Biggest Fan), par Philippe Guillard, dans la pure tradition des buddy-comédies françaises. Sans oublier Le Sens de la famille (Family Swap), de Jean-Patrick Benes, avec Alexandra Lamy et Franck Dubosc, une comédie familiale qui a déjà séduit le monde entier ! Propos recueillis par R. C.
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3 questions à…
France tv distribution
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Julia Schulte, directrice des ventes internationales, et Renan Artukmaç, responsable des ventes cinéma et adjoint aux ventes internationales, présentent les enjeux de cette édition 2021 pour la filiale de France Télévisions. Quels sont vos films sélectionnés à Cannes ? Il y a tout d’abord Ouistreham (Betweeen Two Worlds), d’Emmanuel Carrère, avec Juliette Binoche, qui fera l’ouverture de la Quinzaine des réalisateurs. Ce sera notre film phare pour le Marché, et nous attendions depuis longtemps de pouvoir enfin le présenter physiquement en festival. Il a déjà été prévendu au Benelux, en Suisse, en Espagne, en Italie, aux Pays baltes, en Israël, en Australie/Nouvelle-Zélande, à Taïwan et dans toute l’Amérique latine. La thématique de ce film, qui parle de la précarité et de l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, est assez universelle. Les acheteurs internationaux le comprennent dès la lecture du scénario. L’authenticité et l’humanisme du
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projet plaisent beaucoup. Notre autre film sélectionné à Cannes est Une jeune fille qui va bien (A Radiant Girl), le premier long de Sandrine Kiberlain, qui sera en séance spéciale à la Semaine de la critique. C’est un vrai coup de cœur de toute l’équipe, avec une histoire extrêmement bien écrite et réalisée sur une jeune femme juive qui vit ses derniers instants d’insouciance avant d’être déportée. Ce film très touchant, qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, inscrit dans l’air du temps a un vrai potentiel auprès du grand public. Quels seront les autres films au line-up pour le Marché ? Pour le Pre-Cannes Screenings, nous nous sommes concentrés sur les films déjà finis, comme On est fait pour s’entendre (Hear Me Out), de Pascal Elbé, Homme au bord de la crise de nerfs (Men on the Verge of a Nervous Breakdown) d’Audrey Dana, Profession du père (My Father’s Stories), de JeanPierre Améris, et Amants (Lovers) de Nicolas Garcia. Au Marché du film, nous allons nous focaliser sur les deux
“Ouistreham” (Betweeen Two Worlds), d’Emmanuel Carrère.
films sélectionnés au festival mais aussi deux autres films actuellement en postproduction. Le premier est Une mère (An Ordinary Mother), un thriller psychologie de Sylvie Audcoeur avec Karin Viard, que nous avions lancé à l’EFM. Le second est Tom (Little Man Tom), de Fabienne Berthaud. Quels sont les territoires les plus porteurs pour les films que vous présentez ? La plupart des territoires ont re-
pris une dynamique post-Covid. En Europe, nous travaillons toujours très bien avec l’Allemagne, marché important pour les films français, mais aussi l’Espagne ou l’Italie. C’est aussi le cas avec les Etats-Unis, l’Asie ou l’Amérique latine, maintenant que les salles ont rouvert. Le monde entier est intéressé par le cinéma français. Et comme nos films seront distribués en 2022, nous espérons que la situation se soit nettement stabilisée d’ici là. Propos recueillis par R. C.
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Comme la plupart des établissements bancaires, le groupe BNP Paribas s’est particulièrement mobilisé durant la pandémie. Henri de Roquemaurel, le patron du pôle Image & Médias, fait le point avec Ecran total. Il se montre assez confiant sur la suite, avec en point de mire le niveau de fréquentation des salles mis en place au dernier trimestre.
court terme. Nous allons très vite savoir si les sorties en cours leur permettront de rentabiliser leurs films en stocks, point essentiel pour qu’ils reprennent un niveau d’activité élevé. La vraie question concerne à mon avis l’existence de “films du milieu”. Y en aura-t-il encore autant demain qu’aujourd’hui ? Une des particularités du marché français est de proposer des œuvres intermédiaires, entre le film de grande exploitation et le film d’auteur. C’est le point central à surveiller pour le CNC, il me semble. Cette tendance était déjà perceptible avant crise et sera structurante à l’avenir pour ensemble de la profession.
Comment avez-vous vécu cette crise ?
Même si le secteur est assez touché, nous avons renforcé le soutien apporté à nos clients pour les aider à tenir bon pendant la crise. Nous avons également été particulièrement vigilants vis à vis de nos équipes qui ont été particulièrement sollicitées et mobilisées pendant toute cette période. Aujourd’hui, et même s’il faut attendre de voir quel sera le niveau de fréquentation en salles au dernier trimestre, nous restons confiants quant à une reprise dynamique et particulièrement riche en films forts. Selon vous, les entreprises ont elles traversé difficilement la crise ?
Même si les situations varient d’un métier à l’autre, les différentes aides ont permis au secteur de traverser la crise. Les exploitants, le segment le plus touché, ont certes cumulé de dettes, mais ils ont aussi réalisé des économies, dont certaines paraissaient avant difficiles à réaliser. De plus, je peux témoigner du haut niveau de responsabilité dont ont fait preuve les dirigeants de ces sociétés. Ainsi, dans de nombreuses entreprises, le management a commencé par arrêter de se rémunérer avant de prendre d’autres décisions difficiles. La plupart ont également maintenu et poursuivi l’achat de nouveaux films, honoré l’ensemble de leurs engagements, notamment en faveur des sociétés les plus fragilisées, sans avoir la moindre visibilité sur la reprise de leur activité. Le secteur dans son ensemble, en France, a donc fait preuve d’un haut niveau de responsabilité, d’une mobilisation forte a tous les niveaux, et c’est ce qui permet aujourd’hui de s’en sortir mieux que nos voisins européens. Quelles activités ont le plus souffert : les producteurs, les distributeurs ou les exploitants ?
Outre les exploitants, les distributeurs ont également beaucoup souffert. Disney, premier distributeur historique français, a par exemple été touché sur une grande partie de ses activités et s’est même retrouvé dans l’impossibilité d’exploiter plusieurs de ses films, en décisions de fermetures tournantes pays par pays. Certains, en prenant des risques importants, ont réalisé de belles opérations locales en septembre et en octobre, il ne faut pas l’oublier, et ce sont les films à l’affiche aujourd’hui qui leur permettent de sortir la tête de l’eau.
Henri de Roquemaurel « Les liens tissés avec nos clients pendant la crise ont pérennisé leur stabilité» Mais avant tout, ce sont les exploitants – de taille intermédiaire ou des grands groupes – qui ont le plus souffert, voire se sont significativement endettés. Nous avons cherché à apporter un soutien actif avec les outils dont nous disposions, premièrement en mettant en place de nouveaux crédits (pas uniquement des plans garantis par l’Etat), deuxièmement en les aidant à porter leurs films en réalisant des efforts ciblés, au cas par cas et troisièmement, en mettant à disposition nos équipes pour digitaliser l’ensemble de la chaîne. Dans notre périmètre, qui se compose de l’essentiel des entreprises du secteur en France, aucun distributeur ne s’est retrouvé en grande difficulté et chacun d’entre eux a été en mesure de sortir de conserver leur stock de films. A titre indicatif, BNP Paribas a attribué 91 PGE à des sociétés de production et de distribution et 21 à des exploitants, pour un total de 144 millions d’euros. En ce qui concerne les prêts participatifs de relance (PPR), BNP Paribas a reçu 22 demandes d’exploitants de taille intermédiaire pour un total de 60 millions d’euros afin de renforcer leur structure financière. Dans certains cas, nous envi-
sagerons d’entrer au capital de société qui auront besoin de financer des investissements de reprises. Ne craignez-vous pas que le gouvernement demande aux banques de faire un effort sur la durée concernant la situation générale ?
Soutenir nos clients et les aider à sortir plus forts de cette crise reste notre objectif premier. Nous avons l’expérience et les ressources nécessaires pour continuer à les accompagner, dans la durée, et nous savons que nos clients s’en souviendront. Pensez-vous que le poids de ces dettes ralentira leurs capacités à emprunter pour financer des films ?
Pour ce qui est des producteurs, la demande en films frais est restée forte pendant toute la crise. Une partie d’entre eux se sont tournés vers les plateformes et la production de séries avec des activités très denses et des projets d’envergure. Côté distributeurs, même s’il y a une petite pause dans les commandes, in fine, la concurrence rude sur ce segment les obligera à relancer des achats à
Aujourd’hui, la négociation de la chronologie des médias, dont un des sujets concerne le maintien au même niveau ou pas du financement par les chaînes, notamment Canal+. Comment verriez-vous évoluer les équilibres, avec la nouvelle donne ?
Je pense qu’il y a un alignement d’intérêts qui doit s’opérer entre Canal+ et le cinéma français. Celui de Canal+ se situe au niveau de la flexibilité, pour faire face à la concurrence sur son marché, mais in fine, les deux parties doivent nécessairement trouver un terrain d’entente. Le point principal est de trouver un point d’équilibre entre le volume d’investissement et la place de la fenêtre accordée. La proposition du CNC pour la chronologie a été mal reçue…
Il était nécessaire de faire une première tentative. Mais ce n’est pas très surprenant, et c’est normal dans un cycle de négociations. Leur rôle est aussi de prendre les coups et, in fine, d’aboutir à un accord. Les productions des plateformes et séries sont-elles en train de monter en puissance dans votre portefeuille ?
Le mouvement était attendu depuis plusieurs années. Nous sommes depuis longtemps présents dans la production de séries et d’unitaires pour les chaînes de TV et plateformes qui requiert une forte solidité bancaire au vu des montants et expertises à mettre en œuvre. C’est pourquoi l’extension de nos activité (vers les plateformes) a été assez naturelle. De plus, nos implantations mondiales et notre présence forte dans les médias aux Etats-Unis nous aident dans la compréhension des modèles et la sécurisation des opérations. L’un dans l’autre, notre banque se porte bien, et nous avons la chance de pouvoir accompagner durablement nos clients dans la reprise tout en les aidant à consolider leur état de santé de manière pérenne en cette sortie de crise. Propos recueillis par Michel Abouchahla
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Les engagements cinéma des chaînes gratuites u A l’occasion du Festival de Cannes, premier bilan des engagements cinéma des principales chaînes gratuites au mitan de l’année 2021.
TF1 Studio Production : Dany Boon et Franck Dubosc en têtes d’affiche H Fi n j u i n 2 0 21, T F 1 St u d i o Production affiche un investissement total de 7,5 millions d’euros depuis le début de l’année, avec 2,3 millions d’investissement moyen pour TF1. La filiale de la Une s’est aussi engagée pour 1 million d’euros sur quatre films destinés à TMC, avec un investissement moyen de 250 000 euros. Alors que six films sur dix sont sortis en 2020, Aline sera présenté hors compétition à Cannes le 13 juillet et sortira finalement en novembre, tandis que le nouvel opus des Tuche sortira en salles début décembre. Un tour chez ma fille d’Eric Lavaine, avec Josiane Balasko, Mathilde Seigner et Jérôme Commandeur est finalement
Nathalie Toulza-Madar, directrice générale (TF1 Films Production)
et réalisé par Elie Semoun, avec au casting ce même Elie Semoun accompagné de Frédérique Bel. Trois autres films sont actuellement en négociation finale.
sorti le 16 juin. Pourris gâtés de Nicolas Cuche, avec Gérard Jugnot et Camille Lou, sortira, lui, en septembre. “C’est, bien sûr, une année très particulière, commente Nathalie Toulza Madar, directrice générale de TF1 Films Productions. Les salles viennent de rouvrir et cette fermeture a provoqué une grande incertitude sur l’ensemble du secteur. Nous continuons naturellement nos activités et nos investissements dans le cinéma : à ce jour, nous avons signé trois films et fait un complément sur un quatrième (voir tableau). L’activité est tout de même un peu ralentie, avec certains distributeurs qui ont interrompu leurs investissements. Nous avons reçu moins de projets dernièrement, en tout cas dans le type de films qui nous intéresse. Ce qui peut aussi s’expliquer par le fait que les talents habituels à TF1 ont été occupés soit en série, soit en plateforme, à l’image de Dany Boon et son 8, rue de l’Humanité destiné à Netflix, ou du duo Toledano-Nakache qui a signé En thérapie pour Arte. Nous espérons que c’est conjoncturel et qu’ils reviendront vite au cinéma.” Trois films sont également en négociation finale, le studio préférant ne pas communiquer là-dessus pour le moment. Dany Boon reste néanmoins l’un des visages du studio, puisque celui-ci s’est engagé sur Une belle course, de Christian Carion (Une hirondelle a fait le printemps, Joyeux Noël, En mai, fais ce qu’il te plaît, Mon garçon). Il joue aux côtés de Line Renaud et Alice Isaaz un chauffeur de taxi désabusé et criblé de dettes qui va prendre en charge une vieille dame quittant sa maison pour aller en maison de retraite. D’abord uniquement intéressé par l’argent, l’homme va progressivement s’apercevoir que Madeleine, 92 ans, n’est pas une cliente comme les autres, tandis que la vieille dame, sur le chemin, va se remémorer les meilleurs moments de sa vie. Dans un autre genre, TF1 soutient deux comédies qui sont des suites : celle de Barbecue, Plancha, signée Eric Lavaine, avec Franck Dubosc, Lambert Wilson et Caroline Anglade. Un groupe d’amis va fêter les 50 ans de l’un d’eux en Grèce, mais leur vol est annulé au dernier moment et le groupe n’a pas d’autre choix que de se rabattre sur le manoir familial d’Yves, dans le Finistère. Enfin, TF1 soutient la quatrième épisode des aventures de Ducobu, Ducobu président. Produit par Romain Rojtman chez UGC
H Le fonds d’enveloppe pour l’année, d’environ 37 millions d’euros, est “quasiment déjà bouclé, estime Bertrand Hassini-Bonnette, directeur général adjoint de France 2 Cinéma quelque peu submergé. Entre le dernier film qui devait sortir en décembre 2020, à savoir Bac nord, et le dernier que nous avons engagé, nous approchons de la centaine de dossiers – films tournés, prêts à sortir, en tournage, en production ou en préparation – pour une filiale qui engage en moyenne 35 films par an. Sur l’année, nous allons sortir 25 ou 26 films, ce qui ne permet pas d’absorber le retard.” En compétition avec les films de François Ozon (Tout s’est bien passé), Paul Verhoeven (Benedetta), Jacques Audiard (Les Olympiades) ou encore Cédric Gimenez (Bac Nord), France 2 Cinéma a en effet “été abreuvée de projets pendant la pandémie, assure Valérie Boyer, directrice générale de la filiale. Nous essayons d’être le plus éclectiques possible, d’aborder un maximum de sujets, souvent engagés dans les débats d’aujourd’hui, avec à la fois un cinéma assez ambitieux et ouvert vers le grand public et des récits plus intimistes, pour des publics
différents. Notre ligne éditoriale n’a pas tellement changé, et la répartition n’a pas de problème en fonction de nos convictions qui peuvent différer, selon les besoins de nos antennes. Sachant qu’un film qui a été financé par France 2 peut être diffusé sur France 3 et inversement.” La pléthore de projets reçus pendant les confinements permet cependant à France 2 Cinéma de proposer une palette très large et de mettre l’accent sur les premiers et seconds films, ainsi que les films réalisés par des femmes. Si la sélection s’opère de manière “spontanée et naturelle”, la filiale s’applique à produire 30 % de projets portés par des femmes, un objectif en bonne voie. Parmi les films soutenus en tournage, on citera Néné superstar, deuxième film de Ramzi Ben Sliman avec Oumy Bruni Garrel, Maïwenn et Aïssa Maïga. L’histoire d’une petite fille noire de 12 ans qui rêve d’entrer à l’école de ballet de l’Opéra de Paris et va devoir redoubler d’efforts pour se faire accepter par la directrice de l’établissement ; Rascals, premier film de Jimmy Laporal-Tresor avec Jonathan Feltre, Missoum Slimani et Jonathan Eap, sur les affrontement entre bandes des quartiers et skinheads dans le Paris des années 1980 ; Novembre, plongée au cœur de l’antiterrorisme pendant les cinq jours de traque qui ont suivi les attentats du 13 novembre 1995 signée Cédric Jimenez, avec Jean Dujardin, Anaïs Demoustier, Sandrine Kiberlain ; Pétaouchnok, d’Edouard Deluc, avec Pio MarmaÏ, Camilel Chamoux et Philippe Rebbot ; ou encore La Goutte d’or, de Clément Cogitore, avec Karim Leklou en marabout tenant un cabinet de voyance dans
Valérie Boyer, directrice générale (France 2 Cinéma)
Bertrand Hassini-Bonnette, directeur général adjoint (F2 Cinéma)
France 2 Cinéma : engagé et féminin
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le quartier parisien. Celui de Pleurer des rivières, premier film de Léopold Legrand avec Sarah Giraudeau et Benjamin Lavernhe, vient de s’achever. Parmi les films à venir, on citera également Un homme heureux, comédie de Tristan Séguéla avec Fabrice Luchini et son épouse Catherine Frot qui décide de changer de sexe, La Dégustation, comédie romanesque d’Ivan Calbérac avec Isabelle Carré et Bernard Campan produite par Mandarin, et enfin Z (comme Z), film de zombies de Michel Hazanavicus avec Romain Duris, Bérénice Béjo et Grégory Gadebois.
France 3 Cinéma : une ligne éditoriale “citoyenne” H France 3 Cinéma s’est engagée sur 25 films depuis le début de l’année, avec un devis moyen à ce jour de 5,5 M€ pour les devis français (contre 5,3 en 2020 et 6,8 en 2019). “Après une réouverture euphorique, le marché s’est tassé début juin avec l’engouement des Français qui s’est plus porté sur les terrasses que sur les salles obscures, remarque la directrice générale de la filiale, Cécile Négrier. Nous sommes toutefois dans une perspective plutôt optimiste. Au début de l’année, on se demandait si on allait avoir des projets et si les chaînes allaient pouvoir réussir à dépenser leurs obligations ! Nous sommes sur un segment de marché avec un éventail très large, puisque nous faisons à la fois des films pour approvisionner les cases de prime time des antennes et des films art & essai, émergents. Nous arrivons toujours à trouver des projets qui nous ressemblent et qui correspondent à notre ligne éditoriale citoyenne. Ce qui est plus problématique, c’est le chaînon pivot du financement du film côté distributeur, qui a longtemps été défaillant puisque les distributeurs ne voulaient plus s’engager sur des projets tant que les salles n’étaient pas rouvertes. Cela s’est petit à petit décanté, mais maintenant que les salles ont rouvert et que le marché n’est pas très encourageant, on peut craindre un coup de frein là-dessus.” Depuis janvier, neuf films sont sortis en salles, avec quatre reprises et cinq sorties, dont Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh, Des hommes, de Lucas Belvaux, et Petite maman, de Céline Sciamma. France 3 Cinéma signe un engagement “très conséquent” [aux alentours de 12 M€, Ndlr] sur “un film que nous estimons majeur et nécessaire” : Tirailleurs, deuxième film de Mathieu Vadepied, par ailleurs directeur artistique de la série d’Arte En thérapie. Le long métrage suit le parcours d’un tirailleur sénégalais, interprété par Omar Sy, enrôlé d’office dans l’armée française pendant la Première
Cécile Négrier, directrice (France 3 Cinéma)
Rémi Burah, DG délégué (Arte France Cinéma)
Rémi Jimenez, DG adjoint (M6 Films)
Guerre mondiale. Un projet produit par Unité (Bruno Mahon et Caroline Nataf) et distribué par Gaumont. “C’est un sujet très concernant, qui donne de la visibilité à des minorités qui n’ont jusque-là pas été mises en avant dans notre histoire”, précise Cécile Négrier. Le tournage est prévu à la rentrée. France 3 Cinéma s’est aussi engagée sur Ecole de l’air, le prochain film de Robin Campillo (120 battements par minute), portrait autobiographique d’un petit Français expatrié à Madagascar dans les années 1970 au moment de la décolonisation (budget : 6,5M€). La maman est jouée par Nadia Tereskiewicz (Seules les bêtes). Ou encore le prochain documentaire de Nicolas Philibert (Etre et avoir), Sur l’Adamant, du nom d’une péniche parisienne où se retrouvent des malades psychiatriques pour apprendre la vie en collectivité (budget : 800 000 €).
Apichatpong Weerasethakul – et des plus jeunes, et des films retenus dans toutes les sélections.” Les engagements 2021 d’Arte France Cinéa sont déjà bien affirmés : “Nous sommes déjà à vingt films identifiés et soutenus, pour plus de 7 M€ sur une enveloppe annuelle qui tourne autour de 10 M€. En termes de répartition, nous sommes conformes à nos habitudes avec douze films français et huit films internationaux. Sur ces vingt longs métrages, cinq sont des premiers films, soit un quart des engagements pour l’année.” La parité est pour le moment plus que respectée, puisque onze de ces films sont signés par des réalisatrices. De quoi satisfaire Arte France Cinéma, qui s’attache à favoriser la parité sans s’imposer de contraintes d’objectifs. “C’est la première fois en vingt ans que nous en sommes à ce stade, même s’il est probable que les hommes reprennent l’avantage d’ici à la fin de l’année, poursuit Rémi Burah. Le problème vient évidemment du fait que nous recevons encore beaucoup plus de projets portés par des réalisateurs : on ne prend pas des films de réalisatrices sous le prétexte qu’ils sont réalisés par des femmes ! On ne s’intéresse qu’à la qualité éditoriale des projets. Depuis vingt ans, nous avons toujours été aux alentours de 50/50. Nous avons toujours essayé également de faire au minimum trois à six premiers films chaque année, de ne pas nous limiter aux auteurs confirmés qui sont bien chez nous et qui reviennent régulièrement.” Concernant le soutien financier, Arte a un panel d’investissement qui varie de 150 000 à 600 000 €, certains films pouvant aller jusqu’à 900 000 € lorsqu’ils sont coproduits côté allemand. Ce fut notamment le cas pour les derniers opus de Leos Carax, Mathieu Amalric, Mia Hansen Løve, Bertrand Bonello ou encore Noémie Lvovsky. “Historiquement, notre plafond de 500 000 € a été dépassé une première fois avec Portrait de la jeune fille en feu. Ce qui a ouvert la possibilité de soutenir un peu plus fortement – de 500 000 à 600 000 € – les grands auteurs. Ensuite, parmi ces projets, certains vont avoir une coproduction avec l’Allemagne et bénéficier de 300 000 € supplémentaires.”
Les devis sont très disparates, puisque la chaîne vient de s’engager sur un premier film norvégien dont le budget est inférieur à 1 million d’euros, assez loin des 18 M€ du film de Carax. Le budget moyen est de 3,4 M€, tandis que celui des premiers et deuxièmes films tourne généralement autour de 3,5 M€. Alors que moins d’une dizaine de films Arte sont sortis en 2021 (dont la ressortie d’ADN, qui n’avait eu que deux jours avant le confinement, Deux, de Filippo Meneghetti, Vaurien, de Peter Dourountzis, ou Indes galantes de Philippe Béziat), la filiale coproduit environ 25 films par an, avec un apport moyen autour de 400 000 € plutôt stable. “J’ai le sentiment que les producteurs ont plutôt bien géré l’obstacle Covid, poursuit Rémi Burah. A notre niveau, en tant que producteurs, nous avons pu poursuivre notre soutien de manière très volontaire et efficace. La vraie problématique que nous connaissons tous, c’est l’exploitation et la distribution. Le marché reprend sans les blockbusters, il y a une forme d’inertie en attendant que tout se remette en place.”
Arte France Cinéma : priorité parité H Présente en masse dans ce festival 2021 avec 31 films représentés, dont onze en compétition, Arte France Cinéma a eu l’honneur d’ouvrir le ban avec Annette, de Leos Carax. Directeur général adjoint de la société, Rémi Burah salue cette “belle moisson” tout en soulignant sa fierté d’avoir “trois des quatre films de réalisatrices en compétition” (Bergman Island, de Mia HansenLøve, Titane, de Julia Ducourneau, et L’Histoire de ma femme, d’Ildikó Enyedi). Une forme de récompense pour les efforts entrepris par Arte depuis plusieurs années en matière de parité. “Nous sommes très heureux de la qualité et de la diversité de cette sélection qui reflète vraiment notre travail quotidien, poursuit Rémi Burah, qui rappelle avoir soutenu les premiers films de de Mia Hansen-Løve et Julia Ducournau. Cela démontre aussi nos efforts en termes de diversité avec une bonne répartition entre auteurs français et internationaux, des grands auteurs confirmés – Carax, Br uno Dumont, Asghar Farhadi,
M6 Films : des films événementiels H Affectée comme sa consoeur – et peut-être future alliée – TF1 par la baisse de son chiffre d’affaires 2020 provoquée par la chute de ses revenus publicitaires, M6 a logiquement vu baisser ses obligations pour l’année en cours. Dans un environnement en salles et télévisuel de plus en plus concurrentiel, M6 Films “recherche en priorité des longs métrages capables de créer l’événement, susceptibles de fédérer le public le plus large possible, explique Rémi Jimenez, directeur général adjoint. Nous recherchons des projets à l’image de Kaamelott Premier volet, Eiffel et OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire, que nous avons coproduit et qui vont indéniablement marquer l’été.” R. P.
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TF1 FILMS PRODUCTION ENGAGEMENTS 2021 (au 24/06/2021) FILM Asterix et Obelix : l'Empire du Milieu Une belle course Plancha Ducobu 4
PRODUCTEUR
DISTRIBUTEUR
RÉALISATEUR
BUDGET (EN €) APPORT (EN€)
Trésor Films – Pathé Films Hirondelle Production Same Player Les Films du 24
Pathé Pathé Studiocanal UGC
G. Canet C. Carion E. Lavaine E. Semoun
64 100 7 972 11 509 9 915
000 000 000 000
500 1 700 2 525 2 800
000 000 000 000
TYPE
FRANCE 2 CINEMA ENGAGEMENTS 2021 FILM
1er, Doc Riposte féministe - Peter Von Kant 2e Goutte d'Or - Stella est amoureuse 1er Rascals 2e L'Etabli 1er Pleurer des rivières - Z Comme Z 2e Une histoire d'amour - Divertimento Pétaouchnok - La Dégustation 2e Neneh Superstar - Hawaï - Un homme heureux - Novembre
PRODUCTEUR
RÉALISATEUR
DISTRIBUTEUR DEVIS (EN M€) APPORT (EN M€)
Palmeraie et Désert Foz Kazak Productions Atelier de Production The Jokers Films - Agat Films Kare Productions Epithete & Co Les Compagnons Du Cinema Acme Films - Fuldawa Films Easy Tiger Bizibi Mandarin & Cie Gaumont Marvelous Productions Albertine Productions Recifilms - Chifoumi
Marie Perennes et Simon Depardon Wild Bunch 0,634 François Ozon Diaphana Distribution 3,23 Clément Cogitore Diaphana Distribution 3,23 Sylvie Verheyde KMBO 3,52 Jimmy Laporal-Tresor The Jokers Films 3,30 Matthias Gokalp Le Pacte 3,99 Léopold Legrand Pyramide Distribution 3,59 Michel Hazanavicius Wild Bunch 4,93 Alexis Michalik Le Pacte 3,70 Marie-Castille Mention-Schaar Le Pacte 4,64 Edouard Deluc Apollo Films 4,97 Ivan Calberac Studiocanal 5,45 Ramzi Ben Sliman Gaumont 5,39 Mélissa Drigeard Warner Bros 7,56 Tristan Seguela Gaumont 9,85 Cédric Jimenez Studiocanal 15,98
0,120 0,400 0,400 0,600 0,650 0,700 0,700 0,700 0,700 0,800 0,900 1,000 1,000 1,300 2,400 2,500
FRANCE 3 CINEMA ENGAGEMENTS 2021 FILM
DEVIS APPORT EN M€ FRANCE 3 PRODUCTEUR RÉALISATEUR
Ecole de l'Air (décalage de 2020) 6,5
1 000 000
L'Immensita (décalage de 2020) 9,8 Tout le monde aime Jeanne Angele Rivière
CASTING
Les Films De Pierre
Robin Campillo
Q. Guttierez, N. Tereszkiewicz, A. Bajon
400 000
Chapter 2
Emanuele Crialese
P. Cruz
3,99
600 000
Les Films du Worso
Celine Devaux
B. Gardin, L. Lafitte
3,5
650 000
Local Films/Aurora Films
Blandine Lenoir
L Calamy, P Arbillot, Z. Hanrot, Y. Choirat, I. Hair
Les Enfants des autres
4,1
750 000
Les Films Velvet
Rebecca Zlotowsky
V. Efira, R. Zem
L'Année du requin
4,5
750 000
Les Films Velvet
Ludovic & Zoran Boukherma
M. Foïs, K. Merad, J.-P. Zadi
Folies fermières
6,4
1 300 000
Escazal Films
Jean-Pierre Ameris
A. Ivanov, S. Ouazani, B. Krieff, M. Bernier
Les Têtes givrées
6,61
1 100 000
Bonne Pioche Cinema
Stephane Cazes
C. Cornillac, C. Tagbo
Tirailleurs 12,1
Unite & Korokoro Productions
Mathieu Vadepied
O. Sy
L'école est à nous
5
2 100 000 900 000
Mandarin & Cie/UGC
Alexandre Castagnetti
S. Succo, J.-P. Darroussin
La Marginale
4,20
750 000
Moana Films
Frank Cimiere
C. Masiero
Sur l'Adamant
0,80
150 000
TS Productions
Nicolas Philibert
Film Documentaire
M6 FILMS ENGAGEMENTS 2021 FILM
PRODUCTEUR
DISTRIBUTEUR
RÉALISATEUR
Les Trois Mousquetaires partie 2 Pathé-Chapter2 Pathé Martin Bourboulon La Chambre des merveilles Jerico SND Liza Azuelos Menteur Gaumont Gaumont Oliver Baroux Champagne Radar Films SND Nicolas Vanier
BUDGET (EN €) APPORT (EN€) 27 500 7 800 11 500 6 900<
000 000 000 000
5 000 2 000 3 200 1 800
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Passé par Canal+, Fox et Disney, Manuel Alduy a été nommé directeur du cinéma et du développement international au début de l’année 2021. Chargé de mettre en place une meilleure éditorialisation de l’offre cinéma du service public et d’améliorer la coordination des acquisitions entre les deux filiales France 2 Cinéma et France 3 Cinéma, le dirigeant revient pour Ecran total sur ses six premiers mois en poste, et détaille les transformations qu’il compte impulser au sein de France Télévisions. Vous vivez votre premier Festival de Cannes au poste de directeur du cinéma et du développement international de France Télévisions, que vous occupez depuis le 1er février…
Ce festival représente surtout pour les professionnels le moment très attendu des retrouvailles ! Nous allons enfin pourvoir nous voir, échanger, retrouver cette convivialité perdue à cause du Covid. Des retrouvailles qui coïncident cette année avec la fin d’un semestre assez difficile. Pour autant, notre rythme de production n’a pas faibli pendant toute la saison. France TV arrive à Cannes avec un budget 2021 très engagé, ce qui est normal puisque nous avons toujours quelques mois d’avance. Il n’y a eu aucune pause dans la production de longs métrages ou dans la validation de nos investissements, même si jusqu’à début mai, nous n’avions pas de perspective de reprise en salles. Le pipeline n’a pas été coupé ! A l’inverse, la réouverture des salles est difficile pour les films, cela se vérifie chaque semaine. Il y a eu un petit effet d’emballement autour du 19 mai, mais depuis, les entrées en salle par film sont parfois redoutables. Ce qui crée une petite inquiétude, sans doute temporaire. Nous arrivons aussi à Cannes avec cette préoccupation. Comment voyez-vous le second semestre qui débute ?
Nous espérons pouvoir revenir à un rythme plus apaisé, avec des distributeurs encore surchargés en films, mais qui aperçoivent enfin le bout du tunnel. J’espère qu’il vont pouvoir se reposer et repenser leur stratégie pour accompagner nos films de façon plus simple. Heureusement que les salles ont rouvert parce que la plupart des producteurs, petits ou gros, sont surchargés après huit ou neuf mois de fermeture. Ils commencent un peu à lever le pied sur la validation de la prise en distribution de films français, ce qui aurait pu être problématique maintenant que les salles sont rouvertes. Les sorties sont un peu embouteillées, cela fait des dégâts, mais espérons qu’après l’été, nous pourrons retrouver une activité normale, avec des sorties bien planifiées, des producteurs qui continuent leur travail de production, des
Manuel Alduy « Des films sociétaux, inclusifs et positifs » Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
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istributeurs qui s’engagent et des d chaînes qui suivent. L’incertitude autour de la chronologie des médias a-t-elle affecté votre travail ?
Nous espérons que ces débats sur la chronologie, qui sont quand même structurants pour les diffuseurs, puisqu’ils déterminent notre place dans le cycle d’exploitation de films, arriveront au plus vite à leur terme. Qu’il existera pour ce second semestre une chronologie établie fermement pour tous les intervenants, ce qui nous permettra de prendre nos décisions d’investissement en toute connaissance de cause. Cette phase d’incertitude ne nous a pas pour autant empêchés de continuer d’investir, nous n’avons pas suspendu nos comités qui ont lieu chaque mois. Mais je sais par exemple que les plateformes sont particulièrement en attente de savoir à quelle sauce elles vont être mangées côté obligations, et quels type de droits elles auront dans la chronologie avant d’investir. Quelles tendances marquent les films France TV cette année ?
Artistiquement, l’année 2021 se place dans le prolongement de l’année précédente, avec un nombre croissant de projets sociétaux, positifs ou bien plus sombres. Nous avons beaucoup plus de projets inclusifs dans le casting, les auteurs ou les producteurs. Les propositions sont très affûtées sur le monde qui nous entoure, sauf sur un sujet particulier, et cela ne nous a pas manqué : le Covid ! On aurait pu se dire qu’après un an et demi, on allait crouler sous les scénarios liés à la pandémie, mais pas du tout ! C’est comme si le virus n’avait jamais existé... Mais attention, ce n’est pas un appel à projets ! [rire] Ce qui nous manque, ce sont plutôt les projets optimistes, positifs – je n’emploie pas le terme “comédie” à dessein parce qu’il est trop réducteur. Des histoires d’épanouissement, d’affranchissement, de réussite… Je n’ai pas le sentiment d’en voir beaucoup dans les centaines de projets analysés depuis six mois que je suis en poste à France TV. Avez-vous une politique particulière en matière de premiers films ?
Nous apportons effectivement une attention particulière aux premiers et deuxièmes films. Notre objectif est d’en avoir entre un quart et un tiers de l’ensemble des films coproduits par nos deux filiales. C’est un enjeu de renouvellement des talents, mais aussi des thèmes abordés : si l’on veut être certain que certaines problématiques arrivent à faire surface avec des moyens suffisants, il faut que ces films puissent compter sur des chaînes en clair comme les nôtres. Nous poursuivons donc la politique engagée par le groupe dans ce domaine. L’inflexion
un peu nouvelle, engagée l’année dernière dans le cadre du second mandat de notre présidente Delphine Ernotte, est de vraiment pousser l’inclusion sous toutes ses formes. D’aller un cran plus loin avec davantage de réalisatrices et de diversité dans les castings, dans les histoires ou la réalisation.
principe, parce que le test avait très bien fonctionné sur France.tv. Enfin, le troisième stade de notre réflexion se porte sur le replay de certains films. Quel rôle va jouer le non-linéaire dans cette exposition croissante ?
Il est capital parce que nous n’avons que trois antennes pour diffuser le ciLors du dernier festival d’Annecy, néma à des horaires de grande écoute : AnimFrance a appelé France France 2, France 3 et France 5. Si nous Télévisions à investir davantage voulons être à la hauteur de notre dans le cinéma d’animation. exigence de diversité et promouvoir Que leur répondez-vous ? toutes les cinématographies, pas seuLes équipes de France TV sont pour lement du cinéma de prime time puisle moment en train de travailler sur le sant, la seule façon de les exposer corfutur canal 14 de la TNT [ex-France 4, rectement repose sur notre plateforme Ndlr], avec Okoo en journée et Cultureà la demande. box en soirée. Il y aura bien sûr une Exposer le cinéma de façon cohéplace pour la programmation de films rente, sans déstabiliser la filière, mais d’animation à travers Okoo concerde façon récurrente et systématique, nant l’animation jeunesse lorsque nous tel est notre axe stratégique majeur. Par cela, je désigne deux choses : le aurons des projets qui s’y prêtent. C’est replay sur les films, qui maintenant un effort qui est porté par France 3 Cise généralise, et l’acquisition de films néma, même si les films pourront être uniquement destinés à France.tv à exposés sur une autre antenne. Pour travers des collections thématiques. l’animation adulte, nous continuerons Nous allons en faire beaucoup dans d’accompagner des projets singuliers les semaines et les qui s ’adressent mois qui viennent plutôt à un public Nous ne voulons pas rester pour tester et voir jeunes adultes, à ce qui marche. l’image de Josep uniquement dans une Nous sommes l’an passé. Est-ce que l’on logique “linéaire sinon rien” collectivement, peut faire plus ? en France, en Je pense que nous sommes à un bon train de nous mettre à jour par rapport niveau. Cela dépend du nombre de à ce qui se passe dans d’autres pays où projets que nous recevons. Et aussi de les diffuseurs qui veulent continuer à l’ambition qu’a France TV, en matière être investis dans le cinéma – cryptés de coproduction, d’être présent dans comme en clair – proposent aussi des tous les types de cinémas : nous voulons films à la demande. C’est indispenà la fois être capables de faire des pas de sable pour éviter la ghettoïsation du côté dans le cinéma de genre, comme cinéma sur des cases linéaires sans cette année avec L’Année du requin, des aucun rattrapage possible, alors que frères Boukherma, de continuer de soutous les autres genres de programmes, tenir la jeune création, d’être attentifs même les JT, y sont disponibles depuis à la diversité sans délaisser les grands des années. auteurs, d’accompagner un ou deux La mise en œuvre du replay cinéma documentaires… Si l’on doit plus invesest essentielle. Cela a mis du temps tir dans une catégorie particulière, cela pour des raisons réglementaires, qui se fera au détriment du reste et donc de ont été levées l’année dernière. La l’équilibre de notre politique cinéma. modification du cahier des charges Pour l’instant, nous n’allons donc pas de France TV nous permet désormais faire plus d’animation. de négocier le rattrapage sur tous les films, même s’il reste quelques L’exposition du cinéma sur les blocages liés aux ayants droit. C’est antennes du groupe quelque chose qui prend un peu de va-t-elle évoluer ? temps, mais nous sommes en train de Tout à fait. Notre réflexion globale nous remettre à niveau. Au Royaumes’appuie sur trois niveaux. Outre un Uni, la BBC et Channel 4 proposent à travail sur les grilles, qui sera dévoilé fin l’instant T à peu près une centaine de août, celui sur le non-linéaire est désorfilms… Nous n’irons probablement pas mais essentiel pour nous afin de remplir jusque-là, nous qui diffusons environ nos objectifs en matière de diversité 500 films sur l’ensemble de nos andes genres proposés. Nous avons par tennes chaque année. L’idée n’est pas exemple mis en ligne à la mi-juin une de créer une offre de films gratuites collection “Cinéma de minuit” ; nous volumique, ce serait trop coûteux et ce avons aussi lancé une collection liée à n’est pas notre promesse. Nous souhaiCannes, sur le modèle de celle que nous tons en revanche être identifiés comme avons improvisée l’an passé dans l’urune destination de cinéma. Nous vougence du Covid, qui avait suspendu le lons être sûrs que le public sache qu’il Festival de Cannes et la Quinzaine des y a des films sur France.tv comme il réalisateurs dont nous sommes partey a des documentaires, des formats naires. Cette année, nous rééditons le courts, des programmes de flux ou des
séries en intégralité… L’objectif est d’arriver à proposer environ 30 longs métrages de façon récurrente : un mélange des films que vous avez raté pendant la semaine, et des collections thématiques éditorialisées avec une rotation suffisante pour toucher toutes sortes de publics différents. Parvenir à toucher toutes les communautés de fans de cinéma, et tous les publics dans notre offre de streaming gratuite, c’est pour nous l’enjeu majeur de 2021. Vous avez lancé avec succès une nouvelle case pour le cinéma de patrimoine pendant le confinement…
Nous avons l’ambition de poursuivre dans cette voie, mais pas au niveau du volume de l’an dernier, qui était lié aux déprogrammations exceptionnelles provoquées par les confinements. Ce n’était d’ailleurs déjà plus le cas lors du troisième confinement. En revanche, nous continuerons à exposer le cinéma de patrimoine sur France 3 le week-end, le dimanche à 13 heures, et sur France 5 le lundi soir. Avec le Cinéma de minuit bien évidemment, et les collections thématiques pour France.tv déjà évoquées. C’est le cinéma de patrimoine qui va nous permettre d’augmenter notre volume. Nous ne voulons pas rester uniquement dans une logique “linéaire sinon rien” : ce n’est tout simplement plus possible, parce que nous devons toucher les publics là où il se trouvent. Celui de la télévision traditionnelle, mais aussi ceux, très variés, de notre plateforme. Nous travaillons sur l’ensemble du spectre. En matière de coproduction internationale, et notamment européennes, pourquoi n’existet-il pas l’équivalent en cinéma de l’Alliance FTV-RAI-ZDF dans les séries ?
Nous n’avons pas éprouvé pour le moment le besoin de fonder une alliance avec d’autres diffuseurs européens parce que nous ne sommes pas à l’origine des films. Ce sont les producteurs qui portent le développement, nous sommes donc moins investis dans la création que dans les séries, où nous sommes la première fenêtre d’une série que nous avons codéveloppée sur le territoire français. Au cinéma, l’intermédiaire clé est le producteur : c’est lui qui finance le développement, présente le film à ses partenaires – dont nous – et a ensuite la garantie de bonne fin. Nous avons rituellement deux à trois films européens dans les coproductions de chacune de nos deux filiales, sans avoir nécessairement eu le besoin de nous allier avec d’autres diffuseurs étrangers. Tre Piani, de Nanni Moretti, présent à Cannes, est notamment une coproduction portée par France 3 Cinéma. Propos recueillis par Raphaël Porier
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The French-American Cultural Exception
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The world film industry suffers from an astonishing paradox: while France is the country with the greatest number of bilateral film co-production treaties, France and the United States have none, thus producers in both countries must be creative in order to formalize their creative and financial partnership. Indeed, while Franco-American film co-production does not fit into any established public framework, it has nonetheless found a new revival over the years. ¥
It is often difficult for a production company to finance a film and support the workload that such a creative process requires on its own. Co-production facilitates the meeting of both the creative know-how and financial resources of each of the parties invested in the project. If the film cannot be financed domestically or if the shooting requires filming in a foreign country, international co-production is a vital alternative, with each producer receiving additional financing in return for an undivided share of the rights attached to the work. This share, proportional to the respective contributions of the parties, is most often coupled with an exclusive allocation of the film’s distribution rights in the territories where the co-producers are established. In order to facilitate the use of international co-production, France is signatory of about fifty bi-national co-production treaties, all of which aim to promote cooperation with the signatory country. These agreements allow an audiovisual work produced by several producers established in the signatory states to be qualified as a ‘national audiovisual work’ in order to benefit from the advantages and public incentives of each of the countries1. Thus, France remains the country with the largest number of film agreements in the world. This French willingness to support the world’s cinemas is part of a true cultural policy to promote the diversity of cinemas while preserving the French cultural exception. But therein lies the French paradox, with, on one hand, the defense of French cultural expression and, on the other, the will to encourage and promote the diversity of international cinema through the prism of these treaties, from which American cinema is excluded today. How can we explain the exclusion of a film industry that is as rich as it is complex, which confronts powerful studios and an extremely fragile industry of independent productions? Wouldn’t this same American independent production also deserve to be encouraged through a treaty between
‘Un long dimanche de fiançailles’ (Jean-Pierre Jeunet – Warner Bros. France).
France and the United States in order to bring out the talents of tomorrow in both countries while allowing French talents and films to gain visibility in the American territory (and market)? We can first try to explain this lack of agreement by a diametrically opposed conception of the use of international co-production, the use of which for Americans is mainly structured in three systems, with one party investing in the production in return for either an equity stake, or exclusive distribution rights (on the national territory or internationally), or when there is still a creative collaboration between the parties. The first system is the simplest to understand because it is a 50/50 co-production where both parties co-finance and share the revenues equally. The second system, the most widely used, is equivalent to the distribution mandates known in France. In return for a pre-license of distribution rights – called a “minimum guarantee» in France – the distributor acquires a credit as co-producer. The investment and the relationship between the producer and the distributor are then based on the acquisition of distribution rights attached to a specific territory, with revenues limited to that territory alone. The third and final hybrid system is one in which each party brings specific expertise and possible financing to the project, with the foreign party offering, for example, lower
production costs (thanks to low-cost labor and/or attractive tax incentives) and the American party offering a wide range of know-how (development, etc.). If the foreign party wishes to obtain a share of the film’s revenues or distribution rights in its territory of operation; the agreement will be structured as a co-production. The French partner should be able to easily find his place in one of these three systems, provided, however, that the aid he receives at the national level can be injected into the co-production – which, even today, is impossible under French positive law. How to access to French incentives Indeed, there is no doubt that what can motivate an American producer to co-produce with a French producer is the possibility for the latter to benefit from his/her national co-production incentive system, in particular to finance the development period of a project. As a reminder, this national incentive is notably constituted by the support to cinematographic creation and is largely financed by a funding account (‘compte de soutien”) financed by the taxes levied on any theatrical entrance tickets2. In other words, the more films, both French and foreign, are seen in France, the greater the funding account. The CNC divides this
support into automatic and selective incentives3. Selective incentive differs from automatic incentive insofar as it takes into account subjective criteria, particularly qualitative and cultural criteria. The CNC’s activity report for 20194 states that 288 companies mobilized €75.7 million in automatic incentive and selective incentive for film production and creation to €51.9 million in 2019. The automatic incentive procedure begins well before the film is released in theater 5 . The executive production company (‘producteur délégué’) applies to the CNC for investment approval before the film is shot. Once this approval is granted, the production approval is awarded after the film’s release visa has been issued. The number of tickets sold in theaters for the film is then used to calculate and generate the automatic incentive. In short, the investment approval establishes the film’s provisional status with regard to the financial support scale. An account is opened with the CNC for the production company and the money is only allocated if the film obtains production approval. This financial incentive must be reinvested within a defined period of time in the production of new feature films (regardless of the language in which the film was shot), in the preparation of feature films (writing), in the production of short films or in the promotion of films abroad.
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‘Dunkerque’ (Christopher Nolan – Warner Bros.).
‘Stillwater’ (Tom McCarthy – Universal Pictures )
Requirements for automatic incentive There are four eligibility requirements for automatic incentive. First, the production company must show that the film was mainly made by a French or European technical industry (shooting location, studio, laboratories, shooting, post-production, etc.). Second, the consideration of ‘European scale’ taking into account the French or European origin of the artistic professionals (authors, directors, scriptwriters, dialogue writers, cinematographers, sound engineers, editors, etc.) and technical professionals (laboratories, studios) must be completed. Third, the ‘financial support scale’ must be satisfied (at least 25 points out of 100). Thus, the executive production company must prove that the film’s direction, shooting and post-production were actually carried out in France or in Europe. Last but not least, the criterion of the French or European ‘nationality’ of the producing structure must be met. It is precisely this last requirement that created difficulties in the famous Un long dimanche de fiançailles case6, in which the director of the CNC challenged the granting of approval to the company 2003 Productions, producer of the film. In this case, the Conseil d’Etat concluded that the company producing the film, although established in France, was in fact controlled by the American company Warner Bros. Consequently, this company could not claim the automatic support conditioned by the European nature of the producer7. The ‘nationality’ of the production company refers to several conditions set by decree8. First, the director, president or manager of the production company must be French, European or, under certain conditions, a foreign resident. Similarly, the production company must have its headquarters in France and, above all, must not be controlled by a non-European company. This last point was inserted only at the beginning of the 90s. Be-
Selective incentive also provides grants (non-refundable) for the following: script rewriting, the creation of original music, financial incentive for production (and post-production), as well as the writing and development of immersive or interactive projects. Since automatic incentive and most selective incentive mechanisms are totally unavailable to any Franco-American co-production, the renewed interest of American producers in France can be explained in other ways.
fore that date, automatic incentive was granted to non-European companies, in particular to American ‘majors’ that co-produced French films through their French subsidiaries9. Indeed, the criteria defining control of a non-European company appeared with the implementation of the ‘TSF Directive’ into French regulations10. At the end of the 90s, certain ‘majors’ were unable to obtain automatic incentive because of this new exclusionary criterion. Some of them then devised complex financial arrangements to circumvent the requirements of the 1999 decree, because of the financial windfall that this production incentive represented. The example of the creation of the company 2003 Productions, a front for the American ‘major’ in the case of Un long dimanche de fiançailles, is an excellent illustration. As for selective incentive, it was created after automatic incentive and aims to allocate incentive by taking into account more subjective criteria11. This consideration makes it possible to direct funding towards projects chosen according to qualitative criteria, which automatic incentive does not allow. As with automatic incentive, the Commissions issue an opinion and the Director of the CNC makes the final decision. There are different types of industrial incentives. If the film must be shot mainly in French, there is a specific mechanism of incentive for foreign-language films produced by at least one production company established in France, and for which the use of the French language is not a condition for obtaining this support. As such, an American producer can theoretically benefit from this incentive via a French co-producer, though the financial stakes are limited because the amount of this incentive is capped. This type of selective incentive mainly takes the form of advances that are refundable by the production company that received them. The advance is then attributed by contract and the conditions of reimbursement are fixed by the contract.
Why choose France as a co-production partner? Several factors explain the renewed interest of American producers in co-producing with France. First, the attractiveness of the French territory is an important criterion in the choice of producers to shoot in France. Indeed, Paris (Emily in Paris, Mission: Impossible - Fallout, The Eddy), the landscapes of Normandy (Dunkirk) or those of Marseille (Stillwater), to name but a few, are attracting filming locations, and all the more so with the recent reinforcement of the International Tax Credit (TRIP), which is much more competitive than in the past compared to the Belgian, German and British Tax Shelters. Indeed, the TRIP concerns works whose production is initiated by a foreign company and whose production takes place in France, in whole or in part. These works must include elements related to French culture, heritage or territory. It is granted selectively by the CNC to the company that carries out the executive production of the film in France. The TRIP is applicable to 30% of the film’s eligible expenses in France, and can reach a maximum of €30 million per film. To be eligible for C2I, a film/ TV series must meet all of the following criteria: – Be a work of fiction or animation, cinematographic or audiovisual (unit or series). Documentaries, films used for advertising or institutional purposes are not eligible;
– Not to be eligible for financial support for film or audiovisual production managed by the CNC; – Not to be a work of pornographic nature or incitement to violence; – Realize at least 250,000 € of eligible expenses in France, or 50% of the global production budget if it is lower than 500,000 €; - For a work of fiction, at least 5 days of shooting in France; – For a work of fiction, obtain at least 18 points from the ‘Fiction’ scale, including 7 points for ‘Dramatic Content’ and for a work of animation, obtain at least 36 points from the ‘Animation’ scale, including 9 points for ‘Dramatic Content’12. To be eligible, the expenses mentioned below must be incurred by the French company that is responsible for the line production of the film in France and that has applied to the CNC for the TRIP. Generally speaking, these expenses must directly contribute to the needs of the production of the work. The tax credit, capped at 30 million euros per work, amounts to 30% of the following expenses, excluding tax: – Wages and salaries of French and European authors, actors, technicians and workers, and related social charges. For actors, the amount of compensation taken into account for the tax credit is capped at the minimum compensation provided for by the collective agreements for film or audiovisual production ; – Expenditures related to the use of technical industries and other providers of film and audiovisual creation ; – Transportation, lodging and restaurant expenses strictly necessary for the production of the work. In addition, France’s attractiveness is also explained by the strength and worldwide reputation of its VFX technical providers, particularly in the animation sector. Indeed, there are more than sixty companies active today in VFX services in France, all sizes and all fields combined. Five companies stand
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‘Emily in Paris’ (Darren Star – Netflix).
‘The Eddy’ (Damien Chazelle – Netflix).
out (Autre Chose, Buf, CGEV, Mac Guff, Mikros Image) for the cinema and audiovisual activity13. From 2000 to 2010, several French companies (including Mac Guff, Buf, Duran Duboi) provided services for American production. The development of international offerings, notably around post-production studios benefiting from strong tax incentives, has made the French opportunity less singular and more inclusive. In addition, France has some of the best schools in the world for all animation and VFX professions, even though a very large proportion of the talent trained in France goes abroad. French professionals are sought after not only because of their high level of training but also because of their productivity and autonomy when faced with complex creative-technical tasks. The implementation of TRIP and the use of technical service providers are limited by the framework of an executive production contract between an American producer and a French executive producer who will request TRIP from the CNC and make the expenditures on behalf of the American production. The system is different from the co-executive co-production system where each producer assumes financial and artistic responsibility for the film and guarantees the film’s successful completion. It is this latter system of co-executive co-production that will have to be part of a bilateral treaty, in order to replicate the treaties France has with many countries in the world. In this scenario a French-American co-production would be eligible for automatic support. Also, even though examples of cooperation between the two countries exist, the many challenges to such collaboration explains their rarity. Firstly, the American film industry, all powerful at the world level, does not need to develop partnerships, other than strictly financial relationships with other countries. Indeed, the contrac-
tual mechanism of co-production, and the resulting sharing of rights, is not the most adequate to respond to the strictly financial logic of the industry. In addition to differences in cultural policy, the conflict of intellectual property laws can also explain the weak cooperation between the two countries, since French copyright law is more protective of authors than American law, particularly in the audiovisual field. Indeed, where French law expressly recognizes the ‘droit moral’ of authors and grants the director the famous ‘final cut’ on his/her film, the logic is different in the United States where, under the copyright regime, the author transfers his/her work to the producer under ‘work for hire’
who, as a result, becomes the sole owner and decision-maker (the ‘final cut’ no longer exists) of the final cut of the film as shown to the public. From a regime of prohibitions to a regime of obligations Our analysis shows that the Franco-American co-production is currently part of a prohibition regime, despite certain marginal tolerances, that limits its real potential for cooperation between the two countries. Thus, independent American producers can contract with a French distributor in order to obtain a “minimum guarantee” providing impactful financing for the film. In exchange the French distributor receives exclusivity to exploit the film’s value in France, and often Europe, for the duration of the negotiated contract. In addition, at the end of this
Recap of the do’s and don’ts of French-American co-production To do
• Check that the French co-producer is an executive producer eligible for automatic support • Check the French or European nationality of the French co-producer • Carefully foresee the law of the contract to anticipate conflicts of law (intellectual property, social law, etc.) • Provide for a mediation clause in case of conflict • Have your co-production program validated by legal counsel • Distinguishing between the executive producer and the line producer • For TRIP, ensure that the French producer is only a producer with no rights • Verify that the expenses are directly related to the needs of the production of the work and verify that the expenses in the production budget are eligible
Do not
• Enter into a co-production via a subsidiary wholly owned by the American producer • Require the waiver of ‘droit moral’ • Require the final cut • Require the French co-producer to submit copyright contracts to American law • Require the French co-producer to relinquish its decision-making power over the production • Require the French co-producer t remain a minority producer • Start a co-production project without first checking the solvency and reputation of your partner • Require the confidentiality of the co-production contract and the waiver of registration in the French Film Registry (RCA)
period, the agreements may provide for the film’s ownership to be returned in full to the American producer, who will then keep the film in his/her catalog. The U.S. producer may also opt for a straightforward transfer of the project to a French producer and obtain an associate producer credit, although this latter option is quite rare. Finally, the American producer can choose to contract with a French production company, without control over it, so the French company builds the project within the framework of a European co-production, with the American producer transferring the rights to a script, for example, in exchange for a transfer price, the future fee of a producer’s salary, and a percentage of the film’s revenues. Wouldn’t it be more relevant and effective to orient this prohibition system towards a virtuous system organized around obligations, where each partner would be obliged to respect the standards enforced in its partner’s national territory? This question, which deserves to be asked, is all the more relevant today with the recent implementation of the AVMS Directive14 into the SMAD decree15, which sets the terms and conditions for the contribution of SVOD platforms to French creation, or which, for example, subordinates the allocation of financial incentive from the CNC to the inclusion in the contracts concluded with the authors of cinematographic and audiovisual works of standard clauses ensuring the respect of the ‘droit moral’ recognized to authors. In return for these new obligations, platforms are currently negotiating a more favorable position in the media chronology, with potential of participating in the automatic incentive system. We could then conceive of a bilateral treaty between France and the United States in which the CNC’s approval of investments would be conditional on the American producer’s compliance with French law, which would oblige the latter to sign copyright assignment contracts subject to French law. Would it be such a great sacrifice for the American independent producer
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‘Mission: Impossible – Fallout’ (Christopher McQuarrie - Paramount Pictures).
‘Minions’ (Pierre Coffin, Kyle Balda – Universal Pictures).
to have to apply French ‘droit moral’ if, in return, he/she were to benefit from the financial contribution of the French producer resulting from the incentive system described above?
powerful distributor, who is responsible for ensuring optimal promotion of the film on North American territory. In France, certain major studios also invest via their subsidiaries by pre-licensing works, which allows them to directly control the distribution of the film. We are therefore more often in a asymmetrical relationship of acquisition rather than one of creative collaboration between two partners. Finally, the difficulty relating to the law of the contract is not irremediable, even if the American partners will have to give up imposing the Copyright Act to be able to benefit from automatic incentive through their French co-producer. This co-production treaty between France and the United States could also allow for the revival of French heritage works by promoting remakes of our great classics. It would allow new talents from both countries to emerge, creating films with their own identity, which would then be promoted by major international festivals such as Sundance, Deauville and the Cannes Film Festival. Finally, this treaty would allow French producers to get out of the limited relationship of line co-producer in which they find themselves today in relation to the Americans, by placing them at the same level as executive co-producers. In the end, cooperation between the two countries is limited today to in-
The future of French-American co-production The concept of co-production is directly related to that of nationality, as the producer must obtain a certificate of nationality for his or her film from the relevant administrative authority in order to be eligible for most national public benefits. The laws governing nationality certification in each country are relatively protective of their respective film industries, especially with regard to the percentage of foreign investment and the national cultural content and contribution to the film (language, film location, etc.). These elements are used by film institutions to help define the boundaries between a majority and a minority co-production. But such regulations are, above all, put in place with the aim of blocking access to national subsidies for de facto foreign productions shot in the country, and for national producers shooting abroad in order to hinder capital flight. Also, the implementation of a bi-national treaty between the United States and France would have the advantage of opening the current regulations on film nation-
ality, making it easier for producers to obtain nationality certificates in both countries when it is a co-production carried out within the framework of an ad hoc agreement, and thus guaranteeing access to the respective national grants. It should be remembered that France has recently strengthened the international tax credit system precisely in order to attract foreign producers to film on its territory. One could then imagine the automatic granting of the said incentive to the American co-producer involved in a coproduction with a French partner. The difficult question of sharing the economic rights to the film would follow the percentage of investment by each party. Although it is unlikely that such a treaty would be validated by the American majors, it could nevertheless be very well suited to independent production in need of financing, and with budgets often similar to those of French production. These American producers would benefit from French financial programs (pre-license of broadcasters, for example) while French producers would enjoy greater visibility on North American territory through the benefit of a privileged distribution network. Currently, French productions that have been successful in the United States are purchased outside the framework of co-production by a
itiatives to promote the cinema of one country in France or the United States. Indeed, in March 1996, Sacem signed an agreement with the two American professional guilds representing audiovisual creators (Directors Guild of America – DGA, Writers Guild of America West – WGAW, joined by the Motion Picture Association – MPA), to create a cultural fund intended to promote and teach the art of cinema. The Franco-American Cultural Fund16 (FCFA) is currently carrying out actions to promote French films, to encourage links with American distributors and to facilitate access to the North American market for the many French filmmakers and producers. It would therefore be interesting to go beyond the sole framework of promoting one cinema over another to position the production actors on that of supporting creation and the emergence of authentic Franco-American talent. Julien Brunet and Karine Riahi (Spring Legal) * Etonnant paradoxe : alors que la France est le pays qui compte le plus grand nombre de traités bilatéraux en matière de coproduction cinématographique, la France et les États-Unis en sont dépourvus, les producteurs des deux pays doivent faire preuve de créativité pour acter leur partenariat créatif et financier.
[1] J. Talavera Milla ‘Co-production in Europe: Multinational and bi-national film treaties’, Cineuropa, Sept. 24, 2011. [2] C. cinéma, art. L. 116-1 et seq. [3] Jurisclasseur, Fasc. 267: Cinema, Marc Le Roy. [4] CNC Activity Report, 2019. [5] RGAF, art. 211-99 et seq. [6] CE, July 6, 2007, n° 283319, Sté 2003 production : JurisData n° 2007-072117. [7] The case ‘ Un long dimanche de fiançailles’ ends on a false note for Warner Bros Entertainment Inc ! Revue Lamy Droit de l’immatériel, Nº 32, November 1, 2007, Christel Cournil. [8] Defined in article 7 of the decree of February 24, 1999 as amended. [9] For example, films by François Truffaut: The Bride Wore Black, The Mississippi Mermaid, The Wild Child (Associated Artists), A Gorgeous Kid Like Me (Columbia), or by Louis Malle: The Breath in the Heart. [10] D. Nov. 4, 1992. [11] RGAF, art. 211-102-1 et seq. [12] The International Tax Credit: general description, Film France. [13] ‘The manufacture of digital special effects in France, State of the art of the activity and proposals to strengthen and develop it’. Mission carried out for the CNC by Jean Gaillard, 2016. [14] European Directive No. 2018/1808 of November 14, 2018, known as the ‘Audiovisual Media Service Directive’ or ADM, as adopted in France by Law No. 2020-1508 of December 3, 2020, known as the ‘Dadue Law’. [15] Decree no. 2010-1379 of November 12, 2010 on on-demand audiovisual media services, known as the “SMAD Decree”. [16] https://www.franco-american-cultural-fund.com/qui-sommes-nous/ Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
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4 questions to…
Edward and Sam Pressman (Pressman Film Company)
H
Founded in 1969, Pressman Film has produced more than 80 worldclass motion pictures (Badlands, Wall Street, Phantom of the Paradise, Conan The Barbarian, Bad Lieutenant or American Psycho) and helped launch the careers of several of the most prominent figures in the movie industry (Arnold Schwarzenegger, O liver Stone, Terrence Malick, Brian De Palma, Mary Harron). Located in both New York and Los Angeles, and led by veteran producer Edward R. Pressman, Pressman Film continues a long tradition of developing strong relationships with Europe, and in particular with France. What are your current projects with France? We’re excited to have a number of projects with French components — At the End of May, Mary Harron’s Daliland, second unit shoot of Daliland starring Sir Ben Kingsley, Barbara Sukowa, and Ezra Miller was filmed in the South of France, near Collioure. Evolver : Prologue is the first chapter of a VR experience we are premiering here at Cannes. We are producing the film with Atlas V, the top French production house in XR and VR, and we have received very generous and inspiring support from Orange Studio, the prominent French/Spanish Telecommunication Company. Evolver is one of Orange Studio’s first original productions in VR/XR. We are preparing a new collaboration written and to be directed by Brian De Palma; it is a film which will be financed by Bac Film, the French based distributor led by producer David Grumbach. There is also a longtime dream project of Ed’s that we are very excited to be developing with the auteur Eric Rochant. We are also in the early stages of developing an adaptation (or reinterpretation) of Abel Ferrara/Werner Herzog’s Bad Lieutenant set in France. Why making these projects with France? Each of the projects has its own story that have led them to France – financing, the beauty of the locations, American filmmakers who love France, and filmmakers we love from France have been the attractions. Sam was on the pickup shoot of Daliland in France and had a terrific experience with A ntonin Dedet of Neon Productions and the crew he assembled. Ed has had a lifelong love of France and Paris in particular Lumière, Henri Langlois’ Cinemathèque française, the Nouvelle
Vague, all of these world-changing contributions to cinema have been integral in Ed’s creative life. In France there is a real appreciation of cinema, there is an active and vibrant theater culture. Through Evolver, our project with Terrence Malick, we’ve formed a great working relationship with Julien Brunet and K arine Riahi of Spring Legal, they’ve been invaluable connectors for us in France despite the past 18 months of isolation. We look forward to continue our work with them. It is worth mentioning that one of Edward’s personal favorite production experiences was on the set of Fred Schepisi’s Plenty, starring Meryl Streep, which was filmed in Bordeaux, France. What can you tell us about the advantages of co-producing with a French partner and the difficulties encountered? French co-production requirements are hard to abide by as American producers. It requires a trust in the partner and a willingness to let them take the lead in some regards. The choice of making a film European and taking advantage of French coproduction treaties can be an amazing foundation for an independent film. That being said on Dalíland, the rules regarding the co-production qualifications proved quite restrictive. Despite the best efforts from our production and a key investor on the film, the French based Serein Productions led by Carol Bidault de I’Isle, the film was not allowed to qualify as French. Would you be in favor of a Franco-American Treaty on film and audiovisual co-production? It would be great if a treaty could be formed between France and the US. Film continues to be an international language and European productions have long found ways to successfully collaborate across national borders. If the US and France could form a treaty, it would naturally follow that more films would be made in France and a stronger bridge between the film communities could form. The motion picture does after all owe its discovery to Muybridge and Le Prince, and its popularization to Lumiere and Edison. We’re just happy that we’re back in France, that Cannes is on, that we’ll re-enter the cinemas, make new connections, reconnect with old friends, all sharing the dream of getting movies made and helping get those movies out to audiences around the world.
Edward R. Pressman.
‘American Psycho’.
‘Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans’.
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French Distributors – Minimum Guarantees Film
Director
Initial Budget (€)
La Belle Epoque
Nicolas Bedos
9 632 000 Pathé Distribution
Le Jeune Ahmed (Young Ahmed)
Luc et Jean-Pierre Dardenne
6 176 000
Le Voyage du prince Jean-Francois (The Prince’s Laguionie Voyage)
French Distributor
Diaphana Distribution
French MG (€)
Rights (Fance)
750000 Theatrical 400 000 Theatrical, Video
4 467 000 Gebeka Films,
130 000 Theatrical
Gaumont Distribution
Edmond
Alexis Michalik
Mon Inconnue (Love at second Sight)
Hugo Gélin
7 165 000 Mars Cinema
1 800 000 Theatrical, Video
Yakari (Yakari, A Spectacular Journey)
Xavier Giacometti, Toby Genkel
8 100 000 Bac Films
1 030 000
Terra Willy Planète inconnue (Astro Kid)
Eric Tosty
6 242 000 Bac Films
1 150 000 Theatrical
La Ch'tite Famille
Dany Boon
Les 2 Alfred (French tech)
Bruno Podalydès
3 881 000
Why not Productions
Aline (The Voice of love)
Valerie Lemercier
22 919 000
Gaumont Distribution
Kaamelott
Alexandre Astier
14 764 000 SND
Eiffel
Martin Bourboulon 23 309 000 Pathé production
Le Calendrier
Patrick Ridremont
Comment je suis devenu super-héros Douglas Attal (How I Became a Super Hero)
10 942 000
800 000 Television (France tV)
26 839 000 Pathé Distribution
Eric Besnard
Sous le ciel d'Alice (Skies of Lebanon)
Chloé Mazlo
2 853 000 AD VItam
Adolescentes
Sebastien Lifshitz
1 258 000
La Terre des hommes (Beast)
Naêl Marandin
2 073 000 AD VItam
De l'or pour les chiens (Gold For Dogs)
Anna Cazenave Cambet
Amants (Lovers)
Nicole Garcia
Médecin de nuit (A Night Doctor)
Wild Bunch International
20/02/20
1 500 000
04/12/19
63 360
Gaumont
09/01/19
527 400
Studiocanal
18/01/19
559 126
Bac Films
12/08/20
224 129
Bac Films
03/04/19
UDI - Urban Distribution International
75 000
Wild Bunch International
13/01/21
Gaumont
10/11/21
SND
21/07/21
3 675 000 Theatrical
1 600 000
Television, Theatrical, International
500 000 VaDA 55 000 VàDA
Arte France, AD Vitam
1 242 300
750 000 Televesion
150 000 Theatrical, International
6 131 000 Nord Ouest Films
20/06/19
13/01/18
Theatrical, Video, International
100 000
Theatrical, Video, International
60 000 Theatrical
Pathé International WTFilms
69 000
01/12/21
Kinology
800 000
09/07/21
SND
08/09/21
Charades
30/06/21
Doc&Films
15 000 09/09/20
Kineology
25/08/21
Theatrical, Video, International
WTFilms
7 839 000 Wild Bunch
400 000
Theatrical, Video, Interntional
Wild Bunch
17/11/21
Elie Wajeman
2 462 000 Diaphana
100 000 Theatrical
Be for Films
16/06/21
La Nuée
The swarm
2 800 000 The Jokers
Le Discours (The Speech)
Laurent Tirard
5 482 000 Le Pacte
45 000 Theatrical, International 320 000
Theatrical, Video, Interntional
5 609 386
25/08/21
60 000
909 340 Rezo Disribution
Box Office France
Pathé International
Pathe International
2 600 000
11 852 000 Trésor Films
International Release MG Date (€) France
3 000 000 Television
4 316 000 Theatrical, Video
2 892 000 AD Vitam
Délicieux
Theatrical, Video, International
International Distributor
30 000
30/06/21
Wild Bunch
50 000
16/06/21
Charades
62 500
09/06/21
These amounts come from initial budgets presented to the Centre national du cinéma (CNC-RCA) when drafting film accounts. Those do not include publicity nor advertising. These numbers are bound to evolve during the production and negotiation process, and mereley represent the definite contracted value. It is understood that values are negotiated against the exploitation rights, territories and duration, contracted by sales agents and distributors, which implies that discretionary criteria are applied and no formula can accurately link budgets to MGs.
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Film
Director
Seize printemps (Spring Blossom)
Suzanne Lindon
Teddy
Ludovic & Zoran Boukherman
Initial Budget (€) 390 633
French Distributor Paname Distribution
1 216 000 The Jokers
Sous les étoiles de Paris
Claus Drexel
2 698 000 Diaphana
Poly
Nicolas Vanier
11 002 000 SND
Garcon Chiffon (My Best Part)
Nicolas Maury
30 Jours Max
French MG (€)
Rights (Fance)
International International Distributor MG (€)
20 000 Theatrical, Video
Luxbox
30 000 Theatrical, International
WTFilms
70 000
30/06/21
Memento Films International ( 40 000
40 000
28/10/20
Theatrical, Video, 250 000 International
2 000 000
Theatrical, Video, International
SND
Les Films du Losange
125 000
Theatrical, Video, International
Les Films du Losange
Tarek Boudali
12 974 000 StudioCanal
3 000 000
Theatrical, Video, International
Studiocanal
Folles de joie (Like Crazy )
Paolo Virzi
3 055 000 KMBO
Police (Night Shift)
Anne Fontaine
Antoinette dans les Cévennes (My Donkey, my Love & I)
Caroline Vignal
3 572 000 Diaphana
Miss
Ruben Alves
6 138 000 Warner
Slalom
Charlène Favier
1 726 000 Jour2Fete
Adieu les cons (Bye Bye Morrons)
Albert Dupontel
10 310 000 Gaumont
800 000 Television
La Fine Fleur (The Rose Maker)
Pierre Pinaud
5 979 000 Diaphana
950 000
Mystère à Saint-Tropez
Nicolas Benamou
16 241 000 StudioCanal
The Man Who Sold His Skin
Kaouther Ben Hania
2 426 000 BAC Films
Indes galantes
Philippe Béziat
Bonne mère
Hafsia Herzi
2 045 000 SBS Distribution
Papicha
Mounia Meddour
1 299 000 Jour2Fete
Au nom de la Terre
Edouard Bergeon
5 370 000
Petits Pays
Eric Barbier
3 712 000 Pathe
Passion Simple
Danielle Arbid
1 989 000 Pyramide Dist.
C'est quoi cette famille ?
Gabriel JulienLaferrière
6 354 000 UGC
Les Olympiades
Jacques Audiard
5 435 000
Benedetta
Paul Verhoeven
19 835 000 Pathé Films
Tout s'est bien passé
François Ozon
6 690 000 Diaphana
Titane
Julia Ducournau
7 430 000 Diaphana
Bac Nord
Cédric Jimenez
12 232 000 StudioCanal
France
Bruno Dumont
5 688 000 ARP Selection
1 115 000
75 000 Theatrical, International
10 208 000 StudioCanal
1 800 000 V&DA
350 000 Theatrical
1 400 000 Theatrical, International 50 000 Theatrical, International
2 600 000
25 000
707 749 Pyramide
Diaphana Paname
Memento Distribution
Release Date France
B For Film
16/06/21
21/10/20 90 000
19/05/21 19/05/21
8 329
08/06/16
Studiocanal
02/09/20
Playtime
06/09/20
Other angles Pictures Jour2Fete
Box Office France
100 000
21/10/20
50 000
19/05/21
Gaumont
21/10/20
Theatrical, VIdeo, International
Charades
495 000
30/06/21
Theatrical, Video,VOD, International
Studiocanal
500 000
14/07/21
Theatrical, Video, VOD, International
BAC Films
68 453
16/06/21
178 502
1 439 419
67 500 Theatrical, Video, VOD 100 000 Theatrical, Video
Theatrical, Video, VOD, International
SBS Distribution
03/10/19
259 141
500 000 Theatrical, Video,
24/09/19
1 975 583
300 000
Theatrical, Video, International
28/08/20
340 399
150 000
Theatrical, Video, International
25 000
Jour2Fete
150 000
Pyramide Int.
55 000
60 000
1 300 000 Theatrical, video, Television 300 000 Theatrical, Video 4 200 000
10/08/16 Playtime (Monde)
Theatrical, Video, International
1 000 000
03/11/21
750 000
09/08/21
800 000 Theatrical, Video, VàD 121 330 Theatrical 2 500 000
11/08/21 739 989
22/09/21 Wild Bunch
250 000
14/07/21
Theatrical, Video, International
540 000 Theatrical, Video, International Indie Sales MG
258 000
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Cannes 2021
Release Date France
Film
Director
Initial Budget (€)
#Jesuisla
Eric Lartigau
11 392 000
Un divan à Tunis
Manèle Labidi
1 992 000 Diaphana
La Fille au bracelet
Stéphane Demoustier
3 329 000 Le Pacte
Play
Anthony Marciano
6 743 000
Lucky
Olivier Van Hoofstadt
5 302 000 Appollo
Les Bonheurs des uns
Daniel Cohen
Papy Sitter
Philippe Guillard
5 735 000
Les Apparences
Marc Fitoussi
3 987 000 SND
Petite nature
Samuel Theis
2 991 000 AD Vitam
Jumbo
Zoé Wittock
2 921 000 Rezo Films
Chacun chez soi
Michèle Laroque
Felicità
Bruno Merle
La Fracture
Catherine Corsini
4 880 000 La Pacte
Le Prince oublié
Michel Hazanavivius
24 614 000 Pathé
Parent d'élève
Noémie Saglio
4 625 000 TF1
650 000
Mignonnes
Maïmouna Doucouré
3 431 000 BAC FIlms
200 000 Theatrical, Video
De Gaulle
Gabriel Le Bomin
9 281 000 SND
1 800 000
Theatrical, Video, International
Les Fantasmes
David & Stéphane Foenkinos
5 152 000 Gaumont
1 200 000
Theatrical, Video, International, Television, VàD
Profession du père
Jean-Pierre Améris
3 363 000 AD VItam
115 000 Theatrical, Video, VOD
FTV Distribution
210 000
28/07/21
Portrait d'une jeune fille qui va bien
Sandrine Kiberlain
3 732 000 AD VItam
175 000 Theatrical, Video, VOD
FTV Distribution
110 000
26/01/22
L'Origine du monde
Laurent Lafitte
6 829 000 StudioCanal
French Distributor
French MG (€)
Gaumont Distribution
Rights (Fance)
International International Distributor MG (€)
4 500 000 Theatrical
Box Office France
05/02/20
194 839
172 000
12/02/20
324 000
250 000
01/01/20
253 345
75 000 26/02/20
121 480
155 000 Theatrical, Video 200 000 Theatrical
Gaumont Distribution
Charades
700 000 Theatrical, Video, French TV SND 550 000 Theatrical
6 131 000 SND
Gaumont Distribution
WTFilms
1 250 000
Theatrical, Video, International
09/09/20
290 011
1 400 000
Theatrical, Video, International, Television
04/03/20
187 681
23/09/20
359 279
50 000 Theatrical
01/07/20
6 410
500 000 Theatrical
02/06/21
600 000 Theatrical 120 000 Theatrical
6 646 000 StudioCanal 1 091 000 Reso Films
15 000 Theatrical, Video, International 400 000 Theatrical, Video
Charades
20 000
Kynologie
100 000
6 000 000 Theatrical, International
1 350 000
Theatrical, Video, International BAC Films
300 000
10/07/20
37 449
12/02/20
919 592
07/10/20
264 196
19/08/20
91 488
04/03/20
859 981
18/08/21
Theatrical, Video, VOD, International, Television, VàD
15/09/21
400 000 Theatrical, Video, VOD
Charades Monde Hors Benelux et Algérie
28 3492
13/10/21
Theatrical, Video, VOD, Sofica
FTV Distribution
460 000
12/01/22
De nos frères bléssés
Hélier Cisterne
6 868 000 Diaphana France
Ouistreham
Emmanuel Carrère
5 040 000 Mars Distribution
700 000
Une fille facile
Rebecca Zlotowski
2 684 000 AD VItam
200 000 Theatrical
Atlantique
Mati Diop, Olivier Demanguel
2 170 000 AD VItam
100 000 Theatrical
Inséparables
Varante Soudjian
7 001 000 Distributeur
700 000
Theatrical, Video, International
04/09/19
Un Triomphe
Emmanuel Courcol
3 513 000 Memento
300 000 Theatrical, Video
01/09/21
Portrait de la jeune fille en feu (Portrait of a Lady on Fire)
Céline Sciamma
4 860 000 Pyramide Films
350 000 Theatrical, International
Alice et le Maire (Alice and the Mayor)
Nicolas Pariser
4 000 000 Bac Films
170 000
Theatrical, Vidéo, VOD, Télévision, International
28/08/19 MK2
48300
83 583
02/10/19 1 037 582
MK2
18/09/19
320 000
Bac Films
02/10/19
724 000
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Cannes 2021
Six devis et plans de financement passés au crible u Écran total publie en exclusivité les devis et plans de financement de six films présentés dans les différentes sélections cannoises. H Les devis et plans de financement présentés dans ce dossier concernent quatre films français sélectionnés en compétition officielle du 74e Festival de Cannes ; un autre est en hors compétition et un dernier à la Semaine de la critique. Le plus ambitieux d’entre eux est sans conteste la fresque historique et religieuse de Paul Verhoeven Benedetta. Doté d’un budget très important de près de 20 millions d’euros, le film est porté par la société de production indépendante de Saïd Ben Saïd, SBS Productions, ainsi que par le groupe Pathé. Le long métrage a également reçu un soutien important des chaînes de télévision publiques et privées. Dans un genre tout à fait différent mais néanmoins singulier et prometteur, la réalisatrice Julia Ducournau fait ses débuts en compétition officielle avec son deuxième long métrage, Titane, dont le budget dépasse les 7 millions d’euros avec un apport conséquent de Kazak Production, auquel s’ajoute le soutien du CNC, de la région Île-deFrance, d’Arte et du groupe Canal+. Autre réalisatrice à faire son entrée pour la première fois en compétition, Catherine Corsini présentera La Fracture, dont le budget légèrement inférieur à 5 millions d’euros a été financé par la société Chaz Productions, France 3, Canal et Ciné+, ainsi que par Le Pacte et la région Auvergne-RhôneAlpes.
Le film événement de Paul Verhoeven a coûté près de 20 M€.
Plus habitué aux honneurs des sélections cannoises, François Ozon signe son retour avec Tout s’est bien passé, qui bénéficie d’un budget supérieur à 6 millions d’euros et qui a une nouvelle fois été accompagné par la société d’Éric et Nicolas Altmayer, Mandarin Production. Six ans après avoir présenté La Tête haute en ouverture du Festival, Emmanuelle Bercot fait son retour sur la Croisette avec De son vivant, présenté en Hors Compétition. La réalisatrice retrouve les producteurs François Kraus et Denis Pineau-Valencienne (Les Films du Kiosque).
Enfin, après avoir remporté la Caméra d’or en 2014 avec Party Girl, aux côtés de Marie Amachoukeli et Claire Burger, Samuel Theis présente à la Semaine de la critique son premier long métrage en solo, Petite nature, produit pour un peu moins de 3 millions d’euros. Quatre de ces plans de financement (Benedetta, Tout s’est bien passé, Titane et La Fracture) ont été rédigés par nos soins à partir des données et des informations que nous ont fait parvenir le registre du cinéma et de l’audiovisuel (RCA). Les deux autres documents (Petite nature et De son vivant) nous ont été envoyés par leurs producteurs respec-
tifs, après vérification et ajustement du devis initial. Nous rappelons que les données chiffrées présentées dans ce dossier sont établies sur la base des contrats signés par les producteurs avec leurs partenaires financiers et qui ont été déposés au registre public du CNC. Elles sont donc provisoires. En effet, si les films cités dans ce dossier ont, évidemment, obtenu l’agrément des investissements du CNC en amont de leur tournage, certains partenaires ont néanmoins pu changer. Ce qui a pu entraîner une modification de certains montants investis. Nicolas Colle
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Plan de financement
Benedetta
DEVIS INITIAL 1. Droits artistiques.............................. 971 819 € Sujet.................................................................. 400 762 € Adaptation dialogues.................................... 21 750 € Droit d’auteur du réalisateur.................... 187 500 € Droits musicaux............................................ 165 000 € Droits divers (documents archives)...... 10 000 € Traductions et dactylographie................ 46 987 € Frais sur manuscrits................................... 104 000 € Agents littéraires et conseils.................... 36 000 € 2. Personnel...................................... 4 601 750 € Producteurs................................................... 766 685 € Réalisateur technicien............................... 170 000 € Producteurs executifs................................ 125 000 € 231. Direction administration................... 376 553 € 232. Régie......................................................... 384 719 € 233. Mise en scène techniciens............... 335 752 € 234. Conseillers spécialisés....................... 42 294 € 235. Prises de vues...................................... 283 579 € Machinerie-électricité................................ 268 039 € 236. Son............................................................. 96 842 € 237. Costumes............................................... 392 929 € 238. Maquillage............................................ 358 780 € Equipe décoration........................................ 419 639 € Montage et finition.......................................... 161 791 € Main-d’œuvre décors............................... 270 540 € Divers ............................................................... 148 608 € 3. Interprétation................................ 1 260 105 € Rôles principaux.......................................... 322 300 € Rôles secondaires....................................... 260 700 € Petits rôles, doublures, figuration......... 597 750 € Personnels artistique après tournage.... 15 750 €
Agents artistiques......................................... 63 605 €
812. Montage son............................................ 35 100 € 813. Projections.................................................. 7 500 € 814. Prestations son....................................... 15 000 € 815. Prestations post-synchro..................... 6 750 € 816. Auditorium.............................................. 52 500 € Laboratoire numérique.............................. 134 544 € Effets visuels numériques.................... 1 035 000 € Génériques et films annonces.................. 15 000 €
4. Charges sociales.......................... 2 696 190 € Auteurs.................................................................. 7 429 € Comédiens..................................................... 463 534 € Techniciens.................................................. 2 225 227 € 5. Décors et costumes..................... 1 966 895 € 512. Plateaux et annexes............................. 83 000 € 513. Construction............................................ 14 000 € 514. Eclairage................................................... 22 000 € 521. Locations................................................ 575 093 € 522. Aménagements.................................... 18 500 € Frais divers et décoration,....................... 252 600 € Meubles et accessoires................................. 216 172 € Moyens de transports jouants................ 90 000 € Effets spéciaux.............................................. 104 100 € Costumes........................................................ 323 880 € Postiches et maquillage........................... 267 550 €
9. Assurances et divers...................... 1 195 381 € Assurances...................................................... 157 694 € Publicité................................................................................. Frais d’actes et de contentieux.............. 179 000 € Frais financiers.............................................. 858 687 € TOTAL PARTIEL........................................ 16 959 072 €
Frais généraux ............................................ 1 073 359 € Imprévus........................................................ 1 803 243 € TOTAL HORS TVA..................................... 19 835 674 €
6. Transports...................................... 2 502 719 € Déplacements avant tournage.............. 235 150 € Tournage......................................................... 470 685 € Défraiements ............................................. 1 590 464 € Frais de bureau, régie et divers............. 206 420 €
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur(s) France Apport propre – Numéraire SBS Productions........................................ 1 830 641 € Rémunération du producteur en participation............................................ 766 585 € Frais généraux en participation.......... 1 073 359 € Crédit d’impôt.......................................... 2 950 000 €
7. Moyens techniques......................... 427 818 € Matériels prises de vues “cinéma”........ 120 000 € Machineries....................................................... 76 668 € Eclairage.......................................................... 189 040 € Son......................................................................... 34 310 € Pellicules et supports...................................... 7 800 €
Autres coproducteurs France Numéraire Pathé Films ................................................ 1 500 000 €
8. Pellicules - Laboratoires............... 1 336 394 € 811. Montage image...................................... 35 000 €
Coproduction télévision Numéraire France 2 Cinéma......................................... 525 000 € France 3 Cinéma ......................................... 325 000 € Préventes et minima garantis Télévisions France 2........................................................... 525 000 € France 3........................................................... 325 000 € Canal+.............................................................. 1 779 016 € Cine+............................................................... 404 200 € Salle, Vidéo, VàD, VàDA Pathé Films............................................... 4 200 000 € Autres Prévente Benelux ....................................... 750 000 € Aides sélectives CVS en cours ............................................... 200 000 € CVSA.................................................................. 249 718 € SOFICA Non garanties Pool Cofinova, Indéfilms, Cinemage, Colimage, Palatine Etoile ....................... 800 000 € Aides publiques Region PACA............................................... 200 000 € Tax shelter Belgique Belga Productions.382 055 € Tax Credit Italie Urania Pictures............... 800 000 € Dutch Film Fund Topkapi Films............... 250 000 € TOTAL GÉNÉRAL...........................19 835 674 €
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Plan de financement
De son vivant Préventes et minima garantis
DEVIS INITIAL
Télévisions Canal+............................................................... 1 191 532 € Catch up + Canal+ international et Suisse................................ 65 340 € Ciné+ catch up incluse.............................. 202 100 € France 2......................................................... 500 000 €
1. Droits artistiques............................. 538 271 € 11. Sujet............................................................ 230 000 € 12. Adaptation dialogues.............................. 4 504 € 13. Droit d’auteur du réalisateur.............. 76 000 € 14. Droits musicaux...................................... 171 500 € 15. Droits divers (documents archives)...... 10 650 € 16. Traductions et dactylographie.............. 9 017 € 17. Frais sur manuscrits.................................. 2 600 € 18. Frais préliminaires et frais de reprise d’un projet existant ...................... 500 € 19. Agents littéraires et conseils.............. 33 500 €
Aides sélectives Avances sur recettes................................ 550 000 € SOFICA Non garanties LBPI 13............................................................. 250 000 € Indéfilms 8...................................................... 175 000 € Cinécap........................................................... 155 000 € Cinémage 14................................................. 150 000 € Cinéventure 5................................................ 110 000 € Cofimage 31................................................. 100 000 € Cinéaxe............................................................ 60 000 €
2. Personnel....................................... 1 462 188 € 21. Producteurs............................................... 21 900 € 22. Réalisateur technicien......................... 75 000 € 231. Direction administration.................. 105 340 € 232. Régie........................................................... 88 251 € 233. Mise en scène techniciens.............. 157 948 € 234. Conseillers spécialisés......................... 9 550 € 235. Prises de vues...................................... 165 290 € 236. Machinerie, électricité ....................... 119 537 € 236. Son............................................................ 50 493 € 237. Costumes................................................. 56 970 € 238. Maquillage.............................................. 66 745 € 24. Equipe décoration............................... 186 629 € 25. Montage et finition................................ 213 561 € 27. Main-d’œuvre décors.......................... 130 908 € 28. Divers ............................................................. 6 565 € 29. Agents artistisques personnel technique ..................................... 7 500 € 3. Interprétation................................. 1 164 118 € 31. Rôles principaux................................... 861 600 € 32. Rôles secondaires................................... 70 310 € 33. à 35. Petits rôles, doublures, figuration............................................................ 141 168 € 36. Personnels artistiques après tournage................................................. 6 240 € 39. Agents artistiques................................. 84 800 € 4. Charges sociales........................... 1 101 644 € 41. Auteurs............................................................ 7 261 € 42. Comédiens............................................. 208 325 € 43. Equipe technique................................. 837 759 € 45. Réalisateur technicien ......................... 45 750 € 46. Elements de salaires annexes ............. 2 550 € 5. Décors et costumes........................ 719 087 € 512. Plateaux et annexes.......................... 160 500 € 513. Construction........................................... 201 137 € 51. Studios 514. Eclairage................................................... 12 000 € 515. Consommations et prestations diverses................................... 7 550 € 516. Prestations spécifiques........................ 2 000 € 52. Décors 521. Locations................................................. 84 550 € 522. Aménagements................................... 57 850 € 523. Prestations............................................. 50 680 € 53. Aménagements décors........................ 10 139 € 54. Meubles et accessoires......................... 33 081 € 55. Animaux........................................................ 7 100 € 56. Moyens de transports jouants............ 6 800 € 57. Effets spéciaux........................................... 7 300 € 58. Costumes.................................................. 46 400 € 59. Postiches et maquillage..................... 32 000 €
Aides publiques Aides remboursables Région Ile-De-France............................... 330 000 € PART FRANÇAISE (97,43%)................... 6 644 058 €
Apport 1er coproducteur étranger Scope Pictures ................................................ 14 579 € Aide nationale Scope Pictures - Tax Shelter Brut ......... 160 848 € 6. Transports, défraiements, régie.... 482 896 € 61. Déplacements avant tournage......... 72 570 € 62. Transports et frais de séjour tournage........................ 155 265 € 63. à 67. Défraiements, déplacements après tournage, droits de douanes ......................................... 175 351 € 68. à 69. Frais de bureau, régie et divers................................................... 79 710 €
9. Assurances et divers ........................261 102 € 91.Assurances.................................................. 49 263 € 93.Frais d’actes et de contentieux.......... 58 487 € 94.Frais financiers........................................ 153 352 €
TOTAL 1ER COPRODUCTEUR (2,57%)......... 175 427 € TOTAL GÉNÉRAL...................................... 6 819 485 €
TOTAL PARTIEL......................................... 6 491 552 €
Frais généraux ............................................. 312 000 € Imprévus............................................................. 15 933 € TOTAL HORS TVA...................................... 6 819 485 €
7. Moyens techniques........................ 293 346 € 71. Matériels prises de vues “cinéma”..... 69 710 € 72. Matériels prises de vues “vidéo”....... 14 250 € 73. Machineries.............................................. 62 860 € 74. Eclairage..................................................... 123 216 € 75. Son................................................................. 22 710 € 79. Autres prestations....................................... 600 €
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur(s) France Apport propre - Numéraire Les Films du Kiosque (dont crédit d’impôt).............................. 1 030 186 € Sofica garantie par le producteur SG Image 2018............................................... 99 900 € LBPI 13............................................................ 200 000 € Cinémage 14................................................... 75 000 € Cinécap 3...................................................... 200 000 €
8. Pellicules, laboratoires................. 468 900 € 811. Montage image..................................... 58 000 € 81. Montage et sonorisation 812. Montage son........................................... 29 550 € 813. Projections............................................... 10 400 € 814. Prestations son............................................ 700 € 815. Prestations post-synchro.................... 8 250 € 816. Auditorium.............................................. 63 100 € 817. Postproduction making of................... 1 500 € 83. Laboratoire numérique...................... 93 000 € 84. Effets visuels numériques............... 135 000 € 85. Génériques et films annonces......... 34 000 € 87. Sous-titrage et audiodescription....... 3 000 € 89. Conservations......................................... 32 400 €
Autres coproducteurs France Numéraire Studiocanal ................................................ 500 000 € Fonds de soutien...................................... 200 000 € Coproduction télévision Numéraire France 2 Cinéma ....................................... 500 000 €
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Parole d’expert
Cellule d’écoute pour les victimes et témoins de violences sexuelles dans la culture : Aïssa Maïga se confie à Audiens
H
leur d’exemplarité. J’ai moi-même eu connaissance de telles pratiques subies par des actrices ou techniciennes seulement après la fin d’un tournage alors que nous étions ensemble ! Et quasi systématiquement, elles m’ont demandé de garder le secret. Il est extrêmement difficile pour une victime d’oser prendre le risque d’interrompre un tournage.
Cette année, Aïssa Maïga passe derrière la caméra en tant que coréalisatrice, avec Isabelle Siméoni de Regard noir, une enquête sur les femmes noires au cinéma au Brésil, aux Etats-Unis et en France. Elle présentee également son documentaire Marcher sur l’eau dans la sélection officielle “Le cinéma pour le climat”. Vous êtes engagée sur la diversité et sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma. Pourquoi est-ce important que le secteur culturel se mobilise avec une cellule d’écoute psychologique et juridique dédiée ?
Trop souvent dans le monde du cinéma, on a invoqué de soi-disant rapports de séduction inhérents au processus de création pour justifier des violences sexuelles et sexistes. On a ainsi installé un seuil de tolérance élevé et une forme d’omerta face à des conduites inacceptables. Le cinéma est, de plus, un milieu où beaucoup de professionnelles sont en situation de précarité, ce qui renforce des rapports de domination exacerbés par la peur de perdre son travail et sa réputation en dénonçant des comportements déviants. L’affaire Weinstein et #MeToo ont été le point de départ de la prise de conscience de ce que vivent les actrices et les techniciennes. En quoi l’écoute et cette libération de la parole sont-elles essentielles ?
Il faut pouvoir mettre des mots sur ce qu’on a vécu, sans craindre d’être jugée par celui ou celle qui vous écoute, pour être ensuite en mesure de solliciter de l’aide et sortir de l’emprise ou du traumatisme. Victimes et témoins se s o n t s o u ve n t retrouvées dans un no man’s land juridique, avec un sentiment de honte. Il existe également un fort sentiment d’isolement chez les victimes. Le fait d’entendre d’autres témoig n a ge s a v a -
La création par le CNC d’une garantie “interruption de tournage” liée à des violences sexistes est une grande avancée.
Oui, et le numéro d’appel spécifique pour le secteur culturel est également fondamental, car l’organisation du travail y est particulière. Grâce à la concertation des partenaires sociaux, la Fesac, Audiens et du ministère de la Culture, des psychologues et juristes formés à nos métiers si spécifiques répondent aux témoins et aux victimes. Etes-vous optimiste sur l’évolution des mentalités ?
J’ai l’intime conviction que collectivement, on est capable de faire bouger les lignes et je sens, contrairement à tout ce qu’on pouvait nous dire concernant les soi-disant rivalités féminines, une réelle sororité et énergie collective vers le changement. Ce sont des dynamiques où de plus en plus d’hommes vont également trouver leur place. Le fait que la jeune génération soit biberonnée au respect et à l’égalité de genre me donne aussi beaucoup d’espoir. Propos recueillis par Caroline Rogard, directrice de communication du groupe Audiens Retrouvez la suite de l’entretien sur www.violences-sexuelles-culture.org/fr/blog
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Plan de financement
La Fracture
DEVIS INITIAL 1. Droits artistiques............................ 214 200 € 11. Sujet................................................................ 81 000 € 12. Adaptation dialogues............................. 11 000 € 13. Droit d’auteur du réalisateur............. 50 000 € 14. Droits musicaux..................................... 40 000 € 15. Droits divers (documents archives)................................ 25 000 € 16. Traductions et dactylographie............ 2 500 € 17. Frais sur manuscrits.................................. 2 500 € 19. Agents littéraires et conseils................. 2 200 € 2. Personnel....................................... 1 080 173 € 21. Producteurs............................................. 50 000 € 22. Réalisateur technicien........................ 50 000 € 231. Direction administration.................... 115 254 € 232. Régie........................................................... 87 815 € 233. Mise en scène techniciens................. 119 139 € 234. Conseillers spécialisés....................... 43 475 € 235. Prises de vues........................................ 88 828 € Machinerie-Electricité................................. 77 345 € 236. Son.............................................................. 37 972 € 237. Costumes.................................................. 55 272 € 238. Maquillage............................................... 36 931 € 24.Equipe décoration................................ 129 698 € 25.Montage et finition................................. 56 523 € 27.Main-d’œuvre décors.............................. 72 814 € 28. Divers (prestation personnel tournage et décor, etc) ................................ 18 283 € 3. Interprétation................................ 432 795 € 31. Rôles principaux.................................. 234 000 € 32. Rôles secondaires.................................. 47 306 € 33. à 35. Petits rôles, doublures, figuration............................................................ 117 157 €
8. Pellicules, laboratoires................. 203 700 € 811. Montage image...................................... 14 200 € 812. Montage son........................................... 41 000 € 813. Projections................................................. 4 500 € 83. Laboratoire numérique..................... 50 000 € 84. Effets visuels numériques................. 52 000 € 85. Génériques et films annonces.......... 15 000 € 86. Eléments de livraison............................ 8 000 € 87. Sous-titrages et audiodescription.... 7 000 € 89. Conservations.......................................... 12 000 €
36. Personnels artistiques après tournage.................................................. 4 014 € 39. Agents artistiques................................... 30 318 € 4. Charges sociales............................ 788 842 € 41. Auteurs........................................................... 6 537 € 42. Comédiens................................................. 112 721 € 44. Réalisateur technicien........................ 24 500 € 45. Equipe technique.................................. 617 253 € Elements de salaires annexes.................... 27 831 € 5. Décors et costumes....................... 438 035 € 521. Locations................................................ 134 909 € 522. Aménagements................................... 52 850 € 54. Aménagements décors..................... 46 500 € 55. Meubles et accessoires...................... 80 000 € 56. Moyens de transports jouants........... 31 550 € 57. Effets spéciaux......................................... 19 500 € 58. Costumes.................................................. 54 700 € 59. Postiches et maquillage....................... 18 026 €
9. Assurances et divers...................... 204 279 € 91. Assurances................................................. 39 260 € 92. Publicité........................................................ 5 000 € 93. Frais d’actes et de contentieux......... 29 100 € 94. Frais financiers....................................... 130 919 € TOTAL PARTIEL.............................. 4 000 475 €
Frais généraux ............................................. 280 033 € Salaire producteur..................................... 200 024 € Imprévus........................................................ 400 048 €
6. Transports,défraiements, régie.... 454 271 € 61. Déplacements avant tournage.......... 50 721 € 62. Transports et frais de séjour tournage............................................................ 113 586 € 63. à 67. Défraiements, déplacements après tournage, droits de douanes ....... 141 733 € 68. à 69. Frais de bureau, régie et divers.................................................. 148 231 €
TOTAL HORS TVA............................ 4 880 580 €
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur(s) France Fonds de soutien en préparation Chaz Productions ( prépa)....................... 54 000 € Fonds de soutien producteur Chaz Productions ( production)............ 103 418 € Crédit d’impôt.............................................. 824 833 € Rémunération du producteur en participation .......................................... 200 024 €
7. Moyens techniques......................... 184 180 € 71. Matériels prises de vues “cinéma”..... 57 120 € 73. Machineries.............................................. 48 060 € 74. Eclairage.................................................... 56 070 € 75. Son................................................................. 18 630 € Pellicules et supports .................................... 4 300 €
Imprévu en participation........................ 400 048 € Frais généraux en participation........... 280 033 € Autres coproducteurs France Numéraire Le Pacte............................................................ 50 000 € Auvergne-Rhône-Alpes ......................... 180 000 € Coproduction télévision Numéraire France 3 Cinéma ........................................ 475 000 € Préventes et minima garantis Télévisions France 3 Cinéma ........................................ 475 000 € Canal+............................................................. 948 964 € Cine+.................................................................. 121 260 € Canal+International........................................ 3 000 € Salle - Vidéo Le Pacte ........................................................ 400 000 € Etranger Kinology ........................................................ 100 000 € SOFICA Garantie(s) Softvicine 8.................................................... 125 000 € Cinemage 15 ................................................... 75 000 € Cineaxe 2......................................................... 50 000 € Aides publiques Autre(s) Aide a la creation de la musique originales CNC .................. 15 000 € PART FRANÇAISE (100%)............. 4 880 580 €
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Plan de financement
Petite nature
DEVIS INITIAL 1. Droits artistiques.................... 148 250 11. Sujet................................................ 50 000 12. Adaptation dialogues................... 2 500 13. Droit d’auteur du réalisateur.... 35 000 14. Droits musicaux.......................... 40 000 15. Droits divers (documents archives)....................... 4 000 16. Traductions et dactylographie... 3 000 17. Frais sur manuscrits....................... 2 000 18. Frais préliminaires et frais de reprise d’un projet existant ........ 3 000 19. Agents littéraires et conseils....... 8 750
€ € € € € € € € € €
2. Personnel............................... 581 848 21. Producteurs.................................. 117 775 22. Réalisateur technicien.............. 35 000 231. Direction administration......... 58 208 232. Régie.............................................. 51 371 233. Mise en scène techniciens....... 94 215 234. Conseillers spécialisés............ 24 708 235. Prises de vues............................. 51 507 236. Machinerie, électricité............. 34 590 237. Son................................................ 25 279 238. Costumes.................................... 24 416 239. Maquillage.................................... 19 013 24. Equipe décoration...................... 82 709 25. Montage et finition...................... 65 091 27. Main-d’œuvre décors................... 3 002 28. Divers (prestation personnel tournage et décor, etc.) .................... 9 240 29. Agents artistisques personnel technique .......................... 3 500
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3. Interprétation......................... 192 059 31. Rôles principaux.......................... 78 909 32. Rôles secondaires....................... 25 704 33. à 35. Petits rôles, doublures, figuration........................ 77 388 36. Personnels artistique après tournage..................................... 3 000
€ € €
€ €
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39. Agents artistiques........................ 7 058 7. Moyens techniques..................... 180 490 71. Matériels prises de vues “cinéma”............................... 74 800 72. Matériels additionnels à la prise de vues................................. 3 600 73. Machineries.................................. 27 770 74. Eclairage...................................... 50 900 75. Son................................................... 18 370 76. Pellicules et supports................... 5 050
€ €
72. Matériels additionnels à la prise de vues................................. 3 600 73. Machineries.................................. 27 770 74. Eclairage...................................... 50 900 75. Son................................................... 18 370 76. Pellicules et supports................... 5 050
€ € € € € €
4. Charges sociales................... 443 577 41. Auteurs.............................................. 3 953 44. Techniciens.................................. 16 800 45. Equipe technique ....................... 331 147 46. Artistes............................................. 71 811 47. Elements de salaires annexes ........................... 19 866
€ € € € €
5. Décors et costumes................ 126 355 511. Essais ............................................... 1 500 521. Locations..................................... 45 875 523. Prestations................................ 20 030 55. Meubles et accessoires.............. 34 650 56. Moyens de transports jouants... 6 400 57. Effets spéciaux............................... 2 800 58. Costumes....................................... 11 300 59. Coiffure et maquillage................. 3 800
€ € € € € € € € €
€
€ € € € €
8. Pellicules, laboratoires......... 130 900 811. Montage image........................... 16 050 81. Montage et sonorisation 812. Montage son................................ 11 200 813. Projections.................................... 3 750 814. Prestations son............................... 850 815. Prestations post-synchro.......... 3 600 816. Auditorium.................................. 35 150 83. Laboratoire numérique............ 26 000 84. Effets visuels numériques......... 4 000 85. Génériques et films annonces.............................. 12 000 86. Eléments de livraison................ 10 000 87. Sous-titrages et audiodescription............................ 8 300
€ €
Assurances et divers.................. 150 575 Assurances.......................................... 21 800 Frais juridiques.................................... 11 000 Frais financiers................................... 117 775
€ € € €
€ € € € € € € € € €
TOTAL PARTIEL............................... 2 473 283 €
6. Transports,défraiements, régie........................................... 519 229 61. Déplacements avant tournage.................................. 97 363 62. Transports et frais de tournage......................................... 117 413 63. à 67. Défraiements, droits de douanes ........................... 275 473 68. à 69. Frais divers........................ 28 980
€
Frais généraux ................................. 164 886 € Imprévus............................................. 235 551 €
€
TOTAL HORS TVA............................. 2 991 495 €
€
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur(s) France Apport propre – Numéraire Avenue B Productions ................... 600 313 Fonds de soutien en préparation Avenue B Productions .................... 49 500 Rémunération du producteur en participation Avenue B Production ....................... 117 775 Frais généraux en participation Avenue B Production ..................... 164 886
€ €
€ €
Coproduction télévision Numéraire France 3 Cinéma ............................ 225 000 € Préventes et minima garantis Télévisions Canal+................................................ 475 081 Ciné+.................................................... 80 840 France 3 dont catch up................. 225 000 VàD Ad Vitam .......................................... 120 000
€ € € €
Aides sélectives Avances sur recettes.................... 470 000 € Autres Aide à la musique.............................. 15 000 € Aide SME............................................... 3 500 € SOFICA Non garanties Cinécap............................................. 120 000 € Cinéventure..................................... 100 000 € Aides publiques
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Aides non remboursables Région Grand Est........................... 200 000 € Angoa.................................................. 24 600 €
7. Moyens techniques 180 490 € 71. Matériels prises de vues “cinéma”............................... 74 800 €
PART FRANÇAISE (100%).............. 2 991 495 €
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Plan de financement
Titane DEVIS INITIAL 1. Droits artistiques............................. 378 387 € 11. Sujet.............................................................. 90 000 € 12. Adaptation dialogues............................ 39 225 € 13. Droit d’auteur du réalisateur.............. 75 000 € 14. Droits musicaux................................... 100 000 € 15. Droits divers (documents archives)..... 25 500 € 16. Traductions et dactylographie............. 5 925 € 17. Frais sur manuscrits.................................... 2 251 € 18. Frais préliminaires .................................... 22 391 € 19. Agents littéraires et conseils................ 18 095 € 2. Personnel...................................... 1 704 358 € 22. Réalisateur technicien......................... 75 000 € 23. Equipe préparation et tournage 231. Direction administration................. 206 833 € 232. Régie.......................................................... 137 851 € 233. Mise en scène techniciens................ 195 212 € 234. Conseillers spécialisés...................... 122 678 € 235. Prises de vues...................................... 148 073 € 236. Machinerie............................................. 167 632 € 236. Son............................................................. 53 204 € 237. Costumes................................................. 56 668 € 238. Maquillage................................................. 87 811 € 239. Ameublement 24. Equipe décoration............................... 193 060 € 25. Montage et finition................................. 141 139 € 26. Personne affectée aux effets visuels .1 050 € 27. Main-d’œuvre décors............................ 77 369 € 28. Divers .......................................................... 24 888 € 29.Agents artistisques ................................. 15 890 € 3. Interprétation................................. 470 229 € 31. Rôles principaux.................................. 266 400 € 33. à 35. Petits rôles..................................... 169 879 € 36.Personnels artistiques............................. 3 000 € 39. Agents artistiques................................. 30 950 € 4. Charges sociales......................... 1 060 504 € 41. Auteurs........................................................... 5 288 € 42. Comédiens.............................................. 175 603 € 43. Réalisateur technicien........................... 41 250 € 44. Equipe technique ............................... 838 363 € 5. Décors et costumes........................ 838 733 € 512. Plateaux et annexes............................. 28 753 € 521. Locations.............................................. 265 000 € 523. Prestations............................................... 51 500 € 54. Aménagements décors..................... 84 850 € 55. Meubles et accessoires......................... 51 850 € 56. Moyens de transports jouants......... 114 750 € 57. Effets spéciaux........................................ 45 200 € 58. Costumes................................................... 36 250 € 59. Maquillages et coiffures.................... 160 580 € 6. Transports,défraiements, régie... 695 795 € 61.T ransports et frais de séjour préparation..................................................... 106 387 € 62. Transports et frais de séjour tournage.......................................................... 210 982 € 63. à 67. Défraiements, déplacements après tournage, droits de douanes ........................................ 264 717 € 68. à 69. Frais de bureau, régie et divers................................................. 113 709 €
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL
7. Moyens techniques........................ 194 448 € 71.Matériels prises de vues “cinéma”.... 68 378 € 72.Matériels prises de vues “vidéo”......... 5 000 € 73. Machineries............................................... 43 670 € 74. Eclairage.................................................... 54 960 € 75. Son................................................................ 18 040 € 76. Pellicules et supports ............................ 4 400 €
Producteur(s) France Apport propre - Numéraire Kazak Productions................................. 1 005 000 € Fonds de soutien préparation Kazak Productions........................................ 82 583 € Fonds de soutien en préparation bonifié CNC...................................................................... 42 292 € Fonds de soutien producteur Kazak Productions...................................... 199 768 € FDS bonifié CNC..................................................................... 76 000 € Rémunération du producteur en participation Kazak Productions......................................... 53 327 € Frais généraux en participation Kazak Productions.................................... 220 000 € Sofica garantie par le producteur Cinémage...................................................... 100 000 € Sofica garantie par le producteur Cofinova........................................................ 100 000 €
8. Pellicules, laboratoires.................. 457 530 € 811. Montage image....................................... 21 860 € 812. Montage son............................................ 12 300 € 813. Projections................................................. 3 650 € 814. Prestations son......................................... 1 000 € 815. Prestations post-synchro.................... 3 600 € 816. Auditorium.............................................. 44 120 € 83. Laboratoire numérique...................... 53 000 € 84. Effets visuels numériques............... 258 500 € 85. Génériques et films annonces........ 20 000 € 86. Eléments de livraison.......................... 20 500 € 87. Sous -itrages et audiodescription... 10 000 € 89. Conservation............................................. 9 000 €
Coproduction télévision
9. Assurances et divers....................... 189 706 € 91. Assurances................................................ 86 606 € 92. Publicité.................................................... 46 000 € 93. Frais d’actes et de contentieux.......... 57 100 €
Numéraire Arte France Cinéma.................................. 350 000 € Préventes et minima garantis Télévisions Canal+ dont catch up................................. 944 163 € Canal+ International....................................... 3 000 € Canal+ sortie Suisse......................................... 2 925 € Ciné+ 2e fenêtre dont catch up............... 181 890 € Arte France Cinéma................................... 150 000 € Salle Diaphana....................................................... 380 000 € Vidéo Diaphana.......................................................... 70 000 € Etranger Wild Bunch (monde).............................. 1 078 670 €
TOTAL PARTIEL.......................................... 1 441 853 €
Frais généraux ............................................... 419 237 € Salaire producteur...................................... 299 454 € Imprévus......................................................... 369 307 € Frais financiers.............................................. 353 855 € TOTAL HORS TVA..................................... 7 430 948 €
CNC....................................................................... 11 000 € Eurimages..................................................... 280 000 € Créations visuelles et sonores (CVS) CNC.................................................................. 100 000 € Autres Fondation Gan.............................................. 50 000 € MEDIA............................................................... 50 000 € Aides publiques Aides remboursables Région Ile-de-France............................... 330 000 € Aides non remboursables Région Sud PACA..................................... 200 000 € PART FRANÇAISE (89,89%)................... 6 679 618 €
Producteurs étrangers Apport 1er coproducteur étranger Frakas Productions....................................... 10 000 € Part en coproduction VOO..................................................................... 36 364 € BRUTELE.............................................................. 8 243 € Préventes BRUTELE (TV)...................................................... 434 € VOO (Pay TV)..................................................... 2 893 € VOO (VOD)........................................................ 2 066 € Aides nationales Fédération Wallonie Bruxelles............. 100 000 € Eurimages (part belge)........................... 170 000 € Chaîne de TV RTBF (en cours)............................................ 50 000 € Minimum garanti Wild Bunch (MG Belge).............................. 121 330 € Autre(s) Tax Shelter.................................................... 250 000 € TOTAL 1ER COPRODUCTEUR (10,11%)......... 751 330 € TOTAL GÉNÉRAL..................................... 7 430 948 €
Aides sélectives Avances sur recettes CNC.................................................................. 620 000 € Aide au développement Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
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Plan de financement
Tout s’est bien passé
DEVIS INITIAL 1. Droits artistiques............................ 612 500 € 11. Sujet............................................................... 75 000 € 12. Adaptation dialogues........................ 302 500 € 13. Droit d’auteur du réalisateur........... 100 000 € 14. Droits musicaux..................................... 50 000 € 15. Droits divers (documents archives)................................... 7 000 € 16. Traductions et dactylographie........... 9 000 € 17. Frais sur manuscrits................................. 9 000 € 16. Frais préliminaires et frais de reprise d’un projet existant ................... 5 000 € 19. Agents littéraires et conseils.............. 55 000 € 2. Personnel...................................... 1 492 848 € 21. Producteurs............................................. 263 325 € 22. Réalisateur technicien...................... 100 000 € 231. Direction administration................. 109 092 € 232. Régie....................................................... 105 000 € 233. Mise en scène techniciens............... 116 945 € 234. Conseillers spécialisés......................... 3 500 € 235. Prises de vues........................................ 119 293 € 235. Machinerie-Electricité....................... 106 471 € 236. Son............................................................ 34 042 € 237. Costumes................................................. 64 285 € 238. Maquillage.............................................. 72 623 € 24. Equipe décoration................................ 210 337 € 25. Montage et finition............................... 135 728 € 27. Main-d’oeuvre décors.......................... 24 000 € 28. Divers (prestation personnel tournage et décor, etc.) ............................. 23 000 € 29. Agents artistisques personnel technique ...................................... 5 207 € 3. Interprétation.................................. 821 429 € 31. Rôles principaux................................... 652 520 €
33. à 35. Petits rôles, doublures, figuration............................................................ 94 717 € 36. Personnels artistiques après tournage................................................. 3 000 € 39. Agents artistiques..................................... 71 192 €
75. Son.................................................................. 16 130 € 76. Montage pellicules et supports ......... 8 500 € 8. Pellicules - Laboratoires................. 281 232 € 811. Montage image......................................... 1 000 € 812. Montage son........................................... 10 000 € 813. Projections................................................. 13 130 € 814. Prestations son......................................... 8 100 € 815. Prestations post-synchro.................. 14 800 € 816. Auditorium.............................................. 37 025 € 83. Laboratoire numérique...................... 67 060 € 84. Effets visuels numériques.................. 25 525 € 85. Génériques et films annonces......... 33 000 € 86. Eléments de livraison........................... 53 692 € 87. Sous-titrages et audiodescription.. 17 900 €
4. Charges sociales............................ 955 200 € 41. Auteurs......................................................... 17 263 € 42. Artistes...................................................... 186 649 € 44. Réalisateur technicien........................ 55 000 € 45. Equipe technique................................ 670 398 € 46. Eléments de salaires annexes........... 25 890 € 5. Décors et costumes....................... 703 469 € 512. Plateaux et annexes.................................. 800 € 54. Aménagements décors..................... 50 200 € 55. Meubles et accessoires..................... 100 650 € 56. Moyens de transports jouants......... 39 000 € 57. Effets spéciaux........................................... 5 000 € 58. Costumes.................................................. 35 000 € 59. Maquillage et coiffure.......................... 28 000 €
9. Assurances et divers...................... 330 061 € 91. Assurances................................................ 50 630 € 92. Publicité........................................................ 7 000 € 93. Frais juridique............................................. 7 000 € 94. Frais financiers...................................... 265 431 €
6. Transports,défraiements, régie... 386 580 € 61. Déplacements avant tournage........... 5 000 € 62. Transports et frais de séjour tournage...................................... 146 750 € 63. à 67. Repas, défraiements, déplacements après tournage, droits de douanes ........................................ 112 390 € 68. à 69. Frais de bureau, régie et divers................................................ 122 440 €
TOTAL PARTIEL......................................... 5 795 249 €
Numéraire France 2 Cinéma ....................................... 500 000 € Préventes et minima garantis Télévisions Canal+ Catch up, Suisse et inter inclus............ 1 307 010 € Ciné+ (catch up inclus)............................ 250 000 € France 2......................................................... 500 000 € Salle, vidéo, VàD, VàDA Diaphana...................................................... 800 000 € SOFICA Sofica garantie(s) Manon 10 (Playtime ) ................................ 144 000 € Sofica non garantie(s) La Banque Postale Image 14................. 250 000 € SG Image 2019............................................. 150 000 € Palatine Étoile 18.......................................... 160 000 € Indefilms 9................................................... 200 000 € Cofinova 17.................................................... 190 000 € Aides publique
Frais généraux ............................................. 368 654 € Imprévus......................................................... 526 649 €
Aides non remboursables Région Ile-De-France.............................. 320 000 €
TOTAL HORS TVA..................................... 6 690 552 €
PART FRANÇAISE (98,52 %).................... 6 591 552 €
PLAN DE FINANCEMENT INITIAL Producteur France
7. Moyens techniques.......................... 211 930 € 71. Matériels prises de vues “cinéma”..... 71 500 € 72. Matériels additionnels à la prise de vue................................................ 3 000 € 73. Machinerie................................................. 53 850 € 74. Eclairage..................................................... 58 950 €
Coproduction télévision
Apport propre – Numéraire Mandarin Production............................... 1 714 542 € Autres coproducteurs France
Producteurs étrangers Apport 1er coproducteur étranger Scope................................................................ 99 000 € PART ÉTRANGÈRE ( 1,48 %)........................ 99 000 € TOTAL GÉNÉRAL..................................... 6 690 552 €
Numéraire Playtime ......................................................... 106 000 €
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chever leurs projets, mais aussi pour parvenir à se repérer dans un secteur professionnel et un environnement institutionnel parfois complexes. Au sein de la future Maison francilienne des scénaristes que nous allons créer, en lien avec des partenaires et notamment le CNC, ces jeunes auteurs trouveront un soutien personnalisé et les ressources nécessaires à leur insertion professionnelle, comme l’organisation de séances de pitch, de rencontres avec des auteurs plus expérimentés et la possibilité de recevoir des conseils tant artistiques que juridiques.
La présidente réélue de la région Ile-de-France revient sur les actions pour aider le secteur pendant la pandémie, évoque les films soutenus présents à Cannes, et annonce les axes de sa politique en faveur du cinéma et de l’audiovisuel pour son nouveau mandat.
Quel a été le niveau des aides exceptionnelles déployées pour soutenir le secteur du cinéma pendant la pandémie ?
Notre plan de relance pour la culture en Ile-de-France s’élève à 38 M€, dont un fonds d’urgence grâce auquel nous avons maintenu le versement des subventions régionales à 100 %, y compris lorsque les projets n’ont pas, ou pas totalement, pu être réalisés, comme les festivals. Nous avons attribué 2,5 M€ au titre des aides exceptionnelles Covid-19 pour les commerces et lieux culturels que sont les librairies, les disquaires, les galeries d’art et les cinémas, en complément des aides économiques régionales auxquelles ils étaient également éligibles. A ce jour, nous en avons aidé 350, dont 135 cinémas indépendants sur tout le territoire francilien : d’une part, une aide forfaitaire de 5 000 € qui a permis de compenser une partie des pertes d’exploitation au plus dur de la crise sanitaire, d’autre part, une aide d’un montant maximal de 35 000 € pour financer les aménagements, les travaux et les équipements de protection permettant un retour en salle des publics dans les conditions de sécurité sanitaire optimales. Ces aides exceptionnelles, créées dès 2020, ont été reconduites pour 2021 et de nombreux exploitants ont pu en bénéficier. Vous aviez demandé au ministre du Budget de revoir une disposition du code général des collectivités territoriales qui plafonne les aides à 30 % du chiffre d’affaires des cinémas. Avez-vous été entendue ?
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, a accédé à ma demande. Le taux maximal du montant de subvention pouvant être accordé par la région Ile-de-France aux salles de cinéma sera porté de 30 % à 60 %, après examen du Conseil d’État. Toutes les demandes de subvention éligibles présentées pourront alors bénéficier de cette majoration jusqu’au 1er janvier 2023. J’ai également été entendue concernant ma demande de prolongation du crédit d’impôt pour les productions cinématographiques et audiovisuelles internationales jusqu’à la fin de l’année 2024. C’est primordial, d’autant plus aujourd’hui, à l’heure où nous devons être aux côtés des professionnels du secteur, les aider à panser les plaies et les accompagner dans la reprise. Quel est le bilan des soutiens 2020 pour le cinéma et l’audiovisuel ?
Cette année, nous avons un budget sans précédent dédié au cinéma et à l’audiovisuel : 22 M€. Nous avons attri-
Combien de films aidés figurent dans les sélections cannoises ?
Valérie Pécresse « Un très bon cru cannois pour l’Ile-de-France » bué 57 aides à la production de longs métrages au titre du fonds de soutien au cinéma et de son volet international, ainsi que 60 aides pour des projets audiovisuels, et 45 œuvres cinématographiques ou audiovisuelles ont également bénéficié de notre aide à l’après-réalisation, qui est précieuse notamment pour la jeune création puisque nombre de jeunes cinéastes ont pu finaliser leur premier court ou long métrage grâce à elle et le voir distribuer en salle. De plus, 47 % des films soutenus par la région ont été réalisés par des femmes. Cela représente 27 œuvres de réalisatrices – parfois aussi scénaristes – parmi lesquelles Céline Sciamma (que nous avions précédemment soutenue pour Portrait de la jeune fille en feu, distingué à Cannes en 2019) pour Petite maman, Audrey Estrougo pour Suprêmes, ou Alice Winocour pour Paris Memories. Au cours de mon pre-
mier mandat qui vient de s’achever, nous avons aidé plus de 700 projets cinématographiques et audiovisuels, dont plus de 500 longs et courts métrages de fiction, séries et documentaires, au seul titre du fonds de soutien. Plus de 1 100 projets ont été candidats à nos dispositifs de soutien en 2020, en hausse de 50 % par rapport à 2019. Preuves de la vitalité et de la créativité du secteur, de l’attractivité du territoire francilien et de la force des dispositifs de soutien de la région Ilede-France ! Qu’en est-il des aides aux auteurs ?
Plus de la moitié des 40 bénéficiaires de notre aide à l’écriture de scénario en 2020 sont des auteurs débutants ! Audelà d’un soutien financier, les auteurs, particulièrement les débutants, ont besoin d’un accompagnement spécifique et soutenu, non seulement pour para-
2021 est un très bon cru cannois pour la région Ile-de-France avec 20 films soutenus sélectionnés. Sur les sept films français en Compétition cette année à Cannes, quatre ont bénéficié du soutien de la région, et cela nous rend évidemment très fiers : France, de Bruno Dumont, Titane, de Julia Ducournau, Tout s’est bien passé, de François Ozon, et Un héros, d’Asghar Farhadi, bénéficiaire du nouveau volet international du fonds de soutien que nous avons adopté en mars 2020. Cette aide, que nous attribuons aux coproducteurs français ou européens minoritaires, a pour ambition de dynamiser la filière cinématographique francilienne et de contribuer à l’attractivité de l’Ile-deFrance, en relocalisant davantage de productions internationales. De plus, dix films aidés figurent en Sélection officielle hors compétition, et six autres dans des sections parallèles. Ces vingt films illustrent la grande richesse et l’éclectisme de l’ensemble des œuvres soutenues par la région. Quels seront les nouveaux axes de votre politique de soutien en faveur du cinéma et de l’audiovisuel ?
Au cours du mandat qui s’ouvre, nous allons instaurer une aide régionale à la création de contenus numériques, en particulier de podcasts, dont l’offre connaît une croissance exponentielle en France, portée par des studios créatifs indépendants. Nous créerons également deux nouveaux bonus qui concerneront aussi bien les longs et courts métrages de fiction et d’animation, que les documentaires, les séries TV ou le jeu vidéo, afin de favoriser la création de musiques originales pour l’image, d’inciter producteurs et réalisateurs à passer des commandes aux compositeurs franciliens, d’offrir de nouvelles opportunités professionnelles à des artistes et de dynamiser un écosystème artistique et économique dans la région : un bonus pour la création en Ile-de-France de musique originale pour l’image, et un autre bonus pour l’enregistrement sur le territoire francilien de musique originale pour l’image. Ce sera une première pour une région française. Propos recueillis par R. C.
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La Région Sud a depuis de nombreuses années soutenu le secteur du cinéma et de l’audiovisuel. Cette mobilisation s’est particulièrement manifestée lors de la pandémie. Fonds de soutien, financement, mesures sociales et fiscales n’ont pas manqué. Le président réélu de la Région, Renaud Muselier, fait le point sur sa politique et ses ambitions pour ce secteur.
Par ailleurs, j’ai souhaité faire de ce dialogue constant avec l’ensemble des parties prenantes l’un des fondements de notre politique culturelle. Aussi, quand il s’est agi de mettre en place des mesures d’urgence pour affronter la situation sanitaire, nous étions prêts pour répondre efficacement aux besoins concrets du secteur. Je pense notamment à notre Fonds d’urgence pour les auteursréalisateurs, pour les producteurs et pour les salles de cinéma, qui étaient alors à l’arrêt complet. Sur l’intégralité de cette période, la filière du cinéma et de l’audiovisuel a pu compter sur plus de 11,16 millions d’euros, dont 1,1 million d’euros pour le seul Fonds d’urgence. Après avoir traversé cette tempête, il apparaît que notre stratégie est reconnue par les professionnels du secteur. Sociétés de production, studios d’animation ou d’effets spéciaux, réalisateurs et réalisatrices, scénaristes continuent de s’installer actuellement en région Sud. Ils nous témoignent leur confiance et savent pouvoir y trouver des techniciens compétents, des industries techniques, des prestataires disponibles et une certaine qualité de vie.
Vous venez d’être réélu à la tête de la Région Sud pour un mandat de six ans. Dans les grandes lignes, quelle est votre ambition pour votre région ?
Les 20 et 27 juin derniers, les urnes ont rendu leur verdict. Nous avons aujourd’hui, en charge et en responsabilité pour plus de six ans, la vie et le destin d’une des plus belles régions du monde, dotée d’une situation géographique exceptionnelle et d’une population qui l’est tout autant : la Provence, les Alpes, la Côte d’Azur et leurs cinq millions d’habitants. Notre responsabilité est immense et je mesure la tâche qui nous attend. Dès aujourd’hui, nous déployons notre action autour de trois axes majeurs : témoin d’un retour à la vie que nous attendons tous, notre région sera sans masque, prospère et apaisée. Alors que débute ce second mandat, je souhaite réaffirmer mes engagements. Avec les élus qui composent ma majorité, nous continuerons d’accompagner le retour à la vie. Cela a déjà commencé et comme p ro m i s , n o u s m et t ro n s to u t e n œuvre pour faire de 2021 une année résolument culturelle. Vous êtes une des régions qui s’est le plus mobilisée pour soutenir le secteur du cinéma et de l’audiovisuel, notamment en débloquant d’importants fonds de soutien. Pouvez-vous nous faire un premier bilan de vos actions et de l’accueil des entreprises du secteur (production et postproduction, studios, distribution, salles de cinéma, écoles…) ?
Dès le début de notre premier mandat, nous nourrissions de fortes ambitions pour le cinéma et l’audiovisuel. Cela s’est concrètement traduit par une première augmentation en 2017 de 50 % du Fonds de soutien à la création et à la production, qui a atteint 6 millions d’euros contre 4 millions d’euros. En 2020, nous avons poursuivi notre effort en assurant une hausse de 30 % et nous souhaitons maintenir cette dynamique en 2021. Afin d’aller plus loin, depuis 2019, en étroite collaboration avec la filière régionale, nous avons préparé un plan stratégique pour le cinéma et l’audiovisuel. Dès 2020, il était pleinement opérationnel.
En 2020, vous avez mis en place un plan stratégique triennal ambitieux en faveur du cinéma et de l’audiovisuel. Compte tenu de la pandémie, où en êtes-vous de l’exécution de ce plan ?
Renaud Muselier « 2021, une année résolument culturelle »
Avec plus de 5 000 jours de tournages par an, près de 50 producteurs délégués, des industries techniques fortement représentées et près de 2 000 techniciens sans oublier les auteurs et les comédiens, notre région s’est affirmée comme une terre de production. Notre ambition est que de plus en plus de films et de séries soient entièrement créés sur le territoire régional, depuis l’écriture du scénario jusqu’à la post production. Forts de ce constat, nous avons développé notre plan stratégique 20202022 pour le cinéma et l’audiovisuel pour répondre à un seul objectif : faire de Provence-Alpes-Côte d’Azur une terre de création, de production et de décision. Aujourd’hui, plus de 80 % des actions sont réalisées ou en cours. Dès que la situation sanitaire l’a permis, nous avons renforcé notre présence sur les salons internationaux. Je pense au récent Salon d’Annecy qui a permis la création autour de nos équipes de l’association professionnelle régionale SudAnim. Elle réunit plus de 23 structures régionales, des producteurs, des studios, des écoles, des talents et des distributeurs, tous spécialisés dans l’animation en région. Vous êtes déjà la région du cinéma et de l’audiovisuel ; sur quels
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éléments travaillez-vous pour être encore plus attractifs (structures, équipements, aides, crédit d’impôt…) ?
A l’heure où l’ensemble des studios d’Europe sont pleins pour plusieurs mois, des équipements de pointe existent sur notre territoire et nous nous employons à le faire savoir. Aujourd’hui, nous sommes pleinement capables d’accueillir les projets de films ou de séries qui, à l’image de la série internationale Ser pent Queen, nécessitent de fortes capacités de stockage, de plateaux, de construction de décors. Il est pour nous primordial de renforcer et de développer l’attractivité de notre territoire. Cela passe évidemment par une filière structurée, qui repose sur une main d’œuvre qualifiée, des prestataires techniques reconnus, des décors naturels exceptionnel, mais aussi des infrastructures exceptionnelles. C’est pour cela que nous avons soutenu la création de The Next Stage. Ce nouveau plateau à la pointe de la technologie permet aux équipes qui choisissent la région Sud de disposer d’un outil exceptionnel, capable de générer des décors entièrement virtuels. Au-delà de notre filière et de nos atouts géographiques, nous souhaitons tout mettre en œuvre pour que ProvenceAlpes-Côte d’Azur demeure la première région de France en termes de dépenses de tournages des films étrangers. Grâce au crédit d’impôt international, cela représente déjà plus de 19 millions d’euros. Aujourd’hui, nous allons réf léchir à la mise en place d’un fonds d’aide pour les tournages internationaux qui viendrait en complément. Mais plus que tout, l’attractivité de notre territoire passe par l’accueil de talents et d’artistes qui trouvent en région Sud un cadre propice à la création. Afin de leur garantir les meilleures dispositions nous avons prévue de doubler le nombre de résidences d’artiste d’ici la fin de la mandature.
En région Sud, nous avons la production. chance de disposer de très bonnes Quant à l’opération “Immersion écoles de formation préparant à Cinéma”, conçue notamment avec la majorité des métiers du cinéma l’association La Réplique, le groupe et de l’audiovisuel. Aujourd’hui, Newen, l’Ecole régionale d’acteurs des pôles d’excellence se profilent, Cannes/Marseille et les directrices comme le technopôle créatif de la et directeurs de casting de la région, Bastide Rouge à Cannes, la SATIS à elle sera amplifiée pour mieux intéMarseille ou encore en Arles, en Avigrer des jeunes de moins de 30 ans gnon et à Marseille autour des films éloignés des formations artistiques. d’animation. Nous avons invité ces Enfin, en partenariat avec le CNC, établissements sur notre stand au nous proposerons des séquences de Festival de Cannes le 8 juillet, pour sensibilisation et de prévention du évoquer ensemble la question de harcèlement et des violences. l’insertion à la fin de des études. Votre région accueille depuis La formation continue des proplus de 70 ans le premier festival fessionnels, intermittents ou perdu cinéma au monde. Pouvezmanents est pour moi un enjeu privous nous dire comment vous mordial qui est, je le crois, reconnu capitalisez sur cet événement ? par l’ensemble de notre filière. Je Cette édition 2021 a la saveur parpense notamment à l’initiative porticulière qu’ont tée par les Stutous les événedios de la VicAvec plus de 5 000 jours de ments attendus torine, qui vont accueillir des tournages par an, près de après de longs de distancycles de forma50 producteurs délégués et mois ciel et de visiotion de la presprès de 2 000 techniciens, c o n f é r e n c e s . tigieuse école Louis-Lumière. notre région s’est affirmée Nous retrouvons peu à peu la vie D e n ot re c ôté , comme une terre de et nous sommes afin d’accompaproduction. très heureux gner les équipes que le Festival qui souhaitent retrouve son putravailler sur des blic cette année dans le respect des tournages internationaux, nous almesures sanitaires. Mais plus que lons mettre en place des formations tout, elle est une preuve de la qualité à l’anglais et dès 2022, nous ferons de notre territoire et de l’accompavenir des formations liées à l’éco-
gnement que nous avons su mettre en place. Les huit films présentés à Cannes cette année dans les différentes sélections reflètent la diversité de création que nous continuons de soutenir et de promouvoir. En tant que région hôte du Festival de Cannes, nous avons pensé notre stand au Village Riviera comme un point de ralliement pour tous. Dans cet espace partagé avec Film France se dérouleront plus de 14 rencontres professionnelles organisées avec nos partenaires. La relance des salles de cinéma, le travail des scénaristes, les écoles de cinéma, le soutien à la web-création, l’offre des studios en région Sud, la coproduction internationale, l’émergence de nouveaux talents en animation, le court-métrage – tous les sujets y seront abordés. Parmi ces rencontres, nous en organiserons trois entre professionnels et élèves dans le cadre de notre opération “Lycéens et apprentis au cinéma” : plus 150 élèves seront présents cette année. Ces espaces d’échanges sont pour moi la garantie d’une meilleure compréhension des enjeux et des défis que doit relever la filière. Et comme pendant la crise, c’est grâce à ce dialogue que nous serons en mesure de les accompagner efficacement tout en leur garantissant une création libre. Propos recueillis par M. A.
Où en est la réflexion sur la création d’un pôle Cinéma et Audiovisuel dans la région ?
Notre région, berceau mondial du cinéma, se doit d’être un phare culturel. Aussi, toujours dans cet esprit de dialogue constant, nous allons relancer des ateliers avec les professionnels pour créer une Maison régionale du cinéma et de l’audiovisuel. Nous avions d’ores et déjà défini les missions de cette structure dans le plan 2020-2022, il s’agit aujourd’hui d’aller au bout de la démarche. Quelle est votre ambition en matière de formation ? Juillet 2021 / Écran total – Hors-série n° 2
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Les tournages dans les Hauts-de-France
Entretien avec le directeur général de Pictanovo, association qui promeut et appuie la production audiovisuelle et cinématographique dans les Hauts-de-France, région de plus en plus prisée par les producteurs.
Pour faire face à la crise pandémique, un budget d’aide exceptionnel a été mis en place. A quoi était-il destiné ?
Un plan de 1,3 Md€ a été mobilisé par la région Hauts-de-France, qui a été suivi d’un plan de relance. Durant cette période, Pictanovo a bénéficié d’un soutien indéfectible de la part de la Région, de l’Etat et des collectivités territoriales. Grâce au passage au numérique, que nous avions anticipé, et à l’activation, fin 2019, de notre plateforme de dépôt dématérialisée, nous avons pu tenir tous les comités de lecture prévus. A quel niveau les fonds de soutien ont-ils été reconduits en 2021 ?
C’est rigoureusement le même montant qu’en 2020. Inclus dans le contrat Etat-région, il s’articule de la manière suivante : 6,38 M€ pour la région et 2,28 M€ pour le CNC (l’Etat). Sachant que dans le cadre de la politique “1 euro pour 2”, près de 1,8 M€ est abondé, exclusivement, par la région, en plus de ces obligations. L’ensemble de l’enveloppe a été consommée, permettant d’aider plus de 235 projets en écriture, en développement et en production pour l’année 2020. Nous attendons près de 40 M€ de retombées économiques. Quel a été l’impact de l’arrêt des tournages ?
La seule suspension a eu lieu entre le 16 mars et le 2 juin. Des protocoles ont été mis en place avec le concours du ministère du Travail. L’activité a repris normalement avec de nombreux de tournages. Ainsi, de 750 jours de fiction tournée (tous les formats cinéma et audiovisuel confondus) en 2019, on est passé, en 2020, à 649 jours. La série HPI, produite par Septembre Productions et Itinéraire Productions a été tournée chez vous. Comment avezvous accompagné ce tournage ?
Notre implication est double : il s’agit d’un projet déposé au comité, lequel l’a soutenu – financièrement, puisque nous sommes entrés en coproduction –, puis il a été accompagné par le bureau d’accueil des tournages : contacts avec des techniciens régionaux et des prestataires spécialisés, propositions de décors… Ils ont tourné, avec le résultat et le succès que l’on connaît. Le rendez-vous est déjà pris avec les spectateurs de TF1 pour la saison 2. Cela a donné envie à d’autres producteurs de venir tourner dans la région et nous avons reçu beaucoup d’appels. Les audiences spectaculaires pour une fiction de TF1 – les meilleures depuis 2006 – y sont pour quelque chose !
Godefroy Vujicic « Etre au plus près des professionnels » moyen de planter des palmiers californiens dans les Hauts-de-France !
Après HPI, c’est en animation, au Festival d’Annecy, que deux productions de votre région sont distinguées…
Les Hauts-de-France viennent à Cannes avec des films qui impriment une “marque Pictanovo”, ou en tout cas régionale…
Nous nous impliquons de la même façon dans tous les genres, animation comprise : les deux projets ont été proposés au comité de lecture, qui a décidé de les soutenir financièrement, en coproduction. L’animation dans les Hauts-de-France, c’est 23 entreprises et 9 écoles. Et de nouveaux studios s’implantent, comme La Factorie de Philippe Alessandri ou l’école ArtFx.
Cette marque est avant tout le fruit de nombreuses années d’implication dans le cinéma et de l’audiovisuel. Je poursuis ainsi un travail initié de longue date. Depuis 1985, la région a construit un écosystème de la filière Image. Nos techniciens sont reconnus pour leurs compétences ; nos décors surprennent par leur diversité ; notre situation géographique séduit. Les comités de lecture de Pictanovo, totalement indépendants, sont constitués de représentants de toute la profession, qui ont un regard artistique professionnel, décisif au moment de l’analyse et du choix des projets. Nous évoquions HPI, mais on peut également parler de la saison 3 des Petits
A Cannes, vous avez deux films, l’un en compétition officielle, France, l’autre, Tromperie, dans Cannes Premières.
Pictanovo est partenaire de presque tous les films de Bruno Dumont. La seule fois où, pour Twentynine Palms, il est parti tourner ailleurs, c’est parce qu’il n’y a pas
Longs métrages • Chœur de rockers, de Luc Bricault et Ida Techer (Les Films du 24) : avril-mai • Tempête, de Christian Duguay (Nolita Films) : avril-mai • Saint-Omer, d’Alice Diop (Srab Films) : juin-juillet • Les Pires, de Lise Akoka et Romane Gueret (Les Films Velvet) : fin juillet à mi-septembre • Tropiques, d’Edouard Salier (Rezo Productions ): août • La Guerre des Lulus, d’Yann Samuell (Superprod Films) : août à octobre • The Wildflower, de Carolyn Carlson (Flair Productions/Portrait et Cie) : été ou second semestre • La Vie des hommes infâmes, de Gilles Deroo et Marianne Pistone (Shellac Sud : septembre) • Frère et sœur, d’Arnaud Desplechin (Why Not Productions) : octobre • L’Empire, de Bruno Dumont (3B Productions) : septembre-octobre • Le Bal des folles, d’Arnaud des Pallières (Prélude : octobre-novembre Séries TV • VTC, de Julien Bittner (Bridges/Canal+) : printemps • Les Papillons noirs, d’Olivier Abbou (GMT Productions/Arte) : jusqu’à mijuin • Les Petits Meurtres d’Agatha Christie, de Nicolas Picard-Dreyfus (Escazal / France 2) : en cours • Les Combattantes, d’Alexandre Laurent (Quad Drama/TF1) : octobre-novembre
Meurtres d’Agatha Christie. Ils ont changé de décors, d’époque et de studios : un pari artistique largement gagné. Parlez-nous de la formation…
Nous voulons permettre aux jeunes auteurs, comme aux plus confirmés, d’approfondir leurs connaissances. J’ai souhaité que Pictanovo redevienne un organisme de formation continue afin d’être au plus près des besoins des professionnels et d’offrir une grande réactivité. Nous avons travaillé en concertation avec les associations régionales, pour construire, ensemble, une offre pertinente. Prochainement, nous organisons une formation dédiée au métier de storyboarder, en collaboration avec l’association Noranim, qui regroupe les professionnels de l’animation. Quelles sont vos priorités pour Séries Mania, fin août 2021 ?
Accueillir les professionnels sur notre stand à l’occasion Séries Mania Forum et des Dialogues de Lille. Nous organisons un “salon des tournages” le 30 août, afin de mettre en lumière le dispositif “Film Friendly”, un partenaire privilégié avec les villes qui souhaitent accueillir les tournages et productions sur leurs territoires (Dunkerque a déjà accueilli Baron noir et Chœur de rockers Dunkirk). C’est une des villes qui s’est dotée d’équipes dédiées à l’accueil des tournages. Nous agrégeons un réseau avec Dunkerque, Lille, Douai, Tourcoing et Roubaix, mais aussi avec Saint-Quentin, Chantilly, Amiens ou encore Arras. Propos recueillis par M. A.
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Avec deux coproductions en sélection officielle à Cannes, Film Fund Luxembourg voit confirmée une nouvelle fois la pertinence de sa stratégie. Son directeur imagine un nouveau cadre pour la territorialisation des dépenses.
Banging or Loony Porn), deux œuvres en sélection à Cannes (Les Intranquilles et Where is Anne Franck?), des films à Annecy, une œuvre VR à South By Southwest, des films à Sundance, des nominations aux Oscars… Bref, 2021 est l’année où le Luxembourg récolte le plus de sélections dans les festivals dans le monde ; nos producteurs ont choisi les bons partenaires et les bons films. Notre but aujourd’hui est de faire majoritairement des œuvres majoritaires. Quand on voit de plus en plus de réalisateurs luxembourgeois aux commandes de leurs propres œuvres, je crois que l’on est sur le bon chemin.
Comment la production audiovisuelle luxembourgeoise a-t-elle traversé la crise du Covid-19 ? Quelles mesures particulières les pouvoirs publics ont-ils prises ?
Nous avons connu au Luxembourg les mêmes problèmes qu’ailleurs. D’abord au niveau de la production proprement dite, en ne pouvant pas tourner les films prévus, puis en appliquant un régime sanitaire spécifique. On s’est rendu compte qu’il y avait un surcoût de 10 à 15 % à couvrir. S’est aussi posée la question du maintien en vie des sociétés pendant qu’elles ne produisent pas ; des aides structurelles mais remboursables leur ont été accordées. Nous avons aussi pris en considération les productions qui ont dû s’arrêter pour cause de contamination. Dans le secteur de la distribution, la fermeture des salles a été difficile comme partout, bien qu’au Luxembourg elles aient été ouvertes avec une jauge spécifique à partir de novembre dernier. Il y a eu des retards au niveau des sorties des films, ce qui crée aujourd’hui un embouteillage. Pour la promotion et le marketing, bien des festivals ont eu lieu en ligne, ou pas du tout, alors que le secteur audiovisuel est surtout basé sur les relations humaines. Le Fonds luxembourgeois a dû soutenir tous ces acteurs sans budget supplémentaire du gouvernement ; c’est lui qui a garanti les tournages en couvrant les frais qui s’imposaient. Aujourd’hui, on demande aux producteurs d’inclure les frais sanitaires dans le budget prévisionnel, le Fonds garantissant l’arrêt d’une production pour cause de cas Covid. Le Luxembourg est une terre de coproduction ; l’activité n’a-t-elle pas trop souffert des restrictions en matière de voyage, de transfert des équipes…
Les tournages ont pu reprendre vers août-septembre, mais nous sommes très dépendants des coproducteurs internationaux. L’Irlande, avec laquelle nous produisons deux à trois longs métrages par an, a été entièrement fermée ; idem pour le Québec et le Canada, avec qui nous produisons beaucoup en réalité virtuelle. Avec nos voisins, la France, la Belgique ou la Suisse, c’était plus faisable. Je pense que l’on doit trouver une solution intermédiaire : au lieu de faire bouger les équipes d’un pays à l’autre, on pourrait envisager de tourner davantage dans un pays tout en ayant le même retour financier. Ainsi, avec les Pays-Bas, nous avons un accord pour ne pas retrouver nos dépenses en territorialisation au Luxembourg film par film, mais sur une période de deux à trois ans et sur plusieurs films.
C’est une tendance aussi dans le secteur des séries…
Guy Daleiden « Certaines régions demandent des retours beaucoup trop élevés » Ce que l’on cède d’un côté, on pourrait le retrouver sur un prochain film. Le plus important est de voir comment organiser les films dans un cadre spécifique de pandémie. Il est quelque peu curieux de forcer toujours les productions à se déplacer de pays à pays pour effectuer des dépenses en économie nationale. Certains pays ou certaines régions demandent des retours beaucoup trop élevés. On peut aussi développer des systèmes d’échange différents ; il est possible maintenant d’organiser des rencontres par internet et cela fonctionne. On doit profiter de la situation actuelle pour être innovants et inventifs.
Il n’y a pas de baisse, au contraire. Le fait de faire face à beaucoup plus de demandes démontre que le secteur est très actif ; mais cela rend la délibération des jurys beaucoup plus difficile. Le ratio de sélection qui tournait autour de 45-50 % est passé à 35-40 % et comme les moyens
Vous êtes aussi très attentifs aux œuvres immersives (VR et AR). Pourquoi cet intérêt pour ce marché de niche ?
financiers n’augmentent pas, il va encore diminuer. Même si on fait autour de 20 longs métrages par an, on ne doit pas oublier que le Luxembourg dispose d’un secteur relativement restreint ; nous n’avons pas envie de le gonfler artificiellement. Je crois qu’il nous faut rester au même niveau de production. Il ne sert à rien de vouloir trop embrasser.
C’est vrai qu’il n’y a pratiquement pas de marché pour l’instant, mais nous nous y intéressons parce que ces œuvres mobilisent une technologie différente, qui va évoluer dans le futur. C’est une autre façon de travailler – ce sont les “nouvelles écritures”. Je suis sûr et certain que même si ces œuvres VR, AR ou XR ne sont pas une fin en soi, il ne faut pas rater le train de l’évolution technologique. Développer de nouveaux genres d’œuvres nous amènera vers quelque chose de différent. De plus, je crois qu’à terme, cela va entraîner une influence sur les écritures des œuvres “classiques”. Il faut donc s’y intéresser.
Quels sont vos critères de choix ?
Quelles sont vos attentes à Cannes ?
Il s’agit d’une aide clairement sélective. Le premier critère de sélection est celui de la qualité artistique, scénario compris ; suivi naturellement par celui du budget et du plan de financement, ainsi que du retour dans l’économie cinématographique luxembourgeoise. Notre choix s’opère en fonction des moyens à disposition et de l’intérêt artistique du projet. Nous avons introduit cette sélectivité artistique il y a 7 ans lorsque nous avons abandonné le régime fiscal, quasi automatique. Les résultats que nous obtenons actuellement démontrent que c’était une bonne décision :un Ours d’or à Berlin (Bad Luck
Le Fonds opère une nouvelle sélection de projets fin juillet. En recevez-vous toujours autant ?
Il y a de l’activité chez nous avec des séries comme Capitani, ou les liens développés avec la RTBF pour des séries belges comme Unité 42, Coyotes ou Baraki, avec une participation technique et artistique luxembourgeoise [notamment les réalisateurs Christophe Wagner, Jacques Molitor et Adolf El Assal, Ndlr ]. Film Fund a un accord qui crée un lien direct avec le fonds des séries belges. Capitani a été développée avec le soutien de Film Fund, de la chaîne luxembourgeoise RTL et de coproducteurs belges. Voyez le résultat : Netflix a acheté la série pour une diffusion dans le monde entier, et on est en train de terminer la deuxième saison. Cela démontre qu’il existe aussi en télévision un intérêt pour la diversification culturelle.
D’abord, nous serons tous très heureux de nous revoir après deux ans ! Et puis, nous avons plusieurs réunions très importantes avec nos partenaires internationaux, où nous parlerons promotion, fonds de financement, francophonie. Nous finalisons aussi des accords de coproduction avec Israël et le Portugal. Il y a bien sûr par ailleurs du travail autour de la promotion de nos deux films en sélection. Nous sommes enfin présents pour tous ces producteurs internationaux qui veulent s’informer sur l’évolution des systèmes d’aide et des soutiens au Luxembourg. Propos recueillis par Thierry Leclercq
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adopter de telles approches innovantes dans la narration d'histoires, à explorer de nouveaux modèles commerciaux plus écologiques et à mieux se connecter avec un public plus large et plus diversifié.
La responsable des programmes de soutien à l’industrie audiovisuelle et aux médias à la Commission européenne présente les principaux axes du nouveau programme Europe Créative MEDIA lancé officiellement à Lisbonne le 17 juin dernier.
MEDIA intègre aussi des objectifs transversaux en matière de durabilité, de diversité et d’inclusion ; comment comptezvous y parvenir ?
Quels sont les principaux acquis du programme MEDIA qui fête cette année ses 30 ans d’existence ?
Pour cet anniversaire, nous braquons les projecteurs sur les nombreuses réussites des projets soutenus par MEDIA. Pendant 30 ans, la Commission a soutenu l'industrie audiovisuelle et renforcé la compétitivité de l'ensemble de la chaîne de valeur ; elle a encouragé la collaboration entre les entreprises audiovisuelles et les a aidées à innover leurs formats et leurs modèles commerciaux, à s'adapter à la transition numérique et à atteindre une plus large audience internationale et intergénérationnelle. Je relève aussi que, depuis la création du programme en 1991, MEDIA a soutenu 15 Palmes d’or, soit à peu près tous des films européens récompensés à Cannes… Notre objectif a toujours été que les films et séries télévisées – ou tout autre contenu – voyagent au-delà de leur pays de production. Nous aidons les créateurs et les distributeurs à développer et à partager des histoires qui résonnent à leur manière singulière, mais qui ont un attrait international et attirent des publics dans d'autres pays. Mais en fin de compte, la principale réalisation du programme a été de réussir à nourrir et à soutenir plusieurs générations de talents et de professionnels européens, qui, quel que soit leur pays d'origine, considèrent l'Europe comme leur terrain de jeu et développent, produisent et diffusent des histoires locales pour les marchés européens et mondiaux. Quel accompagnement avez-vous offert au secteur qui a vécu l’une de ses pires crises avec la pandémie ?
Depuis le tout début de l'épidémie de coronavirus en mars 2020, la Commission européenne s'est efforcée de mettre en œuvre une flexibilité maximale dans le cadre de l'ensemble des règles existantes, notamment en prolongeant les délais applicables aux bénéficiaires et en rendant les activités en ligne pleinement éligibles. Comme les cinémas ont été parmi les plus durement touchés par la crise, une enveloppe supplémentaire de 5 M€ a été allouée au réseau Europa Cinemas pour des activités d'innovation collaborative. En outre, les règles sousjacentes au mécanisme de garantie CSC ont été adaptées pour faciliter l'accès aux liquidités et permettre une plus grande flexibilité dans les remboursements des prêts. À la fin de l'année dernière, la Commission a en outre lancé un plan d'action pour soutenir la relance et la transformation des secteurs des médias et de l’audiovisuel ; il se concentre
Lucia Recalde « MEDIA va continuer à soutenir l’ensemble de la chaîne de valeur » sur trois domaines d'activité et dix actions concrètes.
dra là où il y a une valeur ajoutée européenne. En renforçant la coopération et la mise en réseau, on entend favoriser le développement et la diffusion des coproductions, encourager l’innovation et élargir la participation au programme aux professionnels de tous les coins de l’Europe.
En quoi le nouveau programme diffère-t-il principalement des précédents ?
La pandémie a exacerbé la fragmentation préexistante de l'écosystème audiovisuel européen et rendu le secteur encore plus fragile. L’adoption du nouveau programme Europe Créative intervient à point nommé, avec un budget qui a été considérablement augmenté pour atteindre un total d'environ 2,4 Md€, soit 63 % de plus que dans le cadre financier précédent. Le nouveau programme MEDIA a été adapté dans un esprit d'évolution et non de révolution ; il va continuer à soutenir l'ensemble de la chaîne de valeur audiovisuelle, autour de quatre pôles thématiques (contenu, entreprise, publics et politique) ; il va faire preuve de plus de flexibilité dans sa mise en œuvre et encourager encore davantage la coopération entre les professionnels. Comme tous les programmes européens, Creative Europe intervien-
Qu’entendez-vous exactement par “innovation ” ?
Pour les producteurs, cela signifie par exemple penser au potentiel de la production virtuelle pour réduire les déplacements et les émissions de CO2. Pour les distributeurs, utiliser les technologies des data et du marketing digital pour mieux se connecter avec leurs publics ; pour les cinémas, aux technologies mises en œuvre permettant aux personnes malvoyantes ou autres personnes handicapées de profiter de l'expérience du grand écran ou simplement à des solutions non technologiques pour réduire les déchets. L'innovation nécessite avant tout un changement de mentalité ; nous encouragerons l'industrie à
Afin de s'aligner sur les objectifs du Green Deal de la commission von der Leyen, MEDIA encouragera pour la première fois des approches plus vertes dans l’industrie. Nous avons lancé une consultation avec l'industrie et les pouvoirs publics afin de convenir d'approches communes sur la mesure des émissions de CO2 et d'adopter un “label vert” de l'UE pour les productions. En ce qui concerne la diversité et l'inclusion, MEDIA demandera aux candidats de fournir une stratégie de diversité au stade de la proposition ; nous soutiendrons aussi des programmes de mentorat et des activités de formation promouvant une industrie plus diversifiée. Enfin, dans le cadre du Plan d'action Médias et Audiovisuel, nous lançons le 9 juillet à Cannes une nouvelle campagne de sensibilisation à la diversité et à l’inclusion, baptisée CharactHer : elle vise à sensibiliser à la diversité des métiers de l'audiovisuel et des médias et à la persistance des inégalités, ainsi qu’à encourager les jeunes femmes à poursuivre des carrières dans des métiers considérés comme “masculins”. Comment le programme vat-il s’articuler avec d’autres instruments européens (NextGenerationEU, Plan d’Action, Fonds de garantie) ?
Europe créative soutient la mise en œuvre du Plan d'Action audiovisuel et médias, la feuille de route de la politique audiovisuelle européenne pour les cinq prochaines années. Il comprend un ensemble complet d'actions et d'étapes, combinant des subventions et des investissements, et mobilisant une variété d'instruments de réglementation et de financement pertinents de l'UE. Europe Créative jouera un rôle clé dans sa progression à travers ses volets MEDIA et intersectoriels. Le mécanisme de garantie pour les secteurs de la culture et de la création sera maintenu dans le cadre du nouveau programme InvestEU. Mais en outre, nous fournirons un soutien sur mesure à l'investissement en fonds propres pour les sociétés audiovisuelles actives dans la production et la distribution de contenu dans leurs phases de démarrage, de croissance et de transfert : une nouvelle initiative d'investissement dénommée MEDIAInvest, dotée d’un budget estimé à 400 M€, devrait être lancé au premier trimestre 2022. Propos recueillis par Thierry Leclerc
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positionner Bruxelles certes comme territoire de tournage, mais aussi comme élément ou sujet d’histoires, de scénarios. Nous voulons mettre en valeur les caractéristiques intrinsèques de la ville, la multiplicité de ses décors. Cela va des espaces de verdure aux souterrains glauques, des tours hypermodernes aux merveilles architecturales classiques ou Art nouveau… Nous essayons d’attirer non seulement des tournages mais aussi des entreprises, puisque depuis 2016, quelque 122 entreprises se sont localisées ou relocalisées dans la capitale.
Noël Magis pilote le fonds régional bruxellois screen.brussels qui, depuis mai 2016, dynamise l’écosystème audiovisuel dans la capitale belge. Au sortir de la crise sanitaire, il voit se dessiner de nouvelles opportunités pour le secteur en Belgique.
Screen.brussels compte six longs métrages en sélection cannoise ; cela reflète-t-il la typologie des projets et les choix stratégiques privilégiés par le fonds ?
Cela nous fait bien sûr très plaisir, même si le fait qu’un projet soit susceptible de gagner des prix n’est pas un critère déterminant chez nous. C’est la preuve que les projets, les sociétés et les talents que l’on soutient produisent des contenus appréciés par le marché et le public. Mais dans notre stratégie on regarde avant tout la qualité des dépenses, les commandes aux entreprises, la structuration des sociétés de production… Joue aussi le fait qu’il s’agisse de projets portés par des jeunes réalisateur.rice.s belges ou bruxellois.e.s. Les films d’animation comme Where is Anne Franck?, hors compétition, s’avèrent également particulièrement structurants pour notre secteur. Les Intranquilles est, lui, le fruit d’un attelage réunissant un réalisateur expérimenté et une jeune société de production bruxelloise, S tenola, qui se sont bien trouvés sur ce projet là. L’accès au soutien de screen.brussels est-il très sélectif ?
Paradoxalement, la grande qualité des projets que l’on reçoit ne m’épargne pas une grande frustration : 80 % d’entre eux sont bons, voire très bons, mais les moyens dont on dispose nous obligent à sélectionner quatre à cinq projets sur dix. Pour des raisons budgétaires, on ne peut malheureusement pas intervenir sur des projets qui sont pourtant de qualité, tant la concurrence est rude. Parfois, on aimerait aussi pouvoir intervenir avec des moyens plus importants, notamment sur les films majoritaires belges, qu’il soient d’initiative flamande ou francophone. Nous sommes parfois frustrés de ne pas pouvoir être suffisamment moteurs sur la territorialisation de coproductions internationales dont on a aussi besoin sur un marché aussi ouvert que la Belgique. On doit toujours équilibrer les curseurs entre les productions majoritaires et les coproductions internationales. Notre budget de 3,5 M€ est un peu étriqué en regard des besoins du marché. Existe-t-il des perspectives d’augmentation, à court ou moyen terme ?
Sur le plan conjoncturel lié à la pandémie, on a reçu l’an dernier 1 M€ supplémentaire. Nous avons demandé un bonus de 500 000 € pour la session de septembre car les projets continuent aujourd’hui à subir les mesures sanitaires, qui représentent des surcoûts de 10 à 15 %. Structurellement, la région
Au cœur du système de financement belge figure le tax shelter, pour lequel des aménagements et des rééquilibrages sont réclamés par les producteurs. Qu’en pensez-vous ?
Noël Magis « La combinaison des fonds fait la force de la coproduction en Belgique » aurait intérêt, me semble-t-il, à pouvoir porter le fonds à hauteur de 5 M€ par an. Les finances régionales bruxelloises sont malheureusement assez étriquées ; mais le fonds screen.brussels peut démontrer à l’euro prêt qu’un euro injecté en rapporte neuf en retombées audiovisuelles à Bruxelles.
toutes les barrières sanitaires, les coproductions internationales vont repartir, même si dans les deux années à venir les productions de longs métrages seront impactées dans les apports des vendeurs et des distributeurs. Bruxelles dispose d’une filière audiovisuelle assez complète dans tous les métiers de l’image, du son, de la postproduction… Que comptez-vous faire pour renforcer son image en tant que lieu de tournage ?
Vos dernières sélections dénotent un certain repli sur les projets d’initiative belge. Est-ce un effet passager dû à la pandémie ou une tendance plus lourde ?
A mon avis, on va assez rapidement voir des coproductions internationales revenir en Belgique. Je constate pour l’instant que, tant pour les longs métrages que les séries, le marché belge à tendance à augmenter en qualité et en volume. nous recevons beaucoup de projets de séries belges francophones, néerlandophones et internationales. Impliquant des mois de production et de grosses équipes, elles sont extrêmement structurantes sur le plan économique. Je crois que, avec la levée progressive de
Nous avons, comme dans toutes les grandes villes, des pressions sur certains quartiers extrêmement prisés et le partage de l’espace s’avère parfois compliqué sur le plan logistique, par exemple, lorsqu’il faut bloquer la circulation pendant une à deux semaines. C’est un vrai challenge dans toutes les grandes villes et singulièrement aujourd’hui à Bruxelles, mais il existe une bonne volonté au sein des autorités communales. Nous lançons une nouvelle campagne “Tell Your Story in Brussels” pour
Le tax shelter reste le levier de financement le plus important pour l’audiovisuel en Belgique. Si le système peut être amélioré et adapté avec agilité, ce qui a été démontré pendant la crise du Covid, il faut le manipuler avec précaution. Il faut garder à l’esprit que ce qui fait l’intérêt et la force de la coproduction en Belgique, c’est de pouvoir combiner les fonds communautaires, régionaux et fédéraux. Le tax shelter a un impact direct à ces différents niveaux sur la production de contenus. On peut souhaiter un rééquilibrage vers la production locale, mais il faut aussi rester dans les clous de la législation européenne. Si on devait basculer vers un crédit d’impôt, il faudrait qu’il soit au moins aussi concurrentiel que le tax shelter. Tout cela participe d’un équilibre extrêmement fragile. Dernièrement, la ministre de la Culture, Bénédicte Linard, a souhaité explorer des pistes pour une meilleure coordination entre les différents guichets en Belgique. Sous quelle forme cela pourrait-il se réaliser ?
Je suis un fervent partisan d’une approche concertée, car Bruxelles est au cœur des deux marchés, francophone et flamand. C’est compliqué, car les cultures sont différentes, mais sur certains types de projets, il y a moyen de partager des ambitions et de mutualiser des moyens. Je pense, par exemple, à la série 1985, qui implique la VRT, la RTBF, le VAF, Wallimage, screen.brussels... Si la production belge veut émerger dans la compétition internationale qui ne fait que se renforcer, il faut passer à la vitesse démultipliée avec des stratégies ambitieuses. Je vois d’un très bon oeil que RTL Belgique soit racheté par les groupes de médias francophone (Rossel) et flamand (DPG Media) ; et si demain Telenet rachète VOO/Be TV, on pourrait voir des choses intéressantes se mettre en place. On a besoin d’alliances un peu solides en Belgique. Propos recueillis par Thierry Leclercq
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En cet été 2021, les journalistes, cinéphiles et membres de l’industrie canadiens se réjouissent du retour du Festival de Cannes sur la Croisette et du Marché du film en format hybride. Nos confrères de la revue québécoise Qui fait quoi font un tour d’horizon de la forte présence de leur pays dans plusieurs sections et événements, et présentent trois jeunes réalisatrices, à découvrir au Marché du film, à Docs-in-Progress ou à Talent tout court. Ce sont 140 entreprises et 220 professionnel.le.s canadien.ne.s qui comptent participer virtuellement à cette édition hybride du Marché du Film de Cannes, qui se déroule du 6 au 15 juillet. Téléfilm Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) accueilleront, pour la seconde année, les membres de l’indus-
Miryam Charles présente “Cette maison” au Marché du Film
H Productrice, directrice de la photographie, cinéaste et programamatrice, Miryam Charles prépare actuellement plusieurs projets. En plus d’avoir remporté la première édition du concours La Forge Québec Cinéma/ Netflix avec le projet de long métrage de fiction, Le Marabout, la réalisatrice termine actuellement son prochain court métrage, Au crépuscule, produit par la Coop Vidéo de Montréal, et planche sur X, une série télévisée développée aux côtés de Trio Orange. Mais dans le cadre de la prochaine édition du Docsin-Progress au Marché du Festival de Cannes, c’est Cette maison qu’elle présentera, un long métrage expérimental produit par Embuscade Films. “C’est un film sur différentes maisons, sur le sentiment d’appartenance, sur mon rapport à Haïti, au Québec et sur comment définir la manière dont nous nous sentons à la maison”, dévoile Miryam Charles. Le film, distribué par La Distributrice De Films, nous ramène à Bridgeport [en Colombie-Britannique, Ndlr]], le 17 janvier 2008. Une adolescente est retrouvée pendue dans sa chambre. Alors que tout laisse croire à un suicide, le rapport d’autopsie révèle une autre évidence. Dix ans plus tard, la réalisatrice et cousine de l’adoles-
trie au sein de leur pavillon virtuel. Une première en 2021, le Marché du Film organise des préséances avant la tenue de son festival en juillet. Parmi celles-ci se retrouvent Félix et le trésor de Morgäa, produit par 10e Ave Productions, Mon cirque à moi, produit par Attraction Images, Brain Freeze, une production de Palomar, et le documentaire My Tree, de Jason Sherman. Pink Parrot Media offrira également un aperçu de son catalogue. Le genre du documentaire sera aussi à l’honneur dans l’événement Docs-In-Progress – showcase canadien, organisé par Téléfilm Canada, en partenariat avec le Forum RIDM et le festival Hot Docs. Décliné en ligne et en présentiel, l’événement permettra de mettre en valeur quatre projets de longs métrages documentaires canadiens à différents stades de production. Cette année, ce sont Cette maison, de Miryam Charles, Geographies of Solitude, un film de Jacquelyn Mills, Songs She Sings in
the Shadows, de Fazila Amiri, et Wochiigii lo Fin de la paix, réalisé par Heather Hatch, que les membres de l’industrie pourront découvrir. Le Marché Frontières permettra également à plusieurs œuvres canadiennes de rayonner dans des sessions de pitchs, que ce soit le projet britanno-colombien The Island Between Tides, le long métrage d’animation Esluna : The Crown of Babylon, et Kicking Blood, réalisé par le Vancouverois Blaine Thurier. Une session de pitchs sera également organisée pour le projet Polaris, coproduit par le Québécois Paul Cadieux, dans le cadre de l’événement Fantastic 7. Huit courts métrages canadiens seront également présentés dans le programme “Talent tout court”, qui effectue son retour cette année. Les Québécois.e.s. Alexa-Jeanne Dubé (Joutel), Colin Nixon (In the Jam Jar) et Aucéane Roux (Le Vent du sud) se joignent à Ritvick Mehra (Lover Boy’s Little Dream), Taylor Olson (Second
Wedding), Maya Bastian (Tigress), Amar Chebib (Joe Buffalo) et Martin Glegg (Unicorn Code, un film qui met en vedette Nahéma Ricci, que le public a découverte dans Antigone) pour cette sélection. Un webinaire réunira la directrice générale de Téléfilm Canada, Christa Dickenson, et Anna Serner, de l’Institut suédois du film pour discuter de financement, de promotion, de changements postpandémiques et d’intersectionnalité. Enfin, notons la sélection du long métrage Aline, de Valérie Lemercier, une coproduction entre la France (Rectangle Productions) et le Québec (Caramel Films), dans la section Hors Compétition en séance spéciale. Cette biographie librement inspirée de la vie de la chanteuse québécoise Céline Dion doit prendre l’affiche au Québec le 26 novembre 2021 et en France le 10 novembre 2021.
cente examine les causes passées et les conséquences futures de ce crime non résolu. Telle une biographie imaginée, le film explore la relation entre la sécurité du lieu habitable et la violence qui peut la mettre en péril. Miryam Charles décrit Cette maison comme un long métrage documentaire à la forme hybride. Elle y aborde l’idée des différentes maisons, le sentiment d’appartenance et son lien à Haïti et au Québec. Les premières images ont été prises à la fin de 2020 aux Antilles et aux Etats-Unis. La cinéaste ne cache pas que ces déplacements ont été très difficiles en raison de la pandémie. Elle a d’ailleurs dû partir seule, sans son équipe, composée entre autres de la directrice photo Isabelle Stachtchenko, une nécessité qui s’imposait pour des raisons sécuritaires et d’assurances. Même si ces premiers tour nages n’étaient en fait que du repérage, la réalisatrice compte utiliser le matériel dans le montage final. Comme elle a elle-même capté les images, elle estime qu’elles insuffleront une dimension encore plus personnelle au projet. Des portions de tournage de fiction devaient également être faites en studio à Montréal en mars 2021. La comédienne Florence Blain Mbaye, avec qui Miryam Charles travaille aussi pour son court métrage Au crépuscule, interprétera le personnage principal de ces segments. Gordon Neil Allen au son et Romain Camiolo à la musique se joignent également au projet. Collaborant également à la composition de la trame musicale, la cinéaste, comme sur la plupart de ses projets, assurera le montage. Félix Dufour-Laperrière, de chez Embuscade Films, agit à titre de producteur.
Le film a obtenu le soutien financier de la SODEC, de Téléfilm Canada via le programme Talents en vue et du Fonds MELS.
sur toute l’histoire du village. Et elles sont encore très impliquées dans la communauté”, note la documentariste. Souhaitant comparer les réalités et les perspectives du métier, elle s’est aussi entretenue avec deux fermiers, l’un en fin de carrière et l’autre plus jeune. Puis, il fallait approcher les mennonites, qui pouvaient de prime abord sembler fermés face à l’idée d’un projet documentaire. “Ils sont très ouverts à nous parler, rapporte la réalisatrice. C’est plutôt avec la prise d’images que ça a été plus difficile. Ils ne se prennent pas en photo et n’ont pas de miroir parce qu’ils rejettent l’individualité.” Aucéane Roux et sa directrice photo Myriam Payette ont donc privilégié un point de vue collectif auprès d’eux lors du tournage. Afin qu’ils ne puissent pas être reconnus à l’écran, elles ont favorisé des plans où le spectateur les perçoit de loin, ou encore à partir de leur silhouette. La cinéaste a pu développer des liens avec une famille en particulier et ses membres ont accepté d’apparaître – sans toutefois être identifiés. Durant le processus, constitué de deux blocs de tournage totalisant six jours de prises de vues, la réalisatrice a voulu témoigner du regard rafraîchissant des villageois face à l’arrivée des mennonites sur leurs terres, c’est-à-dire de leur attitude positive envers ces nouveaux résidents qui représentent une chance pour la pérennité des activités agricoles. Toutefois, elle ne cache pas non plus l’ambivalence que crée le déchirement des citoyens et des citoyennes devant le fait que ce ne soit pas les leurs qui assurent la relève dans leur village. “C’était important pour moi de garder cette nuance, car c’est ce qu’ils et elles vivent. J’aurais trouvé malhonnête de juste axer le film sur le positif. Je voulais
Aucéane Roux hume “Le Vent du sud” porteur de changement H Pour son film d’études à l’Ecole des médias de l’UQAM, Aucéane Roux a décidé d’explorer Val-Gagné, un village village francophone du Nord-Est de l’Ontario, d’où sont originaires ses grands-parents. Lorsqu’elle a appris que son grand-père vendait des terres familiales, elle s’est intéressée à la passation qui s’opérait sur les lieux. En effet, c’est la communauté religieuse des mennonites qui arrive et poursuit le travail agricole des villageois alors que l’exode rural se fait de plus en plus sentir. La jeune diplômée s’est penchée sur ce phénomène dans Le Vent du sud, court métrage sélectionné à Talent tout court dans le cadre du 74e Festival de Cannes. Avant de filmer quoi que ce soit, Aucéane Roux s’est rendue sur le terrain lors d’un premier voyage afin d’échanger avec les résidents et déterminer qui apparaitrait dans son court métrage. Diane Robert-Gagnon et Denise Daguerre sont deux historiennes du village et assurent le fonctionnement de l’église malgré la fermeture des commerces autour. ”Elles ont un point de vue d’ensemble
Frédéric Bouchard (Qui fait quoi, Quebec)
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leur point de vue de la façon la › représenter plus honnête possible”, indique celle qui, au moment de son entretien avec Qui fait Quoi, était choisie en tant qu’assistante à la réalisation sur Disappointement Blvd., le prochain long métrage d’Ari Aster [le réalisateur, notamment, du remarqué Midsommar, Ndlr], actuellement en tournage à Montréal. Egalement intéressée par la fiction, Aucéane Roux réalise actuellement un nouveau court métrage documentaire aux côtés des Productions Club Vidéo. Ça se passe cette fois-ci dans un village en Beauce, révèle-t-elle.
Alexa-Jeanne Dubé joue l’exploration formelle contre la Mort dans “Joutel” H Quatrième court métrage d’AlexaJeanne Dubé, Joutel est né d’un désir d’aborder le sujet de la mort et de transposer une crise existentielle à travers celle d’un couple de personnes âgées.
Pour la cinéaste, qui a entamé l’écriture de ce projet avant Scopique et SDR, ses deux précédentes œuvres, il y avait un parallèle à faire entre les angoisses en fin de vie et celles de l’adolescence où l’absurdité de l’existence se dévoile à nos yeux. Elle a alors choisi de camper une partie de son récit dans le village fantôme qui donne son titre au film, sélectionné dans le programme Talent tout court en marge du 74e Festival de Cannes. “Comme bien d’autres villes fantômes, des gens ont cru en Joutel, ils ont investi de leur temps, de leur argent et de leur amour. Finalement, ce n’est qu’un no man’s land où la nature reprend possession du territoire. Il y a quelque chose de beau, en même temps, dans tout ça”, explique la réalisatrice. En plus de se rendre sur place pour explorer les lieux, Alexa-Jeanne Dubé a investi une partie de sa recherche à interroger un groupe de personnes âgées face au sentiment de la mort imminente. Elle s’est rendue dans la région de Charlevoix et, grâce à sa grand-mère, a pu mener de multiples entrevues d’aînés âgés de 70 à 100 ans. “Je leur demandais carrément : avez-vous peur de mourir ? Comment vous sentez-vous en fin de vie ? La seule chose à laquelle je n’avais pas pensé et qui en même temps est évidente, c’est le fait
que tous sont croyants et sont convaincus qu’il y a une vie après la mort”, rapporte celle qui prête ses traits au personnage de Suzanne dans la série québécoise Après, récemment rendue disponible sur ICI Tou.Tv. La cinéaste s’est donc amusée à intégrer des allusions symboliques, par exemple des retailles d’hostie [on appelle ainsi, au Québec, les reliquats de la pâte dans laquelle sont découpées les hosties, Ndlr]. Parce que cela fait partie intégrante de sa démarche, Alexa-Jeanne Dubé explore également quelques éléments formels dans Joutel. Contrairement à Scopique et S.D.R., c’est plus tard, lors du processus de montage, que se sont précisés ces jeux sur le cadre, ces superpositions d’images et l’envie d’utiliser le splitscreen. “Je ne pouvais pas nier le style que je me suis créé”, confie-t-elle, expliquant cet attrait envers la forme par une sensibilité à l’art visuel, développée au fil du temps en côtoyant son père muséologue. Ce court métrage produit par Unité Centrale marque une première pour la réalisatrice : la présence de mouvements de caméra plus élaborés. Avec la directrice photo Léna-Mill-Reuillard, elle a profité de rails pour déplacer la caméra et explorer un autre pan de son univers cinématographique. D’autant plus que
le film a été tourné à Joutel et à Matagami [ville minière du nord canadien, comme Joutel, Ndlr], une expérience nécessaire d’une part pour l’immersion de l’équipe, et d’autre part pour la collaboration avec les résidents. Ce sont Pierre Curzi et Marie Tifo qui ont décroché les rôles principaux du projet. Tourné en octobre 2020, pendant la pandémie, le film devait mettre à l’écran un couple d’acteurs aîné et c’est le célèbre duo qui a accepté, au grand étonnement de toute l’équipe. Durant le tournage, la cinéaste et actrice a constaté qu’elle projetait ses propres insécurités de comédienne sur le tandem. “Je ne voulais pas les brusquer. Parfois c’est dur de recevoir des notes, mais c’est mon travail et ça peut davantage insécuriser les acteurs que je ne les encadre pas”, relate-t-elle. Pour la suite des choses, AlexaJeanne Dubé développe une idée de court métrage avec la comédienne Fanny Migneault-Lecavalier. Elle prépare également un projet de série télévisée aux côtés de Marjorie Armstrong, qu’elle réaliserait et qui serait produite par Josée Vallée chez Sphère Média Plus et Carolyne Boucher chez Deux par deux. “Il reste à savoir si un diffuseur est intéressé”, conclut la réalisatrice. F. B. (Qui fait quoi , Québec)
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La directrice générale d’UniFrance détaille le programme cannois de l’organisme chargé de la promotion dans le monde du cinéma français, mais aussi – depuis la fusion avec T V France international – de l’audiovisuel.
De plus, en ce moment, des équipes de films partent en tournée. Celle d’OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire va parcourir les pays d’Europe.
Avoir beaucoup de films français dans toutes les sélections cannoises est assurément un atout pour le travail d’UniFrance sur le festival…
Forcément, les films sortent timidement, le beau temps ne joue pas en faveur du cinéma et les jauges compliquent la donne, mais beaucoup de pays attendent les sorties françaises pour proposer des films. Les Français sont bien placés, généralement dans les top 5 ou top 10 des pays qui ont rouvert leurs salles. Des films comme Antoinette dans les Cévennes, Mon inconnue ou La Daronne continuent de faire leur chemin. Quant aux nouvelles sorties, La Fine Fleur, de Pierre Pinaud, est sorti au Japon avant même la France, ce qui est assez extraordinaire. Mais le film le plus remarqué est sans doute The Father, de Florian Zeller, qui démarre une très belle carrière partout dans le monde.
Comment se comportent actuellement les films français à l’international ?
Pour nous, c’est formidable. Déjà, cela prouve que la France a continué de produire pendant la pandémie, puisqu’elle a très vite mis en place un fonds d’assurance. Et il y a aussi les films qui ont su attendre cette nouvelle édition cannoise. La France apparaît comme une nation qui n’a pas baissé les bras et qui affirme que le cinéma existe. Quelle est l’ampleur de votre présence à Cannes ?
Nous serons toujours présents à notre terrasse, rue des Belges, pour accueillir les équipes de films et la presse internationale. Sur place, nous avons renforcé nos outils, avec un studio photo et un studio dédié aux interviews télévisuelles, et éventuellement aux interviews à distance. De plus, et c’est une nouveauté, nous avons pris un grand stand sur le Marché pour offrir un point de chute aux exportateurs. Le Marché du film est organisé sous une formule hybride. Allez-vous aussi assurer une présence en ligne ?
Pour la presse, nous pouvons le faire, si cela peut aider quelques journalistes qui ne peuvent pas se rendre à Cannes. C’est ce que nous avons fait pendant nos Rendez-vous de janvier, avec des artistes en présentiel et des journalistes en Zoom. Pour le reste, tout se passera physiquement, sur notre terrasse et le stand du Marché. Notre rôle se concentre vraiment sur ces deux lieux. Nous tenons à marquer le coup, à montrer que nous revenons physiquement au Festival. Quels seront les moments forts d’UniFrance durant le Festival ?
Deux grands événements vont marquer notre présence. Le premier est la demi-journée sur l’export, le 8 juillet, avec une table ronde organisée par le CNC sur sa terrasse. Le deuxième est une fête du cinéma français à l’occasion du 14-Juillet : nous avons incité les distributeurs qui doivent sortir prochainement des films français, partout dans le monde, à réfléchir à un événement chez eux, le jour de notre fête nationale. Nous leur proposons pour cela une petite aide financière ainsi que des éléments visuels aux couleurs de la France, une bandeannonce et des messages d’artistes. En
Daniela Elstner « La France n’a pas baissé les bras » contrepartie, nous demandons aux distributeurs de nous envoyer des vidéos, des témoignages de cette journée, dont nous aurons ainsi le reflet en images. Nous voudrions que tout le monde se sente un peu français ce jour-là ! De plus, pendant toute la durée du Festival, nous lançons en parallèle une édition spéciale Cannes de My French Film Festival avec une sélection de films cannois montrés lors des éditions précédentes. Tous les films seront sous-titrés en dix langues. Et je suis très heureuse de constater que beaucoup de ces films ont été réalisés par des femmes – Alice Winocour, Rebecca Zlotowski…
Nous avons fait notre festival à Rome, du 10 au 14 juin dernier, accompagnés de Caroline Vignal pour présenter Antoinette dans les Cévennes, Emmanuelle Béart et Ludovic Bergery pour L’Etreinte, Jean-Paul Salomé pour La Daronne, Yahya Mahayani pour L’Homme qui a vendu sa peau, ou encore Nicolas Maury pour Garçon Chiffon et Danielle Arbid pour Passion simple. Cela se déroulait au Nuovo Sacher, le cinéma de Nanni Moretti, et tout s’est très bien passé avec le public italien qui, je le rappelle, est, chaque année, l’un des premiers publics du monde pour les films français. Nous avons aussi assuré une présence au festival d’Annecy pour accompagner des courts et des longs métrages car nous travaillons de plus en plus sur l’animation.
Les tournées habituelles d’UniFrance dans le monde ont-elles pu reprendre ?
En France, on voit que le cinéma est très désiré et que les plateformes n’ont pas empêché les gens d’y retourner dès la reprise. Cette tendance est-elle mondiale ?
Les 18 mois de fermeture n’ont pas fait disparaître cette envie d’aller au cinéma. Le cinéma à la maison, sur les plateformes, n’était pas si riche que ça et n’a pas remplacé l’expérience de la salle. Mais il est trop tôt pour tirer des conclusions ; il faut laisser les autres pays retrouver leur jauge habituelle et on analysera la situation dans quelques mois, quand on aura plus de recul. Comment fonctionnera le nouvel UniFrance, désormais uni avec les équipes de TV France international ?
Les instances ont été renforcées, avec notamment une commission de producteurs et une pour les distributeurs audiovisuels. Nous avons trouvé un équilibre budgétaire, chacun amenant un apport qui restera acquis dans le futur, et nous bénéficions en plus des 3 M€ qui nous ont été accordés dans le cadre du plan de relance. Nous allons l’employer pour des actions communes qui sont en train de se dessiner. Cependant, nous ferons très attention à préserver les deux socles cinéma et audiovisuel, afin de permettre à chaque secteur de garder son autonomie. Les marchés sont différents, la manière de vendre aussi. L’avantage d’être dans une même maison nous permettra d’être plus forts à l’étranger. Les prochaines années verront se lancer des chantiers très excitants. Après un an et demi de crise, nous pourrons démontrer partout dans le monde que, en France, nous avons mis ce temps à profit. Propos recueillis par R. C.
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L’Europe occidentale, valeur refuge de l’exportation française
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Malgré une année 2020 marquée par la pandémie, le cinéma hexagonal a su tirer profit de la richesse et de la variété de son offre pour conserver sa place sur le marché mondial.
Europe occidentale
Amérique du Nord
6,96 millions* (PdM : 50,9 %)
Europe centrale et orientale 2,81 millions* (PdM : 20,5 %)
0,81 million* En 2020, les films français tra(PdM : 5,9 %) versent une année inattendue et inédite en raison de la crise du Covid19, et perdent près de 70 % de leur box-office à l’international. Pour la première fois dans l’histoire, la presque-totalité des écrans mondiaux sont éteints. Les tournages sont susAfrique et pendus. Les festivals et les marchés Proche et sont annulés, reportés ou ont lieu Moyen-Orient au format numérique. UniFrance 0,22 million* (PdM : 1,6 %) n’avait jamais annoncé un box-office à hauteur de 13,7 millions de specAmérique latine 0,83 million* tateurs jusqu’à aujourd’hui (depuis (PdM : 6,1 %) 2011, sa moyenne annuelle est de 72,7 millions ; 42,5 si l’on retire les exploits extraordinaires dépassant les 10 millions). Cependant, le cinéma hexagonal a su tirer profit de la richesse et de la variété de son offre pour conserver sa place sur le marché mondial : plus de 600 films différents sont exploités en salle et plus de 1 300 sorties sont Répartition des entrées du cinéma français par zone territoriale en 2020. [ recensées, dont 50 d’entre elles se *Entrées en millions de spectateurs. PDM : part de marché par rapport au total mondial] hissent dans le top 3 local. L’absence de blockbusters américains a laissé six se hissent dans le top 10 mondial un vide que les cinématographies en fréquentation (respectivement – 48,1% et – 31,5%) et en nouveaux de l’année en nombre d’entrées et six nationales et moins exposées, dont la titres (+4,3 % et – 27,9%). Bigfoot dans le top 10 en nombre de sorties. française, ont participé à combler. Family (minoritaire) est le chef de file La fréquentation des productions Pour la première fois depuis dix incontesté avec 792 000 tickets et parhexagonales enregistre les évolutions ans, les entrées des productions en ticipe à la progression de la part des les plus contenues par rapport à 2019 langue française représentent plus au Danemark (– 3,9%), aux Pays-Bas productions minoritaires à 42,8 % de trois entrées sur quatre du cinéma (– 26,5%) et en Islande (– 28,7%). Les (29,3 % en moyenne depuis dix ans). français à l’étranger, un ratio qu’on trois plus gros succès (majoritaires) retrouve aussi dans des zones géograLe cinéma français progresse dans la zone sont J’accuse (490 000 phiques où il se plaçait traditionnellement sous la barre de 50 %. Aucun spectateurs), Hors normes (320 000) en Asie film en langue étrangère ne se classe et Les Misérables (262 000). Après trois ans, l’Asie réintègre le L’Europe centrale et orientale parmi les dix plus gros succès de podium des zones d’exportation du conserve la deuxième place du classeproduction majoritaire. Deux titres cinéma français. Avant, cet envol était réunissent plus de 1 million de specment et sa part de marché de 20,5 % assuré par la Chine, tandis qu’en 2020, est la plus élevée de la décennie. tateurs en 2020, tous deux de producil est dû à certains de ses marchés qui Son seul territoire tion minoritaire, et ont connu des fermetures de salles à comptabiliser font progresser la limitées. La Corée du Sud est ainsi plus de 1 million part de ces coproélue premier territoire de la zone en En 2020, les films ductions à 30,5 % de spectateurs, la nombre d’entrées pour les films franfrançais perdent près de R u s s i e , e s t é g a - çais et neuvième dans le monde. Leur (contre 23,2 % en moyenne). 70 % de leur box-office lement celui qui fréquentation est la moins touchée par la crise à Hong Kong (– 29,1%) ; Pour la cinravit à l’It alie la à l’international en témoigne le carton des Misérables. quième année place de leader Le Japon et Taïwan accèdent au top 10 consécutive, l’Eumondial. La Russie mondial en nombre de sorties portés rope occidentale est l’unique pays respectivement par 50 et 43 nouveaux maintient sa place de leader comme de la zone à figurer dans le top 10 démarrages. Un seul titre réunit plus zone d’exportation des films franen nombre de sorties, tandis que la de 100 000 cinéphiles : Portrait de la çais. Elle capte la moitié des entrées Pologne demeure dans le top 10 en jeune fille en feu. du cinéma français sur la période nombre d’entrées. C’est en Croatie (50,9 %). Deux pays de la région Les quatre autres zones, bien que et en Lituanie que le cinéma français dépassent le million de spectateurs, très différentes, partagent le triste affiche les pertes les moins lourdes
Asie
1,58 million* (PdM : 11,6 %)
Océanie
0,46 million* (PdM : 3,4 %)
constat d’avoir cumulé moins de 1 million d’entrées pour le cinéma hexagonal en 2020. Si cela est souvent la norme pour l’Afrique et le Proche et Moyen-Orient, d’un côté, et l’Océanie, de l’autre, la première région est davantage affaiblie car elle subit l’arrêt de ses marchés locomotives (Israël et Maroc), alors que la deuxième est celle qui affiche la baisse la moins forte toutes zones confondues par rapport à 2019 (42,2 %). Le continent américain a connu une première phase de fermeture des salles plus longue qu’ailleurs et les marchés ont davantage de difficultés à redémarrer. L’Amérique du Nord est la seule de ces quatre régions à voir un de ses territoires accéder au top 10 en entrées (Etats-Unis et Canada anglophone, 8 e ), un autre au top 10 en sorties (Québec, 53 démarrages) et à offrir plus de 100 000 tickets à un film français (Portrait de la jeune fille en feu), et ce malgré une chute de 80,6 % des entrées françaises. L’Amérique latine, éprouvée par une hémorragie des entrées pour le cinéma hexagonal (– 83 %), quitte le podium des zones mais devance toujours la partie nord du continent.
Andrea Sponchiado (UniFrance)
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Les succès français au box-office international
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Si les entrées des films français à l’étranger sont forcément moindres en 2020, les genres les plus forts restent la comédie et le drame.
L’année 2020 débute avec plus de 200 000 spectateurs pour J’accuse en Espagne, sa deuxième meilleure performance après l’italienne (547 000 entrées). En janvier, le total des entrées du film à l’international franchit le million. Le mois suivant, ce même seuil est dépassé par Portrait de la jeune fille en feu, le plus g ros succès major it aire de l’année hors de nos frontières
Aux Pays-Bas, “La Vérité” a réalisé la meilleure moyenne par copie de la semaine de réouverture des salles.
(cumul de 1,47 million à la fin 2020). Le film comptabilise même plus d’entrées aux Etats-Unis (410 000) qu’en France (312 000), devient le plus gros succès d’une fiction en langue française des cinq dernières années en Corée du Sud (150 000) et réunit plus de 50 000 Britanniques lors de son démar rage. Par aill e u r s , 15 0 0 0 0 Né e rl a n d a i s n e manquent pas Hors normes, ainsi que 100 000 Espagnols et 90 000 Russes. Puis les cinémas commencent à fermer au fur et à mesure sur les cinq continents. C’est alors sur les rares marchés en activité (principalement situés en Asie) que le cinéma hexagonal connaît de belles carrières, souvent inattendues. Les Misérables fait sensation à Hong Kong (61 000 entrées), au point de devenir la production majoritaire en langue française la plus vue depuis Intouchables ! En Corée du Sud, c’est La Belle Epoque qui se fait remarquer (66 000 spectateurs) : la semaine de sa sortie, il s’installe à la deuxième place du classement et représente 13 % des entrées dans le pays. La troisième phase est celle de la réouverture progressive des salles à travers le monde, avant le nouvel ar rêt qui se déclenc he courant novembre. La présence française est assurée par des films qui poursuivent leurs tournées internationales et par des titres inédits. Pour les films en tournée, La Vérité, qui sort aux Pays-Bas le jour de la réouverture et engendre la meilleure moyenne par copie de la semaine, et Les Traducteurs, numéro 1 en Grèce et en Australie (parmi les “limited
“Portrait de la jeune fille en feu” est le plus gros succès majoritaire de 2020 à l’étranger avec 970 000 entrées.
releases”) lors de son démarrage. Pour les titres inédits, on peut citer trois comédies : La Bonne Epouse, qui fait ses débuts dans le top 3 de quatre territoires étrangers, La Daronne, qui s’empare du statut de plus gros succès de l’année en Allemagne, et Un divan à Tunis, qui participe à relancer la fréquentation des marchés européens (230 000 entrées). Le rôle-clé de l’animation UniFrance souligne tout particulièrement le rôle-clé joué par l’animation, portée par SamSam et Yakari, le film, mais aussi les continuations de Terra Willy (leader français de 2020 en Océanie avec 72 000 spectateurs) et par deux productions minoritaires, Vic le Viking et Bigfoot Family. Ce dernier emballe tout particulièrement 670 000 Russes, 200 000 Néerlandais et 100 000 Danois, et est le seul film hexagonal avec Pinocchio (minoritaire) à comptabiliser plus de 1 million d’entrées depuis le début de l’année. Alors qu’elle apporte en moyenne 10 % des entrées du cinéma français depuis 2011, l’animation voit sa part atteindre 16 % en 2020. Le genre réalise presque la moitié de son score annuel en Europe centrale et orientale (36,5 % de part de marché de la zone) et, grâce aussi à Terra Willy, 24 % des entrées hexagonales en Océanie. La comédie, toujours la comédie A l’image de 2018 et de 2019, la comédie s’impose comme le genre qui a généré le plus grand nombre d’entrées hors France, soit un tiers du total annuel (4,27 millions). L’Europe par-
“J’accuse” a réalisé 547 000 entrées en Italie et 200 000 en Espagne (où il devient “L’Officier et l’espion”).
A Hong-Kong, “Les Misérables” est la production française la plus vue depuis “Intouchables” (61 000 entrées).
ticipe à hauteur de 79,4 % (34 % des tickets totaux de la zone) à ce cumul. Hors normes est le seul titre qui réunit plus d’un demi-million de spectateurs, tandis que 10 autres en comptabilisent plus de 100 000, dont La Belle Epoque, La Daronne, Le meilleur reste à venir, Le Mystère Henri Pick et Un divan à Tunis. Le drame conserve sa deuxième place des genres les plus appréciés (3,35 millions d’entrées) et possède l’échantillon de titres exploités le plus élevé (225, contre 208 comédies), dont quatre sont sortis sur plus de 30 territoires. Portrait de la jeune fille en feu est le seul film à flirter avec le million d’entrées, tandis que trois autres mobilisent plus de 100 000 cinéphiles (La Vérité, Les Misérables et le minoritaire Sorry We Missed You). Le drame affiche une part record de 64,5 % en Amérique du Nord et est également leader en Asie (33,3 %). Le cinéma de genre, seul à progresser Après une mauvaise année 2019, le genre fantastique / horreur / science-fiction est le seul à comptabiliser plus d’entrées que l’année précédente (+15,6 %), et ce grâce au millionnaire Pinocchio, minoritaire. Le biopic / guerre / histoire est porté par J’accuse, tandis que le documentaire voit sa fréquentation divisée par 10 en un an. Faute de titres aussi porteurs qu’Anna et Mia et le lion blanc, le thriller / aventures ne renouvelle pas son exploit de 2019 (le meilleur résultat revient à Donne-moi des ailes, 265 000 entrées). Andrea Sponchiado (UniFrance)
En Corée du Sud, “La Belle Epoque” a attiré 66 000 spectateurs et représente 13 % des entrées la semaine de sa sortie.
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Cannes 2021
Les 239 films agréés en 2020
DIRECTOR
DEVIS
PRODUCTEUR FRANÇAIS
BUDGET GENRE
FRENCH PRODUCER
(M€)
ASR
CHAÎNES PAYANTES
CHAÎNES EN CLAIR
PAYS COPRODUCTEURS COPRODUCERS
(%)
> 8 films
SOURCE : CNC
RÉALISATEUR
CT
TITLE
CIC
TITRE
SOFICA
183 films d’initiative française (150 films 100 % français + 33 films à plus de 50 %) 183 French films including 33 mainly French
de plus de 15 M€ xxx 6
OSS 117 - Alerte Rouge en Afrique noire Nicolas Bedos Mandarin Production, Gaumont 18,35 fiction C+ Ciné+ M6 W9 X X Fr-100 Chickenhare Ben Stassen, Benjamin Mousquet Octopolis 17,98 anim C+ Belg-89, Fr-11 Les Tuche 4 Olivier Baroux Eskwad, Pathé Films 16,97 fiction C+ Ciné+ TF1 TMC X Fr-100 Le Journal d'Anne Frank Ari Folman Le Pacte 16,77 anim Ciné+ C+ France 3 Belg-58/Lux-21/Fr-10/Pays-Bas-10 Simone – Le Voyage du siècle Olivier Dahan Marvelous Productions 16,74 fiction C+ Ciné+ France 2 France 3 X X X Fr-100 Do You Do You Saint-Tropez Nicolas Benamou Curiosa Films, Ouille Productions 16,24 fiction C+ Ciné+ France 2 Fr-73, Belg-27 King David Moreau Maneki Films, Borsalino Productions 15,85 fiction Ocs Ciné+ France 2 X X Fr-100 Super-héros malgré lui Philippe Lacheau Cinéfrance Studios, Baf Prod 15,40 fiction C+ Ciné+ TF1 TMC X Fr-100
> 9 Films
de 10 à 15 M€ xxx 7
Le Tour du monde en 80 jours Samuel Tourneux Cottonwood Media 14,48 anim C+ OCS France 3 X X Fr-79, Belg-21 L'Ombre du Caravage Michele Placido Mact Productions 12,77 fiction Ciné+ C+ X It -89, Fr-11 Triangle Of Sadness Ruben Ostlund Société Parisienne De Production 12,64 fiction C+ Arte Suède-51/All-22/Fr-14/GB-13 En attendant Bojangles Régis Roinsard Curiosa Films, Ouille Productions 12,27 fiction C+ Ciné+ France 2 X X Fr-100 Adieu Monsieur Haffmann Fred Cavaye Vendôme Films 11,81 fiction Ocs France 2 X X Fr-100 Carmen Benjamin Millepied Chapter 2 11,80 fiction C+ Ciné+ France 2 Fr-57, Australie-43 Irréductible Jérôme Commandeur Sociéte Nouvelle De Distribution 11,48 fiction C+ Ciné+ M6 W9 X Fr-100 Rumba la vie Franck Dubosc Gaumont 11,24 fiction OCS Ciné+ TF1 TMC X Fr-100 Boîtes noires (Les) Yann Gozlan Wy Productions 10,62 fiction C+ OCS France 2 X X Fr-100
> 1 3 Films
de 7 à 10 M€ xxx 13
Le Temps des secrets Christophe Barratier Lionceau Films, Pathé Films 9,28 fiction OCS C+ Les Vedettes Jonathan Barre Légende Films, Gaumont 8,92 fiction OCS La Petite Bande Pierre Salvadori Lfp - Les Films Pelléas 8,91 fiction avant C+ Ciné+ Kompromat Jérôme Salle Super 8 Production 8,22 fiction C+ Ciné+ C'est quoi ce papy ?! Gabriel Julien-Laferriere Bonne Pioche Cinéma 8,06 fiction Ocs Ciné+ Suprêmes Audrey Estrougo Nord-Ouest Films 7,87 fiction C+ Ciné+ Les Aventures de Pil Julien Fournet Tat Productions 7,73 anim C+ Ciné+ Alors on danse Michèle Laroque Nolita Cinéma 7,49 fiction C+ Ciné+ Titane Julie Ducournau Kazak Productions 7,43 fiction avant C+ Ciné+ La Classe internationale Frédéric Quiring Les Films Du 24 7,34 fiction OCS Les Bodin's au Pays du Sourire Eric Le Roch Cheyenne Studio 7,29 fiction Envole-moi Christophe Barratier Chapter 2 7,17 fiction Ocs Le Petit Piaf Gérard Jugnot Mes Productions, Gaumont 7,01 fiction C+ Ciné+
> 1 9 Films
de 5 à 7 M€ xxx 18
Si on chantait Maruca Fabrice Tout s'est bien passé Ozon François La Sirène Farsi Sepideh Ma mère vous adore Guillard Philippe Kung Fu Zohra El Mechri Mabrouk Saules aveugles, femme endormie Foldes Pierre Barbaque Eboue Fabrice The Deep House Bustillo Alexandre, Maury Julien Princesse Dragon Denis Jean-Jacques, Roux Anthony Twist à Bamako Guediguian Robert Les Olympiades Audiard Jacques Les Femmes du square Rambaldi Julien Permis de construire Fraticelli Eric Lui Canet Guillaume 16 ans Lioret Philippe Mince Alors ! La Rechute De Turckheim Charlotte La Pire Personne au monde Trier Joachim Les Fantasmes Foenkinos David & Stephane
France 3 X X X Fr-100 TF1 TMC X Fr-100 France 2 C8 X X X Fr-100 France 2 X Fr-100 M6 W9 X Fr-100 France 2 X X X Fr-100 France 3 X X Fr-100 C8 X X Fr-100 Arte X X X Fr-90, Belg-10 TF1 TMC Tfx Fr-67, Belg-33 M6 W9 X Fr-100 France 2 X X Fr-95, It-5 France 3 X X Fr-100
Ciné Nominé, SND 6,93 fiction C+ Ciné+ M6 W9 X X Fr-100 Mandarin Production 6,69 fiction C+ Ciné+ France 2 X X X Fr-100 Les Films D'ici 6,42 anim avant X X Fr-49/All-21/Lux-20/Belg-10 Same Player, Gaumont 6,26 fiction C+ Ciné+ France 2 C8 X X X Fr-100 Les Films Du Kiosque 6,24 fiction C+ Ciné+ France 2 TMC X X X Fr-100 Cinéma Defacto, Miyu 6,00 anim avant Ciné+ Arte X X X Fr-70/Lux-18/Canada-13 Cinéfrance Studios 5,76 fiction C+ Ciné+ TF1 TMC X Fr-100 Radar Films 5,75 fiction Ocs Fr-100 Ankama Anims 5,74 anim C+ Ciné+ France 3 X X Fr-100 Agat Films & Cie 5,64 fiction avant C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-85/Canada-12/Sénégal-3 Page 114 5,44 fiction C+ Ciné+ France 2 X X Fr-100 Les Films Du Kiosque 5,35 fiction C+ Ciné+ France 2 C8 X X Fr-100 Marvelous Productions 5,35 fiction C+ Ciné+ France 3 C8 X X Fr-100 Trésor Films 5,30 fiction C+ Ciné+ TF1 TMC X Fr-100 Fin Août Productions 5,26 fiction Ocs France 3 X X Fr-89/Belg-11 Thelma Films, Mon Voisin 5,20 fiction C+ Ciné+ M6 W9 X X Fr-100 Mk Productions 5,19 fiction Arte Norvège-63/Fr-25/Suède-12 Mandarin Production, Gaumont 5,15 fiction C+ Ciné+ France 2 X Fr-100
Abréviations anim : animation ; docu : documentaire ; ASR : avance sur recettes, avant ou après réalisation ; CIC : crédit d’impôt cinéma envisagé ; CT : participation de collectivités territoriales (régions, départements, villes).
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DIRECTOR
Les Jeunes Amants Tardieu Carine
> 1 9 Films
DEVIS
PRODUCTEUR FRANÇAIS
BUDGET GENRE
FRENCH PRODUCER
(M€)
ASR
CHAÎNES PAYANTES
Ex Nihilo, Karé 5,12 fiction avant C+ Ciné+
de 4 à 5 M€ xxx 19
CHAÎNES EN CLAIR France 2
PAYS COPRODUCTEURS COPRODUCERS
(%)
SOURCE : CNC
RÉALISATEUR
CT
TITLE
CIC
TITRE
SOFICA
Cannes 2021
X X X Fr-100
On sourit pour la photo François Uzan Radar Films, Unagi Productions 4,97 fiction OCS Ciné+ France 3 X Fr-100 Maison de retraite Thomas Gilou Myfamily 4,95 fiction OCS TF1 TMC X X Fr-100 La Fracture Catherine Corsini Chaz Productions 4,88 fiction C+ Ciné+ France 3 X X Fr-100 La Menace Philippe Le Guay Les Films Des Tournelles 4,86 fiction C+ Ciné+ France 2 X X Fr-100 On est fait pour s'entendre Pascal Elbe Jerico Films, Père & Films 4,82 fiction C+ Ciné+ France 3 X X Fr-100 Tokyo Shaking Olivier Peyon Les Films Du Lendemain 4,81 fiction C+ Ciné+ X X X Fr-100 Serre-moi fort Mathieu Amalric Les Films Du Poisson 4,75 fiction avant C+ Ciné+ Arte X X X Fr-100 Angèle François Favrat Soyouz Films 4,74 fiction C+ Ciné+ France 2 C8 X X Fr-100 Incroyable mais vrai Quentin Dupieux L'atelier De Production 4,61 fiction avant OCS Arte X X X Fr-100
Les Promesses Thomas Kruithof 24 25 Films 4,60 fiction C+ Ciné+ France 2 X X X Fr-100 Présidents Anne Fontaine Ciné-@ 4,54 fiction X Fr-100 Mandibules Quentin Dupieux Chi-Fou-Mi Productions 4,54 fiction Effacer l'historique Benoît Delepine, Gustave Kervern Les Films Du Worso, No Money 4,49 fiction
C+ OCS C+ Ciné+
C8 France 3
Les Secrets de mon père Vera Belmont Je Suis Bien Content 4,44 anim Ciné+ Pour le meilleur et pour le pire Stéphane Brize Nord-Ouest Films 4,42 fiction C+ Ciné+ France 3
X X Fr-100 X X X Fr-100 X X X Fr-85, Belg-15 X X X Fr-100
L'Evénement Audrey Diwan Rectangle Productions 4,36 fiction avant C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-100 Joan Verra Laurent Lariviere 2 4 7 Films 4,35 fiction Ocs X X Fr-68, All-20, Irlande-12 Zaï Zaï Zaï Zaï François Desagnat 24 25 Films 4,32 fiction C+ Ciné+ France 3 C8 X X X Fr-100 Tralala Arnaud & Jean-Marie Larrieu Sbs Productions 4,02 fiction C+ Ciné+ Arte X X Fr-100
> 5 6 Films
de 2 à 4 M€ xxx 40
La Abuela Paco Plaza Les Films Du Worso 3,94 fiction C+ Esp -79, Fr-21 Maison d'enfants (à caractère social) Nessim Chikhaoui Albertine Productions 3,84 fiction OCS France 3 X X Fr-100 Baby-Sitter Monia Chokri Phase 4 Productions 3,81 fiction Canada -80, Fr-20 Uman Xavier Durringer Orson Films 3,81 fiction X Fr-100 Ne pas laisser de traces Jan Pawel Matuszynski Les Contes Modernes 3,74 fiction Arte X Pologne -76, Fr-14, Rép Tch-10 Portrait d'une jeune fille qui va bien Sandrine Kiberlain Curiosa Films, E.d.i Films 3,73 fiction C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-100 Cœurs vaillants Mona Achache Les Films Du Cap 3,72 fiction C+ Ciné+ X X Fr-100 Madeleine Collins Antoine Barraud Les Films Du Bélier 3,60 fiction après C+ Ciné+ X X X Fr-70, Belg-15, Suisse-15 A Chiara Jonas Carpignano Haut Et Court 3,59 fiction Arte It -80, Fr-20 Interdit aux chiens et aux Italiens Ughetto Alain Films Tambour Soie, Vivement Lundi ! 3,49 anim avant X X X Fr-67, Belg-13, Suisse-10, It-10 Murder Party Nicolas Pleskof Kazak Productions 3,45 fiction C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-100 Earwig Lucile Hadzihalilovic Petit Film 3,42 fiction X Gb -38, Belg -34, Fr-28 My Sunny Maad Michaela Pavlatova Sacrebleu Productions 3,40 anim X X RépTch-46/ Fr-44, Slovaquie-10 P4 Vincent Cardona Srab Films, Easy Tiger 3,40 fiction avant C+ Ciné+ France 2 X X X Fr-84, All-16 Viens je t'emmène Alain Guiraudie Charles Gillibert Cg Cinéma 3,40 fiction avant Ocs Arte X X X Fr-100 Robuste Constance Meyer Dharamsala 3,35 fiction C+ Ciné+ France 2 X X Fr-100 Inéxorable Fabrice Du Welz The Jokers Films 3,29 fiction Ciné+ Ocs X Belg -80, Fr-20 Nayola Jose Miguel Ribeiro Jpl Films 3,22 anim X X Port-49/Belg-25/PB-14/Fr-12 Ils sont vivants Jérémie Elkaim Super 8 Production 3,12 fiction C+ Ciné+ France 3 X X Fr-100 Mes frères, et moi Yohan Manca Single Man Productions 3,11 fiction avant C+ Ciné+ X X X Fr-100 Les Amours d'Anaïs Charline Bourgeois-Tacquet Lfp - Les Films Pelléas 3,10 fiction avant C+ Ciné+ Arte X X X Fr-100 La Place d'une autre Aurélia Georges 31 Juin Films 3,06 fiction C+ Ciné+ Arte X X X Fr-100 A l'ombre des filles Etienne Comar Maneki Films, Arches Films 3,05 fiction C+ Ciné+ X Fr-60, Belg-40 Olga Elie Grappe Cinéma Defacto 3,01 fiction Ciné+ C+ Suisse -78, Fr-22 Tom Medina Tony Gatlif Princes Production 2,96 fiction avant C+ Ciné+ X X X Fr-100 Selon La Police Frédéric Videau Bus Films 2,96 fiction avant C+ Ciné+ X X Fr-100 Tropique De La Violence Manuel Schapira Windy Production 2,95 fiction C+ Ciné+ France 2 C8 X X Fr-100 Le Calendrier Patrick Ridremont Siddhi Films Et Sombrero Films 2,89 fiction C+ Ciné+ X Fr-50, Belg-50 CE2 Jacques Doillon Arena Films 2,89 fiction C+ Ciné+ France 3 X X Fr-100 Rosa Aurélie Saada Silex Et Germaine Films 2,87 fiction C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-100 L’Adieu au monde ? B. -H. Levy, Marc Roussel Madison Films 2,80 docu C+ Ciné+ France 2 X Fr-100 Ogre Arnaud Malherbe Gloria Films, 2.4.7 Films 2,77 fiction C+ Ciné+ X X X Fr-100 Etre en mouvement Eric Gravel Novoprod, Novoprod Cinéma 2,70 fiction C+ Ciné+ France 2 X X X Fr-100 La Vraie Famille Fabien Gorgeart Deuxième Ligne Films, Petit Film 2,63 fiction C+ Ciné+ C8 CStar X X X Fr-100 Les Méchants Mouloud Achour, Dom. Baumard Srab Films 2,62 fiction C+ Ciné+ X X Fr-100 Une femme du monde Cécile Ducrocq Domino Films 2,58 fiction C+ Ciné+ France 2 X X X Fr-100 Méandre Mathieu Turi Fulltime Studio, Cinéfrance Studios 2,56 fiction OCS X X Fr-100 Trois fois rien Nadege Loiseau Srab Films 2,52 fiction OCS Ciné+ France 2 X X X Fr-79, Canada-21 Petite Fleur Santiago Mitre Maneki Films 2,49 fiction Ciné+ X X X Fr-60/Arg-20/Esp-10/Belg-10 Le Mariage de Rosa Iciar Bollain Halley Production 2,48 fiction C+ Esp -90, Fr-10 Animal Cyril Dion Capa Studio, Bright Bright Bright 2,39 docu OCS France 2 X Fr-100 Tom Fabienne Berthaud Rhamsa Productions, Move Movie 2,29 fiction C+ Ciné+ X X Fr-100 Je m'appelle Mohammed Goran Paskaljevic Rosebud Entertainment Pictures 2,28 fiction It-70/Fr-10/Serb-10/MacéNord-10 Citoyens du monde Gianni Di Gregorio Le Pacte 2,26 fiction It -90, Fr-10 Natural Light Dénes Nagy Lilith Films 2,26 fiction Hongrie -67, Fr-21, Lettonie-13 Arthur, malédiction Barthélémy Grossmann Luc Besson Production 2,24 fiction C+ X X Fr-100 Un intrus dans la villa Ivano De Matteo Les Films D'ici 2,19 fiction It -95, Fr-5 Rien à foutre (Le monde n'attend pas) Emmanuel Marre Kidam 2,17 fiction avant Ciné+ X Belg -53, Fr-47 Les Survivants Guillaume Renusson Les Films Velvet, Baxter Films 2,17 fiction avant C+ Ciné+ X X X Fr-100 Tel Aviv-Beyrouth Michale Boganim Moby Dick Films 2,17 fiction avant X Fr-74, All-26 Matin calme (Ex-The Killing Room) Denis Dercourt The French Connection 2,15 fiction C+ Ciné+ X X Fr-100 Fragile Emma Benestan Unité 2,15 fiction C+ Ciné+ France 3 X X X Fr-100 Oranges sanguines Jean-Christophe Meurisse Mamma Roman, Rectangle Productions 2,10 fiction C+ Ciné+ C8 X X X Fr-100 Sentinelle Sud Mathieu Gerault Agat Films & Cie 2,10 fiction avant Ciné+ X X X Fr-100 Nora Hafsia Herzi Sbs Productions 2,05 fiction avant Arte X X X Fr-100 Maoussi Charlotte Schioler Charlotte Schioler Productions 2,01 fiction X Fr-100
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DIRECTOR
DEVIS
PRODUCTEUR FRANÇAIS
BUDGET GENRE
FRENCH PRODUCER
(M€)
AVANCE SR
CHAÎNES PAYANTES
CHAÎNES EN CLAIR
PAYS COPRODUCTEURS COPRODUCERS
(%)
> 3 4 Films
de 1 À 2 M€ xxx 19
SOURCE : CNC
RÉALISATEUR
CT
TITLE
CIC
TITRE
SOFICA
Cannes 2021
En décalage Juanjo Gimenez Pena Manny Films 1,99 fiction C+ Esp -70, Fr-18, Lituanie-12 Euréka Lisandro Alonso Luxbox 1,87 fiction Arte Fr-35/All-20/Mex-20/Port-15/Arg-10 Naufragi Stefano Chiantini Offshore 1,73 fiction It -90, Fr-10 Petite leçon d'amour Eve Deboise Blue Monday Productions 1,72 fiction Ciné+ X X X Fr-90, Suisse-10 Ghost In Radar Noaz Deshe The Cup Of Tea 1,64 fiction All -90, Fr-10 The Nightsiren Tereza Nvotova Silvera Productions 1,64 fiction Slov-45/RépTch-34/Fr-21 La Salamandre Alexandre Carvalho de Oliveira Cinénovo, High Sea Production 1,58 fiction Ciné+ Fr-55, Brésil-33, Belg-12 Sing Me A Song Balmes Thomas Tbc Productions 1,51 docu Arte Fr-65, All-25, Suisse-10 L'Esprit sacré Garcia Ibarra Chema La Fabrica Nocturna Cinéma 1,48 fiction Esp -70, Fr-20, Turquie-10 Le Genou d'Ahed Lapid Nadav Les Films Du Bal 1,46 fiction Arte Fr-68, All-21, Israël-11 Le Roi Crabe Alessio Rigo De Righi, Matteo Zoppis Shellac Sud 1,45 fiction It -60, Fr-20, Argentine-20 Tous les morts (Todos os Mortos) Marco Dutra, Caetano Gotardo Good Fortune Films 1,30 fiction Brésil -70, Fr-30 L"Ile Anca Damian Komadoli Studio 1,25 anim X Roumanie -52, Fr-34, Belg-14 A Girl's Room Aino Suni Adastra Films 1,22 fiction X X X Fr-55, Finlande-28, All-17 La Croisade Louis Garrel Why Not Productions 1,22 fiction C+ X Fr-100 De bas étage Yassine Qnia Why Not Productions 1,22 fiction avant Ciné+ X Fr-100 Broadway Christos Massalas Christos Massalas 1,18 fiction Grèce -65, Fr-25, Roumanie-10 Un hiver en été Laetitia Masson Films Du Kiosque, Christmas In July 1,17 fiction Ciné+ X X X Fr-100 Litigante Franco Lolli Films du Worso, SRAB Films 1,17 fiction Colombie -51, Fr-49 Le Cœur noir des forêts Serge Mirzabekiantz Sacrebleu Productions 1,16 fiction X Belg -69, Fr-31 Suzanna Andler Benoît Jacquot Les Films Du Lendemain 1,15 fiction après Ciné+ X X X Fr-100 Et il y eut un matin Eran Kolirin Les Films Du Poisson 1,15 fiction X Israël -79, Fr-21 Vacances Beatrice De Stael, Leo Wolfenstein Tabo Tabo Films 1,13 fiction avant Tv5 X X Fr-100 Zanka Contact Ismael El Iraki Barney Production 1,12 fiction Maroc -47, Belg-27, Fr-26 Shake Your Cares Away Tom Shoval Les Compagnons Du Cinéma 1,11 fiction All-46/Israël-28/Russie-16/Fr-10 Connemara Isild Le Besco Ava 1,09 fiction avant X Fr-100 Le Fossoyeur Khadar Ahmed Orsans Productions 1,08 fiction Finlande -58, All -28, Fr-14 Entre les vagues Anaïs Volpé Unité 1,03 fiction C+ X X X Fr-100 Rosy Marine Barnerias My Box Films 1,01 docu C+ OCS TMC X Fr-100 Un enfant à soi Amandine Gay CG Cinéma, Bras De Fer 1,01 docu France 2 X X X Fr-100 Petite Solange Axelle Ropert Aurora Films 1,01 fiction Ciné+ X X X Fr-100 Lil'buck Real Swan Louis Wallecan Lechinski 1,01 docu Fr-100 Irréductibles Olivier Dubuquoy Les Compagnons Du Cinéma 1,00 docu X Fr-100 Des jours sauvages David Lanzmann Single Man Productions 1,00 fiction X X Fr-100
> 8 1 Films
à moins de 1 M€
Azuro Matthieu Rozé Tabo Tabo Films, Comic Strip 0,95 fiction Ciné+ X X Fr-100 Lynx Laurent Geslin Mc4 0,87 docu Ciné+ Suisse -64, Fr-36 Abou Leïla Amin Sidi-Boumediene In Vivo Films 0,86 fiction X Algérie -58, Fr-42 Holy Emy Araceli Lemos Utopie Films 0,81 fiction Grèce -70, Fr-30 Memory House Joao Paulo Miranda Maria Maneki Films 0,80 fiction Brésil -74, Fr-26 A l'ombre des arbres Matias Rojas Valencia Mandra Films 0,80 fiction Chili-40/Fr-20/Arg-20/Colomb-20 L’Enfant M. de Hillerin., F. Dutilloy-Liégeois Alfama Films Production 0,80 fiction Portugal -63, Fr-38 L'Homme aux mille visages Sonia Kronlund Chaz Productions 0,80 docu avant Ciné+ X X X Fr-80, Pologne-20 Là où vivent les sirènes Renaud Barret Nynamor Films, Screen Runner 0,80 docu avant X Fr-100 Streams Mehdi Hmili MPM Film 0,74 fiction Tunisie -59, Lux -21, Fr-20 Harvest Ely Dagher Andolfi 0,71 fiction Fr-61, Liban-23, Belg-16 En nous Régis Sauder Shellac Sud 0,70 docu avant Arte X X Fr-100 Human Flowers of Flesh Helena Wittmann Tita Productions 0,69 fiction X All -68, Fr-32 A demain mon amour Basile Carré-Agostini Envie de Tempête, Films Grain Sable 0,68 docu avant X X Fr-100 Ma nuit Antoinette Boulat Macassar, Sombrero Films 0,67 fiction X X Fr-100 Le Serpent Pierre-Alexandre Schwab P.a.s. Productions 0,67 fiction X Fr-100 Vaurien Peter Dourountzis 10:15 Productions 0,65 fiction après X X X Fr-100 Promesse de l'invisible Marie Amiguet Paprika Films, Kobalann 0,64 docu X Fr-100 A vendredi Robinson Mitra Farahani Ecran Noir Productions 0,64 docu Arte Fr-73, Suisse-27 Selene, 66 questions Jacqueline Lentzou Luxbox 0,61 fiction Grèce -74, Fr-26 Icare, ou la mesure des choses Patric Jean Tag Film 0,60 docu après X Fr-54, Belg-46 Africa Mia Edouard Salier, Richard Minier SRAB Films, Universal Music France 0,60 docu C+ Ciné+ Fr-100 Eg1 Emmanuel Gras Les Films Velvet 0,58 docu X Fr-100 Le Pied nickelé Jean-Loup Martin Cendrane Films 0,57 fiction X Fr-100 Francesca et l'amour Alba Sotorra Urban Factory 0,55 docu Esp -78, Fr-22 Le Baiser de Mésopotamie Hiner Saleem Agat Films & Cie 0,54 fiction X Fr-100 Hors du monde Marc Fouchard Dacor Productions 0,54 fiction X Fr-100 Mighty Afrin Angelos Rallis Manny Films 0,54 docu Grèce -54, Fr-46 Le Mystère Goya José Luis Lopez-Linares Mondex & Cie 0,54 docu Ciné+ Fr-51, Esp-49 Messe nasse Baptiste Drapeau Capricci Production 0,52 fiction X Fr-100 La Roya Juan Sebastián Mesa Dublin Films 0,52 fiction X Colombie -59, Fr-41 Trop d'amour Frankie Wallach Ex Nihilo 0,52 fiction X X Fr-100 A pas aveugles Christophe Cognet L'atelier Documentaire 0,51 Docu avant X Fr-79, All-21 Les Exilés de la terre promise Michale Boganim Ex Nihilo 0,50 docu X X Fr-100 Et j'aime à la fureur André Bonzel Films Du Poisson, Artistes Asociaux 0,48 docu avant X Fr-100 Un monde ailleurs Etienne Faure Eivissa Productions 0,48 fiction Fr-100 L"Appel de la forêt Marie Dumora Les Films Du Bélier 0,48 docu avant X X Fr-100 La Vieille Dame et les Visiteurs Camille Ponsin Minima Productions 0,47 docu avant X X Fr-90, Belg-10 Tranchées Loup Bureau Unité 0,46 docu avant Arte X Fr-100
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DIRECTOR
DEVIS
PRODUCTEUR FRANÇAIS
BUDGET GENRE
FRENCH PRODUCER
(M€)
ASR
CHAÎNES PAYANTES
CHAÎNES EN CLAIR
PAYS COPRODUCTEURS COPRODUCERS
(%)
SOURCE : CNC
RÉALISATEUR
CT
TITLE
CIC
TITRE
SOFICA
Cannes 2021
Thanatos l'ultime passage Pierre Barnerias TProd 0,45 docu Fr-100 Ziyara Simone Bitton Ciné Sud Promotion 0,44 docu Fr-46, Belg-28, Maroc-26 Quand on sait Emmanuel Cappellin Pulp Films 0,44 docu Fr-100 Au cimetière de la pellicule Souleymane Diallo Thierno L'image D'après, JPL Productions 0,43 docu X Fr-58, Sénégal-42 Kerr Tayfun Pirselimoglu Arizona Productions 0,42 fiction Turquie -55, Grèce -30, Fr-14 Les Sorcières de l'Orient Julien Faraut Ufo Production 0,39 docu X X Fr-100 Sam autour du monde Edouard Mauriat Millle et Une Productions 0,39 docu X Fr-100 To Sail Close To The Wind Gregoris Rentis Good Fortune Films 0,38 docu Grèce -53, Fr-47 Ça tourne à Saint-Pierre-et-Miquelon Christian Monnier Screen À Saint-Pierre Et Miquelon 0,38 fiction Fr-100 Municipale Thomas Paulot L'heure D'eté 0,37 fiction X X Fr-100 La Campagne de France Sylvain Desclous Sésame Films 0,37 docu avant Fr-100 Rendez-vous dans un siècle Claire Simon Petit A Petit Production 0,35 docu X Fr-77, Belg-23 Yulia ou l'espace des possibles Bruno Deniel-Laurent Ladybirds Films 0,34 docu X X Fr-100 La P'tite Fradette Elodie Fradet Knock Films 0,32 docu avant X Fr-100 Ordre(s) et désordres David Dufresne Le Bureau Films 0,32 docu X X X Fr-100 L’avenir dure longtemps Pierre Carles C-P Productions 0,31 docu avant X Fr-100 Cléo, Melvil et moi Arnaud Viard Vito Films, Reborn Production 0,31 fiction X Fr-100 Daniel Darc, pièces of my life Thierry Villeneuve, Marc Dufaud Sombrero And Co 0,29 docu Fr-100 Vagabondes Philippe Dajoux Lily and Lola Studios 0,29 fiction X X Fr-100 Les Carottes sauvages Pierre Baudais Cinéscience 0,29 fiction Fr-100 Mother Lode Matteo Tortone Wendigo Films 0,28 docu Fr-43, It-31, Suisse-26 A la vie Aude Pepin Bootstrap Label 0,28 docu avant X X X Fr-100 La Sorcière et le Martien Thomas Bardinet Massala 0,26 fiction X Fr-100 D'une folie l'autre Gilles Blanchard Bellevue Production 0,25 fiction X Fr-100 Métamorphosis, la lutte pour la vie Michel Patient Amélia Films 0,25 docu Fr-100 La Guêpe et l'orchidée Saber Zammouri La Chambre Aux Fresques 0,25 docu X Fr-66, Tunisie-34 Après la traversée Joël Akafou Vraivrai Films 0,24 docu Fr-46/Burkina-39/Belg-15 Le Voyage d'Anton Mariana Loupan Schuch Conseils Et Productions 0,23 docu X X Fr-100 Cyrille : agriculteur 30 Ans… Rodolphe Marconi Black Dynamite Films 0,21 docu après Fr-100 Swing Rendez-Vous Gérome Barry Tom Collins Films & Co 0,21 fiction Fr-100 Toutes les vies de Kojin Diako Yazdani L'atelier Documentaire 0,21 docu X Fr-100 Hôpital N°6 Ye Li Sanosi Productions 0,20 docu X Fr-100 Les Grands Squelettes Philippe Ramos La Traverse, Studio Orlando 0,19 fiction après Fr-100 Le Plaisir féminin Nina Faure C-P Productions 0,18 docu X X Fr-100 Mission Liens possibles Gilles Perret, François Ruffin Les 400 Clous 0,17 docu Fr-100 A la folie Audrey Estrougo Damned Films 0,15 fiction après Fr-100 Sous le béton Roy Arida Stank 0,15 fiction Fr-100 Une barque sur l'océan Arnold de Parscau Fleurs D'argent Productions 0,13 fiction Fr-100 Push It To The Limit Sabrina Nouchi Kapfilms 0,12 fiction X Fr-100 Première campagne Audrey Gordon Kuiv, Les Ecuries Productions 0,11 docu Fr-100 Si c'était de l'amour Patric Chiha Aurora Films 0,10 docu X Fr-100 La Vie naturelle du pou Emmanuelle Mougne Laterna Magica 0,08 fiction Fr-100
“Suprêmes”, d'Audrey Estrougo (Nord-Ouest Films).
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