fotoloft
LES VILLES INVISIBLES #0 NîMES MÉTROPOLE JAZZ FESTIVAL-Strange Fruit
AUTOMNE 2020
#17
COUP DE COEUR – KARINA JUAREZ NEGPOS DANS LES QUARTIERS
SOMMAIRE AGENDA SOMMAIRE AGENDA Les Villes Invisibles
Regards sur la Ville ..............................................................................4
Joël MAS ...................................................................................................11
Nîmes Confinée ....................................................................................12
John KALAPO ..........................................................................................19
Lahcène Abib ........................................................................................24 NegPos dans les Quartiers NegPos dans les Quartiers ............................................................33 Nîmes Métropole Jazz festival
Strange Fruit .........................................................................................36
Coup de Cœur Karina Juarez .......................................................................................43 Regards Croisés II
Perpignan-Qixian ...............................................................................46
FOTOLIMO XS le festival à la frontière Catalane du 25 au 27 septembre 2020 Cerbère-Portbou Expositions, projections, conférences et soirées festives ! Tout le programme : http://fotolimo.com FAILLES photographies de Lahcène ABIB du vendredi 09 octobre au 17 novembre 2020 galerie NEGPOS FOTOLOFT, 1, cours Nemausus, Nîmes. Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h, T : 0975209589 SEMAINE DE DÉCOUVERTE AU MAKERSPACE ! animé par Karine GRANGER, Gauthier QUERCIA et Fabrice TOSATTI du lundi 12/10 au 16/10 de 14h à 17h, séances gratuites d’initiation au labo n/b, à la post-production numérique (photoshop), à l’impression digitale grand format et à l’impression 3D ! Veuillez vous inscrire au préalable ! Equipement unique sur la ville de Nîmes, le MakerSpace NegPos offre un plateau technologique jamais vu nulle part ! Une chaine d’outils et d’espaces reliés par la photographie : - un labo n/b professionnel entièrement équipé. - un studio photo mobile pour le portrait individuel ou familial. - une galerie de photographie ouverte à tout public. - un labo numérique : ordinateur performant, photoshop, scanner pour documents à plat et transparents, imprimante numérique grand format. - un labo dédié à l’impression 3D À noter : le MakerSpace NegPos est ouvert du lundi au vendredi de 10h à 17h. RESIST(E) III SPÉCIAL MALI du 20 novembre 2020 au 31 janvier 2021 Nîmes-Paris Divers sites : NEGPOS FOTOLOFT (Nîmes), MAKERSPACE NEGPOS (Nîmes), IFME (Nîmes), UNIMES (Nîmes), galerie UMCEBO (Paris), galerie 31 PROJECT (Paris), le 100 ecs (Paris), etc.
éQUIPE Direction artistique : Patrice Loubon Mise en page revue Fotoloft : léA LE CORVEC Site web NegPos : Joël Bothorel Formation impression 3D : Gauthier Quercia
Formation photo argentique/ numérique : Karine Granger Animation et Médiation culturelle quartier : Fabrice Tosatti Intervenante ateliers photo ANRU Mas de Mingue : Laurence Charrié
1, COURS NEMAUSUS 30000 NÎMES negpos.fr - contact@negpos.fr - T : 0975209589 - M : 0671080816 La revue fotoloft est éditée par l’association NegPos qui bénéficie du soutien de :
Remerciements : L’association NegPos remercie particulièrement tou·te·s les bénévoles engagé.e.s auprès de nos actions ainsi que les personnes qui participent gracieusement à l’accueil des artistes. Photographie de couverture : Manu Dibango, copyright Moussa Djouder
édito édito T
out va si vite... Cette édition N° 17 de FOTOLOFT qui devait sortir en mai voit enfin le jour en septembre.
Nous avons été, comme je pense nous l’avons tou·te·s été, tout d’abord subjugué-es par la radicalité de la situation et les conditions qui nous ont été imposées du jour au lendemain. Ensuite, le travail a été notre unique guide. Taraudé-es dans l’immédiat sur la possibilité de conserver les dates de nos événements de mai... Pouvons nous faire ce qui était prévu ? Continuons-nous à préparer Les Villes Invisibles ? Puis plus tard FotoLimo ? Nous avons finalement décidé en désespoir de cause de tout annuler face à ce gigantesque mur qui se présentait à nous. Et cette crise dont nous découvrons au fur et à mesure l’ampleur des dégâts, sanitaires d’abord, puis économiques et sociaux. En France, la plupart des festivals et autres événements culturels publics importants ont été annulés ou reportés à 2021.
Il fallait que nous retrouvions la force, les objectifs nécessaires à toute vie humaine pour relancer notre machine, enfin... après avoir pris ce fameux mur dans la figure et digéré le choc nous nous sommes mis de nouveau à agir ! Grâce au MakerSpace NegPos nous avons lancé en avril dernier une production de visières de protection, participant ainsi au Shield Gard-visières solidaire du Gard, une réunion de makers qui fabriquent des visières. Les demandes ont été énormes et la production globale pour le département a dépassé les 12 000 visières ! Le MakerSpace NegPos en a produit quant à lui seul plus de 500, distribuées à des particuliers, des associations, des enseignants et même des institutions comme le tribunal judiciaire de Nîmes... Les premières visières ont été distribuées le vendredi 24/04. Puis il a été nécessaire de reprendre pied dans le contact avec nos publics... Tout d’abord ceux qui en avaient le plus besoin, notamment les jeunes des quartiers ouest, des ZUP Nord et Sud. Depuis la mi-juin, le MakerSpace a réouvert ses portes et a acceuilli 87 enfants, filles et garçons de 9 à 13 ans pour des ateliers combinant découverte et pratique de l’impression 3D, de la photographie en studio, du laboratoire argentique et de la vidéo. Parallèlement, nous avons finalement pu composer une version XS de FOTOLIMO, concentrée et toujours d’aussi haute qualité et diversité, réunissant des expositions, des projections, des conférences et des moments festifs. FOTOLIMO se tiendra donc entre le 25 et le 27 septembre à la frontière catalane, dans les villages de Cerbère et Portbou. Les Villes Invisibles, nouvel événement venu en remplacement des Rencontres Images et Ville et de la Biennale Images et Patrimoine, qui devait inaugurer en mai leur 1re, édition se voit lui aussi chamboulé et recomposé à partir des rescapés du naufrage... En tout premier lieu, les photographes du groupe de recherche Regards Sur La Ville : Chantal Auriol, Marcelle Boyer, Laurence Charrié, Erick Soyer et Patrick Thonnard, qui nous délivrent une petite collection de perles photographiques, mises au jour d’invisibles
faces cachées de Nîmes qui en révélent une partie de son étrange, discrète et secrète urbanité. Fruit des circonstances, prenant d’emblée place dans la recomposition inévitable de notre programmation, tel un commando pirate, mené par l’enflammé Dorian Refledame, un collectif informel de photographes nîmois, propose en quasi exclusivité dans ce numéro spécial (à l’exception de Philippe Ibars qui a « shooté » plus vite que son ombre et déjà sorti un livre... à découvrir plus loin dans nos pages !) des extraits des productions de chacun·e. Qu’il est étonnant de découvrir ce Nîmes improbable, désert ou occupé fugitivement, peuplé de chiens, de résidus contingents, de fleurs glacées, de fantômes ou d’autres ombres fuyantes... Invité spécial et inhabituel, un dessinateur « vengeur au grand cœur », au double alcoolisé, j’ai nommé Joël Mas alias DarkWine, a lui aussi accepté de nous rejoindre et de nous offrir quelques unes de ses œuvres marquantes illustrant avec humour et dérision cette triste période. À présent reparti au Mali, nous sommes aussi très fiers d’accueillir dans nos pages, John Kalapo, jeune artiste photographe Malien reçu en résidence en février-mars par NegPos et surpris par la crise sanitaire. Bien que confiné il a réussi à produire un travail d’une rare intensité humaine portée par une empathie profonde envers des SDF montpelliérains et nîmois. Un regard beau et profond sur les damnés de nos sociétés, toujours plus écartés des écrans. Lachène ABIB
Pour évoquer encore une fois ces contextes urbains qui nous rassemblent, mus par le désir de revenir au monde de juste avant la pandémie, vous vous souvenez... là où survenaient d’explosives luttes sociales ? Elles se propageaient sans frontières à la vitesse d’un incendie poussées par un Mistral impétueux et révolutionnaire! Un photographe vient nous les rappeler. Lahcène Abib a de part et d’autres de la Méditerranée suivi 2 des mouvements les plus fascinants et inattendus du moment : Gilets Jaunes en France et Hirak en Algérie. Confrontés à des pouvoirs aveugles et sourds, les habitants des villes et des campagnes se révoltent, tentant un bras de fer désespéré pour qu’enfin l’on entende la rage du peuple et son malaise continu, revendiquant tous azimuts ! Cette exposition de Lahcène Abib, nommée « Failles » semble nous dire : « et si l’on revenait juste avant, là où nous en étions ? » Les luttes inachevées empêtrées dans la pandémie, restent à mener pour toujours plus de justice sociale et de restauration du lien au monde naturel, mais pour trouver un équilibre entre sur-consommation et développement durable, il va falloir que quelque chose se passe... ou casse... Patrice Loubon Président de l’association NegPos
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LES VILLES INVISIBLES Se substituant aux Rencontres Images et Villes et ouvrant largement ses portes au cinéma, à la recherche transversale et à l’art contemporain, tout en poursuivant la valorisation et l’émergence de la création photographique, NegPos devait lancer en mai 2020, un nouvel événement. Baptisé Les Villes Invisibles, en hommage à Italo Calvino, comme une tentative de suite à ce récit fondateur et émancipateur, la programmation est établie autour de 3 pôles : expositions, cinéma et recherche transversale. Malheureusement, comme beaucoup de programmations ou festivals, il ne nous a pas été possible de réaliser cette 1è édition au moment où nous le souhaitions... Après mûre réflexion et génuflexion mentale, est toutefois apparue la possibilité de mettre en œuvre une édition réduite et recomposée à partir de son noyau dur, le travail mené chaque année depuis 23 ans par le groupe de recherche « Regards sur la Ville » additionnée d’invitations de dernière minute... Au programme donc, des expositions bien sûr, avec la première édition des Regards sur la Ville consacrée à la thématique des Villes Invisibles et qui rassemble les travaux de Chantal Auriol, Marcelle Boyer, Laurence Charrié, Erick Soyer et Patrick Thonnard.
Mais pas que... et tout d’abord, le travail impressionnant de par sa qualité et son foisonnement, du grand reporter Lahcène Abib qui présentera début octobre à la galerie NegPos Fotoloft et dans l’espace public Promenade Newton à la ZUP Nord, ses images encore toutes brulantes des conflits sociaux qui ont animés le bassin méditerranéen depuis 2 ans : les Gilets Jaunes en France et le Hirak en Algérie. Puis, en léger différé fin novembre, ce sera autour de John Kalapo, artiste résident en février et mars derniers, durant le confinement donc, qui a documenté sur la vie des SDF de façon très proche et empathique, un travail à fleur de peau où l’humain jaillit à chaque image. Parallèlement, suite à ce que nous avons vécu, s’est constitué sous la houlette du photographe Dorian Refledame, un collectif d’auteurs vivants à Nîmes, qui ont su saisir ces instants si étranges qui ont transformés cette ville comme tant d’autres, en une insolite « ghost town » ! Une fois n’est pas coutume, nous invitons l’un de nos dessinateurs favoris Joël Mas alias DarkWine au cœur de la revue pour quelques aventures masquées... C’est donc ce que nous vous donnons à voir en cette curieuse rentrée, avec toujours quelques incertitudes sur les dates, les lieux et les conditions d’accueil. Rendez vous nous l’espérons l’année prochaine pour une édition complète et historique des Villes Invisibles #1 ! http://regardssurlaville-negpos.com
Photographie de Chantal AURIOL Photographie de Chantal AURIOL
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Photographies de Patrick THONNARD
Photographie d’Érick SOYER Photographies d’Érick SOYER
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Photographie de Marcelle BOYER Photographies de Marcelle BOYER
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Croix rouge, photographie de Laurence CHARRIÉ Étalier les Halles, photographie de Laurence CHARRIÉ
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DARKWINE MAGAZINE
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Spécial confinement nîmois par Joël MAS BIO Joël Mas est l’auteur de Darkwine anti-héros pilier de bistrot. Sa devise « L’espoir est Vin ». Pendant le confinement, Joël Mas, génial enfant terrible de la scène undergound nîmoise, musicien-performer et dessinateur n’est pas resté inactif... il a non seulement dressé les portraits imaginés de ses amis « Facebook » durant cette période, dont vous pouvez retrouver le détail sous la forme d’un comic-strip accessible à cette adresse : http://darkwine.canalblog.com, et il a aussi composé de main de maitre quelques dessins d’actualités sur cette période unique dans l’histoire !
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NÎMES CONFINÉE
Regards croisés sur Nîmes confinée Le confinement : une période historique de notre vie, dominée — virus oblige — par la privation d’une liberté pourtant fondamentale, celle de se mouvoir comme bon nous semble. Flâner était pratiquement interdit. Et pourtant, quand certains se calfeutraient chez eux, déconcertés, à regarder la vie par la fenêtre, d’autres s’activaient pour apporter aide et soutien aux travailleurs, aux personnes fragiles, aux plus démunis. Les photographes ont la responsabilité de pouvoir laisser des traces, une mémoire sur l’humanité, voire son absence. Eux-mêmes ont vécu le confinement à leur manière : besoin de témoigner, obligation d’aider leurs proches... cocher tout ce qui pouvait légalement l’être dans les fameuses attestations de déplacements dérogatoires. Braver le virus, encenser la vie ou ce qu’il en restait dans les rues, défier peut-être même l’autorité ? Nous avions encore une dernière liberté fondamentale à préserver : celle de penser, de s’exprimer à travers un regard, un instant figé pour se rapprocher de l’éternité. Chacun chacune des preneurs d’images ont posé leurs regards personnels, régulièrement ou ponctuellement. Quand certains se lâchaient pour être créatifs, assumer et apprécier même les contraintes liées au confinement, d’autres cherchaient à débusquer la moindre vie, la moindre activité qui pouvait rassurer, donner de l’espoir. Non ce n’était pas la fin du monde mais un aperçu de ce que pourrait être une ville fantôme, dont la substance, la moelle épinière étaient touchées. Un peu comme si toute une population était partie en exil, les bars et restaurants avaient empilé leurs chaises, les autos avaient déserté les boulevards. De cette approche individuelle, personnelle et intime, les photographes nîmois donnent naissance à une approche collective. Croiser les regards, ensemble, retrouver le goût du partage, de l’échange. Les photos du confinement que le collectif nîmois vous propose sont celles d’une fuite vers la vie. Ouvrez vos yeux, découvrez une autre manière de voir cet événement mondial à travers Nîmes à la loupe. Dorian Refledame
Laurence CHARRIÉ préfère léguer la mémoire de l’histoire à travers les lieux abandonnés où revenir au même endroit même mais un jour différent. Exploite également les richesses de mises en scène via la nature morte.
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Dorian REFLEDAME utilise la photographie comme moyen d’expression artistique, aime scénariser et exploiter les riches promesses qu’offre les sources de lumières.
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par Philippe IBARS C’est beau, une ville… Pour faire le portrait d’une ville confinée (ou pas) il faut d’abord l’aimer. Il faut l’aimer pour ce qu’elle a de beau. Mais cette beauté ne s’emprisonne pas dans les cartes postales. Elle est bien entendu dans tous les legs bimillénaires, grande fierté nîmoise. Elle est dans la modernité, l’audace des bâtisseurs. Elle est dans le banal qui se conjugue au quotidien. Elle est dans les couleurs. Elle est dans les eaux car Nîmes est une ville d’eau qui feint de l’ignorer, dans le havre originel de ses jardins de la Fontaine, dans tout son patrimoine boisé… La beauté d’une ville est aussi dans les gens qui la peuplent, ce sang qui coule dans ses artères. C’est tout cela qui fait la beauté de la ville. Mais… Du mardi 17 mars à 12 heures au lundi 11 mai 2020, en réponse à la pandémie de Covid-19, la population a été « confinée ». Cette page inattendue de notre histoire a duré cinquante-cinq jours. Comme toutes les villes de France, Nîmes s’est soudain enfermée. Passée la sidération des premières heures, j’ai voulu faire le portrait de ma ville endormie, dans le respect des mesures sanitaires imposées : déplacements dérogatoires, périmètre à respecter, limites horaires… C’est avec cette règle des unités de temps, de lieu et d’action propre au théâtre classique que j’ai photographié de Nîmes la partie que je pouvais sillonner. 14
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Au début du confinement, l’hiver s’achevait et les micocouliers – à Nîmes si nombreux – montraient encore leurs charpentes à peine bourgeonnantes. Puis le printemps s’est installé, sans nous, verdissant les houppiers. Une vie urbaine de circonstance s’est peu à peu organisée. Les halles, grand pôle de sociabilité, ont réduit leur voilure, plastifiée pour l’occasion. L’espace urbain a gommé ses autos, effacé ou rangé les chaises, les tables et les parasols de ses places engourdies. Alors que restait-il ? Une ville vide. Une ville à l’os. Une ville belle et triste. Solitude, désœuvrement, errance, rares piétons, silence pesant. Mais, peu à peu, c’est le chant des oiseaux qui réveille le cadre. Puis,’ le mal s’apprivoise avec sur les visages une éclosion de masques et moins de réclusion. Vélos, trottinettes, chiens qu’on promène, cris des enfants qui jouent le temps d’une sortie permise, une vie confinée, mais une vie quand même. C’est beau, une ville…
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Lecture des images : ce que la crise du coronavirus pourrait changer Il y a quatre ans, j’ai illustré pour l’Académie de Montpellier un petit recueil de textes d’enseignants qui avait pour titre Vies minuscules et petits riens. J’avais pour cela utilisé des photographie prises dans des villes comme Stockholm, Barcelone, Lisbonne, images dans lesquelles l’humain apparaissait de manière volontairement insignifiante. La dimension sociale de ces images très « street photography » était évidente. La lecture de ces photos reposait sur le fait que le lecteur, le « regardeur » ajoutait à ce qu’il voyait dans l’image proposée ce qu’il gardait en lui de sa vision de la ville. Une image, c’est bien connu, n’existe que parce qu’on la regarde et le « regardeur » finit de lui donner son sens, comme s’il en devenait co-auteur. Mes photographies d’espaces urbains désertés par l’humain — et j’en ai fait beaucoup — ne fonctionnent plus aujourd’hui, je le crains : elles ont perdu le « sens » qu’elles voulaient avoir. Elles exprimaient la solitude dans un univers surpeuplé, l’isolement dans la foule, elles parlaient d’incommunicabilité, voire d’exclusion, de marginalité, elles voulaient montrer en creux l’indifférence, l’individualisme, une certaine forme d’inhumanité. La crise sanitaire que nous vivons vient bouleverser entre autres choses notre manière de lire certaines images. Nous intégrons désormais dans notre « musée imaginaire » cette profusion d’images de villes, de zones urbaines du monde entier désertées à cause du confinement. Une nouvelle ville a vu le jour : la Ghost town chère aux Rolling Stones. Dès lors toute photographie de rues, de places, de parcs vides, dépeuplés, renverra au « covid », au « coronavirus », à la pandémie… Les « signifiés » sont en train de muter, comme les virus qui bouleversent nos vies. Alors certaines images de d’avant le coronavirus deviennent datées, obsolètes, voire non signifiantes. Elles ne fonctionneront hélas qu’avec l’ancrage sémantique que leur procurent un titre, une légende, un cartel. Sans le support du texte, elles perdront de leur autonomie. Notre univers métaphorique se recompose et ce petit changement de paradigme dans le domaine de l’art préfigure d’autres métamorphoses qu’il va falloir interroger. Philippe Ibars
Avant le confinement, photographie de Philippe IBARS
Pendant le confinement, photographie de Philippe IBARS
Philippe IBARS aime les gens, la ville et les objets témoins de son vécu. Il apprécie de se donner des contraintes de temps et d’outils photographiques.
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Alex ALLEGRI assemble, fige se qui l’entoure, dans un rituel quotidien. Sa démarche plastique regroupe ainsi la photographie avec le dessin, le ready-made et l’installation.
Michel ROUQUETTE est un photographe de l’anecdotique, de l’invisible pour les regards courants, le petit détail qui sera sublimé en post-production avec son arsenal personnel d’effets..
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Paul WINKELKÖTTER est un photographe de rue, passionné des gens, de la vie autour de lui. La rue est poète sous son regard.
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Yann LE FLOCH est un artiste pluridisciplinaire où la photo à pris une part importante dans son parcours créatif.
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Les oubliés du
confinement
par John KALAPO Ceux qui n’ont pas de toit et vivent dans un « autre monde », l’univers des « sans domicile fixe ». Surpris par l’arrivée du Covid-19 et les mesures de confinement prises par les autorités françaises, les SDF non-confinés se retrouvent dans une situation imprévue lorsque la pandémie est arrivée. Les autoritées disent, il faut rester confiné chez soi. Mais comment faire lorsque le chez soi n’existe pas, que l’on vit dans la rue ? Les rues se sont vidées, il n’y a plus de passage, faire la manche relève de l’impossible. Ils ont été oubliés dans cette crise sanitaire. Ils sont livrés à eux-mêmes. Dans les rues désertées de la ville subsistent encore des personnes, comme les sans-abris, qui n’ont d’autres choix que d’y rester. La police les chasse là où ils dorment dans la rue. Ils ne savent pas où aller, d’autant que le couvre-feu a été instauré. De par l’absence presque totale de personnes en ville, leur présence n’en devient que plus visible, éclatante.
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BIO Moussa John KALAPO est né en 1983 à Bamako au Mali, comptable de formation. En 2010 il s’inscrit au Centre de Formation en photographie (CFP) de Bamako ou il suit une formation en photographie conceptuellecréative et d’art. Après plusieurs années d’activité suite à une bourse de la Foundation-Tierney Awards en 2015, il poursuit une formation en photographie documentaire dans l’une des prestigieuses écoles d’art photographique de Market Photo Workshop à Johannesburg. KALAPO a effectué des voyages de reportage photo de plusieurs ONG tel que : Swiss-Contact, One Word, Spana UK, Water-Aid, CTA-agricole, Union Européenne, PAECIS, Caritas-Suisse. Et des sociétés tel que : Safran-France, la société Jumbo-Mali, Sama Transport Mali/Cote d’ivoire, Eagles EYE. Ainsi que les agence de presse comme : AFP, EPA, GETTY. Il a aussi participé à des ateliers photos et des expositions collectives au Mali, Afrique, et en France. KALAPO, à travailler sur le projet des archives de la photographie malienne, pour conservation, numérisation et archivage de l’héritage de célèbres photographes africains. (Tel que Malick SIDIBE, Abderrahmane SAKALY, Tijane SITOU, Adama KOUYATE, Mamadou CISSE et Félix DIALLO). Geek et Président : Pour l’association Donkosira qui a pour but : Collecter et diffuser les savoirs locaux et les cultures régionales en Afrique de l’ouest par les nouvelles technologies de l‘information, Promouvoir et à mettre en lumière le patrimoine culturel régional en Afrique de l’ouest. KALAPO a travaillé aussi sur le projet de numérisation de la Bibliothèque Nationale du Royaume-Unis : Archives en danger en sauvegardant son patrimoine archivistique (EAP1085) du fond colonial du cercle de Kita dans la région de Kayes. http://amp.matrix.msu.edu https://www.facebook.com/ArchiveOfMalianPhotography https://www.moussakalapo.com AUTOMNE 2020
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LA VILLE EN LUTTE
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par Lahcène ABIB C’est en novembre 1989, après un premier reportage sur la chute du mur de Berlin, que Lahcène ABIB commence sa carrière de photographe. Après une collaboration de huit ans avec une agence de presse, il exerce en indépendant et se consacre à des sujets de société, interrogeant le fait religieux musulman, la consommation, l’environnement... Il mène actuellement un travail sur l’identité musulmane en France. https://www.lahcene-abib.com
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FAILLES
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Puisant dans ses archives encore toute brulantes des derniers mouvements sociaux émergents en France en 2018 et en Algérie en 2019. Lahcène ABIB nous offre avec « FAILLES » un puissant et riche témoignage des faits, adressant du même coup, un vibrant hommage d’empathie aux différents protagonistes. Photographe « embedded » auprès des manifestants, Lahcène ABIB photographie à partir de leur position. Il ne situe jamais du côté des forces de l’ordre, leur faisant souvent face. C’est en partie cela qui fait la force de ses photographies, sa position, à la fois leur « mordant plastique » et leur distance critique. Car s’il est en principe spectateur, il ne se contente pas de l’être passivement. « Si la photographie n’est pas bonne, disait Robert Capa c’est que vous n’êtes pas assez près... ». Ce précepte mille fois cité, semble pourtant parfaitement correspondre à l’acte photographique de ABIB, les bonnes images sont chez lui pléthore ! Un rare degré d’engagement dans l’action en train de se dérouler produit des effets certains... Digne survivant des grands reporters de conflits urbains, tel Gilles CARON, Lahcène a l’humain chevillé au corps et il ne peut pas faire autrement que de le faire savoir. « Homme frontière », Lahcène ABIB qui fait vivre en lui sa double appartenance avec sincérité et opiniatreté, sans la refouler, s’évertue à rendre compte de ces événements parallèles avec autant de passion et d’intérêt. Gilets Jaunes et Hirak unis au delà des mers par son regard et par son implication à témoigner des histoires pour l’Histoire. Patrice Loubon Commissaire de l’exposition
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GILETS JAUNES
Le mouvement des Gilets jaunes — du nom des gilets de haute visibilité de couleur jaune portés par les manifestants — est un mouvement de protestation non structuré et sporadique apparu en France en octobre 2018. Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion — principalement sur les médias sociaux — d’appels à manifester contre l’augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Les manifestations ont lieu essentiellement le samedi. À partir du 17 novembre 2018, la contestation s’organise autour de blocages illégaux de routes et ronds-points et de manifestations tous les samedis. Ces protestations mobilisent surtout les habitants des zones rurales et périurbaines, mais s’organisent également dans des métropoles, où se produisent plusieurs épisodes violents, notamment sur l’avenue des Champs-Élysées. Rapidement, les revendications du mouvement s’élargissent aux domaines sociaux et politiques. Lors des rassemblements, le plus souvent non déclarés, plusieurs milliers de personnes sont blessées, aussi bien du côté des manifestants que des forces de l’ordre.
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HIRAK
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Le « Hirak » désigne une série de manifestations sporadiques qui ont lieu depuis le 16 février 2019 en Algérie pour protester dans un premier temps contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, puis contre le projet du « système ». Le peuple demande une transition et la mise en œuvre de réformes. Par la suite, les protestataires réclament la mise en place d’une Deuxième République, et le départ des dignitaires du régime, notamment parce que ceux-ci organisent le prochain scrutin le 12 décembre avec les candidatures de caciques du régime. D’une ampleur inédite depuis des décennies, ces manifestations, qui ont essentiellement lieu les vendredis et mardis (pour les étudiants), conduisent Bouteflika à démissionner le 2 avril 2019.
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> défense
> perception
> répartition des droits
Société des Auteurs des arts visuels et de l’Image Fixe
d’ auteurs
Société civile dont la mission est de défendre, percevoir et répartir les droits des auteurs des arts visuels. En 2017, la SAIF représente plus de 7 000 auteurs en France, dont 4 000 photographes.
82, rue de la Victoire • 75009 Paris tél. 01 44 61 07 82 saif@saif.fr www.saif.fr
En adhérant à la SAIF, vous devenez collectivement propriétaire de votre société (achat d’une part sociale de 15,24 euros)
et participez à ses décisions lors de l’Assemblée générale,
au Conseil d’administration et dans les Commissions. Les ayants droit peuvent également adhérer à la SAIF.
Pourquoi adhérer à la saif ?
g ra ph is m e : at el i e r A u f o n d à g au c he - 2 0 1 7
Pour bénéficier des droits « collectifs » Les droits dits « collectifs » ne peuvent être gérés et perçus que par une société d’auteurs. Avec le foisonnement des nouvelles techniques de diffusion des œuvres qui rendent impossible le contrôle de leur utilisation, le législateur institue régulièrement de nouveaux droits (ou redevances) gérés collectivement par les sociétés d’auteurs.
Les droits « collectifs » sont les suivants : • La copie privée audiovisuelle et numérique : La rémunération pour copie privée compense la possibilité pour un individu de copier des œuvres pour un usage strictement privé. Créée en 1985 uniquement pour les supports audiovisuels, elle est étendue depuis 2001 aux supports numériques. 25 % de la rémunération pour copie privée sont affectés à des actions culturelles comme l’aide aux festivals par exemple. • Le droit de reprographie : Cette rémunération est perçue pour les photocopies des œuvres publiées dans le livre ou dans la presse.
• Le droit de prêt public : Depuis 2003, la loi française institue une gestion collective obligatoire de la rémunération pour le prêt public des œuvres dans les bibliothèques. La SAIF perçoit et répartit cette rémunération au titre des images fixes publiées dans les livres. • La retransmission par câble : Cette rémunération est perçue au titre de la reprise des émissions de télévision sur les réseaux câblés. Seules les sociétés d’auteurs sont habilitées à percevoir et répartir ces sommes aux auteurs. • Usages pédagogiques Ces droits sont perçus sur une base forfaitaire négociée avec le Ministère de l’Éducation Nationale. Ils sont par la suite redistribués aux auteurs par les sociétés de gestion collective.
La SAIF peut également intervenir pour ses membres qui le souhaitent auprès et de tous types de diffuseurs (chaînes de télévision, sites Internet, etc.) : • pour le droit de présentation publique (expositions) ; • pour le droit de reproduction (presse, livres, cartes, posters…) ; • et également pour percevoir le droit de suite (rémunération sur la revente publique d’œuvres originales) ; La SAIF œuvre pour la défense et l’amélioration de la protection du droit d’auteur. Elle est ainsi présente auprès des institutions nationales et internationales (ministère de la Culture, Parlement, CSPLA, Union européenne…) et agit pour défendre collectivement les droits des auteurs.
NEGPOS DANS
FOTOLOFT - NEGPOS DANS LES QUARTIERS
LES QUARTIERS MakerSpace NegPos Cité éducative 2020 juin-juillet-août 2020
Le MakerSpace NegPos situé à Valdegour ZUP Nord de Nîmes est un lieu équipé de trois laboratoires formant une chaine technologique allant de la photographie argentique à la 3D en passant par la post-production numérique. Il comprend aussi un espace d’exposition où sont présentées des travaux d’artistes nationaux et internationaux. Cet espace professionnel de proximité et de création a pu construire en quelques mois depuis 2018, une dynamique forte centrée autour de la pratique photographique et de nouvelles technologies utilisant la 3D. Fréquenté par les enfants (garçons et filles de 9-15 ans) de la barre Newton et par d’autres groupes d’enfants des 2 ZUP. Le lieu a proposé dans un premier temps tous les mercredis, des après-midi découvertes autour de ces pratiques.
Suite à l’interruption de nos activités en mars 2020, nous avons ensuite lancé en avril 2020 la production de visières de protection distribuées gratuitement à des institutions, des associations et des particuliers. Nous avons enfin réouvert le MakerSpace au public depuis le début du mois de juin 2020. L’effet ne s’est pas fait attendre ateliers au long cours et sessions découvertes du mercredi ont repris de plus belle !
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Au quotidien, notre équipe d’animateurs : salarié , intervenants professionnels et bénévoles s’active à présent du lundi au vendredi, toutes les après-midi pour offrir aux enfants et jeunes du quartier des activités qui leur feront peut-être songer à un avenir différent de celui auxquels on les assigne. Devenir concepteur en modélisation 3D, technicien de l’image ou pourquoi pas artiste... Voilà quelques pistes auxquelles on ne s’attendait pas dans les ZUP Nord et Sud !
L’équipe : _Karine Granger, intervenante photographie argentique _Gauthier Quercia, intervenant 3D _Patrice Loubon, coordinateur, intervenant photographie argentique et montage numérique _Anouk Marsetti, intervenante vidéo, réalisatrice professionnelle. _Fabrice Tosatti, animateur-médiateur. _Accompagné.e.s de : Alexandre Renac et Dorian Refledame MakerSpace NegPos 34 promenade Newton 30900 Nîmes
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STRANGE FRUIT
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Trois expositions de photographies
de concerts de Jazz à Nîmes, 1980-1990.
Par Jeanne DAVY, Moussa DJOUDER et Patrice LOUBON
Michel petrucciani, photographie de Moussa DJOUDER Roy HARGROVE, photographie de Jeanne DAVY Art BLAKEY, photographie de Moussa DJOUDER Screamin’ Jay Hawkins, photographie de Patrice LOUBON
LE JAZZ, UNE HISTOIRE NÎMOISE ? Comment ne pas revenir sur l’histoire et comment célébrer les 50 ans de la relation qui unissent Nîmes et le Jazz à travers le temps ? Cette histoire se construit peu à peu et prend racine il y a fort longtemps... Au début était Jazz 70, toujours vivante et aux commandes du Nîmes Métropole Jazz Festival, l’association menée par l’inoubliable Guy Labory offrit durant 13 ans (1976-1988) dans les Arènes de Nîmes, aux Nîmois et à d’autres visiteurs extérieurs, une programmation du plus haut niveau, invitant à Nîmes la crème du Jazz international : Miles Davis, Dizzy Gillespie, Dee Dee Bridgewater, Didier Lockwood, Herbie Hancock, … et tant d’autres ! Dont Stéphane Kochoyan, actuel directeur artistique de Nîmes Metropole Jazz Festival. A l’appel de Nîmes Métropole, Jeanne Davy, Moussa Djouder et Patrice Loubon ont exploré leurs archives, au fil du désormais fameux confinement, scannant d’arrache-mains leurs négatifs. De cette exploration, ils en ont retirés quelques pépites! En guise d’hommage à cette histoire, ces trois photographes réunis par leur passion éternelle pour cette musique se sont donc retrouvés aujourd’hui pour vous offrir leurs regards mais aussi un morceau d’histoire commune. Réparties sur 3 sites, à la Médiathèque de Margueritte, dans le Hall d’accueil de Nîmes Métropole et dans l’espace public au bas de la rue du Cirque Romain, leurs images nous replongent ou nous font (re)découvrir ces instants immémoriaux. Patric CLANET Co-directeur de NegPos
* Strange Fruit (littéralement « fruit étrange ») est une chanson interprétée par Billie Holiday pour la première fois en 1939, au Café Society de New York. Tirée d’un poème écrit et publié en 1937 par Abel Meeropol, c’est un réquisitoire artistique contre le racisme aux États-Unis et plus particulièrement contre les lynchages que subissent les Afro-Américains, qui atteignent alors un pic dans le sud des États-Unis.
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FOTOLOFT - NÎMES MÉTROPOLE JAZZ FESTIVAL
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Dee2020 Dee Bridgewater, photographie de Patrice LOUBON AUTOMNE
Guy LABORY et Lionel HAMPTON, photographie de Moussa DJOUDER
BIOS Jeanne DAVY (1949). Photographe. Vit à Sète. Elle baigne très tôt dans un univers artistique. Après ses études de lettres, elle découvre la photographie pour les besoins d’un journal de contreinformation dont elle deviendra la directrice. Depuis, elle n’a plus quitté son appareil photo : tournées de musiciens de jazz, spectacles de danse, festival d’Avignon... elle coopère à de nombreuses revues. Puis, ce sera le service culturel du Conseil départemental du Gard pour lequel, durant quinze ans, elle couvrira des manifestations culturelles, sans pour autant laisser de côté des expositions de ses oeuvres personnelles. Moussa DJOUDER (1946). Photographe. Vit à Nîmes. Depuis 60 ans, il aime la musique de jazz et c’est une histoire de rencontres ; rencontre à 14 ans avec son ami Denis Carterre, déjà musicien, pendant 4 ans d’internat ; rencontre à la même époque avec Guy Labory et Max Fumel (2 des créateurs du Jazz club de Nîmes et du Festival de jazz de Nîmes), vite devenus des amis autour de cette musique. Avec le jazz, il rencontre une musique qui le comble en s’adressant à son corps et à son âme et cet amour ne l’a plus lâché. Depuis son enfance, il a toujours aimé la photo, photo vernaculaire et photo de voyage. Lorsque le journal La Marseillaise lui a proposé d’écrire et faire des photos sur les Festivals de Jazz de Nîmes, il a pu réaliser la fusion entre ses 2 passions pour la musique et la photo. Il en a résulté 31 expos sur les musiciens de jazz. Patrice LOUBON (1965). Artiste et photographe. Vit à Nîmes. Chacune de ses oeuvres génère différents dispositifs qui peuvent intégrer la photographie, la vidéo, la marche, la performance et l’installation. Il met également en place des projets où le partage et la coproduction sont au cœur du processus. Entre 1986 et 1990, il obtient l’autorisation de Guy Labory pour documenter le festival de jazz de Nîmes. Il est aussi commissaire d’exposition international, directeur du Centre d’art et de photographie NegPos à Nîmes, du Festival FotoLimo (Cerbère-Portbou, frontière catalane) et commissaire invité de la Maison de l’Amérique Latine (Paris).
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FOTOLOFT - NÎMES MÉTROPOLE JAZZ FESTIVAL
S. KUTI, photographie de Jeanne Davy
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- ©Grollier Philippe, Darnaud Antoine
LA RÉGION S’ENGAGE POUR LA CULTURE Les nombreux événements qui animent nos territoires, portés par de nombreux professionnels et bénévoles, sont impactés par cette crise sanitaire. La Région a décidé de maintenir ses 30 millions de subventions accordées en 2020 pour leurs événements afin de permettre qu’il y ait, demain encore, de très belles rencontres autour de la culture qui fait partie intégrante de l’identité de l’Occitanie.
laregion.fr
L’OCCITANIE, LA RÉGION DES SOLUTIONS
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COUP DE CŒUR
FOTOLOFT - COUP DE CŒUR
par Patric CLANET
Acciones para
recordar Actions pour se rappeler
Photographie de Karina JUAREZ
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Le titre d’une série est révélateur, il éclaire l’intention de l’artiste, il vous guide et vous force à vous interroger sur le pourquoi des oeuvres que vous avez devant les yeux. Ce corpus d’images aurait pu très bien se nommer « métaphores de l’intime » ou bien « actions pour oublier » ou encore « métamorphose » Il y a de la douleur dans les photographies que nous donne à voir Karina JUAREZ mais aussi une forme d’apaisement ; un moment de calme juste après une tempête. L’artiste s ‘appuie sur ses mises en scène photographiques pour exhumer ce qu’elle cache au plus profond d’elle, pour mieux exorciser ses démons et pour pouvoir renaître. Karina Juarez s’approprie avec détermination la possibilité de reposer la question de la fonction du corps, de son propre corps, dans l’espace de la représentation. Le corps est ici proposé comme un support de narration, comme incarnation, il devient prétexte pour réunir un ensemble de signes - plissures, blessures, cicatrices - qui abordent métaphoriquement le thème sexuel qui tourmente l’artiste.
Les natures mortes fonctionnent quant à elle en dialogue, en diptyques avec les images du corps de l’artiste mis en scène. Elles sont métaphores de la métamorphose à laquelle nous sommes invité à assister. Teintées de mélancolie, elles laissent cependant entrevoir de nouveaux horizons. L’ensemble de ces métaphores photographiques sont les figures de style qui caractérisent l’intentionnalité de l’artiste. Elles représentent la rhétorique de l’image qu’use ici la photographe pour lui permettre de libérer son discours et, par le biais de ces fictions, de l’aider à redéfinir la réalité. Sous nos yeux, Karina JUAREZ change littéralement de peau. Elle nous propose de devenir voyeur de sa propre renaissance par le biais d’un rituel de purification. Ce rituel devient l’expression du corps dans un espace exclusif où l’interaction entre la photographiée et le dispositif de la photographie donne l’image de cette identité changeante. « Acciones para recordar » fonctionne comme une transmutation du réel par la photographie.
FOTOLOFT - COUP DE CŒUR Nous sommes témoins de cette alchimie par cette succession de tableaux photographique, véritables actes initiatiques, qui fait que le corps change de substance et passe d’une nature vile à une nature noble. Femme avant tout, Karina JUAREZ serait dans l’impasse si elle n’était pas cette jeune artiste photographe qui met en scène ses « traumas ». Elle vous invite dans son intimité pour mieux rebattre les cartes, déconstruire et reformuler. Elle touche une réalité d’ordre anthropologique, universelle : la fragilité et le processus de reconstruction de l’être humain. L’œuvre de Karina JUAREZ, qui se construit sous nos yeux, s’affirme en mobilisant des stratégies modestes, du silence, du retrait. Caractéristiques, comme nous le fait remarquer Dominique BAQUÉ, qui constituent : « une part non négligeable des productions artistiques contemporaines qui choisissent ainsi de donner à penser plus qu’à voir » Patric CLANET Co-directeur de NegPos https://karinajuarez.wixsite.com/karinajuarez
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Regards
croisés II
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Perpignan - Qixian Photographies de WENJING – Pia ELIZONDO Comprendre la Ville est une tâche ambitieuse. Appréhender comment l’homme habite la ville appelle à une recherche permanente. Améliorer l’habitat dans les villes et quartiers anciens est le pari d’Urbanis depuis 1979. Tout d’abord partout en France, maintenant aussi en Chine. La vie d’Urbanis est une succession d’idées humanistes et un peu folles. Nos idées sont partagées par de nombreuses Villes, grandes, moyennes, petites, qui nous ont confié leurs politiques d’Amélioration de l’habitat. Elles souhaitent que leurs citoyens y vivent mieux, avec la santé, le confort, la sobriété énergétique et une plus faible émission de gaz à effet de serre. Comment donner à voir la vie dans les villes françaises et Chinoises : les habitants, les mutations, la poésie, la beauté, la dureté parfois ? Regards croisés 2-2020 est la seconde édition de l’incursion de l’art photographique dans nos métiers d’amélioration de l’habitat. La première édition, Regards croisés 1-2019, avait offert le regard de Patrice Loubon, fondateur de NEGPOS à Nîmes, sur Shanghai, et celui de LIU Gang, professeur d’architecture et d’Urbanisme à l’université TONHGJI, sur Paris. Pour Regards croisés 2-2020, les deux fondateurs, Jean-Marc NATALI et Qiu Lei, ont fait appel à deux femmes photographes. WENJING, qui exerce à Shanghai son métier de photographe de magazine, d’évènements et de voyages, s’est rendue dans le centre ancien de Perpignan (Pyrénées orientales-Occitanie) ou Urbanis met en œuvre la réhabilitation de l’habitat ancien. Pia ELIZONDO, installée à PARIS, née à Mexico, déjà exposée par NEGPOS à Nîmes, est allée à la rencontre de la ville historique de QIXIAN (Province du Shanxi). A QIXIAN, Urbanis élabore avec ses partenaires THUPDI, IN EXTENSO, TSINGHUA UNIVERSITY, le plan de protection et de réhabilitation du centre historique, dans le cadre d’un projet de développement durable fiancé par l’AFD. Regards croisés 2-2020 est une vue subjective par deux femmes artistes photographes de l’invisible, du sensible, de la beauté des villes et des habitants de QIXIAN et de PERPIGNAN. Pour le plaisir de votre regard. Emmanuelle PERNES Présidente d’URBANIS
Pia ELIZONDO: https://www.piaelizondo.com 46
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FOTOLOFT - REGARDS CROISÉS II 2020
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QIXIAN, photographies de Pia ELIZONDO
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FOTOLOFT - REGARDS CROISÉS II 2020 PERPIGNAN, photographies de WENJING PERPIGNAN, photographie de WENJING
QIXIAN, photographie de Pia ELIZONDO
PERPIGNAN, photographie de WENJING
PERPIGNAN, photographie de WENJING
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FOTOLOFT - REGARDS CROISÉS II 2020
PERPIGNAN, photographie de WENJING
QIXIAN, photographies de Pia ELIZONDO
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