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2.1.2 Des avis divergents
2.1.3 Des avis divergents
Comme nous l’avons vu, les représentations servent à créer un référentiel commun qui guide l’action individuelle et collective. Néanmoins, les individus conservent une certaine autonomie vis-à-vis des représentations sociales du groupe. Aujourd’hui, les familles s’entendent sur la présence de pollution dans l’air aux abords et à l’intérieur de l’école. Pour eux, le secteur est pollué à cause de la circulation automobile qu’il s’agit de supprimer ou de réduire. Le rapport de l’étude menée par Air Rhône-Alpes sur le secteur estime que le trafic circulant dans le tunnel Croix — Rousse représente 40 % de l’impact total sur la moyenne annuelle en NO2 dans la cour de l’école Michel Servet en 2014 (60 % provenant du fond urbain et de la circulation sur les quais du Rhône). Si la présence du tunnel aggrave la situation de l’école, celuici n’est pas l’unique responsable. Dans les représentations et le discours des personnes interrogées, nous avons vu que le tunnel occupe encore une place prépondérante.
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Avant la publication des résultats de l’étude, l’incertitude concernant la morphologie précise des polluants dans l’école générait beaucoup de stress pour les familles qui préconisaient des mesures radicales pour certaines. Lors des premières rencontres entre les familles et la direction de l’école sur le sujet, plusieurs parents et une enseignante proposaient le déménagement de l’école dans d’autres locaux disponibles à proximité. Leurs avis furent entendus puis tempérés par la direction qui ne souhaitait pas porter auprès des pouvoirs publics une mesure aussi radicale sans connaitre précisément la situation en matière de pollution et de santé publique.
« S’il y avait un vrai problème de santé publique bien sûr que je le ferai, je n’hésiterai pas, mais là c’est compliqué, car l’école c’est un service de proximité et que les gens viennent à pied et quand on habite Lyon Centre sur les Pentes c’est quand même très compliqué de prendre sa voiture. (…) les seuls lieux qu’on aurait de disponibles ça fait loin à pied pour les familles. »
Il fallut attendre la publication des résultats de l’étude en 2016 pour constater ce que nous qualifions de « montée en gamme » du problème. En effet, le rôle « relatif » de la circulation automobile du tunnel en comparaison avec le reste du trafic invitait à décentrer son attention du tunnel pour raisonner à une échelle plus globale. Comment donc se satisfaire de mesures visant à réduire l’exposition des enfants au sein de l’école quand on sait que le problème touche une échelle plus étendue ?