Dr George A. Mandelaris Cabinet libéral, Oakbrook Terrace, Illinois, Etats-Unis Professeur adjoint d'enseignement clinique Université de l’Illinois, faculté de médecine dentaire, Chicago, Etats-Unis
Introduction
L'idée d'avoir recours à la chirurgie pour accélérer le déplacement orthodontique tout en protégeant et en améliorant les résultats parodontaux n'est pas nouvelle. En 1959, Köle émit l'hypothèse que les dents bougeraient plus vite si des corticotomies étaient pratiquées pour les libérer de l'os alvéolaire dense environnant. Il a pratiqué des incisions interproximales et apicales qui ont facilité et accéléré le mouvement des dents dans le but de les maintenir à l'intérieur d'une cage alvéolaire adaptée. Il a désigné ce phénomène par le terme « déplacement du bloc osseux »1. De nos jours, les outils diagnostiques numériques modernes peuvent faciliter l'identification des patients qui pourraient bénéficier de l'orthodontie assistée chirurgicalement ainsi que sa planification. Des techniques relativement récentes d'augmentation de la crête alvéolaire et du tissu parodontal ont fourni une approche régénérative pour améliorer et isoler le parodonte de manière à améliorer, ainsi, le pronostic de l'ensemble du complexe osseux alvéolo-dentaire.
Dr Jim Janakievski Cabinet libéral, Tacoma, Washington, Etats-Unis Professeur adjoint d'enseignement clinique École Dentaire, Université de Washington, Etats-Unis
LE PROBLÈME Même s'il n'y a pas de signes cliniques de perte d'attache, environ 12 % des incisives centrales maxillaires présentent un déficit d'os vestibulaire2. Chez les patients ayant un os vestibulaire fin, l'orthodontie peut, involontairement, déplacer les dents hors des limites alvéolaires et entraîner ainsi une perte de la hauteur de l'os alvéolaire et des modifications de la largeur. Cela peut se traduire par des déhiscences osseuses vestibulaires significatives – notamment autour des dents de rétention (baguées) et des premières prémolaires – et le développement de défauts intra-osseux au niveau des sites d'extraction orthodontiques3,4. En cas de malocclusions (dents inclinées), 35-55 % des cas présentent des fenestrations et des déhiscences, notamment dans la région antérieure ; ainsi, lorsqu'ils reçoivent un traitement orthodontique sans intervention chirurgicale, ces phénotypes alvéolaires fins peuvent connaître des fenestrations, des résorptions radiculaires et des lésions gingivales5-7. Cependant, l'évaluation des risques est améliorée avec des outils diagnostiques de pointe et des augmentations osseuses et/ou des tissus mous peuvent être planifiées pour réduire l'incidence des séquelles iatrogènes. L'imagerie diagnostique peut fournir des simulations de résultats susceptibles d'être partagées avec les patients de manière à éviter les problèmes et obtenir un consentement plus éclairé8.
LA SOLUTION Plusieurs procédures ont été développées pour traiter l'anatomie alvéolaire. Cependant, toutes les procédures orthodontiques assistées chirurgicalement facilitent, par nature, le mouvement orthodontique. Peut-être plus important encore, il est impératif que le mouvement dentaire orthodontique complexe soit réalisé à l'intérieur de l'enveloppe osseuse alvéolo-dentaire disponible, parfois également appelée « parois orthodontiques »9. Deux procédures associant la corticotomie et la décortication alvéolo-dentaire à la greffe d'os particulé ont fait l'objet d'une attention considérable – l'orthodontie accélérée par assistance ostéogénique parodontale (PAOO), dont a parlé Wilcko la première fois en 200110, et le traitement orthodontique facilité chirurgicalement (SFOT) qui a fait l'objet d'un article publié par Roblee en 200911. Il y a des différences subtiles entre les procédures (par exemple, avec le SFOT, l'augmentation de la crête est généralement assurée uniquement dans le sens du mouvement des dents proposé tandis que la PAOO suppose une corticotomie sur les deux faces, vestibulaire et linguale), mais pour cette revue, le terme « orthodontie assistée chirurgicalement » (SAO) désigne toute procédure orthodontique chirurgicale dans le cadre de laquelle est pratiquée une corticotomie accompagnée d'une augmentation osseuse. Le club de la revue
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