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SCULPTER SON CORPS SELON SES DÉSIRS
Qu’il s’agisse d’éliminer certaines zones disgracieuses et rebelles ou d’en augmenter d’autres pour les rendre plus voluptueuses ou toniques, la liposculpture - forme artistique avancée de liposuccion - offre désormais la possibilité de ciseler sa silhouette avec une extrême précision. Avec le Dr Mohamed Guessous, de Guess Clinic, zoom sur cette véritable révolution en matière de chirurgie esthétique qui permet aujourd’hui de sculpter la meilleure version de soi.
HUGUES ROY
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La demande en matière de chirurgie esthétique répond à un besoin personnel et intrinsèque de modifier une partie du corps afin d’atteindre une certaine harmonie entre l’apparence physique et l’image que l’on se fait de soi. Dans la vie, chacun construit son identité dès l’enfance selon plusieurs critères, notamment l’aspect environnemental, familial et culturel. De nos jours, les images véhiculées par les médias et les réseaux sociaux déterminent aussi la représentation des canons de la beauté à partir desquelles chacun imagine la sienne et le physique idéal. De ce fait, loin de se conformer à une image stéréotypée, les demandes en matière de chirurgie esthétique sont liées à cette représentation personnelle idéalisée. La liposculpture en est l’exemple type, tant les demandes sont diverses et variées.
IDÉAL ET CULTURES
Passerelle entre l’Europe et l’Afrique et carrefour des civilisations, le Maroc est par excellence, le pays de la diversité culturelle : qu’elle soit arabe, juive, berbère, mauritanienne, andalouse, méditerranéenne… Ce n’est donc pas un hasard si dans notre pays les demandes en matière de chirurgie esthétique sont ainsi influencées par tous ces facteurs culturels et environnementaux. Les Marocaines qui vivent à l’occidentale ont des idéaux proches des silhouettes européennes - plutôt minces et sportives -, et un goût pour les courbes douces et peu exagérées. Bercées par la culture arabe et orientale à travers les chaines satellitaires, les Marocaines arabophones quant à elles placent leur idéal féminin autour d’un physique plus voluptueux, avec des courbes généreuses et des formes bien marquées. Dans un cas comme dans l’autre, le rôle du chirurgien esthétique est de comprendre et d’accéder à ces désirs sans porter de jugement de valeur ou d’appréciation personnelle, dans la mesure, bien entendu, où la demande est réaliste et réalisable.
DE LA LIPOSUCCION À LA LIPOSCULPTURE
Véritable révolution de ces dix dernières années en matière de chirurgie esthétique, la liposculpture offre désormais la possibilité de modifier librement son corps avec une extrême précision, qu’il s’agisse de corriger certaines zones disgracieuses, ou d’augmenter certains volumes dans des endroits jugés insuffisants. Née de la liposuccion qui consiste à introduire une canule dans l’épaisseur de la graisse pour en aspirer un certain volume, la liposculpture cède aujourd’hui la place à un concept encore plus affiné, la liposculpture haute définition. Ce nouveau procédé consiste à déterminer les endroits du corps à “sculpter”, puis à aspirer la graisse dans les zones où elle est trop importante (considérée comme indésirable à l’exception des bras dans certaines régions de Mauritanie et de la culotte de cheval chez certaines populations du Maroc) et à la réinjecter dans celles à combler. Les endroits concernés par la liposculpture sont généralement le ventre, la taille ou les hanches, le dos, les bras, la culotte de cheval, l’intérieur des cuisses et des genoux ainsi que le menton et plus accessoirement les mollets.
GRAISSE SUPERFICIELLE OU PROFONDE
On a longtemps pensé que le régime et le sport permettaient d’obtenir le corps qu’on désirait avoir. Or, force est de constater que l’une comme l’autre méthode ne s’avèrent pas toujours efficaces pour éliminer certains surplus graisseux localisés. Ces zones particulièrement réfractaires aux régimes et activités sportives ont longtemps été source de frustrations, de déceptions, voire de dépressions chez les personnes qui ne sont jamais parvenues à les faire disparaître. Il faut en effet savoir qu’il existe deux types de graisse : la graisse superficielle et la graisse profonde. La première correspond à la graisse sous-cutanée présente sur l’ensemble du corps, aussi bien chez la femme que chez l’homme. Ce tissu adipeux est composé cellules graisseuses qui stockent la graisse alimentaire et le sucre ainsi que les excès de calories lorsque leurs apports dépassent les dépenses énergétiques de l’organisme, phénomène conduisant au surpoids jusqu’à l’obésité morbide liée à toutes sortes de problèmes de santé, comme les maladies cardio-vasculaires et le diabète. Seul ce type de graisse est sensible aux régimes alimentaires et à l’exercice physique. D’origine génétique et héréditaire, la graisse profonde est quant à elle localisée dans des endroits précis (ventre, dos, taille, cuisses, fesses…) qui s’accentuent et se développent tout au long de la vie d’une femme notamment à la puberté, suite à une grossesse, un dérèglement hormonal, à la prise de pilule et à la ménopause. Ce type de graisse n’est pas possible à éliminer, que ce soit par la diète ou l’exercice physique et tend même à s’accentuer avec les cycles menstruels et les poussées hormonales, provoquant un relâchement cutané dans les endroits concernés qui peut atteindre des extrêmes donnant le tablier abdominal ainsi l’apparition de vergetures, une distension cutanée particulièrement au niveau des bras et des cuisses, ainsi qu’une déformation de la silhouette.
POSSIBILITÉS ET LIMITES
Seule la liposculpture s’avère actuellement efficace pour éliminer ces amas graisseux localisés de manière totale et définitive, stopper leur développement et éviter ainsi tout relâchement cutané. Il faut cependant savoir que l’élimination de ces cellules adipeuses ne doit pas 8 % du poids corporel sous peine d’anémie importante. Il s’agira donc de déterminer les zones prioritaires qui sont généralement le ventre et la taille, puis le ventre ou le dos et les bras ou les cuisses et les genoux. Idéalement, cet acte doit être effectué à un âge précoce, situé entre 20 et 30 ans, tranche autour de laquelle la graisse est généralement présente en quantité modérée et la peau, encore de bonne qualité, n’a pas déjà subi les sollicitations mécaniques dues à l’augmentation de la masse graisseuse. Il faut cependant savoir qu’un surpoids excessif exclura toute possibilité de recourir à la liposculpture qui n’est en aucun cas une méthode d’amaigrissement. Il en va de même
pour les ventres bombés en raison d’une importante quantité de graisse viscérale, problème qui affecte principalement les hommes. Dans ces deux cas, une cure minceur express est préconisée avant d’envisager tout acte de liposculpture. D’autre part, lorsque le relâchement cutané est important - suite à une grossesse, une perte de poids ou pour des raisons tout simplement génétiques -, un excès cutané de 14 cm et de 10 cm pour les bras et les jambes constitue les limites à ne pas dépasser, limites au-delà desquelles il conviendra de recourir à une plastie abdominale ou des membres. En dessous de ces degrés de relâchement, les technologies tels que Vaser, J Plasma, Bodytite permettent de rétracter la peau sans chirurgie.
UN ASPECT MUSCLÉ OU PLUS EN FORMES
Hormis ces quelques exceptions, la liposculpture haute définition permet aussi de dessiner des creux dans l’épaisseur des tissus adipeux et d’imiter la définition musculaire : les adhérences marquées entre les muscles et la peau visibles naturellement chez les personnes musclées. Très prisée chez les hommes, cette intervention concerne notamment le traçage des abdominaux et de la ligne creuse située verticalement au milieu du ventre - la fameuse tablette de chocolat -, et les deux lignes remontant de l’aine jusqu’aux hanches mais aussi les deltoïdes, le bas du dos, les mollets. Du côté des femmes, le remodelage des fesses est un aspect très demandé de la liposculpture qui offre différentes possibilités selon le volume et la forme désirée. Le Brazilian butt lift, ou fesses brésiliennes, procure un aspect sportif et rebondi au postérieur et peut également être obtenu par la mise en place d’un plan fessier si la patiente ne possède pas suffisamment de graisse pouvant être réinjectée. Quant au Moroccan Butt et au fameux “Ferrari Design” imaginé par le Dr Guessous, il consiste à augmenter la largeur du fessier en injectant de la graisse autologue sur les parties latérales des fesses et antérieures du haut de la cuisse afin d’harmoniser la courbe de cette dernière au regard du fessier. Ce modèle, particulièrement en vogue au Maroc, connaît également un réel succès en Amérique latine et à Dubaï où il a été repris par certains chirurgiens.
Il va sans dire qu’une excellente connaissance de l’anatomie humaine est requise de la part du chirurgien afin de parfaitement restituer tous les détails d’un corps athlétique - qu’il s’agisse de celui d’un homme ou d’une femme -, et obtenir ainsi un excellent résultat. La consultation pré-opératoire est donc une première étape déterminante dans la mesure où elle permet cerner les attentes et de définir ce qu’il est possible de réaliser et ce qui ne l’est pas. Les possibilités offertes par la liposculputure seront ainsi conditionnées par la morphologie, les zones à traiter, en volume ou en creux, mais aussi le poids, l’âge, la qualité de la peau et de certains antécédents (accouchement, traitement hormonal, etc.) du patient ou de la patiente.