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LES REINES DU DRAME QUEENS OF DRAMA
ALEXIS LANGLOIS
FRANCE | 2024 | 104 MIN | VOF STA / FRENCH EST
Le premier long métrage ambitieux d’Alexis Langlois est un drame musical fantasmagorique. Une histoire qui explore la façon dont la célébrité transforme et se transforme en suivant le parcours d’une icône pop à la Britney des années 2000, de son amant·e punk secret·ète et d’un·e fan obsessionnel·le envahissant·e, au cœur d’une célébrité aux conséquences chaotiques.
Lorsque l’industrie pop offre à Mimi Madamour (Louiza Aura) la gloire, à la suite de sa victoire des Starlettes en herbe, l’artiste sensationnel·le underground Billie Kohler (Gio Ventura) se sent mise de côté par sa petite amie. Selon les mots de la personne déjantée en tête du fanclub de Mimi Army, Steevyshady (l’influenceuse Bilal Hassani aux airs d’un Perez Hilton sous acide), c’est « l’histoire d’amour qui a secoué la pop française ». Une controverse en spirale qui oppose la pop au punk, les adoré·es de l’industrie pailletée aux « filles gonflées ». Les reines du drame a l’élan des comédies musicales classiques mêlé au côté irrévérencieux d’Hedwig et au romantisme tragique éblouissant et exubérant du Romeo + Juliet de Baz Luhrmann tout en se déroulant joyeusement comme les œufs de Pâques de la culture pop. On y trouve des transformations physiques du niveau de Madonna, Catwoman de l’ère de Batman Returns, des manigances de Drag Race et de nombreux clins d’œil à la légendaire Miss Britney Spears - tout le monde est là, avec une trame sonore fabriquée avec amour à la Yelle. Un véritable classique culte en devenir.
Alexis Langlois’s ambitious debut feature is a phantasmagoric musical drama. A tale of how fame twists and transmutes, following a Britney-like pop icon, her secret punk lover, and an invasive stan through 2000s stardom and its messy aftermath.
When the pop industry gives Mimi Madamour (Louiza Aura) a straight-edged polish after her Starlettes en herbe win, underground sensation Billie Kohler (Gio Ventura) feels pushed aside by her girlfriend. In the words of the crazed leader of the Mimi Army fanclub, Steevyshady (influencer Bilal Hassani channeling Perez Hilton on acid), this is “the love story that shook French pop.” A spiraling controversy that pits pop against punk, glittery industry darlings against “pumped up chicks.” Les reines du drame has the thrust of classic musicals with the irreverent edge of Hedwig and the dazzling, exuberant romanticism and tragedy of Baz Luhrmann’s Romeo + Juliet, and runs gleefully riotous with pop culture easter eggs. Madonna-level physical transformations, Batman Returns-era Catwoman, Drag Race shenanigans, and many nods to the legendary Miss Britney Spears—they’re all here, along with lovingly crafted earworms from the likes of Yelle. A bonafide cult classic in the making.
FINLANDE / FINLAND | 2023 | 89 MIN | VO FINLANDAISE STF + STA / FINNISH FST + EST
1986 dans un petit village de l’ouest finlandais. L’explosion de Tchernobyl vient tout juste de se produire et ses répercussions bouleversent Mariia. C’est alors que Mimi apparaît. L’été bientôt pointe le bout de son nez, et c’est aux cœurs de s’enivrer en essayant de ne rien briser.
Sous les nuages rosés des radiations nucléaires, au fin fond d’une forêt, dans une maison délabrée, l’amour brille et illumine l’été de ces deux adolescentes en quête de sens. Malgré l’évidence de ce lien, tout n’est pas simple. Après leur premier baiser, Mariia enfourche son vélo un sourire radieux sur les lèvres au coucher du soleil. 20 ans plus tard, elle réapparaît, au même endroit dans la nuit noire, l’air brisé. Revenue pour s’occuper de sa mère en récidive d’un cancer, les rôles s’inversent, car Mariia doit faire face à son passé. Les souvenirs se bousculent au rythme de la pop des années 80. Chaque lieu lui rappelle son amour de jeunesse et nous revivons avec elle l’intensité des pensées, des questionnements, d’un amour naissant sans aucune limite intérieure ; sauf celle de ne pas assumer auprès d’une famille soudée, qui lutte contre le cancer de la mère. Light Light Light est un voyage visuel, auditif, quasi onirique durant lequel les subtilités de l’humanité ne cessent de s’empiler devant nous dans une douceur presque affolante. Ne pas ajouter d’histoires, ne pas compliquer le quotidien, tenir une promesse jusqu’au bout au dépens d’un amour, d’une autre vie et de sa propre vie.
A 15-year-old Finnish girl—and her older incarnation—ponder the resemblance between first love and nuclear explosions under a sky heavy with Chernobyl clouds. Befriending a loner who seems radioactive to others, Mariia tries to keep their connection from melting down, basking in the light of devotion, however blinding.
By-the-book Mariia (played at different ages by Rebekka Baer and Laura Birn) comes from a close-knit but struggling household, her mother affected by a mysterious cancer. Her situation is contrasted with that of self-possessed Mimi (Anni Iikkanen), whose home is blighted by alcoholism and neglect, its wallpaper peeling. But, swimming beneath crystalline surfaces and entwined in one another’s arms, they try to drown out the ills of the world. Crimped hair and oversized sweaters capturing the innocent 80s bubble Mariia thrives in and the euphoria Mimi strives to inhabit, despite the heaviness of experience. Guided by its source material, the 2011 novel by Vilja-Tuulia Huotarinen, and inflected with the shifting haze of ennui and energy that is a hallmark of Sofia Coppola’s star-dusted tragedies, Inari Niemi’s film is a tonally precise mood piece about girlhood in all its ominous, scintillating paradoxes.