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SWEET ANGEL BABY
MELANIE OATES
CANADA | 2024 | 96 MIN | VOA STF / ENGLISH FST
C’est bien connu : les secrets ne restent jamais cachés bien longtemps dans les petites villes. Contrairement aux autres habitant·es d’un village de pêcheurs en Terre-Neuve-et-Labrador, Eliza mène une double vie : elle explore la photographie transgressive tout en manoeuvrant une idylle tacite avec une femme bannie et l’insistance des avances d’un homme marié. Les ouï-dires ne sont qu’à quelques pas…
En se faufilant parmi les voisins, Eliza (Michaela Kurimsky) met en scène des séances photo de plus en plus révélatrices dans des endroits à la fois éloignés et proches de chez soi, peut-être trop proches parfois. À chaque nouvelle publication adressée à ses 318 000 abonné·e·s sur Instagram, elle met en péril l’équilibre délicat qu’elle a su bâtir entre sa coexistence avec d’autres villageois·es, sa romance naissante avec Toni (Elle-Máijá Tailfeathers) et l’homme marié (Peter Mooney) dont le désir pour elle titille autant qu’il terrifie. En tant que collectrice de fonds pour l’église, elle aide à organiser les démarches, tout comme les ragots, et des choix se font qui pourraient la briser à jamais. Tour à tour pervers et bienveillant, le deuxième long métrage de Melanie Oates explore nos êtres les plus dément·e·s avec une complexité qui continue de s’approfondir jusqu’au cadre final saisissant. Tout en incarnant un véritable sentiment d’appartenance, dépeignant les côtes râpeuses et les personnalités pleines d’entrain de l’un des endroits les plus isolés et les plus spectaculaires du Canada.
Small towns are no place for secrets. Among the churchgoing folk of a Newfoundland fishing village, Eliza leads a double-life: exploring transgressive photography while managing an unspoken romance with a shunned woman and the insistent advances of a married man. Hearsay only two steps behind.
Sneaking around the neighbours, Eliza (Michaela Kurimsky) stages increasingly revealing photoshoots in locations both remote and close to home—perhaps too close. With every new post to her 318K Instagram followers, she imperils the careful balance she’s cultivated between her coexistence with fellow villagers, her burgeoning romance with Toni (Elle-Máijá Tailfeathers), and the married man (Peter Mooney) whose desire for her titillates as much as it terrifies. As a church fundraiser she’s helping to organize approaches, so too does a blaze of gossip, and choices are made that could leave her forever shattered. By turns kinky and kind-hearted, Melanie Oates’ second feature explores our wildest selves with a complexity that continues to deepen through to the final striking frame. All the while, embodying a true sense of place, depicting the rough shores and spirited personalities of one of the most isolated—and spectacular—of Canadian locales.
SOFÍA GÓMEZ CÓRDOVA
MEXIQUE / MEXICO | 2024 | 97 MIN | VO ESPAGNOLE STA / SPANISH EST
Jorge est beau et ténébreux. Sa jeune mère et meilleure amie Carmen l’aime et c’est tout ce qui compte pour elle. Lorsqu’il meurt soudainement, elle est affligée de chagrin. Au fil du deuil, elle apprend que son fils avait deux amant·e·s (une fille et un garçon), qu’il a coupé les liens avec elleux sans raison et que ce n’était pas le seul secret de Jorge. Peut-être que sa mort était plus qu’une simple noyade ?
Carmen (Ludwika Paleta), désemparée, refuse tout réconfort suite au choc de la mort de Jorge. Malgré ses protestations, son frère (Darío Rocas) parvient à lui apporter un soutien qui lui permettra de se raccrocher au réel. Son regard toujours dans un vide colossal où seule la musique semble exister et lui permettre de respirer, elle se voit forcée de creuser pour comprendre ce qui est arrivé à son fils. Elle apprend par son ex (Luis Velazquez) et père de Jorge (Nicolás Haza), qu’il semblait déprimé dernièrement. Vraiment ? Pourquoi ? Au cours de sa quête, Carmen rencontrera la petite amie abandonnée de Jorge (Adriana Palafox) et son petit ami aussi, un amoureux transi (Alan Oliva). Mais elle se réconciliera surtout à travers sa peine avec sa plus grande passion : la composition musicale dont nous sommes enveloppé·e·s tout au long de l’ouvrage. Dans ce film larmoyant savamment conçu, la scénariste-réalisatrice Sofía Gómez-Córdova utilise un mélange de flashbacks fluides et des vidéos personnelles d’un passé familial aux allures heureuses pour dépeindre ses personnages. La performance époustouflante de Ludwika Paleta ajoute une dimension
Jorge is tousled and handsome, seemingly carefree, shouldering changes with cheerful resignation. But after his sudden death, his young mother and best friend, Carmen, is left grief-stricken, forced to reckon with the veracity of her son’s life, including his two lovers—one female, one male—left wondering why he’s ghosted them.
At first, Carmen (Ludwika Paleta) refuses all comforts in the wake of her son’s death, cared for, despite her protests, by her kindly queer brother (Darío Rocas). Then, she goes digging. According to Jorge’s estranged father (Luis Velazquez), Jorge (Nicolás Haza) was depressed shortly before he drowned in the sea. Is this true—if so, why? And is this enough to prove his death was intentional? The search for answers will acquaint Carmen with Jorge’s jilted girlfriend (Adriana Palafox) and lovesick boyfriend (Alan Oliva), and reconcile her with a passion for music that hounds her even when she tries to leave it behind. In this expertly crafted tearjerker, writer-director Sofía Gómez-Córdova uses seamless flashbacks and home videos of happier times to reveal who the characters were. And Ludwika Paleta’s blistering performance-of-a-lifetime shows us who Carmen may be in the Thereafter.
