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Innovation Nanterre s’équipe d’un double Smart grid

Nanterre s’équipe d’un double Smart grid

Dans un quartier des Hauts-de-Seine, Dalkia Smart Building opère un réseau thermique et électrique fournissant 100 % des besoins locaux de chaud et de froid à partir de sources renouvelables.

C’est un « double Smart grid » qui fonctionne à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, un réseau intelligent à la fois thermique et électrique. Il vise à produire localement 100 % du chaud et du froid nécessaire à un quartier récemment aménagé. Le tout est assorti d’une garantie de performance énergétique prise par Dalkia Smart Building sur vingt-cinq ans. Concrètement, ce quartier baptisé Nanterre Cœur Université comprend 70000 m² de bâtiments. Dont 35000 m² résidentiels, 28 000 m² de bureaux et 7 000 m² de commerces. Besoins électriques et thermiques confondus, la filiale de Dalkia s’est engagée à ce que 60 % de l’énergie soit issue de sources renouvelables. Mais pour les besoins thermiques – chauffage, climatisation et eau chaude sanitaire – c’est même plus. « Pour le chaud et le froid, il n’y a pas d’autres sources que celles de notre Smart grid », assure Jean-Christophe Clément, directeur innovation de la filiale de Dalkia. Le site est équipé de centrales solaires sur cinq toitures pour un total de 350 kWc. Et de quatre cogénérateurs fonctionnant à l’huile de colza, chacun de 30 kW électriques et 90 kW thermiques. Attention : « l’électricité ainsi produite n’est pas revendue, mais injectée dans une boucle privée qui vient alimenter et faire fonctionner notre réseau thermique », précise Jean-Christophe Clément. Outre la cogénération, ce réseau thermique est alimenté par des pompes à chaleur aérothermiques, par 90 sondes géothermiques descendant à 150 mètres de profondeur et par la récupération de chaleur sur

Le système de production de chaud et de froid mis en place à Nanterre est un assemblage de techniques maîtrisées, et parfaitement réplicable.

les eaux grises. La géothermie est censée fournir 60 à 70 % des besoins de chaud et de froid. L’aérothermie, qui vient en appoint, « permet aussi, au printemps et à l’automne, de réaliser du free cooling pour rafraîchir les bâtiments. Un système prédictif anticipe la température de l’air extérieur nocturne et évite, quand elle est basse, de démarrer la climatisation ». Enfin, les bâtiments du quartier étant neufs et « 30 % plus performants que la réglementation thermique 2012 », souligne le directeur innovation, l’eau chaude sanitaire y représente un poste de consommation conséquent. Pour l’optimiser, la récupération de chaleur sur les eaux grises sert à préchauffer l’eau en entrée. « Nous divisons ainsi par deux l’énergie consommée pour l’eau chaude sanitaire », chiffre Jean-Christophe Clément. Mais la véritable pierre angulaire du réseau est le stockage thermique. Le site est équipé de ballons pour un volume total de 65 m³. Ils lissent la production géothermique, typiquement lors des pointes de consommation le matin. Surtout, les sondes géothermiques offrent un stockage intersaisonnier. Lorsque les bâtiments sont refroidis l’été, la chaleur récupérée est stockée dans le sous-sol pour être restituée l’hiver suivant. Et inversement. Pour piloter l’ensemble, Dalkia Smart Building a déployé un outil capable d’observer les usages et d’anticiper les besoins en fonction des données météorologiques. Ce double réseau achève actuellement sa première année de fonctionnement. « Son intérêt est d’être parfaitement réplicable. C’est un assemblage de technologies connues », défend Jean-Christophe Clément. Dalkia Smart Building espère d’ailleurs signer d’autres contrats analogues d’ici la fin d’année. L’entreprise assure que, malgré un investissement initial plus élevé, sa solution fournit du chaud et du froid à un prix inférieur à l’alternative reposant sur une chaudière gaz et sur la climatisation en toiture classique. À Nanterre, l’investissement de 7 millions d’euros doit être rentabilisé en une dizaine d’années. | Par Thomas Blosseville

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