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F OCUS Montréal international Attirer le monde entier
MONTRÉAL INTERNATIONAL
ATTIRER LE MONDE ENTIER
PAR GABRIELLE BRASSARD-LECOURS, JOURNALISTE
Dans le cadre d’une récente conférence prononcée à l’Institut de développement urbain du Québec (IDU), le président et chef de la direction de Devencore, Jean Laurin, a notamment présenté l’organisme Montréal International, qui vient de révéler des chiffres qui soulignent à quel point Montréal rayonne, au point d’attirer d’importants investissements internationaux.
ondé en 1996, Montréal International (MI) est un organisme à but non lucratif financé par les secteurs privé et public. Sa mission: développer des stratégies pour attirer des investisseurs étrangers dans la métropole. Lors de sa conférence, M.Laurin a parlé des acteurs économiques importants de Montréal. Outre MI, on y compte Tourisme Montréal, Aéroports de Montréal, le Port de Montréal, le Palais des congrès, la Communauté métropolitaine de Montréal et la Ville de Montréal. «Ce sont tous des organismes qui s’impliquent activement dans le développement économique de la ville», explique M.Laurin, membre du conseil d’administration de MI depuis sept ans et maintenant son président. «Je trouve qu’il est important de redonner à la communauté. Je me suis toujours impliqué dans différentes causes et je trouvais Montréal International stimulant», affirme celui qui s’est également investi dans la fondation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont et qui a agi comme président du conseil d’administration de la Place des Arts. F
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
JEAN LAURIN Président et chef de la direction Devencore Président du conseil d’administration Montréal International
GETTY IMAGES PAR A&J FOTOS
En tant que président du conseil de MI, JeanLaurin, avec les autres membres du C. A., s’assure de développer des stratégies et d’accompagner la direction de l’organisme auprès de la communauté, du gouvernement et dans le cadre de projets dynamisants pour Montréal.
LES ACTIONS CONCRÈTES DE MONTRÉAL INTERNATIONAL Les leviers de création de richesse pour MI sont les investissements étrangers, l’attraction, la rétention, l’expansion et la création d’organisations internationales, ainsi que de talents. Dans ses rangs, MI compte80 spécialistes qui peuvent à la fois accompagner les entreprises d’ailleurs qui veulent s’implanter ici et les entreprises locales qui cherchent à recruter des travailleurs internationaux. Appuis stratégiques et opérationnels, conseils sur les sources de financement, services de communications, réseautage, soutien à l’intégration: cette panoplie de services vise à attirer les entreprises et les travailleurs étrangers.
L’organisme cible par ailleurs des domaines d’activité précis, comme l’industrie aérospatiale, les effets visuels et l’animation, les jeux vidéo, l’intelligence artificielle et les sciences de la vie. «Nous savons dans quoi nous [Montréal] sommes bons, nous investissons donc ces secteurs, pour ne pas trop nous disperser », souligne M.Laurin. D’autres domaines sont aussi dans la ligne de mire de MI, notamment l’agroalimentaire, la cybersécurité, la mode et les centres de données. «Dans le secteur agroalimentaire, on ne réalise pas à quel point on fait beaucoup de transformation ici et qu’on a d’importants producteurs ainsi que des terres agricoles très riches », confie le président de Devencore.
LE SUCCÈS AU RENDEZ-VOUS En 2019, MI a appuyé 89 projets d’investissements directs étrangers, dont 58 implantations, ce qui représente l’arrivée de plus d’une nouvelle entreprise par semaine sur le territoire; une année record pour l’organisme.
En investissements directs étrangers, MI a atteint en 2019 la somme la plus élevée des dernières années, soit 2 642 milliards de dollars, ce qui représente une hausse de 7 % par rapport à 2018 et 30% par rapport à 2017. Ces projets ont permis la création de 7712 emplois directs et le maintien de 349 emplois, dont le salaire moyen s’élève à 84407 $. « Montréal est la troisième ville la plus importante en Amérique du Nord pour les organisations internationales après New York et Washington. On a vraiment une présence importante dont on ne parle pas assez», déplore Jean Laurin.
Les récents projets de MI viennent des Amériques (52%), d ’Europe (33%) et d’Asie-Pacifique (15%). Grâce à ses efforts de promotion et de prospections à l’international, 11 startups se sont installées dans la grande région montréalaise au cours de la dernière année. MI a également contribué au recrutement de 1122 travailleurs qualifiés et a effectué 21 missions de recrutement à l’étranger auxquelles ont participé 229 entreprises du Grand Montréal.
Deux organisations internationales ont choisi de s’établir dans la métropole en 2019 avec le soutien de MI. Global Open Data for Agriculture and Nutrition, dont la mission est de promouvoir la sécurité alimentaire et d’enrayer la famine à l’échelle mondiale, s’est installée à l’Université McGill; ZMQ Global, qui travaille à soutenir l’autonomie des communautés les plus pauvres et marginalisées, a installé son bureau international à Montréal.
La grande majorité des travailleurs étrangers viennent de France (89,5 %). Les autres sont issus du Brésil (4,5%), de la Tunisie (3,9 %) et des États-Unis (3,1%).
GETTY IMAGES PAR VLADONE
Pourquoi Montréal est-elle aussi attirante? «Bonne question, répond Jean Laurin. Je pense qu’on est très bien organisé ici. Montréal a gagné plusieurs prix en tant que meilleur acteur économique au Canada et en Amérique du Nord. Nous déployons des stratégies efficaces et entretenons une collaboration soutenue entre les différents acteurs (privés, gouvernementaux, municipaux). Nous faisons des approches très ciblées au moyen d’un bon programme de communication et de développement. Nous allons à la rencontre des gens, en tentant d’être intelligents et innovateurs dans nos déplacements et dans nos approches. La qualité des travaux, des études et des rapports faits par MI est vraiment impressionnante. Ce sont majoritairement des jeunes de moins de 45 ans qui les produisent. C’est de très haut calibre et très dynamique», se réjouit M.Laurin.
Le président affirme également que Montréal, reconnue pour ses universités et établie comme capitale univer sitaire du Canada, contribue à faire venir des talents de partout dans le monde pour investir le milieu de la recherche et du développement dans plusieurs domaines. La métropole compte plus de 500 chercheurs et étudiants à la maîtrise, au doctorat et au postdoctorat seulement au Mila, le plus grand laboratoire de recherche universitaire du monde en apprentissage profond et par renforcement
en intelligence artificielle. Cet institut de recherche est le fruit d’un partenariat entre l’Université de Montréal, l’Université McGill, Polytechnique et HEC Montréal.
UN AVENIR D’INNOVATIONS Le président affirme que les véhicules électriques sont un domaine porteur d’avenir pour MI et la société québé coise. «Plusieurs efforts sont mis dans cette direction en ce moment», confie-t-il. Plus largement dans cette veine, sans pouvoir préciser les projets à venir, le président affirme aussi que l’environnement devrait prochainement prendre une place importante dans les futures stratégies de MI.
« Si l’on veut faire une différence et que ce soit porteur pour l’avenir, on ne peut pas juste continuer à faire ce qu’on faisait il y a cinq ans. Il faut innover, regarder l’avenir et voir comment on peut le définir. Nos projets ne sont jamais actuel; ils se réaliseront dans les cinq à sept prochaines années, avec de nouveaux travailleurs et des étudiants qui consommeront des biens et achèteront des services. Il faut agir en ce sens », explique M. Laurin.