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FORMATION CEO d’un jour Incursion dans le monde réel
INCURSION DANS LE MONDE RÉEL
PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE
Pour la septième année consécutive, la firme de recrutement de cadres Odgers Berndtson, par l’intermédiaire de son programme CEOx1Jour, a jumelé une vingtaine d’étudiants universitaires à un haut dirigeant d’entreprise. En février dernier, le PDG de Cominar, Sylvain Cossette, a accueilli Adreano Alacchi, étudiant à l’Université Concordia.
CEOx1Jour est un programme unique de développement de leadership qui se tient à la grandeur du pays. Il permet aux étudiants de découvrir de l’intérieur comment on tient les rênes d’une entreprise et de quelle façon on la mène vers le succès.
Les étudiants désireux de participer à ce programme sont triés sur le volet et doivent se soumettre à un processus de sélection très rigoureux. Seuls ceux faisant preuve d’un leadership exceptionnel ont pu relever le défi avec succès.
58 Parmi les quatre lauréats de 2020 à Montréal, deux ont eu la chance d’accompagner Sylvain Cossette dans l’une de ses journées de travail. Il s’agit d’Adreano Alacchi et de Greg Woo, ce dernier étant issu de l’Université McGill. Précisons que l’un des finalistes de l’an dernier, Antoine-Bernard Laberge, a d’ailleurs été recruté depuis par Cominar.
UNE GÉNÉRATION AGILE ET ADAPTABLE Adreano Alacchi, étudiant en troisième année du baccalauréat en finances et intelligence des données de l’Université Concordia, a suivi pas à pas le PDG de Cominar durant toute la journée du 18 février dernier. «La jeunesse est l’avenir de notre société. Et si un moment parmi ceux qu’on a passés ensemble a un impact sur son cheminement futur, ce sera très valorisant», confie Sylvain Cossette, qui espère avoir allumé une étincelle chez Adreano. «En tant que gestionnaire, l’un de nos plus grands défis est d’attirer le talent et de savoir le retenir. Je constate que les jeunes qui entrent actuellement sur le marché du travail ont des valeurs très claires, tant du point de vue environnemental que sur le plan de la diversité et de l’empathie sociales. Ils s’attendent d’ailleurs à les retrouver au sein de l’entreprise pour laquelle ils travaillent», précise-t -il. Connaissant très bien les nouvelles technologies,
cette génération fait également preuve d’une grande adaptabilité et d’agilité, deux qualités indispensables dans le monde actuel où tout va très vite. «Dans un rôle de leadership, il faut être agile, analyser rapidement et définir les priorités », rappelle Sylvain Cossette.
UN MOMENT MUTUELLEMENT ENRICHISSANT En quoi a consisté le programme du 18 février? Adreano a vécu une journée typique du PDG, incluant des réunions sur des projets en développement et le contenu du rapport annuel. «À l’université, on parle beaucoup de théorie. Cette expérience m’a permis de voir comment ça se déroule sur le terrain. C’était une incursion dans le monde réel», souligne l’étudiant.
Outre le fait d’avoir pu assister à des rencontres stratégiques de l’équipe de direction, ce qui l’a le plus frappé est la façon dont Sylvain Cossette menait celles-ci. « Il pose des questions, il donne le pouvoir à ses employés et les laisse s’exprimer. C’est très révélateur du rôle de PDG, de l’importance de prendre du recul et d’avoir une vision d’ensemble », constate-t-il.
L’heure du dîner a aussi été l’occasion pour eux d’avoir des discussions intéressantes sur leurs valeurs respectives, sur ce qui les anime et sur les tendances en immobilier. «Quand on pense à l’immobilier, on croit souvent à tort qu’il s’agit d’une activité passive, qui concerne uniquement la brique et le mortier. Or c’est loin d’être le cas, car il y a tout un volet de business et de stratégie dans notre domaine, et je pense qu’Adreano a pu voir cet aspect à l’œuvre concrètement», mentionne Sylvain Cossette, qui conclut que cette expérience a également été très enrichissante pour lui. COMINAR Immobilier commercial • V13-N2 •20_Groupe Laroche Estrie • Version 1 Visuel à 100%
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Me Mylène Nadeau
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L’ENCLAVE ÉCONOMIQUE: UNE PORTÉE RESTREINTE
L’article 997 du Code civil du Québec (C.c.Q.) consacre le droit au désenclavement et permet au propriétaire d’un fonds enclavé d’exiger un passage sur un fonds voisin, lorsqu’il est nécessaire à l’utilisation et à l’exploitation de son propre fonds. L’enclave peut découler soit d’une absence d’issue sur la voie publique (enclave physique), soit d’une issue «insuffisante, difficile ou impraticable» (enclave économique).
Dans un arrêt récent 1 , la Cour d’appel du Québec a précisé les principes gouvernant l’enclave économique et en a restreint la portée.
LES FAITS La plupart des propriétés de la municipalité de Lac-Tremblant-Nord donnant sur le lac Tremblant sont des résidences de villégiature. Il n’est pas contesté que le lac constitue leur issue sur la voie publique, et elles sont accessibles par bateau en été et par motoneige, voire par véhicule, lorsque les conditions le permettent, en hiver. Il est par contre impossible de circuler sur le lac quelques mois par année en période de gel et de dégel. Alors que M. Gaucher utilisait auparavant l’une de ses propriétés donnant sur le lac comme résidence secondaire, il prétendait vouloir dorénavant y loger à longueur d’année et demandait le désenclavement par la construction d’une route d’environ 5km traversant plusieurs propriétés.
La Cour supérieure a conclu que l’immeuble de M. Gaucher était enclavé au sens de l’article 997 C.c.Q., car l’issue à sa résidence était insuffisante, difficile et parfois impraticable. Elle a estimé qu’à l’ère moderne, l’accès à une résidence par véhicule routier est une nécessité et que «[t]oute personne a le droit de résider à Lac-Tremblant-Nord en tout temps, sans être limitée à l’usage de son fonds à des fins de villégiature, de mai à octobre » 2 .
Me Mylène Nadeau est avocate associée chez Davies Ward Phillips & Vineberg S.E.N.C.R.L., S.R.L. et membre de CREW M. Elle représente régulièrement certains des plus importants investisseurs immobiliers, promoteurs et caisses de retraite du Canada dans des dossiers complexes d’acquisition, d’aliénation, de c oentreprise, de développement et de financement en immobilier commercial.
GETTY IMAGES PAR GDVCOM
L’ARRÊT DE LA COUR D’APPEL La Cour d’appel a infirmé cette décision et a conclu que le fonds de M. Gaucher n’était pas enclavé. Elle a dégagé plusieurs principes:
a) si la connaissance de l’état d’enclave au moment de l’acquisition d’une propriété ne constitue pas une défense, ce principe ne doit pas recevoir une portée démesurée et ne peut être invoqué lorsque l’état d’enclave revendiqué dépend de la décision du propriétaire de changer l’usage de son fonds plutôt que de la réalité de celui-ci;
b) l’état d’enclave, s’il possède une dimension de subjectivité – le propriétaire enclavé décidant de l’usage qu’il compte faire de son terrain – doit toutefois demeurer objectif et ne peut changer en fonction des préférences des propriétaires se succédant ;
c ) la destination, la vocation et l’usage des lieux doivent être considérés. En l’occurrence, la politique de la municipalité visant la préser vation du caractère naturel des lieux doit être prise en compte;
d) une analyse est nécessaire quant aux coûts et aux avantages liés au désenclavement, incluant le chemin réclamé, le nombre de fonds qu’il traverserait et la perte de valeur et de quiétude que ceux-ci subiraient, les altérations du paysage qu’il causerait, ses coûts de construction et d’entretien, ainsi que le bénéfice qu’il rapporterait. Dans le présent cas, la Cour d’appel estime que les coûts et les dommages liés au désenclavement surpassent de loin les avantages; et
e ) l’existence d’autres moyens d’accéder au fonds doit être considérée. En l’espèce, la Cour d’appel a conclu que M. Gaucher dispose d’autres moyens pour remédier à la situation qu’il invoque, notamment par l’utilisation d’un hydroplane ou d’un aéroglisseur.
Cet arrêt, pour lequel une demande d’autorisation d’en appeler a été logée à la Cour suprême, restreint substantiellement le droit au désenclavement et consacre une approche objective reposant davantage sur l’analyse du voisinage que sur le propriétaire qui se dit enclavé.