Villes d'avenir volume 10 - numéro 2 : édition 2020 - Montréal Économique

Page 1

COLLECTION VILLES D’AVENIR VOLUME 10 | NUMÉRO 2

IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’EST

VILLE DE

PROJETS NOVATEURS

VILLE DE

SAVOIRS

PP 41614528


fondsimmobilierftq.com

ICI, L’AVENIR SE CONSTRUIT. CAMPUS SIMONS – QUÉBEC PARTENAIRE : SIMONS

56 PROJETS

immobiliers en cours de construction ou de développement d’une valeur de 3,6 milliards $ qui créeront près de

30 000 emplois

90 MILLIONS $

investis historiquement pour des projets de logements communautaires, sociaux ou abordables

74 IMMEUBLES

en gestion d’actifs dont 4 043 unités résidentielles locatives et 3 millions de pi2 de superficie de bureaux, commercial, industriel et infrastructures immobilières

1,3 MILLION DE PI2 de terrains à développer Gestion immobilière de

2 IMMEUBLES,

totalisant 472 000 pi de superficie 2

MAESTRIA – MONTRÉAL PARTENAIRES : DEVIMCO IMMOBILIER ET FIERA IMMOBILIER

Portefeuille au 31 décembre 2019

INVESTIR ET BÂTIR ENSEMBLE Le Fonds immobilier de solidarité FTQ, en partenariat avec des leaders du secteur, réalise des projets immobiliers rentables, créateurs d’emplois et socialement responsables partout au Québec. C’est en participant financièrement et stratégiquement à leur succès que le Fonds immobilier contribue à l’émergence d’une vision moderne du développement urbain et À BÂTIR UNE MEILLEURE SOCIÉTÉ.

ESPACE MONTMORENCY – LAVAL PARTENAIRES : MONTONI ET GROUPE SÉLECTION


MOT DE LA MAIRESSE DE MONTRÉAL

P

lus que jamais, Montréal joue son rôle de locomotive économique du Québec. Depuis le lancement, il y a plus d’un an, d’Accélérer Montréal, notre Stratégie de développement économique, les résultats sont au rendez-vous. Nous sentons la communauté d’affaires mobilisée autour de cette nouvelle vision pour la métropole, une vision inclusive et écologique qui place chaque citoyenne et citoyen au cœur de nos priorités et de nos actions. Il était une fois dans l’est… Une réelle transition économique durable et intégrée s’amorce et s’empare de l’est de Montréal. Ce secteur clé de la métropole a trop longtemps été négligé. Notre administration reconnaît, de pair avec le gouvernement du Québec, un potentiel énorme de développement à l’est de Pie-IX. Et les occasions de requalification sont sans précédent.

VILLE DE MONTRÉAL

Cette transition passe par une décontamination des terrains. Elle passe par une offre de mobilité renouvelée, avec des déplacements plus agiles, efficaces et rentables, et ce, tant pour les personnes que pour les marchandises. Elle passe aussi par la mise en valeur de terrains prêts pour le développement, en investissant massivement dans les infrastructures. Elle passe enfin par des créneaux industriels d’avenir qui vont propulser cette future zone d’innovation. Nous mettons tout en œuvre pour assurer une cohabitation harmonieuse et inclusive entre quartiers résidentiels et secteurs d’emplois. Car en redéveloppant le vaste territoire de l’est, nous voulons aussi améliorer la qualité de vie de l’ensemble de la population en lui offrant plus de verdissement, des aménagements de qualité et de meilleurs services de proximité. Il faut se permettre de rêver pour construire l’est de Montréal, à la hauteur de son potentiel et de nos aspirations collectives. Les pistes proposées par la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec feront d’ailleurs l’objet d’une consultation et serviront ensuite à établir notre plan de match. J’invite la communauté d’affaires à nous aider à maximiser le potentiel de développement de l’est, et aussi de l’ensemble du territoire montréalais. La santé économique de la métropole se porte bien. Profitons du momentum pour la propulser encore plus loin !

Valérie Plante Mairesse de Montréal

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

3


SOMMAIRE : : ÉDITION 2020

3 MOT DE LA MAIRESSE DE MONTRÉAL Par Valérie Plante

5 MOT DE L’ÉDITEUR Par Jacques Boisvert 7

LE NOUVEAU VISAGE DE L’EST DE MONTRÉAL

15

OFFRE IMMOBILIÈRE Montréal sur le radar des investisseurs

21 DÉLÉGATION DU GRAND MONTRÉAL Faire vivre Montréal au MIPIM 2020 27 VILLE DE MONTRÉAL ET UNIVERSITÉS Une alliance naturelle DOSSIER UMQ 30 MAIN-D’ŒUVRE DANS LE GRAND MONTRÉAL Candidats recherchés

35 LAVAL Une ville en croissance attrayante pour la main-d’œuvre

32 NOUVEAUX ARRIVANTS Des emplois à saisir

37 SAINTE-JULIE Une ville où il fait bon vivre et travailler

38 IMMOBILIER + MOBILITÉ Pour un développement durable et inclusif des territoires en milieu urbain 4

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


MOT DE L’ÉDITEUR

ÉDITEUR  Jacques Boisvert JBC MÉDIA PAR ROXANE PAQUET

RÉDACTION Gabrielle Brassard-Lecours, Andrée De Serres, Emmanuelle Gril, Johanne Landry et Marie-Hélène Paradis RESPONSABLE DE LA QUALITÉ DES CONTENUS Johanne Landry RÉVISION ET CORRECTION D’ÉPREUVES Christine Barozzi, Catherine Faucher et Anne-Marie Trudel PRODUCTION Supervision : Edith Lajoie Conception graphique et mise en page : Carole Bordeleau pour Carbodesign Annonces publicitaires : Lan Lephan PHOTOGRAPHES  Denis Bernier et Roxane Paquet PHOTO EN PAGE COUVERTURE © Stéphan Poulin PUBLICITÉ  Souk Vongphakdy Responsable des ventes Montréal Québec 418 317-0669 450 670-7770 ADMINISTRATION  Edith Lajoie Responsable des opérations et de l’expérience client COMPTABILITÉ Catherine Faucher Philippe Bérubé CPA ENVOI DE POSTE — PUBLICATIONS  Convention no PP 41614528 ADRESSE DE RETOUR  2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 ABONNEMENTS abonnement@jbcmedia.ca www.jbcmedia.ca Dépôts légaux — Bibliothèque et Archives Canada et Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2009. Toute demande de reproduction doit être adressée par écrit à l’éditeur. Si elle est acceptée, elle doit indiquer clairement la source de la façon suivante : Tiré du magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique. Le nom de l’auteur ou du photographe doit également apparaître. L’éditeur se réserve le droit de refuser l’insertion de toute publicité. ISSN 2293-8362

Le magazine Villes d’avenir, édition Montréal économique est publié par JBC Média inc. Président : Jacques Boisvert 2120, avenue Victoria, bureau 140 Longueuil (Greenfield Park) QC J4V 1M9 Téléphone : 450 670-7770 Sans frais : 1 866 446-3185 Télécopieur : 450 670-7771 info@jbcmedia.ca

VILLE D’EUROPE EN AMÉRIQUE

jacques.boisvert@jbcmedia.ca

Sur le plan économique, les prochaines années s’annoncent particulièrement prometteuses pour Montréal. Mais au-delà des chiffres et des statistiques, j’en suis convaincu, la métropole demeurera cette ville unique où il fait bon vivre, étudier, travailler, élever une famille et faire la fête. Humaine, multiculturelle et ouverte sur le monde, Montréal est plus que jamais une ville d’Europe en Amérique ! L’édition 2020 de Montréal économique accorde une place importante à l’est de la ville, un secteur doté de terrains à développer et d’une main-d’œuvre à proximité qui offre un potentiel de croissance économique important. Pour en discuter, la journaliste Johanne Landry a rencontré la mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et responsable des dossiers de l’est de Montréal, ainsi que la directrice du Service du développe­ ment économique de la Ville. Avec ses quatre universités et autres établissements d’enseignement supérieur, Montréal est une ville de savoirs. Il apparaissait donc tout naturel que l’adminis­ tration de la mairesse Valérie Plante tisse des liens plus étroits avec le milieu de l’éducation ; une réflexion a mené à l’établissement de trois axes d’intervention, desquels ont découlé plusieurs projets en partenariat avec les établissements d’enseignement. C’est ce que nous apprend la journaliste Gabrielle BrassardLecours dans ce numéro. D’autres sujets de grand intérêt enrichissent ce numéro : l’immobilier et la mobilité, pour assurer un développement durable et inclusif en milieu urbain ; la visibilité du Grand Montréal avec sa délégation au MIPIM ; l’offre immobilière de la ville pour les investisseurs étrangers ; l’intégration en emploi des nouveaux arrivants, entre autres. Assurément, les thèmes traités cette année reflètent la réalité de Montréal et ses défis afin de demeurer cette ville accueillante et économiquement prospère. Bonne lecture !

Jacques Boisvert Éditeur

www.jbcmedia.ca

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

5


* Le plus grand marché international des professionnels de l’immobilier - MIPIM® is a registered trademark of Reed MIDEM - All rights reserved

10-13 MARS 2020 PALAIS DES FESTIVALS - CANNES, FRANCE

THE WORLD’S LEADING PROPERTY MARKET* 26,800 acteurs incontournables de l’immobilier 100+ pays 22,000 m² de zone d’exposition 6,380 investisseurs 130+ conférences

INSCRIVEZ-VOUS EN LIGNE WWW.MIPIM.COM OU CONTACTEZ NOUS MYLENE.BILLON@REEDMIDEM.COM


LE NOUVEAU VISAGE DE L’EST DE MONTRÉAL PAR JOHANNE LANDRY, JOURNALISTE

Avec des terrains à développer et une main-d’œuvre à proximité, les acteurs de l’est de Montréal veulent exploiter son potentiel de croissance économique.

’ L

est de Montréal est le secteur pour lequel, en ce moment, les astres sont bien alignés, lance d’entrée de jeu Caroline Bourgeois, mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles (RDP / PAT) et conseillère associée au développement économique, responsable des dossiers de l’est de Montréal. Il y a mobilisation des acteurs, explique-t-elle, la Ville, le gouvernement du Québec, les institutions, les organismes, chambres de com­merce et autres, les citoyens, tous travaillent dans le même sens : redynamiser le potentiel énorme du territoire.

STÉPHAN POULIN

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

7


NOUVEAU VISAGE

DES ESPACES VACANTS ET DE LA MAIN-D’ŒUVRE Dans le secteur compris entre le boulevard Pie-IX et la pointe de l’île, il y a 20 millions de pieds carrés de terrains déjà prêts à recevoir des projets. Un enjeu de décontamination subsiste sur d’autres espaces, mais le processus est en cours. Le gouvernement du Québec y contribue pour 100 M$ et s’est engagé à prévoir une autre fois la même somme dans son budget. « Les anciens terrains d’Esso, par exemple, repré­sen­tent à eux seuls 10 millions de pieds carrés », souligne Caroline Bourgeois. Le Groupe C. Laganière a aussi acquis les 228 acres qu’occupait la compagnie Shell pour y effectuer les travaux de réhabilitation environnementale nécessaires. Sur les 119 km2 du secteur de l’est de l’île, on recense déjà plus de 12 000 entreprises ; près de 600 000 per­ sonnes y vivent. « Plusieurs secteurs résidentiels sont situés à proximité des zones d’emplois, c’est un bassin de main-d’œuvre disponible », fait valoir Caroline Bourgeois. Il y a une vie économique existante et en dévelop­ pement sur ce territoire, ainsi qu’une grande capacité d’accueil. En parallèle, toutefois, persiste une image négative liée à son passé industriel ; aussi est-il en quête d’un repositionnement et d’une nouvelle identité. L’objectif : attirer des entreprises de l’éco­ no­­mie circulaire et de la chimie verte ainsi que des commerces de proximité. « Dans l’est, nous avons beaucoup d’espaces verts et une belle qualité de vie, dit Caroline Bourgeois qui y a toujours vécu. Plusieurs arrondissements sont bordés par le fleuve ou la rivière des Prairies, qui offrent des accès exceptionnels aux cours d’eau en milieu urbain. » EN ROUTE VERS LA MOBILITÉ L’est de Montréal est traversé par des axes routiers stratégiques qui facilitent le transport, et c’est un atout. Il y a néanmoins des enjeux de mobilité des personnes sur ce territoire. Aussi, le plan de revitalisation de l’est de Montréal, conclu en 2018 entre les gouvernements municipal et provincial, prévoit-il des projets à cet égard comme un tramway

8

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

VILLE DE MONTRÉAL

CAROLINE BOURGEOIS Mairesse de l’arrondissement Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (RDP / PAT) et conseillère associée au développement économique, responsable des dossiers de l’est de Montréal

pour relier Pointe-aux-Trembles au centre-ville dans l’axe de la rue Notre-Dame. Où en est ce projet ? « La Caisse de dépôt et placement a reçu le mandat d’étudier un mode de transport pour améliorer la mobilité des personnes, un bureau de projet travaille là-dessus, il s’agit d’une priorité », répond Caroline Bourgeois. Durant l’été (de juin à septembre) s’ajoute un service de navettes fluviales, un projet pilote sur trois ans qui, selon Caroline Bourgeois, connaît un certain succès : « Les travailleurs qui résident dans l’est peuvent se rendre au centre-ville en 30 minutes comparativement à une heure et parfois plus par voie terrestre. Des gens du centre-ville viennent aussi découvrir l’est de l’île. C’est un service apprécié par la population. » Il y a, bien sûr, le prolongement de la ligne bleue du métro, avec l’ajout de cinq nouvelles stations jusque dans l’arrondissement Anjou, dont la mise en service est prévue pour 2026.


Emplois Qualité de vie Verdissement Mobilité durable

Accélérons l’essor de l’Est Montréal accélère le développement économique de ses territoires dans le cadre de la Déclaration conjointe du gouvernement du Québec et de la Ville de Montréal pour revitaliser l’est de la ville. ville.montreal.qc.ca/accelererlest


NOUVEAU VISAGE

« Nous travaillons aussi de concert avec la Société de transport de Montréal pour avoir une meilleure desserte dans les secteurs d’emploi par un réseau d’autobus mieux structuré ainsi que des pistes cyclables », ajoute Véronique Doucet, directrice du Service du développement économique de la Ville de Montréal. Si les projets de transports collectifs enlèvent des voitures sur la route, il reste que, autant dans l’est de l’île que sur l’ensemble de son territoire, Montréal vit des enjeux majeurs liés à la congestion. « Des coûts de 4,2 G$ selon les dernières statistiques, mentionne Véronique Doucet. Nous menons de front plusieurs actions pour résoudre ces problè­mes. L’est de l’île a un acteur stratégique : le port de Montréal, le plus important dans l’est du Canada, qui crée, par conséquent, un corridor de transport de marchandises. Il y a un travail à faire pour optimiser et rendre performant ce corridor logistique. » Le projet pilote de l’îlot voyageur en est un exemple : la livraison de marchandises déposées à l’îlot par les poids lourds serait alors effectuée dans les quartiers par de petits véhicules de type vélo-cargo. « L’idée, poursuit Véronique Doucet, est d’apporter la marchandise à Montréal puis d’articuler une logistique de distribution moins coûteuse d’un point de vue environnemental. Nous sommes en transformation. Le commerce électronique génère beaucoup de déplacements par camion qui, souvent, n’utilisent pas leur capacité totale. Faire cohabiter des entreprises qui se partageront le transport pour une meilleure utilisation des véhicules est une autre piste. » LE SAVOIR ET LE TALENT Montréal est reconnue comme une ville de haut savoir avec ses 11 établissements universitaires et ses collèges, un atout indéniable, et le plan Inventer Montréal met à contribution les milieux universitaires et d’enseignement pour faire face aux enjeux de l’est, souligne Véronique Doucet. Il s’agit entre autres d’attirer l’enseignement supé­ rieur dans ce secteur et d’offrir une diver­sité de programmes. « Nous avons une problématique

10

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

VILLE DE MONTRÉAL

VÉRONIQUE DOUCET Directrice du Service du développement économique Ville de Montréal

de sous-scolarisation dans l’est et nous voulons changer la donne. Offrir une formation qui répond aux besoins des entreprises. L’ensemble des univer­ sités et des cégeps étudie en ce moment comment adapter le système scolaire, d’enseignement et de recherche que nous avons dans l’est, pour lui donner un nouvel élan et accélérer le développement du territoire », explique Véronique Doucet. Une telle proximité entre l’enseignement supérieur et le développement économique, si fine et si concrète, est une première dans l’histoire de la ville, selon Véronique Doucet : « Nous voyons le dévelop­ pement de l’est comme un projet de société, une mobilisation de plusieurs milieux qui travaillent dans le même sens pour donner un souffle nouveau à ce secteur. »


GETTY IMAGES PAR MIRCEAX

LA CERTIFICATION ISO 14001 Après avoir organisé des rencontres avec des citoyens et des organismes pour débattre des orientations proposées par la Ville dans le secteur Assomption Sud–Longue-Pointe afin d’attirer de nouvelles entreprises tout en favorisant le développement durable, l’Office de consultation publique rédigeait – au moment de l’entrevue – son rapport sur la meilleure façon d’exploiter harmonieusement cette zone délimitée par l’avenue Souligny, le port de Montréal, la gare de triage Longue-Pointe et l’autoroute 25. « Un écoparc industriel est un projet intéressant, expose à cet égard Véronique Doucet. Nous parlons de l’obtention d’une certification ISO 14001 pour un secteur industriel, ce qui serait une première en Amérique du Nord. Ce secteur d’emploi est déjà en activité, et il reste des terrains vacants à développer selon une vision qui favorise la cohabitation

entre les zones résidentielles et industrielles. » Rappelons qu’il est aussi question, dans cette zone, de la construction d’un viaduc pour relier le port et le boulevard L’Assomption. « De façon générale, les parcs industriels des années 1950 et 1960 ont présenté des enjeux liés à l’attraction et à la rétention du personnel en raison d’une absence de qualité de vie. Une vision de développement durable, c’est de faire en sorte que les entreprises qui s’installent aient une conscience environnementale. C’est important pour la main-d’œuvre, et c’est l’accent que nous voulons donner au développement de l’est de Montréal. Ce passif associé à la pétrochimie, c’est une perception que nous voulons renverser », insiste Véronique Doucet. « De nouvelles industries ont amorcé la conversion vers une économie plus tournée vers la chimie verte et la diversification des activités », conclut Caroline Bourgeois.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

11



MONTRÉAL, VILLE AUX PROJETS NOVATEURS PAR MARIE-HÉLÈNE PARADIS, JOURNALISTE

Les dirigeants de la Ville ont comme objectif de développer la métropole selon des critères précis dont le résultat ultime est le respect de la qualité de vie des citoyens et le développement durable. « L’immobilier à Montréal jouit d’une situation enviable. C’est pour cela que les entreprises viennent s’y établir, pour les espaces verts, les milieux qui favorisent le transport collectif, le tramway, la future ligne rose », fait valoir Robert Beaudry, membre du comité exécutif et responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière, des grands parcs et du parc Jean-Drapeau. Montréal profite d’un climat économique sain et d’une excellente réputation qui lui permettent de se positionner favorablement sur le marché de l’immobilier. « Montréal a plusieurs avantages sur d’autres villes nordaméricaines, entre autres la concentration de talents, des campus universitaires en plein centre-ville, des maisons d’enseignement supérieur très dynamiques, et ce, dans les milieux de pointe comme l’intelligence artificielle et le big data. La ville se démarque aussi parce qu’elle est abordable, en plus d’offrir une main-d’œuvre compétente, des locaux à juste prix, une énergie propre et des territoires encore disponibles pour le dévelop­ pement de nouveaux projets », affirme M. Beaudry. Les projets poussent partout au centre-ville et dans plusieurs quartiers de Montréal, mais ces constructions respectentelles la vision des dirigeants montréalais et leur volonté de développement durable ? Selon le conseiller, quand on projette une station du Réseau express métropolitain (REM) ou qu’on planifie un tramway dans un quartier, qu’il y a des BIXI, une station de métro, ce milieu de vie devient un TOD (Transit-Oriented Development), un secteur axé sur un mode de transport collectif accessible qu’il faut densifier au maximum pour procurer aux citoyens une qualité de vie qui, jointe à la vision de la Ville pour son développement, fait de celle-ci un terreau fertile pour des projets novateurs. LE QUARTIER INTELLIGENT DU MANUFACTURIER INNOVANT DE MONTRÉAL Un des secteurs que la Ville désire développer selon ces critères d’accessibilité et de qualité de vie est celui que l’on désigne comme le premier Quartier intelligent du manufacturier innovant de Montréal (QIMI), qui sera construit sur le site de l’ancien bâtiment de l’ONF. Bien situé, près des routes principales avec un accès rapide vers l’aéroport et une station de métro, le tout jumelé à l’arrivée du REM et sa station A40, ce site représente

VILLE DE MONTRÉAL

ROBERT BEAUDRY Membre du comité exécutif et responsable de l’habitation, de la stratégie immobilière, des grands parcs et du parc Jean-Drapeau Ville de Montréal

un candidat idéal pour un projet de requalification d’une bâtisse et d’un QIMI. Le secteur est industriel, mais avec son quartier enclavé, il constitue aussi un milieu de vie. Il possède toutes les composantes nécessaires pour devenir un TOD et ainsi se développer de manière à créer un environnement efficace pour les entreprises et agréable pour les citoyens. « Une bonne concentration de diverses industries manufacturières, agroalimentaires et textiles, des PME ou de plus grandes entreprises profitant d’un accès routier facile et notre volonté de faire de ce quartier un milieu de vie et de développement

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

13


NOUVEAU VISAGE

économique ont fait en sorte que nous avons soumis une proposition au gouvernement fédéral pour revaloriser le site de l’ONF, soit 200 000 pi2. Nous en sommes encore à une étape de planification, mais il y a beaucoup d’intérêt, et les partenaires privés sont là », affirme M. Beaudry, ajoutant que la Ville souhaite faire du QIMI un quartier exemplaire, un modèle pour les manufacturiers innovants, ainsi qu’un quartier intégré. Un quartier du manufacturier innovant englobe des entreprises 4.0, un processus manufacturier plus léger et automatisé, qui présente moins d’impact pour la population. « Nous voulons requalifier le bâtiment de l’ONF en intégrant un centre d’innovation et de commer­ cialisation qui deviendrait une forme de vitrine de toutes les innovations manufacturières sur le plan de l’automa­ tisation. Nous sommes un peu en retard dans ce domaine, il n’y a pas d’endroits où partager les expertises ou encore expérimenter certaines technologies et les mutualiser pour que les plus petites entreprises qui n’ont pas les moyens de faire des acquisitions importantes en infrastructure pour automatiser leur processus puissent en profiter », confie le conseiller municipal. UNE TRANSITION VERS UN QUARTIER EXEMPLAIRE Quand on évoque la requalification, il est aussi question d’une nouvelle donne pour ce quartier. « Tel qu’il existe, il affronte des enjeux sociaux et économiques. On parle

GETTY IMAGES PAR SEVENTYFOUR

14

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

d’ajouter possiblement des logements abordables, des logements sociaux à ceux qui existent déjà. Il faudra aussi offrir des services aux citoyens, des écoles, des pôles civiques et plusieurs autres nécessités qu’impose le bon fonctionnement d’un quartier. Comment pouvons-nous en profiter pour offrir aux citoyens une plus-value et mieux intégrer la transformation du quartier ? Voilà notre vision : requalifier un secteur industriel dans une optique de transition écologique et de développement durable. Montréal est une ville dynamique où il fait bon vivre, mais elle est aussi une plaque tournante pour atteindre directement 50 % de la population mondiale par ses autoroutes, son système ferroviaire et son aéroport ; c’est donc un pôle d’emploi très intéressant pour, entre autres, les entreprises qui font de l’importationexportation », ajoute M. Beaudry. D’AUTRES QUARTIERS DOTÉS D’UN POTENTIEL DE REQUALIFICATION Il est certain que la Ville considère que d’autres quartiers sont dignes d’attention. L’est de Montréal représente un secteur sur lequel elle veut miser. Des consultations auront lieu sur une revalorisation des secteurs comme Assomption Sud, le secteur industriel de l’est de l’île, tout cela en partenariat avec le gouvernement du Québec. « Nous voulons faire des changements sur la base de standards plus élevés quant au développement durable et à la transition écologique parce qu’on trouve encore des iniquités dans l’est de Montréal », conclut M. Beaudry.


GETTY IMAGES PAR NICOLASMCCOMBER

OFFRE IMMOBILIÈRE

MONTRÉAL, SUR LE RADAR DES INVESTISSEURS PAR MARIE-HÉLÈNE PARADIS, JOURNALISTE

Montréal détient une réputation très enviable pour sa qualité de vie. On dit qu’il fait bon y vivre, mais quels sont les autres facteurs qui en font une ville attirante pour les investisseurs étrangers ? Pour trouver réponse à cette question, nous avons interrogé trois responsables d’entreprises œuvrant dans le domaine de l’immobilier à Montréal. Peu importe leur champ d’expertise, la conclusion est la même : la croissance économique soutenue de Montréal attire les investisseurs.

e Best Countries Ranking 2019 confirme le fait que le Canada est le meilleur pays au monde pour sa qualité de vie, mais aussi que Montréal est la ville numéro un au pays dans le domaine de l’éducation grâce à ses nombreuses universités bien classées mondialement. Ainsi, les astres sont alignés pour faire de Montréal un choix incontournable pour les investisseurs. Le Québec affiche une stabilité politique et écono­ mique enviable, un équilibre social, le taux de chômage le plus bas depuis 40 ans, des coûts d’énergie faibles, en plus de posséder une vie culturelle riche et diversifiée. Les nombreux festivals, les restaurants de qualité, mais aussi le fait que Montréal demeure une ville sécuritaire pour tous font en sorte qu’elle est une candidate exceptionnelle dans ce marché compétitif.

Selon Avi Krispine, directeur général de CBRE au Québec, le plus gros joueur en tant qu’agence immobilière com­ merciale au monde, les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Les investissements en immobilier à Montréal ont atteint un seuil jamais vu pour l’année 2019, soit 7,8 milliards de dollars, des résultats qui fracassent le record de 2018 qui a été de 6,2 milliards de dollars. La moyenne des cinq années précédentes était de 5,5 milliards. »

CBRE

AVI KRISPINE

Directeur général pour le Québec CBRE

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

15


MON ENVIRONNEMENT DE DEMAIN C’EST MAINTENANT

ASSISES 2020

20 au 22 mai

Palais des congrès de Montréal

S O N R I N I F É RED : S L E I R T S U D PARCS IN VITALITÉ RIMELITÉ ! I B A R U D C E V A

umq.qc.ca/assises-annuelles

UN ATELIER À VOIR LE 21 MAI 2020 À 14 H 30


Les études sur les différents marchés en immobilier faites par le Groupe Altus, expert en solutions de données, confirment elles aussi que celui de Montréal est en effervescence. « Les indicateurs économiques sont à la hausse, et Montréal se retrouve parmi les villes les plus performantes au Canada. Elle est très recherchée par les investis­seurs qui veulent évidemment obtenir un rendement intéressant », affirme Sylvain Leclair, viceprésident et directeur pour le Québec. DES CONDITIONS IDÉALES Les indicateurs qui déterminent l’attractivité d’un marché sont nombreux, les principaux étant liés à l’économie et à la main-d’œuvre. En quoi Montréal se distingue-t-elle aux yeux des investisseurs en immobilier ?

GROUPE ALTUS

SYLVAIN LECLAIR

Vice-président et directeur pour le Québec Groupe Altus

FONDS IMMOBILIER DE SOLIDARITÉ FTQ

RÉMI COUTURE

Analyste financier  Fonds immobilier de solidarité FTQ

Rémi Couture, analyste financier du Fonds immobilier de solidarité FTQ, affirme lui aussi que l’économie se porte très bien, et ce, dans plusieurs secteurs de pointe. « Beaucoup de nouveaux secteurs affichent une bonne performance, entre autres en intelligence artificielle, dans le domaine du jeu vidéo et dans le secteur de l’économie de services. Il y a un dynamisme économique et démographique à Montréal ; par rapport aux autres villes canadiennes, elle semble très bon marché. Tout ce qui est investissement à Vancouver et Toronto est devenu très coûteux, les taux de capitalisation sont faibles, tandis qu’à Montréal, même si les taux sont bas, ils paraissent modérés, parce que la main-d’œuvre coûte moins cher qu’à Toronto ou à Vancouver et que les taux de location sont plus que raisonnables. Il y a donc une occasion favorable d’investissement pour aller chercher un bon rendement. On ne voit pas ça dans d’autres provinces canadiennes qui, elles, sont dans un creux de vague. » En plus des indicateurs économiques, qui ne mentent pas, le facteur auquel on pense rapidement et qui s’avère fort important pour les investisseurs est la disponibilité et la qualité de la main-d’œuvre, sa formation et son coût, tout ce qui fait en sorte que Montréal se positionne favorablement, selon une étude de CBRE Recherche. « La main-d’œuvre a une bonne réputation, le seul défi est de trouver du talent à l’extérieur de Montréal qui parle français et anglais. À Montréal, nous avons des universités et des écoles techniques de réputation internationale, il y a beaucoup de talent, on a l’embarras du choix », affirme M. Krispine. Le Québec est réputé pour ses travailleurs et ses étudiants en haute technologie, une industrie de plus en plus importante et qui suscite un intérêt certain. Montréal est une ville francophone, mais ses travailleurs ont aussi des compétences en anglais, et c’est un plus.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

17


OFFRE IMMOBILIÈRE

GETTY IMAGES PAR VLADONE

GETTY IMAGES PAR MANJURUL

18

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


Carole Handfield, vice-présidente aux investissements du Fonds immobilier de solidarité FTQ, ajoute : « Un autre avantage de Montréal auquel on ne pense pas toujours est le fait que celle-ci est complètement bilingue, tout le monde autour de la table est capable de converser avec les investisseurs étrangers, ce qui représente un atout certain. » Au Québec, au cours des dernières années, les inves­tisse­ments dans les infrastructures ont été majeurs.Tous les intervenants sont d’accord pour dire que le taux directeur bas et l’investissement des gouvernements dans les infrastruc­ tures sont rassurants ; ils constituent aussi un complément à la capacité d’attraction dont jouit Montréal. Le Réseau express métropolitain (REM) est certainement la plus importante infrastructure en transport depuis le métro. « Quand il y a des inves­tissements visibles dans les infrastructures de transport public comme le REM, les investisseurs détectent plusieurs possi­bilités de développement qui s’ouvrent à eux. Ces investissements leur donnent confiance », affirme Rémi Couture. Mme Handfield ajoute que « le dévelop­pement crée un style de vie partout où il y a des projets comme le REM. La mixité sociale, la création de milieux de vie et la mobilité sont alors favorisées, et c’est ce que l’on recherche dans des développements immobiliers ». Toujours selon les représentants du Fonds immobilier de solidarité FTQ, Montréal est aussi un pôle logistique naturel pour l’Amérique du Nord. Elle a un port, un aéroport, plusieurs gares ferroviaires. Pour l’import-export, c’est un accès exceptionnel au nord-est des États-Unis et même au Midwest américain. UN MARCHÉ EN CONSTANTE ÉVOLUTION Il va sans dire que le marché de Montréal prend de l’ampleur à cause de la croissance économique vigoureuse de la ville ; le taux d’inoccupation de loyers net, beaucoup moins élevé à Montréal qu’ailleurs au Canada, est aussi attirant pour les investisseurs. Par rapport aux autres villes canadiennes, Montréal se démarque aussi quand vient le temps de mettre la main sur des locaux pour bureaux. « Les villes concurrentes au Canada, soit Toronto et Vancouver, ont dépassé 40 $ le pied carré au centre-ville pour la location de bureaux. Montréal est de 9 à 36,8 % moins chère que ces deux villes. Le marché industriel à Toronto est 28 % plus élevé, et celui de Vancouver, 52 % de plus pour un loyer net demandé. Les ventes de bureaux à Montréal sont en hausse de 28,7 %, et la vente au détail est en progression de 30,5 %. Par contre, on manque de produits industriels et de terrains sur le marché », confirme Avi Krispine. Selon Sylvain Leclair, malgré ce que l’on peut penser, le marché du multirésidentiel n’est pas saturé et il se porte bien. Son taux d’inoccupation très acceptable de 2 % ne traduit pas une suroffre. Tous sont conscients qu’à l’échelle nationale, Vancouver, Toronto et Calgary ont longtemps accaparé une majorité des investissements, mais maintenant Montréal fait partie du groupe

FONDS IMMOBILIER DE SOLIDARITÉ FTQ

CAROLE HANDFIELD

Vice-présidente aux investissements Fonds immobilier de solidarité FTQ

privilégié de ces villes recherchées, selon Sylvain Leclair : « La rareté de terrains, la hausse des loyers, les coûts de construction qui ont augmenté à cause du manque de main-d’œuvre, entre autres, sont des éléments qui entrent aussi en ligne de compte, mais somme toute la valeur des investissements augmente de façon importante. » Il ajoute que « l’on constate que chaque fois qu’une propriété arrive sur le marché, que ce soit des bureaux, du multirésidentiel ou de l’industriel, le rendement est impressionnant. Le marché de l’industriel ne bougeait pas beaucoup avant ; même s’il y avait de la disponibilité, il était considéré comme un produit de deuxième ou de troisième catégorie. Maintenant, ce domaine a la cote, les taux d’inoccupation ont baissé de moitié, les loyers ont augmenté, on retrouve donc un potentiel d’augmentation de revenus intéressant pour les investisseurs. Même le marché de l’hôtellerie montre un regain de vigueur. Ceux qui éprouvent le plus de difficulté, comme les commerces de détail, sont en repositionnement. On pense par exemple à bâtir des condos ou des maisons pour personnes âgées pour entretenir les commerces et créer de la valeur. On parle donc ici de plus de risques pour les investisseurs qui cherchent un rendement plus élevé ». MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

19


OFFRE IMMOBILIÈRE

Quand il s’agit de rendement plus élevé, on pense aux prix qui sont en constante croissance, sur le plan de la vente et de la location, au taux de disponibilité très bas ainsi qu’à l’influence que cela peut avoir sur le marché. « Il y a effectivement de la pression, mais c’est le marché local qui la crée, ce n’est pas celui des investisseurs étrangers, précise Jacinthe Lachapelle, chef d’équipe de la recherche et analyste des ventes chez CBRE. Lorsque les conditions d’investissement sont bonnes, les capitaux demeurent au rendez-vous. On parle ici de fonds de pension, de fonds d’inves­tissement privés et de prêteurs. Ceux-ci ont de l’argent à placer, ce qui crée une légère surchauffe sur le marché, mais cela génère aussi beaucoup d’intérêt. De plus, il n’y a pas de barrières ni de freins pour les investisseurs étrangers, par rapport aux marchés de Vancouver et de Toronto ; le Québec n’impose pas de taxes additionnelles pour ralentir le marché. La surchauffe qui pourrait l’exiger ne s’est pas encore produite. Qu’il s’agisse du Canada, des États-Unis, de l’Europe, de l’Allemagne, mais aussi de la Corée et de l’Arabie saoudite, le marché s’ouvre de plus en plus, selon Avi Krispine. C’est un phénomène semblable qui fait dire à Carole Handfield que « les investisseurs étrangers frappent beaucoup à la porte du Fonds immobilier de solidarité FTQ, les investisseurs viennent surtout de l’Ontario et de la France, mais les marchés allemand et suédois commencent eux aussi à penser à investir à Montréal. Notre ville est sécuritaire, très attirante par son style de vie, et il est facile d’y vivre ».

GETTY IMAGES PAR MARTINEDOUCET

20

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

JACINTHE LACHAPELLE

Chef d’équipe de la recherche et analyste des ventes CBRE

Si l’on en croit les experts du Fonds monétaire inter­national et selon un rapport qu’ils ont publié en 2018, ce marché qui s’ouvre et le synchronisme mondial de sa progression qui atteint Montréal sont les symptômes d’un secteur financier de plus en plus ouvert et d’un monde de plus en plus intégré. La mondialisation atteint donc aussi ce secteur de l’économie. Montréal n’est pas la seule ville qui profite de cet état de fait, mais ses qualités intrinsèques font d’elle une candidate excep­ tionnelle, hautement concurrentielle, qui com­mence seulement à être reconnue comme telle. « L’éco­nomie du Québec n’a pas connu autant de vigueur depuis 30 ans, et j’ai l’impression que ça va se poursuivre, donc que l’intérêt pour l’immo­bilier va durer encore plusieurs années. Il y a beaucoup de potentiel à Montréal, cet intérêt est bien là et ne disparaîtra pas », affirme Sylvain Leclair.  On peut donc conclure que Montréal représente une valeur sûre, offrant un marché en cons­tante évolution, doublé d’une économie dynamique et de travailleurs compétents, et elle continuera de susciter l’intérêt des investisseurs.


DÉLÉGATION DU GRAND MONTRÉAL

FAIRE VIVRE MONTRÉAL AU MIPIM 2020 PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

GETTY IMAGES PAR RABBIT75_IST

En mars prochain, plus d’une trentaine d’entreprises de l’industrie immobilière se rendront au Marché international des professionnels de l’immobilier (MIPIM) au sein de la Délégation du Grand Montréal. Leur mission : faire vivre Montréal dans le cadre de cet événement international, tout en prenant le pouls des grandes tendances et en réseautant avec des investisseurs et des promoteurs.

D

epuis plusieurs années, la Ville de Montréal et un regroupement d’entreprises montréalaises occupent un kiosque dans le cadre du MIPIM. En 2020, on inaugure une nouvelle formule avec la Délégation du Grand Montréal qui sera chapeautée par le Service du développement économique de la Ville de Montréal en partenariat avec le Fonds immobilier de solidarité FTQ. « Parmi les cinq orientations de notre stratégie de développement économique 2018-2020, on retrouve la volonté de propulser Montréal à l’international. La présence de la Délégation du Grand Montréal au MIPIM est indéniablement arrimée avec cet objectif », explique Véronique Doucet, directrice du Service du développement économique de la Ville de Montréal.

VÉRONIQUE DOUCET Directrice du Service du développement économique Ville de Montréal

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

21


DÉLÉGATION MIPIM

« Notre kiosque permettra de promouvoir les atouts, les possibilités de développement ainsi que les différents pôles économiques de la ville », indique pour sa part Josée Chiasson, directrice de la mise en valeur des pôles économiques au Service du développement économique de la Ville de Montréal. Le regroupement comptera 35 entreprises et acteurs industriels, tant des bâtisseurs, des promoteurs et des manufacturiers innovants que de grandes organisations, ce qui lui conférera une indéniable force de frappe. Normand Bélanger, président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ, indique que celui-ci est un participant assidu du MIPIM depuis plus de 10 ans. « Pour l’édition de 2020, il était tout naturel d’unir nos forces avec celles de la Ville de Montréal afin d’inciter un vaste bassin d’entrepreneurs québécois à s’impliquer dans cette exposition d’envergure. Ce salon international très inspirant permet notamment de saisir et d’anticiper les tendances du marché immobilier et les nouvelles façons de faire », dit-il. SERVICE DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA VILLE DE MONTRÉAL : PROPULSER LA VILLE ET SES ENTREPRISES Grâce à sa stratégie de développement économi­que, la Ville de Montréal met tout en œuvre pour faire de la métropole un véritable leader dans ses différents pôles d’excellence, tout en soutenant l’innovation, la créativité, ainsi que le développement économique. Il constitue également un partenaire de choix pour les entre­prises qui souhaitent se faire connaître et se positionner à l’échelle locale et internationale. À ce titre, le kiosque de la Délégation du MIPIM est assuré­ment une plate-forme privi­légiée pour les différents acteurs de l’industrie immobilière. « La formule adoptée cette année vise à créer une synergie entre les différents participants, tout en leur offrant un service de concier­ gerie d’affaires personnalisé, incluant des activités

GETTY IMAGES PAR NICOLASMCCOMBER

22

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

JOSÉE CHIASSON Directrice de la mise en valeur des pôles économiques au Service du développement économique Ville de Montréal

structurantes permettant de créer un maximum de valeur ajoutée et de retombées positives à l’événement », indique Josée Chiasson. Véronique Doucet rappelle que la ville a également beaucoup à offrir aux investisseurs, ce que le kiosque de la délégation montréalaise fera aussi ressortir. « Montréal possède un riche écosystème, un tissu économique diversifié et résilient, en plus d’être un chef de file incontournable dans plusieurs secteurs d’innovation et d’avenir. Actuellement, on compte pour plus de 24 milliards de dollars de projets de construction sur notre territoire. C’est une tendance lourde qui démontre que la ville est au rendez-vous et est prête à passer à l’action ! », fait-elle valoir.


JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

NORMAND BÉLANGER Président-directeur général Fonds immobilier de solidarité FTQ

ROGER PLAMONDON Président, groupe immobilier Broccolini

FONDS IMMOBILIER DE SOLIDARITÉ FTQ : UN PARTENAIRE INCONTOURNABLE Le Fonds immobilier de solidarité FTQ investit des capi­taux aux côtés des promoteurs dans des projets situés aux quatre coins du Québec et dans tous les secteurs immobiliers. C’est un acteur incontournable dont le rôle est complémentaire à celui des institutions financières. « Nous investissons dès le démarrage, depuis l’acquisition du terrain jusqu’à la construction. Les promoteurs ont besoin de partenaires de notre envergure pour les soutenir dans leurs projets, qui s’étalent généralement sur plusieurs années et nécessitent qu’on y injecte des sommes importantes tout au long de leur réalisation », explique Normand Bélanger, qui rappelle que les banques exigent habituellement que le projet soit vendu dans une proportion de 50 à 60 % avant d’accorder un prêt à la construction.

BROCCOLINI : UNE EXPERTISE VASTE ET VARIÉE Par la qualité et la diversité de ses projets, Broccolini peut assurément contribuer au rayonnement de Montréal sur le plan international, estime Roger Plamondon, président, groupe immobilier. « Nous sommes présents dans tous les secteurs d’activité, depuis le commerce de détail jusqu’à l’industriel, en passant par le bureau et le résidentiel. Nous bâtissons des projets multifonctionnels à forte densité et nous connaissons très bien le centreville de Montréal et les autorités municipales. Notre expertise est donc vaste et variée, ce qui fait de nous des partenaires particulièrement intéressants pour les investisseurs étrangers », ajoute M. Plamondon.

Le thème du MIPIM 2020, The future is human, s’arrime parfaite­ ment avec les objectifs du Fonds immobilier de solidarité FTQ. « Nous souhaitons avoir une influence grandissante dans le démarrage de projets majeurs, offrant une mixité d’offres de produits écoresponsables, acceptés socialement et qui répondent aux besoins des humains. D’ailleurs, en lien avec notre mission et nos valeurs, 15 % de nos investissements sont consacrés à des logements sociaux, communautaires ou abordables. Nous participons activement à la réflexion des villes en matière de développement urbain et nous avons pour ambition de devenir un influenceur de poids dans l’industrie », poursuit Normand Bélanger.

Il souligne qu’avec ses 70 ans d’existence, ce qui est rare dans cette industrie hautement concurrentielle, Broccolini applique aussi des normes de gouvernance strictes et transparentes, propres à rassurer les associés potentiels les plus exigeants. « Notre modèle d’intégration verticale, grâce auquel on retrouve tout sous un même toit – investissement, construction, gestion, etc. – est également unique en son genre dans notre domaine et en fait un élément distinctif », souligne M. Plamondon.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

23


DÉLÉGATION MIPIM

LUC MAURICE Président fondateur Groupe Maurice

Présente au MIPIM au sein de la Délégation du Grand Montréal, l’entreprise y voit une occasion en or de prendre le pouls des nouvelles tendances et de revenir au Québec enrichie d’idées novatrices. « Ce sera également un lieu propice pour nouer des liens avec des groupes qui pourraient désirer se joindre à nous afin de développer des projets à Montréal », espère Roger Plamondon. LE GROUPE MAURICE : LEADER D’UNE INDUSTRIE DISTINCTIVE « Depuis plus de 20 ans, notre philosophie est simple : nos patrons, ce sont nos clients. Certes, ces clients sont plus âgés et désirent davantage de services et de tranquillité d’esprit, mais ça ne devrait jamais se faire au détriment de la qualité de leur logement et de leur environnement. C’est ça, notre but au fond, leur offrir ce qu’il y a de mieux », soutient Luc Maurice, président fondateur du Groupe Maurice. « Cette philosophie est à la base de notre succès, de même que de celui de toute l’industrie des résidences pour aînés au Québec d’ailleurs, j’en suis profondément convaincu », poursuit-il. Preuve en est que les résidences du Groupe Maurice affichent un taux d’occupation de plus de 98 %, soit parmi les plus élevés en Amérique du Nord. Faire partie de la délégation du Québec au MIPIM 2020 était pour Le Groupe Maurice une occasion en or non seulement de s’inspirer de ce qui se fait de mieux en matière de développement immobilier partout dans le monde, mais aussi de faire briller les éléments si différenciateurs et distinctifs du modèle québécois de résidences pour aînés. « Nous développons des projets en milieu urbain, à proximité des commerces et des services communautaires et culturels, qui intègrent parfaitement la notion de lifestyle… En somme, nous créons des résidences où les personnes plus âgées choisissent d’aller, plutôt que d’y aller parce qu’elles n’ont plus d’autres choix juste­ ment, souligne M. Maurice. C’est la recette de notre réussite chez nous, au Québec. Et s’il y a une chose dont je suis sûr, c’est qu’elle pourrait connaître autant de succès ailleurs sur la planète et que nous serions plus qu’heureux d’en faire partie. »

24

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


DARIO MONTONI Président Montoni

DEBBY DOKTORCZYK Présidente McGill Immobilier et Engel & Völkers

MONTONI : UNE APPROCHE CENTRÉE SUR L’HUMAIN Avec un projet aussi ambitieux qu’Espace Montmorency et l’achat récent des vastes terrains de l’ancienne brasserie Molson afin de créer un nouveau milieu de vie urbain, Montoni a résolument le vent dans les voiles. Son président, Dario Montoni, indique que dans cette perspective, la présence du groupe au MIPIM, pour une quatrième année consécutive, tombe à pic. « Nous voulons échanger avec d’autres joueurs de l’industrie et observer comment les autres villes européennes développent leurs projets », dit-il. Grâce à son mode de gestion agile qui allie à la fois expertise, design inno­ vateur, technologie et développement durable, Montoni estime qu’il est bien davantage qu’un simple constructeur-promoteur. « Nous avons une conscience aiguë de l’attention qu’il faut accorder à l’environnement, mais aussi à la durabilité et à la pérennité des bâtiments. Nous centrons aussi notre approche sur le côté humain, pas seulement sur la brique et le mortier. Autrement dit, nous accordons une importance particulière au bien-être des occupants des immeubles que nous construisons », assure Dario Montoni. À cet égard, la technologie peut jouer un rôle crucial ; c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’entreprise a mis sur pied une division qui lui est entièrement consacrée. « L’intelligence artificielle contribue non seulement à maximiser le confort des personnes qui évoluent dans nos bâtiments, mais elle permet aussi de préserver l’environnement et de consommer l’énergie plus intelligemment », explique le président. Par exemple, lorsque les systèmes de ventilation, de chauffage et d’éclairage préprogrammés peuvent se mettre automatiquement en route une fois que l’employé arrive dans son bureau. Pas de doute, Montoni fait preuve de vision !

PATRICE GROLEAU Propriétaire McGill Immobilier et Engel & Völker

MCGILL IMMOBILIER ET ENGEL & VÖLKERS : UNE LONGUEUR D’AVANCE EN COURTAGE AU QUÉBEC Les indicateurs économiques sont au vert à Montréal et au Québec. Patrice Groleau, propriétaire, et Debby Doktorczyk, présidente de l’agence immo­bilière  spécialisée dans la vente et mise en marché de  projets immobiliers McGill Immobilier et de la prestigieuse bannière de luxe Engel & Völkers au Québec, sont bien décidés à le faire savoir lors de leur participation au MIPIM. « C’est un événe­ ment international incontournable où tous les joueurs importants de l’industrie immobilière se retrouvent, il était donc logique pour nous d’être présents. Nous nous considérons comme des ambassadeurs immobiliers. Notre objectif est de vendre Montréal et le Québec, et nous avons en main toute l’expertise, les données et statistiques sur le marché qui contribueront à sécuriser les investisseurs », souligne-t-il.  Leur connaissance poussée des tendances immo­ bilières leur permet en effet d’avoir une longueur d’avance et de constituer un allié de premier plan pour les investisseurs. Cette expertise repose sur la présence marquée de McGill Immobilier dans la vente de condos neufs de première qualité et de Engel & Völkers dans le courtage de luxe.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

25


DÉLÉGATION MIPIM

« Nous avons vendu plus de 10 000 condos et actuellement, nous avons plus d’une trentaine de projets en vente, soit 3 000 condos. C’est presque un condo sur quatre pour 2020 ! Cela nous confère un savoir unique grâce auquel on peut anticiper les tendances », fait valoir M. Groleau.  Il rappelle également qu’au Québec, un acheteur immobilier sur cinq est un étranger, ce qui démontre bien à quel point le marché évolue et se diversifie. « Or, bien souvent, le marché montréalais, n’est pas familiers aux investisseurs étrangers, ils ne connaissent pas toutes les nuances de la réalité montréalaise et québécoise. Nous sommes les " Gaulois d’Amérique " !  Dans ce contexte, nous disposons d’une solide expertise qui peut faire toute la différence et qui fait de nous des alliés de choix pour les promoteurs et les investisseurs immobiliers », affirme Patrice Groleau. GROUPE BRIVIA : UNE ÉQUIPE QUI RÉALISE DES RÊVES IMMOBILIERS À son arrivée au Canada il y a 30 ans, Kheng Ly rêvait de devenir entrepreneur. Il a fondé la société de placement et de promotion immobilière Groupe  Brivia en 2000. Celle-ci s’est lancée dans le marché des promoteurs de projets immobiliers résidentiels au centre-ville en 2011 en faisant l’acquisition d’un terrain situé sur le boulevard René-Lévesque Ouest, où se dressent aujourd’hui les condominiums emblématiques YUL. Depuis, la société a été le promoteur de projets totalisant plus de 2 000 logements dans l’agglo­ mération de Montréal. « Chaque projet est doté d’un style, comporte des défis et des possibilités qui lui sont propres, dit Kheng Ly, président et chef de la direction, Groupe Brivia. Toutefois, si je devais choisir une réalisation de 2019, il s’agirait du 1, Square Philips, qui deviendra le plus haut immeuble résidentiel de la ville, avec ses vues imprenables. Cette tour de 61 étages, bâtie à 232,5 mètres au-dessus du niveau de l’eau, viendra poser sa marque sur le paysage de Montréal et propulsera la qualité de ses gratte-ciel résidentiels à un nouveau sommet. »

26

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

KHENG LY Président et chef de la direction Groupe Brivia

Groupe Brivia compte 15 projets achevés ou en cours de réalisation dans l’agglomération de Montréal et à Québec, de même qu’un projet de complexe touristique à Mont-Tremblant et un projet rési­ dentiel dans le Grand Toronto. Malgré un agenda chargé, Kheng Ly s’est engagé à redonner à la société et à faire une différence, tout particulièrement dans la vie des jeunes entrepreneurs et des collectivités. Il participe aux activités de diverses organisations importantes du monde des affaires et de fondations d’hôpitaux ; il agit en outre à titre d’ambassadeur culturel de la collectivité chinoise. « Nos quatre valeurs fondamentales sont l’inté­ grité, la transparence, la valeur que nous offrons aux actionnaires et la responsabilité. Au quotidien, ce qui compte le plus pour moi est mon personnel et le travail d’équipe. Ils sont le moteur du Groupe  Brivia et les maîtres d’œuvre de nos projets », confie le président.


GETTY IMAGES PAR FATCAMERA

VILLE DE MONTRÉAL ET UNIVERSITÉS

UNE ALLIANCE NATURELLE PAR GABRIELLE BRASSARD-LECOURS, JOURNALISTE

Montréal, avec ses quatre universités et autres établissements d’enseignement supérieur, est une ville de savoir. Il apparaissait donc tout naturel que l’administration de Valérie Plante tisse des liens plus étroits avec le milieu de l’éducation pour mettre les connaissances montréalaises au service des citoyens et des problématiques urbaines.

«

Certaines ententes avaient déjà été conclues entre la Ville et les établissements d’enseignement supérieur auparavant, mais cela fait véritablement un an et demi qu’un travail concret a été enclenché pour valoriser l’enseignement supérieur », explique François Croteau, maire de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie et responsable des dossiers de ville intelligente, technologies, information, innovation au comité exécutif de la Ville de Montréal. L’administration Plante a donc enclenché une réflexion et envisagé des pistes de solutions pour faire ressortir trois axes principaux d’intervention sur lesquels elle voulait travailler en priorité : le talent, le savoir et l’amélioration des services aux citoyens grâce à l’utilisation des données probantes. De ces axes ont découlé plusieurs projets en partenariat avec les 12 éta­blissements et départements d’enseignement supérieur de Montréal.

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

FRANÇOIS CROTEAU Maire de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie et responsable des dossiers de ville intelligente, technologies, information, innovation au comité exécutif Ville de Montréal MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

27


VILLE UNIVERSITAIRE

RETENIR LES TALENTS ICI Grâce à la collaboration de la Maison de l’innovation sociale, des étudiants de l’Université Concordia, en collaboration avec les employés municipaux, se sont lancé le défi de réfléchir aux problématiques urbaines de Montréal par l’intermédiaire du projet CitéStudio. Issus du Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports de la Direction Gestion des parcs et biodiversité de la Ville de Montréal et du département d’Études en communication de l’Université Concordia, ils se sont demandé : « Comment pouvons-nous identifier, comprendre et augmenter la diversité et la superficie de la canopée urbaine ? » D’autres ont réfléchi à la façon de sécuriser et d’augmenter la convivialité des intersections les plus dangereuses de Montréal. Ce pari tente d’être relevé par le Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Direction de la Mobilité de la Ville de Montréal et par les départements de Géo­ graphie, urbanisme et environnement et Génie mécanique, industriel et aérospatial de Concordia.

Près de 25 projets pilotes sont donc développés par CitéStudio, qui fait appel à six cours de l’Univer­sité Concordia, à 150 étudiants de différents départements et à huit professeurs de l’établis­ sement qui donnent des cours liés à un défi urbain. « Comme ça fait partie de leur formation, c’est de l’apprentissage pratique qui, d’une part, soutient les étudiants dans leur parcours, et, d’autre part, aide à la rétention de talents en montrant aux étudiants de premier cycle que leurs études peuvent servir concrètement à améliorer la ville », confie François Croteau en parlant de CitéStudio, inspiré d’un modèle semblable établi à Vancouver. Outre ce laboratoire, la Ville a également lancé des appels à projets axés autour de problémati­ ques précises ciblées par les services municipaux. Les équipes universitaires retenues reçoivent des bourses servant à développer concrètement leur projet.

GETTY IMAGES PAR MARTIN-DM

28

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


Enfin, Projet Montréal travaille également à facili­ ter les stages au sein de son administration. « Les stages sont une très belle façon de connaître la ville et d’avoir le goût d’y travailler. Actuellement, les stages se font par l’intermédiaire des services et des arrondissements, c’est donc éparpillé. On aimerait plutôt avoir une porte d’entrée unique, avec une liste complète de tous les stages offerts pour y poser sa candidature. Nous voulons aussi que tous les étudiants de Montréal aient accès à cette liste, pas seulement ceux issus de quelques départements ou programmes d’études. Nous souhaitons démocratiser la possibilité de faire des stages chez nous », explique le maire de Rosemont– La Petite-Patrie. VALORISER LES SAVOIRS François Croteau affirme que la connaissance et la recherche sont des éléments fondamentaux de l’énergie montréalaise, et il assure que la Ville veut valoriser cet aspect, Montréal ayant déjà été reconnue meilleure ville universitaire au monde. Le politicien explique travailler avec d’autres villes, comme celle de Nantes, en France, où la collabo­ ration entre fonctionnaires et universitaires fait partie intégrante de la culture. « Je voudrais que ce soit comme ça ici aussi », affirme le membre du comité exécutif. Il ajoute par ailleurs que son parti a noté que la Ville a déjà octroyé 14 millions de dollars au cours des sept dernières années en financement direct à la recherche universitaire. « Il s’agit d’une somme qui a permis de développer plusieurs travaux de recherche et de formuler des recommandations concrètes pour aider la Ville à offrir de meilleurs services aux citoyens. Il s’agit d’une des manières selon lesquelles on peut travailler pour valoriser les savoirs », soutient-il. La Ville a ainsi mis en place une table de travail qui réunit les directions d’établissement d’enseigne­ment supérieur (qui inclut aussi les collèges techniques) avec comme objectif d’établir une stratégie conjointe. Cibler les priorités et les modes de fonctionnement, mieux connaître ce que font les universités : beaucoup de travail se fait à cette table, ce qui permet de faire les suivis entre les différents services de la Ville et les chaires de recherche, explique François Croteau. AMÉLIORER LES SERVICES AUX CITOYENS « On voudrait se servir davantage des données probantes pour que nos prises de décision et

JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER

l’amé­lioration des services soient collées à la réalité, aux faits et aux données », affirme le responsable des dossiers de ville intelligente, technologies, information, innovation. Dans ce cadre, le politicien décrit entre autres le programme « Séri Montréal ». Né d’une initiative du Service du développement économique de la Ville de Montréal, ce programme vise à mettre en relation les experts des milieux universitaires et d’affaires pour faire émerger des projets, au moyen de rencontres, de journées de remue-méninges, de rendez-vous en petits groupes, etc. Le premier thème émergeant de ce projet est celui de l’environ­ ne­ment. « Ce fut fascinant de voir les solutions proposées », témoigne François Croteau. Là encore, des bourses sont offertes à des étudiants qui proposent des solutions concrètes pour amé­liorer les services aux citoyens. Le maire d’arron­ dissement a aussi récemment été nommé pour faire partie d’un nouveau comité « sciences et politiques », dont le scientifique en chef fait partie ; il aura comme objectif d’améliorer le lien entre la politique et la recherche, avec l’aide de partenaires tels que l’Association francophone pour le savoir (ACFAS) et le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI). « Nos chantiers d’action sont nombreux et couvrent tous les domaines : sports et loisirs, architecture, gestion de l’eau, etc. J’ai le privilège d’être au centre de l’action concrète et de la science et du politique. Je veux réussir ces projets, j’en fais une mission personnelle », conclut François Croteau, qui croit que les initiatives de la Ville pourraient un jour inspirer d’autres villes universitaires du Québec à créer également plus de liens avec la recherche.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

29


DOSSIER UMQ

MAIN-D’ŒUVRE DANS LE GRAND MONTRÉAL

CANDIDATS RECHERCHÉS DOSSIER PAR EMMANUELLE GRIL, JOURNALISTE

L’économie québécoise roule à plein régime, et tous les feux sont au vert. Résultat : la main-d’œuvre se fait rare dans la plupart des régions, et Montréal n’échappe pas à cette tendance.

A

vec des taux de chômage historiquement bas, le Québec est presque en situation de plein emploi. Même si ce taux est légèrement plus élevé à Montréal, il reste que de novembre 2018 à novem­bre 2019, il s’est créé 46 300 emplois dans l’agglo­ mération, ce qui représente une augmentation de 4,3 %. Au total, 1,1 million de personnes travaillent sur une population active qui en compte 1,2 million. Or, les candidats ne sont pas toujours au rendez-vous, et de plus en plus d’entreprises peinent à recruter les employés dont elles auraient besoin pour poursuivre leur croissance. Un « beau problème » qui cause bien des maux de tête aux recruteurs… DES BESOINS DANS TOUS LES SECTEURS Une réalité que confirme Suzanne Roy, présidente intérimaire de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) et mairesse de Sainte-Julie. « Plusieurs entre­prises doivent ralentir leur expansion, car elles n’ont pas les ressources humaines nécessaires. On assiste aussi au phénomène où des commerces doivent

30

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

SUZANNE ROY Présidente intérimaire de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) Mairesse de Sainte-Julie


renoncer à ouvrir leurs portes durant certaines heures, parce qu’ils manquent de personnel pour fonctionner », illustre-t-elle. Denis Martin, président de la Commission sur le développement économique de l’UMQ et maire de Deux-Montagnes, ajoute qu’en 2018, on comptait 40 000 postes vacants sur le territoire de la région métropolitaine de Montréal, soit deux fois plus qu’en 2014. Tous les secteurs d’activité et les niveaux de postes sont concernés. Ainsi, les entreprises cherchent tant des détenteurs de diplômes universitaires, que des diplômés du collégial et même du secondaire. Même les personnes qui possè­dent peu de qualifi­ cation et qui n’ont pas suivi de formation diplômante sont dans la mire des employeurs, et leur taux d’emploi a augmenté de 4 %, soutient M. Martin qui précise que 30 % des postes à combler actuellement ne nécessiteraient aucun diplôme. Cette situa­tion crée aussi une pression à la hausse sur les salaires chez les non-diplômés. UN BON BASSIN DE MAIN-D’ŒUVRE Dans ces conditions, les nouveaux arrivants cons­tituent un bassin de main-d’œuvre inté­res­sant pour les entreprises. Afin d’attirer les candidats, plusieurs organismes n’hésitent pas à aller les solliciter sur place. Ainsi, en janvier 2019, l’UMQ a participé au Salon du travail et de la mobilité professionnelle à Paris. « Notre kiosque a été très achalandé, et nous avons reçu environ 1 500 curri­ culum vitae », indique Suzanne Roy. Denis Martin rappelle que la grande région de Montréal accueille, bon an, mal an, environ 86 % des immigrants. « Ce grand centre urbain possède de nombreux attraits aux yeux des nouveaux arrivants », dit-il. Plusieurs commu­ nautés y sont déjà bien implantées, ce qui facilite l’acclimatation et l’intégration des gens venus d’ailleurs. « Une grande partie de l’intégration à une

DENIS MARTIN Président de la Commission sur le développement économique de l’UMQ Maire de Deux-Montagnes

nouvelle culture passe également par l’emploi. À cet égard, Montréal offre donc de belles possibilités, même si les besoins en main-d’œuvre sont présents partout dans la province », constate M. Martin. L’UMQ travaille aussi en collaboration avec le gou­ vernement pour simplifier les démarches adminis­ tratives des personnes qui souhaiteraient immigrer au Québec, ainsi que celles des employeurs qui voudraient embaucher un travailleur étranger.

GETTY IMAGES PAR STOCKSTUDIOX

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

31


DOSSIER UMQ

NOUVEAUX ARRIVANTS

DES EMPLOIS À SAISIR Bon an, mal an, la grande région de Montréal accueille 86 % des nouveaux arrivants. La métropole constitue donc un important pôle d’attraction pour ceux qui souhaitent immigrer au Québec.

C

e n’est pas le travail qui manque à Montréal ! Ainsi, on comptait plus de 40 000 postes vacants en 2018. Pour trouver un emploi, les nouveaux arrivants doivent toutefois y consacrer les efforts nécessaires et relever un certain nombre de défis. Mais leur situation s’améliore, d’autant que le marché du travail se resserre et que des pénuries de main-d’œuvre se font sentir aux quatre coins de la province. UNE MEILLEURE INTÉGRATION EN EMPLOI Alors qu’habituellement on observe un taux de chômage plus élevé chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada, l’écart tend à s’amoindrir depuis quelques années. Ainsi, selon une récente étude de l’Institut du Québec1, le taux de chômage chez les nouveaux arrivants âgés de 25 à 54 ans a chuté à 6 %, alors que la moyenne québécoise était de 5,6 % (données de septembre 2018). Le taux d’emploi est lui aussi très positif, ayant grimpé de près de six points de pourcentage en 10 ans pour se fixer à près de 78 % en 2017. Même les immigrants arrivés depuis moins de cinq ans bénéficient d’une remontée, puisque leur taux d’emploi est passé de près de 58 % en 2007 à environ 66 % en 2017. Ahmed Sahboun, directeur des services d’intégration professionnelle de Clé pour l’intégration au travail des immigrants (CITIM), un organisme d’aide à la recherche d’emploi pour les immigrants à Montréal, a lui aussi constaté cette embellie sur le terrain. « Même si cela demeure du cas par cas, en règle générale, les nouveaux arrivants dénichent plus facilement un emploi qu’avant, qu’ils soient résidents permanents ou temporaires », note-t-il. Ainsi, sur les 1 800 personnes qui ont recours aux services du CITIM annuellement, il estime qu’environ 83 % trouvent un poste. Mieux encore, 40 % obtiennent un emploi dans leur domaine ou dans le secteur qui constituait leur objectif principal. Le CITIM offre de nombreuses ressources aux immi­grants pour les aider à s’intégrer sur le plan profession­nel, notamment de l’accompagnement, de la formation, des outils de recherche d’emploi, du réseautage, etc.

AHMED SAHBOUN Directeur des services d’intégration professionnelle Clé pour l’intégration au travail des immigrants (CITIM)

DES DÉFIS À RELEVER M. Sahboun souligne qu’il est impressionné par le bon niveau de préparation des immigrants qui passent par le CITIM, ainsi que par leur persévérance et leur capacité à développer des stratégies de recherche d’emploi. « Lorsqu’ils sont accompagnés par un organisme comme le nôtre, et qu’on leur fournit les ressources et les outils nécessaires, ils réussissent rapidement », souligne-t-il. Les candidats étrangers ont toutefois des défis à relever, en fonction de leur situation. Il peut s’agir d’enjeux relatifs à la connaissance de la langue ou de reconnaissance des diplômes. « Dans les professions réglementées avec des titres réservés, les démarches pour intégrer un ordre professionnel peuvent être longues et ardues. Nous travaillons avec eux pour les

1. Institut du Québec (2018). Mise à jour et clarification des données sur l’immigration et le marché du travail. La situation s’améliore, mais certains défis persistent. Repéré à https://www.institutduquebec.ca/docs/default-source/default-document-library/201809miseaupointimmigration9c54454ac9186762bc5eff00000592ac.pdf?sfvrsn=0.

32

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


GETTY IMAGES PAR PEOPLEIMAGES

aider dans le processus », indique Ahmed Sahboun. De plus, si le fait de détenir une expérience pro­-­ fes­s ionnelle dans un autre pays peut aider à s’intégrer en emploi, le travailleur doit toutefois être conscient des différences par rapport au marché québécois et bien comprendre les attentes des employeurs locaux afin de faciliter le transfert de ses compétences.

Avec les nombreux départs à la retraite anticipés et une population active dont le volume décroît, intégrer les nouveaux arrivants au marché du travail s’avère plus que jamais une nécessité pour permettre au Québec de poursuivre sa croissance. Voilà un atout de taille pour ce bassin de maind’œuvre potentiel.

Pour simplifier le processus d’intégration en emploi, M. Sahboun recommande aux futurs immigrants de bien se renseigner avant leur départ et d’effectuer le plus de démarches possible à l’avance, par exemple préparer des dossiers de candidature, contacter les ordres professionnels, etc. « Une fois sur place, on ne doit pas s’isoler, mais au contraire aller chercher les ressources nécessaires ; il en existe d’ailleurs beaucoup. Il importe de s’informer auprès des personnes qui possèdent l’expertise requise, au sein des organismes d’aide, par exemple », leur suggère-t-il. La persévérance est de mise, mais les efforts sont généralement récompensés, comme le démontrent les statistiques. L’étude de l’Institut du Québec indique d’ailleurs que 84,3 % des immigrants arrivés au Québec en 2010 y résidaient toujours en 2015, une amélioration marquée puisque le taux de rétention n’était que de 75 % en 2000. GETTY IMAGES PAR NORTONRSX

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

33


Réinventez la ville.

Prenez part au développement de la 3e plus grande ville au Québec. Son économie prospère, ses 11 655 entreprises, 158 945 emplois, son centre-ville en mouvement, une croissance démographique deux fois plus rapide que le reste de la province, sa qualité de vie exceptionnelle et son accueil favorable au développement des entrepreneurs et des entreprises la rendent incontournable.

Apprenez-en plus sur nos services, nos incitatifs et notre programme au crédit de taxes.

l ava le co n o m ique .c om


Laval

,

En contexte de forte croissance économique, la Ville de Laval affecte une équipe de soutien à toutes les activités en regard de la main-d’œuvre sur son territoire.

L

économie de Laval est diversifiée, souligne d’emblée le maire Marc Demers, mentionnant la forte présence de nombreux secteurs : le commerce de détail avec, entre autres, un centre commercial parmi les plus grands au Canada ; la Cité de la Biotech avec des entreprises pharmaceutiques d’envergure et des instituts de recherche qui emploient plus de 5 000 personnes ; des entreprises du domaine de l’aéronautique ; le secteur du savoir avec les campus des universités de Montréal et du Québec ; un secteur institutionnel en croissance ; un grand hôpital, bref des possibilités d’emplois multiples et variés tant pour les professionnels que pour toutes les catégories de travailleurs dans l’une ou l’autre des quelque 12 000 entreprises lavalloises.

VILLE DE LAVAL

« Notre économie est dynamique et affiche une performance qui se situe au-delà de la moyenne du Québec, et cela devrait se poursuivre encore cette année selon les analyses de Desjardins. Nous sommes également bien situés dans la couronne nord de la métropole, et la mobilité y est plus

VILLE DE LAVAL

UNE VILLE EN CROISSANCE ATTRAYANTE POUR LA MAIN-D’ŒUVRE MARC DEMERS Maire de Laval

facile que sur l’île de Montréal. Notre courbe de croissance démographique est impressionnante; nous prévoyons une augmentation de 22,4 % de notre population entre les années 2016 et 2041 par rapport à 13 % dans le reste de la province selon les prévisions gouvernementales », énumère le maire Demers, ajoutant que la main-d’œuvre lavalloise est multiculturelle, bilingue et scolarisée, 52 % des gens détenant un diplôme d’études postsecondaires. RECRUTER DES TALENTS ET SURTOUT LES RETENIR « Nous avons sur notre territoire tous les parte­ naires clés liés à la main-d’œuvre pour appuyer la productivité et la croissance de nos entre­ prises. Parmi les services offerts par la Ville, nous avons une équipe d’expérience au Service du développement économique entièrement consacrée à l’attraction de la main-d’œuvre et à la mobilité internationale », poursuit Marc Demers parlant d'un écosystème complet qui s’occupe de l’attraction, de la promotion, de la mobilité internationale, de l’employabilité, de l’intégra­ tion, ainsi que de la formation professionnelle, collégiale et universitaire. Le maire raconte d’ailleurs une blague qu’il a l’habi­tude de faire aux participants à l’occasion des cérémonies d’ouverture de nouvelles entre­ prises : « Je leur dis que nous allons tout faire pour les attacher, en fournissant à leurs employés un milieu de vie agréable pour les familles, que ce soit au point de vue de l'environnement, de la culture ou des sports, des atouts qui feront que leurs employés ne voudront plus déménager et qu’ils seront condamnés à demeurer à Laval. C’est la stratégie sur laquelle nous travaillons », conclut en souriant Marc Demers qui visite régulièrement des entre­ prises afin de mieux comprendre leurs besoins. n MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

35


Sainte-Julie Activités gratuites pour toute la famille Nombreux parcs, espaces verts et pistes cyclables 4 parcs industriels À proximité de Montréal et Longueuil ville.sainte-julie.qc.ca

une ville de choix pour y vivre et y travailler


Sainte-Julie

Avec plus de 30 000 résidents, la ville de Sainte-Julie présente bien des attraits. Cette municipalité de la Rive-Sud se démarque par son dynamisme et par une qualité de vie enviable.

proximité de Montréal et de Longueuil, idéalement située à l’intersection des autoroutes A-20 et A-30, Sainte-Julie offre les avantages d’un centre urbain sans ses inconvénients. « Nous ne sommes pas une ville de transit, mais un environnement où l’on peut grandir, vivre et vieillir, autrement dit, passer toutes les étapes de son existence. Nous détenons d’ailleurs les reconnaissances de Municipalité amie des enfants et de Municipalité amie des aînés », précise la mairesse, Suzanne Roy. Sa dimension humaine, ses activités et ses fêtes extérieures gratuites font en effet le bonheur des jeunes et des moins jeunes.

VILLE DE SAINTE-JULIE

L’accent est mis sur le développement durable, qui s’appuie sur un plan environnemental ambitieux, car Sainte-Julie compte plusieurs parcs-nature et espaces verts. Elle est également certifiée cinq fleurons, la plus haute distinction en matière d’embellissement horticole décernée à une municipalité au Québec.

VILLE DE SAINTE-JULIE

UNE VILLE OÙ IL FAIT BON VIVRE ET TRAVAILLER SUZANNE ROY Mairesse de Sainte-Julie

DES EMPLOIS L’attractivité de Sainte-Julie repose aussi sur son développement économique. « Nous avons créé un TOD (transit-oriented development) à l’entrée de la municipalité, une zone multi-usage qui vise à favoriser l’utilisation du transport collectif. La première phase a atteint sa maturité, et la deuxième est en cours de déploiement », indique Suzanne Roy. Outre un stationnement incitatif et une station de vélo couverte, on y trouve des commerces de proximité et de moyennes surfaces, des services, ainsi que des bâtiments résidentiels comprenant tant des lofts que des logements locatifs, créant ainsi une mixité d’usages et de clientèles. « Sainte-Julie a également sept circuits de transport en commun sur son territoire, en plus de trois circuits de taxi-bus, gratuits pour tous », souligne la mairesse. Quatre parcs industriels abritent de nombreuses entreprises dans des domaines variés (haute technologie, recherche et développement, manufacturier, etc.), ce qui génère un bon bassin d’emplois. « La Ville de Sainte-Julie a d’ailleurs mis sur pied un babillard sur lequel les employeurs peuvent afficher les postes à pourvoir. Ils sont très diversifiés et dans tous les domaines : ingénieur, comptable, commis, journaliers… Il y en a pour tous les goûts ! », fait valoir Suzanne Roy. De concert avec la municipalité régionale de comté, Sainte-Julie s’est pourvue d’une stratégie d’intervention pour aider les entreprises dans le recrutement de main-d’œuvre. Elle inclut de la formation, du soutien à l’employabilité ainsi que des missions à l’étranger pour dénicher les travailleurs dont la municipalité a besoin pour poursuivre sa croissance. n MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

37


IMMOBILIER + MOBILITÉ

IMMOBILIER + MOBILITÉ

POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE ET INCLUSIF DES TERRITOIRES EN MILIEU URBAIN PAR ANDRÉE DE SERRES, PH. D., TITULAIRE, CHAIRE IVANHOÉ CAMBRIDGE D’IMMOBILIER, ÉCOLE DES SCIENCES DE LA GESTION, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL (ESG UQAM)

Changements climatiques, migration et densification, nouvelle mobilité, autant de phénomènes qui nous obligent à traiter et à repenser de façon urgente le développement durable et inclusif des territoires en milieu urbain et à adopter une approche écosystémique entremêlant étroitement l’immobilier et la mobilité.

T

outes les grandes villes doivent affronter d’impor­ tants enjeux pour répondre aux défis climatiques, démographiques, sociaux, environnementaux et économiques. Pensons à l’augmentation de la population, à l’étalement ou à la densification, au développement et au maintien des infrastructures et des services, à l’implantation de mesures d’adap­ta­tion, d’atténuation et de réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES). Générés en grande partie par les activités industrielles, les déplacements et les bâtiments, les GES ne perturbent pas seulement le climat, mais nuisent aussi à la santé physique et psychologique des citoyens. Les immeubles sont d’importants générateurs de déplacements, que ce soit vers le domicile, le lieu de travail, les commerces, les activités de loisirs, les établissements de soins de santé et d’éducation, etc. Comme la localisation et l’usage des immeubles structurent la morphologie des quartiers et modulent les déplacements, on se doit de réfléchir à l’important rôle des acteurs de

l’immobilier dans la coconstruction de la nouvelle mobilité et des quartiers durables. Comment évaluer les impacts réciproques, positifs et négatifs, des projets en immobilier et en mobilité ? Comment mieux intégrer la mobilité à l’immobilier dans le développement durable et inclusif des villes ? PLUSIEURS TÊTES VALENT MIEUX QU’UNE Dans le but de chercher des réponses et de pro­ poser des solutions innovantes, la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immobilier de l’ESG UQAM et Movin’On de Michelin ont organisé, le 4 novembre 2019, le colloque Immobilier + Mobilité : pour un développe­ ment durable et inclusif des territoires en milieu urbain1 à l’Édifice Jacques-Parizeau à Montréal, siège social d’Ivanhoé Cambridge, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec. S’inscrivant dans le cadre des 32es Entretiens Jacques Cartier,

1. Voir : https://ivanhoecambridge.uqam.ca/fr/non-classe/immobilier-mobilite-pour-un-developpement-durable-et-inclusif-des-territoires-en-milieu-urbain

38

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


DENIS BERNIER

qui soulignaient cette année 40 ans d’amitié entre les villes de Lyon et de Montréal, le colloque avait pour objectif de rassembler les acteurs des secteurs de l’immobilier, de la ville, de la mobilité et des services qui y sont indispensables et de les inviter à sortir de leur façon de faire traditionnelle pour réfléchir ensemble sur les moyens novateurs de redévelopper les quartiers urbains existants afin de les rendre plus agiles, durables et inclusifs. Ces différents acteurs, qu’ils proviennent du milieu des affaires, des universités (étudiants et professeurs), du public, du milieu institutionnel ou gouvernemental et municipal, québécois, canadien et français, ont été invités à partager leurs idées et à échanger sur les bonnes pratiques à adopter pour un développement durable et inclusif des territoires en milieu urbain. Il s’agissait de sensibiliser les participants aux enjeux associés au développement immobilier des quartiers, à l’implantation de nouveaux projets de mobilité et d’infrastructures urbaines, à explorer des démarches inédites facilitant le développement de la mobilité et à coconstruire une approche écosystémique de la mobilité des grandes villes. Le tout s’est déroulé dans un environnement franco-québécois laissant libre cours au partage des

innovations, des pratiques et des visions provenant de part et d’autre de l’Atlantique. Les interventions, discussions et réflexions inter­venues pendant le colloque portaient sur les liens et les dépendances entre les projets immobiliers, les projets de quartier et les projets de mobilité ainsi que sur les conséquences sociales, environne­ mentales et économiques qui y sont associées. Vingt-quatre conférenciers, élus et représentants des villes de Montréal, de Lyon et de ClermontFerrand, professionnels d’entreprises et chercheurs, en provenance du Québec et de la France, ainsi qu’une centaine de participants, s’y sont retrouvés pour échanger sur ces importants enjeux, aborder les solutions pour mieux intégrer la mobilité au développement immobilier, partager leurs expé­riences respectives et discuter des bonnes pratiques à adopter pour un développement durable et inclusif des territoires en milieu urbain. La mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, a clôturé la journée en rappelant toute l’importance des enjeux liés à l’immobilier et à la mobilité pour le développement d’une grande ville qui doit demeurer à échelle humaine en misant sur des quartiers complets, caractérisés par leur mixité

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

39


DENIS BERNIER

IMMOBILIER + MOBILITÉ

40

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020


sociale, économique et culturelle et centrés sur le bien-être et la qualité de vie de leurs résidents. Les intervenants ont partagé différentes façons de penser et de structurer de nouveaux projets (Quartier Eureka Confluence à Lyon, YUL Aéroport international Montréal-Trudeau), de connaître les enjeux associés à l’implantation de nouveaux projets de mobilité impliquant infrastructures urbaines et bâtiments (TOD [Transit-Oriented Development], POD [Pedestrian-Oriented Development], quartier vertical), de combiner projet immobilier, mobilité et inclusion sociale. Les interventions ont aussi permis de prendre connaissance des positions des investisseurs en matière d’investissement responsable. Ces réflexions contribuent directement à la réali­ sation des projets de recherche entrepris par les équipes de la Chaire Ivanhoé Cambridge d’immo­ bilier et de l’Observatoire et centre de valorisation des innovations en immobilier de l’ESG UQAM, impliquant Ivanhoé Cambridge, BOMA Québec, Fonds immobilier de solidarité FTQ et Aéroports de Montréal. IMMOBILIER, MOBILITÉ ET VILLE Immobilier, mobilité et ville sont trois éléments intrinsèquement liés pour réussir le développement durable et la transition écologique. En effet, les immeubles, qu’ils soient destinés à des usages résidentiels, commerciaux, administratifs, d’enseigne­m ent, de soins de santé ou autres, sont les principaux générateurs de déplacements des citoyens de la ville. Leurs usages rythment au quotidien des besoins de déplacements et de mobilité et marquent de ce fait la cartographie du territoire urbain. Comme le soulignaient sous différents angles plusieurs intervenants, les liens entre la forme de la ville et le type d’immeuble qui y est privilégié dans les différents quartiers déterminent la technologie de transport appro­ priée. Et vice-versa : la technologie de transport privilégiée influencera le développement de la forme urbaine et aura un impact sur le déploiement et le maintien des infrastructures de transport de plus en plus sollicitées.

Il semble incontournable pour les villes de devoir élaborer des stratégies de mobilité durable visant à réduire les distances de déplacement et à adopter des mesures réglementaires portant sur une utilisation novatrice du territoire qui tienne mieux compte de ces constats. Puisque les immeubles sont souvent construits et utilisés pendant un cycle de vie de plus de 100 ans, leur emplacement, leur potentiel d’occupation et de transformation ainsi que la détermination de leur usage sont des critères déterminants de la qualité de vie d’une ville ; une stratégie de mobilité durable et de transition éco­ logique dans les grandes villes peut difficile­ment réussir sans qu’on y intègre les projets immobiliers. Il faudrait privilégier plus de densité et réfléchir à une nouvelle mixité des usages autorisés dans les immeubles, les quartiers et les villes. Par exemple, on peut envisager de proposer un nouveau cadre politique et réglementaire visant à repenser la façon d’occuper les territoires urbains en privilégiant des outils et des mesures d’évaluation des projets de construction, de rénovation ou de transformation d’immeubles permettant de faire ressortir les impacts positifs sur le plan environnemental, social et économique et qui prendrait particulièrement en compte les effets sur la mobilité, les déplace­ ments et la réduction des GES. L’IMPORTANCE DE LA SYNERGIE Les liens entre les acteurs clés de l’immobilier, de la mobilité et des villes (des secteurs publics, privés ou universitaires) doivent être renforcés afin de redéfinir le cadre de leur intervention et de stimuler leur potentiel d’innovation et de créativité dans la coconstruction des quartiers et des communautés durables et inclusifs de demain. Il apparaît de plus en plus crucial de sensibiliser ces acteurs aux impacts systémiques générés par leurs projets. L’immeuble peut créer une valeur positive pour le quartier en fournissant de nouveaux services à la population qui y vit déjà ou en augmentant la population locale et justifiant ainsi l’ajout de nouveaux services de mobilité. Réciproquement, la valeur de l’immeuble dépend fortement de la qualité de vie du quartier et de la disponibilité de services de mobilité.

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

41


IMMOBILIER + MOBILITÉ

DENIS BERNIER

On ne peut plus imaginer le développement des villes et des projets immobiliers sans y inclure la gestion de leurs impacts sociaux, environnementaux et économiques et sans parler d’accessibilité, d’inclusion et de mobilité. La gestion de ces impacts excède les limites juridictionnelles des villes : la pollution, le bruit, les flux de circulation, les conséquences sociales et environnementales des décisions et des actions des citoyens et des élus d’une ville ne s’arrêtent pas aux frontières des villes. Un mode de gouvernance plus systémique permettant de prendre en compte les impacts générés par les projets des uns et des autres devient incontournable pour faciliter le développement des territoires urbains et sa transition écologique. Les interrelations et les impacts entre l’immobilier, la mobilité ainsi que le quartier et sa communauté, incluant les infrastructures et les services publics, nous forcent à constater le besoin d‘explorer de nouvelles approches favorisant le développement de la mobilité et d’avoir recours à des stratégies de coconstruction des nouveaux projets. Il nous faut

42

MONTRÉAL ÉCONOMIQUE : : ÉDITION 2020

adopter plus qu’une approche systémique : nous devons préconiser une vision écosystémique de la ville. Les investisseurs et les propriétaires immobiliers  font face à de nouveaux enjeux pour soutenir le développement durable et plus inclusif en immo­ bilier et doivent adapter leur façon d’intervenir. La conception du rôle des usages des bâtiments dans la ville a évolué : d’abord voué à une fonction souvent unique, l’immeuble est maintenant considéré en tant que générateur d’impacts et de besoins et comme fournisseur de services, non seulement pour ses usagers, mais aussi pour son voisinage. La valeur de l’immeuble dépend de celle de ses baux et de la qualité de ses occupants, mais elle est aussi tributaire de la qualité de vie du quartier dans lequel il est situé. Les limites physiques de la propriété immobilière deviennent de plus en plus floues, se transformant en faisceau de droits et d’obligations, accompagné par le développement de nouvelles connaissances permettant d’en définir et d’en mesurer les impacts, qu’il faut aussi maintenant apprendre à gérer.


LE MEILLEUR RÉSEAU POUR REJOINDRE VOS CLIENTS ! VOLUME 9 | NUMÉRO 3

GUIDE DE CLASSIFICATION DES IMMEUBLES DE BUREAUX

APRÈS-SINISTRE SAVOIR LIMITER LES DOMMAGES

VOLUME 12 | NUMÉRO 5 | OCTOBRE – NOVEMBRE 2019

L’ÉCONOMIE D’EAU CACHE PARFOIS DES INCONVÉNIENTS CENTRES COMMERCIAUX RENCONTRE AVEC SÉBASTIEN PERRON

LE PROFESSEUR PAUL LEWIS

PP 41614528

TÉMOIN D’UNE VILLE EN MÉTAMORPHOSE

1111 ATWATER

UNE NOUVELLE ADRESSE DE PRESTIGE À MONTRÉAL

LE RETOUR AUX SOURCES DE

UNE WEBTÉLÉ SPÉCIALISÉE EN IMMOBILIER

BRETT MILLER

PP 41614528

1 866 446-3185 | 450 670-7770 | jbcmedia.ca | jbcmedia.tv


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.