Une part
de ciel p a r a nto i n e b e rt r a m
Jouissance électrique et décharge spectrale, les nerfs à vif et la bave aux lèvres, on a branché l’extase totale en mode no limit (…).
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Orgasme planant et bringue d’enfer, le cerveau splitté en 1000, hier soir c’était pas mal et dès ce matin on recommence, mes pensées se bousculent alors que j’observe les corps enchâssés sur mon lit. Check-up : bain, eau froide, vin, fruits, on y retourne. Pas de zone de confort quand on ne possède aucune limite. Partie fine avec une blonde et une rousse, coup de rein intersidéral, sexe cosmique, à tout prendre on a parfois la surprise d’être pris, un doigt là, chut. On ne peut pas tergiverser avec les fous. Massage au miel, parfum de jasmin, boisson chaude à base de plantes, bain au romarin, fellation, viande rôtie, harpe, fruits d’orient, vulve printanière. L’audace ! Change de mec, change de femme, dépêche-toi d’avouer l’inavouable de tes nuits solitaires où dans tes pensées viennent 1000 amants, où tes désirs seraient des ordres humides sur des draps de satin éclaboussés de volupté, où tu laisserais libre cours à ta folie… Rejoins-nous dans ces palais grecs raisonnant de soupirs comblés, ces lieux sans matin ni soir, ni semaine ni frontière, ni manque ni crainte. Le soleil se lève aussi, les yeux en kaléidoscope, coucher avec toutes les femmes du monde si nous étions moins possessifs, le plaisir ne vaut que partagé. Vibre vibre vibre, à l’intérieur oui là, à l’extérieur, vibre comme
les feuilles sur l’arbre, comme le torrent, hurle à la vie. Fleur de chaman, mots enfumés, calice torrentiel, poudre à miracles, vivre comme un rire d’enfants : splendeur non feinte et sans contraintes. Musique aux harmonies luxuriantes, sensations illimitées, la légitimité immuable de la recherche du bonheur, de la satisfaction totalement pure, incapable de gradation ou de devenir, base ton jugement sur la véracité de tes sensations. Vois le poids de la lumière, ton âme est arc-en-ciel, une main sur le front et un soupir extatique, ta part d’azur. Pense à moi quand tu couches avec lui, cultive ton infarctus, nous n’avons pas tous la même vitesse de sédimentation, vite vivons nos rêves… Réveil, étirement de chat, caresse douce au contact du lit, main dans les cheveux, bisou dans le cou. Première note en mi, debout devant ce paysage au lever du jour, lumière blanche sur une silhouette de montagne, le soleil irradiant fait des reflets dans la rosée, regard total et harmonie. Gestes simples en silence, passion rassérénée, mouvements japonais dans le service du thé, c’est la philosophie de l’équilibre, la voie du Milieu, notre absolu contemplatif. Je possède la raison et elle dépend de ce que je ressens, je quête l’ataraxie, je ne crains ni les dieux, ni le destin, ni la mort.