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THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER N°1583 | LUNDI 29 MAI 2023 | 20 PAGES €7 $8 international S I N C E 1 9 8 9 LE SOFT INTERNATIONAL A ÉTÉ RÉPERTORIÉ À NEW YORK PAR LE QUOTIDIEN THE NEW YORK TIMES COMME UNIQUE NEWSPAPER EN ZONE AFRIQUE CENTRALE. Cette Chine qui séduit le monde Les cinq provinces les plus disputées à la présidentielle Les deux couples présidentiels congolais et chinois à Pékin lors de la visite d'État fin mai 2023 du Président de la République Félix Tshisekedi en Chine. DR. Une nouvelle chambre de commerce et d'industrie voit le jour à Kinshasa Lire article en page 15. Lire article en pages 4 et 5.

Quand la Chine tente le monde

Quand la Chine s'éveillera...» fut le titre d'un

un essai paru en France chez Fayard en 1973. La réponse était dans le titre : «... le monde tremblera ».

En 1973, qui eût cru Alain Peyrefitte, diplomate, politique, écrivain, académicien, né en 1925, mort en 1999 ? Quatre après la sortie de ce livre monumental, Alain Peyrefitte redevient ministre, Justice et Garde des Sceaux sous Valéry Giscard d'Estaing. Il y reste quatre ans. Ministre sous plusieurs présidences, porte-parole du Gouvernement, il crée l'ORTF (aujourd'hui Rfi et autres). Sa relation privilégiée avec Charles de Gaulle fait élire député dans toutes les législatures de la Vème République et sénateur l'une des figures majeures de la droite en France. Un livre né après une visite en Chine en 1971 d'Alain Peyrefitte qui préside la Commission des Affaires culturelles et sociales à l'Assemblée nationale et conduit une délégation parlemen- taire. À son retour à Paris, Alain Peyrefitte écrit un rapport d'enquête sur l'état de la Chine en plein milieu de la Révolution culturelle. Il observe la taille et la croissance de la démographie en Chine et conclut que le pays finira inexorablement par s'imposer au reste du monde quand elle maîtrisera suffisamment la technologie. Il explique que « la Chine d'aujourd'hui ne prend son sens que si on la met en perspective avec la Chine d'hier ». Il considère que le paysan chinois bénéficie d'une indéniable amélioration de son niveau de vie.

«Quand la Chine s'éveillera..., le monde tremblera» s'arrache à près de 900.000 exemplaires. En 1980 paraît une nouvelle édition mise à jour. En 1996,

comme un écho à ce livre, Alain Peyrefitte publie une suite en forme de constat : «La Chine s'est éveillée», Éd. Fayard. Si l'homme politique garde une distance avec la Chine quotidienne, il reste fasciné par « l'extraordinaire concentration du pouvoir qui sévit en Chine».

Les critiques ? Pour l'universitaire François Joyaux, le livre d'Alain Peyrefitte sur les potentialités de la Chine s'impose par sa profondeur.

René Etiemble pense que l’ouvrage est «un bilan intelligent et alerte» mais conseille, pour comprendre les luttes politiques chinoises, de lire «Les Habits neufs du président Mao» (Simon Leys).

Il ajoute qu'Alain Peyrefitte traite « de la Chine en politicien conscient de ses devoirs d’État, et de ce qu’il doit à l’État dont il fait la politique ». Pour le sinologue Lucien Bianco, Peyrefitte considérait que « la démocratie n'était pas faite pour les Chinois. Il n'avait donc rien à redire d'essentiel contre la tyrannie maoïste ». L'auteur se défend d'une «maolâtrie», indique que « les cent dernières pages de l'édition originale énuméraient ce qu'il faut mettre dans le plateau négatif de la balance : le sacrifice des libertés, le sang versé, la persécution religieuse, les fugitifs de Hong Kong. C'est moi qui, le premier dans la presse occi-

dentale, ai parlé d'un chiffre de 50 millions de morts !». Pour le dissident chinois

Harry Wu, l'homme politique français n'a jamais évoqué le laogai alors qu'il savait. Nom d'un camp de rééducation par le travail en République populaire de Chine et au service de l'appareil répres- sif de l'État, le laogai est considéré comme l'équivalent du goulag soviétique.

CHIFFRES FOUS.

Il reste que l’Empire du Milieu a détrôné les États-Unis dans l’innovation et les matières premières hors énergie et pourrait dépasser les États-Unis d’ici 3 ou 4 ans au plan de PIB.

La notion de «grande puissance » fait référence à des domaines comme la capacité à contribuer à l'ordre mondial ou le développement militaire. En matière économique, la notion de « puissance économique » est souvent mesurée par le PIB, le produit intérieur brut. Si, selon cet indicateur, l'Inde était en tête devant la Chine jusqu'aux années 1500, la Chine a pris la première place jusqu'au milieu du XIXe siècle. Au moment de la révolution industrielle, l'Empire britannique a pris la première place avant de se faire doubler par les États-Unis juste avant la Première Guerre mondiale. Depuis un peu plus d'un siècle, les ÉtatsUnis sont considérés

comme la première puissance économique mondiale. Sauf qu'il y a eu des challengers. En 1956, le prix Nobel d'Économie, Maurice Allais indiquait qu'avec son rythme de production industrielle, l'Union soviétique allait rattraper les États-Unis vers 1970-1975. La croissance était de 4 à 10% comme aux ÉtatsUnis au XIXe siècle. Mais avec les chocs pétroliers et les crises économiques, cela n'arriva pas. Dans les années 1980, le Japon était sur le point de rattraper les États-Unis. Son PIB augmentait de 5% par an alors que celui des États-Unis de 1%.

À ce rythme, le Japon pouvait prendre la place de première puissance économique du monde.

Cela n'est jamais arrivé avec la stagnation de l'économie au pays du Soleil Levant. Plus récemment, le décollage économique de la Chine a permis à l'Empire du milieu de dépasser rapidement tous les autres pays sur de nombreux critères jusqu'à atteindre la seconde place. Aujourd'hui, selon les indicateurs, la Chine et les ÉtatsUnis rivalisent pour la place de leader. La hiérarchie a-telle effectivement été aujourd'hui bousculée ? Selon la Banque mondiale, les PIB totaux sont respectivement de 15.000 milliards de $US et de 21.000 milliards. La ten-

dance montre que les courbes pourraient se croiser d'ici trois ou quatre ans. Et, si on utilise les PIB constants en parité de pouvoir d'achat, la Chine a déjà dé- passé les États-Unis avec 23.000 milliards contre 20.000 milliards. Le Fonds monétaire international indique dans son World Economic Outlook des prévisions pour 2022 pour le PIB courant à 18.000 milliards de $US en 2022 pour la Chine contre 24.000 milliards pour les États-Unis. On observe que la Chine a fait un bond sur ces deux dernières décennies en matière commerciale. D'après l'Organisation Mondiale du Commerce, OMC, à laquelle la Chine a adhéré en 2001, pour les exportations de marchandises, la part de la Chine est passée de 5,9 % à 15,2 % entre 2003 et 2020 et celle des États-Unis a reculé de 9,8 % à 8,4 %. Désormais, la Chine est désormais, et de loin, le premier exportateur mondial de marchandises. En valeur, cela représente 2.600 milliards de $US pour la Chine contre 1.400 milliards de $US pour les États-Unis. L'«usine du monde» est désormais le premier fournisseur de plus de 60 pays, dont une vingtaine en Afrique. Au-delà du PIB, on observe que la Chine rivalise désormais avec les États-Unis en matière d'innovation. La Chine est devenue le premier déposant mondial de brevets en 2011 devant les États-Unis et le Japon. Longtemps considérée comme une nation douée pour la copie, la Chine a depuis plusieurs décennies misé sur l'innovation et la R&D (Recherche et Développement Expérimental) même si le nombre de brevets n'est pas le seul indicateur, car il faut examiner l'exploitation de ces brevets et les redevances qu'ils génèrent. Selon l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, l'écart

est en train de se creuser : la Chine dépose plus de deux fois plus de brevets que les États-Unis et représente à elle seule 43 % de dépôts dans le monde. En matière de R&D, les investissements chinois sont considérables et ont fortement augmenté. Selon l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement, la Chine est passée de dépenses de 0,9% du PIB en 2000 à 2,4% en 2020. Sur la même période et les États-Unis de 2,6% à 3,4%. En volume, la Chine est passée de 38 milliards de $US en 2000 à 563 milliards en 2020. Elle reste encore derrière les États-Unis (664 milliards) à la seconde place. Mais la Chine a dépassé les États-Unis en nombre de chercheurs (2 millions contre 1,4 million). Quant à la comparaison entre les tissus d'entreprises, les États-Unis restent encore devant la Chine, avec une capitalisation boursière de près de quatre fois supérieure grâce aux groupes comme Apple, Microsoft, Amazon, Facebook mais l'écart se resserre avec la montée de Tencent, Alibaba, etc. Côté chinois, les géants du numérique sont plus récents mais en forte croissance : Alibaba a un chiffre d'affaires de 72 milliards de $US (contre 296 pour Amazon), Tencent a 1,2 milliard d'utilisateurs, Baidu comptabilise environ 80% des requêtes en Chine, Xiaomi a 13,5% des parts de marché (devant Apple et derrière Samsung). En termes de capitalisation boursière, les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi), représentent trois fois moins que les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) mais avec des taux de croissance supérieurs en termes de chiffres d'affaires. La montée en puissance économique de la Chine se traduit également

par son rôle de plus en plus important sur le marché mondial des matières premières. Pour le fer et l'acier, d'après l'OMC, la Chine est aujourd'hui le premier exportateur mondial avec 13% du marché, loin devant les ÉtatsUnis, 4%. La Chine est le pays qui extrait le plus d'or face à l'Australie, à la Russie et aux États-Unis, et produit le plus d'aluminium face à la Russie, au Canada et à l'Inde. Mais pour le pétrole et les autres combustibles, les États-Unis restent le premier exportateur mondial avec 8,6 % du marché, loin devant la Chine à 2,6 %. Et ce secteur crucial reste problématique pour la Chine, qui représente 21 % des importations mondiales. Si ces importations permettent des exportations de produits finis plus importants, cela reste bénéfique à la Chine. À l'avenir, la Chine pourrait prendre une position dominante dans d'autres domaines. L'empire du Milieu investit massivement dans l'électrique : 1 voiture vendue sur 5 dans le monde est aujourd'hui à moteur électrique et certaines villes remplacent tous leurs bus par des bus électriques. Dans ce secteur, la Chine investit partout dans le monde via l'entreprise State Grid Corp. of China (SGCC), qui est aujourd'hui le plus grand gestionnaire de réseau et de distribution d'électricité dans le monde.

D'où l'intérêt que porte la Chine à un Congo riche en lithium et cobalt, deux composants essentiels dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques favorisant la transition du monde vers l'abandon des combustibles fossiles. Lors de la visite d'État du président congolais en Chine du 24 au 29 mai à l’invitation du président Xi Jinping, plusieurs accords ont été signés. avec AGENCES n

international LA UNE |
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2019. Part de la Chine et des états-Unis dans le dépôt des brevets

Et si les évêques en savaient plus sur les Mobondos?

Les évêques catholiques en savent-ils plus sur les Mobondos qu’ils ne le disent publiquement ? Il faut reconnaître un fait : jamais le cardinal Fridolin Ambongo Besungu n’avait fait autant de voyages pastoraux dans le Grand Bandundu et autant communiqué que ces derniers mois.

Après avoir parcouru au moins trois fois une contrée du Maï Ndombe jusqu'à une autre dans le Kwilu, il est récemment retourné dans le Kwango, dans le lointain territoire de Kasongo Lunda où il a rencontré «le véritable Roi Yaka» avec qui il s’est entretenu, qui a fait par la suite une « déclaration incendiaire» puis s’est arrêté, sur le chemin de retour, à Kenge, chef-lieu de la province du Kwango, cette fois avec d’autres évêques. Là, il a présidé du 16 au 21 mai 2023 l’Assemblée Épiscopale provinciale de Kinshasa qui regroupe plusieurs diocèses (Idiofa, Kikwit, Kenge, Inongo, Popokabaka, Boma, Matadi, Kisantu, Kinshasa) et donc des évêques des cinq provinces administratives congolaises, Kwilu, Kwango, Maï Ndombe, Kongo Central, Kinshasa.

Puis a fait sonner le tocsin : « Nous, Cardinal et Évêques, Membres de l’Assemblée Épiscopale Provinciale de Kinshasa, réunis en Session ordinaire à Kenge (…), mus par notre sollicitude pastorale, nous nous sommes penchés, entre autres, sur la situation d'insécurité alarmante dans notre Province Écclésiastique de Kinshasa (…). Depuis plus d'une année, le conflit foncier survenu sur le territoire de Kwamouth, dans la Province de Maï Ndombe, s'est étendu comme un feu de brousse dévastateur qui a atteint les Provinces voisines du Kwilu, du Kwango voire de Kinshasa.

Les récents massacres et troubles perpétrés à Batshiongo, Mongata, Kipulamba, Kabuba, Tadika et

Et si c'est la chienlit qu'ils rechercheraient

à la ferme Mayobo, provoquant le déplacement massif des populations, continuent de semer la désolation et l’insécurité. À l’issue de plusieurs visites pastorales sur terrain, des entretiens, des contacts et des témoignages recueillis auprès de différentes couches de la population, nous en sommes venus à l'intime conviction que des mains invisibles sanguinaires à partir de Kinshasa se cachent derrière tous ces conflits. En effet, partis d'un litige foncier, ces conflits sont récupérés par des personnes qui défendent des intérêts occultes à caractère politique et économique. Visiblement, nous assistons impuissants à une pure instrumentalisation de ces conflits par certains hommes politiques en quête de légitimité locale. Derrière cette mise en scène du conflit Teke-Yaka se cachent des intérêts économiques visant à confisquer les terres aux peuples qui les ont toujours occupées dans une coexistence pacifique. Comment ne pas l’affirmer, lorsque nous constatons que les pyromanes d'hier sont aujourd'hui investis de la mission de sapeurs-pompiers au détriment des populations victimes des actes barbares ?

À cette allure, nous craignons l'extension de ces conflits sur l'ensemble de nos Provinces, nous éloignant durablement de la paix tant désirée. En paraphrasant le Pape François, nous disons haut et fort à la conscience des personnes qui sont de vrais responsables de ces conflits et de ces massacres: Retirez vos mains sanguinaires de nos Provinces ! Agissez en responsables pour protéger notre peuple ! Cessez de manipuler et d'instrumentaliser un peuple déjà meurtri par la souffrance, la misère et les deuils récurrents ! Comme don de Dieu, toute vie humaine est sacrée. Voilà pourquoi nous exhortons ceux et celles qui en

ont la responsabilité au niveau de l'État, à prendre les choses en mains pour ne pas laisser impunément tuer et mourir des personnes innocentes. Leur responsabilité devant l'histoire et devant Dieu sera engagée, si rien n'est fait dans le sens de la sécurisation des personnes et de leurs biens. Par ailleurs, nous continuons à considérer que la recherche de la paix exige de pouvoir dialoguer et d'engager la vraie réconciliation entre les différentes tribus ou ethnies en conflit ».

QUELLES MAINS ? Des mots forts : «Intime conviction que des mains invisibles sanguinaires à partir de Kinshasa se cachent derrière tous ces conflits. (…). Nous assistons impuissants à une pure instrumentalisation de ces conflits par certains hommes politiques en quête de légitimité locale (…). Retirez vos mains sanguinaires de nos Provinces !... » Quelles mains ?Peter Kazadi Kankonde, Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité a eu les mêmes mots à sa première sortie publique face aux médias depuis qu’il est au Gouvernement.

Mercredi 24 mai, lors d’une conférence de presse, il a tapé du poing sur la table : «Mobondo s’attaque à tout ce qui est symbole de l’État, tue nos populations civiles, incendient des villages entiers (…) À la base, c’est un conflit des terres et aussi coutumier. Les renseignements que nous avons indiquent qu’il y

a implication des politiques et des notabilités (…) Ces hommes politiques se recrutent dans certains partis politiques qui siègent au parlement ». En visite d'État la semaine dernière en Chine, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a poussé plus avant le bouchon en soupçonnant le pouvoir rwandais, en annonçant la mise en place d'une grande commission Gouvernement-Parlement-Notabilités.

Le 20 octobre 2022, le cardinal avait été reçu en audience à l'Hôtel du Conseil par Premier ministre.

« Je suis venu échanger avec le Premier ministre, lui remettre la synthèse de mon rapport de visite dans le territoire de Kwamouth. J’avais fait une visite pastorale la première fois le long du fleuve jusqu’à Kwamouth cité. J’ai continué ma visite jusqu’à Masikwa sur la rivière Kwa. De retour ici, j’avais estimé que ma visite devrait être complétée par la partie terre et j’avais pris l’avion jusqu’à Bandundu Ville.

J’avais fait la route RN17 BandunduMasiambio jusqu’à Mongata. J’ai eu à rencontrer nos frères et sœurs et j’ai eu des observations qui me paraissaient importantes. Avant de faire quoi que ce soit, j’avais estimé qu’il était tout à fait légitime que j’échange avec le Premier ministre ».

Quand fera-t-on éclater la vérité pendant que ce conflit continue malgré tout de prospérer?

ALUNGA MBUWA n

Si l’opposition recherchait la chienlit ? L’un d’eux l'a déclaré : «Nous allons intensifier les actions car nous voulons des élections crédibles, transparentes et démocratiques ». Jusqu’au désordre total, au chaos complet ? Le 14 avril, ils étaient trois réunis à Lubumbashi autour de l’un d'eux, Moïse Katumbi Chapwe. «Nous avons décidé d'unir nos idées et nos forces pour mener des actions communes en vue d'obtenir l'organisation dans les délais constitutionnels d'élections transparentes, impartiales, inclusives et apaisées», avaient affirmé les quatre hommes dans une déclaration commune. Les quatre? Moïse Katumbi, Augustin Matata, Martin Fayulu, Delly Sessanga. Veulent-ils aller jusqu’à la mise en place d’une plateforme commune ? «C’est trop tôt pour le dire », explique l’un d’eux pour qui la prochaine étape sera « l’ouverture à d’autres forces politiques et aux acteurs de la société civile». Pensent-ils à « l’homme qui réparait les femmes», le gynécologue de l’hôpital Panzi, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix ? Un proche rejette tout en bloc : « Mukwege est un acteur de la société civile. Il tient à le demeurer ». N'empêche ! Depuis le 14 avril, c’est l’entente cordiale, c'est l’entente sacrée entre les quatre.

Après la tentative ratée, « empêchée » de la démonstration de force de samedi 20 mai, ce fut mardi 23 le voyage raté, « empêché » pour Moïse Katumbi au Kongo Central et jeudi 25 le sit-in raté, « empêché » au siège

de la Commission Électorale Nationale Indépendante, sur le boulevard du 30-juin, au cœur des affaires à Kinshasa. Trois événements.

Une médiatisation en interne et à l’externe en temps réel.

Drones à l'appui… À l’ère des réseaux sociaux, des informations circulant à la vitesse lumière, les réactions des chancelleries sont instantanées. Le 24 mai, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a un échange téléphonique avec le président Félix Tshisekedi.

LE CHAOS ?

Il parle des violences à l’Est, du M23, du Rwanda, du communiqué de Luanda, du processus de Nairobi, des discours de haine, de la rhétorique clivante mais aussi - et ça y est - du « droit du peuple congolais à manifester pacifiquement pour exprimer ses préoccupations et ses aspirations, et l’engagement des États-Unis en faveur d’élections libres et équitables en RDC ». Le même 25 mai, un communiqué de l’UE est rendu public. Le Congo « doit tout mettre en œuvre pour garantir les libertés fondamentales à la veille des élections générales».

« Le Réseau européen pour l’Afrique centrale (EurAc) et ses membres condamnent les méthodes brutales employées par la Police nationale congolaise (PNC) pour disperser la manifestation du 20 mai 2023 à Kinshasa. L’Union européenne (UE) et ses États membres doivent tout mettre en œuvre pour garantir le respect des libertés fondamentales des Congolais.e.s sur l’ensemble du territoire, et contribuer à l’établissement d’un climat propice

à la tenue d’élections libres, transparentes, crédibles et apaisées en 2023 ». Puis : « Ce samedi 20 mai 2023 à Kinshasa, la marche pacifique contre la hausse du coût de la vie, l’insécurité grandissante et les irrégularités du processus électoral, a été violemment réprimée et dispersée par la PNC pour non-respect de l’itinéraire imposé par les autorités provinciales. EurAc déplore les tirs de gaz lacrymogènes, les arrestations arbitraires et la brutalité des forces de sécurité à l’égard des manifestants. Des images inquiétantes des violences policières et d’usage disproportionné de la force ont envahi les réseaux sociaux, notamment celle d’un enfant battu par les forces de l'ordre ». Réaction de Peter Kazadi Kankonde, Vicepremier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité lors de sa conférence de presse le 24 mai : «C’est vrai qu’il y a eu violence. C’est aussi vrai que les manifestants ont violenté les forces de l’ordre. La RDC n’est pas le seul pays au monde où les forces de sécurité ne se sont pas bien comportées. On a vu ça aussi en France. Aux ÉtatsUnis, on tue des citoyens américains par des policiers mais jamais on a cherché à mettre ça sur le dos des autorités. Mais, en RDC lorsque quelques éléments de la police se méconduisent, on accuse l’État, le chef de l’État, ses ministres, comme si c’était eux sur terrain». De déplorer que « des médias même en international n’aient relayé que les bévues certes condamnables de certains éléments de la police ». Si l'opposition avait décidé d'installer une image, de rechercher le chaos?

lactu | international LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 3. LA PRÉCISION DU FAIT LA RECHERCHE DU DÉTAIL LA PUISSANCE DU VERBE LA FORCE D'UN MÉDIA. THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER international S I N C E 1 9 8 9

e conformant à son calendrier du processus électoral, la Commission Électorale Nationale Indépendante a, par l’opération d’identification et d’enrôlement qu'elle a conduite dans les trois aires électorales, procédé à la mise à jour des listes électorales en vue de l’actualisation du fichier électoral national. Elle s'est reportée à l’article 38 de la loi congolaise n°04/028 du 24 décembre 2004 portant identification et enrôlement des électeurs telle que modifiée et complétée par la loi n°16/007 du 29 juin 2016. Par son président Denis Kadima Kazadi, la centrale électorale a remis lundi 22 mai au Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité Peter Kazadi Kankonde, un avant-projet de loi « portant adoption de la répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales, municipales et locales ». Et ce, après l'audit du fichier électoral qui a élagué 3.344.183 électeurs enrôlés (7,07%), 2.235.798 doublons (4,73%), 976.506 mineurs (2,06%), 140.239 photos de photos (0,2%), 1.559 enrôlés élagués (0,0%) pour données test. Ce texte daté de mai 2023 montre un fichier électoral actualisé et fiable passé de 32.024.640 électeurs en 2011 à 43.955.181 électeurs en 2018, chiffres définitifs découlant des statistiques brutes de 47.299.364 enrôlés. Le 26 mai, l'avantprojet de loi a été présenté, examiné, débattu et adopté en Conseil des ministres pour être déposé à l’Assemblée nationale en vue de son examen et son adoption au cours de la session en cours. En clair, les événements s'accélèrent.

TYPOLOGIE PAR

POIDS ÉLECTORAL.

Dans son exposé des motifs, la Commission Électorale Nationale Indépendante explique que la répartition des sièges par circonscription a été quelque peu «influencée» par l’insécurité ou la guerre qui prévaut dans certaines parties du pays, à Kwamouth dans le Maï Ndombe, dans le Masisi et le Rutshuru dans le Nord Kivu et, « par solidarité avec ces compatriotes des territoires concernés », la Commission Électorale Nationale Indépendante a opté dans ces circonscriptions électorales pour la reconduction du nombre de sièges du cycle électoral précédent, à savoir, un siège pour Kwamouth, huit et sept sièges respectivement pour le Masisi

ÉLECTEURS PAR PROVINCE.

LA RÉPARTITION SUIVANTE DES SIÈGES PAR PROVINCES POUR LES LÉGISLATIVES

N° Provinces Sièges

1 Kinshasa 56

2 Nord-Kivu 47 (sièges non enrôlés intacts)

3 Sud-Kivu 32

4 Haut Katanga 31

Le poids électoral de nos provinces ou les 5 Swing States congolais S

5 Kwilu 28

6 Ituri 28

7 Kongo Central 24

8 Kasaï Central 20

9 Kasaï 19

10 Tshopo 17

11 Lomami 16

12 Sud Ubangi 16

13 Haut Lomami 15

14 Kasaï Oriental 14

15 Tanganyika 14 (-1)

16 Sankuru 14 (0)

17 Lualaba 13 (0)

18 Kwango 13 (+1)

19 Maniema 12 (-1)

20 Équateur 12 (0)

21 Mai Ndombe 12 (0)

22 Mongala 11 (-1)

23 Haut-Uele 11 (0)

24 Nord Ubangi 9 (+1)

25 Tshuapa 9 (-1)

26 Bas-Uélé, 7 (0)

Les chiffres entre parenthèses sont l’évolution de ceux de 2018.

EN ZONE GÉOGRAPHIQUE

COMPARAISON AVEC LES PRÉCÉDENTES ÉLECTIONS (2011)

Grand Kivu 93 (-2)

Grand Katanga 72 (+2)

Grand Kasaï 68 (83 en ce compris le Sankuru, rapporté à 2023, l’espace Kasai perd un siège)

Grand Équateur 57 (-5)

Province Orientale 63 (+2)

Kinshasa 56 (+5)

Grand Bandundu 53 (-2)

Kongo Central 24 (+1)

* Maï Ndombe sans le territoire de Kwamouth

** Nord Kivu sans une partie des territoires de Masisi et de Rutshuru

et pour le Rutshuru. En regardant le nombre d’électeurs revenant à chacune des vingt-six provinces du pays et en écartant la ville métropole de Kinshasa qui compte des Congolais venus de diverses provenances avec certes une

prédominance d’originaires des provinces avoisinantes (le Kongo Central, le Kwango et le Kwilu) mais depuis peu, qui reçoit beaucoup de ressortissants des provinces du centre, on peut dresser une typologie de provinces

congolaises : celles qui pèsent lourdement du point de vue de la population et vont donc peser particulièrement dans les décisions politiques à venir, les Swing States au nombre de cinq (Nord Kivu, 3.026.907 électeurs inscrits ; Sud Kivu,

Sankuru 14 En 2011, le nombre d’enrôlés était de 32.024.640, de 40.371.439 en 2018.

2.873.618 électeurs inscrits, Ituri, 2.535.966 électeurs inscrits ; Haut Katanga, 2.804.173 électeurs inscrits, Kwilu, 2.511.438 électeurs inscrits). Puis, les provinces que l’on

14 (suite en page 5).

international lactu | Électeurs attendus 49.273.109 Électeurs enrôlés 47.299.364 Électeurs radiés 3.344.183 w Doublons 2.235.798 w Mineurs 976.506 w Photos des photos 140.239 w Données du test 1.559 Électeurs valides 43.955.181 w Femmes 22.026.918 w Hommes 21.928.263 Source : CÉNI. STATISTIQUES GÉNÉRALES DU FICHIER ÉLECTORAL. N° Provinces Nombre d’électeurs enrôlés 01 Bas-Uele 540.169 02 Équateur 1.064.333 03 Haut Katanga 2.804.173 04 Haut Lomami 1.372.269 05 Haut Uélé 1.018.208 06 lturi 2.535.966 07 Kasaï 1.768.520 08 Kasaï Central 1.807.616 09 Kasaï-OrienlaJ 1.266.768 10 Kinshasa 5.062.991 11 Kongo Central 2.148.989 12 Kwango 1.226.433 13 Kwilu 2.511.438 14 Lomami 1.421.498 15 Lualaba 1.233.817 16 Mai Ndombe* 983.920 17 Maniema 1.121.375 18 Mongala 1.021.851 19 Nord Kivu** 3.026.907 20 Nord Ubangi 785.999 21 Sankuru 1.267.082 22 Sud Kivu 2.873.618 23 Sud Ubangi 1.441.319 24 Tanganyika 1.294.874 25 Tshopo 1.507 730 26 Tshuapa 834.028 27 Afrique du Sud 3.201 28 Belgique 3.105 29 Canada 774 30 États Unis 388 31 France 5.822 Total 43.955.181
Grand
Grand Kasaï
Grand Équateur 57 Province Orientale 63 Kinshasa 56 Grand Bandundu
Kongo
Sankuru
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Grand Kivu 91
Katanga 74
68
53
Central 24

Les cinq provinces les plus disputées par les candidats à l'élection présidentielle

pourrait appeler «moyennes» au nombre de dix (Kongo Central, 2.148.989 électeurs inscrits ; Kasaï Central, 1.807.616 électeurs inscrits ; Kasaï, 1.768.520 électeurs inscrits ; la Tshopo, 1.507 730 électeurs inscrits ; Sud Ubangi, 1.441.319 électeurs inscrits ; Lomami, 1.421.498 électeurs inscrits ; Haut Lomami, 1.372.269 électeurs inscrits ; Tanganyka, 1.294.874 électeurs inscrits ; Sankuru, 1.267.082 électeurs inscrits ; Lualaba, 1.233.817 électeurs inscrits). Enfin les provinces au faible poids électoral au nombre de neuf (Kwango, 1.226.433 électeurs inscrits ; Maniema, 1.121.375 électeurs inscrits ; Équateur, 1.064.333 électeurs inscrits ; Mongala, 1.021.851 électeurs inscrits ; Haut Uélé, 1.018.208 électeurs inscrits ; Maï Ndombe, 983.920 électeurs inscrits ; Tshuapa, 834.028 électeurs inscrits ; Nord Ubangi, 785.999 électeurs inscrits ; Bas Uélé, 540.169 électeurs inscrits). Politiquement, mieux électoralement, cette typologie pèsera dans les décisions de campagne pour les candidats à la présidentielle dans leurs stratégies. Comme dans la campagne pour la Maison Blanche par exemple aux États-Unis d'Amérique ou, en France, sur le chemin de l’Élysée ou dans d’autres pays, le candidat à une élection présidentielle doit se munir d’une cartographie qui l’aide à prendre des décisions idoines. S’il veut être élu, où ? (dans quels fiefs ira-t-il ou n’ira-t-il pas battre campagne) ; comment ? (avec quels moyens ira-t-il ou n'ira-t-il pas et quel discours tenir ou ne pas tenir) ; et pourquoi? Avec Le Soft International et nulle part ailleurs.

***

Sur la présidentielle américaine précisément, il existe en effet une expression consacrée dans le vocabulaire électoral : c'est le Swing State. Une expression qui connaît nombre de synonymes dans le monde: Battleground States (États champ de bataille), Key States (États clé), Purple States (États violet, le violet étant la combinaison du rouge et du bleu, couleurs symbolisant respectivement les partis républicain et démocrate ; en clair, des États qui ne seraient ni bleus et démocrates (Blue States), ni rouges et républicains (Red States) mais un mélange des deux. La langue française trouve à cette expression plusieurs autres appellations : États charnière, États pivot, États indécis, États incertains, États cruciaux, États disputés, États décisifs, États en balance. Voire des périphrases: États où l'issue de la présidentielle se joue ; États dont le vote est déterminant dans la course à

la Maison Blanche; États jugés décisifs pour la présidentielle ; États qui sont susceptibles de faire basculer le vote (États bascule). Il s'agit en fait des États très courtisés acquis ni à l'un ni à l'autre des deux grands partis, et dont le vote, dans une lutte serrée, pourrait se révéler décisif.

ÉTATS AU LOURD POIDS ÉLECTORAL. On oppose les Swing States aux États «rouges et bleus», qui votent régulièrement pour les partis républicain ou démocrate. Contrairement à la France par exemple où le vote de chaque électeur compte, le fait aux États-Unis qu'un candidat obtienne 1 million de voix ou 10 millions de voix dans un État qui lui est déjà acquis ne change rien pour lui. Tout ce qui compte, c'est de savoir si l’État est favorable ou défavorable.

Ainsi, les candidats à la Maison Blanche jugent inutile de faire campagne dans les États qui leur sont favorables ou hostiles. Par exemple, les Démocrates font très peu campagne à New York ou en Californie ou dans les États qui votent républicains. Les Républicains font très peu campagne dans les États républicains tels l'Alabama ou le Missouri ou dans les États qui votent démocrate. C'est ici que Républicains et Démocrates ont toutes les chances d'arriver en tête des suffrages exprimés et donc de remporter la totalité de leur collège électoral.

La campagne présidentielle a donc tendance à se concentrer sur les Swing States qui sont souvent la clé de la victoire.

À la présidentielle américaine, chaque État est autorisé à choisir la méthode par laquelle il élit ses grands électeurs qu'il envoie au collège électoral chargé d'élire le président des États-Unis. Selon les États, le nombre de grands électeurs

est de 1 pour 188.000 habitants (Wyoming) à 1 pour 670.800 habitants (Californie). À l'exception du Maine et du Ne- braska, les 48 autres États américains ont tous opté pour le système dit du winner-takesall («le vainqueur prend tout»).

Un système qui attribue l'ensemble des grands électeurs de l'État au candidat ayant reçu le plus grand nombre de suffrages. Un candidat n'a donc besoin que d'une majorité relative du « vote populaire » dans un État pour y remporter l'intégralité des grands électeurs.

Ainsi, si le candidat A obtient 45% des voix, le candidat B 40% et les petits candidats C et D le reste, l'ensemble des grands électeurs élus pour cet État sont des grands électeurs du parti du candidat A. Au niveau national, le nombre total de grands électeurs obtenus est plus important que le nombre total de suffrages populaires car ce sont les grands électeurs qui élisent le résident. En 2000, le candidat démocrate battu, Al Gore avait obtenu plus de suffrages populaires que le candidat républicain George W. Bush mais moins de grands électeurs. La campagne d'un candidat tend donc à ignorer les États où il pense arriver en tête facilement dans la mesure où il remportera la totalité des grands électeurs de cet État sans y faire de campagne

significative. Tout effort de campagne y est donc inutile. Une logique similaire conduit le candidat à ne pas s'investir dans un État où il est sûr de ne pas arriver en tête. La campagne électorale des candidats a donc tendance à éviter les États où un candidat est sûr d'arriver devant l'autre. Par exemple, un candidat républicain peut s'attendre à remporter facilement le Texas et plusieurs autres États du Sud comme le Mississippi ou la Caroline du Sud, qui possèdent une culture plutôt conservatrice et un historique de vote en faveur des candidats républicains. Les partis n'ont pas d'intérêt à dépenser leurs ressources et leur temps de campagne dans des États qui sont sûrs de voter majoritairement pour un candidat en particulier puisque dans ces États, du fait de ce système de vote, cela ne fera pas gagner ou perdre un grand électeur de plus à aucun des deux candidats. Les partis vont donc concentrer leur campagne sur les quelques États pouvant basculer pour l'un ou l'autre des deux candidats principaux : les swing states. Les effets pernicieux de cette mécanique sont le fait que les trois grands États américains que sont la Californie, le Texas et New York sont quasiment ignorés et que l'enjeu soit plus marqué dans des États marginaux avec des prises de positions fortement localisées. Il faut dire aussi que les Swing States ne sont nullement les petits États mais des États disposant d'un lourd poids électoral. Ceux qui, par leur nombre d'électeurs, sont susceptibles de faire basculer l'élection dans un camp ou dans un autre. La publication par la Commission Électorale Nationale Indépendante des chiffres des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs indique cinq provinces, hormis la ville de Kinshasa, qui doivent être considérées comme des Swing States du point de vue de leur poids électoral et qui pèseront aux scrutins annoncés du 20 décembre 2023 aussi bien à la présidentielle que pour le nombre d'élus nationaux qu'elles apporteront à l'Assemblée nationale. Sur un total de 500 députés nationaux que compte l'Assemblée nationale, il s'agit du

Nord Kivu (3.026.907 électeurs inscrits, 47 députés), du Sud Kivu (2.873.618 électeurs, 32 députés), du Haut Katanga (2.804.173 électeurs, 31 députés), de l'Ituri (2.535.966 électeurs, 28 députés) ex aequo avec le Kwilu (2.511.438 électeurs, 28 députés). Si l'on sait que la ville de Kinshasa est composée d'originaires de plusieurs provinces dont majoritairement de ressortissants de l'espace Grand Bandundu auquel appartient la province du Kwilu, il faudra logiquement monter en poids électoral le Kwilu. Tout comme le poids électoral de la province du Nord Kivu ne pourra être mesurée sans l'enrôlement des électeurs des territoires de Masisi et de Rutshuru présentement occupés par les rebelles du M23.

En dehors de ces cinq provinces, notons dix autres provinces sur les vingt-six que compte le Congo qui pèsent électoralement, viennent peu après et vont peser aux scrutins annoncés du 20 décembre 2023. Il s'agit des provinces du Kongo Central (2.148.989 électeurs inscrits, 24 députés), du Kasaï Central (1.807.616 électeurs, 20 députés), du Kasaï (1.768.520 électeurs, 19 députés), de la Tshopo (1.507 730 électeurs, 17 députés), du Sud Ubangi (1.441.319 électeurs, 16 députés) ex aequo avec le Lomami (1.421.498 électeurs, 16 députés), du Haut Lomami (1.372.269 électeurs, 15 députés), de Tanganyka (1.294.874 électeurs, 14 députés) ex aequo avec le Sankuru (1.267.082 électeurs, 14), du Lualaba (1.233.817 électeurs, 13 députés). Selon les chiffres de la CÉNI, notons les neuf provinces du pays qui pèsent le moins électoralement. En commençant par le haut du pavé, il s'agit des provinces ci-après : Kwango (1.226.433 électeurs inscrits, 13 députés), Maniema (1.121.375 électeurs, 12 dépu- tés), Équateur (1.064.333 électeurs, 12 députés), Mongala (1.021.851 électeurs, 11 députés) ex aequo avec le Haut Uélé (1.018.208 électeurs, 11 députés), Maï Ndombe (983.920 électeurs, 12 députés), Tshuapa (834.028 électeurs, 9 députés) ex aequo avec le Nord Ubangi (785.999 électeurs 9 députés), Bas Uélé (540.169 électeurs, 7 députés).

LE SOFT INTERNATIONAL n

international lactu |
LA PRÉCISION DU FAIT LA RECHERCHE DU DÉTAIL LA PUISSANCE DU VERBE LA FORCE D'UN MÉDIA. THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER international S I N C E 1 9 8 9
LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 5.
(suite de la page 4).

Sur la route nationale n°1, Laurent Batumona brave la mort mais tient son meeting avec bravoure à Kenge

e vendredi 12 mai, en début de soirée, Laurent Batumona Nkhandi Kham a rendez-vous avec la mort qu'il rencontre sur la route nationale n°1 entre Kinshasa et Kenge. Il échappé belle à cet escadron de la mort qui venait de décapiter sept soldats des FARDC.

Le président du MSC, le Mouvement Social pour le Changement, avait quitté Kinshasa peu après 14:00’. Il se rendait au chef-lieu de la province du Kwango, à Kenge, première étape d’un tour de trois visites destiné à redynamiser les bases de son parti dans l’espace Grand Bandundu. Il avait prévu d'y passer trois ou quatre jours alors que la pré-campagne électorale frappe déjà aux portes. Un déplacement préparé depuis des semaines voire des mois mais qui attendait une opportunité pour sa réalisation. Celui qui est aussi Directeur Général de la DGDP,

Lla Direction Générale de la Dette Publique (ex-OGEDEP, Office de Gestion de la Dette publique), profite d'une autorisation arrachée à la hussarde à son ministre de tutelle parti en mission à l'étranger pour enfin bouger avec des équipes dont un groupe d’artistes musiciens, des membres de son parti et des regroupements politiques.

«BRAVOURE, CALME, CHANCE». Ces équipes l’avaient précédé dans la journée dans le Grand Bandundu à bord de bus ou de véhicules privés certaines s’escrimaient à monter une tribune sur le site où Batumona, également coordonnateur des Forces Politiques Alliées à l’UDPS, FPAU, allait s’adresser aux Kwangolais lors d'une première prise de parole en public dans la contrée depuis la fin de la campagne pour la présidentielle du Candidat du CACH, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo dont il fut l’adjoint de Vital Kamerhe

Lwa Kanyingni Nkongo à la direction de campagne. Mais le député pro-

vincial élu de Kinshasa qui se présenta à la course pour le poste de gouverneur était loin de s'imaginer ce qui l'attendait sur cette route nationale n°1. Ignorait-il que la sécurité sur le tronçon MenkaoPont Kwango en passant par Mbakana, Mongata, Batshiongo, Kabuba, etc., s’était gravement dégradée avec l’arrivée d'assaillants Yaka-Mobondo ?

Fin mars, sa ferme Kembi, dans le village Talangaï, le long de la rivière Lufimi, à 4 kms du grand village Kibirika, sur le plateau des Bateke, avait été occupée par ces mêmes assaillants Mobondo. Des morts comptés, son personnel et des membres de sa famille chargés de la sécurité de la ferme avaient eu la vie sauve en trouvant refuge dans la forêt voisine. D'une valeur marchande estimée à 15 millions de $US, Batumona cultive arachide, manioc, patate douce, etc., à cette ferme. Il y compte des têtes de bétail (250 bovins, des chèvres, des porcs), fait de la pisciculture outre un lac artificiel qu'il a érigé et un centre

hospitalier mis à la disposition de ses 45 travailleurs. Ce vendredi 12 mai, « c'est la bravoure, le calme et certainement la chance qui ont fait le reste», raconte, ému au Soft International, ce ressortissant du territoire de Masimanimba qui vit dans la Capitale, y multiplie les activités et s'initie depuis peu au Kikongo, la langue de la contrée, qu’il baraguine. Non loin de Batshiongo, à la tombée de la nuit, alors que Batumona et sa délégation mettent le cap sur Kenge où les attendent les équipes d'avance pour lancer l'activité programmée de nuit, leurs véhicules sont stoppés par des hommes munis d'armes blanches et de fusils de chasse, leurs têtes couvertes de bandes rouges, se déplacent sur des motos. Nul ne sait qui ils sont ni ce qu’ils veulent. Mais Batumona soupçonne être tombé dans un piège des fameux miliciens Yaka qui sèment la terreur ces dernières semaines sur la route nationale n°1 sur l'axe KinshasaKenge.

S’engage un dialogue avec ces inconnus que Batumona apprendra plus tard qu'ils venaient d’abattre peu avant un adjudant au nom de Serge et des membres de sa suite arrivés de Kenge pour sécuriser cette route nourricière alors que des nouvelles annonçaient la prise du pont sur la rivière Kwango. Nul ne sait réellement comment et par quel miracle les véhicules de Batumona se sauvent et parviennent à foncer droit vers Kenge. Et là, problème pour l'homme politique. Que faire ? Batumona encourage le gouverneur de province Jean-Marie Peti Peti de dépêcher une unité des Forces Armées Congolaises avec à sa tête un lieutenant-colonel au nom de Bienvenu Banza Kabue. Mais le militaire ne reviendra pas à Kenge. À Batshiongo, l'unité des FARDC à bord d'un véhicule fait des tirs de sommation sur les assaillants « Mobondo ». Elle parvient à arrêter trois chefs Mobondo qu'elle veut amener à Kenge en vue de réclamer justice. Le

véhicule entreprend des manœuvres et cherche à garer à Mongata avec les trois hommes à bord alors que des tirs de sommation se poursuivent. Mais les munitions s'épuisent vite. C'est ce moment que les miliciens choisissent pour se précipiter sur les militaires en usant d'armes à feu et d'armes blanches.

Au total, on dénombre onze morts ce jour-là. Dont sept militaires tombés sur place. Le colonel est enlevé. Conduit dans la forêt, il y est décapité. Le corps du lieutenant-colonel Bienvenu Banza Kabue sera retrouvé 24 heures plus tard par une équipe de la GR, l'armée d'élite des FARDC arrivée en renfort. Quand la nouvelle atteint le chef-lieu de la province du Kwango, stupeur et psychose gagnent la ville. Faut-il tenir le meeting reprogrammé samedi 13 mai ou l'annuler ? À Kenge, la question taraude tous les esprits qui attendent le retour de Batumona d'une visite de courtoisie et de réconfort rendue au gouverneur Petit Peti. Que va-t-il

faire? «Nous sommes tous invités à être courageux dans nos propres vies et la bravoure est une chose tellement intéressante». Une phrase de l'acteur Jeff Bridges, 67 ans, qui a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle de chanteur de country dans «Crazy Heart» (2009), lors d'une conférence de presse à Los Angeles, et qui inspire Batumona. Le podium est monté. Le meeting va être tenu malgré tout. Et, le samedi même, peu après 15:00', la délégation met le cap sur la deuxième étape du tour, la grande ville de la contrée Kikwit, à 251 kms à l'Est, en passant par la cité de Masimanimba. L'homme qui fut vice-ministre des Travaux Publics en 2005, vice-gouverneur de la ville province de Kinshasa mais aussi l'un des compagnons de route du haut représentant et envoyé spécial du président de la République Kitenge Yesu disparu le 31 mai 2021 à Kinshasa avec qui il avait noué des

(suite en page 7).

LE reportage | international
Tout de rouge vêtu, signe de croyance musulmane, le président du MSC Laurent Batumona Nkhandi Kham salue la population qui l'accueille à Masimanimba DR.
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La milice Mobondo bloque l'escorte Batumona mais le calme et la chance font le reste

liens resserrés à la réunion de l'opposition à Genval, s'est ainsi replonge dans son espace sociologique. Avec courage, il poursuit la sensibilisation des bases électorales en vue du rendez-vous du 20 décembre 2023.

Dimanche 14 mai, Batumona et ses équipes sont à Kikwit où ils ont passé la nuit. En début d’après-midi, ils tiennent leur deuxième activité, un concert et une prise de parole avant de reprendre la nuit la nationale n°1 et de revenir à Masimanimba. Là, même programme lundi 15 mai dans ce qui est appelé « le quartier latin».

Il faut rappeler que la nouvelle loi électorale congolaise (n°22/029 du 29 juin 2022 modifiant et complétant la loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017) institue un seuil de recevabilité des listes électorales.

« Sont également irrecevables les listes du parti ou du

regroupement politique qui n'auront pas atteint 60% des sièges en compétition. Cette disposition s'applique aux élections législatives, provinciales, municipales et locales directes » (art. 22, al. 2). Du coup, les partis politiques congolais qui désormais ont atteint sinon dépassé le nombre de 1000 dans le pays, n'ont qu'une option s'ils veulent peser aux élections du 20 décembre 2023 et exister : se constituer dans des re-groupements politiques. Le regroupement politique est, aux termes de la loi susdite, «une association créée par les partis politiques légalement constitués en vue de conquérir et d'exercer le pouvoir par voie démocratique. Le ministère

ayant les partis politiques dans ses attributions transmet en toute diligence à la Commission Électorale Nationale Indépendante la liste des regroupements politiques légalement constitués» (art. 14, al. 1 et 2).

Pour les élections à venir, les Forces Politiques Alliées de l’UDPS ont constitué, en fonction de divers liens, trois regroupements : l'Alliance pour le Mouvement de Solidarité pour le Changement, AMSC, l'Alliance des Acteurs Politiques pour le Changement au Congo, AAPCCO et l’Alliance et Action pour un État de Droit, AÉ.

DES ACTES POSÉS SUR LE TERRAIN. Lors de ce premier tour qu’il effectue dans le Grand

Bandundu depuis les scrutins de décembre 2019, Batumona a été accompagné de cadres de certains de ces regroupements. La grande annonce dont il est porteur est la visite «avant juillet» du président de la République.

Lundi 18 février 2019, un peu moins d’un mois après sa prise de fonction au Palais de la Nation, le président FélixAntoine Tshisekedi Tshilombo avait organisé un deuxième dîner solennel à la cité de l’Unité Africaine où il résidait alors.

Ce fut à l’occasion de la réception de son équipe de campagne Grand Bandundu conduite par celui qui fut directeur de campagne Grand Bandundu, le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba.

Dans un discours, le président de la République nouvellement élu avait assuré, en réponse à un discours des jeunes prononcé par celui qui deviendra plus tard le président national du Parti pour l’Action, P.A, le Dr Pierre Steveen Massey Hombo, qu'il réserverait sa première visite en province à l'espace Grand Bandundu. Certes, «cela ne sera possible qu’à condition que certains actes aient été posés sur le terrain », avaitil ajouté.

Ce qui n'a pu l’être «suite à des questions liées à la coalition FCC-CACH, à la guerre en Ukraine qui a rendu la vie chère par manque d’acheminement de produits vivriers, à la guerre d’agression nous imposée

par le Rwanda avec l’infiltration des Congolais», explique Batumona aux populations qui viennent l'écouter.

«Deux ans perdus s'agissant de la coalition FCC-CACH, engloutis dans les manœuvres de FCC qui ne voulait pas que Félix Tshisekedi puisse réussir son mandat. C’est après la rupture que vous avez re-marqué sa volonté de redresser notre pays», ajoutet-il.

Mais, ça y est, « le président vous apporte des solutions à vos multiples problèmes en lien avec les infrastructures routières, l’adduction d’eau potable, la lutte contre les érosions, Kakobola (la mise en œuvre du projet de centrale hydro-électrique), Wamba, Bakadi, le plan agricole,

l’amélioration de la vie sociale », déclare Batumona à Kenge. Discours semblable à Kikwit et à Masimanimba où il s’adresse en langue Lingala sauf à Masimanimba quand il accorde une interview sur la chaîner de Radio-TéléAction où il choisit le Kikongo. À Kenge, Kikwit et Masimanimba, Batumona lance un appel à la convocation d’un dialogue pour la paix durable réunissant des notables des provinces du Kwango, du Mai-Ndombe et de la commune de la Nsele pour mettre fin à l’insécurité qui s'abat, avec des décapitations des centaines de villageois dont des chefs coutumiers Yaka et Téké sans qu'on n'en connaisse les raisons. Une tragédie née dans la ville de Kwamouth dans le Maï-Ndombe et qui touche désormais le Kwango et le Kwilu et la banlieue de Kinshasa. Batumona présente Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme l’unique candidat des regroupe-ments AMSC, AAPCCO et AÉ à la présidentielle de 2023.

«Le 20 décembre 2023, nous irons aux élections et n’oubliez jamais le deuxième mandat à accorder à Fatshi Béton pour 2024 à 2028», conclut-il.

D. DADEI n

international LE reportage |
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À Kenge, Kikwit et Masimanimba où il mobilise ses bases électorales, Laurent Batumona annonce la venue du président de la République « avant juillet ». DR. (suite de la page 6).

Face à la SADEC, le Congo n'a pas le choix

Il faut rappeler une vérité : pour vivre (aujourd’hui), pour vivre (demain), pour vivre (après demain), il faut commencer par savoir qui l’on est en réalité.

L’homme doit connaître son histoire ; il doit savoir ce qu’il a été hier pour savoir ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il sera demain et après-demain. Pour exister, pour vivre, il faut se connaître…

La connaissance de soi, la connaissance de son histoire est la fondation de la vie.

C’est la fondation de l’existence.

Ce M23, la suite du CNDP, la suite de… etc., savons-nous quand, comment, par qui et pourquoi il a été vaincu ?

Ce jour-là, le président Jacob Zuma venait de s’adresser au Congrès, députés et sénateurs réunis au Palais du peuple à Kinshasa. Jacob

Zuma effectuait sa première visite d’État dans notre pays.

Voici les mots qu’il prononça devant les élus congolais, devant le peuple congolais, devant le monde : « Enough is enough. Time for peace is now » (Trop c’est trop, le temps de la paix c’est maintenant). Puis, dans la même veine, il poursuivit : « La souffrance du peuple congolais est aussi notre souffrance.

Tout comme sa prospérité. La misère ne peut plus continuer et ne sera plus tolérée».

Ce fut le mardi 29 octobre 2013.

Le discours du président sud-africain fut un ultimatum adressé au M23 et à ses soutiens.

Le jour suivant cette prise de parole, le mercredi 30 octobre 2013, alors que l’avion de Zuma avait à peine décollé de l’aéroport de N’Djili, les événements s’accéléraient au front, dans le conflit qui opposait depuis deux ans le Congo aux rebelles du M23.

Les FARDC aidées par une Brigade

d’intervention de la SADEC, venaient de faire sauter le dernier verrou du M23 - la cité de Bunangana.

C’est quoi l’Afrique du Sud ? C’est une puissance régionale.

Une puissance africaine.

UN PAYS AFRICAIN QUI PÈSE.

C’est un pays membre de BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). C’est un pays membre de la SADC. Autres pays de la SADC à avoir été hier aux côtés du Congo dans ces guerres mondiales africaines : le Zimbabwe et l’Angola. Afrique du Sud, Zimbabwe, Angola, Namibie. Trois pays membres de la Southern African Development Community (Communauté de développement de l’Afrique Australe).

Il faut en citer un autre et non des moindres : le Botswana qui avait accueilli dans sa capitale Gaborone l’une des réunions clés du Dialogue inter-congolais et dont le président honoraire Ketumile Masire a accompagné les Congolais au Dialogue de Sun City, en Afrique du Sud ouvert le 25 février

2002 qui mît fin à la première guerre mondiale africaine.

Est-ce un hasard ?

L’Afrique du Sud, membre de la SADC, membre de BRIC, respecté et craint dans le monde.

BRIC (3 milliards d’habitants, 45% de la population de la planète, à l’origine de plus de 50% de la croissance économique mondiale).

BRIC qui veut demain peser plus que l’OTAN (qui n’a que 992 millions d’habitants).

Que voit-on face à elle ? L’EAC, East African Community (Communauté d’Afrique de l’Est).

Des pays voisins du Congo certes, mais des pays liés entre eux et d’où nous sont venues ces guerres mondiales africaines.

L’Ouganda, le Burundi, le Kenya, le Rwanda, etc.

D’où est venu le régime actuel de Kampala ? De la Tanzanie, pays EAC certes quoiqu’également pays de la SADC.

Grâce à qui notamment ? Grâce à des militaires rwandais dont Paul Kagame se battant aux côtés de Yuweri Museveni contre Idi Amine et Milton Obote. Qui aide alors Kagame à prendre le pouvoir à

Kigali ? C’est Museveni. Même s’il peut exister quelques bisbilles entre eux, entre frères, voit-on un soldat ougandais tirer sur un soldat rwandais pour sauver un espace de terre au Congo ? Voit-on un soldat burundais ouvrir le feu sur un soldat rwandais pour sauver un espace de terre au Congo ? On peut poursuivre ce questionnement. Et le Kenya. Certes, nous avons aujourd’hui des relations spéciales avec le Kenya pour l’histoire récente. C’est à Nairobi que CACH, Cap pour le Changement, a vu le jour.

En janvier 2019, lors de la prestation de serment du président Félix Tshisekedi, Uhuru Kenyatta, l’alors président du Kenya y était.

Mais quelle réputation a le Kenya dans le monde ? C’est son ouverture au monde qui fait sa puissance économique, sa puissance financière.

QUAND ON A DES INTÉRÊTS EN COMMUN. Qui verrait le Kenya s’engager dans une guerre ouverte aujourd’hui contre le Rwanda sur le sol congolais ? Certes, à la tête d’un

pays qui dispose de neuf pays à ses frontières - qui estiment à raison que leur existence, leur avenir dépend de leur voisin, le Congo - il faut féliciter l’excellente vision du président Félix Tshisekedi qui, à sa prise de fonction, tente une expérience : parcourir les pays de la sous-région, tendre sa main à tous, offrir la paix à ces pays en scellant des accords. Une autre vérité est celle-ci : ceux qui ont des intérêts en commun ne se font pas la guerre. C’est l’exemple de l’Allemagne et de la France. Dès le lendemain d’une élection en France ou en Allemagne, la tradition instaurée est que le nouveau chancelier effectue sa première visite à l’étranger à Paris et le nouveau président français effectue sa première visite à l’étranger à Berlin. Jamais l’Europe n’existerait sans cet axe Paris-Berlin. Pourtant, les deux guerres mondiales ont impliqué ces deux pays. L’Allemagne a occupé la France qu’elle a voulu vassaliser ; la France a été sauvée grâce au débarquement américain. Voilà la connaissance

ne peuvent s’instaurer que par la montée en puissance de nos forces armées. Faut-il dire ceci ? Au lendemain de la défaite du M23, il y eut à Goma le premier et l’unique conseil des ministres que je sache. Y étaient associés : les états-majors de la police et des Armées. Le président y célébrait la victoire face au M23 et il me donna la parole. Devant ses chefs militaires, je lui dis que j’étais heureux de cette victoire et j’ajoutais que nos jeunes soldats formés aux combats (que le président venait de vanter à raison) étaient nés pour vivre même si comme soldats, ils avaient juré de servir la Patrie jusqu’au sacrifice suprême.

de l’histoire qui permet l’existence. Ignorer son histoire ou ne pas connaître son histoire c’est prendre des risques avec la vie. Quelle issue à cette force annoncée de la SADC ? Je préférerais dire : la SADC, vu notre histoire récente commune, est l’excellente option pour le Congo.

FACE À L’ABSENCE DE LA VALEUR. Ceux qui nous t’ont détruit hier, te détruisent aujourd’hui, te détruiront demain. Ceux qui ont été hier avec toi, sont aujourd’hui avec toi, seront demain avec toi à condition certes d’être correct, d’être respectueux de tes engagements. C’est De Gaulle qui a dit : « il n’y a pas d’amitiés éternelles, il n’y a que les intérêts qui sont éternels ». Il faut donc en effet savoir quels accords nous lient avec l’EAC ou avec tel ou tel pays de l’EAC. Reste que ce qui compte aujourd’hui plus que jamais : c’est la sauvegarde de l’intégrité de notre territoire ; c’est la paix qui seule permet le développement ; c’est des relations de respect mutuel qui

J’ai ensuite insisté que ce Congo qui a sauvé l’Occident par son uranium qui a permis de vaincre le Japon, dispose toujours de cet uranium et d’autres minerais clés dont le monde a besoin. En clair, le Congo n’est pas n’importe quel pays et que le temps était venu de passer des accords de partenariat stratégique avec tel ou tel pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Je pense que c’était la première fois qu’à ce niveau cette expression était utilisée : « partenariat stratégique ». Mais avec quel pays ? Personne ne m’avait associé à ce débat.

Mais les exemples sont légion. La Syrie, que serait-elle sans la Russie ? La Côte d’Ivoire d’après Gbagbo, que seraitelle sans la France ?

Le président donna la parole au premier ministre, puis au ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N'Tungammulong. Tous me donnèrent raison. Certes, le Rwanda a pris de la valeur face à l’absence. Une absence dans la sous-région : celle du Congo, du Grand Congo. La nature, dit-on, a horreur du vide. Notre Congo doit vite s’organiser et reprendre sa place en Afrique, dans le monde.

international lanalyse |
Mulumba.
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Le 29 octobre 2013, jour clé face aux rebelles du M23. En visite d'État à Kinshasa, Jacob Zuma a ces mots devant les élus congolais en congrès : « Enough is enough. Time for peace is now ». Le lendemain, le M23 était vaincu. DR.

Le PPRD-FCC a-t-il (encore) une existence?

Les Congolais ont tout renié à Joseph Kabila. Son père n’est pas son père. Sa mère n’est pas sa mère. Ses enfants ne sont pas ses enfants. Horreur ! Jusqu’où ira le pays ? Jusqu’où ira cette escalade du reniement ? Last but not least, Kabila n’est pas congolais. Certes, par ces temps de la société de l’information, où, sur la planète Terre, l’information circule à la vitesse lumière, où tout le monde est devenu cameraman, cinéaste, écrivain, journaliste, le texte ou le visuel inventé, approche parfois la pertinence. Encore que Kabila lui-même n’a jamais fait montre d’un quelconque effort. Il n’a jamais été visiter les siens dans son (ses) village (s), ne s'est jamais mêlé à eux, communié avec eux. Ce qui aurait coupé court à tout. Aucune fois, il n’a fait l’effort de faire ou de laisser témoigner les médias sur sa vie.

Finalement, ce qui lui arrive n’est-il pas en lien avec ces doutes sur son existence ? D’où est-il ce président ? Comment être, exister, se maintenir comme leader quand ceux qui vous entourent ne se reconnaissent pas en vous, quand vous ne les incarnez nullement ? Tout ça ne peut pas ne pas avoir une incidence sur un avenir politique.

Au départ, c’est un proche de Mobutu, Honoré Ngbanda Nzambo ko Atumba. Ministre de la Défense, patron des services secrets, homme formé en Israël, Ngbanda tisse des liens, maîtrise des réseaux, se jette, à la chute de son mentor, dans la communication par sa chaîne YouTube. En 1996, à l’invasion de l’ex-Zaïre par les armées rwandaise, ougandaise, burundaise, etc., Ngbanda parcourt la sous-région : l’Ouganda, le Rwanda, le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, l’Afrique du Sud, etc. En mai 1997, il est à l’ultime rencontre du navire de guerre sud-africain Outeniqua aux côtés de Mobutu avec le président Nelson Mandela et Laurent-Désiré Kabila.

À la chute de Mobutu, Ngbanda s'exile en Europe, crée un mouvement APARECO, l’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, organise des conférences, mobilise la diaspora, publie des livres dont « Crimes organisés en Afrique Centrale », mais, «pour des raisons de sécurité», cache son lieu de résidence.

Ses thèmes de prédilection : Tutsiland, Paul Kagame, James Kabarebe, Joseph Kabila qui en serait issu. Des propos à prendre avec prudence ?

Survient «le scandale Karel de Gucht». En février 2005, dans l’avion qui l’amène à Kinshasa en visite officielle, le ministre belge des Affaires étrangères fait circuler aux médias belges qui l’accompagnent une bio-

graphie tenue secrète par le gouvernement belge. Le texte indique que Joseph n’est pas le fils de Laurent-Désiré. Si Joseph n’est pas le fils de son père, ce document officiel belge accrédite la thèse de la fausse identité du jeune président.

KABILA ISOLÉ ?

Dire ça c’est vouer ce président aux gémonies. C'est exacerber les tensions dans le pays. Quel intérêt a Karel de Gucht à accabler de mépris le président ?

En octobre 2004, le même de Gucht, en atterrissant à Kigali, en provenance de Kinshasa, a ces mots à la bouche : « J’ai rencontré au Congo peu de responsables politiques qui m’ont laissé une impression convaincante ».

Puis : « En politique, il faut être diplomate mais il est également important qu’un homme politique dise ce qu’il pense. La diplomatie ne suffira pas pour faire avancer les af- faires au Congo». À son escale à Kinshasa, ce ministre avait rencontré Kabila. Le président n’aurait-il pas été, à ses yeux, à la hauteur de sa charge ?

Plus tard, apparaît une personnalité katangaise de tout premier plan. Ancien gouverneur du Katanga, député sous deux législatures, Aimé Ngoie Mukena diffuse un enregistrement vidéo sur une chaîne de télévision katangaise révélé le 22 mai 2022 et largement relayé sur les réseaux sociaux.

À sa nomination à la tête du Katanga, déclare haut et fort Ngoie Mukena, il avait « reçu mission de créer, avec tous les Katangais, une paternité à Joseph Kabila». Ce Katangais finit par être ministre six ans durant. Il voit défiler quatre premiers ministres. Il est ministre aux Hydrocarbures de 2015 à 2019 sous les premiers ministres Augustin Matata Ponyo, Samy Badibanga Ntita et Bruno Tshibala Nzeze ; à la Défense

nationale de 2014 à 2015 sous Matata Ponyo ; de 2019 à 2021, sous Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Cette exceptionnelle longévité gouvernementale est-elle en lien avec la compétence ou avec le rôle joué dans la reconnaissance identitaire du président ? (...) Vendredi 17 février 2006, à 08:00', à mon retour à Kinshasa, après une absence de plus d'une décennie, je rencontre Joseph Kabila pour la toute première fois de ma vie. Dans son bureau du Palais de la Nation, siège de la présidence, mille questions me taraudent l'esprit. En premier, celle-ci: pourquoi ses compatriotes lui refusent la reconnaissance identitaire ? Je me dis peut-être me dira-t-il la vérité et ne cherchera-t-il pas à m'enfumer. Réponse du Président : « Je ne comprends pas pourquoi on me conteste à moi d’être Congolais alors que personne n’a jamais rien contesté à ma sœur jumelle ! J’ai lu sur l’Internet - parce qu’il m’arrive de passer du temps sur l’Internet - que quelqu’un voulait que je fasse un test ADN. Non, un Chef d’État ne descend pas si bas ! À supposer que je passe ce test, que répondraient ceux qui m’y auraient poussé si ce test se révélait positif ? Ceux qui m’auraient lancé ce défi, il faut bien qu’ils aient à en répondre, non ? »

Tel un assiégé dans un camp retranché, Kabila s’interroge, ne sachant pas où donner de la tête ! Il a botté en touche! Mensonge. Plus il est gros, plus il est crédible ?

J'ai le courage de lui proposer de m’ouvrir les portes de ses racines. Je serais prêt à parcourir l’arrière-pays afin de voir, écouter, retracer, témoigner sur son arbre généalogique. Que ceci pourrait donner lieu à une série d’articles de presse au national et à l'international voire à un livre. Il me dit qu'il ne voit aucun inconvénient et

que cela pourrait se faire dès le lendemain. Il ne m’en a plus jamais reparlé. Le doute toujours le doute. Il est réel. Il est profond. Hélas ! Comment, dans ces conditions, être et demeurer à la tête d’un pays qui ne vous reconnaît pas, un pays qui vous conteste ? Comment, dans ces conditions, mobiliser les foules, même en y déversant des fonds, si on n’incarne pas ces foules ? (...) S'il est vrai que le pays a tout contesté à Kabila, son entourage immédiat en a fait pire. Ne connaissant pas le pays, ne connaissant pas ses forces sociologiques, le président s'est laissé entourer par une caste dont chaque membre rendait compte à un mentor tapis dans l’ombre qui l’avait placé sur des listes de nomination comme parlementaire, comme ministre, comme mandataire public, etc., et qui le rétribuait en retour. Avec du cash mais aussi avec des contrats. Chacun de ces multiples mentors ne se souciait que d’une chose : amasser assez d’argent, se constituer un cercle de fidèles avec mission de détruire ce président à qui nul ne reconnaissait un seul mérite et, à terme, lui succéder puisque «chance eloko pamba». Le sort futur de Joseph Kabila tient de là. Tout ce cercle formé de fondateurs du parti présidentiel PPRD, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie - même les membres qui lui furent très proches, soit qu’ils furent premiers ministres, soit vice-premiers ministres, soit directeurs de cabinet, soit chefs des institutions - va l’abandonner sans autre forme de procès. Isolé, Kabila ne semblait plus avoir d’avenir politique dans ce pays. Une page semble s'être définitivement fermée. Le premier à quitter la barque est Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi. Tout premier secrétaire général de l'alors parti présidentiel PPRD, il est en 2006, directeur de campagne du candidat Président Kabila lors de l’élection présidentielle. Il publie, en février de la même année, un livre «Pourquoi j’ai choisi Kabila». Était-il si important pour cet homme, qui tient tant à son image publique, de justifier ce choix de cette manière ?

Kamerhe fut aussi le président de l’Assemblée nationale de la toute première législature dont les députés furent, pour la toute première fois dans l’histoire du pays, directement élus par le peuple. Sur la radio onusienne Radio Okapi, il critique l’entrée au Congo des troupes rwandaises venues à la demande du président de la République pour l'aider à combattre les groupes armés à l'Est sans requérir l’autorisation préalable du parlement.

Kamerhe invoque l'article 86 de la Constitution : « Le Pré-

sident de la République déclare la guerre par ordonnance délibérée en Conseil des ministres après avis du Conseil Supérieur de la Défense et autorisation de l’Assemblée nationale et du Sénat conformément à l’article 143 de la présente Constitution ». Pour Kabila, présenté aux Congolais comme Rwandais, la coupe est pleine. En contestant cette décision, le président de l'Assemblée nationale a franchi la ligne rouge. Mis des semaines durant sous forte pression - Kabila tenant des réunions sans arrêt, dans la capitale comme dans l'arrièrepays -, Kamerhe finit par lâcher. Dans un discours prononcé le 25 mars 2009 devant la plénière de la Chambre basse, il s’en explique : « Je ne voudrais pas inscrire mon nom dans l’histoire du blocage des institutions chèrement acquises par notre peuple au prix de son sang ». Mais très vite, l'ex-secrétaire général du PPRD crée son propre parti politique, l’UNC, l'Union pour la Nation Congolaise.

Le second à s'en aller est le tout puissant gouverneur du Grand Katanga. Moïse Katumbi Chapwe dont le mentor fut l’autre tout puissant du dernier carré de Kabila, l'ambassadeur itinérant Augustin Katumba Mwanke qui fut aussi le tout premier secrétaire général de la majorité présidentielle avant, à la plus grande surprise, d'abandonner cette fonction. Peu avant, à son domicile, sur l'avenue longeant l'ex-GB, Augustin Katumba Mwanke m'explique longuement la décision qu'il a prise et qu'il s'apprêtait à annoncer. Il déteste l'entourage politique de Kabila, n'accepte plus de continuer de regarder en face ces hommes et ces femmes qui composent le Bureau politique de la Majorité Présidentielle, MP, en qui il n'a aucunement confiance et qu'il préfère s'occuper de la sécurité de Kabila. La sécurité de Kabila alors qu'il n'en a aucune compétence ? Il n'est ni militaire, ni expert des questions sécuritaires ! Un discours qui me parut politiquement incompréhensible. S'il était si soucieux de la sécurité de son mentor, c'est, au contraire, au sein de cette structure où siégeaient toutes les personnalités fortes du régime qu'il allait être, rester, écouter, comprendre, parler, agir. Après la mort suspecte le 12 février 2012 de cet homme dans le crash d’un jet, propriété de Moïse Katumbi Chapwe à l'atterrissage à l'aéroport de Kavumu à Bukavu, le gouverneur du Katanga sent que ses liens avec le cercle de Kabila n'avaient jamais réellement existé. Devenu multi-millionnaire grâce à des opérations dans les mines au Katanga, Katumbi qui a pris la tête d’un

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Joseph Kabila. Il n'a jamais voulu communiquer. DR.

Le PPRD-FCC a-t-il une existence?

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puissant club de football, le FC Mazembe qui multiple des victoires à l’échelle continentale, s'est laissé convaincre que son heure a sonné de chercher à prendre, lui aussi, à son tour, la tête du pays. En stratège, il procède par se construire un groupe de fidèles autour de Kabila notamment au Bureau politique de la MP qui lui doivent tout dont des ministres influents qu’il convainc finalement le 25 septembre 2015 de quitter le navire avant, à son tour, de claquer la porte, quatre jours après, le 29 septembre 2015, à la fois du parti présidentiel dont il fut fondateur et celle de gouverneur. Moïse Katumbi réalise même l'incroyable exploit qui laisse le monde sans voix : il débauche le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, Pierre Lumbi Okongo. Dans une déclaration publique, l'ex-gouverneur dénonce «les dérives anticonstitutionnelles du régime, le recul de l’État de droit et des libertés individuelles». Kabila dont il devient la proie lui en fera longtemps avaler des couleuvres.

KABILA RENAÎTRA-T-IL ?

La troisième vague de départs se déchaîne au lendemain des élections de décembre 2018. Empêché par la communauté internationale de briguer un troisième mandat, Kabila tarde à en prendre acte, ne parvient pas à se décider en présentant un dauphin. Il tente au contraire un forcing mais sent le risque trop grand d’être banni à l’étranger, à commencer par les pays de la sous-région.

Alors que chacun de ses proches se convainc d’être celui sur qui il a porté le choix en le désignant candidat à sa succession, et que chacun apprête, grâce aux moyens amassés, par le recrutement, une machine électorale, oubliant même de déposer la candidature aux législatives, Kabila surprend en nommant un homme sinon inconnu à l'échelle nationale et internationale, tout au moins celui à qui personne n'aurait jamais pensé. Un ancien vicepremier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadari qui a pris, entre-temps, la direction du parti présidentiel.

Au départ, Kabila avait pensé à l'ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, l'un des quatre rescapés du crash de Kavumu, mais des originaires de la province du Maniema dont il est issu, ont opposé un refus catégorique. Malgré des millions de $US engloutis dans la campagne électorale, le choix de Shadary marque le déclin de l'ex-parti présidentiel.

Si, à la veille des élections de décembre 2018, le PPRD a constitué une coalition électorale, le Front Commun pour le Congo, FCC, conduite par des personnalités sans véritable ancrage sociologique, si le parti présidentiel a fait proclamer ses hommes par la centrale électorale en s'octroyant une majorité de type stalinien dans presque toutes les assemblées, cette majorité ne résiste pas aux réalités sociologiques.

du PPRD, directeur de campagne de Kabila, président de l'Assemblée nationale. DR.

Ci-haut, Évariste Boshab Mabudj-ma-Bilenge. Il fut directeur de cabinet de Kabila, Secrétaire Général du PPRD, VPM de l'Intérieur et de la Sécurité, président de l'Assemblée nationale.

Ci-contre, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu. Il fut directeur de cabinet de Kabila, VPM de l'Intérieur et de la Sécurité, ministre des Relations avec le Parlement. DR.

Vice-premier ministre en charge de la Justice. Le second fut ministre des Affaires étrangères et ambassadeur en Chine. DR.

Au terme des consultations du Palais de la Nation initiées et conduites par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à qui l’ancien régime avait refusé des élus pour éviter toute perspective de coalition gouvernementale mais en installant une cohabitation qui lui permet de s'assurer la réalité du pouvoir, cette majorité de façade s'écroule comme un château de cartes. L'échafaudage se désintègre dans les mains du président qui en ramasse quelques miettes.

Le 13 avril 2021, un gouvernement est constitué avec ces transfuges.

L’un d’eux, Jean-Pierre Lihau Ebua Kalokala Monga Libana, est nommé ministre de la Fonction publique avec rang de Vice-premier ministre. Plusieurs autres se retrouvent ministres d'État ou ministres. Dans cette incroyable opération, quatre personnages clés paient cash les frais. Ils ont été défenestrés.

Le président de la Cour constitutionnelle Benoît Lwamba Bindu ouvre la série. Le 27 juin 2020, il remet sa lettre de démission au Président qui l'aide à obtenir un visa belge pour raison de maladie. Frappé par des sanctions européennes à la suite de l'organisation chaotique des élections, il ne pouvait se rendre autrement dans

l'espace Schengen.

Vient après, la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda Lioko Mudiayi. Le 10 décembre 2020, l'effondrement de la majorité dans le camp du président de la République conduit à la destitution du bureau de la chambre basse et, le 27 janvier 2021, la nouvelle majorité chasse le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.

Le dernier à clôturer cette série est le président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba. Touché par plusieurs scandales, il comprend vite que son tour est le suivant. Plutôt que d'être humilié, il choisit de sauver la forme : le 5 février 2021, il dépose sa démission. Parmi ceux qui ont fait leurs adieux au PPRD-FCC, il y a Augustin Matata Ponyo Ma- pon, Évariste Boshab Mabudjma-Bilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende, Jean-Charles Okoto, etc. Ils ont été soit Premier ministre (Augustin Matata Ponyo Mapon), soit Vice-premiers ministres (Évariste Boshab Mabudj-maBilenge, Adolphe Lumanu Mulenda Mwana N'sefu, Léonard She Okitundu Lundula, Célestin Tunda Ya Kasende), soit à la tête des ministères souveraineté. L'un d'eux,

Évariste Boshab Mabudj-maBilenge, a aussi été président de l'Assemblée nationale et nombreux ont été directeur de cabinet du président de la République. Un autre proche de la famille Kabila est Théophile Mbemba Fundu. Gouverneur de la ville de Kinshasa à la chute de Mobutu en 1997 et à la prise du pouvoir par Kabila, directeur de cabinet de Joseph Kabila après l'assassinat en 2001 de Kabila père, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Ordre public (30 juin 2001-10 octobre 2006), ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en décembre 2014, mis au ban par le nouvel entourage de Kabila, ce docteur en Chimie spécialiste des questions agricoles, de recherche et de vulgarisation des aliments à fort potentiel nutritionnel pour lutter contre la faim, tel le «Kikalakasa», se réfugie longtemps dans le silence par précaution. Après le basculement des plaques tectoniques, Mbemba trouve le moment opportun de s'afficher en public. Le 30 décembre 2021, il annonce la création de son parti politique, l'Alliance pour l'Alternance et le Progrès, AAP. Tout en disant n'appartenir «ni à l’opposition ni au pouvoir», déclarant «militer depuis toujours pour le chan-

Ci-haut Léonard She Okitundu Lundula. Il fut directeur de cabinet de Kabila, ministre des Affaires étrangères. Ci-bas, Théophile Mbemba Fundu. Premier gouverneur de la ville de Kinshasa à la chute de Mobutu, directeur de cabinet de Kabila, ministre de l'Intérieur, Sécurité et Ordre publi et ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire. DR.

gement dans l'intérêt de la population congolaise». (...). S’il y a eu une guerre au Congo-Zaïre appelée « la première guerre mondiale africaine », l'histoire retiendra une trahison intervenue dans ce pays qu'elle pourrait nommer «la première trahison politique mondiale africaine». Jamais, dans l’histoire démocratique du monde, une majorité parlementaire n’avait changé aussi totalement sans élection anticipée au cours d'une législature. Il faut aller chercher à une autre époque le cas d’un leader de premier plan, aussi abandonné, aussi isolé, aussi trahi par ceux dont il avait forgé l’existence politique (...). Kabila renaîtra-t-il sur scène? Rien n'est impossible ! Dans quel pays ira-t-il lever les équipes de combat, lui qui, en une décennie, n'avait su trouver 15 personnalités pour l'aider à reconstruire le Congo? La nouvelle herbe ? « Il nous faut absolument nourrir la nouvelle herbe qui pousse, la gent féminine... sauf qu’on ne gagne qu’avec des hommes et des femmes qui incarnent la population, en qui la population se reconnaît », mercredi 8 février 2023 @kkmtry (...).

Extraits du livre, Une Histoire du Congo. KKM n

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Ci-haut, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi. Il fut le premier Secrétaire Général de l'histoire Ci-haut, l'ex-gouverneur multi-millionnaire du Katanga Moïse Katumbi. DR. Ci-haut, Augustin Matata Ponyo Mapon. Il futministre des Finances et Premier ministre DR. Ci-haut, de g. à dr., Célestin Tunda Ya Kasende et Jean-Charles Okoto Lolakombe. Le premier fut
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L'économie congolaise est restée « globalement stable » sur le change comme sur les prix

Àl'échelle mondiale, l’environnement économique demeure caractérisé par la poursuite du cycle de resserrement de la politique monétaire par les principales banques centrales. Cela est de nature à exercer des tensions sur les marchés des changes dans les économies de l’Afrique sub-saharienne.

Depuis janvier 2022, la dépréciation moyenne de la région est d’environ 8%. Toutefois, l’ampleur de la dépréciation a varié d’un pays à l’autre atteignant notamment 45% dans certains pays. Cet affaiblissement des monnaies de la région a alimenté les pressions inflationnistes, dans un contexte de flambée des prix des biens à l’importation et du ralentissement de la croissance.

Au plan intérieur congolais, il est observé, d’une semaine à l’autre, une relative stabilité sur les deux principaux marchés. En effet, sur le marché des biens et services, le rythme de progression de l’inflation s’est maintenu au cours de la semaine sous examen comparé à celui de la semaine précédente. L’inflation hebdomadaire s’est établie à 0,204 % cette semaine contre 0,201 % la semaine précédente. Pour ce qui est du marché des changes, le taux de change sur les deux segments a connu des très légères variations. La conjoncture économique mondiale reste marquée par le cycle de resserrement de la politique monétaire dans les pays avancés, notam- ment aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans la zone Euro. L’objectif visé par les banques centrales de ces économies est de juguler les pressions inflationnistes observées à la suite des contrecoups de la guerre en Ukraine. Cependant, il y a lieu de relever que ces resserrements moné-

taires ne sont pas sans conséquence aussi bien à l’échelle mondiale que régionale et nationale. C’est le cas notamment dans les économies de l’Afrique sub-saharienne où les relèvements des taux d’intérêt directeurs aux États-Unis alimentent les tensions sur les marchés des changes. En effet, les monnaies nationales dans la région se sont affaiblies par rapport au dollar américain, exerçant ainsi des pressions sur les prix à la consommation dans un contexte de flambée des prix à l’importation et de ralentissement de la croissance. D’après le Fonds Monétaire International, FMI, cette situation est de nature à obliger les autorités à procéder à un arbitrage entre la maîtrise de l’inflation et la poursuite du redressement de l’économie. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques régionales, les services du FMI indiquent que la dépréciation moyenne dans la région est d’environ 8% depuis janvier 2022. Toutefois, l’ampleur de la dépréciation monétaire a varié d’un pays à un autre tel qu’au Ghana et en Sierra-Leone, où la monnaie de ces deux pays s’est dépréciée d’environ 45%. Ce résultat est consécutif à la sortie des capitaux dans la région, attestant la préférence des investisseurs pour les obligations du Trésor américain qui sont à fa fois sûres et rentables. À côté de ce facteur s’ajoute également la baisse des recettes en devises dans les pays de l’Afrique sub-saharienne, expliquée par le recul de la demande des exportations de la région, avec le ralentissement de la croissance dans les pays avancés. Ainsi, les déficits substantiels enregistrés par ces économies ont eu pour effet d’accroître la demande de devises et d’aggraver la dépréciation monétaire. Dans cet environnement, plusieurs

banques centrales sont intervenues en fournissant les devises aux importateurs à partir de leurs avoirs en devises. Face à l’amenuisement des réserves, les marges de manœuvre ont été limitées pour poursuivre avec les interventions sur les marchés. Le rapport a relevé également l’adoption des mesures administratives pour limiter la dépréciation, telle que te rationnement des devises ou l’interdiction des transactions en devises.

PLUS DE DEUX MOIS D'IMPORTATIONS. Pour le FMI, ces mesures de rationnement pourraient amener des distorsions importantes et ouvrir la voie à la corruption. À cet effet, face au maintien des taux d’intérêt à des niveaux élevés, le FMI exhorte les pays, particulièrement ceux dont les taux de change ne sont pas arrimés à une monnaie étrangère, à laisser le taux de change s’ajuster et à procéder au resserrement de la politique monétaire pour juguler l’inflation.

Dans les pays dont les taux de change sont fixes, les banques centrales devraient ajuster leur politique monétaire dans le sens du pays d’ancrage. Par ailleurs, le FMI recommande un rééquilibrage des finances publiques, afin de limiter les déséquilibres externes et de juguler la croissance de la dette liée à la dépréciation de la monnaie, ainsi que d’engager les réformes structurelles pour stimuler la croissance. D’une semaine à l’autre, l’économie congolaise est demeurée globalement stable tant sur le marché des changes que sur celui des biens et services. Au niveau du marché des biens et services, l’inflation s’est établie à 0,204% au cours de la troisième semaine du mois de mai contre 0,201% la semaine précédente, portant le cumul annuel à

7,4%. Pour rappel, les dernières prévisions situent l’inflation à 11,5% à fin décembre 2023 contre une réalisation de 13,1% en 2022. Sur le marché des changes, la relative stabilité se poursuit, attestée par de faibles variations du taux sur les deux segments. En effet, le Franc congolais CDF s’est dépréciée de 1,24% sur le marché officiel, alors que sur le marché parallèle, le taux de s’est globalement maintenu à son niveau de la semaine précédente, soit 2.352,13 CDF le $US. Les réserves se sont établies à 4,1 milliards de $US au 18 mai 2023, représentant une couverture d’importations des biens et services sur ressources propres de 2,26 mois. Concernant ta gestion des Finances publiques, elle est caractérisée par les efforts de rationalisation de dépenses et d’une amélioration des ressources intérieures. Au 19 mai courant, l’exécution du plan de trésorerie de l’État s’est clôturée par un excédent de 332,6 milliards de CDF contre celui programmé de 14,5 milliards. Cette marge de trésorerie devrait conforter la position financière de l’État.

S’agissant du secteur monétaire, il convient de rappeler que la Banque Centrale du Congo a relevé de 75 points de base son taux directeur depuis le 22 mars 2023. Ce dernier est passé de 8,25% à 9,00% l’an, contribuant ainsi à l’attractivité des bons de la Banque Centrale du Congo.

Au regard de la confiance des chefs d’entreprises quant aux perspectives à court terme, l’économie congolaise devrait demeurer résiliente au plan de la croissance, en dépit d’un environnement international difficile. Par ailleurs, l’inflation a ralenti, en rythme hebdomadaire, depuis le début du mois de mai courant. Les dernières estimations indiquent que

la croissance du PIB réel devrait s’établir à 6,8% contre 8, 9% l’année précédente. Ce niveau de croissance demeure néanmoins nettement supérieur à celui projeté pour l’Afrique sub-saharienne, soit 3,6%. Cette évolution procède essentiellement de l’accroissement de l’activité des industries extractives (notamment le secteur minier), dont la valeur ajoutée devrait croître de 11,7% en 2023 contre 22,6% en 2022. En revanche, les activités hors mines progresseraient de 4,4% contre 3, 1% l’année précédente. En outre, l’activité du secteur non minier serait soutenue par la poursuite de la réalisation de grands travaux d’infrastructures avec l’exécution du programme de développement local de 145 territoires (PDL-145), d’une part, et de la relance du secteur agricole, d’autre part. Au mois d’avril 2023, les résultats de l’enquête du baromètre de conjoncture renseignent une légère amélioration de l’optimisme affiché par les chefs d’entreprises. En effet, le solde global brut des opinions pour la période sous revue s’est établi à +32,9%, venant de +32,1% le mois d’avant. Le maintien de cet optimisme tient de la bonne tenue de l’activité dans certaines branches retenues dans l’échantillon de cette enquête, notamment «l’industrie extractive», «l’électricité et eau» et «la construction».

La troisième semaine du mois de mai 2023 est caractérisée par une relative stabilité du niveau général des prix sur le marché des biens et services. En effet, le taux d’inflation hebdomadaire s’est établi à 0,204% contre 0,201% réalisé précédemment. Cette évolution est consécutive au comportement des indices des fonctions de consommation, notamment les « produits alimentaires et boissons non alcoolisées », « boissons

alcoolisées et tabac » et «articles d’habillement et chaussures». Pour ce qui est de la contribution de différents postes à la formation des prix, celle des «produits alimentaires et boissons non alcoolisées», «logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» et « biens et services divers» ont représenté respectivement 48, 7%, 12,5% et 11,0% en rythme hebdomadaire. En cumul et en glissement annuel, l’inflation a atteint, respectivement 7,440% et 16,774%. À fin décembre 2023, il est attendu un taux d’inflation de 11,5% contre une réalisation de 13,1% en 2022. Le plan de trésorerie prévisionnel, pour le mois de mai courant, table sur la réalisation d’un excédent de trésorerie de 14,6 milliards de CDF, résultant de l’encaissement des ressources au titre du premier acompte provisionnel de l’impôt sur le bénéfice et profit. Les recettes attendues se chiffrent à 2. 169, 8 milliards de CDF et les dépenses devraient se situer autour de 2.155, 3 milliards. Au 19 mai 2023, l’exécution du plan de trésorerie de l’État s’est clôturée par un excédent de 332,6 milliards de CDF contre celui programmé de 14,5 milliards. Cette marge de trésorerie devrait conforter la position financière de l’État. Concernant les recettes, les régies financières ont mobilisé 1.163,6 milliards de CDF, dégageant ainsi un taux de réalisation de 53,6%.

L’analyse par poste révèle que les recettes tirées des impôts directs et indirects ont atteint 801,2 milliards de CDF contre des prévisions mensuelles de 1.473, 1 milliards, en cette période d’échéance fiscale. Les recettes douanières collectées par la Direction Générale des Douanes et Accises, DGDA en sigle, se sont chiffrées à 247, 9 milliards de CDF contre un montant prévisionnel de 402,4 milliards. Celles

mobilisées par la Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales ont atteint 112,6 milliards de CDF contre une programmation mensuelle de 240,0 milliards.

S’agissant des dépenses, elles ont été exécutées à hauteur de 38,6% de leur programmation mensuelle, se chiffrant à 831,0 milliards de CDF. Au cours de la période sous-revue, les décaissements effectués ont concerné pour l’essentiel les rubriques suivantes: «frais de fonctionnement des institutions et ministères», «subventions» et «dépenses en capital». Concernant particulièrement la rémunération des agents et fonctionnaires de l’État, il y a lieu de relever que sur un montant programmé de 568,3 milliards de CDF, les décaissements enregistrés ont atteint 57,6 milliards.

En cumul annuel, au 19 mai 2023, la balance des opérationsfinancières de l’État affiche un déficit de trésorerie annuel de 168,8 milliards de CDF contre un excédent programmé de 618,4 milliards. Les recettes se sont établies à 6.400,4 milliards et les dépenses à 6.569,2 milliards. Au deuxième trimestre de l’exercice en cours, le calendrier d’émission des titres publics prévoit un montant total de 660,0 milliards de CDF à lever sur le marché intérieur.

Les résultats de l’adjudication du 16 mai 2023 renseignent que, sur un montant annoncé de 60,0 milliards de CDF, le Trésor a levé 58,0 milliards au titre des Bons du Trésor Indexés de 6 mois de maturité, avec un taux moyen pondéré de 11,46%. Le taux de couverture a été de 96,7%, avec un seul soumissionnaire.

Concernant les remboursements, le Trésor a remboursé, pour le mois de mai courant, un montant de 51,3 milliards de CDF des titres échus. Le marché des changes reste carac-

(suite en page 13).

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EXÉCUTION DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES DE L’ETAT EN MAI 2023 ET 2022 (EN MI LIIARDS DE CDF)

BAROMÈTRE DE CONJONCTURE DE L’ÉCONOMIE CONGOLAISE : SOLDE D’OPINIONS PONDÉRÉES (EN %)

COURS DES PRODUITS MINIERS ET ÉNERGÉTIQUES

international porte-monnaie |
Branche Année Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc. Solde global 2022 27,8 28,3 27,5 27,2 27,0 25,4 26,0 27,2 28,0 28,8 28,9 29,7 2023 31,2 31,5 32,1 32,9 Industrie Manufacturière 2022 10,4 10,1 4,8 4,1 3,8 4,1 6,4 8,0 9,6 9,0 8,8 9,3 2023 8,7 7,4 7? 6,6 Electricité et Eau 2022 14,4 21,7 14,0 18,9 19,5 22,5 20,4 22,4 22,7 25,1 23,5 23,7 2023 22,9 25,7 25,8 27,3 Industrie Extractive 31,9 33,3 31,3 30,7 30,6 28,8 29,3 30,4 32,7 34,0 35,4 35,8 2023 36,6 36,7 38,4 39,0 Construction 2022 15,2 16,5 8,7 5,0 11,7 15,4 19,3 22,5 24,9 25,7 26,5 24,2 2023 21,7 19,2 25,2 26,9 Services 2022 13,6 17,5 12,8 12,7 11,2 11,8 13,8 10,5 12,3 10,7 10,0 11,2 2023 11,6 14,2 17,9 16,5 Source : BCC
RUBRIQUES MOIS DE MAI 2022 AU 19 MAI 2023 Program. Réal Exéc. en% Program. Réal Exéc. en % Douanes et accises ( DGDA) 372,1 298,1 80,1 402,4 247,9 61,6 Impôts directs et indirects (DGI) 735,6 1314,8 178,7 1473,1 801,2 54,4 Recettes non fiscales (DGRAD) 188,8 220,3 116,7 240,0 112,6 46,9 Pétroliers Producteurs 30,1 0,0 0,0 54,3 0,0 0,0 Dons et autres recettes 0,0 36,8 0,0 0,0 1,8 0,0 Total revenus et dons 1326,6 1869,9 141,0 · 2169,8 1163,6 53,6 Dépenses courantes 958,6 1235,7 128,9 1328,0 447,6 33,7 Salaires 515,7 566,8 109,9 568,3 447,6 78,8 Intérêt sur la dette 14,2 6,7 47,4 23,1 15,5 67,3 dont dette extérieure 6,2 1,6 26,5 9,6 8,4 87,1 Frais de fonct. lnst. et Min. 181,0 376,9 208,2 369,1 229,8 62,3 Institutions Politiques 82,8 146,1 176,5 169,0 141,7 83,9 Ministères 98,2 230,8 234,9 200,0 88,1 44,0 Dépenses en capital 302,2 89,2 29,5 336,3 158,4 47,1 Amortissement de la dette 30,2 15,8 52,1 57,4 39,6 68,9 Autres dépenses 122,9 409,6 333,3 433,6 185,5 42,8 dont élections 60,0 0,0 0,0 0,0 Total dépenses (+amort. dette) 1414,0 1750,2 123,8 2155,2 831,0 38~6 Solde de trésorerie -87,4 119,7 -136,9 14,5 332,6 2286,5 Source : BCC, sur la base du PTR-du secteur public (Ministère des Finances/DTO).
31-déc-21 31-déc-22 31-jan-23 28-fév-23 31-mar-23 28-avr-23 12-mai-23 15-mai-23 16-mai-23 17-mai-23 18-mai-23 Var hebdo / % Pétrole (brent) $/baril 78,36 86,00 82,84 84,10 84,14 79,07 73,99 75,19 75,96 76,67 76,72 Variation (en %) Cuivre LME $/tm 9.710,00 8.379,00 9.087,00 8.843,35 89,35 8590,00 8239,15 8184,00 8277,50 8307,00 8224,50 Variation (en %) Cobalt (Cathode 99,80) $/tonne. 66.556,29 56.026,49 51.434,88 51.434,88 34172,19 34260,49 34247,00 34247,00 34247,00 34247,00 34247,00 Variation (en %) Or New York $/o.t. 1.818,18 1.824,82 1.926,78 1.831,50 1960,55 1988,07 2012,07 2016,13 2016,13 1992,03 1980,20 Variation (en %) Source: Les échos. COURS DES PRODUITS AGRICOLES 31-déc-21 31-déc-22 31-jan-23 28-fév-23 31-mar-23 28-avr-23 12-mai-23 15-mai-23 16-mai-23 17-mai-23 18-mai-23 Var hebdo / % Riz Chicago $/tonne 322,96 405,96 393,93 382,34 386,09 385,17 406,84 395,32 388,52 387,86 384,33 -4,86 Variation (en %) Blé Chicago $/tonne 283,36 290,81 279,04 259,41 256,65 226,62 235,88 241,69 229,23 227,07 225,66 -3,09 Variation (en %) Maïs Chicago $/tonne 218,11 249,45 250,37 236,07 244,63 214,12 215,88 216,40 206,34 204,93 204,34 -4,52 Source: Les échos. LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 12.

Les réserves internationales du pays estimées à plus de deux mois, écrit la Banque Centrale

(suite de la page 11).

térisé par de faibles dépréciations sur les deux segments, d’une semaine à l’autre.

Les réserves internationales se sont maintenues à 4,1 milliards de $US au 18 mai 2023, correspondant à une couverture d’importations de 2,2 mois. Par ailleurs, les cours mondiaux de principaux produits de base intéressant l’économie congolaise ont évolué en baisse.

Au 19 mai 2023, le taux de change s’est situé à 2.317,59 CDF le $US à l’indicatif et à 2. 352, 13 CDF au marché parallèle, soit des dépréciations hebdomadaires de 1,24% et 0,04%, respectivement. Dans les grandes villes des provinces, le taux de change moyen s’est situé à 2.313,09 CDF le $US, soit une dépréciation hebdomadaire de 0,25%.

L’exécution du budget en devises, au 16 mai 2023, s’est soldée par un déficit de 58,2 millions de $US, résultant des recettes de 60,96 millions de $US et des/dépenses de 119,1 millions.

Les réserves internationales se sont établies à 4,1 milliards de $US au 18 mai 2023, représentant une couverture d’importations de 2,26 mois. Au 18 mai 2023, le prix du baril de pétrole a connu une forte baisse de 10,59%, après la hausse de 16,62%, notée la semaine précédente, se fixant à 76,72 $US. Cette évolution est expliquée notamment par la lenteur de la reprise en Chine et l’incertitude concernant l’économie mondiale.

Le prix de la tonne de cuivre s’est fixé à 8.224,50 $US sur le London Metal Exchange (LME),

enregistrant une baisse hebdomadaire de 6, 93%, dans un contexte de baisse de la demande chinoise et de la vigueur du dollar américain.

Le prix du cobalt s’est établi à 34.247,00 $US la tonne, enregistrant une très légère baisse de 0,03% par rapport à la semaine précédente. L’once d’or s’est négociée à 1.980,20 $US, soit un prix en légère baisse de 0,99%, d’une semaine à l’autre. Les cours du riz, du blé et du maïs ont connu des baisses de 4,86%, 3,09% et 4,52%, se situant respectivement à 384,33 USD, 225,66 $US et 204,34 $US la tonne, sur fond d’annonce d’une prolongation de deux mois supplémentaires de l’accord sur le corridor céréalier maritime ukrainien en mer noire.

À fin avril 2023, le volume des échanges des biens entre le Congo et le reste du monde a progressé de 21,3%. En effet, la balance de ces échanges affiche un excédent de 3.697,31 millions de $US contre celui de 2.772,29 millions enregistrés à la période correspondante de 2022. Rapproché au PIB, cet excédent représente 4,89% contre 4,37% l’année précédente. Cette évolution résulte de la bonne tenue des cours mondiaux des produits d’exportations, en particulier le cuivre.

La Banque Centrale du Congo a relevé de 75 points de base son taux directeur, en date du 22 mars 2023.

Ce dernier est passé de 8,25% à 9,00% l’an. Quant aux fourchettes d’appels d’offres des Bons BCC, elles continuent à connaitre des ajustements délibérés guidés par la néces-

sité d’une modulation maximale de la liquidité.

Au 19 mai 2023, la monnaie centrale a enregistré une baisse hebdomadaire de 138,0 milliards, pour s’établir à 6.863,6 milliards de CDF.

Cette diminution est consécutive à la baisse enregistrée par les actifs intérieurs nets à hauteur de 349,5 milliards de CDF alors que les actifs extérieurs nets ont baissé de 211,5 milliards. S’agissant des composantes, la baisse de la base monétaire résulte des baisses enregistrées par les engagements envers les autres institutions de dépôts et la· circulation fiduciaire respectivement de 109,6 milliards de CDF et de 31,4 milliards.

Par contre, les passifs monétaires au sens large ont enregistré une hausse hebdomadaire de 320,1 milliards de CDF pour s’établir à 26.586,3 milliards. Cette augmentation de l’offre de monnaie découle de la forte hausse enregistrée par les actifs extérieurs nets à hauteur de 1.567,6 milliards de CDF tandis que les actifs intérieurs nets ont fortement diminué de 1.247,4 milliards de CDF. Pour ce qui est des composantes, la hausse des passifs monétaires au sens

large découle principalement de l’augmentation des autres dépôts.

Au 19 mai 2023, le guichet des prêts à court terme affiche un volume mensuel d’opérations de 170,0 milliards de CDF alors qu’aucune transaction n’y avait été enregistrée durant les quatre premiers mois de l’année 2023. Cette situation découle de la baisse de la liquidité des banques commerciales en monnaie nationale, à la suite des ponctions opérées par le Trésor durant les échéances fiscales. Par contre, le guichet des facilités permanentes demeure toujours inactif. Durant l’année écoulée, les volumes des opérations enregistrées sur ce marché et celui des facilités permanentes se sont respectivement situés à 4.015,5 milliards de CDF et à 687,5 milliards. Pour ce qui est du marché interbancaire, il n’a enregistré aucune opération depuis le début du mois. En cumul annuel au 19 mai, le volume des transactions y enregistré se situe à 150,0 milliards de CDF. Rappel : en 2022, le volume des transactions s’était fixé à 1.306,0 milliards de CDF. Quant aux taux d’intérêt appliqués sur les différents gui-

chets, ils se situent à 8,50%, 9,0% et 10,0%, respectivement sur le marché interbancaire, des prêts à court terme et celui des facilités permanentes.

Au 19 mai 2023, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo ont enregistré une baisse hebdomadaire de 107, 5 milliards de CDF, pour se situer à 2.413,3 milliards. La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant de 2.375, 6 milliards, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales positive de 37,7 milliards de CDF contre un niveau de 145,2 milliards une semaine auparavant. Par ailleurs, la réserve obligatoire en devises se situe à 434, 1 milliards de CDF.

À fin mars 2023, les dépôts de la clientèle ont connu une baisse mensuelle de 2,9%, pour s’établir à 11.356,3 millions de $US. La structure de dépôts reste dominée par les dépôts des entreprises privées qui représentent 33,3% du total, suivis de ceux des petites et moyennes entreprises, des entreprises publiques et des ménages qui

atteignent respectivement 31,9%, 12,5% et 10,3%. De même, les crédits bruts ont enregistré un recul mensuel de 2,8 %, s’établissant à 5.420,2 millions de $US contre un niveau de 5.443,2 millions à fin février 2023. Cette situation découle principalement des crédits octroyés aux entreprises publiques, privées ainsi qu’aux ménages. Quant à la ventilation par monnaie, les crédits restent dominés par ceux en devises. Au 18 mai 2023, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 442,4 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation fiduciaire de 486,6 milliards et des destructions de 44,3 milliards de CDF.

Les billets recyclés se sont établis à 1.961,3 milliards dont 66,5 % en provinces.

En 2023, la BCC a relevé le taux directeur de 75 points de base, le faisant passer de 8,25 à 9,0% en date du 22 mars 2023. Cette hausse vise à éviter l’ancrage des anticipations inflationnistes dans les chefs des agents économiques. Les coefficients de la réserve obligatoire sont restés inchangés par rapport à leurs niveaux de 2022, à savoir : 0,0% pour les dépôts en mon-

naie nationale à vue et à terme, 13,0% et 12,0% respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères. Lors de la séance d’adjudication du 16 mai 2023, il a été proposé de porter les adjudications des Bons BCC à 160,0 milliards de CDF, répartis à travers les bornes supérieures des fourchettes des titres suivants : Bon BCC à 7 jours: 80,0 milliards de CDF, Bon BCC à 28 jours: 50,0 milliards de CDF et Bon BCC à 84 jours: 30,0 milliards de CDF. Par rapport aux résultats, les soumissions proposées n’ont porté que sur le titre à 7 jours, pour un import de 80,0 milliards de CDF. La totalité du montant a été retenue. Ainsi, l’encours des Bons BCC est passé de 160,0 milliards de CDF à 130,0 milliards, soit une injection hebdomadaire de 30,0 milliards. Cet encours est reparti de la manière suivante: 80,0 milliards de CDF pour la maturité à 7 jours, 45,0 milliards pour celle à vingt-sept jours et 5,0 milliards pour celle à quatrevingt quatre jours. En cumul annuel, au 16 mai 2023, les charges des Bons BCC se sont situées à 6.974,33 millions de CDF.

international porte-monnaie |
ÉVOLUTION COMPARATIVE DE LA BALANCE DES BIENS 2022-2023 (En millions de $US) MOIS AVRIL 2022 2023 Variations (%) EXPORTATIONS 7.524,03 9.858,13 31,02 IMPORTATIONS 5.686,84 6.160,82 8,33 SOLDE 2.772,29 3.697,31 33,37
LA PRÉCISION DU FAIT LA RECHERCHE DU DÉTAIL LA PUISSANCE DU VERBE LA FORCE D'UN MÉDIA. THE INTERNATIONAL DRC LEADING NEWSPAPER international S I N C E 1 9 8 9 LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 13.
Source: Banque Centrale du Congo sur base des données de la DGDA, l’OCC et la Commission Interministérielle d’Harmonisation des Statistiques Minières et autres.

international conjoncture économique |

ÉVOLUTION DE LA CROISSANCE DU PIB RÉEL, HORS MINES ET BRANCHE EXTRACTION

Croissance extraction mines Croissance hors mines Croissance économique 0 5 10 15 20 25 2022 2023 22,6 3,1 8,9 11,7 4,4 6,8
Source: FMI. ÉMISSION MONNAITAIRE RUBRIQUE JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI CUMUL/AN Émission autorisées 113.490,00 104.400,00 119.350,00 90.572,50 154.807,87 582.620,37 Émissions réalisées 45.699,76 26.686,55 133.307,39 106.052,66 83.535,69 486.647,65 Destructions réalisées = 19.100,00 16.514,50 8.663,25 -00 -00 44.277,75 Émissions nettes (C) = (A) - (B) 26.599,76 10.172,05 124.644,14 106.052,66 83.535,69 442.369,90 Recyclage 507.261,50 373.842,96 392.155,79 421.210,52 266.859,34 1.961.330,12 dont du Siège 191.249,33 117.799,58 120.645,92 128.510,86 97.317,85 655.523,54 dont en provinces 316.012,17 256.043,38 271.509,87 292.699,66 169.541,50 1.305.806,57 Source: Banque Centrale du Congo. EVOLUTION DU TAUX DE CHANGE À KINSHASA Taux de change CDF/1 USD Var. en% fin déc 2022 Ecart parallèle moyèn-Indicatif Taux indicatif Taux parallèle Taux lndicatif Taux parallèle acheteur vendeur moyen acheteur vendeur moyen en% en CDF 31-déc.-21 1 999, 97 2 040,00 2 049,33 2 044,67 30-déc.-22 2016,91 2126,67 2150,00 2138,33 -0,84 -4,08 -4,68 -4,38 6,02 121,42 Taux de change CDF /1 USD Var. en% fin déc 2022 Ecart parallèle moyen-indicatif 31-janv.-23 2 032,50 2198,33 2 220,00 2 209,17 -0,77 -3,26 -3, 15 -3,21 8,69 176,67 28-févr.-23 2 036,23 2 291,67 2 311,67 2 301,67 -0,95 -7,20 -6,99 -7,10 13,04 265,44 31-mars-23 2 036,70 2 312,50 2 330,75 2 321,63 -0,97 -8,04 -7,76 -7,89 13,99 284,93 28-avr.-23 2 230,64 2 332,00 2 345,00 2 338,50 -9,58 -Bi81 -8,32 -8,56 4,84 107,87 12-mai-23 2 288,79 2 345,00 2 357,50 2 351,25 -11,88 -9,31 -8,80 -9,06 2,73 62,46 15-mai-23 2 277,64 2 345,00 2 360,00 2 352,50 -11,45 -9,31 -8,90 -9,10 3,29 74,86 16-mai-23 2 301,34 2 347,50 2 368,75 2 358, 13 -12,36 -9,41 -9,23 -9,32/ 2,47 56,79 18-mai-23 2 304,42 2 346,7 5 2 370,75 2 358,75 -12,48 -9,38 -9,31 -9,34 2,36 54,33 19-mai-23 2 317,59 2 346,75 2 357,50 2 352, 13 -12,97 -9,38 -8,80 -9,09 1,49 34,54 Varaiation hebdomadaire au 19 mai 2023 -1,24 -0,07 0,00 -0,04 Source : Banque Centrale du Congo. ÉVOLUTION DU TAUX D’INFLATION HEBDOMADAIRE 0,000% 0,200% 0,400% 0,600% 0,800% 0,1000% Janvier 23 Février 23 Mars 23 Avril 23 Mai 23 0,1200% 0,1400% 0,1600%
Banque Centrale du Congo 2022 2023 LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 14.
Source:

Le Guichet Unique de création d'entreprises arrive à Matadi

Le Projet d’Appui au Développement des

Micros, Petites et Moyennes entreprises, PADMPME, vient d'affecter 400 millions de $US aux travaux d’un nouveau Guichet

Unique de création d’entreprise, GUCE, à Matadi au Kongo

Central.

« Sur les 400 millions de $US que le PADMPME va consentir au financement, 25.000 $US serviront aux travaux de mise en condition du bâtiment mis à la disposition du GUCE au profit de la province du Kongo Central pour abriter l’antenne », a déclaré le directeur général du GUCE, Herady Hamici lors de la cérémonie de signature du protocole d’accord, au siège de l’unité de coordination du PADMPME.

La Zone Économique Spéciale Kin Malebo en voie d'être lancée

Herady Hamici a expliqué que la ville de Matadi aura son antenne du guichet unique de création d’entreprise au plus tard fin août prochain, et que la province du Kongo Central devra également apporter sa contribution à parts égales, soit 25.000 $US qui serviront à la prise en charge de l’équipement des bureaux, des fournitures en matériels informatiques et du fonctionnement de l’antenne, y compris le paiement à titre exceptionnel d’une prime au personnel d’antenne à recruter.

FORMALISATION DES ENTREPRISES. Dans le cadre de la sous-composante « 1.3. » consacrée à l’amélioration du climat des affaires, le coordinateur du PADMPME a encouragé cette initiative de partenariat entre le Kongo Central et le PADMPME comme bailleur de fonds, souhai-

tant que cela serve d’exemple pour l’implantation des autres guichets uniques dans d’autres provinces du pays.

« L’acte que vient de poser le coordonnateur national du PADMPME, Alexis Mangala, scellant l’entente pour la mobilisation d’un financement de 400 millions de $US, est un appui indispensable et déterminant sans lequel l’opérationnalisation de l’antenne de Matadi ne pourrait avoir lieu », a souligné le directeur général du GUCE. Le GUCE est un maillon important dans la formalisation des entreprises.

Il a la charge de délivrer le Registre de commerce et de crédit mobilier (RCCM), qui constitue une sorte d’acte de naissance d’une entreprise, selon la loi qui cependant, peine à assurer son rôle depuis quelques années.

avec AGENCES n

Un contrat d’aménagement au développement, à l’exploitation et à la gestion d'une zone économique spéciale a été signé à Kinshasa entre le Gouvernement congolais et la société Integrated Industrial Platforms.

Au terme de ce contrat qui est un accord cadre, la zone économique spéciale appelée Kin Malebo va être érigée à Kin- shasa. L’État congolais et la société SIDIC SAU ont conclu cet accord, a déclaré le Directeur Général de l’Agence des Zones Économiques spéciales, AZES, Auguy Bolanda. SIDIC SAU est une société d’investissement et de développement industriel du Congo, filiale de la société ARISE, spécialisée dans l’aménagement et la gestion des ZES et présente au Gabon, au Togo, au Bénin, en Côté d’Ivoire.

«Après signature du contrat d’aménage-

ment par l’AZES qui est le représentant de l’État en cette matière, le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya et son collègue des Finances, Serge Nicolas Kazadi, vont approuver ce contrat par la signature d’un arrêté interministériel.

PONT MARÉCHAL RÉHABILITÉ.

La présente signature du contrat d’aménagement constitue donc une étape vitale pour l’aménageur SIDIC SAU qui doit lancer les travaux de construction ou d’aménagement de la ZES endéans douze mois et bénéficier des avantages qui sont prévus par la législation congolaise en la matière», a expliqué Auguy Bolanda. La ZES va promouvoir la culture de la transformation des bois, des secteurs pharmaceutiques et de la transformation des agroalimentaire. Pour le secrétaire général du ministère de l’Industrie, Christophe Bitasimwa Bahii, repré-

sentant son ministre empêché, pour le ministère, la réalisation de la vision de réindustrialisation de la RDC que porte le président de la République Félix-Antoine Antoine Tshisekedi Tshilombo passe nécessairement par la création des zones économiques spéciales qui vont permettre la transformation localement de ressources naturelles dont regorge le pays.

Les ZES constituent le pilier du Plan Directeur d’Industrialisation, PDI en sigle, qui est le document de référence en matière de l’industrialisation au Congo.

Le site Kin-Malebo a une superficie de 497 ha. Sur tout autre plan, le Gouvernement japonais s'est dit prêt à financer les travaux de réhabilitation du pont Matadi, anciennement Pont Maréchal Mobutu à Matadi, au Kongo Central, a déclaré Minami Hiro, ambassadeur du Japon à Kinshasa à l’issue d’un échange avec le ministre des

Transports, Voies de communication et de Désenclavement Marc Ekila Likombo. « Le gouvernement japonais a approuvé le 16 mai dernier en conseil des ministres, la prise en charge des travaux de réhabilitation de cette infrastructure évaluée à 40 millions de Yen japonais, équivalant près de 300.000 (trois cent mille) $US », a précisé le diplomate. Le diplomate a dit être venu rencontrer le ministre pour échanger autour de ce projet parce qu’il a dans ses attributions, la charge de cette infrastructure importante dans l’économie congolaise, et dont l’idée de réhabilitation intervient quarante ans après son inauguration. Ces travaux seront réalisés par JICA, l’Agence japonaise de coopération internationale. Lancés en 1979, les travaux de construction de ce pont Maréchal furent achevés en 1983, année de son inauguration. avec AGENCES n

Une nouvelle chambre de commerce et d'industrie voit le jour à Kinshasa

Une nouvelle chambre de commerce a vu le jour à Kinshasa. Il s'agit de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la République Démocratique du Congo, CCIS-RDC en sigle.

Lancée le 14 avril à Kinshasa devant plusieurs personnalités nationales et étrangères, des chefs d'entreprises et des membres du patronat congolais, la CCIS-RDC est l'œuvre de Jean Robert Isifua qui en la préside. Jean Robert Isifua dirige aussi la Société de Communication et de Services SCS-Emplois en RDC.

La nouvelle chambre de commerce n’est pas une chambre bilatérale. Elle n'est pas plus une chambre consulaire.

Elle se veut « une chambre multilatérale ouverte à tous les pays du monde. Une chambre apolitique et aconfessionnelle », explique son promoteur. Sa mission : « s'unir pour constituer une force et faire les choses en grand dans le but de nous approprier notre propre pays», explique le dépliant de la CCIS-RDC qui entend «se positionner comme une structure de médiation pour la résolution des conflits (économiques, sociaux, liés au climat des affaires en rapport avec les secteurs d'activités dans lesquels la chambre évolue».

La CCIS-RDC veut «conduire une politique de proximité avec les institutions du pays en particulier avec le législateur en vue d’obtenir des avancées de certaines lois».

La mission de la CCIS-RDC est aussi, insiste son promoteur, «de tirer vers le haut ceux de nos compatriotes qui sont en bas de l'échelle en leur proposant des solutions nouvelles, en les encadrant et en les accompagnant».

Lors d'un point organisé le 19 mai au siège de la CCISRDC, il a dit vouloir « réaliser de grands projets que nul ne peut faire en étant seul» en expliquant que «l’opérateur économique congolais doit progresser et faire perdurer ses activités».

La CCIS-RDC veut «beaucoup plus travailler pour les structures qui ont des difficultés, des micro entreprises et solides honnêtes et sages».

Jean Robert Isifua balaie l'argument selon lequel le manque d’argent

empêcherait les Congolais de faire les affaires au Congo. Il donne l'exemple « des étrangers qui pullulent dans la capitale congolaise. Les embouteillages quotidiens des gros cylindrés à longueur de journées prouve que le pays est attractif », argumentet-il. Mais pour porter son ambition, Jean Robert Isifua compte sur l'accompagnement des autorités politiques et économiques. «Les autorités doivent accompagner les investisseurs en offrant des facilités dans le secteur de la douane et de la fiscalité». Une politique qu'il veut de proximité à mener aussi en direction des législateurs. « L'idée ici est de discuter en amont avec le législateur sur l’adoption de certaines lois mais aussi en aval

sur d’autres lois qui paraissent illisibles ou ne rencontrent pas nos intérêts ou ceux du public cible».

Jean Robert Isifua appelle les hommes d’affaires congolais à s’unir pour constituer une synergie susceptible d’impulser « une nouvelle dynamique ». La cible principale de cette nouvelle structure est d’abord constituée de chefs d’entreprise congolais qui se trouvent marginalisés par la forte concurrence externe.

Jean Robert Isifua compte privilégier la question sociale des travailleurs. « Ce sont les travailleurs qui permettent, par leur effort et force au quotidien, de générer des richesses », explique-t-il. Visionnaire du développement de son pays, Jean Robert Isifua a plus d’un

tour dans sa manche. Il évoque le projet de création d’une banque de projets qui permettra d’accompagner les hommes d’affaires dans leurs ambitions. Il affirme détenir des lettres d’intention des banques marocaines qui « peuvent garantir un accompagnement utile ». « La chose la plus importante, qui m’avait réellement poussé à accepter d’accompagner cette vision quand j’ai été sollicitée par l’initiateur, M. Jean Robert Isifua, c’était la réappropriation du système économique congolais par les Congolais eux-mêmes. Nous qui avons la chance d’avoir de grandes structures, d’être suffisamment informés et d’avoir des moyens et des ressources, nous nous devons de regarder aussi vers les

micros entreprises parce que ce sont ces personnes-là qui seront de gros entrepreneurs demain», confie Nancy Mbemba, CEO de HS Consulting, experte agréée de la FEC en entreprenariat et Secrétaire Générale de la CCIS-RDC. À son lancement, nombre de commentateurs ont salué cette initiative d'autant qu'il est difficile pour une entreprise de prospérer de manière isolée et que c’est une bonne chose de voir des entrepreneurs congolais de différentes tailles et surtout de taille modeste se regrouper dans une chambre de commerce, d’industrie et de services pour s’entraider et se former mutuellement, tout en profitant des carnets d’adresses des uns et des autres. YERKIS MUZAMA n

international porte-monnaie |
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Mettre les gaz en période d’incertitude

CECI s’appelle certainement une salle noire de monde qu'aucun auparavant n’avait jamais remplie mais où, en pleine période d’incertitude, le Parti pour l’Action-le Parti du Crabe refuse du monde. DR.

Sur les bords de notre LuIe, sur nos terres bénies du Bandundu, dans le Masimanimba, des villages entiers se vident et entrent en transe à l’apparition de Ya Khala (le Grand Crabe). Une histoire vient de commencer. DR.

international LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 16.

Un combat frontal entre Cadillac et Lincoln

On a parlé beaucoup, en 2022, de véhicules électriques, de véhicules hybrides, de véhicules peu énergivores. Un peu moins de gros véhicules, ceux qui consomment beaucoup d’essence et qui ont de gros, voire de très gros moteurs.

Pourtant, il existe tout un marché pour ce type de véhicule. Il y a de nombreux consommateurs et familles qui préfèrent ces mastodontes sur roues. Là où, dans le passé, la berline trônait au sommet de la catégorie luxe, aujourd’hui, c’est le VUS qui lui fait de l’ombre.

Et quand il est question d’émettre de l’ombre, les Cadillac Escalade et Lincoln

Navigator sont imbattables ou presque.

D’entrée, sachez que ces deux VUS sont en fait des dérivés d’autres modèles grand public et bien connus. Le Lincoln

Navigator est la réplique luxueuse du Ford Expédition et l’Escalade de Cadillac est un proche plus fortuné du Chevrolet Tahoe. En conséquence, la familiarité est de mise.

Alors que le Navigator 2022 mesure 5,33 m de longueur, l’Escalade 2022 mesure 5,38 m. L'Escalade est également plus large avec 2,06 m contre 2,02 excluant les rétroviseurs, et plus haut avec 1,95 m contre 1,94 m. Une différence d’un cm peut paraître ridicule, mais pas lorsque la majorité des places de stationnements

souterrains sont limitées à 1,95 m. Les deux habitacles sont distincts, à part le fait que dans les deux cas, on peut aménager l’habitacle à notre goût. Il y a cependant plus de latitude avec l’Escalade qu’avec le Navigator qui n’est disponible qu’en une seule version. Les deux peuvent accueillir sept humains dans leurs versions les plus luxueuses, mais si on prend l’Escalade dans sa version la plus dépouillée, il est possible de sélectionner une banquette à la deuxième rangée plutôt que des sièges capitaines. À l’avant, les deux véhicules sont diamétralement opposés.

Dans le Navigator, l’écran posé au-dessus de la console centrale, le sélecteur de vitesse de type piano et la sélection des commandes de la climatisation semblent moins bien intégrés.

Dans l’Escalade, l’écran et les différentes commandes semblent tous avoir été implantés à la console et non déposés là sans savoir où les mettre. Seuls le levier de vitesse et la molette ne sont pas être à leur emplacement naturel.

À l’arrière, le Cadillac fait un peu pauvre par rapport à Navigator, dont l’espace est très bien utilisé.

Dans ce dernier, les sièges ont été pensés pour offrir le luxe et tout le confort qu’il se doit dans ce type de véhicule. Les sièges offrent le massage, en plus d’être chauffants et ventilés alors qu’ils sont juste chauffants dans l’Escalade.

Cependant, si vous êtes un amoureux de

technologie, le Cadillac saura certainement vous satisfaire.

Une foule d’équipement techno équipe l’Escalade sans parler de la navigation semi-autonome que nous abordons plus loin. Enfin, pour le volume du coffre, il est impressionnant dans les deux mastodontes, l'Escalade offrant 700 litres derrière la troisième rangée par rapport aux 600 litres du Navigator. Avec les sièges des deuxième et troisième rangées rabattus, il y a 2 900 litres disponibles dans le Lincoln comparativement à plus de 3 400 litres dans le Cadillac.

En ce qui a trait à la capacité de remorquage des deux véhicules, on parle de 3629 kg avec l'Escalade et 3765 avec le Navigator. Ces deux véhicules sont capables de tirer leur propre poids. Ici, on est face à deux philosophies.

L’offre du Cadillac comprend le moteur V8 de 6,2 litres et l’option 6-cylindres en ligne turbodiesel.

Chez Lincoln, c’est plutôt un V6 biturbo de 3,5 litres qui reçoit le mandat de tirer cette masse. Lincoln qui utilisait jadis des V8 n’offre maintenant qu’un V6. Ce moteur biturbo génère 450 chevaux et un couple de 510 lb-pi et s’emballe dès qu’on le sollicite. Nous avions déjà eu l’occasion de tester ce moteur dans un Ford Expedition entre Montréal et Toronto et la puissance de ce moteur est tout simplement phénoménale.

Le V8 du Cadillac avec ses 420 chevaux

et 460 lb-pi de couple n'a aucun mal à propulser le camion de 2 600 kg à des vitesses supralégales. Seul petit bémol sur autoroute et à vitesse de croisière permise, le moteur tourne à 1500 tours/minute ce qui est très bien, mais le bruit sourd du V8 est omniprésent à l’intérieur de l’habitacle.

Même en jouant avec les différentes options pour baisser le plus possible le son de l’échappement, qui peut être ajusté au besoin, nous n’avons pas réussi à réduire suffisamment le grondement du V8.

L'Escalade et le Navigator utilisent tous deux un système à quatre roues motrices de série en tandem avec une boîte de vitesses automatique à 10 rapports qui a d’ailleurs été codéveloppée par les deux constructeurs. Côté consommation, les véhicules sont à égalité. Officiellement, le Cadillac consomme 16,8 L/100 km en ville et 12,4 litres sur route pour un combiné de 14,8 litres. Le Lincoln, lui, consomme 15,0 L/100 km en ville, 11,5 litres sur route et 13,5 litres en combiné.

En réalité, et après 1 400 km parcourus avec l’Escalade, nous avons réussi à atteindre 11,4 L/100 km, ce qui est pas mal pour un véhicule accusant un poids de 2 600 kg. Le Ford à moteur V6, lors d’un précédent voyage, avait également fait 11,5 L/100 km sur le même parcours.

Cependant, là où ces deux mastodontes nous ont surpris, c’est en ville. Nous avons enregistré des

consommations avoisinant les 15 L/100 km dans les deux cas, alors que nous nous attendions à bien plus vu le poids et la cylindrée sous le capot. Ces deux véhicules valant plus de 100 000 $, on est en droit de s’attendre à pas mal de gadgets, notamment au chapitre des systèmes de sécurité. Et effectivement, ils sont nombreux. Les deux véhicules sont équipés d'une multitude de capteurs pour atténuer les collisions avec un freinage automatique avant et arrière, une assistance au maintien de voie et une myriade de caméras pour offrir toutes les vues possibles. L’Escalade va tout de même un peu plus loin en termes de sécurité active. Les ceintures de sécurité avant précollision de l'Escalade se resserreront automatiquement si le véhicule détecte une collision imminente, améliorant ainsi considérablement la protection contre les blessures. Un coussin gonflable central localisé entre les deux sièges avant afin de protéger le conducteur et son passager. Un système de vision nocturne infrarouge actif en option sur l'Escalade aide le conducteur à détecter plus facilement les personnes, les animaux ou d'autres objets devant le véhicule la nuit en les projetant sur l’écran central du groupe d’instruments. Et il y a plus. Le système de réalité augmenté permet d’afficher sur l’écran central ce qui se passe devant le véhicule.

Ainsi, lors de la prise en main, nous nous étions posé la question à quoi pouvait bien servir la retransmission vidéo de ce qui se passe devant nous. Pour en avoir la réponse, il aura fallu passer au travers de l’orage violent qui s’est abattu sur la rive nord de Montréal cette journée-là. Une image valant mille mots, voyez ce que nous pouvions voir à travers notre pare-brise et ce que les caméras de réalité augmentée pouvaient voir. En gros, via le pare-brise, il était impossible de voir plus loin que 50 m et la caméra affichait une vue parfaitement dégagée jusqu’à 200 m. Un des passagers a même fait la remarque que de regarder la caméra plutôt que la route l’a réconforté vu la pluie diluvienne qui nous tombait dessus.

Enfin, un mot sur la conduite semi-autonome. Le système Super Cruise qui a été amélioré en 2022 avec la fonction de changement de voie automatisé permet au véhicule une prise totale ou partielle de la conduite du véhicule sur autoroute.

S’apparentant à une conduite mains libres, le système fait appel à différentes technologies et permet effectivement de lâcher le volant pendant de longues périodes sur l’autoroute. Mais attention, cela ne veut pas dire que vous pouvez ronfler tranquillement pendant que le véhicule vous conduit! Bien au contraire, il vous garde à l’œil. Que nous portions des lunettes de soleil ou

non, le système finissait par savoir si on était concentré sur la route ou si on portait notre regard ailleurs. À moins de dormir les yeux ouverts en regardant droit devant soi, vous n’arriverez pas à déjouer son attention.

Petit bémol cependant concernant le changement de voie automatique, après quelques centaines de kilomètres, nous l’avions désactivé, car cela nous mettait mal à l’aise qu’il décide tout seul des changements de voie. Même s’il y a une alerte. Nous préférons choisir le moment opportun pour changer de voie. Pour ce faire, nous avions juste à actionner le clignotant à droite ou à gauche et le véhicule changer de direction à notre demande.

Autre bémol, sur autoroute à trois voies, si vous décidez de rester sur la voie de droite, en mode changement de voie automatique, le système aura tendance à vous ramener sur la voie du milieu – ce que nous ne voulions pas.

Le Cadillac en donne beaucoup à tous les points de vue et la facture est lourde à l’arrivée. Le prix de départ d’un Escalade complètement « dépouillé » est de 93 148 $. On a le choix entre deux motorisations, essence ou diesel, et pas moins de cinq niveaux de finitions. Notre version bien chargée se situait plutôt au-dessus des 130 000 $. Pour le Navigator, pas compliqué, il y a juste un seul prix (108 300 $), un seul moteur et une seule version au catalogue.

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Les deux véhicules sont équipés d'une multitude de capteurs pour atténuer les collisions avec un freinage automatique avant et arrière, une assistance au maintien de voie et une myriade de caméras pour offrir toutes les vues possibles. DR.

Savoir dire que le plaisir n’était pas au rendez-vous

Elle n’ose pas avouer à son nouveau petit ami que la façon dont il stimule son corps est loin de lui faire marquer des points. Céline Croizé, sexologue, donne les clés pour communiquer malin avec son/sa partenaire de jeux coquins.

La peur de blesser l’autre.

«Nous sommes ensemble depuis un mois et à chaque fois que nous couchons ensemble c’est la même chose. On s’embrasse, on se caresse un peu, et on passe très vite à la pénétration. Une fois que Romain a joui, le rapport s’arrête…».

Face à cette situation, Paula, 27 ans, est de plus en plus frustrée, voire inquiète.

«S’il ne se rend pas compte que j’ai besoin de plus, que j’ai envie qu’il s’occupe davantage de moi, je ne suis pas sûre que notre histoire va marcher». Son incapacité à dire clairement les choses à son partenaire est compréhensible et plutôt fréquente, nous explique la sexologue

Céline Croizé. Et si, dans son cabinet, elle reçoit davantage de femmes dans ce cas-là, on aurait tort de croire que les hommes ne sont pas concernés par le problème.

«Tout le monde a peur de blesser, détaille-t-elle, parce qu’en face il y a des personnes qui vont être en capacité d’entendre et auront envie de faire évoluer les choses, et d’autres pour qui ça va être douloureux, qui vont avoir une réaction assez vive sur le moment».

La sexualité n’est pas quelque chose d’inné.

Sidonie a 31 ans, elle est célibataire et se retrouve fréquemment face à des partenaires qui ne sont pas très à l’écoute.

Pour autant, elle reste muette. «Je ne leur dis pas parce que je trouve ça hyper gênant et, de manière générale, j’ai du mal à faire des remarques

En parler le plus tôt possible pour ne pas laisser s’installer de mauvaises habitudes DR. leur sexualité. «Dans ces cas-là, ils laissent s’installer des habitudes qui ne vont pas convenir et, sur le long terme, cela peut causer des troubles de la libido, des douleurs, une perte du désir…». Alors, pour éviter les non-dits et multiplier les «oh oui», voici les conseils de notre spécialiste:

désagréables aux gens, je suis du genre à encaisser pendant longtemps jusqu’à exploser». Selon elle, leur attitude est révélatrice d’un manque d’éducation: «Je me dis que si à nos âges ils ne sont pas capables de savoir qu’une relation sexuelle ce n’est pas prendre son sexe pour un marteaupiqueur, alors je n’ai même pas envie de leur expliquer ce qu’ils font mal, c’est à eux de se renseigner sur le fait que le porno ce n’est pas la vraie vie. Quand je me retrouve avec quelqu’un comme ça, je m’épargne de la gêne, et j’en conclus juste que je ne le reverrai pas».

Selon Céline Croizé, cette réaction est un peu radicale. «Beaucoup de gens partent du principe que la sexualité est quelque chose d’inné, et notamment qu’un homme qui a des orgasmes saura forcément faire jouir sa partenaire. Mais non, la sexualité se comprend, s’apprend, et se pratique. D’autant plus que l’orgasme masculin a été très étudié alors que l’orgasme féminin reste encore mystérieux. Pour que les deux partenaires prennent du plaisir, il faut avant tout communiquer!»

«Si tu veux, je t’explique ce qui me fait du bien». Communiquer, c’est ce qu’a toujours fait Julie, 30 ans. Dès sa

première relation sexuelle, elle a pris l’habitude de systématiquement dire ce qui lui plaisait ou ne lui plaisait pas, qu’elle soit en couple ou dans une relation plus ponctuelle avec un homme. «Je pars du principe que chacun a développé des goûts propres en matière de sexualité mais que certaines bases sont communes à tous, précise la jeune femme. Pour moi, «un bon coup» n’est pas forcément celui qui va avoir le plus d’expérience, mais celui qui va être le plus à l’écoute des réactions du corps de l’autre. Je me rappelle d’un plan d’un soir à qui j’ai sorti: «écoute, je ne sais pas si on t’a déjà dit ça, mais ce n’est pas en écrasant mon clitoris avec trois doigts que ça va marcher. Si tu veux, je t’explique ce qui me fait du bien». Et là, on s’est prêté à un cours... D’abord surpris et je pense, un peu vexé, il a fini par comprendre que ça allait dans les deux sens et qu’il pouvait aussi me dire ce qu’il aimait et comment je devais m’y prendre. Quand je reprends un homme qui n’est visiblement pas à l’écoute, je me dis toujours qu’avec un peu de chance, il aura entendu mes conseils pour la suivante! Plus facile de s’exprimer quand on est en couple? Pas sûr! Comme en témoigne Julie, il n’est pas plus difficile de s’expri-

mer avec un.e partenaire d’un soir. «Au contraire, je pense qu’on se confie davantage auprès d’un partenaire envers lequel/laquelle elles ne sont pas engagé. es, commente Céline Croizé, car avec un plan d’un soir, on a moins peur que l’autre le prenne mal». Le problème que la sexologue rencontre fréquemment, ce sont des couples qui n’ont pas eu de conversations dès le début de leur relation à propos de

Comment lui dire que je n’ai pas pris de plaisir: les conseils d’une sexologue. w En parler le plus

tôt possible. Pour ne pas laisser s’installer de mauvaises habitudes. w Ne pas simuler pour faire plaisir à son(sa) partenaire. «Si l’autre pense qu’il est en train de bien faire - parce qu’on simule - et qu’ensuite on lui dit qu’on n’a jamais pris de plaisir, ça devient compliqué ! Simuler crée une incompréhension et peut vraiment empêcher la sexualité d’évoluer». w Valoriser ce qu’on aime plutôt que dévaloriser ce qu’on n’aime pas. «Si l’on ne parle que du négatif, notre partenaire risque de se braquer». w Oser dire clairement la façon dont on aime être caressé(e). «Cela nécessite de le savoir, de s’être exploré(e).

Aussi, je conseille souvent d’utiliser les gémissements pour faire passer le message. Qu’on soit un homme ou une femme, je propose de ne rien dire, de ne pas faire de bruit si on est à 2/10 sur l’échelle du plaisir. Mais si l’on est à 6 ou 7, on peut en rajouter un peu - attention, il ne s’agit pas de simuler, mais de se

faire entendre. Si votre partenaire entend que ce qu’il/elle fait vous procure des sensations agréables, cela lui donnera envie de continuer dans cette direction».

w Poser des questions.

«Si l’on a des doutes sur ce qui fonctionne ou pas, on demande: est-ce que tu peux me dire si je m’y prends bien? Quand je fais ça, tu apprécies? Tu préfères quoi?».

w Ne pas rester bloquer sur ces ancien(ne)s partenaires.

«On a parfois tendance à penser que ce qui plaisait à notre ex plaira à la personne avec qui l’on est désormais. Mais il ne faut surtout pas généraliser ! Le fonctionnement d’un homme ou d’une femme n’est pas le fonctionnement de tous les hommes et de toutes les femmes. La compétence la plus précieuse en sexualité, c’est la curiosité! Il ne faut pas hésiter à explorer et réexplorer. Chacun est différent, chacun a des attentes et des souhaits qui lui sont propres».

CHLOÉ THIBAUD n

Elle déteste quand la lampe reste allumée ou lorsqu’il fait jour

Faire l’amour dans l’obscurité ou lumière allumée est une question qui se pose très souvent dans les couples. Interrogez-vous sur vos limites à vous.Commencez par vous demander pourquoi vous préférez vivre votre sexualité dans le noir. Vous sentezvous complexée?

Et si oui, par quoi? Par votre physique, vos seins, vos kilos, certaines zones de votre corps? Avezvous peur de le laisser voir l’excitation qui se lit sur votre visage? Craignezvous son regard sur votre corps? Ou’estce que vous n’aimez pas regarder le sien? Comprenez ses désirs à lui. Pourquoi

votre compagnon a-t-il envie de faire l’amour dans la lumière. Qu’est-ce que cela va lui apporter? Il est probable que la réponse sera, tout simplement, qu’il trouve votre corps très beau et désirable et que, pour lui, le regarder sera un plaisir supplémentaire.

LA VUE CHEMIN D’EXCITATION. Faites un pas l’un vers l’autre. Avant de lui répondre directement non et de clore la discussion, essayez de dialoguer… Efforcez-vous de mettre vos désirs et vos peurs respectives à la lumière. Parfois, cela rapproche encore plus que le simple fait de se trouver physiquement nus au grand jour tous les deux!

La vue est un chemin de l’excitation masculine. C’est pour cela qu’un homme a plus souvent envie de lumière, simplement pour que son excitation, et donc son érection, vienne facilement. Chez les femmes, plus auditives, cela passe plus souvent par les mots tendres ou qui disent le désir. Elles ressentent donc moins le besoin de voir leur partenaire lorsqu’elles font l’amour.

Mais vous pouvez trouvez un compromis. Après cet effort de compréhension mutuelle, recherchez des solutions concrètes. Peut-être pourriez-vous porter une chemise de nuit un peu transparente?

Ou bien accepter une lumière très douce, comme celle d’une

bougie, plus flatteuse pour la peau?

Ou accepter un peu de lumière dans certaines positions et pas dans d’autres?

Ou pourquoi ne pas commencer par lui bander les yeux? Ou encore bander vos yeux à vous!

En tout cas, souvenez-vous que l’esthétique du corps n’est pas ce qui compte le plus dans la sexualité.

Quand un homme désire une femme, il la voit différemment, avec un œil qui la rend belle, quels que soient ses petits défauts. Et qui n’en a pas? Ce qui est excitant, ce n’est pas la perfection, mais la présence de votre corps, sa sensualité, sa chaleur, sa douceur, son intimité…

CATHERINE SOLANO n

LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 18. international Côté Rose |

La première ministre française poursuit une journaliste qui a écrit sur sa vie privée

Une personnalité politique a droit à une vie privée dès lors que les éléments privés la concernant n’ont pas un intérêt dans le débat public.

La Secrète est-elle trop indiscrète ?

Cette biographie que la journaliste Bérangère Bonte consacre à Élisabeth Borne porte-t-elle atteinte à la vie privée de la Première ministre française, comme l'estime cette dernière ? « Quand une journaliste décrit en détail les conditions du suicide de mon père, quand elle a des propos intrusifs sur mon intimité, sur la relation avec mon fils, avec mon ex-mari, quand elle répand des allégations sur ma santé ou mon orientation sexuelle, comment prétendre que cela a pu se faire avec mon accord ? À un moment donné, on a envie de dire: trop, c'est trop », a justifié Élisabeth Borne à l'hebdomadaire français JDD. Son avocate Émilie Sudre a assigné les éditions de L'Archipel devant le tribunal judiciaire de Nanterre dans le cadre d'une procédure «à jour fixe», qui permet à la juridiction saisie de se prononcer sur le fond de l'affaire dans des délais très courts. S'appuyant sur l'article 9 du Code civil selon lequel « chacun a droit au respect de sa vie privée », elle demande la suppression des passages du livre relatifs à la santé, à l'orientation sexuelle et à la vie familiale de sa cliente dans toute nouvelle édition ou réimpression de l'ouvrage, et ce, sous astreinte de 1.000 euros par infraction constatée. «Ma cliente a accepté qu'une biographie soit écrite sur sa carrière, sur certains aspects de son enfance et sur son parcours professionnel. Lorsque la journaliste a commencé à fouiller son intimité, notamment sa vie sentimentale, Mme Borne s'est refusée à lui accorder une troisième interview.

Nous estimons que les propos sur sa santé, à une époque où elle était directrice de cabinet de Ségolène Royal, sont éloignés de ses fonctions actuelles et, par conséquent, du cœur de l'actualité», explique Me Sudre, spécialiste du droit de la presse. S'agissant des liens qu'elle entretient avec son fils Nathan, l'avocate considère «qu'ils sortent du cadre de la liberté d'informer le public et n'apportent rien au débat public». Quant aux rumeurs sur l'orientation sexuelle de Mme Borne, démenties lorsque le magazine Têtu l'a interviewée à l'occasion des 40 ans de la dépénalisation de l'homosexualité, l'avocate souligne «qu'elles n'ont pas à être colportées ou accréditées dans une biographie dès lors qu'elles ne sont pas justifiées par ses engagements ou ses prises de position politique». Selon Me Sudre, qui réclame un euro symbolique de dommages et intérêts au titre de la réparation du préjudice moral, «seulement 7 passages représentant environ 150 lignes, soit approximative-

ment 6 pages sur 240 pages», sont concernés. «Contrairement à ce qu'affirment plusieurs médias, le fait d'expurger les passages attentatoires à la vie privée n'enlève rien à la substance du livre», a-t-elle défendu à l'audience du 24 mai.

De leur côté, les éditions de L'Archipel ont défendu le travail de l'autrice qui a procédé à des « dizaines d'interviews, dont deux longs entretiens avec Élisabeth Borne, ainsi que d'autres avec des membres éminents de son cabinet, de sa famille et de son cercle amical proche ».

Jusqu'où peut-on dévoiler la vie privée d'une personnalité politique ? Quelles sont les limites du droit d'informer ? Où le droit anglo-saxon place-t-il le curseur entre vie privée et vie publique ? Éléments de réponse avec Karine Riahi, fondatrice du cabinet Spring Legal, et Julien Brunet, avocat aux barreaux de Paris et de Californie.

Quels sont les enjeux du litige opposant Élisabeth Borne aux éditions de L'Archipel ? Julien Brunet : Mme

Borne estime que certains éléments de sa vie privée, d'ordre intime, dépassent le cadre d'une biographie. Elle demande le retrait de passages concernant notamment sa santé et sa vie sentimentale, sur le fondement de l'article 9 du Code civil. Cette demande me paraît mesurée, et, à ce titre, elle a des chances de prospérer. Demander le retrait total de l'ouvrage semblerait disproportionné par rapport aux éléments susceptibles de créer un préjudice.

Ce litige illustre l'éternel débat entre la protection de la vie privée et la liberté d'expression protégée par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. Comment se concilient ces droits et libertés lorsqu'on est une personnalité éminente ?

Karine Riahi : Le juge va mettre sur la balance trois droits d'ordre public : le droit moral de l'auteur, qui le préserve contre toute modification de l'ouvrage par une autre personne que lui ; la liberté d'expression de l'auteur, avec les

limites qu'elle comporte, notamment ne pas diffamer une personne citée dans son livre ; et enfin, la vie privée de la personne citée dans un livre ou, plus directement, celle qui fait l'objet d'une biographie.

Le juge procédera à une mise en balance de ces différents droits ? Julien Brunet : Le rôle du juge est de vérifier lequel de ces droits est le plus violé, ou lequel d'entre eux doit être le plus préservé dans le cas qui lui est soumis. En l'occurrence, le titre du livre, La Secrète, est un élément dont le juge tiendra compte pour faire la balance des droits en conflit. Ce titre, qui a été donné par l'autrice et la maison d'édition, montre qu'Élisabeth Borne a tenu à rester secrète tout au long de sa vie. Le juge appréciera à la lumière du titre et d'autres éléments si les propos en litige posent problème, et il décidera peut-être d'en retirer certains, mais pas tous. Ce qui est important, aussi, c'est la proportionnalité de la demande par rapport au contexte. Le juge vérifiera si

photos publiées par un magazine grand public sur leur lieu de vacances. Les photos ont finalement été retirées du site Internet, car les magistrats ont considéré que cette publication ne participait pas du débat public et qu'elle comportait une atteinte à la vie privée des demandeurs. Cette notion d'intérêt dans le débat public est appréciée au cas par cas par le juge.

Aux États-Unis ou en Angleterre, ce type d'affaire susciterait immédiatement un intérêt public…

ce qui est demandé n'implique pas des conséquences désastreuses, notamment sur les coûts engendrés par les réimpressions du livre. Ici, le fait que la mesure demandée n'est pas excessive est un élément en faveur du demandeur.

À l'ère de la transparence, les tribunaux ont-ils tendance à privilégier le droit à l'information ?

Karine Riahi : On ne peut noter de tendance claire privilégiant davantage la liberté d'expression ou la protection de la vie privée. Une décision du 11 mars 2020 rendue par la Cour de cassation rappelle qu'une personnalité politique a droit à une vie privée dès lors que les éléments privés la concernant n'ont pas un «intérêt dans le débat public». En d'autres termes, si une information de nature privée est intéressante à porter à la connaissance du public, l'atteinte à la vie privée sera plus difficile à caractériser. Dans l'espèce jugée par la Cour de cassation, les demandeurs (deux anciens ministres) demandaient le retrait de

Julien Brunet : Aux États-Unis, tout ce qui peut dépeindre une personnalité publique participe de l'intérêt général. Car la mise en évidence de la vie familiale et privée dépeint le caractère moral de la personne et par conséquent sa capacité à administrer en tant que représentant public. La notion de morale est prépondérante dans les pays anglo-saxons s'agissant des personnes publiques. Si, en revanche, on est une personne privée, c'est l'inverse : les juges sont intransigeants, le droit à la vie privée et le droit à l'image sont rigoureusement protégés.

Cette affaire témoigne-t-elle d'un souci plus fort des personnalités publiques de protéger leur image ?

Karine Riahi : Assurément. On peut observer un plus grand souci de l'image qu'auparavant. Et, au-delà de l'image, c'est aussi un enjeu de communication : il faut réagir vite et saisir l'appareil judiciaire au risque de stimuler les ventes de l'ouvrage. L'intérêt ? Donner un signal en prévention d'une future adaptation audiovisuelle, ou montrer, dans sa vie professionnelle future, que l'on n'est pas resté passif face à des révélations d'ordre intime. Le fait d'agir en justice est politiquement et personnellement indispensable.

international LE SOFT INTERNATIONAL | N°1583 | PAGE 19. Létranger |
LAURENCE NEUER n Le Point, Paris. 23 mai 2023.
Une biographie qu'une journaliste consacre à Mme Borne porte-t-elle atteinte à la vie privée de la Première ministre ? DR.

L'homme qui surfe sur la vague trumpiste

Il veut faire de son État un laboratoire en vue d’une candidature à l’élection présidentielle de 2024. Soutien indéfectible de Donald Trump, il est aujourd’hui le rival n°1 de l’an-

cien président américain pour l’investiture républicaine. Le gouverneur de Floride Ron DeSantis, 44 ans, s’est dit candidat à la Maison-Blanche mercredi 24 mai pour orchestrer «le grand retour de l’Amérique». «Je suis candidat à la présidentielle pour mener le grand retour de l’Amérique», a déclaré le gouverneur de Floride dans une vidéo publiée sur son compte Twitter. Perçu comme le principal rival de Donald Trump pour l’investiture républicaine, il devait ensuite s’exprimer dans un entretien avec Elon Musk, le propriétaire et patron de Twitter, en direct sur la plateforme. Mais la discussion n’a pas commencé à l’heure : la voix du milliardaire et celle du modérateur, l’homme d’affaires républicain David Sacks, étaient audibles mais entrecoupées de longs silences. «Nous avons un énorme nombre de personnes en ligne, donc les serveurs peinent un peu à suivre le rythme», a déclaré Elon Musk. «Nous réaffectons de la capacité informatique pour gérer la charge, c’est vraiment fou», a-t-il ajouté avant que le Twitter Space (salon audio du réseau social) ne décroche à nouveau. Au même moment, le compte de Joe Biden a tweeté de manière sarcastique «ce lien fonctionne», avec un lien vers son site de campagne pour sa réélection à la présidence. Quelque 25 minutes après l’heure annoncée, la conversation présentée par David Sacks comme «historique» a finalement recommencé.

À un an et demi de la présidentielle américaine, le Parti républicain s'est engage dans une campagne pour l'investiture qui verra surtout s'affronter l'ancien président et le gouverneur de Floride. Les appétits s'aiguisent au sein du Parti républicain pour s'imposer comme l'adversaire du démocrate Joe Biden. Son prédécesseur Donald Trump, qui considère toujours l'élection de 2020 comme «truquée», entend prendre sa revanche. Mais la route de l'ancien président

jusqu'au scrutin sera semée d'embûches. Comme le gouverneur de Floride, des voix s'élèvent au sein du parti pour tourner la page de l'ère Trump.

L'ancien président rêve de rejouer le match face à Joe Biden, qui a annoncé se représenter.

Empêtré dans des affaires judiciaires, affaibli par des élections de mi-mandat moins victorieuses qu'espéré pour le parti, il a déclaré sa candidature dès novembre dernier.

Malgré les inculpations - qu'il n'hésite pas à instrumentaliser - il est toujours le favori des sondages, avec 53% des voix à la primaire dans le dernier réalisé par CNN le 24 mai. Longtemps décrit comme «l'étoile montante» du parti, son plus gros concurrent mène en Floride une politique très conservatrice, n'hésitant pas à entrer en guerre contre le géant Disney, employeur majeur de l'État, pour avoir publiquement dénoncé un projet de loi restreignant l'enseignement de sujets en lien avec l'orientation sexuelle à l'école. Sa cote de popularité s'est toutefois érodée dans les semaines précédant son entrée en campagne, DeSantis accumulant du retard face à Trump dans les sondages (26 % dans la même étude CNN). Si la bataille devrait surtout ressembler à un duel entre les deux personnalités, cinq autres candidats sont également déclarés : l'ancienne ambassadrice des États-Unis à l'ONU Nikki Haley, l'animateur politique de radio Larry Elder, l'entrepreneur Vivek Ramaswamy, le sénateur de Caroline du Sud Tim Scott et l'ex-gouverneur de l'Arkan-

sas Asa Hutchinson. D'autres, comme l'ancien vice-président Mike Pense ou Chris Christie, qui a été gouverneur du New Jersey, pourraient rejoindre la course à l'investiture.

TRUMP VEUT DÉJÀ SÉCHER LES DÉBATS.

Le Parti républicain doit investir son candidat à la présidentielle lors de sa convention nationale organisée du 15 au 18 juillet 2024 à Milwaukee (Wisconsin), moins de quatre mois avant l'élection prévue le 5 novembre. Pour cela, chaque État organisera sa primaire à partir de février 2024, la plupart ayant traditionnellement lieu en mars. Si un nom se détache en cours de route, le candidat républicain pourrait être connu dès le mois de mars, bien avant le congrès entérinant officiellement son investiture. Mais le processus de désignation pourrait être perturbé. Plusieurs débats sont prévus, le premier en août à Milwaukee, avant un deuxième en Californie, à la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan, pour lequel aucune date n'a encore été fixée. Et Donald Trump menace déjà de se soustraire à ses obligations, laissant planer le doute quant à sa participation aux débats. Sur son réseau social Truth social, il se demande ainsi pourquoi il devrait aller débattre avec les autres alors qu'il «mène avec une avance qui semble impossible à rattraper». En 2016, il avait déjà séché un débat avec les autres candidats à l'investiture du Parti républicain, et s'en était félicité, estimant avoir obtenu

«plus de publicité» que s'il s'y était rendu en faisant «la une de tous les journaux». En 2020, alors que Donald Trump se représentait après son premier mandat, aucun débat n'avait été organisé. Sur le papier, tout ou presque, oppose DeSantis à Trump. L’ex-président est milliardaire et a hérité de sa fortune, DeSantis vient de la classe moyenne et est issu d’une famille d’immigrés italiens. Trump est impulsif et suit son intuition, DeSantis est un avocat réfléchi qui ne prend des décisions qu’en pesant bien le pour et le contre. L’un est connu pour être un coureur de jupons, l’autre se présente comme un père de famille à la vie bien rangée, sa femme Casey est d’ailleurs sa cheffe de cabinet et son plus proche conseiller. Deux styles radicalement opposés qui se rejoignent sur un point : leur façon de faire de la politique. Tout comme Trump, DeSantis mise sur des sujets clivants pour séduire son électorat et une fois que sa cible est dans son viseur, il ne la lâche plus.

En octobre 2022, le Financial Times résumait les différences entre les deux hommes en une phrase laconique : «Ron DeSantis, c’est Donald Trump avec un cerveau».

DeSantis «a adopté le programme de Trump en Floride et fait des choses semblables à Trump, mais il en est en fait très éloigné», ajoutait-il. Car faire du Trump sans être Trump est sans doute la principale qualité, mais aussi le principal défaut de Ron DeSantis. Cela peut lui permettre d’obte-

nir le soutien d’une bonne partie du Parti républicain, pas certain en revanche que cela suffise pour séduire les électeurs trumpistes de la première heure qui pourraient avoir du mal à se laisser convaincre par une pâle copie de l’original. Signe toutefois que le milliardaire commence à prendre au sérieux la concurrence de son poulain, il l’a affublé d’un surnom : « Ron DeSantimonious », que l’on peut traduire par «Ron-la-Morale». Trump fait ainsi sur scène ce qu’il sait faire de mieux : tourner en ridicule ses adversaires, là où DeSantis, beaucoup moins charismatique, est un piètre orateur à la voix nasillarde qui a bien du mal à électriser ses partisans lors de ses meetings.

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Affrontement attendu à la primaire républicaine. À g., Donald Trump, à dr., Ron DeSantis. DR.

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