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édito
Apparences trompeuses
Au sortir de la gare, le soleil nous accueille par un sourire. En tête de station, aucun véhicule n’est en réserve et quelques clients attendent. L’inquiétude est palpable. « Il n’y a pas de taxi, c’est la pénurie ! ». « Ma fille utilise des VTC, je vais l’appeler … ». Prenant ma place dans la file, j’interviens : « Ils ont dû prendre en charge les premiers voyageurs descendus du train. Ils vont revenir nous chercher ». Tous me regardent avec circonspection. S’engageant dans la cour de la gare, un taxi me soulage de leur attention. Sans attendre que le chauffeur sorte de son véhicule, la première personne de la file s’y précipite. Tout en l’aidant, le conducteur nous adresse : « Ne vous inquiétez pas, mes collègues sont prévenus. Ils arrivent ! ». 10 minutes plus tard, nous sommes installées dans notre taxi, notre chauffeur engage la discussion. « Alors, les parisiennes, cela va vous faire du calme après les manifestations et les violences dans la capitale ». Surprise, je réponds: « Si des débordements existent, ils sont marginaux voire montés en épingle. Croyez-vous que ce qu’on voit au journal télévisé est un fidèle témoin de la réalité ?».
Rencontre sportive, la finale de la Coupe de France a été aussi un temps fort de la communication gouvernementale. Alors que la distribution de sifflets et de cartons rouge était finalement autorisée, chaque supporter était fouillé et les objets du délit confisqués avant l’entrée dans le stade. Si la 49,3ème minute concentrait plus de suspens que l’issue du match, téléspectateurs et commentateurs furent déçus et concluaient déjà à un essoufflement de la contestation sociale. Pourtant, alors qu’en ce 1er mai, l'exécutif tablait sur « un baroud d'honneur » de la mobilisation contre la réforme des retraites, quelque 300 rassemblements ont été organisés comme autant de petites rivières alimentant le « raz de marée » dont s’est réjoui l’intersyndicale. Bravo à tous ceux qui ont battu le pavé dans leur ville ou dans leur village !
Hélène Manceron
Editeur : Lempickom sarl
11, rue Duvergier - 75019 Paris
Directrice de publication : Hélène Manceron
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Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez
Conception maquette : Stanislas Marçais
Crédit photo (sauf mention) : LNM
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Emmanuelle Cordier, FNDT
toujours pas appliqué la formule de calcul réglementairement déterminée lors du calcul définitif de l’aide. Malgré nos efforts de concertation, l’Uncam n’a pas voulu apporter de correctif. Par conséquent, notre Fédération a dû engager une procédure auprès du Conseil d’État afin de faire valoir les droits de nos adhérents. L’intégralité des 4908 demandes d’aide DIPA faites par la profession était concernée pour un préjudice estimé à 12 millions d’euros !
Mise en place en 2020 par l’Uncam, Union nationale des caisses d’Assurance maladie, auprès des acteurs de santé conventionnés dont l’activité était particulièrement affectée par l’épidémie de covid-19, le dispositif d’indemnisation de la perte d’activité –DIPA – avait réservé une mauvaise surprise à de nombreuses entreprises de taxi. L’ayant partiellement reçu sous forme d’acompte en attendant un calcul définitif, ces dernières n’avaient pas perçu le solde ou s’étaient vu réclamer des indus qui pèsent encore aujourd’hui sur leur équilibre financier. Alertée par ses adhérents, la Fédération nationale du taxi – FNDT – avait engagé une procédure de réclamation contre l’institution sociale et vient d’obtenir gain de cause auprès du Conseil d’État. Le point avec Emmanuelle Cordier, présidente FNDT.
Quels sont les motifs de la procédure que vous avez engagée contre l’Uncam ?
D’abord, nous avons relevé une erreur manifeste des montants calculés lors de l’acceptation des dossiers ainsi que l’utilisation d’une formule de calcul différente de celle définie par décret. Ensuite, les caisses départementales n’ont
Comment s’est déroulée cette procédure ? Ce combat aura duré 2 ans et a nécessité un plein investissement de la FNDT. L’institution sociale a soutenu la validité de son calcul tout en promulguant un nouveau décret afin de tenter d’empêcher l’application du décret originel en omettant le fait de la non-rétroactivité en droit ! En dernier ressort et tout en reconnaissant le bien-fondé des arguments de la FNDT, l’Uncam a fait valoir la préservation des deniers publics pour tenter de débouter la FNDT de ses demandes. Le 30 mars 2023, le Conseil d’État nous a donné raison. Grâce à notre conseil, à la ténacité de notre Fédération ainsi que la solidarité de nos adhérents, nous avons pu faire reconnaître la validité de nos arguments et rétablir le droit pour l’ensemble des entreprises taxis. Qui pourra bénéficier de cette victoire ? Les entreprises adhérentes de la FNDT mais également l’ensemble des taxis conventionnés de France pourront bénéficier du travail accompli par la FNDT. Avant le 30 mai prochain, les taxis qui souhaitent porter réclamation devront impérativement saisir la commission de recours amiable de la caisse d’Assurance maladie de leur département d’exercice. Afin de faciliter les démarches et respecter les délais très courts qui sont imposés, la
FNDT déploie une plateforme qui les accompagne dans les démarches nécessaires pour la récupération des sommes qui leurs sont dues. Afin de financer cet outil et les frais d’avocats à nouveau engagés, une participation est demandée lors de l’inscription. Le 15 mai prochain, nous adresserons à tous les inscrits sur la plateforme une lettre type à adresser à la commission de recours amiable dont ils dépendent. Par la suite, en cas de réponse négative de la caisse départementale sollicitée, nous transmettrons une procédure clé en main qui pourra être déposée auprès du tribunal judiciaire compétent. Cette victoire de la FNDT est inédite et en déstabilise certains mais j‘invite nos détracteurs à ne pas céder à une guerre d’égos qui nuirait à l’intérêt général de notre profession.
Propos recueillis par HM
Plus d'infos :
Accéder à la plateforme DIPA – FNDT (Dossiers acceptés jusqu’au 10 mai 2023 à 10 h).
www.fndt.fr
Team
Taxi mobilisée pour la sécurité
São Paulo : de fausses bonnes idées
« DIPA, notre victoire pour la profession »
Paris Team Taxi mobilisée pour la sécurité
Àmoins de 500 jours des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le racolage aux aéroports ne cesse d’alimenter la rubrique faits-divers. Clients agressés et volés, chauffeurs molestés en tentant de s’interposer, hausse du temps d’attente et perte de chiffre d’affaires : racoleurs et rabatteurs continuent de sévir et gangrènent l’accueil offert aux touristes comme aux voyageurs. Si le phénomène n’est pas nouveau, l’association de taxis parisiens Team Taxi a décidé de rompre le silence. Explication de Walid Hanida, président. Que proposez-vous pour lutter contre le racolage ?
Lors de la réunion du 14 avril dernier concernant l’aéroport Charles-de-Gaulle à laquelle étaient présents le sous-préfet, le commandant de la police aux frontières, le commandant de la police nationale, les responsables de la direction de l’ordre public et de la circulation ainsi que les Boers, nous avons présenté tous les aspects du racolage et les sérieux problèmes d'insécurité que subissent chauffeurs comme usagers de ce site. Les pouvoirs publics nous ont répondu par l’annonce d’un plan d’action offensif dans les terminaux et sur les parkings pros. La concertation entre les services de police, la sécurité de Roissy et le commissariat de Villepinte sera renforcée. Sur le volet justice, une coopération étroite avec le tribunal de Bobigny est engagée. Classé site olympique, l’aéroport de CDG bénéficiera d’une protection accrue. La mise en place du dispositif est en cours dans les prochaines semaines. Une première évaluation a été programmée pour juillet 2023. Le ministère des Transports et celui de l’Intérieur suivent de près le dossier. Quelles actions seront mises en œuvre ?
Paris Aéroport va mettre en place une signalétique dès la sortie des bagages à l’intention des voyageurs. Sur les portes sera affichée la mention taxi et un chemin balisé sera indiqué jusqu'à la station taxi. Des annonces sonores seront diffusées dans les halls. De plus, les services de police de l’aéroport bénéficieront d’une formation afin accentuer l’efficacité des contrôles et éviter d’éventuels vices de procédure.
L’organisation de « Gilets bleus » n’a pas été retenue car elle expose les taxis à l’agressivité des racoleurs. Une charte engageante va être signée avec Paris Aéroport pour accroître
la lutte contre le racolage et des agents seront dédiés à l’orientation des clients. Ces agents auront des missions et une formation spécifique à la situation. Enfin, un audit de toutes les caméras vidéo va être réalisé afin d’assurer une vidéosurveillance performante. Quelles sont vos revendications pour la sécurité des chauffeurs ?
Le phénomène reste tabou dans la profession alors qu’il a de tout temps existé. Néanmoins, face à la recrudescence d’agressions de collègues à Paris comme dans d’autres capitales régionales, nous demandons aux
autorités publiques de prendre la mesure du problème car souvent, nous sommes victimes de notre rôle social. Nous souhaiterions notamment être mieux protégés par la justice au même titre que les agents de service public. Il faudrait que les agresseurs de chauffeurs de taxi soient condamnés plus lourdement comme c’est le cas pour les chauffeurs de bus ou les acteurs qui exploitent les réseaux de transport public.
Propos recueillis par HM
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São Paulo : de fausses bonnes idées
Alors que la mégapole brésilienne de São Paulo compte au bas mot 45 000 taxis et entre 400 000 et 500 000 véhicules de transport privés pour près de 12 millions d’habitants, la ville a souhaité développer une interface dédiée. Dans le but de contrôler les multiples applications utilisées par les véhicules de transport public particulier de personnes à défaut de contrôler les applications numériques qu’ils utilisent, les services municipaux ont homologué des applications qui se révèlent être de nouveaux leviers de dérégulation du secteur.
Une surenchère au détriment des chauffeurs
S’implantant à São Paulo en 2014, Uber et consorts avaient comme partout ailleurs déstabilisé le transport public particulier de personnes. À grand renfort d’appels de fonds vertigineux, ces plateformes avaient engendré un tel chaos que, face à la multiplication des agressions de clients, la dégradation de la circulation et la révolte des taxis, les autorités fédérales brésiliennes avaient été obligées, en 2018, de légiférer pour réguler l’activité. Mais l’histoire ne finit pas là car les applications de mise en relation avec des véhicules privés ou des chauffeurs amateurs ont petit à petit intégré des taxis dans leurs flottes. Forts de leur mainmise sur le secteur, elles ont imposé des commissions exorbitantes – 40 % de la course pour Uber – et des conditions de service qui ont paupérisé les conducteurs de taxi. Face à cette situation, les autorités publiques avaient alors décidé d’investir et de promouvoir une application publique plus équitable.
Première tentative
En 2018, la ville de São Paulo lançait pour la première fois sa propre application de mise en relation avec un taxi, SP Taxi, afin de concurrencer directement les services de transport privés Uber, 99 et Cabify alors dominants sur le secteur. Ne facturant pas de frais aux conducteurs et promettant des réductions du prix compteur allant jusqu’à – 40 % pour le client, SP Taxi garantissait à ce dernier d’être mis en relation avec un chauffeur licencié et contrôlé par les autorités. Malheureusement, l’initiative a souffert d’une mise en œuvre chaotique. Après deux lancements avortés pour problèmes techniques, la version 2022 impose en outre que soit installé un « Desacoplador » dans toutes les voitures, équipement qui empêche notamment tout changement de données externes au taximètre.
Malgré sa gratuité, ce nouvel équipement obligatoire suscite la protestation et la méfiance des chauffeurs de taxi qui craignent d'être contrôlés par la Mairie. « Le desacoplador supprime notre autonomie, notre droit d’aller et venir. Je ne suis pas contre l’application mais je suis contre cette forme de surveillance », argumente un représentant de la profession.
Ne s’arrêtant pas à ces premiers échecs, la municipalité de São Paulo a renouvelé le défi en lançant, ce 9 mars, une nouvelle application municipale, MobizapSP. L'objectif est de proposer une application attractive pour les clients de
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São Paulo qui rompe avec les tarifs dynamiques augmentant en fonction de la demande. « Pour les chauffeurs, son principal avantage est une commission raisonnable sur le prix du trajet, un système d'alerte en cas d'agression, ainsi qu'un système de notation pour éloigner les mauvais chauffeurs et les mauvais clients. Mais l'application suscite la polémique en raison de plusieurs problèmes inhérents à l’appel d'offres », nous explique notre correspondant sur place. « En plus d’une qualité de service et d’une technologie insatisfaisantes, les chauffeurs de taxi qui se sont investis dans la mise en place de SP TAXI voient l’initiative mise de côté au profit de nouveaux investissements au bénéfice non pas du service public mais d’un service privé ! » En effet, MobizapSP copie-colle Uber... au point d’oublier d'effacer le nom de la multinationale dans ses conditions générales d'utilisation !
Propos recueillis par HM
Nos remerciements à notre correspondant à São Paulo, Alexandre Bürgel.