Paperjam Mars 2021

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2 Bilan

La Ville de Luxembourg est engagée depuis plus de 20 ans dans le processus de devenir une smart city. Où en est-elle aujourd’hui ? SERGE WILMES (S. W.)  Il faut faire une différence entre le processus et la stratégie. Avant le collège échevinal actuellement en place, plusieurs projets relevant du développement d’une smart city ont été réalisés. Mais jusqu’à ce jour, nous ne disposions pas encore de véritable stratégie. C’est pourquoi le conseil échevinal actuellement en place a pris la décision de doter la Ville de Luxembourg d’une stratégie relative à la smart city. Pouvez-vous nous citer quelques exemples de projets réalisés jusqu’à présent et qui répondent au concept de smart city ? S. W.  Il y a, par exemple, la transmission des données en temps réel pour le Service des bus ou la nouvelle Cityapp, qui donne accès à un vaste ensemble d’informations et permet une interaction avec les citoyens grâce à la rubrique Report. CORINNE POMMERELL (C. P.)   Au niveau infra­ structure, qui est la base de toute smart city, nous disposons d’un réseau wifi gratuit depuis 2007. La Ville possède par ailleurs son propre 70

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réseau de fibre optique depuis 2010, ce qui permet à tous les services de la Ville de concevoir des applications avec beaucoup de données en s’appuyant sur cette infrastructure. S. W.  On peut encore citer, dans les anciens projets, l’offre de téléalarme pour les seniors qui est opérationnelle depuis la fin des années 1980, ou encore le park light system, un système de guidage des parkings qui décompte et affiche en temps réel le nombre de places disponibles.

CORINNE POMMERELL Chef de service TIC de la Ville de Luxembourg

« Les points forts sont l’infrastructure, la mobilité, l’énergie et l’environnement. »

Comment cette stratégie est-elle élaborée ? S. W.  Depuis septembre 2020, nous avons dressé un état des lieux des projets qui existent ou qui sont en cours de conception. Ce travail interne est maintenant sur le point de s’achever, et nous pouvons élaborer une feuille de route qui réponde aux besoins actuels et futurs de nos concitoyens, mais aussi de ceux qui travaillent ou visitent Luxembourg, tout ceci dans l’objectif de maintenir et améliorer la qualité de vie à Luxembourg. C’est donc une stratégie qui a un objectif centré sur l’humain. Pour nous aider dans ce travail, nous avons fait appel à un consultant externe, Pierre Mangers, de la société ­Manghini. Avec l’aide du service TIC de la Ville, il a mené une série d’interviews au sein de tous nos services afin d’identifier et de classer les projets réalisés et en cours pouvant relever d’une démarche smart. À ce jour, 70 projets ont été identifiés. C. P.  Ces projets ont également été analysés selon leur rapport coût / efficience. À partir de ces analyses, un diagramme peut être élaboré et permet de voir quels sont les projets qui apportent le plus aux usagers. Il est ainsi plus aisé de déterminer les projets qui doivent devenir prioritaires. S. W. Actuellement, nous sommes au stade de la finalisation de ce rapport. Il sera par la suite présenté au collège échevinal, qui pourra alors décider de la stratégie à mettre en œuvre. Est-ce que cette approche s’inscrit dans une méthodologie existante ? S. W.  La méthodologie choisie par M. ­Mangers est celle du cabinet de consultance international Roland Berger, qui a mis en place le classement Smart City Index. Luxembourg n’est pas encore présente dans cet index car, pour y figurer, il faut disposer d’une stratégie. Actuellement, Vienne, Londres et Saint-Albert, au Canada, dominent le classement établi en 2019 avec respectivement un score de 74, 73 et 72 points sur 100. À titre de comparaison et d’indication, Pierre M ­ angers a appliqué cette méthodologie de classement à la situation actuelle à Luxembourg, et nous obtenons un score de 31/100. Nous avons donc une belle marge de progression devant nous. En effet, si

Andreas Schindler pour la Ville de Luxembourg

La Ville de Luxembourg s’est donné comme ambition, il y a déjà plusieurs années, d’être une smart city. Où en est-elle dans son projet ? Quelles sont les étapes accomplies et celles à franchir ? Serge Wilmes, premier échevin et en charge de la smart city, et Corinne Pommerell, chef de service TIC, répondent à nos questions.

En quoi consiste alors cette stratégie que la Ville de Luxembourg a choisi de mettre en place ? S. W.  Nous devons effectivement définir un fil rouge et des objectifs clairement définis, tout comme une méthodologie et des procédures à mettre en place, sans oublier les investissements nécessaires pour atteindre ces objectifs, que ce soit en matière d’infrastructure ou de formation, par exemple. C’est pourquoi nous avons décidé de nous doter d’une stratégie propre à Luxembourg, en prenant en considération les besoins spécifiques liés à son histoire, son territoire, sa situation politique, économique…

Photo

Ville de Luxembourg : smart city ?


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