Drive FÉVRIER 2022
AUTOFESTIVAL 2022
Guide d’achat : quel modèle choisir ? – E-CONVERSATION GERRY WAGNER
Les grands défis de l’électromobilité au Grand-Duché – SONDAGE EXCLUSIF
Vos attentes en matière d’automobile ! – INTERVIEW FRANÇOIS BAUSCH
La place de la voiture dans la chaîne de mobilité de demain – INTERVIEW CLAUDE TURMES
Déploiement massif de bornes SuperChargy – CONSEILS
Thermique, électrique, hybride : pour quelle motorisation opter ? – TENDANCE
Le marché de l’occasion en hausse
Roulez zen !
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Édito #Virage
www.maisonmoderne.com Téléphone : 20 70 70 E-mail : publishing@maisonmoderne.com Courrier : BP 728, L-2017 Luxembourg Bureaux : 10, rue des Gaulois Luxembourg-Bonnevoie 10, avenue de la Liberté Luxembourg-Gare FONDATEUR ET CEO
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Stéphane Cognioul (coordination)
Au-delà des défis d’avenir, la passion La pandémie a accéléré les changements et les transitions. Que ce soit dans la façon de travailler, au niveau écologique ou dans les habitudes du quotidien. Dans le secteur automobile, qui a énormément souffert depuis deux ans, le regard est fixé sur l’horizon pour anticiper le prochain virage et éviter la sortie de route. Les changements arrivent à une telle vitesse que les pouvoirs publics et les entreprises vont devoir accélérer en matière d’infrastructures électriques ou d’incitations visant à aider les automobilistes à entrer pleinement dans cette transition vers la voiture de demain, qui, vraisemblablement, sera électrique ou ne sera pas. Le leasing automobile jouera également un rôle important dans cette transition, tant pour les entreprises et les salariés que pour les particuliers. Les défis sont nombreux, mais le secteur automobile luxembourgeois a toujours réussi à s’adapter, et même à se réinventer. Jamais la voiture n’a été aussi clivante, innovante et technologiquement surprenante. La 58e édition de l’Autofestival est sans aucun doute le meilleur moment pour mettre certains sujets sur la table et donner la parole aux professionnels du secteur et aux personnalités politiques du pays. C’est aussi le meilleur moment pour aller à la rencontre des concessionnaires et des nouveaux modèles mis en avant par les constructeurs. L’occasion de toucher, et même d’essayer, des exclusivités. Car, au-delà des dossiers et des grands thèmes d’avenir, il faut se rappeler que la voiture est également une affaire de passion et un symbole de liberté. Deux notions qui ont été mises à mal depuis deux ans, mais que l’on aura à cœur de retrouver, pied au plancher, dès les premières secondes de la fin de cette crise sanitaire.
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Auteur JEREMY ZABATTA
FÉVRIER 2022 DRIVE
3
Drive Février 2022
08 SUR LE RADAR
50 INTERVIEW DE CLAUDE TURMES
Une crise qui se ressent toujours
« 2022 et 2023, les années du déploiement massif de bornes SuperChargy »
10 LE JOUR OÙ…
... J’ai sauvé une vieille américaine
12 E-CONVERSATION
AVEC GERRY WAGNER
« 49 % de voitures électriques ou plug-in hybrides en 2030, c’est plutôt irréaliste ! » 18 #L’AUTOMOBILISTE DU FUTUR
La voiture électrique « passera par des interdits »
24 INTERVIEW DE FRANÇOIS BAUSCH
Photos
Romain Gamba
« Promouvoir une utilisation plus rationnelle de la voiture »
30 PARTICIPATION DE L’ÉTAT
Quelles aides pour électriser votre mobilité ?
54 ALTERNATIVE VERTE
p. 2 4 Selon François Bausch, il faut redéfinir l’espace public, y compris celui occupé aujourd’hui par la voiture.
32 Dossier
Fiches auto : quel modèle choisir ? –
34 COMPACTES
–
36 CITADINES
–
38 SUV URBAINS
–
40 SUV XXL ET CROSSOVERS
–
42 FAMILIALES
–
Thermique, électrique, hybride : quelle motorisation choisir ? 56 SOLUTIONS À DOMICILE
Recharger sa voiture à la maison 58 LEASING
Le défi de la mobilité électrique en entreprise 60 CONNECTIVITÉ
–
Les 5 applis incontournables en voiture
–
62 SECONDE MAIN
43 BERLINES ET COUPÉS
–
44 SPORTIVES 46 PREMIUMS 48 VÉHICULES SPÉCIAUX
p. 32 Tour d’horizon du marché automobile avec une sélection de nouveautés, mais aussi de quelques bons classiques pour vous aider à choisir votre prochaine voiture.
Le marché de l’occasion sous tension 64 PICK’N’MIX
2022, le plaisir de conduire 66 FORECAST
Les grands challenges du leasing pour les années à venir FÉVRIER 2022 DRIVE
5
0 L/100KM I CO2 : 0 G/KM Information environnementale (A.R. 19/3/2004) : polestar.com
Polestar 2 — 100% électrique
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Sur le radar
Une crise qui se ressent toujours 25,2 % TOP 10
TYPE
Les modèles les plus vendus en 2021
Les motorisations les plus vendues en 2021
Cette année encore, c’est la Volkswagen Golf qui a été le modèle neuf le plus immatriculé au Grand-Duché. La marque allemande place d’ailleurs pas moins de cinq véhicules dans ce classement. La plus belle progression est à mettre à l’actif de la petite Fiat 500, qui passe de la 28e à la 3e place, avec une augmentation des immatriculations de 157 % ! À noter que Tesla, avec sa Model 3, fait sa première apparition dans le top 10.
Si la vente de véhicules neufs a diminué de 1,8 % par rapport à 2020 et de 19,3 % par rapport à 2019, l’électrification a fait une belle percée au Luxembourg au cours de l’année 2021. Par rapport à 2020, la part de marché des véhicules 100 % électriques (BEV) a progressé de 40 %, celle des plug-in hybrides (PHEV) de 43 %, et celle des full hybrides (HEV) de 65 %.
1
Volkswagen Golf 986
2
Peugeot 208 922
3
Fiat 500 891
4
Volkswagen T-Roc 700
5
Volkswagen Tiguan 668
6
Volkswagen Polo 618
7
Volvo XC40 563
8
Peugeot 2008 558
9
Renault Clio 535
10
37,9 %
Tesla Model 3 500
Source
8
ESSENCE : 16.839
Febiac Luxembourg
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Source
Febiac Luxembourg
DIESEL : 11.194
Après une année record en 2019, le marché des véhicules neufs a reculé pour la deuxième année consécutive. Une baisse à mettre sur le compte de la crise sanitaire et de la pénurie de microprocesseurs, qui a considérablement rallongé les délais de livraison. 16,3 %
3 QUESTIONS À
FULL HYBRIDE (HEV) : 7.224
GUIDO SAVI
Responsable Febiac Luxembourg
10,5 %
FULL ÉLECTRIQUE (BEV) : 4.689
Comment s’est porté le marché de l’automobile au Luxembourg en 2021 ? En raison de la crise du Covid-19 et du lockdown qui l’a accompagnée, le marché 2020 avait reculé de 18 % par rapport à 2019, qui constituait une année record, avec plus de 55.000 nouveaux véhicules enregistrés. En 2021, le marché a encore reculé de 1,8 % par rapport à l’année précédente. Par contre, l’électrification du parc automobile se porte bien sous l’effet de différents facteurs, tels que l’extension de l’offre de modèles, la mise en place d’incitants à l’achat et le développement de l’infrastructure de charge publique. Par rapport à l’année passée, la part de marché des véhicules 100 % électriques (BEV) a progressé de 40 %, celle des plug-in hybrides (PHEV) de 43 %, et celle des full hybrides (HEV) de 65 %. Au total, les véhicules électrifiés représentent 36 % du marché luxembourgeois. Comment expliquer cette nouvelle baisse en 2021 ? La pénurie de microprocesseurs est le principal facteur de ce recul du marché, et elle a entraîné une progression du marché des véhicules d’occasion. Il n’y a en réalité pas une baisse de la demande de la part du consommateur, mais les longs délais de livraison limitent les immatriculations et peuvent entraîner des annulations de commandes.
PLUG-IN HYBRIDE (PHEV) : 4.443 10 %
AUTRES : 23 0,05 %
Quand peut-on espérer la fin de cette crise des microprocesseurs, et donc retrouver des délais de livraison normaux ? Cette pénurie de microprocesseurs touche une multitude de microprocesseurs différents (gestion du moteur, e-call, sièges chauffants, etc.). La situation peut varier d’un modèle à l’autre au sein d’une même marque. En général, les véhicules électrifiés, et en particulier les plug-in hybrides, sont les plus touchés, car ils utilisent un plus grand nombre de microprocesseurs. Cette pénurie ne produira pas seulement ses effets en 2021. Les constructeurs estiment qu’elle impactera également l’année 2022. Auteur A. B.
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Le jour où…
... J’ai sauvé une vieille américaine Cédric Delahaye est un spécialiste du marketing en milieu juridique. Mais sa véritable passion, c’est la mécanique, apprise avec son oncle garagiste. En 2014, il a ainsi rénové une Ford Mustang de 1972, qui dormait dans le garage de sa grand-mère depuis 40 ans…
10
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Une voiture difficile à faire rouler C’est notamment en raison de cette consommation élevée que cette Ford Mustang Coupe Grande est aujourd’hui plus souvent au garage que sur la route. Mais il faut aussi rappeler que c’est un engin qui a 50 ans, et sa conduite, sa tenue de route et son freinage n’ont rien à voir avec ce à quoi on est habitué aujourd’hui, même si la réglementation sur les anciennes voitures a beaucoup évolué et que les normes en vigueur assurent une plus grande sécurité. Je la sors donc pour des rassemblements de véhicules anciens, pour en faire profiter d’autres passionnés, mais cela se limite à ça. Évidemment, ma passion pour l’automobile et la mécanique n’est pas près de s’éteindre et – qui sait ? – d’autres projets d’envergure pourraient encore voir le jour avec la génération suivante. Je souhaite en tout cas continuer à la partager avec d’autres amateurs de la région ! Propos recueillis par Q. D.
Rongée par la rouille, la Ford Mustang Coupe Grande de Cédric Delahaye a retrouvé une seconde jeunesse après 800 heures de travail.
Romain Gamba
Une Mustang rouillée en cadeau À mes 18 ans, mon oncle m’a cédé une Ford Mustang Coupe Grande 302ci V8 – un semblant de Mach 1 – datant de 1972. Ce n’était toutefois pas un cadeau : elle était à l’arrêt depuis le début des années 80 et était stockée dans des conditions loin d’être idéales, dans le garage de ma grand-mère. Au moment de son décès, la famille a décidé de revendre la maison. Il fallait donc faire quelque chose avec ce véhicule. Après avoir déjà travaillé sur d’anciennes voitures allemandes et anglaises, je me suis lancé dans la restauration – voire la reconstruction – de cette américaine d’une conception très simple, mais d’une robustesse mécanique exceptionnelle. Heureusement, j’ai pu compter sur l’expertise, l’espace et l’outillage de mon oncle, sans qui il aurait été impossible d’entreprendre ce genre de projet. Stockée fenêtres ouvertes, la voiture avait été envahie par l’humidité et les animaux. Elle était donc rongée par la rouille et la moisissure, et le travail à mettre en œuvre était considérable : de la tôlerie sur mesure, un moteur à remettre en état, un habillage intérieur à refaire entièrement, le traitement de toutes les surfaces métalliques, l’électricité, la peinture…
800 heures de travail Au-delà des éléments que nous avons reconstruits, nous avons également dû retrouver certaines pièces. Par chance, le moteur 5 litres V8 (302ci 4V) est bien connu, et ses pièces se trouvent encore assez facilement. Par contre, pour d’autres éléments, ce n’est pas la même histoire, et cela peut vite s’avérer très coûteux. J’ai heureusement trouvé un spécialiste, à Heusden-Zolder, qui dispose de 1.200 références en stock pour ce genre de véhicules, et nous avons pu nous en sortir pour un coût total d’environ 12.000 euros, sans compter les 800 heures de travail, réparties sur deux ans. Ce modèle de Mustang, en soi, n’est pas une voiture rare, et son coût – même en parfait état de rénovation – n’est pas exorbitant. Mais c’est une réelle aventure humaine, partagée avec mon oncle et des amis, et une sorte de clin d’œil à tous les passionnés de vieille mécanique. Cette première « phase » de la Pony Car est en effet un héritage d’un temps bien révolu, avant la crise pétrolière de 1973, lorsqu’on pouvait encore produire des moteurs surdimensionnés, dont la consommation, en conduite raisonnable, s’élève à 18 / 100 km… L’une des dernières véritables muscle cars américaines, en somme.
Photo
J’ai toujours baigné dans le milieu de l’automobile. Ma mère a été championne de rallye, et mon oncle, Alain Bleret, a toujours un garage bien connu des passionnés d’anciennes voitures dans la région d’Arlon. C’est là que je me suis familiarisé avec la mécanique, dès l’âge de 14 ans. J’ai commencé par balayer le garage, avant de monter des plaquettes de frein, de remplacer des pneus ou des joints de culasse. Ce qui me fascine, en réalité, c’est le moteur à combustion interne, cette capacité qu’il a de transformer un carburant en énergie motrice.
E-conversation Gerry Wagner
« 49 % de voitures électriques ou plug-in hybrides en 2030, c’est plutôt irréaliste ! » Dans le contexte de l’Autofestival, Gerry Wagner, le porte-parole de la House of Automobile, revient, dans une e-conversation, sur les grands défis de l’électromobilité au Grand-Duché. Si peu de doutes pèsent sur la poursuite du succès des voitures électriques, le vrai challenge réside dans l’alimentation des bornes de recharge. 12
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Guy Wolff Photo
La HOA espère fortement que le gouvernement va renouveler les primes sur les voitures électriques.
E-conversation Gerry Wagner
De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (11.01, 10 h 38) Quelles sont vos attentes par rapport à l’édition de l’Autofestival 2022 ? Le bilan de l’année dernière était plutôt mitigé.
Premièrement et mathématiquement, ce n’est quasiment plus possible considérant le taux de remplacement des voitures au Luxembourg. Même si, dès demain, chaque nouvelle voiture était une voiture électrique ou plug-in hybride, cet objectif ne serait probablement pas atteint. Deuxièmement, il y a pas mal de problèmes de capacité de charge des voitures (charges privées, au bureau et publiques) qui vont surgir de façon bien plus prononcée dans les prochaines années, quand le nombre de voitures électriques en parc sera plus significatif. Il faut savoir que les 49 % correspondent à quelque 220.000 voitures sur route.
De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (11.01, 14 h 02) Les ventes de l’année 2020 étaient même encore légèrement en dessous de celles de l’année 2019. On peut cependant affirmer qu’une grande partie du retard des immatriculations est à imputer aux problèmes d’approvisionnement. En effet, la pénurie des microprocesseurs, liée aux problèmes logistiques généralisés, fait que les délais de livraison ont été partiellement doublés. Ceci fait qu’un grand nombre de véhicules commandés n’ont De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (13.01, 10 h 45) pas encore été livrés. On constate cependant que la Actuellement, l’infrastructure de recharge publique demande du consommateur est toujours existante et Chargy compte 700 bornes sur l’ensemble du terrimême de nouveau en croissance. Les concessions ont toire. Qu’est-ce qui vous pose le plus de soucis : pris les devants afin de raccourcir les délais de commande le manque de bornes de charge dans l’espace public, lors du festival. On peut ainsi s’attendre à ce que celui-ci dans le privé ou dans les entreprises ? se déroule dans un élan positif et qu’il dépasse les résultats de l’année passée. Nous avons aussi constaté un De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (13.01, 14 h 57) grand intérêt pour les voitures électriques, qui ont atteint Toutes les études montrent que seulement +/- 15 % des 10 % des immatriculations de l’année 2020. Les plug-in charges de voitures électriques (ou plug-in hybrides) sont hybrides ont elles aussi presque atteint le seuil des 10 % effectués sur un réseau public. Les 85 % restants se font des immatriculations pour propulser la part des voitures soit au domicile, soit sur le lieu de travail. Sous cet angle, chargeables à 20 %. Ce succès est en très grande partie les presque 800 doubles bornes sont suffisantes pour le dû aux primes à l’achat qui sont encore en vigueur jusqu’au parc actuel de quelque 8.600 voitures chargeables (élec31 mars de cette année (date de commande). Nous nous triques et plug-in hybrides). La Commission européenne attendons à une continuation du succès des électriques préconise un réseau public calculé sur base de 1 kW par pendant le festival. voiture électrique. Sachant qu’un point de charge dispose de 11 kW en moyenne, les 1.600 points de charge De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (12.01, 14 h 14) bientôt en place seront suffisants pour quelque 17.600 voiLe régime d’aides Clever Fueren pour la promotion tures chargeables. Ce seuil sera certainement atteint de l’électromobilité a été prolongé jusqu’au 31 mars 2022. dans 1 à 2 ans et il faudrait déjà commencer à étendre le Est-ce que cela suffit pour encourager les gens réseau public. Par contre, le plus grand problème est le à investir dans l’électromobilité ? Comptez-vous manque de puissance pour alimenter des bornes sur les sur une nouvelle prolongation ? sites professionnels et privés. Une mise à jour de l’infrastructure électrique, absolument nécessaire avant de De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (12.01, 16 h 34) pouvoir installer des bornes de charge, est extrêmement Les immatriculations de véhicules électriques ont atteint complexe et onéreuse. Dans beaucoup de cas, notamles 10 % du total et les plug-in hybrides sont presque au ment pour les résidences, cette transformation peut même niveau. La part de marché des deux types de moto- même s’avérer impossible. risation est montée à 4 % fin décembre. Cette évolution est encourageante, mais malheureusement pas encore De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (14.01, 10 h 43) suffisante pour atteindre les objectifs très ambitieux du Concernant toujours les points de charge dans gouvernement, ciblant 49 % du parc en 2030. le privé et en entreprise, qu’est-ce qui est le plus Cette croissance a été uniquement possible grâce aux préoccupant selon vous, le fait de ne pas pouvoir primes à l’achat. Nous espérons fortement que notre gou- en installer assez ou la capacité du réseau ? vernement va renouveler les primes sur les voitures électriques au 1er avril prochain. Afin d’avancer plus rapidement, De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (14.01, 14 h 16) il devra aussi revoir à la hausse les primes pour les élec- Le problème principal est la capacité du réseau. Sur la triques ayant une consommation supérieure à 18 kW / 100 km. plupart des sites professionnels, la capacité disponible Nous soutenons aussi très activement le renouvellement est largement insuffisante. Certaines entreprises qui des primes pour les plug-in hybrides, même si nos res- poussaient leurs employés à prendre des voitures élecponsables politiques sont très réticents sur ce sujet. triques deviennent déjà plus prudentes sachant qu’elles ne peuvent pas installer un minimum de bornes par De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (12.01, 17 h 19) manque de capacité électrique disponible. Pour les privés, le même problème se pose dans les résidences. L’objectif du gouvernement d’arriver, d’ici 2030, à Hormis les barrières à l’installation de bornes (autoriun parc automobile avec une part de 49 % de voitures sations de la copropriété, coûts d’installation de sysélectriques ou de véhicules de type plug-in hybride vous paraît-il juste ambitieux ou quasiment irréaliste ? tèmes partagés…), c’est de nouveau le manque de capacité électrique dans les résidences qui est un souci. Ce proDe : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (12.01, 17 h 59) blème est, pour l’instant encore, moindre pour les maiCette ambition est plutôt irréaliste pour plusieurs raisons. sons privées. 14
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HOA & MORE Gerry Wagner est membre fondateur et administrateur de la House of Automobile (HOA), qui regroupe depuis 2016 les distributeurs (Fedamo), les professionnels du leasing (Mobiz) et les constructeurs et importateurs (Febiac). Porte-parole de la HOA depuis 2020, il est également vice-président de la Mobiz (Rental and Mobility Business Association) et administrateur de la CLC (Confédération luxembourgeoise du commerce).
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E-conversation Gerry Wagner
De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (14.01, 16 h 28) Actuellement, c’est nettement moins cher de rouler en électrique. Sur le long terme, pensez-vous que cela restera ainsi ? De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (14.01, 16 h 59) En règle générale, le prix de l’électricité est inférieur au prix du carburant pour une voiture équivalente en termes de taille, de puissance et de gabarit. Ceci compte surtout si l’on charge la voiture électrique à la maison ou au bureau. Il faut cependant noter que le coût d’une charge sur une borne publique est 66 % plus cher que celui d’une charge privée, si l’on se base sur le réseau Chargy. Cependant, le coût pour parcourir 100 km en voiture diesel est 20 % plus cher qu’en voiture électrique chargée sur le réseau public et correspond presque au double comparé à une voiture chargée en privé. L’avantage pour l’électrique est aussi à imputer à la flambée des prix des carburants fossiles (+ 50 % pour l’essence et + 54 % en ce qui concerne le diesel depuis le début de l’année). Nous espérons que le prix de l’électricité pour les voitures ne suive pas cette tendance. De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (14.01, 17 h 30) Dans le cadre de son projet Fit for 55, la Commission européenne propose qu’à partir de 2035, toutes les voitures neuves immatriculées soient des véhicules à émissions nulles et que la vente de véhicules thermiques (essence, diesel ou gaz) ne soit plus possible. Actuellement, les moteurs thermiques représentent encore la majorité des ventes. À partir de quand verrons-nous les effets significatifs de cette décision ?
De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (17.01, 12 h 06) Les constructeurs ont subi une énorme pression suite aux sanctions imposées. Pour certains, l’atteinte de la moyenne de 95 g/km de CO2 sur l’ensemble des ventes est moins difficile que pour d’autres. Certains constructeurs ont ainsi revu leur gamme de motorisation en enlevant les moteurs les plus polluants, ou même sorti les voitures automatiques de certaines gammes. L’un des moyens de s’approcher le plus de cette moyenne est la vente de véhicules électriques. Ainsi, on a vu une multiplication de l’offre de ces modèles, qui ont été développés très rapidement. Toute l’énergie des constructeurs s’est concentrée sur les véhicules électriques, ce qui a comme point négatif que les développements pour réduire encore plus les émissions des véhicules thermiques ont été délaissés. Ce qui est dommage, puisque les véhicules thermiques vont encore exister pendant de nombreuses années. Tous les pays ne disposent pas de l’infrastructure et des moyens financiers nécessaires pour passer à l’électrique. De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (17.01, 14 h 08) Après tout le diesel bashing de ces dernières années, quel est le retour des concessionnaires quant aux demandes de ce type de motorisation ?
De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (17.01, 15 h 10) On a constaté une forte baisse des demandes de voitures diesel suite à l’épisode du Dieselgate et tous les messages négatifs concernant l’environnement. D’un point de vue objectif, il faut cependant nuancer ces impressions sur le diesel. Il est vrai que les émissions de particules fines sont plus élevées que pour l’essence, mais la différence De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (14.01, 19 h 06) est assez réduite depuis l’Euronorme 6 et sera au même Il s’agit actuellement uniquement d’une proposition de niveau avec la nouvelle version de l’Euronorme, la 7. D’un la Commission qui doit encore être ratifiée par les diffé- autre côté, les émissions de CO2 sont bien inférieures rents pays. J’ai quelques doutes quant à la réalisation pra- avec un moteur diesel qu’avec un véhicule essence. C’est tique de cette initiative. On pourrait s’imaginer que pour la raison pour laquelle les voix des politiciens contre le certains pays d’Europe de l’Ouest, on puisse y arriver, mais diesel se sont maintenant transformées en voix contre la situation est totalement différente dans les pays de l’Est. toute motorisation thermique. Le grand problème est de nouveau le manque d’infrastructures de charge. Il faut une certaine densité qu’il De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (17.01, 18 h 15) ne sera pas possible d’atteindre dans beaucoup de pays, Vu la situation actuelle des problèmes de délais sans parler de l’énergie nécessaire. Lors de la dernière de livraison, dont vous avez parlé au début de notre COP26, l’engagement de sortir des véhicules thermiques e-conversation, quand pensez-vous que la situation (neufs) à partir de 2040 n’a pas été signé, la faute à cer- s’améliorera ? Si quelqu’un achète une voiture tains pays dont, entre autres, l’Allemagne et la France. à l’Autofestival 2022, quand la recevra-t-il ? L’une des raisons était justement le manque d’infrastructures pour alimenter ce nombre gigantesque de voitures De : <GERRY WAGNER> à : <NATHALIE REUTER> (17.01, 18 h 38) électriques, 240 millions au total. Les problèmes de livraison vont nous accompagner encore Le choix de miser sur les véhicules électriques est cer- toute l’année 2022, et ceci pas seulement pour le secteur tainement le bon, mais il est utopique de vouloir conver- automobile, mais pour tous les secteurs. Nous espérons tir la totalité des véhicules en 100 % électrique. Il y aura une normalisation dans le courant de l’année prochaine, toujours une partie des véhicules thermiques qui ne pourra pour autant que la pandémie ne nous réserve pas une noupas être remplacée par des modèles électriques. Ainsi, il velle surprise. On ne peut pas donner une réponse généfaudrait soutenir aussi le développement d’autres tech- rale sur les délais des voitures, cela dépend non seulement nologies, comme les fuels synthétiques et l’hydrogène. des constructeurs, mais aussi des modèles. L’expérience des derniers mois montre que les véhicules électriques De : <NATHALIE REUTER> à : <GERRY WAGNER> (17.01, 8 h 50) sont, de façon générale, un peu moins impactés. En prévision de l’Autofestival, les concessionnaires ont pris les Depuis janvier 2020, les constructeurs doivent devants et ont déjà précommandé un grand nombre de respecter une moyenne de rejets de CO2 stricte voitures afin de pouvoir servir les clients le plus rapidesous peine de lourdes sanctions financières. ment possible. Il vaut la peine de se renseigner. En conséquence, beaucoup de constructeurs ont adapté leurs modèles. Quel a été l’impact Interview NATHALIE REUTER de cette décision sur le marché ?
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BIO EXPRESS Diplômé en informatique et détenteur d’un MBA, Gerry Wagner a débuté sa carrière dans le monde des services financiers. Il a été directeur marketing et communication de Foyer Assurances, directeur commercial de Bâloise Assurances Luxembourg et directeur d’Atelia. De 2005 à 2021, il a été en charge de la direction générale d’Arval Luxembourg. En 2021, il devient directeur des relations institutionnelles d’Arval BNP Paribas Group.
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Enquête
La voiture électrique « passera par des interdits » Quest Market Intelligence, Paperjam et Delano ont réalisé un grand sondage pour comprendre et connaître les attentes des résidents en matière d’automobile. Une prise de pouls dans un marché changeant où les nouvelles motorisations gagnent du terrain, hybride en tête.
50 %
48 %
Sans la quote-part hésitante du marché, les voitures diesel et essence sont sous une pression énorme.
45 %
40%
35 %
QUELLE VOITURE AUJOURD’HUI ? QUELLE VOITURE DEMAIN ? Situation actuelle épurée des participants sans voiture Situation projetée du marché sans les participants sans intention et sans les hésitants
38 %
-22 %
-22 %
Source
Quest Market Intelligence
31 % 30 %
25 %
25 %
24 %
20 %
16 % 15 %
4 % 1 %
0 %
Essence 18
DRIVE FÉVRIER 2022
Diesel
Hybride
Électrique
Autres
Photos
4 %
5 %
09_credit
9 %
10 %
#L’automobiliste du futur
Comme chaque année au moment de l’Autofestival, Paperjam publie son supplément Drive, consacré au marché de l’automobile. Un marché que Paperjam et Delano ont cette fois voulu sonder de près, en collaboration avec la société Quest Market Intelligence, un institut spécialisé dans les sondages. La collecte des données a eu lieu du 13 au 29 octobre 2021 sur un échantillon représentatif en fonction de quotas relatifs au genre, à l’âge et à la nationalité de plus de 600 consommateurs, qui se sont prononcés sur questions.lu. « S’il y a une conclusion à tirer de l’enquête faite sur le marché automobile au Luxembourg, c’est bien celle-ci: les voitures essence ou diesel sont sous une énorme pression… mais la migration vers la voiture électrique va prendre plus de temps que prévu », affirme Carlo Kissen, le responsable de Quest Market Intelligence. Et pour cause, en mars 2021, le régime d’aides financières Clever fueren a été prolongé pour favoriser l’électromobilité, et donc contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % jusqu’en 2030, dans l’optique d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 au plus tard. Pour y parvenir, le gouvernement table sur au moins 49 % de voitures électriques ou de véhicules de type plug-in hybride dans le parc automobile d’ici 2030. Les consommateurs en sont conscients. À la question visant à savoir quel(s) moteur(s) ils souhaitent choisir dans le futur, les consommateurs qui sont déjà décidés indiquent à chaque fois, dans leur avis, une érosion de 22 % des parts de marché des purs diesel ou essence.
« Finalement, qui profite vraiment de cette discussion sur l’électromobilité ? C’est l’hybride ! […] C’est peut-être le passage obligé pour arriver à l’électromobilité. » CARLO KISSEN Responsable Quest Market Intelligence
(56 %), la voiture est avant tout utile ; ils la considèrent sous un angle pratique. « On voit une grande polarisation de la société. Grosso modo, pour un quart des personnes, la voiture est un mal nécessaire qui pollue, et à l’autre bout du spectre, on a ceux qui considèrent leur automobile comme un bras prolongé de leur personnalité et une source de plaisir », explique Carlo Kissen. Les femmes (26 %) sont légèrement plus défavorables à la voiture que les hommes (18 %). « Ce n’est pas étonnant de remarquer que les femmes sont critiques par rapport aux voitures. Elles sont plus responsables… C’est quelque chose que l’on constate dans de nombreux sondages. Pas d’unanimité… Elles boivent plus d’eau, elles fument moins… Quant L’image de pollueur de première classe leur à la génération de demain, les jeunes sont encore colle au pare-chocs. Les voitures auraient-elles plus polarisés », explique Carlo Kissen. L’hybride, ce vainqueur caché On trouve le plus de détracteurs parmi perdu tout sex-appeal ? Quel rapport les auto« Beaucoup de personnes ne savaient pas (18%), mobilistes entretiennent-ils avec leur véhicule ? les jeunes de moins de 34 ans, dont 27 % consiou répondaient qu’elles n’avaient pas l’intention Pour la majeure partie des consommateurs dèrent la voiture comme un mal nécessaire.
QUEL GENRE DE CONSOMMATEUR ÊTES-VOUS ?
UNE SOCIÉTÉ POLARISÉE FACE À LA QUESTION DE LA VOITURE Total de l’échantillon représentatif (= 597)
La voiture est un mal nécessaire, qui coûte et qui pollue.
22 %
22 %
18 % 56 %
15 % Une voiture est aussi l’expression de soi, une question de style de vie.
7 %
56 %
15 %
7 %
Hommes (n = 297)
La voiture est avant tout utile, vous la considérez sous un angle pragmatique.
Une voiture peut être une source de plaisir.
d’acheter une nouvelle voiture. Mais parmi celles et ceux qui ont l’intention de se procurer un nouveau véhicule, qui sont repris dans cette comparaison simplifiée (graphique p. 18, avec une situation projetée du marché ne prenant pas en compte les répondants sans intention ni les hésitants, ndlr), on voit que l’essence et le diesel perdent de façon dramatique. Et qui gagne ? L’hybride ! C’est le vainqueur caché de tout le débat. Il passe de 9 à 31%. La voiture électrique, elle, passerait de 4 à 24%. Sans l’intervention de l’État, on est très loin de la dominance de la voiture électrique. »
56 %
18 %
8 %
Femmes (n = 300)
26 %
56 %
13 %
6 %
18-34 ans (n = 177)
27 %
49 %
15 %
9 %
35-54 ans (n = 223)
22 %
54 %
17 %
Guy Wolff
Les attitudes des jeunes sont plus polarisées.
7 %
55 ans et plus (n = 197)
16 %
65 %
14 %
6 %
Vous ne savez pas.
Photo
Les femmes ont une attitude légèrement plus dévaforable par rapport à la voiture.
0,5 %
Nationalité luxembourgeoise (n = 314)
Plus de 1 consommateur sur 5 a adopté une attitude critique par rapport à la voiture.
Nationalité étrangère (n = 283)
18 % 25 %
56 %
19 % 56 %
11 %
7 % 7 %
Les résidents de nationalité étrangère ont une attitude légèrement plus défavorable par rapport à la voiture.
FÉVRIER 2022 DRIVE
19
Enquête #L’automobiliste du futur
Si on ajoute aux 15 % pour qui la voiture est une source de plaisir les 9 % qui la considèrent comme une expression de soi, 24 % des jeunes sont pro-voiture. « Une enquête réalisée en 2019 auprès des jeunes démontrait que, contrairement aux énoncés des politiciens et des sociologues, un changement de paradigme chez les moins de 30 ans à l’égard de la voiture ne s’est pas réalisé. Les avantages liés à la voiture, tels que la flexibilité, la praticité et le sentiment de liberté, prévalent chez les jeunes. Seuls 49% confirment que l’impact environnemental et climatique serait une barrière à l’utilisation de celle-ci. » Les différences de vue s’affirment également selon les nationalités. Les Luxembourgeois sont plus favorables à la voiture (26 %) que les résidents de nationalité étrangère (18 %). Intervenez, s’il vous plaît ! En réponse à l’énoncé « L’écologie étant présente dans tous les discours, y compris ceux qui évoquent le marché automobile, vous considérez que… », 31 % affirment que le gouvernement doit guider le marché moyennant des avantages, aides, etc., et 19 % estiment que le législateur doit intervenir moyennant des interdictions ou réglementations plus restrictives. « Étonnement, 50% de la population est donc en faveur d’incitations ou réglementations étatiques. C’est un sur deux, c’est beaucoup. Il y a une grande demande d’intervention sur ce marché. Je ne pense pas que les garagistes vont aimer cela. La demande vient massivement des jeunes. 37% des moins de 34 ans sont en faveur d’incitations, et 29% en faveur d’interdictions ou de réglementations plus restrictives. » Voiture électrique ? Pas nécessairement… La Commission européenne veut interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique et hybride à partir de 2035. Mais qu’en pensent les automobilistes ? Parmi les répondants au sondage, on trouve 10 % d’adeptes de l’électrique qui confirment que les alternatives électriques sont disponibles et viables pour le consommateur. 24 % disent qu’avec quelques optimisations, les alternatives électriques deviennent effectivement viables. « Donc, un tiers de la population est en faveur de la voiture électrique. L’ACL avait fait une étude similaire sur l’électromobilité. On retrouve ici le même chiffre », souligne Carlo Kissen. « De l’autre côté du spectre, 29% de la population se dit sceptique en ce qui concerne l’alternative de la voiture électrique. Finalement, qui profite vraiment de cette discussion sur l’électromobilité ? C’est l’hybride ! Personne n’en parle, mais nous avons un énorme saut quantique, c’est peut-être le passage obligé pour arriver à l’électromobilité. » « La politique propose même d’interdire les moteurs à combustion pour 2030… Je me pose tout de même la question de savoir si c’est faisable. 20
DRIVE FÉVRIER 2022
INTERVENTION DE L’ÉTAT : OUI OU NON ? 40 % 35 % 30 %
Les constructeurs et les consommateurs s’aligneront eux-mêmes sur des solutions plus écologiques.
25 % 20 % 15 %
Environ 1 citoyen sur 5 s’exprime aujourd’hui en faveur d’interdits et de restrictions de la part du législateur.
Le gouvernement doit guider le marché moyennant des avantages, des aides, etc.
31 %
26 % Le discours sur l’écologie est exagéré.
Le législateur doit intervenir moyennant des interdictions ou réglementations plus restrictives.
19 %
15 %
10 %
Vous avez une autre réflexion.
5 %
6 %
Vous ne savez pas.
4 %
0 %
VOITURE ÉLECTRIQUE OU PAS ?
40 % 35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 %
On partira du principe qu’environ un tiers de la population considère les véhicules électriques comme une alternative. On est encore relativement éloigné Il y a encore queld’une situation où les ques optimisations voitures électriques à faire afin que seraient une alterles alternatives native pour vous. deviennent viables pour vous. 26 % Vous confirmez 24 % que les alternatives Les aides électriques étatiques sont disponibles pour et viables financer les pour le alternatives consommateur. électriques
Vous êtes très sceptiques par rapport aux alternatives des voitures électriques.
29 %
Vous avez une autre réflexion.
ne suffisent pas.
10 %
5 %
6 %
5 %
0 %
Vous ne savez pas.
1 %
INTENTION D’ACHAT : QUAND ? 50 %
35 % 30 % 25 %
Oui, le jour où votre Sans voiture actuelle ne intention tiendra plus la route. d’achat de nouvelle Oui, mais 28 % voiture. dans plus de deux ans.
L’intention d’achat imminent pour les 6 prochains mois est limitée à 6 %. Chaque 16e citoyen projette d’avoir une nouvelle voiture.
22 %
20 % 20 % Oui, dans 12 à 24 mois.
15 % 10 %
Oui, dans les 6 mois à venir.
5 %
6 %
0 %
Oui, dans 6 à 12 mois.
8 %
12%
24 %
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Enquête
QUELLE SERA LA MOTORISATION DE VOTRE PROCHAINE VOITURE ?
D’après ces chiffres, le changement devra passer par des interdits. De façon volontaire, le marché ne migrera pas aussi rapidement . » Carlo Kissen est d’avis que, si la politique laisse aux personnes le choix de la motorisation de leur future voiture, on aura en 2030 tout au plus 30 % de voitures électriques. « Où se trouvent les fanatiques de l’électromobilité ? Ils sont tous un peu plus masculins et plus Luxembourgeois. » Une nouvelle, tout de suite ? À la question « Comptez-vous acquérir une nouvelle voiture privée ou avoir une nouvelle voiture de société ? », seuls 6 % de la population répondent qu’ils envisagent d’acheter un nouveau véhicule dans les six prochains mois, 20 % ont l’intention de le faire dans les deux ans à venir, et 50 % dans plus de deux ans ou le jour où leur voiture actuelle ne tiendra plus la route. 24 % n’ont aucune intention d’achat. « Si cette tendance se confirme, ce n’est pas une bonne nouvelle pour l’Autofestival 2022 », affirme Carlo Kissen. Vous avez dit diesel bashing ? Quelles sont les répercussions du diesel bashing, qui avait suivi le Dieselgate, sur l’envie des consommateurs d’acheter une telle motorisation ? L’affaire avait éclaté en 2015 suite au trucage de millions de voitures VW et Audi avec un logiciel capable de les faire apparaître moins polluantes qu’elles ne l’étaient vraiment. L’enquête s’est donc penchée sur l’intention d’achat des conducteurs de voitures essence et diesel, en comparant les deux. « On aurait pu penser que le diesel aurait subi une dégradation de son image. Or, il n’en est rien », constate Carlo Kissen. Un quart des personnes qui roulent à l’essence vont racheter une voiture essence. 14 % vont basculer et acheter des voitures électriques, et 16 % vont opter pour un modèle hybride. Quant à ceux roulant actuellement au diesel, 22 % d’entre eux vont continuer à le faire. L’autre moitié achètera une voiture essence. Pour 12 %, la prochaine sera électrique. 19 % se décideront pour une hybride, et 12 % pour une voiture essence. La conclusion de Carlo Kissen ? « Je ne vois aucune différence systémique ! » Et les modèles, dans tout cela ? Quels sont les futurs modèles sur lesquels les automobilistes jetteront leur dévolu ? Ici non plus, aucun changement significatif. « Ce qui est plutôt intéressant à constater, c’est qu’il n’y a pas de redistribution fondamentale des modèles, à part une légère augmentation des voitures compactes et des voitures familiales, et une baisse des achats de SUV. Donc, dans le futur, nous roulerons dans des SUV électriques ! », conclut Carlo Kissen.
20 %
2 %
22
DRIVE FÉVRIER 2022
5 %
Malgré tout le diesel bashing de ces dernières années, 22 % des conducteurs de voitures diesel rachèteraient ce type de véhicule.
16 %
14 % 11 %
12 %
21 %
Essence Diesel Hybride Électrique
22 % Projections des conducteurs de voitures diesel (n = 217)
3 %
Autre Vous ne savez pas Sans réelle intention d’achat
12 %
19 %
30 %
23 %
20 %
ET LES MODÈLES, DANS TOUT CELA ?
27%
25% 24% 22 %
Situation actuelle épurée des participants sans voiture
24% 21%
22 %
Situation projetée épurée des participants sans intention et des hésitants
18%
15 % Il n’y a pas de redistribution fondamentale des modèles.
10 %
5 % 3%
0 % Auteur NATHALIE REUTER
24 %
Projections des conducteurs de voitures essence (n = 270)
19 %
Pas de différence systémique... 24 % des conducteurs de voitures essence opteraient à nouveau pour le même type de motorisation.
Une petite voiture
Une voiture compacte
Une voiture familiale
Un SUV
3%
Une voiture de luxe
4%
4% 2%
Une voiture sportive
2%
Autres
#L’automobiliste du futur
Intervention étatique, voitures électriques et haut de gamme
1. POUR UNE INTERVENTION DE L’ÉTAT Total
Le gouvernement doit guider le marché moyennant des avantages, des aides, etc.
40 %
38 % 35 %
Les constructeurs et les consommateurs s’aligneront eux-mêmes sur des solutions plus écologiques.
30 % 25 %
+7 %
Le législateur doit intervenir moyennant des interdictions ou réglementations plus restrictives.
31 %
26 %
23 % Le discours sur l’écologie est exagéré.
20 %
Parallèlement au sondage mené auprès de la population générale, une deuxième enquête sur le marché automobile a été réalisée en ligne auprès des lecteurs de Paperjam et de Delano. Voici les trois grandes tendances qui en ressortent.
Le lectorat de Paperjam et de Delano a une attitude plus favorable a l’égard de l’intervention de l’État sur le marché.
Lecteurs de Paperjam et Delano
15 %
+7 %
21 %
19 %
15 %
10 %
Vous avez une autre réflexion.
10 %
6 %
5 %
Vous ne savez pas.
7%
4 %
1 %
0 %
2. INTENTION D’ACHAT : QUELLE MOTORISATION ? 1. Pour plus d’intervention étatique Le lectorat de Paperjam et de Delano est plus en faveur d’une intervention étatique que le reste de la population. « Cela m’a surpris. Je pensais que ce serait l’inverse avec le lectorat plus libéral qui est le vôtre, déclare Carlo Kissen, le responsable de Quest Market Intelligence. Si on regarde le détail, ce sont les jeunes, et tout particulièrement les jeunes de nationalité étrangère, qui souhaitent une intervention ou des incitations étatiques. » 2. Plutôt de l’électrique Quelle sera la motorisation pour votre prochaine voiture ? Actuellement, 8 % de la population générale roule en hybride. Dans le futur, ce chiffre montera à 24 %. On devrait atteindre 27 % chez les lecteurs de Paperjam et de Delano. Même observation pour l’électrique. Dans la population générale, nous passerons de 4 % aujourd’hui à 19 % demain. « Or, 28 % de votre lectorat envisage d’acheter de l’électrique, ce qui signifie que vos ‘Évolutionnaires’ sont plus ouverts à l’électromobilité », précise Carlo Kissen.
Total
35 %
30 %
+9 %
+3 %
28 %
27 %
25 %
La projection d’achat d’une voiture électrique est sensiblement plus élevée auprès des lecteurs de Paperjam et de Delano.
Environ 1 voiture achetée sur 5 sera électrique.
Environ 1 voiture achetée sur 4 sera hybride.
35 %
24 % 22 %
20 % 19 % 15 %
19 % 16 % 13 %
10 %
13 %
13 %
5 % 3 %
0 %
Hybride
Essence
Électrique
Diesel
3 %
Autre
Vous ne savez pas
3. INTENTION D’ACHAT : QUEL MODÈLE ? Total
Lecteurs de Paperjam et Delano Les lecteurs de Paperjam et de Delano ont une préférence un peu plus marquée pour les voitures haut de gamme.
30 % 25 %
3. Du haut de gamme Les lecteurs de Paperjam et de Delano ont un goût plus prononcé pour le luxe, avec une tendance plus grande pour acheter des SUV, des voitures sportives ou des voitures de luxe. Seule 1 personne sur 10 affirme vouloir acheter une petite voiture. « Ceci est concordant avec l’affirmation que, pour vos lecteurs, la voiture est une source de plaisir et d’expression de soi, conclut Carlo Kissen. C’est une population qui a une affinité avec la voiture ! »
Lecteurs de Paperjam et Delano
20 %
25 %
+5 %
24 % 22 %
22 %
22 % 20 %
+4 %
17 %
15 % 10 %
+3 %
11 % 9 % 7 %
5 % 0 %
3 % Une voiture Une voiture compacte de famille
Une petite voiture
Un SUV
6 % 3 %
Une voiture Une voiture sportive de luxe
6 % 2 %
2 %
Autre
FÉVRIER 2022 DRIVE
Vous ne savez pas
23
Interview François Bausch
« Promouvoir une utilisation plus rationnelle de la voiture » Pour François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, la voiture aura toujours sa place dans la chaîne de mobilité de demain. Toutefois, le rôle qu’elle joue dans l’espace public sera plus restreint. D’ici 2035, si les flux doivent augmenter de 50 %, l’ambition est que la circulation automobile individuelle se maintienne au niveau actuel. 24
DRIVE FÉVRIER 2022
Romain Gamba Photo
Développer un nouveau système de mobilité ne signifie pas, pour le ministre, que la voiture n’y aura pas sa place.
FÉVRIER 2022 DRIVE
25
Interview François Bausch
Monsieur Bausch, comment la crise a-t-elle modifié Cela veut-il dire que la place occupée actuellement les habitudes de mobilité ? par la voiture est appelée à se réduire ? La plus grande modification constatée concerne la mobi- Oui. Mais on va aussi créer de nouveaux espaces dédiés à lité active. Les gens, de manière générale, et plus particu- la circulation automobile. Cela notamment pour dévier le lièrement en milieu urbain, se déplacent davantage à pied trafic existant vers d’autres axes afin de pouvoir créer des ou à vélo. Cela se traduit, au sein de notre ministère, par couloirs bus ou d’autres consacrés à la mobilité active. une demande croissante d’infrastructures dédiées, de nou- L’approche envisagée est complètement différente de celle velles pistes cyclables. Au niveau des comptages que nous que l’on a connue jusqu’alors. réalisons, on voit aussi une forte augmentation de l’utilisation du vélo. Au cœur de la crise, on a par ailleurs constaté En quoi est-elle différente ? un recul de l’utilisation du transport en commun. Ce phé- Par le passé, face à un problème de saturation d’une autonomène, cependant, n’a été que temporaire. La fréquenta- route, le réflexe était de l’élargir afin d’offrir plus de place. tion du train et du tram est rapidement repartie à la hausse. Aujourd’hui, considérant la problématique d’accroissement de la demande de mobilité, on ne peut plus raisonner de cette manière. Les routes sont surchargées, avec essentielSur les routes, le niveau de trafic automobile est lement des voitures ne comptant qu’un passager à bord. aujourd’hui revenu à la normale, avec, à nouveau, une L’idée est donc de remodeler l’espace routier pour inciter saturation des axes principaux aux heures de pointe… Je n’ai pas l’impression que les gens utilisent plus la voi- les utilisateurs à opter pour d’autres modes de transport, ture aujourd’hui qu’avant la crise. Si le niveau de trafic plus adaptés à leurs besoins. On peut élargir l’autoroute, automobile est revenu à son niveau d’avant-crise, alors comme cela est envisagé au niveau de l’A3 vers la France, que beaucoup sont encore en télétravail, c’est parce que mais avec l’idée de dédier le nouveau couloir à un service le Luxembourg doit appréhender un accroissement de la de transport par bus ou à la voiture partagée. Avec cette demande en mobilité. Il est directement lié à son dévelop- approche, l’idée est de maximiser la capacité globale d’un pement socioéconomique toujours soutenu. Le pays compte axe routier. En offrant un service de bus à haute valeur plus d’emplois qu’avant la crise. Plus de frontaliers font ajoutée, il s’agit de lui permettre de se déplacer plus efficaquotidiennement le trajet pour venir travailler. cement, avec de la régularité et un gain de temps quotidien. Face à ces problématiques de saturation, quels sont les principaux enjeux ? Nous sommes en train de travailler sur le Plan national de mobilité 2035, qui sera présenté au printemps. Celui-ci part d’une analyse chiffrée mettant en relation l’évolution du trafic et les perspectives de croissance du pays. On estime que le Luxembourg devra faire face à une augmentation de la demande en mobilité de l’ordre de 50 % d’ici 2035. Les flux de personnes vont considérablement augmenter. Le challenge est de parvenir à répondre à cette nouvelle demande sans que la part d’utilisation de la voiture n’augmente. Au regard de la situation actuelle, l’objectif est-il réaliste ? En repensant la mobilité, je pense que l’on peut parvenir à répondre à l’accroissement de la demande en mobilité en maintenant le trafic automobile à son niveau actuel, et même en le réduisant un peu. On constate aujourd’hui que 40 % des trajets réalisés avec la voiture individuelle concernent des déplacements inférieurs à 5 kilomètres. Cela veut dire qu’il y a un potentiel énorme pour la mobilité active. Quelle sera la place de la voiture dans la transformation qui doit s’opérer ? Elle aura toujours sa place, mais constituera un élément d’une chaîne de mobilité redéfinie. Il y aura toujours des voitures dans les rues. Il est cependant essentiel de réorganiser la manière de se déplacer. Le nouveau Plan national de mobilité proposera de nombreux projets dans ce sens. On peut évoquer, d’une part, des développements au niveau du tram et du train. Et, d’autre part, une réorganisation du réseau routier actuel pour donner plus de place à la mobilité active. On parle d’une redéfinition globale de l’espace public, y compris celui occupé aujourd’hui par la voiture. De nouveaux axes de circulation seront envisagés. Il s’agit cependant d’en finir avec la route en tant qu’espace dédié exclusivement à l’automobile. L’idée est plutôt de créer des couloirs multimodaux. 26
DRIVE FÉVRIER 2022
Le Luxembourgeois semble pourtant viscéralement attaché à sa voiture individuelle. Peut-on facilement l’inviter à s’en détacher ? Le Luxembourgeois n’est pas différent d’un Belge, d’un Français ou d’un Danois. Si on lui offre des alternatives attractives pour se déplacer, il va les utiliser. D’autre part, la voiture va rester un élément important de la chaîne de mobilité. Pour se déplacer en soirée, au moment où l’offre en transports en commun n’est plus présente, ou vers des destinations singulières, la voiture reste très pratique. Toutefois, cela n’a pas de sens de se déplacer en voiture d’un endroit à un autre, en restant coincé des heures dans les embouteillages, pour finalement laisser son véhicule stationné durant 10 heures, avant de faire le chemin en sens inverse. La mobilité individuelle n’a pas été créée pour une utilisation aussi irrationnelle. Je ne fais pas de la politique contre la voiture. Je considère que c’est une magnifique invention, qui nous a apporté beaucoup. Je mène une politique pour une autre mobilité, plus rationnelle que celle d’aujourd’hui. Encore faut-il que les utilisateurs aient la possibilité d’abandonner leur voiture pour un mode de transport plus efficace… Il faut en effet que chacun ait le choix. À cette fin, il nous appartient de développer un nouveau système de mobilité. La voiture y aura sa place. Mais chaque personne, le matin, en réfléchissant à sa journée, doit pouvoir opter pour le mode de transport qui correspond le mieux à son besoin. Elle doit avoir la possibilité de prendre le vélo ou la voiture vers un nœud intermodal, pour poursuivre son trajet en train, en tram ou en bus. Il faut comprendre qu’il sera plus intéressant de combiner différents modes de déplacement. Faire évoluer les comportements implique de jouer entre incitants et contraintes. Comment, dans le contexte actuel, manier le bâton et la carotte pour inciter les utilisateurs à délaisser la voiture ?
BIO EXPRESS L’élu d’une autre mobilité Élu du parti écologiste (déi Gréng), François Bausch accompagne la transformation de la mobilité à l’échelle de la capitale et du pays depuis de nombreuses années. Suite aux élections législatives de 2013, il fait son entrée au gouvernement comme ministre du Développement durable et des Infrastructures. La majorité tripartite reconduite en 2018, il conforte sa position au sein de l’exécutif en tant que ministre de la Mobilité et des Travaux publics. Défense et échevin Il obtient aussi le portefeuille de ministre de la Défense et celui de ministre de la Sécurité intérieure (qu’il cède à Henri Kox en 2020). De 2005 à 2013, l’actuel vice-Premier ministre Bausch occupait la fonction de premier échevin de la Ville de Luxembourg, -en charge, notamment, de la mobilité.
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Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B30775
Interview François Bausch
Je pense personnellement qu’il ne faut pas pénaliser les utilisateurs de la voiture avant la mise en œuvre d’une offre de transport alternative performante. Le mouvement de contestation des Gilets jaunes est né de cela. Il a été porté par des personnes vivant dans des zones rurales délaissées, où le logement devient difficile d’accès, et qui n’avaient pas d’autre choix que de prendre la voiture pour se rendre au travail. On a vu, à cette occasion, que ces personnes étaient doublement pénalisées, avec l’obligation de prendre la voiture et de payer davantage pour son utilisation. Cela ne fonctionne pas. Par contre, une fois que l’on a mis en place un système de mobilité performant, avec des alternatives à la voiture, on peut recourir au bâton pour convaincre. Quelle forme ce bâton peut-il prendre ? Si, malgré l’offre alternative existante, vous continuez à privilégier la voiture, alors vous devrez payer pour cela. Cela peut se traduire au niveau fiscal ou en introduisant des systèmes de péage à l’entrée des villes, comme cela existe depuis de nombreuses années à Stockholm, par exemple. Si cela a été accepté dans la capitale suédoise, c’est que l’infrastructure est adaptée, avec de superbes pistes cyclables, un système de transports en commun de haute qualité. Malgré cela, ceux qui pensent ne pas pouvoir se passer de la voiture en ville, qui nuisent par leurs habitudes à la société, doivent payer le prix correspondant. À partir de quel moment pourra-t-on dire, à Luxembourg, que les alternatives ne justifieront plus l’usage de la voiture individuelle ? L’offre en mobilité alternative à la voiture s’est déjà considérablement améliorée. Et les développements déjà réalisés, autour de la ligne de tramway, montrent que le changement s’opère naturellement. Cela fonctionne. La fréquentation du tramway bat chaque mois de nouveaux records. Les deux semaines qui ont suivi l’introduction de la gratuité des transports publics, le 1er mars 2020, le tram transportait 32.000 passagers quotidiennement en semaine. Aujourd’hui, cependant, le tramway accueille jusqu’à 80.000 utilisateurs quotidiens, soit trois fois plus qu’il y a deux ans. La ligne, avec ses nœuds d’échange intermodaux, offre la possibilité de laisser sa voiture dans des P+R à l’entrée de la ville, pour ensuite prendre facilement les transports en commun. Au-delà de la ligne de tramway, que manque-t-il ? D’ici 2035, de grands chantiers doivent encore être mis en œuvre. Dans le Plan national de mobilité, le tram jouera un rôle important, au même titre que des extensions au niveau du rail et la reconfiguration du réseau routier pour favoriser la mobilité active. Certains projets ont déjà été annoncés, comme l’extension de la ligne de tramway au niveau de la route d’Arlon, de Hollerich, de Cessange et du Kirchberg, vers de nouveaux quartiers appelés à se développer. Quand ce réseau sera terminé, en 2035, il n’y aura plus d’arguments pour justifier l’usage permanent de la voiture.
« Il y a un potentiel énorme pour la mobilité active. » FRANÇOIS BAUSCH Ministre de la Mobilité et des Travaux publics
permettre d’encourager le recours aux autres solutions de mobilité. De manière générale, je suis assez optimiste. Je pense que la majorité de la population est raisonnable et privilégiera l’offre de transport la plus attractive. Comme pour le vaccin, toutefois, il y a une part de la population que l’on ne parvient pas à convaincre. Avec la voiture, il faudra in fine donner à la part de la population qui n’entend pas adapter ses habitudes d’autres raisons de le faire. Le Luxembourg, au-delà de sa capitale, est un territoire rural. Comment la mobilité, et plus particulièrement l’usage de la voiture, doit-elle évoluer en dehors de la ville ? On distingue, sur le territoire, trois grands centres urbains : le Centre, avec Luxembourg ; le Sud, avec Esch-Belval ; et le Nord, au niveau de la zone constituée par les communes d’Ettelbruck et de Diekirch. L’enjeu est de repenser la mobilité à l’intérieur de ces trois centres et ensuite de mieux les relier entre eux par des moyens de transport publics performants. Ensuite, il faut bien comprendre que l’on ne peut pas utiliser les mêmes moyens pour résoudre les enjeux de mobilité en milieu rural que pour fluidifier les agglomérations urbaines. En dehors des villes, l’usage de la voiture se justifie beaucoup plus. Comment les enjeux de mobilité sont-ils appréhendés à l’échelle de l’espace transfrontalier ? Luxembourg est le moteur économique de la Grande Région, avec de nombreux travailleurs qui viennent chaque jour des pays voisins. Les enjeux de mobilité doivent donc pouvoir être considérés à une échelle transfrontalière. Dans cette optique, nous menons des projets d’investissement au-delà de la frontière luxembourgeoise dans une approche intégrée de la mobilité. On a des projets de développement d’infrastructures de mobilité, à hauteur de 250 millions d’euros, avec la France. L’argent est disponible. Pour le moment, on constate que rien ne bouge chez nos voisins.
Si on en revient à la voiture, comment doit s’opérer la transition vers l’électromobilité ? En janvier, j’ai présenté un nouveau règlement général relatif à l’avantage en nature accordé dans le cadre d’un leasing. À partir de 2025, l’avantage sera accordé uniquement si la location long terme concerne un véhicule 100 % électrique. Il faut savoir que 50 % des voitures immatriculées au Luxembourg le sont dans le cadre d’un contrat de leasing. Cette mesure est donc un levier pour atteindre notre objectif, à savoir, que, d’ici 2030, la moitié du parc L’accès à la ville en voiture pourrait dès lors être restreint ? automobile soit constitué de véhicules zéro émission. Pour ceux qui viennent de l’extérieur, c’est une possibi- Parallèlement à cela, nous investissons, avec Claude lité, dans une optique de délester les quartiers du trafic Turmes, dans l’installation de superchargeurs à travers de transit. Si l’ensemble des quartiers doivent rester acces- le pays. Des aides à l’installation de bornes domestiques sibles en voiture, il doit devenir plus compliqué de les ou en entreprise sont aussi prévues. rejoindre avec ce moyen de locomotion qu’avec les alternatives existantes. À l’intérieur de la ville, cela doit aussi Interview S. L.
28
DRIVE FÉVRIER 2022
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Participation de l’État
Quelles aides pour électrifier votre mobilité ? Afin d’inciter un maximum de personnes à opter pour l’électromobilité et la mobilité active, l’État luxembourgeois accorde différentes primes à l’achat d’un véhicule électrique. Auteur M. P.
Prime maximale à l’achat d’une moto électrique.
3.000 €
Pour une voiture 100 % électrique (consommation > à 18 kWh / 100 km).
600 € Prime maximale à l’achat d’un vélo électrique.
QUEL AVANTAGE EN NATURE POUR VOTRE VOITURE DE FONCTION ? Dès le 1er janvier 2023, des seuils d’émissions intermédiaires et des taux correspondants s’ajouteront pour le calcul de l’avantage en nature (ATN). Les véhicules 100 % électriques seront notamment subdivisés en deux catégories selon la consommation WLTP en kWh / 100 km du véhicule. L’ATN sera de 0,5 % pour une consommation inférieure ou égale à 18 kWh / 100 km et de 0,6 % pour les autres. À partir de janvier 2025, la règle se simplifie avec un taux unique de 2 % pour tous les véhicules qui émettent plus de 0 g/km, un taux de 1 % pour les véhicules 100 % électriques dont la consommation est inférieure ou égale à 18 kWh/100 km et de 1,2 % pour les véhicules 100 % électriques qui consomment plus de 18 kWh/100 km.
30
DRIVE FÉVRIER 2022
8.000€
Pour une voiture ou une camionnette à pile à combustible à hydrogène.
Des aides financières sont actuellement accordées pour toute commande réalisée jusqu’au 31 mars 2022. 1 Prime de 8.000 euros Vous bénéficiez actuellement d’une prime de 8.000 € à l’achat d’une voiture 100 % électrique dont la consommation est inférieure ou égale à 18 kWh / 100 km. Cette prime est également accordée aux familles nombreuses à l’achat d’une voiture 100 % électrique comportant un minimum de 7 places assises. Dans ce cas précis, la consommation d’énergie électrique du véhicule n’entre pas en ligne de compte. Les camionnettes 100 % électriques, ainsi que les voitures et camionnettes à pile à combustible à hydrogène, donnent également droit à une prime de 8.000 €. 2 Prime de 3.000 euros Les voitures 100 % électriques qui affichent une consommation supérieure à 18 kWh / 100 km donnent droit à une prime limitée à 3.000 €. 3 Prime de 50 % du prix d’achat HTVA Pour les autres véhicules 100 % électriques, notamment les motocycles et cyclomoteurs, le montant de l’aide est fixé à 50 % du prix d’achat HTVA, sans toutefois pouvoir dépasser 1.000 €. Enfin, en ce qui concerne les vélos et cycles à pédalage assisté (e-bike) achetés entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2022, le montant de la prime est égal à 50 % du prix d’achat HTVA, avec un plafond de 600 €.
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Dossier
Fiches auto
32
DRIVE FÉVRIER 2021
Chacun devra faire son choix en fonction de sa situation personnelle, du nombre de kilomètres parcourus chaque jour et de l’accès aisé à une borne. Nous avons fait le tour de l’offre pléthorique proposée chez tous les concessionnaires et nous avons sélectionné des nouveautés, mais aussi quelques bons classiques qui ont fait leurs preuves et quelques voitures différentes qui ont le mérite d’exister. Voilà de quoi se faire une idée dans un univers un brin nébuleux.
Photos
Le marché de l’automobile est en pleine mutation. Les véhicules hybrides et électriques se déclinent désormais dans tous les segments, alors qu’en matière d’infrastructures de recharge, de nombreuses régions en sont encore à l’âge de pierre. Ne nous voilons pas la face, l’Europe n’est pas à la hauteur de l’exercice imposé. Dès lors, faut-il encore miser sur les derniers moteurs thermiques ou doit-on prendre le train en marche ? La question est posée.
09_credit
Quel modèle choisir ?
Au banc d’essai
34 Compactes
42 Familiales
36 Citadines
43 Berlines et coupés
38 SUV urbains 40 SUV XXL et crossovers
44 Sportives 46 Premiums 48 Véhicules spéciaux
FÉVRIER 2021 DRIVE
33
Dossier
Compactes MOTORISATION
PUISSANCE
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 201 ch
10
101-200 ch 9
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
0-100 ch
Mazda3 Hatchback
8
7 (l / 100 km)
24.000 € • 5,5 l / 100 km 4.460 mm • 122 ch (90 kW)
Hyundai i20
16.388 € • 5,3 l / 100 km 4.040 mm • 84 ch
CONSOMMATION
6
5
4
Suzuki Swift
3
18.081 € • 5 l / 100 km 3.845 mm • 83 ch
Toyota Corolla Hatchback 22.860 € • 4,5-5 l / 100 km 4.370 mm • 122 ch
2
1
0 15.000
17.500
20.000
22.500
25.000
27.500
30.000
PRIX DE BASE (€)
1 N’hésitez pas à comparer l’équipement. D’une voiture à l’autre, il peut y avoir une solide différence pour le même prix.
Citroën ë-C4 Électrique 136 ch (100 kW) / Autonomie, tenue de route Espace à l’arrière
2 Si vous circulez essentiellement en ville, il est temps de passer aux moteurs hybrides ou électriques.
3 Jugées souvent moins modernes que les citadines, les compactes offrent un espace minimum lorsqu’on circule en famille.
34
DRIVE FÉVRIER 2022
Mazda3 Hatchback Essence 2.0 122 ch (90 kW) 124 g/km Design, finitions, confort Agencement intérieur perfectible
LE COUP DE CŒUR La DS4 E-Tense 225 Rivoli coche quasiment toutes les cases et s’impose en grande concurrente des allemandes. Outre la qualité de son design, celle des finitions est largement à souligner. Le raffinement fait partie de l’ADN de la marque. Sur la route, le plaisir de conduire est total et la voiture se montre aussi agile qu’elle en a l’air. La suspension est bien équilibrée et, sur les petites routes, les virages s’enchaînent tout en souplesse. Bref, même si le tarif n’est pas négligeable, il est totalement justifié.
DS4 E-Tense 225 Rivoli Hybride 225 ch 30-32 g/km Finitions, confort, tenue de route Espace à l’arrière
Hyundai i20 1,2 l 84 ch 119 g/km Ligne dynamique, tarif Suspension ferme
Citroën, Mazda, DS et Hyundai
Bien que l’engouement pour les SUV ne semble pas s’essouffler, le volume des ventes dans la catégorie des compactes n’est pas négligeable. Les constructeurs continuent à investir dans ces véhicules qui offrent souvent un bon rapport qualité-prix.
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
Au banc d’essai À mi-chemin entre la citadine et la familiale, on leur reproche parfois d’être trop traditionnelles. Il n’empêche que les compactes offrent souvent un bon compromis entre taille et habitabilité, et se montrent très polyvalentes.
17
Volkswagen ID3 Pro S 41.810 € • 16,1-17 kWh / 100 km 4.260 mm • 204 ch (150 kW)
16
Citroën ë-C4
33.118 € • N. C. 4.360 mm • 136 ch (100 kW)
CONSOMMATION
15
DS4 E-Tense 225 Rivoli
35.632 € • 1,1-1,3 l / 100 km 4.367 mm • 180 ch
34.954,80 € • 1,0-1,1 l / 100 km 4.374 mm • 180 ch
(kWh / 100 km)
Peugeot 308 Hybrid
Opel Astra Hybrid
14
44.866 € • 6,6-6,9 l / 100 km 4.400 mm • 225 ch
13
Renault Megane E-Tech 36.000 € • 12,8 kWh / 100 km 4.210 mm • 220 ch (160 kW)
12 32.500
35.000
37.500
40.000
42.500
45.000
47.500
PRIX DE BASE (€)
Photos
Suzuki, Peugeot, Volkswagen, Opel, Renault et Toyota
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Suzuki Swift
Opel Astra Hybrid
Renault Megane E-Tech
1.2 – 12 volts
Plug-in hybride
Électrique
3 RAISONS D’ACHETER UNE COMPACTE Ce n’est pas un hasard si ce segment a encore autant de succès. Les compactes ont plus d’un avantage à leur actif.
83 ch
180 ch
220 ch (160 kW)
1
112 g/km
22-26 g/km
/
Excellente urbaine, ergonomie
Design, finitions
Performances, habitabilité
Confort ferme, intérieur banal
Intérieurs banals
/
Presque toutes les marques sont présentes avec ce type de véhicule. Le choix est donc varié et il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. C’est la voiture polyvalente par excellence. Confortable en ville comme sur grande route, elle est facile à vivre au quotidien.
2
Peugeot 308 Hybrid
Volkswagen ID3 Pro S (5 places)
Toyota Corolla Hatchback
1.6 – 150 ch
Électrique
1.8 e – CVT Hybrid
3
180 ch
204 ch (150 kW)
122 ch
24-30 g/km
/
101-112 g/km
Finitions, confort, insonorisation
Autonomie, insonorisation
Design, hybridation, équipement
Taille du coffre
Tarif
Assises trop fermes
Elle convient aussi bien à une personne seule qu’à un couple ou une petite famille. Pour trois personnes, il faut cependant veiller à ce que la taille du coffre soit d’au moins 300 l.
FÉVRIER 2022 DRIVE
35
Dossier Au banc d’essai
Citadines Passe-partout, maniables et souvent très abordables, les citadines n’ont en général pas de mal à rencontrer leur public. Aujourd’hui, ce sont les versions hybrides ou électriques qui gagnent du terrain. MOTORISATION
LONGUEUR
Smart EQ ForTwo coupé
Fiat 500e RED
23.868 € • 16-18 kW/h 2.695 mm • 125-132 km
7,6
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 3.700 mm
26.968 € • 16,4 kWh 3.632 mm • 190 ou 320 km
3.601-3.700 mm - 3.600 mm
7,5
18
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
17
7,4
(l / 100 km)
16
7,1
7
6,9
Mini SE (ou Mini électrique)
Renault Twingo E-Tech
32.400 € • 11,5-18 kWh 3.845 mm • 180 km (cycle combiné)
19.628,93 € • 16-16,3 kWh 3.615 mm • 190 km (cycle mixte)
6,8
15
(kWh / 100 km)
CONSOMMATION
7,2
CONSOMMATION
7,3
14
Abarth 595 Spa Francorchamps
24.164 € • 6,8-7,2 L (cycle mixte) • 3.660 mm
6,7
6,6
13 15.000
20.000
25.000
30.000
35.000
40.000
PRIX DE BASE (€)
Avec la bonne voiture, la ville devient un terrain de jeu. Les citadines se faufilent partout, mais ne répondent pas à tous les besoins.
Renault Twingo E-Tech
1
/
L’accès aux places arrière est souvent très réduit ou inexistant. Tenez-en compte en faisant votre choix.
Électrique 81 ch (60 kW)
Tarif, recharge, espace intérieur Position de conduite
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
LE COUP DE CŒUR La 500e RED de l’iconique Fiat soutient la lutte contre le sida et le Covid-19. Ces sièges sont recouverts de Seaqual®, matière issue de plastiques récupérés dans les océans. Elle est aussi équipée d’un filtre habitacle utilisant une substance bactéricide et virucide.
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Smart EQ ForTwo coupé Électrique 16-18 kW/h / Maniabilité, dynamisme Autonomie, tarif
2 Si vous misez sur un véhicule électrique, pensez à l’endroit où vous le rechargerez.
Abarth 595 Spa Francorchamps
Fiat 500e RED
Mini SE (ou Mini électrique)
3
1,4 T-Jet
Électrique
Électrique
La taille du coffre est une donnée primordiale. Ne l’oubliez pas en vous laissant séduire par un design attractif.
36
DRIVE FÉVRIER 2022
165 ch (121 kW)
118 ch (88 kW)
184 ch (135 kW)
153-165 g/km (cycle mixte)
/
/
Finitions, design
Finitions, utilisation de Seaqual®
Dynamisme, consommation
Taille du coffre, espace arrière
Taille du coffre, accès à l’arrière
Confort, autonomie
Renault, Abarth, Fiat, Smart et Mini
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
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l’innovation s’invite à l’Autofestival 2022 diego, c’est un accès simple et rapide à des solutions innovantes en lien avec la transition énergétique (e-mobilité, production d’énergie verte, stockage, communautés énergétiques, chauffage, etc.), proposées par un acteur local s’appuyant sur la force de partenaires luxembourgeois de renom.
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Dossier
SUV urbains VOLUME COFFRE + 451 l
10
351-450 l 9
0-350 l
MOTORISATION
Mazda CX-5
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
29.192 € • 6,7-6,8 l / 100 km 4.575 mm • 163 ch
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
8
Honda HR-V e:Hev 29.470 € • 5,4 l / 100 km 4.340 mm • 131 ch
(l / 100 km)
7
CONSOMMATION
6
5
Volkswagen Taigo Style 26.700 € • 5,5 l / 100 km 4.200 mm • 110 ch
4
Dacia Spring électrique 16.911,82 € • 11,9 KWh/km 3.734 mm • 45 ch (33 kW)
3
Skoda Kamiq Monte Carlo 28.865 € • 5,5 l / 100 km 4.200 mm • 110 ch (81 kW)
2
1
0 15.000
20.000
25.000
30.000
PRIX DE BASE (€)
Le comparatif 3 CONSEILS À RETENIR
La taille de l’habitacle n’est pas toujours en rapport avec le volume du coffre. Pensez à l’espace qui vous est nécessaire.
Hybride 131 ch 122 g/km (cycle mixte) Espace intérieur bien pensé Insonorisation, suspension
2 Prenez le temps de bien comparer toutes les offres du marché. Avec les différents types et les différentes dimensions proposées, il est facile de se perdre dans cette catégorie de voiture.
Dacia Spring électrique Électrique
3
45 ch (33 kW)
Attention à la consommation, pour les diesel ou essence, et à l’autonomie, pour les moteurs électriques ou hybrides.
/
38
DRIVE FÉVRIER 2022
LE COUP DE CŒUR Le MG Marvel R a tout pour se pavaner sur le bitume. Il ne s’en laisse décidément pas conter, et ses concurrents ont intérêt à ne pas se laisser dépasser. Certes, l’autonomie est encore perfectible, mais pour le reste, c’est du beau travail. Le design est plutôt réussi, le cockpit est soigné et privilégie les matériaux de qualité. La conduite est dynamique, et l’autonomie est franchement convaincante. Petit bémol concernant le volume du coffre, mais on ne peut pas tout avoir.
MG Marvel R Électrique 288 ch (212 kW) / Rapport qualité-prix, insonorisation Volume du coffre
Volvo XC40 recharge Core Électrique 231 ch (170 kW) /
Style, prix, autonomie
Performances, équipement, style
Finitions, tenue de route
Consommation, visibilité arrière
Honda, Dacia, MG, Volvo
1
Honda HR-V e:Hev
Photos
Il n’a pas fallu longtemps à cette catégorie pour s’imposer en mettant l’accent sur l’espace intérieur, le confort et la modernité.
Au banc d’essai Certains parlent encore d’effet de mode, mais force est de constater que l’engouement pour ce segment est réel. Idéal pour une petite famille, on apprécie toujours ses volumes et le large choix proposé.
20
MG Marvel R
19
46.985 € • 19,4 kWh / 100 km 4.674 mm • 288 ch (212 kW)
18
17
CONSOMMATION
Volvo XC40 recharge Core 48.204 € • 18,7-19,7 kWh / 100 km 4.440 mm • 231 ch (170 kW)
16
Jeep Renegade 4xe Limited 39.161 € • 2,1-2,3 l / 100 km 4.236 mm • 240 ch
36.235 € • 1,3 l / 100 km 4.477 mm • 224 ch
(kWh / 100 km)
Opel Grandland
15
14
13
Ford Kuga PHEV (Plug-in Hybrid)
12
40.495,44 € • 1,0-1,1 l / 100 km 4.626 mm • 225 ch
11
10 35.000
40.000
45.000
50.000
PRIX DE BASE (€)
Photos
Ford, Volkswagen, Skoda, Opel, Jeep et Mazda
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Ford Kuga PHEV (Plug-in Hybrid)
Skoda Kamiq Monte Carlo
Opel Grandland
2.5 PHEV Transm. HF45
1.0 TSI
Plug-in hybride
225 ch
110 ch (81 kW)
essence 224 ch
22-25 g/km
124 g/km
29-31 g/km
Habitabilité, confort, dynamisme
Habitabilité arrière généreuse
Aides à la conduite
Intérieur plutôt classique
Suspension trop ferme
Manque de dynamisme
Volkswagen Taigo Style
Jeep Renegade 4xe Limited
Mazda CX-5
1.0 TSI
4 cylindres 1.3 turbo + e-moteur FCA
Skyactiv-G
3 RAISONS D’ACHETER UN SUV On l’a bien compris, chez la plupart des concessionnaires, les SUV occupent une place de choix. Les modèles urbains et familiaux ont toujours le vent en poupe.
1 Ils sont confortables et souvent modulables. Même les versions compactes sont particulièrement appréciées au quotidien.
2
110 ch
240 ch
163 ch
125 g/km
53-49 g/km
152-153 g/km
Design soigné, profil sportif
Puissance avec le moteur combiné
Confort de conduite et intérieur
Espace à l’arrière peu convaincant
Dimension du coffre
Hayon arrière
L’espace à l’arrière est souvent privilégié grâce à un généreux empattement. Lorsqu’on voyage avec des adolescents, c’est un point non négligeable.
3 La condition de conduite surélevée donne, à la plupart, une sensation de sécurité.
FÉVRIER 2022 DRIVE
39
Dossier Au banc d’essai
SUV XXL et crossovers Plus costauds que ceux de la catégorie précédente, ces SUV XXL et crossovers au design et à la carrure imposante sont toujours aussi présents chez les concessionnaires et flirtent maintenant avec l’électrique pour, parfois, offrir de belles surprises. MOTORISATION
PUISSANCE
9
BMW iX3
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 251 ch 151-250 ch
68.653 € • 18,5 kWh / 100 km (cycle combiné) 4.734 mm • 286 ch (210 kW)
19
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
0-150 ch
18
Mustang Mach-E
46.414 € • 17,2 kWh / 100 km 4.713 mm • 258 ch (190 kW)
Peugeot 5008
44.169 € • 7,0-7,8 l / 100 km 4.641 mm • 180 ch (133 kW)
6
Suzuki S-Cross
17
16
23.883 € • 5,3-6,1 l / 100 km 4.300 mm • 130 ch (95 kW)
Skoda Enyaq iV 60
5
(kWh / 100 km)
CONSOMMATION
7
CONSOMMATION
(l / 100 km)
8
15
42.230 € • 15,9 kWh / 100 km 4.649 mm • 179 ch (62 kW)
14
4 10.000
20.000
30.000
40.000
50.000
60.000
70.000
PRIX DE BASE (€)
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
La catégorie SUV est très variée. Ces formats XXL permettent déjà de brasser une partie de l’offre en fonction de vos besoins.
Skoda Enyaq iV 60
LE COUP DE CŒUR
Suzuki S-Cross
Électrique
1,4 l – 48 V
1
15,9 kWh / 100 km
Si vous avez une famille nombreuse, pensez à bien regarder l’espace restant qu’offrent les 7 places.
/
Elle a tout pour charmer : un design extérieur et intérieur impeccable, une excellente tenue de route et une super autonomie avec la capacité de sa batterie. Les sensations sous la pédale sont vraiment agréables et la voiture réagit très bien en ville, tout comme sur les routes abruptes et sinueuses.
Design intérieur, tenue de route Puissance, écran intérieur
2
130 ch (95 kW) 119-139 g/km Confort, tenue de route Intérieur désuet, insonorisation
Le crossover se situe à mi-chemin entre une berline et un 4x4. Sa hauteur de caisse est plus importante que celle d’une berline. Même doté de quatre roues motrices, ce n’est pas un véritable baroudeur.
Peugeot 5008
Mustang Mach-E
BMW iX3
Essence 1.6 PureTech S&S
Propulsion (RWD)
Électrique
3
180 ch (133 kW)
258 ch (190 kW)
286 ch (210 kW)
158-177 g/km
/
/
Tenue de route, tableau de bord
Sensation sous la pédale, intérieur
Ligne, conduite facile, autonomie
Manque d’espace avec les 7 sièges
Les poignées de porte
Confort perfectible
Avant tout achat, n’hésitez pas à essayer les modèles sur des routes variées afin de bien découvrir les sensations de ces véhicules musclés.
40
DRIVE FÉVRIER 2022
Skoda, Peugeot, Mustang, Suzuki et BMW
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
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Dossier
Familiales Moins fun que les SUV, les berlines familiales continuent d’avancer sur le terrain des classiques qui font bien leur job. Bonnes voitures de société, on les choisit pour leur confort à bord et leur élégance, à moins que vous n’optiez pour un combispace. MOTORISATION
VOLUME COFFRE
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 551 litres
Peugeot e-Rifter
8,5
451-550 litres
37.914 € • 4.403 mm
350-450 litres
8
8
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
7
Nissan Leaf e+
Alfa Romeo Giulia
6
43.200 € • 7,0-7,3l/100 km 4.643 mm • 159-165 g/km (cycle mixte)
Audi A5 Sportback g-tron
46.480 € • 4,3-4,8 g/100 km (cycle combiné) 4.733 mm • 117-132 g/km 7
5
6,5
4
(kWh / 100 km)
CONSOMMATION
7,5
CONSOMMATION
(l / 100 km)
40.118 € • 4.490 mm
Skoda Octavia RS 38.080 € • 6,9 l/100 km 4.600 mm • 156 g/km
6 36.000
38.000
3
40.000
42.000
44.000
46.000
48.000
PRIX DE BASE (€)
Les berlines familiales ne sont pas les plus séduisantes au premier coup d’œil, il n’empêche qu’elles remplissent bien leur rôle et sont souvent intéressantes financièrement en version hybride ou électrique.
159-165 g/km (cycle mixte)
1
Finitions, comportement routier
Le terrain de jeu des familiales est plutôt l’autoroute. Si vous enquillez les kilomètres, elles sont faites pour vous.
Alfa Romeo Giulia 2.0 turbo 4 cylindres 200 ch (148 kW)
Habitabilité, tarif de départ
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
LE COUP DE CŒUR Dans cette version 2.0 TSI, la Skoda Octavia RS est la voiture de tous les compromis. Il ne s’agit bien sûr pas d’une grande nouveauté, mais elle fait office de bonne classique, vaillante et dynamique. C’est souvent ce qu’on recherche dans sa catégorie.
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Audi A5 Sportback g-tron 40 g-tron S tronic 170 ch (125 kW) 117-132 g/ km Performances, côté écologique Volume du coffre, peu de pompes
2 Déclinées en break, elles garantissent un espace de chargement particulièrement intéressant.
Peugeot e-Rifter
Skoda Octavia RS
Nissan Leaf e+
Électrique, batterie 50 kWh
2.0 TSI
Électrique
3
136 ch (100 kW)
180 kW
217 ch (62 kW)
/
156 g/km
/
Espace, ergonomie
Polyvalence, espace à bord
Équipement de série, autonomie
Tarif, autonomie
Ergonomie
Prix en hausse
Quelques marques équipent leurs berlines familiales d’équipements haut de gamme. Faites un tour d’horizon des options possibles.
42
DRIVE FÉVRIER 2022
Alfa Romeo, Peugeot, Skoda, Audi et Nissan
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
Au banc d’essai
Berlines et coupés Proposée à des tarifs relativement élevés, la berline rime avec chic, confort et réussite sociale. Cette belle routière offre un espace généreux, un équipement premium et des finitions zéro défaut. MOTORISATION
PUISSANCE
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 401 ch 10
9
8
(l / 100 km)
80.100 € • 8,1-9,4 l / 100 (cycle mixte) 4.970 mm • 230 g/km
17
Jaguar XF D200 2.0 53.732 € • 4,9-5,6 l / 100 km 4.962 mm • 130-146 g/km
BMW i4 (eDrive40)
6
16
58.790 € • 16,3 kWh / 100 km (cycle combiné) 4.783 mm • /
5
4
(kWh / 100 km)
CONSOMMATION
200-300 ch
18
Maserati Ghibli
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
CONSOMMATION
7
301-400 ch
15
Peugeot 508 Hybrid
43.899 € • 1,3-1,5 l / 100 km (MIXED Combined) 4.750 mm • 28-33 g/km
3
2
14
Volvo S60 Plug-in Hybrid 57.004 € • 0,7-1,1 l / 100 km 4.761 mm • 16-25 g/km
1
0
13 40.000
50.000
60.000
70.000
80.000
90.000
100.000
PRIX DE BASE (€)
Le comparatif Peugeot 508 Hybrid 1.6 180 ch 225 ch cumulés 28-33 g/km
Photos
BMW, Jaguar, Peugeot, Volvo, Maserati
Esthétique, confort Manque de dynamisme
Type de moteur
Puissance (ch) / (ch/kW)
LE COUP DE CŒUR S’il ne faut en garder qu’une, notre cœur penche légèrement vers la BMW i4 (eDrive40). Elle a l’avantage de réconcilier un brin ceux qui privilégient une conduite « plaisir » avec les voitures électriques. On aime aussi le nouveau design du tableau de bord.
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Volvo S60 Plug-in Hybrid Plug-in hybride 455 ch
3 CONSEILS À RETENIR Aujourd’hui, même dans ce segment, les modèles électriques ont bien évolué et, avec un centre de gravité plus bas, le sentiment de sécurité est accru dans les virages.
16-25 g/km Performances, ergonomie Poids
1 Ce sont les championnes de l’habitabilité. Faites des comparaisons, y compris avec les SUV. Vous risquez d’être surpris.
2
Jaguar XF D200 2.0
BMW i4 (eDrive40)
Maserati Ghibli
2.0 turbo diesel MHEV
Électrique
Hybride
205 ch (150 kW)
340 ch (250 kW)
330 ch (242 kW)
3
130-146 g/km
/
230 g/km
Design, intérieur raffiné
Prix, autonomie, adhérence
Style et design, comportement
Le tarif des grandes berlines est souvent un rien inférieur à celui des SUV.
Habitabilité à l’arrière
Hauteur à l’arrière
Finitions, tarif
Si la taille du coffre est un critère important, misez sur un break.
FÉVRIER 2022 DRIVE
43
Dossier Au banc d’essai
Sportives Conçues pour être remarquées, elles conjuguent plaisir et sensations fortes. Côté moteur, pour ces petites pépites, on ne lésine pas, quitte à ne pas faire l’unanimité lorsqu’on les fait vrombir. MOTORISATION
ACCÉLÉRATION (de 0 à 100 km/h)
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
2-3 secondes 15
3.1-4 secondes
14
+ 4 secondes
Aston Martin V12 Speedster
Porsche 718 Cayman GT4 RS
Non communiqué • 700 ch (533 kW) 4.525 mm • 3,5 secondes de 0 à 100 km/h
140.566 € • 530 ch (380 kW) 4.456 mm • 3,4 secondes de 0 à 100 km/h
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
13
(l / 100 km)
12
BMW M3 Compétition
89.780 € • 510 ch (375 kW) 4.794 mm • 3,9 secondes de 0 à 100 km/h
CONSOMMATION
11
10
ÉDITION LIMITÉE 88 PIÈCES
Maserati MC20
9
190.000 € • 630 ch 4.669 mm • 2,9 secondes de 0 à 100 km/h
8
Alpine A110 S
69.378,10 € • 221 kW (300 ch) 4.181 mm • 4,2 secondes de 0 à 100 km/h
7
6
5 50.000
75.000
100.000
125.000
150.000
175.000
200.000
PRIX DE BASE (€)
1 Ceux qui ont les moyens et rêvent de conduire sur circuit goûteront à ce plaisir très exclusif.
2
BMW M3 Compétition 2.993 cm³ (6 cylindres)
Ces voitures sont bien souvent très énergivores. Côté écologie, on peut mieux faire.
44
DRIVE FÉVRIER 2022
Puissance (ch) / (ch/kW)
LE COUP DE CŒUR
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Alpine A110 S 4 cylindres, turbocompressé
Petit manque de sensations
La Porsche 718 Cayman GT4 RS est un véritable petit bijou dont on doit d’abord souligner l’aérodynamisme qui a été optimisé. Plus légère, elle fait des merveilles sur la route. Il faut bien sûr les moyens de s’offrir ce petit bolide.
Des équipements perfectibles
Maserati MC20
Porsche 718 Cayman GT4 RS
Aston Martin V12 Speedster
V6 90° MTC bi-turbo 3.000 cm³
6 cylindres
V12 twin turbo de 5,2 litres
510 ch (375 kW) 223-224 g/km (cycle combiné) Maniabilité, performance
Le son du moteur fait partie intégrante du plaisir ressenti… sauf pour les voisins.
3
Type de moteur
300 ch (221 kW) 153-160 g/km Sportivité, tenue de route
630 ch
530 ch (380 kW)
700 ch (533 kW)
262 g/km (cycle mixte)
299 g/km
298 g/km
Design, polyvalence
Design, puissance
Design, motorisation
Tarif
Tout est parfait
Tarif (+/- 1.000.000 €)
BMW, Maserati, Porsche, Alpine et Aston Martin
Ce segment flirte avec l’extrême, dans tous les domaines : design, réactivité, tarifs.
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
Dossier Au banc d’essai
Premiums Carrossées pour ceux qui ne voyagent qu’en première classe, ces voitures prestigieuses font toujours rêver. Aujourd’hui, ces petites merveilles commencent aussi à être proposées en version hybride ou électrique. MOTORISATION
POIDS
Porsche Taycan GTS 129.958 € • 25,9 kWh/100 km 4.963 mm • 380 kW
15
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 2.301 kg 2.001-2.300 kg
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
1.700-2.000 kg
14
23
86.400 € • 12,1 l/100 km 4.634 mm • 482 ch (354 kW)
22
13
21
Bentley Continental GT Speed 272.610 € • 13,5 l/100 km 4.850 mm • 659 ch
20
19
(kWh / 100 km)
Audi RS e-tron GT
142.510 € • 21,7-20,6 kWh/100 km 4.990 mm • 440 kW
12
CONSOMMATION
(l / 100 km)
25
24
Corvette C8 Coupé
CONSOMMATION
26
18
11
17
Mercedes EQS
119.048 € • 19,8-15,8 kWh/100 km 5.216 mm • 245 kW
10 50.000
100.000
150.000
16
200.000
250.000
300.000
Puissance (ch) / (ch/kW)
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
PRIX DE BASE (€)
Électrique 380 kW
1 Le tarif est à la hauteur des prestations. L’addition grimpe vite avec les équipements supplémentaires.
2 La plupart de ces véhicules sont des poids lourds. Ils ont donc les défauts de leurs qualités.
3 N’hésitez pas à faire des caprices. À ce prix-là, tout est bien souvent possible.
46
Porsche Taycan GTS
DRIVE FÉVRIER 2022
/ Adhérence parfaite, sportivité Tarif des options, espace à l’arrière
Type de moteur
LE COUP DE CŒUR Avec l’EQS, Mercedes est encore une fois sur la première marche du podium. La voiture affiche un aérodynamisme parfait. Côté consommation, on n’est vraiment pas déçu, et le confort de conduite est total pour une voiture qui mesure quand même 5,2 mètres.
Corvette C8 Coupé 6,2 V8 482 ch (354 kW) 277 g/km Design, agilité Le son du moteur peu présent
Bentley Continental GT Speed
Mercedes EQS
Audi RS e-tron GT
12 cylindres bi-turbo 6,0 l
Électrique
Électrique
659 ch
245 kW
440 kW
311 g/km
/
/
Finitions luxueuses, sportivité
Aérodynamisme, autonomie
Agilité, design, tenue de route
Tout est parfait
Pas de sièges individuels à l’arrière
Poids
Porsche, Bentley, Mercedes, Corvette et Audi
Vous aimez voyager en business class ? Le segment premium devrait vous convaincre.
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
FR/EN
10×6 ARCHITECTURE PASSION
19.04 GOLD SPONSOR
Mardi 18h30
Inscription et informations : www.paperjam.lu/club
SILVER SPONSOR
Dossier Au banc d’essai
Véhicules spéciaux XS ou XXL, baroudeurs ou citadins, ces véhicules hors du commun se jouent des codes. On les aime parce qu’ils sont atypiques, souvent ludiques, et se font remarquer lorsqu’ils arpentent le bitume. MOTORISATION
POIDS
10
9
Ford Ranger Stormtrak double cabine
Voiture thermique (consommation en l / 100 km)
+ 2.001 kg 1.001-2.000 kg
49.800 € • 8,5-9,1 l / 100 km • 5.360 mm • 213 ch (157 kW)
10
Voiture électrique (consommation en kWh / 100 km)
0-1.000 kg
8
9
(l / 100 km)
Renault Kangoo Van
17.913,30 € • 4,9-6,9 l / 100 km 4.486 mm • 100 ch (75 kW)
8
5
Jeep Wrangler 4xe Rubicon 72.037 € • 4,1 l / 100 km 4.882 mm • 380 ch
4
7
3
2
1
6
Land Rover Defender 110 P400e
Citroën Ami
7.290 € • 7,3 kWh / 100 km 2.410 mm • 6 kW
(kWh / 100 km)
CONSOMMATION
6
CONSOMMATION
7
75.228 € • 3,3 l / 100 km 5.018 mm • 297-404 kW/pk
0
5 0
10.000
20.000
30.000
40.000
50.000
60.000
70.000
80.000
PRIX DE BASE (€)
Électrique
Puissance (ch) / (ch/kW)
LE COUP DE CŒUR
Émissions de CO2 WLTP (g/km)
Renault Kangoo Van TCe 100 4 cylindres (essence)
Ouvrants inversés, confort
La nouvelle version du Defender, résolument dans l’air du temps, nous a franchement fait de l’œil. Et lorsqu’on enquille les petits trajets, elle n’est vraiment pas gourmande pour un mastodonte qui sait aussi se montrer agile.
Jeep Wrangler 4xe Rubicon
Land Rover Defender 110 P400e
Ford Ranger Stormtrak double cabine
3
4 cylindres en ligne 2.0 turbo
2.0 l 4 cylindres turbo essence PHEV
2,0 l bi-turbo
Vous avez décidé de voyager en van, version seventies ? Hors période de vacances, il vous faudra lui trouver un emplacement de parking, et côté confort, c’est spartiate.
380 ch
297-404 kW/pk
213 ch (157 kW)
94 g/km
75 g/km
223-239 g/km
Exceptionnelle en tout-terrain
Tout-terrain, habitabilité
Look, comportement routier
Prix élevé
Poids, tarif
Consommation, prix
1 Véhicule sans permis rime aussi avec interdiction d’emprunter l’autoroute. C’est sympa pour un ado responsable ou juste pour se déplacer en ville.
2 Garer un pick-up dans le parking Knuedler, c’est le parcours du combattant. Réservez ce géant à vos balades à la campagne.
48
Citroën Ami
Type de moteur
DRIVE FÉVRIER 2022
6 kW / Taille, prix et conduite sans permis
100 ch (75 kW) 128-155 g/km WLTP Longueur utile, tarif, polyvalence Poids, position de conduite
Citroën, Jeep, Land Rover, Renault et Ford
Réfléchissez à vos besoins avant de craquer pour un engin qui sort des clous. On regrette parfois un excès d’enthousiasme.
Le comparatif
Photos
3 CONSEILS À RETENIR
S AV E
THE
DAT E
ESG Seated Dinner Party
25.10
Mardi 18h30
Inscription et informations : www.paperjam.lu/club
Interview
« 2022 et 2023, les années du déploiement massif de bornes SuperChargy »
50
DRIVE FÉVRIER 2022
Photo
Le Luxembourg possède le deuxième réseau de bornes de recharge le plus dense d’Europe. Claude Turmes, ministre de l’Énergie et ministre de l’Aménagement du territoire, dresse un état des lieux encourageant et nous livre ses objectifs ambitieux pour le futur énergétique du pays.
Matic Zorman
L’ensemble du réseau public Chargy est alimenté par de l’électricité 100 % verte.
Claude Turmes
BIO EXPRESS Claude Turmes est né le 26 novembre 1960 à Diekirch. Après des études secondaires classiques, Claude Turmes est diplômé en éducation physique et sportive à l’Université de Louvainla-Neuve en 1983. En parallèle du métier de professeur d’éducation physique, qu’il exercera dans divers lycées du pays jusqu’en 1999, il poursuit des études en technologies de l’environnement à la Fondation universitaire luxembourgeoise, à Arlon. Activiste, puis dirigeant bénévole d’associations de protection de l’environnement, Claude Turmes devient député au Parlement européen en juin 1999. Il occupe le poste de vice-président du groupe des Verts au Parlement européen et est membre de la commission de l’environnement, de la santé et de la protection des consommateurs, et membre de la commission industrie, énergie, télécom et recherche. En juin 2018, il est nommé secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures suite au décès de Camille Gira, le 16 mai 2018. Consécutivement aux élections législatives du 14 octobre 2018, Claude Turmes est nommé ministre de l’Énergie et ministre de l’Aménagement du territoire en date du 5 décembre 2018 dans le gouvernement de coalition entre le DP, le LSAP et déi Gréng.
Le Luxembourg ambitionne de posséder « le réseau Très prochainement, ce sont deux aires de service autode bornes de recharge le plus dense d’Europe ». routières qui seront équipées de l’offre SuperChargy, à Quel est l’enjeu derrière cet objectif ambitieux ? savoir celle de Berchem – en direction de la France –, et Aujourd’hui, 60 % de notre empreinte carbone officielle celle de Capellen – en direction de Luxembourg. Ces est liée au secteur des transports. Le flux massif de camions deux sites compteront chacun six bornes SuperChargy. qui traversent chaque jour le pays en est en partie res- Au total, 18 stations à travers le pays seront équipées de ponsable, mais aussi notre parc automobile existant ce tout nouveau système de recharge ultra-rapide conséquent, composé de nombreuses grosses cylindrées. (150 kW-300 kW) et ultra-performant qui permet de charIl est important qu’au-delà de l’effort réalisé sur l’offre ger son véhicule extrêmement rapidement. C’est une en transports publics pour la rendre plus pratique, plus réponse aux nouveaux besoins des véhicules électriques, dense et plus performante, et des différents aménage- qui disposent aujourd’hui de batteries de plus en plus ments du territoire visant à favoriser la mobilité douce, conséquentes. Et comme sur le réseau Chargy, l’énergie on prenne des mesures pour diminuer le plus rapidement fournie sera verte à 100 %. possible le nombre de véhicules fonctionnant avec une Le Luxembourg semble être passé à la vitesse énergie fossile au Luxembourg. supérieure. Vous avez notamment décidé de libérer une enveloppe de 40 millions d’euros en faveur Dans cette optique, le gouvernement a multiplié des entreprises investissant dans des infrastructures les initiatives, ces dernières années, pour inciter les Luxembourgeois à se tourner vers l’électromobilité… de charge pour véhicules électriques. Pourquoi L’offre en véhicules électriques est aujourd’hui très bien était-ce important ? fournie, puisqu’on compte près de 200 modèles fonc- Le réseau Chargy/SuperChargy est une infrastructure de tionnant grâce à cette énergie. Pour inciter la population base. Nous avons dû développer un service sur lequel le à opter pour ce genre de modèle, il a fallu développer des marché privé n’avait pas forcément décidé d’investir. primes. Ainsi, à l’achat d’un véhicule électrique efficient, Politiquement, il était capital d’aller de l’avant et de faire on peut toujours bénéficier d’une prime pouvant aller le premier pas. En plus de cette infrastructure de base, jusqu’à 8.000 euros. En parallèle, François Bausch, le qui est déjà l’une des meilleures en Europe, il était imporministre de la Mobilité et des Travaux publics, a obtenu tant de disposer d’un cadre économique intéressant pour un accord pour que les véhicules de leasing (qui repré- permettre aux acteurs qui sont au plus près des consomsentent 40% des nouvelles immatriculations au Luxembourg, mateurs, comme les stations-service ou les supermarchés, ndlr) passent au tout-électrique dans les années à venir. d’aller eux aussi de l’avant. Avec le ministre de l’ÉconoPour recharger ces véhicules, il est capital de proposer un mie Franz Fayot, nous avons donc décidé de libérer une réseau de bornes important. C’est pourquoi nous offrons enveloppe de 40 millions d’euros pour permettre aux aussi une prime pour les personnes qui veulent installer entreprises qui veulent investir dans des infrastructures une borne à leur domicile. de charge pour véhicules électriques de bénéficier d’une aide financière non négligeable. Nous attendons actuelProposer un réseau de recharge public est également lement l’avis du Conseil d’État et espérons pouvoir insimpératif pour inciter les particuliers, mais aussi les taurer un vote à la Chambre des députés d’ici la première entreprises, à rouler en électrique. Quel état des lieux moitié de l’année afin de lancer le programme le plus peut-on dresser à ce propos, au Luxembourg ? rapidement possible. Avec son système Chargy, le Luxembourg possède le deuxième réseau de bornes de recharge le plus dense d’Eu- Quels types d’entreprises sont concernés rope, derrière les Pays-Bas, et l’objectif est de rester dans par cette aide ? le trio de tête. Aujourd’hui, ce sont 700 bornes Chargy Les supermarchés, les stations-service et les grandes qui sont opérationnelles au Grand-Duché, soit 1.400 points entreprises ne seront évidemment pas les seules structures qui pourront bénéficier de cette compensation de recharge. Nous avons constaté un énorme succès, ces derniers financière. Une partie de cette enveloppe sera en effet mois, sur le réseau public. Alors qu’en 2020, 150.000 kWh consacrée aux petites entreprises, comme les coiffeurs, avaient été consommés, nous avons comptabilisé une les architectes ou les menuisiers, qui pourront facilement consommation de plus de 500.000 kWh lors de l’année avoir accès à cette aide, sans avoir à se lancer dans des écoulée ! Cela équivaut au remplacement par du zéro démarches complexes. Un autre axe de ce programme carbone de 3 millions de kilomètres parcourus avec une est réservé aux grands projets. Je pense par exemple à énergie fossile. Par ailleurs, 101 des 102 communes du une chaîne de supermarchés qui souhaiterait équiper ses pays sont équipées d’au moins une borne Chargy. Rappelons parkings d’une ou de plusieurs bornes. Pour mener à bien ce projet, nous avons travaillé en également que l’ensemble du réseau public est alimenté par de l’électricité 100 % verte, issue soit de l’énergie étroite collaboration avec de nombreux acteurs luxembourgeois. Je pense notamment à l’Automobile Club hydroélectrique, soit d’éoliennes. Luxembourg, au Groupement pétrolier luxembourgeois, Le réseau devrait également s’étoffer, avec le à la Chambre de commerce, ou encore à la Chambre des déploiement prochain des chargeurs ultra-rapides… métiers. Ce fut aussi un très beau travail de collaboration 2022 et 2023 seront en effet les années du déploiement avec les équipes de Franz Fayot. Je sens que nous sommes massif de bornes SuperChargy. 88 bornes de recharge vraiment arrivés à un tournant. Tout le monde a compris ultra-rapides seront installées à travers le pays cette année. que le futur de la mobilité était une mobilité zéro carbone, Nous avons déjà commencé à déployer ce système au sachant que nous avons la technologie disponible pour y Kirchberg et au P+R de Junglinster, et d’autres sites suivront. parvenir, à savoir la batterie électrique. FÉVRIER 2022 DRIVE
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Interview Claude Turmes
Pour faire face aux enjeux majeurs liés au changement climatique, il est également important que tous les acteurs concernés aillent dans la même direction… C’est capital. C’est justement dans cette optique qu’est née l’initiative Stroum Beweegt. Plus de 50 acteurs luxembourgeois ont déjà signé cette charte visant à soutenir et à faire progresser l’électromobilité au Grand-Duché – et d’autres suivront certainement. Parmi les signataires, on compte de nombreuses marques automobiles, des compagnies de transport, mais aussi Creos, Enovos, le List, ou encore l’ACL. Ce n’est qu’avec l’engagement de tous ces acteurs que l’électromobilité deviendra le standard de demain. La balle est donc désormais dans le camp du consommateur luxembourgeois ? Je pense qu’avec les primes de Carole Dieschbourg, le leasing de François Bausch et le développement des bornes sur lequel je travaille, nous avons tout mis en place pour que le consommateur puisse très facilement changer sa voiture à énergie fossile contre une voiture zéro carbone. Mais aussi pour faire du Luxembourg un marché premium pour l’électromobilité en Europe. Carole Dieschbourg, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, table sur une part de 49 % de véhicules électriques à l’horizon 2030 au Luxembourg. Toutefois, certains observateurs estiment que ces prévisions sont totalement irréalisables. Quel regard portez-vous sur ces doutes ? Nous sommes dans une situation d’urgence climatique extrême. La bataille contre le changement climatique, nous la gagnerons dans cette décennie, ou nous la perdrons définitivement. Pour moi, dans ce contexte, la question ne se pose même pas. Si l’on estime que c’est réalisable, alors il faut foncer ! Si le Luxembourg fait figure de bon élève, le réseau de bornes de recharge à l’échelle européenne est toutefois encore loin d’être suffisamment dense pour pouvoir accueillir les 30 millions de véhicules électriques escomptés en 2035 au sein de l’UE. Selon vous, qu’est-ce qui coince ? Des pays comme les Pays-Bas, le Luxembourg, l’Autriche, la Suisse, ou encore le Danemark, ont fait d’énormes efforts pour développer leur réseau, depuis quelques années. Par contre, là où l’on remarque un énorme déficit en la matière, c’est notamment en France et en Italie. Ces deux pays seront toutefois forcés par le nouveau règlement européen sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs (AFIR), mis sur la table l’année passée par la Commission européenne, de prendre des mesures fortes pour densifier rapidement et efficacement leur réseau de recharge électrique. Et c’est une bonne chose. Lorsque vous étiez député au Parlement européen, vous avez également été fortement impliqué dans la problématique de la production et du recyclage des batteries… Lorsque nous avons commencé à soutenir l’électromobilité, nous avons été confrontés au fait que l’Europe ne produisait que très peu de batteries. Heureusement, on remarque aujourd’hui que la tendance est en train d’évoluer et que de plus en plus d’entreprises se lancent dans la production de batteries performantes et de qualité. 52
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« Nous sommes en train de tout mettre en place pour faire du Luxembourg un marché premium pour l’électromobilité en Europe. » CLAUDE TURMES Ministre de l’Énergie, ministre de l’Aménagement du territoire
Il existe aujourd’hui deux nouvelles directives au sujet des batteries plus vertes. Tout d’abord, elles doivent pouvoir être fabriquées avec une vision circulaire, c’est-à-dire que ces matériaux doivent pouvoir être recyclés et revalorisés à 100 %. Ensuite, les constructeurs qui mettent une batterie dans leur voiture doivent désormais être totalement transparents sur la provenance des minerais qui sont utilisés pour fabriquer ces batteries. Cette directive européenne est une réponse concrète au trading illégal auquel s’adonnent certaines sociétés. Je pense notamment à l’extraction de cobalt en Afrique, réalisée souvent par des enfants et dans des conditions inhumaines. Grâce à cette initiative européenne pour une batterie verte et plus responsable, on remarque que notre continent est en train de rattraper son retard par rapport aux compagnies asiatiques. Je pense notamment à des investissements conséquents du côté de la Suède, de l’Allemagne, de l’Espagne ou de la France, où des usines de production de batteries vont voir le jour. Le développement de l’électromobilité pose également la question de la production d’énergie renouvelable… L’objectif du Luxembourg, pour 2020, était d’atteindre 11 % d’énergie produite par des énergies renouvelables par rapport à la consommation totale. Nous avons finalement atteint 11,7 %. Plus spécifiquement, dans le secteur de l’électricité, le Luxembourg a atteint 13,89 % d’électricité verte produite à partir d’énergie renouvelable par rapport à la consommation totale d’électricité. S’ils sont encourageants, ces chiffres ne sont pas suffisants, et nous comptons augmenter encore cette part d’énergie verte à 30-35 % dans le futur. Notons aussi qu’en 2021, nous avons atteint les 50 MW/an d’électricité produite grâce à l’énergie solaire. C’est 10 fois plus qu’il y a encore quelques années. Nous voulons également aller plus loin sur l’éolien, sur l’éolien de mer, en collaboration avec nos voisins européens. C’est pourquoi nous avons récemment décidé de collaborer avec le Danemark pour créer les premières îles énergétiques au monde. Ces îles artificielles, au large de la côte danoise, seront reliées à des centaines d’éoliennes offshore et fourniront de l’électricité verte pour couvrir les besoins en électricité de millions de ménages européens. Interview A. B.
FR/EN
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Thermique, électrique, hybride : quelle motorisation choisir ? Alors qu’il y a quelques années, le consommateur n’avait face à lui qu’un choix réduit de motorisations, il est à présent confronté à une large diversité de moteurs : essence, diesel, hybride rechargeable ou non, gaz, voire hydrogène… Nous vous donnons quelques conseils pour faire le bon choix.
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Pouvez-vous recharger chez vous ? Au moment de choisir son nouveau véhicule, il est donc capital de ne pas se laisser séduire par les sirènes du marketing automobile, et de se concentrer plutôt sur ses habitudes de conduite. En effet, s’il est désormais rare que l’on fasse la promotion d’autres véhicules que ceux propulsés par un moteur électrique ou hybride, force est de constater que ceux-ci ne sont pas toujours les mieux adaptés. Si l’on est tenté par l’électrique, par exemple, il faudra d’abord s’assurer que l’on ait la possibilité de recharger sa voiture à la maison. « Je pense que le 100% électrique et l’hybride rechargeable sont deux motorisations qui ont de gros avantages en ville et en conduite péri-urbaine. Malheureusement, ce sont souvent les habitants des villes qui ont le moins de possibilités de recharger leur voiture à la maison, puisqu’ils vivent souvent en appartement, estime Antonio da Palma Ferramacho. À mon sens, l’idéal, avec ces véhicules, est de les laisser charger tranquillement durant la nuit et de pouvoir les reprendre le lendemain, avec une charge pleine. Or, s’il faut chercher une borne publique chaque jour, cela va rapidement être très pénible,
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Au cours des dernières années, l’éveil de la conscience écologique des consommateurs, doublé du renforcement de la réglementation, en Europe en tout cas, a poussé les constructeurs à proposer un nombre grandissant de véhicules aux motorisations alternatives. Certains, échaudés par des scandales comme le Dieselgate, ont même décidé d’abandonner totalement la production de véhicules fonctionnant au diesel, pour se concentrer sur l’électrique et l’hybride électrique-essence. À côté des moteurs thermiques (essence ou diesel), électriques et hybrides, on compte également d’autres motorisations, qui restent toutefois plus marginales au Luxembourg : le gaz (LPG ou CNG) et l’hydrogène, utilisés le plus souvent, dans l’automobile, pour alimenter une pile à combustible. Face à ces changements profonds du paysage automobile et à cette grande variété de propositions, le consommateur est souvent perdu. « La plupart des personnes qui achètent une voiture la choisissent d’abord en fonction de son look et de ses équipements. Aujourd’hui, le facteur écologique vient un peu bousculer ces habitudes. Or, pour savoir quel moteur est le plus écologique tout en restant confortable à l’usage, il faut inévitablement aborder des questions très techniques, avec lesquelles de nombreux consommateurs ne sont pas familiers », explique Antonio da Palma Ferramacho, head of mobility technologies au sein de l’ACL (Automobile Club du Luxembourg). Ces interrogations que les automobilistes n’avaient pas forcément besoin de se poser auparavant sont désormais fondamentales pour ne pas regretter son choix quelques mois après l’achat.
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L’ÉLECTRIQUE, ENCORE MARGINAL Au Luxembourg, les voitures particulières et mixtes à moteur thermique constituaient toujours la majorité du parc automobile local en 2021. Source
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Essence Électrique
d’autant que le nombre d’immatriculations augmente plus rapidement que le nombre de bornes installées… » Le diesel, toujours incontournable Deuxième critère à prendre en compte : le type de trajets effectués chaque jour. Faitesvous beaucoup de kilomètres, ou plutôt de petites distances ? Roulez-vous plutôt sur autoroute ou en ville ? « Si l’on fait chaque jour 150 à 200km, et, à plus forte raison, si l’on a un véhicule chargé ou qui tracte une remorque, le diesel reste incontournable, indique le responsable de l’ACL. Un véhicule à essence qui est sursollicité va en effet consommer beaucoup plus qu’un diesel, et donc émettre bien plus de CO2. Dans cet ordre d’idées, le choix d’un gros SUV propulsé par un moteur à essence est absurde: le poids, la friction au sol et à l’air de ces véhicules demandent de gros efforts au moteur, et, s’il s’agit d’un bloc alimenté à l’essence, on se retrouve avec des consommations 30 à 40% supérieures à celles d’un moteur diesel. » Mais alors, dans une logique économique et écologique, qui a encore intérêt à rouler à l’essence ? « Les petites voitures légères, avec des moteurs simples, peuvent utiliser l’essence avec avantage. Une Suzuki Swift essence, par exemple, peut descendre en dessous des 4L/100km en mode écoconduite », relève Antonio da Palma Ferramacho. Quant aux hybrides autorechargeables, elles s’avèrent plus polyvalentes que leurs équivalentes plug-in hybrides : économiques sur de courtes distances, elles peuvent aussi assurer de longs trajets sans faire exploser leur consommation. « Ce n’est pas du tout le cas des plug-in hybrides, qui, en raison de leur important surpoids, consomment parfois plus dans certaines conditions qu’un véhicule à moteur thermique classique », ajoute Antonio da Palma Ferramacho.
Coût d’utilisation et coût d’achat Certaines motorisations vendues comme des modèles de vertu en matière économique et écologique peuvent donc causer de très mauvaises surprises à leurs acheteurs. Leur consommation et, donc, leur coût d’utilisation peuvent, au fil des mois, s’avérer très importants. C’est d’autant plus regrettable que leur coût d’achat est également bien plus élevé. « Encore une fois, les véhicules plug-in hybrides peuvent être très avantageux lorsqu’ils peuvent être utilisés à peu près dans les mêmes conditions que le 100% électrique: sur de petits trajets, en ville ou aux alentours, avec la possibilité de faire de longs trajets occasionnellement, sans problème d’autonomie, rappelle Antonio da Palma Ferramacho. Par contre, dès qu’il est nécessaire de faire plus souvent de longs trajets, il faut inévitablement passer à autre chose. Selon nous, l’hybride autorechargeable est alors une bonne alternative. Ce sont évidemment des véhicules qui ont moins de pêche, mais qui sont très performants, avec des consommations réelles de 4 à 6L/100km, ce qui est très bien pour un véhicule à essence. De plus, ils sont également moins coûteux à l’achat. » Cette analyse conduit à se poser la question de la pertinence de ces SUV ou voitures sportives propulsés par des moteurs électriques ou hybrides. Comment, en effet, prétendre vouloir rationaliser l’utilisation de l’énergie en proposant en même temps des véhicules développant plusieurs centaines de chevaux et pesant 2 à 3 tonnes ? « Quand Tesla propose des Model S et X capables d’abattre le 0 à 100km/h en 3 secondes, cela ne sert évidemment à rien, reconnaît l’expert de l’ACL. Mais c’est une manière de positionner un produit dans la catégorie premium. En pratiquant de la sorte, la marque a pu donner envie aux gens de passer à l’électrique. Désormais, elle propose d’autres modèles, plus accessibles financièrement. » Par ailleurs, certaines incertitudes planent toujours sur le réel intérêt écologique de la voiture électrique, qui doit rouler entre 40.000 et 200.000 kilomètres pour amortir le surplus de CO2 émis pour la production de sa batterie. Sans compter l’origine de l’électricité utilisée pour alimenter les batteries de ces véhicules, qui est souvent loin d’être verte. Pour un petit rouleur animé d’une réelle conscience écologique, il est donc parfois tout aussi bon pour l’environnement d’opter pour un petit véhicule à essence…
Auteur Q. D.
IDENTIFIER SES BESOINS POUR FAIRE LE BON CHOIX À travers son Mobility Loft, l’ACL cherche à comprendre le profil de chaque consommateur pour lui proposer la meilleure motorisation parmi l’offre disponible. Essence Les petits véhicules équipés d’un simple moteur essence peuvent être très économes (4 à 6 L/100 km). Ils conviennent aux personnes qui ne font pas beaucoup de kilomètres, ne transportent pas de lourdes charges et ne souhaitent pas sursolliciter leur véhicule. Diesel Le diesel reste incontournable pour les automobilistes réalisant de longs trajets, parfois en étant chargés. Ce type de moteur consomme en effet nettement moins qu’une version essence dans ces conditions d’utilisation. Hybride autorechargeable La technologie hybride autorechargeable est relativement polyvalente. Elle est évidemment très adaptée à la conduite urbaine et péri-urbaine, mais peut également assumer de plus longs trajets sans faire exploser la consommation. Électrique et plug-in hybride Si on peut recharger son véhicule chez soi et que l’on évolue surtout en ville, l’électrique est une motorisation propre et confortable. Le plug-in hybride est également plus adapté aux conducteurs urbains : il permet certes de faire occasionnellement de longs trajets, mais peut consommer beaucoup lorsque le moteur est très sollicité et que la batterie est vide. Hydrogène Encore très confidentiels, les véhicules à hydrogène pourraient être une alternative intéressante à l’électrique grâce à leur temps de ravitaillement court, équivalant au plein d’essence. Le défi consiste à produire ce gaz de façon écologique et relativement économique, ce qui est pour l’instant complexe. FÉVRIER 2022 DRIVE
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Solutions à domicile
Recharger sa voiture à la maison Quelles sont les possibilités aujourd’hui offertes à un propriétaire de voiture électrique pour recharger son véhicule à domicile ? Auteur S. L.
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RECHARGER AVEC UNE SIMPLE PRISE ?
Il est possible de recharger son véhicule électrique à partir d’une simple prise de courant. Nécessitant un adaptateur, ce mode d’alimentation exige surtout d’avoir du temps devant soi. Comptez entre 8 et 14 heures pour recharger complètement une batterie dont le niveau d’autonomie est à 25 %. 2
LA BORNE, POUR UNE RECHARGE PLUS RAPIDE ET SÉCURISÉE
Pour profiter pleinement des avantages d’une voiture électrique, l’idéal est d’installer une borne de recharge à domicile. D’une puissance recommandée de 11 kV, un tel dispositif permet de redonner à son véhicule une importante autonomie en deux à trois heures seulement. L’utilisation d’une borne réduit le temps de chargement, préserve la batterie et offre des garanties supplémentaires de sécurité. Il est en outre possible de profiter d’une aide financière publique pour l’installer. 3
OPTER POUR UNE BORNE ADAPTÉE À SES BESOINS
Il existe divers modèles de bornes. Pour bien choisir, il faut tenir compte de plusieurs facteurs : votre véhicule, le nombre de points de charge nécessaires, votre installation électrique, le lieu (à l’intérieur ou à l’extérieur)… et évidemment le budget. 4
LA RECHARGE DANS LE CADRE D’UNE RÉSIDENCE
Dans le cadre d’une résidence, la puissance disponible est souvent limitée par le gestionnaire de réseau. Il faut dès lors considérer les besoins de l’ensemble des utilisateurs pour mettre en œuvre la solution la plus adaptée. Tous les véhicules ne pourront peut-être pas être chargés en même temps. Il est nécessaire d’installer une infrastructure commune avec gestion de charge collective intelligente (smart charging).
Le coût d’une borne va dépendre, au-delà de la puissance, de l’intelligence ligence intégrée au niveau de l’installation. Certaines permettent de contrôler l’accès grâce à un badge, de disposer des données de consommation directement sur son smartphone et même d’optimiser miser la charge en fonction des besoins et de l’énergie disponible. 56
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OPTER POUR DES BORNES INTELLIGENTES
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Leasing
Objectif de décarbonation de la flotte PwC a pour ambition d’atteindre le « zéro émission nette » dès 2030. « Aussi notre volonté est-elle de décarboner la flotte autant que possible. Nous revoyons actuellement nos car policies. À partir du 1er juillet 2022, toute nouvelle voiture commandée pour un partner, directeur ou manager – ce que l’on appelle nos ‘company cars’ – sera obligatoirement électrique ou hybride », ajoute Dominique Laurent. Environ 800 personnes sont concernées par cette mesure. Dans sa flotte, PwC compte également 900 autres
Shutterstock, Romain Gamba (archives) et Nader Ghavami (archives)
Désireux de voir progressivement disparaître de la circulation les voitures les plus polluantes, le gouvernement luxembourgeois oblige indirectement les entreprises à revoir en profondeur leur politique de mobilité.
Une mobilité professionnelle à réinventer Cette évolution, qui se devra d’être rapide, n’a rien d’une longue route tranquille pour les responsables de flotte et les employeurs. « Nous constatons, aujourd’hui déjà, que le système de taxation de l’avantage en nature (ATN) et les primes avantageuses à l’achat poussent naturellement les personnes qui disposent d’une voiture de fonction à s’orienter vers des voitures 100% électriques ou plug-in hybrides, analyse Gilles Feith, directeur général de Luxair. La réforme du système, présentée début janvier 2022 par François Bausch, ne fait que renforcer cet incitant fiscal pour les années à venir. Mais, au-delà de cet aspect, le plus important pour les entreprises luxembourgeoises est de repenser en profondeur la mobilité de leurs collaborateurs, de réfléchir aux solutions de transport intermodal à disposition et veiller à réduire le nombre de voitures sur les routes. » Cette vision est partagée par Dominique Laurent, managing director chez PwC Luxembourg. Depuis deux ans maintenant, il assure le suivi de la flotte de l’entreprise et s’intéresse à toutes les questions qui touchent à la mobilité au sens large. « Aujourd’hui déjà, une commande sur deux concerne un véhicule électrique ou hybride, explique-t-il. Mais pour nous, le premier enjeu est de viser la diminution des déplacements en voiture individuelle. Pour y parvenir, nous avons déjà mené plusieurs initiatives, comme l’octroi de parkings à ceux qui pratiquent l’autopartage ainsi que d’un service de carsharing, l’ouverture de bureaux aux frontières ou encore la promotion du télétravail ou l’utilisation des transports en commun. »
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Le défi de la mobilité électrique en entreprise
Selon les derniers chiffres publiés par le ministère de la Mobilité et des Travaux publics, en 2021, une nouvelle immatriculation sur cinq concernait une voiture 100 % électrique ou plug-in hybride. Et ce n’est visiblement qu’un début. L’objectif du gouvernement est clair : il veut atteindre 49 % de véhicules 100 % électriques dans le parc automobile en 2030 et compte bien s’en donner les moyens. Aussi les entreprises luxembourgeoises, qui détiennent plus de 20 % de l’ensemble des véhicules immatriculés dans le pays, sont-elles inévitablement invitées à participer à cette transition vers le zéro carbone.
«Le plus important pour les prises luxembourgeoises entreprises est de repenser en profondeur la mobilité de leurs collabora-teurs, de réfléchir aux solutions de transport intermodal à disposition. » GILLES FEITH CEO Luxair
voitures en mode salary sacrifice. « Ce système permet aux employés non éligibles à un véhicule de fonction de transformer une partie de leur salaire pour profiter d’une voiture en leasing, reprend Dominique Laurent. Ces véhicules sont le plus souvent des modèles plus standards, pour lesquels nous conserverons un mix entre des moteurs thermiques, avec les niveaux d’émission CO2 les plus bas, électriques et plug-in hybrides. Il faut bien reconnaître que ce système vise une population plus jeune, qui vit plus souvent en appartement sans borne de recharge et non dans une maison qui offrirait cette possibilité. Elle fait aussi souvent plus de kilomètres pour se rendre au travail… » D’ici 2025, au Luxembourg, seul le choix d’une voiture 100 % électrique restera fiscalement avantageux pour les personnes disposant d’une voiture de fonction au Luxembourg. « Personnellement, je ne crois pas entièrement au concept de la voiture hybride à partir du moment où elle présente souvent, pour les modèles
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QUEL AVENIR POUR LES PLUS GRANDS ENGINS ? Chez Luxair, si les voitures de fonction sont limitées en nombre, l’entreprise dispose par contre d’un très large parc de véhicules divers, utilisés à l’aéroport ou au Cargocenter. « Aujourd’hui, la moitié de cette flotte fonctionne à l’électrique. Quand nous le pouvons et que l’investissement se justifie, nous investissons, mais le principal frein reste le coût de certains engins, constate Gilles Feith. Par exemple, pour un nouveau remorqueur d’avion, le surcoût est de l’ordre de 100 % si l’on opte pour un modèle électrique. Un soutien serait le bienvenu pour ce genre d’engin, qui affiche une durée de vie de 30 ans… Le choix que nous faisons aujourd’hui n’est donc pas anodin. De la même manière, en raison de l’infrastructure à disposition, la charge de bus ou de camions électriques dans un temps acceptable reste une gageure. À l’avenir, l’hydrogène est sans doute une solution à tenir à l’œil pour les engins lourds, mais en attendant, nous devons trouver d’autres solutions. »
de milieu et d’entrée de gamme, une autonomie très faible et qu’il faut donc la recharger plus souvent », confie Gilles Feith, lui-même utilisateur d’un véhicule 100 % électrique. Chez PwC, un autre élément plaide en défaveur du plug-in hybride. « Certains ne voient que l’avantage fiscal et n’utilisent pas le véhicule à bon escient, en ne le rechargeant pas régulièrement, estime Dominique Laurent. Il en résulte une consommation accrue de carburant. À l’avenir, nous envisageons donc de limiter le budget essence octroyé à ce type de véhicules. » Le casse-tête de la recharge en entreprise Si la mobilité électrique en entreprise est en plein essor, cela n’est pas sans poser quelques questions d’organisation pour les employeurs, qui doivent proposer des solutions de recharge. « C’est très simple, chez Luxair, nous disposons aujourd’hui de six bornes devant notre siège à Munsbach et de quatre autres au niveau du Cargocenter. C’est évidemment beaucoup trop peu pour répondre à une demande en pleine croissance, constate le directeur général de la société d’aviation. Aujourd’hui, nous offrons gratuitement la recharge, mais nous limitons l’occupation des bornes à 4 heures pour permettre au plus grand nombre d’en profiter. » Au siège de PwC, l’entreprise dispose de 400 places de parking pour 3.000 collaborateurs. « Nous disposons actuellement de 20 bornes de recharge et notre volonté est d’ajouter 100 bornes doubles en 2022. De cette manière, nous pourrons gérer la charge de 400 véhicules par jour, 200 le matin et 200 l’après-midi. Aussi, la charge va devenir payante, détaille Dominique Laurent. Nous avons évidemment la chance que notre bâtiment ait été dimensionné avec une puissance électrique suffisante. » Au Luxembourg, la très grande majorité des bâtiments existants n’ont pas été conçus pour répondre à ce besoin de puissance électrique, ce qui constitue un frein à l’installation de bornes en entreprise. L’État luxembourgeois vient toutefois de présenter un nouveau régime d’aides en faveur
des entreprises investissant dans des infrastructures de charge pour véhicules électriques. Les petites et moyennes entreprises pourront recevoir une subvention allant jusqu’à 50 % des coûts liés aux bornes et jusqu’à 60 % des coûts liés au raccordement électrique. Pour les plus grosses structures, le régime d’aides prévoit des appels d’offres pour des projets d’infrastructures de charge accessibles au public ou au privé, dont la capacité de charge est au moins égale à 175 kilowatts. Les projets qui seront retenus pourront bénéficier d’une subvention allant jusqu’à 50 % des investissements liés au déploiement des bornes. « Aujourd’hui, notre cahier des charges est prêt, mais nous attendions de voir quelle serait la position du gouvernement à ce sujet… », ajoute Dominique Laurent. Simplifier l’accès à la recharge Quoi qu’il en soit, vu la croissance du marché, la recharge des véhicules électriques ne pourra pas uniquement s’organiser au sein des entreprises. « L’extension du réseau de charge public reste déterminante pour le futur, constate le managing director de PwC. On ne peut que remarquer un manque flagrant de bornes aujourd’hui. Pour l’heure, impossible de trouver une borne de recharge rapide, si ce n’est sur des sites privés, notamment dans l’une ou l’autre concession automobile. À cela s’ajoute la complexité actuelle des systèmes de charge, qui varient d’un opérateur à l’autre. » Pour Gilles Feith, un autre frein à l’utilisation de la voiture électrique peut résider dans le coût de la recharge. « À ce titre, on peut déplorer le fait que les bornes de recharge Chargy font souvent défaut dans les zones industrielles par exemple, ainsi que la forte augmentation du coût de charge sur le réseau Chargy enregistrée ces derniers mois. » L’installation d’une borne à domicile constitue une autre solution pour étendre l’utilisation des voitures tout électriques. « Aujourd’hui, l’installation d’une borne à domicile peut être intégrée dans le contrat de leasing. Étant donné que l’entreprise est légalement le locataire de la borne, nous prenons toutefois quelques précautions afin que la sécurité soit garantie et que l’installation soit agréée », confie Dominique Laurent. On le voit, le succès de la mobilité électrique ne dépend pas que du bon vouloir des chefs d’entreprise. Il demande un investissement conséquent de toutes les parties prenantes, de l’utilisateur aux services publics. « Nous mettons beaucoup d’espoir dans le tram. Lorsqu’il rejoindra l’aéroport, la zone sera très facile d’accès depuis Luxembourg-ville. Grâce à cela, notre staff comme nos clients pourront profiter d’une nouvelle offre multimodale, conclut Gilles Feith. Si la voiture ne va pas disparaître, il est important de repenser son usage à plus long terme. » Auteur M. P.
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Connectivité
Les 5 applis incontournables en voiture Voici notre sélection de cinq applications à impérativement avoir sur votre téléphone pour prendre la route sereinement et en toute sécurité.
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COYOTE Le pionnier de l’aide à la conduite
La société Coyote a été l’un des précurseurs en matière d’alerte de radars (ou plutôt de « zones de danger », si l’on souhaite rester dans le politiquement correct). En s’associant avec Here, meilleur concepteur de cartes GPS depuis plusieurs décennies, Coyote propose un outil de navigation fiable et extrêmement précis. L’affichage en 3D des bâtiments jouxtant la route est particulièrement bluffant et pratique pour faciliter la navigation. Mais la fonctionnalité première de Coyote reste sa capacité à alerter ses utilisateurs sur les zones de danger présentes sur leur route (accident, objet sur la chaussée, voiture sur la bande d’arrêt d’urgence, etc.), mais aussi sur les limitations de vitesse et les radars. L’application est payante (9,99 €/mois ou 94,99 €/an)… mais vous en aurez pour votre argent !
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WAZE L’incontournable de la navigation
S’il ne fallait qu’un seul must-have en voiture, ce serait certainement l’application Waze. Classique mais ô combien pratique, Waze compte l’une des communautés les plus importantes de la planète. Cela permet à ses utilisateurs de profiter des données fournies par l’ensemble des 140 millions de « Wazers » à travers le monde. Plus qu’un simple outil de navigation, Waze vous offre une foule d’informations : conditions de circulation, incidents, radars, prix du carburant, etc. En fonction de ces données, l’application optimise votre trajet pour vous permettre de gagner du temps et de faire des économies de carburant. Autre avantage de Waze : en plus de son incroyable intuitivité, la possibilité d’intégrer l’appli à CarPlay et Android Auto pour pouvoir profiter gratuitement de ses fonctionnalités directement sur l’écran de son véhicule. 60
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Mobiliteit.lu, une appli locale idéale pour les différents déplacements des résidents et frontaliers.
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FIND MY CAR Pour retrouver sa voiture en un clin d’œil
Ne plus savoir où l’on a stationné son véhicule, cela peut arriver à tout le monde. C’est pour parer à ce genre de situation plutôt gênante qu’a été créée Find My Car. Comme son nom l’indique, cette application permet à ses utilisateurs de retrouver leur véhicule stationné après avoir enregistré sa position grâce au GPS. Parmi les fonctionnalités bien pratiques proposées par Find My Car, la possibilité d’y associer une photo du lieu de stationnement, ce qui peut s’avérer utile lorsque le véhicule est garé dans un parking souterrain, par exemple. L’application permet également d’enclencher un compte à rebours qui indiquera le temps de stationnement restant, ou encore d’afficher l’itinéraire à emprunter pour retrouver facilement son véhicule.
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MOBILITEIT.LU Le compagnon de route idéal au Grand-Duché
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CHARGEMAP L’indispensable pour la voiture électrique
Développée par l’Administration des transports publics luxembourgeois, l’application Mobiliteit.lu se veut le compagnon de route parfait pour vos trajets quotidiens au Grand-Duché. Ce planificateur de voyage embarque de nombreuses fonctionnalités utiles pour les utilisateurs de transports en commun et de vélos en libre-service Vel’oh et Vël’OK, mais pas uniquement. Il propose notamment des trajets multimodaux pertinents et adaptés aux besoins individuels de chacun. Pour les trajets en voiture, l’appli offre une kyrielle de bons plans. Elle propose notamment un affichage en temps réel des bornes Chargy disponibles à travers le pays, elle informe sur les éventuelles perturbations du réseau routier au Luxembourg et dans la Grande Région, et vous montre également l’offre combinée des P+R.
Si le Luxembourg possède le deuxième réseau de bornes de recharge le plus dense d’Europe, il n’est pas toujours facile pour les propriétaires de véhicules électriques de trouver une borne disponible et en état de marche. L’application Chargemap permet justement de localiser toutes les bornes de recharge avec les informations indispensables : type de prise, horaires, moyens d’accès, ainsi que des notes, des photos et des commentaires fournis par la communauté des 500.000 utilisateurs de Chargemap. Avec son interface hyper intuitive et son planificateur d’itinéraire, Chargemap est l’outil indispensable pour les propriétaires d’une voiture électrique. Avec le Chargemap Pass, un badge de paiement universel compatible avec la majorité des réseaux européens et fonctionnant sans abonnement, recharger son véhicule électrique devient un jeu d’enfant.
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Seconde main
Le marché de l’occasion sous tension Depuis 10 ans, la vente de voitures d’occasion est en hausse constante. Un mouvement renforcé par la crise du Covid-19, qui a rallongé les délais de livraison des véhicules neufs. Pour les garagistes, trouver de nouveaux véhicules d’occasion est devenu un casse-tête. Et les prix ont tendance à flamber…
ÉVOLUTION DES IMMATRICULATIONS DE VOITURES NEUVES ET D’OCCASION DE 2011 À 2021 Le nombre d’immatriculations de voitures d’occasion est passé de 48.272 unités en 2011 à 65.787 en 2021. Dans le même temps, les immatriculations de voitures neuves ont légèrement chuté (de 49.881 à 44.372). Source
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Véhicules d’occasion
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En ce début d’année, la Société nationale de circulation automobile (SNCA) a dévoilé, comme à son habitude, ses chiffres concernant les immatriculations de voitures neuves et d’occasion au Luxembourg sur l’année écoulée. Et la perte de terrain du véhicule neuf par rapport à l’occasion, amorcée en 2020, s’est confirmée en 2021. Alors que 55.008 voitures neuves avaient été immatriculées en 2019, elles n’étaient plus que 45.189 en 2020 (-19,3 %) et 44.372 en 2021 (-1,8 %). Une chute importante, qui profite à l’occasion : 63.602 voitures immatriculées en 2019, 61.637 en 2020, et 65.787 en 2021, soit une hausse de 6,7 % sur l’année écoulée. Pour expliquer cet écartement des courbes concernant les immatriculations des voitures neuves et d’occasion au cours des deux dernières années, il ne faut pas aller chercher bien loin : le Covid est passé par là. Les difficultés d’acheminement des matières premières et des pièces, causées par la pandémie, ont en effet ralenti considérablement la production de véhicules neufs. Il en va de même pour les semi-conducteurs, dont la fabrication, assurée principalement en Asie, a elle aussi été freinée par cette crise sanitaire, alors que la demande est en hausse, notamment en raison de la proportion grandissante de composants électroniques embarqués dans les nouveaux véhicules. Le serpent qui se mord la queue Ces différents phénomènes ont eu pour principale conséquence d’allonger le délai entre la commande d’un véhicule neuf et sa livraison. Et donc de convaincre certains acheteurs pressés d’opter pour une voiture d’occasion. « Quand son véhicule tombe en panne et qu’on a absolument besoin de le remplacer rapidement, on ne peut pas se permettre d’attendre plusieurs mois pour une voiture neuve. Les gens se sont donc tournés massivement vers l’occasion, explique Philippe Mersch, président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedamo). Ceci étant dit, de manière générale, la demande pour les véhicules individuels, également neufs, reste bien là. C’est aussi lié au Covid : les consommateurs se sentent plus en sécurité dans leur propre véhicule que dans un transport en commun. » Cet engouement a toutefois eu pour effet collatéral d’épuiser rapidement le réservoir de véhicules d’occasion disponibles sur le marché. « C’est d’autant plus vrai que l’allongement du délai entre la commande et la livraison retarde aussi l’arrivée des anciens véhicules des acheteurs sur le marché de l’occasion. C’est un peu le serpent qui se mord la queue », ajoute Enric Fontbernat, directeur commercial online d’un important grossiste européen en véhicules neufs et d’occasion. Au-delà de ces phénomènes, il faut aussi pointer un autre élément souvent sous-estimé : l’évolution des
technologies… et des réglementations. « Beaucoup de consommateurs retardent leur achat en attendant de voir dans quel sens vont évoluer les réglementations, notamment en matière d’accès à certaines zones urbaines. Ce décalage réduit aussi le nombre de véhicules injectés sur le marché de l’occasion », estime Enric Fontbernat. Des prix en hausse Cette demande massive pour les véhicules d’occasion, dans un contexte où l’offre manque, a pour effet principal de faire flamber les prix. « Pour un concessionnaire, il est toujours possible de trouver des véhicules d’occasion à mettre en vente, mais il faut alors mettre le prix, poursuit Philippe Mersch. Les grands groupes ont donc souvent un avantage compétitif par rapport aux petits garagistes. J’ai même quelques craintes pour les marchands d’occasions qui ne peuvent pas compter non plus sur le neuf… » Or, si le garagiste paie plus cher les véhicules d’occasion qu’il acquiert, il devra automatiquement demander un prix plus élevé à ses propres acheteurs. Les chiffres sur les prix de vente ne sont pas fournis par la SNCA ou le Statec mais, selon les données fournies par luxauto.lu et dévoilées sur paperjam.lu en novembre dernier, la hausse des prix de vente des véhicules d’occasion entre 2020 et octobre 2021 est bien réelle, allant de +4,3 % pour les annonces de particuliers à +11,4 % pour celles de professionnels. « Cette hausse n’est toutefois pas limitée aux véhicules d’occasion. Certains constructeurs parlent d’une augmentation du prix catalogue des véhicules neufs de l’ordre de 1.500 à 2.000 euros », estime Enric Fontbernat.
« Vu la hausse des prix, les grands groupes ont souvent un avantage compétitif par rapport aux petits garagistes. »
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Guy Wolff
PHILIPPE MERSCH Président Fedamo
Une sortie de crise en 2023 ? La question que tout le monde – professionnels comme consommateurs – se pose est la suivante : jusqu’à quand va durer cette situation pour le moins tendue ? Il est clair que le retour à la normale dépendra de l’évolution de la pandémie. Mais il est également évident que les millions de véhicules qui n’ont pas pu être produits au cours des mois écoulés, en raison de cette crise sanitaire, ne pourront pas être réinjectés, comme par magie, sur le marché. « Il est particulièrement difficile de se livrer à l’exercice du pronostic dans ce contexte incertain, explique le président de la Fedamo. De notre côté, nous nous attendons toutefois à vivre un premier semestre 2022 toujours compliqué. La seconde partie de l’année devrait être un peu meilleure et, si tout va bien, nous tablons sur un retour à la normale en 2023. » En attendant, s’ils peuvent mettre plus d’argent sur la table, les concessionnaires et autres acteurs du marché doivent aussi déployer des trésors d’ingéniosité pour trouver les véhicules d’occasion qui leur permettront de continuer à faire tourner leur business. « Nous essayons de capitaliser sur notre fidélité envers de nombreux constructeurs au cours des années passées, relève Enric Fontbernat. Ces relations pérennes nous permettent d’avoir parfois la priorité sur d’autres acteurs. Mais il est clair que la situation est difficile, et que l’on n’obtient pas toujours ce que l’on souhaite. » Reste à savoir si les constructeurs tireront les enseignements de la crise vécue au cours de ces deux dernières années. Les sites de production seront-ils amenés à se diversifier et à se rapprocher des pays où se trouvent les acheteurs des véhicules ? De nouveaux soustraitants, eux aussi plus proches, seront-ils sollicités ? « Le fait d’avoir tout délocalisé nous met évidemment en difficulté quand on traverse une crise comme celle-ci. Une nouvelle stratégie sera donc peut-être mise en place par les constructeurs, au moins pour avoir des solutions de rechange plus rapides rapides », estime Enric Fontbernat. Du côté de la Fedamo, si on ne doute pas que des réflexions stratégiques seront menées en ce sens, on rappelle aussi que les marges bénéficiaires des construcconstruc teurs sont restées confortables au cours de cette période. « Ce sont plutôt les distributeurs qui paient cette crise. De plus, dépla déplacer une usine, ce n’est pas facile, et cela ne règle pas les problèmes logistiques qui constituent toujours une difficulté, même si la production se rapproche de chez nous nous », conclut Philippe Mersch.
UNE LENTE ÉLECTRIFICATION DU PARC Si nous ne disposons pas de détails sur les marques ou même les types de moteurs les plus achetés en occasion, on peut toutefois, grâce aux chiffres de la Fedamo, décrire l’évolution des motorisations au sein du parc automobile luxembourgeois. 1 Le diesel en chute libre De 2015 à 2021, le nombre de véhicules diesel circulant au Luxembourg a connu une baisse significative, passant de 65 % à 48,6 %. La faute, sans doute, au Dieselgate, au développement massif de motorisations essence hybrides et à l’abandon pur et simple de cette motorisation par certaines marques. 2 L’essence en légère hausse Sur la même période, les voitures à essence se sont nettement popularisées, passant de 34,1 % à 43,6 % du parc automobile. Ici aussi, il faut sans doute invoquer le développement, par de nombreuses marques, de moteurs essence hybrides comme explication principale de cette tendance. 3 L’hybride décolle Insignifiant en 2015 (0,6 % du parc automobile), l’hybride a lentement décollé, composant 1,1 % du parc automobile en 2017, 2 % en 2019 et 5,9 % en 2021. Cette motorisation, largement développée par les constructeurs, remporte les faveurs de nombreux automobilistes, séduits notamment par les avantages fiscaux qu’elle offre. 4 L’électrique reste anecdotique Malgré une réelle diversification de l’offre, l’électrique peine toujours à se faire une place importante au sein du parc automobile luxembourgeois (2 %). Il faut toutefois souligner que la part de véhicules électriques dans le parc automobile a quadruplé entre 2019 (0,5 %) et 2021.
Auteur Q. D.
FÉVRIER 2022 DRIVE
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Pick’n’mix
2022, le plaisir de conduire
Michel Louro
Pascal Driant
RESPONSABLE ADMINISTRATIF, GARAGE BINSFELD
COO RETAIL, GROUPE LOSCH
DIRECTEUR, CAR AVENUE
Chez Alpine, la berlinette A110 ; chez Renault, l’Arkana et la nouvelle Megane E-Tech ; et enfin le nouveau Dacia Jogger.
Le SL Roadster, la nouvelle version d’une icône développée par Mercedes-AMG, et la première berline électrique d’AMG, l’EQS 53 4MATIC+.
La nouvelle Kia Sportage, la nouvelle Kia EV6 (qui peut charger de 10 % à 80 % en 18 minutes). Chez Mazda, la nouvelle Mazda CX-5.
Difficile de choisir parmi les marques proposées. La Volkswagen ID.Buzz et, au niveau des sportives, les nouvelles Porsche 718 GT4 RS et 911 GT3 RS.
La Peugeot 308, la DS 4, la C5X de Citroën, les Nissan Qashqai et Ariya, la KIA EV6 et les Lexus NX.
Que ne faudra-t-il pas manquer lors de cette édition de l’Autofestival ?
L’occasion de « vibrer automobile » en show-room pour voir, toucher, essayer, comparer et acheter, en toute sécurité d’un point de vue sanitaire.
La large gamme électrique. Avec les nouveaux EQB et EQE, la qualité Mercedes-EQ est disponible dans toutes les catégories.
Les derniers modèles. Et la prime d’État de 8.000 € sur plusieurs modèles électriques, pour toute commande avant le 30 mars.
La possibilité d’essayer les voitures de différentes motorisations avant de faire votre choix.
Au-delà de superbes conditions et des nouveaux modèles, ne pas tarder à commander. Les délais de livraison sont longs.
Les challenges majeurs du secteur de l’automobile sont…
Accompagner nos clients à travers deux mutations majeures : l’électrification des véhicules et la gestion du budget à l’usage.
À court terme, les pénuries de composants. À moyen terme, la combinaison de la mobilité individuelle et du développement durable.
Pouvoir livrer les véhicules en temps et en heure. Je pense que la situation s’améliorera pour la seconde moitié de l’année 2022.
Face à la crise des semiconducteurs, nous faisons tout pour minimiser les retards de livraison pour que nos clients restent mobiles.
La transition du thermique vers l’électrique et l’hybride. Il faut aussi tout faire pour livrer nos clients.
Racontez-nous votre plus belle aventure en bagnole…
Les départs en vacances avec la voiture familiale sont des souvenirs de jeunesse joyeux, comme le sont aujourd’hui ceux avec ma femme et mes enfants.
De longs voyages de vacances dans le Sud, lorsque la climatisation était encore une rareté dans l’automobile.
Un trajet de Luxembourg à Esch avec une voiture de sport exclusive sans toit ni pare-brise. J’ai éveillé la curiosité de tous.
Ma première, une Renault 5. À quatre à l’intérieur, il n’a pas été simple pour le moteur de 45 CV de gravir la côte proche de Nancy.
De plus en plus simple. Pour commander LA bonne voiture, il est appréciable de la voir, de la toucher, de l’essayer.
Les informations en ligne sont utiles. Le conseil personnalisé et la confiance mutuelle restent les critères les plus importants.
L’avenir ! Internet est de plus en plus important pour la recherche d’informations. Avec un excellent service, les concessionnaires auront toujours leur raison d’être.
Pour l’occasion, c’est sûr. Pour le neuf, le client prend l’info en ligne avant de toujours venir en show-room. Mais c’est l’avenir.
La voiture de rêve quand vous étiez enfant…
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L’Alpine A110, championne des rallyes de mon enfance, tant pour ses succès que pour l’histoire de sa création et de son créateur.
DRIVE FÉVRIER 2022
Une Mercedes, peu importe laquelle.
Un voyage organisé par notre marque Mazda. J’ai pu traverser le Monténégro à travers les routes sinueuses à bord de la Mazda MX-5.
Les gens ne sont pas prêts à commander leur futur véhicule en ligne. La plupart d’entre eux souhaitent se mettre derrière le volant et faire un essai.
La voiture de rêve de mon enfance était une Nissan 350Z.
La Porsche 911 Targa.
La Peugeot 203 continue toujours de me faire rêver.
Renault, Car Avenue, Losch, Binsfeld, Merbag et Shutterstock
Bob Binsfeld
DIRECTEUR VOITURES PARTICULIÈRES, MERBAG
Photos
Jens Niedereichholz
Quel est votre modèle phare de 2022 ?
Arnaud Voisin DIRECTEUR GÉNÉRAL, RENAULT RETAIL GROUP LUXEMBOURG
Commander sa voiture sur internet, c’est…
Que vous soyez à la recherche de votre prochain compagnon pratique et adapté qui vous accompagnera tous les jours sur les routes ou d’un achat coup de cœur, cinq concessionnaires se sont prêtés à notre questionnaire pour vous aider à trouver le véhicule de vos rêves.
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Forecast
Les grands challenges du leasing pour les années à venir Jamais, auparavant, le secteur du leasing opérationnel n’avait dû faire face à autant de mutations. Explications.
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LAURENT GOUVERNEUR Managing director – Front office Volkswagen Losch Financial Services SA
Le secteur automobile connaît une véritable transformation. En premier lieu, nous assistons à une concentration du marché. Celui-ci était resté très stable avec des acteurs bien établis. Depuis peu, certains ont quitté le Luxembourg et d’autres, plus grands, se rapprochent. Pour nous, il sera important de garder une dimension locale forte, tout en bénéficiant d’un effet d’échelle. Nous assistons ensuite à une digitalisation et à une évolution des comportements d’achat. Au niveau de l’achat d’un véhicule, le Luxembourg reste assez classique, mais on voit aussi clairement une évolution vers des comportements plus digitaux en amont (recherches sur internet, configurateur, etc.) et en aval (processus de signature, suivi du contrat, etc.). De nouveaux canaux de vente apparaissent aussi. Le troisième point concerne le succès grandissant du leasing privé. Les clients préfèrent désormais payer une mensualité et l’inflation actuelle renforce cette tendance. Les clients s’intéressent aussi de plus en plus aux véhicules électriques, mais ne veulent pas prendre de risques, notamment au sujet de la revente. Ils sont donc particulièrement nombreux à opter pour le leasing privé pour ces véhicules électriques.
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«La valeur de revente d’un véhicule électrifié présente une incertitude accrue par rapport à un véhicule traditionnel. »
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«Nous devons poursuivre le virage de la digitalisation afin de garantir une expérience client moderne. » DOMINIQUE ROGER Président Mobiz, fédération luxembourgeoise du leasing automobile
Le premier défi, pour les acteurs du leasing opérationnel, consiste à accompagner la mutation du secteur automobile. L’émergence d’un nouveau mix énergie / motorisation et l’essor de l’électrique nécessitent de repenser nos offres. Le leasing de voiture électrique est sans aucun doute le produit le plus complexe qu’il nous ait été donné de mettre en place, à ce jour. L’évolution technologique effrénée et la durée de vie réduite de certaines solutions sont des risques importants qui mettent la pression sur nos marges. Il faut donc se réinventer en permanence. À nous de saisir les opportunités. Le private lease en est une. On assiste à une évolution marquée de la propriété vers l’usage. Historiquement, notre secteur n’a jamais opéré en mode B2C. Nous devons désormais apprendre à entrer en relation avec des clients privés qui découvrent le leasing, à les informer et à les rassurer. En parallèle, nous devons poursuivre le virage de la digitalisation afin de garantir une expérience client moderne face à une clientèle de plus en plus jeune, connectée et exigeante. Toute société de leasing doit également élargir son offre vers la mobilité douce en amenant davantage de flexibilité et en intégrant les grands principes ESG au cœur de son business model.
Marie De Decker et DR
«Les clients préfèrent désormais payer une mensualité et l’inflation actuelle renforce cette tendance. »
L’évolution de notre métier tient aujourd’hui à des décisions qui nous sont extérieures, comme le Green Deal européen ou le Plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), qui fixent des objectifs très ambitieux pour le secteur automobile. Nous avons évidemment un rôle important à jouer dans cette transition. Il est de notre responsabilité d’accompagner nos clients et de leur offrir une nouvelle expérience de mobilité durable dans un écosystème de qualité. La voiture ne va pas disparaître, elle reste même le sujet principal, mais elle va devenir plus verte. Dans ce contexte, on constate que l’usage prend le pas sur la propriété. Les particuliers s’intéressent de plus en plus au private lease. Cette tendance vient notamment du fait que l’offre évolue vite et que la valeur de revente d’un véhicule électrifié présente une incertitude accrue par rapport à un véhicule traditionnel. Sur le marché professionnel, l’évolution de l’avantage en nature constitue elle aussi un challenge important. Notre plan stratégique Arval Beyond tient compte de ces différentes dimensions, et d’autres encore. À nous d’être à la hauteur pour accompagner nos clients dans cette période de transition importante.
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VÉRONIQUE BOURGOIS Directrice générale Arval Luxembourg