La Goulette, Art et Mémoire: vers la reconquête d'un héritage culturel

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Remerciements

Ce mémoire d’architecture a été élaboré grâce aux encouragements de mon entourage qui mérite amplement ma reconnaissance.

J’aimerais tout d’abord remercier ma directrice de mémoire Madame Imène Zaafrane, de m’avoir suivi et guidé tout au long de cette année. Sa patience, sa bienveillance et ses remarques constructives ont largement contribué à l’aboutissement de ce mémoire.

Je tiens également à exprimer ma gratitude et ma reconnaissance envers mes parents et mon frère pour leurs sacrifices, ainsi que leurs encouragements et soutien inestimable à aller de l’avant.

Enfin, un grand merci à tous mes amis, qui m’ont soutenu, de près ou de loin, durant toutes ces années. En particulier à mes amis proches, qui par leur confiance et complicité ont animé mon quotidien.

Merci à tous. Reconnaissance et respect.

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2 Introduction Problématique Méthodologie d’approche PREMIERE PARTIE : approche théorique : définition des concepts .......................................... 8 1 Le génie du lieu.......................................................................................................................................... 9 2 Les Caractères identitaires du lieu ........................................................................................................... 13 1.1 La mémoire ..............................................................................................................................................................13 1.2 L’orientation.............................................................................................................................................................14 1.3 L’identification 14 3 La mémoire collective.............................................................................................................................. 17 4 Le patrimoine culturel ............................................................................................................................. 21 4.1 Le patrimoine immatériel 21 4.2 Le patrimoine matériel ....................................................................................................................................................22 Synthèse 23 DEUXIEME PARTIE : art et mémoire : L’apogée d’un lieu glorieux ..........................................24 1- Corpus référentiel.................................................................................................................................... 24 1.1 PROJET 1 : Maison de la mémoire/ Baukuh 24 1.2 PROJET 2 : L’extension du Centre de l’Holocauste d’Oslo 28 1.3 PROJET 3 : Maison de la Mémoire et Espace Communautaire / Taller Sintesis+ Angelica Gaviria 32 1.4 PROJET 4 : Centre culturel D’Andemme / Label Architecture ..................................................................................36 1.5 Synthèse 41 2 Patrimoine culturel et histoire de La Goulette 43 2.1 Lieu d’histoire et de gloire 43 2 1. 1. Etymologie de La Goulette .......................................................................................... 43 2 1. 2. Sédimentation historique 43 2.2 Lieu de valeurs et de symboles : Le vécu d’un havre de paix méditerranéen ..........................................................46 2.2 Lieu de valeurs et de symboles : le vécu d’un havre de paix 47 2.3 Lieu de cohésion religieuse et spirituelle 52 2 1. 1. La population juive ...................................................................................................... 52 2 1. 2. La population chrétienne 53 2 1. 3. La population musulmane........................................................................................... 54 2.4 Lieu de partage et d’art culinaire 57 2 1. 1. Le festival du poisson a La Goulette............................................................................ 57 2 1. 2. Le restaurant Mamie Lily 61 2.5 Lieu d’art cinématographique et de mode 65² SOMMAIRE

paysagère

urbain

Paysage urbain

unités paysagères

architecturale

d’étude

d’étude

d’étude

3 2 1. 1. Le cinéma REX 66 2 1. 2. Un été à La Goulette.................................................................................................... 70 2 1. 3. Claudia Cardinale 73 2.6 Lieu de poésies et de mélodies 77 3 Analyse sociale ........................................................................................................................................ 83 2.7 L’approche participative 83 2.8 Le contexte historique 83 2 1. 1. Le questionnaire.......................................................................................................... 84 Synthèse 95 4- Analyse urbaine....................................................................................................................................... 97 2.9 Infrastructure et voirie 97 2.10 Nœuds et repères 99 2.11 Stationnement 99 2.12 Flux véhiculaire ......................................................................................................................................................100 2.13 Flux piéton pendant l’hiver 100 2.14 Flux piéton pendant l’été 101 2.15 Marchabilite...........................................................................................................................................................101 2.16 Marchabilite et appropriation de l’espace 102 5 Analyse
105 2.17 Les paysages identitaires 105 2.18 Paysage littoral 106 2.19 Paysage urbain contemporain................................................................................................................................108 2.20 Paysage urbain historique 109 2.21 Paysage
contemporain/ historique 109 2.22
à aspect patrimonial .....................................................................................................................110 2.23 Les
de la goulette 110 6 Analyse
et patrimoniale 113 2.24 Cas d’étude : El Bratel 114 2.25 Cartographie des monuments existants 115 2.26 Cas d’étude : La caserne Gallieni............................................................................................................................115 2.27 Cas
: Le palais Kqheireddine 116 2.28 Cas
: Le cinéma REX 117 2.29 Cas
d’un bâtiment polyfonctionnel 117 2.30 Fiche Pathologique 118 Synthèse 118 7 Analyse urbaine et paysagère du site .....................................................................................................119 2.31 Le choix du site.......................................................................................................................................................119 2.32 Environnement immédiat 121 2.33 Accessibilité 121
4 2.34 Analyse des flux 122 2.35 Analyse des fonctions 123 2.36 Analyse séquentielle ..............................................................................................................................................123 TROISIEME PARTIE : approche conceptuelle ........................................................................125 1 Le programme fonctionnel .....................................................................................................................125 2 Le programme quantitatif.......................................................................................................................126 3- Références des ambiances intérieures....................................................................................................130 4 La genèse du projet ................................................................................................................................131 5- Esquisses et intensions ...........................................................................................................................134 6- Idées et intentions..................................................................................................................................135

Ayant éradiqué l’essence de l’humanité et sa singularité, tué le génie de l’Homme et ses perceptions et dans un monde où les traditions et la modernité rivalisent, le temps et l’espace s’entremêlent, l’authenticité et l’originalité se font rares et deviennent synonymes d’obsolescence et de péremption face à un fléau tel que la mondialisation.

En effet, dans ce temps éphémère et destructeur, l’Homme se bat pour exister et se démarquer au sein d’une société superficielle et globale vivant dans un monde illusoire et standardisé où l’unité et l’uniformisation sont généralisées

A travers ce fléau, l’Homme s’autodétruit inconsciemment, détruit son passé, sa mémoire et son environnement. Sans compter sur la conscience et la sensibilité de certains, que l’Homme se trouve désormais, maitre de ses actes et de son destin, en position de dénoncer les failles et les limites de la mondialisation.

En effet, lieu et mémoire témoignent de l’histoire de l’Homme, de ses erreurs et ses gloires, de ses pensées et ses actions faisant l’objet d’étude des chercheurs. Urbanistes et sociologues se sont attardés sur l’étude du “génie du lieu”, soulignant que le lieu ne se résume pas qu’à une délimitation spatiale d’un territoire. Mis à part la dimension matérielle, le lieu est également un espace porteur de sens, de cultures, de pratiques et de représentations, marquant le rapport singulier entre l’individu et son territoire.

Au fil du temps, le passé semble ne plus porter d’intérêt, l’Homme distrait par la futilité de la vie, ne se préoccupe plus de son territoire ni de son histoire et il est incapable de pratiquer l’espace sans le préserver.

Au fur et à mesure que le temps passe, les villes s’éteignent, leurs âmes s’égarent, et leurs histoires s’oublient tel le parfait exemple de la ville de La Goulette. Une ville qui a longtemps recueilli l’éloge de ses occupants et des artistes, connue jadis pour être un lieu poétique riche en valeurs est devenu un lieu mourant et sinistre à l’image des rapports humains qui relient ses usagers.

Dans ces temps difficiles où la poésie vire au chaos, ressusciter l’immatérialité du lieu s’avère être une évidence face à une situation précaire où la viabilité de l'héritage culturel est mise en jeu. En effet, c’est dans le besoin de préserver l’héritage immatériel de la ville de La Goulette, de valoriser ses traditions et ses richesses longtemps oubliées, de réaffirmer la mémoire commune de son identité effacée, que notre intervention aura lieu.

Considérant l’art comme source honorable et commémorative, notre intervention mettra en lumière les potentialités patrimoniales de La Goulette à travers ses atouts artistiques exposés au fil des années dans l’objectif de renforcer son aspect social, culturel et touristique.

Ce mémoire s’inscrit dans la démarche de l’atelier de cinquième année. Il s'agit d’un projet pédagogique intitulé « DEMOPOLIS » (DEMO en référence à la démocratie et POLIS en référence à la Cité): le projet urbain participatif, « apprendre la ville avec ses habitants » ayant pour objectif d’appréhender les déterminations historiques, géographiques, environnementales, culturelles…aussi bien physiques qu’idéelles et sociales d’un « lieu » et de focaliser l’analyse sur la corrélation entre la dimension significative de l’espace architectural et urbain, et son interaction avec l’être humain assurant sa durabilité.

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INTRODUCTION

Festive, joyeuse et conviviale, tels étaient les mots très souvent évoqués par certains écrivains, peintres et cinéastes tombés sous le charme d’une ville coquette et cosmopolite. La Goulette a marqué l’esprit de plusieurs générations et est considérée comme un lieu exemplaire riche en symboles et en valeurs de tolérance, de sérénité et de citoyenneté.

Au fil des années, le charme de la ville se fait de moins en moins ressentir, des murs fissurés, des maisons abandonnées et des monuments en ruines témoignent de la dégradation du cadre bâti et paysager. Mis à part la perte des joyaux architecturaux, l‘essence de La Goulette, son goût et son parfum s’estompent et deviennent insipides au fur et à mesure que ses traditions dépérissent.

Ses ambiances réjouissantes d’autrefois, s’avèrent être passagères mais persistent dans la mémoire de certains artistes et des anciens habitants qui demeurent aujourd'hui dans la nostalgie, la mélancolie et la confusion de ce qu'est devenu leur joyau actuellement.

Quant à la jeunesse Goulettoise, celle ci semble être marquée par l'ignorance et l’indifférence face à un lieu où le sentiment d’appartenance se révèle être inexistant, des principes tels la citoyenneté, la communauté et la solidarité leur semblent insignifiants.

On a beau être bercé par les chansons idylliques sur La Goulette, s’immerger dans les films qui nous font tant rêver et se régaler par ses plats méditerranéens, néanmoins, la réalité actuelle est différente

En effet, l’identité de la ville se repose en partie sur son patrimoine artistique. La mémoire collective, le patrimoine matériel et immatériel ont été représenté par les artistes (peintres, cinéastes, poètes...).

D’autant plus que l’art a pour rôle de restituer l’attractivité et de renforcer l’aspect touristique.

Notre intervention repose sur l’idée de faire revivre ce patrimoine.

Comment ressusciter le patrimoine d’une ville à travers une intervention architecturale ?

Au delà de la beauté des œuvres picturales, musicales et cinématographiques, se cache une triste réalité.

Une réalité obscure, l’histoire d’une ville longtemps considérée comme l’une des destinations de villégiatures idéales connue pour son cadre rafraichissant et sa richesse culturelle, devenue au fil du temps, un lieu d’insécurité, hostile et austère, révélatrice du mal être de ses anciens habitants face à l’insouciance d’une jeunesse détachée de ses racines.

Comment faire revivre l'identité et la mémoire du lieu (l’esprit communautaire et l’ambiance de La Goulette) ?

Dans ce mémoire, nous avons choisi de faire revivre le patrimoine du cinéma, de la mode et de la gastronomie.

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PROBLEMATIQUE

Méthodologie

Pour répondre au mieux aux questions posées dans notre problématique, nous avons adopté une démarche structurée en trois différentes parties :

La première partie consiste à s’attarder sur une base théorique, qui englobe des concepts qui étudient le rapport de l’Homme au lieu, la mémoire collective, le génie du lieu ainsi que le patrimoine culturel. Au fil des recherches, on comprend que cette approche théorique est multidisciplinaire et concerne les architectes, les sociologues, les anthropologues, les urbanistes etc… A travers la consultation de certains de leurs ouvrages, cela nous éclairera sur la définition de ces concepts de façon générale. L’assimilation de ces recherches est essentielle pour la bonne démarche et la pertinence de ce travail d’étude.

Concernant la deuxième partie, nous entamerons une démarche analytique qui sera basée en premier lieu sur l’étude de projets de références comme synthèse et modèle de concrétisation des concepts théoriques préalablement définis. En deuxième lieu, nous présenterons la mémoire du lieu (La Goulette) sur le plan historique, symbolique et spirituel en se référant aux anciens documents (anciennes cartes et photos). En troisième lieu, nous nous intéresserons sur l’art local de la ville de La Goulette, un patrimoine artistique qui définit en partie son identité. Nous avons pu repérer les artistes et leurs œuvres d’arts qui ont enchanté la Goulette et marqué son esprit à travers la consultation d’articles, de forums et d’images qui illustrent cet héritage. En dernier lieu, nous nous étalerons sur la compréhension de la ville au niveau du cadre urbain et paysager. Cette analyse de La Goulette est le résultat de l’ensemble des travaux élaborés en groupe au sein de l’atelier Demopolis durant le premier semestre de l’année. Une analyse qui implique bien évidemment le travail sur site. Concernant l’analyse sociale, et dans le cadre d’une approche participative, un questionnaire destiné aux habitants de La Goulette a été établie au sein de l’atelier et a été partagé sur les réseaux sociaux ainsi qu’un travail sur site impliquant les entretiens directs avec les habitants. Avant d’entamer la troisième partie, nous élaborons de façon individuelle un choix du site et son analyse pour mieux comprendre les contraintes et les atouts du site.

La troisième partie sera consacrée à l’approche conceptuelle, elle se rapportera sur la démarche des différentes étapes de conception en définissant le programme fonctionnel du projet, le programme quantitatif et le parti qui comprendra la genèse du projet ainsi que l’ensemble des esquisses et des intentions architecturales.

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LE GENIE DU LIEU

1- Le génie du lieu

Le génie du lieu, traduit aujourd’hui sous le terme de l’esprit du lieu, une notion qui remonte à l’âge de l’antiquité romaine sous le nom de Genii Loci. Jadis, dans la mythologie romaine, les Genii étaient des créatures immanentes habitant lieux et individus et symbolisant l’être spirituel de l’Homme et son milieu. Par sa force unique, le génie conserve l’existence de la chose, veille sur sa perpétuité et conserve son identité propre. Tant répandu dans les civilisations occidentales que dans les sociétés africaines, le génie a toujours existé et joué un rôle vital pendant des siècles et tend à sacraliser l’Homme, à animer son milieu et éloigner les mauvais esprits. En effet le genius loci se réfère au caractère spirituel du lieu, où chaque village, rivières ou montagnes sont munis d’un être protecteur.

Aux XVIIIe et XIXe siècles, le terme genius s’empare de l’idée des forces divines qui habitent l’Homme et son milieu et prend une autre orientation ou le mot genius se rattache plus vers l’esprit, l’identité et l’atmosphère du lieu. En effet des termes telle que divinité, force sacrée et êtres surnaturels sont remis en question et ne correspondent plus à l’explication du génie du lieu qui met en avant l’individu et laisse place aux architectes, urbanistes, paysagistes, sociologues et artistes pour mettre en avant l’espace.

Désormais, l’expression « génie du lieu » tend à changer vers « l’esprit du lieu ». Cette locution évoque deux éléments fondamentaux : l’esprit et le lieu. «Nous définissons l’esprit du lieu comme une dynamique relationnelle entre des éléments matériels (sites, paysages, bâtiments, objets) et immatériels (mémoires, récits, rituels, festivals, savoir-faire), physiques et spirituels, qui produisent du sens, de la valeur, de l’émotion et du mystère1 »

L’esprit renvoie à l’immatérialité des éléments, aux pensées, aux croyances et à l’individu, relatifs aux évènements qui ont marqué le lieu. L’esprit relève d’une approche sensorielle et atmosphérique qui marque l’identité et le caractère du lieu, tandis que le lieu se définit par sa matérialité physique et géographique issue d’une approche mesurable et palpable. Rossi définit le locus comme « le rapport à la fois particulier et universel entre une situation locale donnée et les constructions qui s’y trouvent2 ». Les deux sont unis dans une étroite interaction, l’un se construit par rapport à l’autre.

Très souvent, dans les situations où le phénomène englobe plusieurs disciplines, les avis et les interprétations divergent et les constatations varient et s’opposent, marquant la complexité de la doctrine. En effet, l’esprit du lieu représente un champ de significations qui diffère d’une discipline à une autre. Les géomorphologues et les structuralistes partent du fait que l’esprit du lieu est issu du lieu lui même. Celui ci détermine la forme et l’esprit de l’établissement humain (Richot 1999 : 25 32), contrairement aux sociologues et aux anthropologues qui considèrent que c’est plutôt les communautés humaines qui caractérisent les établissements sociaux et l’esprit de leur lieu.

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TURGEON, L’Esprit

lieu :

matériel

de la thématique

colloque

9
LAURIER
du
entre le
et l’immatériel Présentation
du
disponibleenlignesur:http://openarchive.icomos.org/id/eprint/242/1/inaugural Turgeon.pdf 2 JEANLOUISCOHEN,AutourdelanotiondemémoirecollectivedeMauriceHalbwachs,etsonappropriationpar lesurbanistesetarchitectes,p121 132

Géomorphologues

Sociologues

Anthropologues

Figure 1 : L’Homme et le lieu. Source : personnelle

Lieu

CONSTITUE

HommeLieu HommeCONSTITUE

L’esprit du lieu peut renfermer à la fois la continuité et le changement. La matérialité du lieu témoigne de la durabilité de certaines valeurs et le sens d’origine, voire des groupes qui l’ont occupé. Quant à l’immatérialité, celle ci se résume à l’esprit des groupes qui l’habitent et elle est capable de raviver le sens du lieu ou même de les varier, ce qui donne à l’esprit du lieu une connotation plurielle et polyvalente, portant une multitude de significations, changer de sens avec le temps et être partagé par plusieurs établissements humains. Cette perspective semble être idéale dans à un monde globalisé, caractérisé de plus en plus par les migrations transnationales et les échanges interculturels.

Ainsi, c’est à travers l’esprit et le lieu que la mémoire dite collective, commune ou sociale se construit et se structure.

« Cette atmosphère ou empreinte particulière, si difficile à représenter car elle n'est ni une substance que l'on pourrait nommer ni une qualité susceptible de servir comme adjectif, est à la fois le point de départ et le but duquel tend l'art du lieu. Ineffable et omniprésente, elle conditionne le lieu et ne peut être saisie qu'en tant que Genius loci, esprit échappant à toute caractérisation. » 3

Schulz,L’Art du lieu. Architecture et paysage, permanence et mutations,1997 : P198

10
3 ChristianNorberg
Structuralistes
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CARACTERES IDENTITAIRES DU LIEU

2 Les Caractères identitaires du lieu

Sur la base des concepts de Heidegger, Norberg Schulz développe ses écrits sur la compréhension du lieu, pour mieux caractériser le lieu et ses qualités spatiales essentielles ainsi que le génie du lieu. Selon l’auteur, l’essence du lieu se définit à travers trois différents aspects : l’orientation, la mémoire et l’identification. D’après lui, « L’orientation – sans laquelle on ne peut voyager ni atteindre une destination ; l’identification au genius loci sans quoi l’accord avec le lieu est impossible ; et le souvenir des éléments constitutifs d’un lieu sans quoi l’expérience de l’appartenance est impossible ».

C’est donc à travers l’orientation, l’identification et la mémoire que Norberg Schulz définit la dimension antérieure du lieu et en fait de ces éléments une phénoménologie qui sera la clé de compréhension, d’accessibilité et d’usage de tout lieu. Ces paramètres sont omniprésents et sont partie intégrante pour chaque espace ou paysage. L’interaction entre ces trois éléments fait d’un lieu un paysage distinct et unique en son genre. Il serait inutile d’introduire d’autres paramètres à un lieu affligé par la modernité qui a en quelque sorte fait de l’ombre au caractère identitaire d’un lieu accumulé d’artifices au fil du temps.

L’orientation

LE LIEU

L’identification

La mémoire

Figure 2 : Les caractères identitaire du lieu. Source : personnelle

La combinaison des caractères identitaires sous les dimensions de mémoire, d’orientation et d’identification alimentera ainsi la création d’une interface d’échange entre le lieu, le contexte local et le paysage. La mémoire se référera aux images emblématiques, l’orientation à l’espace et l’identification aux formes concrètes du bâti

La mémoire

La mémoire joue un rôle clé dans la compréhension et l’utilisation du lieu. C’est à travers les points de repères figurés, des traces matérielles et des images emblématiques qu’on arrive à connaitre et reconnaitre un lieu. Ce dernier est doté de particularités et de certaines caractéristiques qui lui permettent de se démarquer en tant qu’identité distincte et de s’inscrire dans le souvenir de l’individu.

Dans un lieu crée par L’Homme, l’individu a tendance à designer les édifices les plus élevés comme principaux points de repères. Cela dit, des réalisations moins monumentales peuvent s’imposer par leur situation et leurs formes. Ainsi, nature et constructions constituent un ensemble unitaire qui laisse dans la mémoire une image symbolique et singulière.

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Dans un lieu fait par l'homme, le principal point de repère sera généralement l'édifice le plus élevé, bien que des réalisations plus petites puissent s'imposer par leur situation ou par leurs formes. Parfois nature et constructions constituent une totalité unitaire qui laisse dans la mémoire une image unique.

« Il est intéressant de noter que cartes postales et brochures touristiques reprennent précisément ces motifs qui nourrissent la mémoire. Un lieu dénué ne servant de points de repère a une identité pauvre, et l'orientation comme l'identification y sont difficiles, voire impossibles. Ces points de repère ont donc une fonction de conclusion, même quand ils ne sont pas objets de voyage, preuve supplémentaire que l'usage du lieu ne peut être réduit à la somme de ses fonctions. »4

L’orientation

Le lieu doit être doté d’une structure spatiale compréhensible comprenant routes et structures cohérentes permettant à l’individu de s’orienter. Dans le cas contraire, cela mène à l’aliénation. En effet, L’Homme doit savoir d’où il vient et où il va et c’est grâce aux repères développés par Kevin Lynch dans ses œuvres qui identifient des concepts tels le « parcours », les « nœuds » et les « districts » qui sont la base des structures spatiales que l’individu arrive à s’orienter dans son milieu La relation entre ces concepts ou ces éléments constitue une « image du milieu ». Selon Lynch, « une bonne image du milieu donne à son détenteur un sens de profonde sécurité émotive » 5

Il existe donc des « systèmes d’orientations » développés dans toutes les cultures facilitant le processus d’une bonne image du milieu où le monde serait reparti en points focaux divisés en régions reliés par des itinéraires qui seront enregistrés dans la mémoire de chaque individu. Loin des repères et de cette image, l’Homme perd le sens de l’orientation, la signification du lieu qu’il pratique et éprouve un sentiment d’insécurité. Cet égarement va à l’encontre de la notion de « l’habiter » qui, selon le sens Heidegger, signifie être en paix dans un lieu protégé.

« L’angoisse de se perdre vient de la nécessite pour un organisme mobile de s’orienter dans son milieu »6 . Dans ce contexte, Lynch développe le concept de « l’imaginabilité » définie comme l’ensemble des caractéristiques qualitatives d’un milieu qui protège l’individu de ne pas s’égarer.

L’identification

Dans la continuité des recherches élaborées par Heidegger, Norberg Schulz rapproche le concept d’« habiter » dans le sens où « l’homme habite lorsqu’il réussit à s’orienter dans un milieu et à s’identifier à lui ou, plus simplement, lorsqu’il expérimente la signification d’un milieu ». 7Habiter le lieu est donc synonyme d’orientation et d’identification.

« Cette forme, couleur ou ordonnance qui rend plus facile la construction d’images mentales du milieu, au point d’être bien identifiées, fortement structurées et donc assez utiles »8

Selon Norberg Schulz, l’identification désigne le fait de se familiariser avec le milieu auquel l’individu appartient, autrement dit, s’identifier à un lieu signifie devenir « amis » avec un milieu donné. Norberg Schulz prend comme exemple les peuples nordiques qui sont « amis » de la neige, du brouillard et du vent froid qui le décrit comme une sorte de signification poétique du caractère du milieu habité comme les

4 ChristianNorberg Schulz,L’Art du lieu. Architecture et paysage, permanence et mutations,1997 :47

5 Kevin Lynch, L’image de la cité, 1971 : 26

6 ChristianNorberg Schulz,GeniusLoci:paysage,ambiance,architecture, 1979 : 20

7 SabineVassart,Penséeplurielle,2006:9

8 ChristianNorberg Schulz,GeniusLoci:paysage,ambiance,architecture, 1979 : 20

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arabes « amis » du Sahara, du soleil et sa chaleur. Néanmoins, chez le citadin moderne, l’amitié entre le citadin moderne et son milieu naturel semble être fragmentée. L’Homme a besoin de s’identifier à travers une matérialité, un bâti, des choses créées par lui même, c’est à ce moment là, qu’il noue une très forte relation concrète et émotive. Ainsi, mis à part l’orientation, ce dernier s’identifie à travers des objets concrets avec lesquels il arrive à s’identifier. L’identification est étroitement reliée au sentiment d’appartenance, s’identifier à un lieu insinue appartenir à un lieu.

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LA MEMOIRE COLLECTIVE

La mémoire collective

« La ville elle même est la mémoire des peuples ; et comme la mémoire est liée à des faits et à des lieux, on peut dire que la ville est le locus de la mémoire collective ».9

N’ayant pas de consensus quant à la manière de la définir, la mémoire collective reste une expression polysémique qui a fait l’objet d’études de plusieurs disciplines essentiellement psychologiques, anthropologiques et philosophiques. Il semble important de distinguer et comprendre les différentes orientations et significations retenues par les pionniers de cette étude.

Pour commencer, on évoque le sociologue Maurice Halbwachs, étant le premier à définir le terme de « mémoire collective ». Analysant la formation de la mémoire individuelle, cet auteur souligne d’abord le caractère éminemment social de l’être humain. Ensuite, il en déduit que la plupart de nos expériences se déroulent dans des « cadres sociaux » que nous partageons avec d’autres (appartenance sociale, pratiques sociales, langages, etc…). Mais ces cadres sociaux sont aussi des repères que nous utilisons lorsque nous nous souvenons d’un événement, et que la mémoire individuelle est nécessairement affectée par le phénomène d’interaction sociale. Ainsi, la mémoire collective peut être définie comme le produit de l’activité convergente des individus qui se souviennent du passé en tant que membres d’un groupe ou d’une communauté. La mémoire est liée à de nombreuses questions différentes qui peuvent être examinées dans une perspective interdisciplinaire.

Selon Maurice Halbwachs, la mémoire collective est essentielle et ne peut fonctionner en dehors du groupe qui affecte et caractérise la mémoire individuelle qui se réfère à la mémoire d’évènements expérimentés par l’individu. La mémoire collective joue aussi un rôle prédominant dans la construction de l’identité d’un groupe et sa valorisation. Halbwachs évoque le concept de « l’histoire » comme une « mémoire morte » qui ne représente pas d’enjeu identitaire sur les groupes sociaux contrairement à la mémoire collective qui la considère comme une mémoire vivante.

Quant à Denis Peschanski, historien spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et directeur de recherche au CNRS, définit la mémoire collective comme « l’ensemble des représentations sociales du passé dans une société donnée » 10 « Au filtre de cette mémoire ne sont retenus que les événements perçus comme structurants dans la construction de notre identité collective. ». 11Cela signifie que certaines expériences vécues par un grand nombre d’individus ne feront pas forcement partie de la mémoire collective d’un groupe, cependant d’autres évènements concernant une minorité qui peuvent être plus significatifs et seront stockés dans la mémoire d’un groupe. « La mémoire collective n’est pas la somme algébrique des mémoires individuelles », 12insiste l’historien. Denis Peschanski évoque aussi l’aspect plastique et mutant de la mémoire de nos sociétés d’aujourd’hui. Au fil de l’actualité, la mémoire de nos sociétés a tendance à effacer de notre « disque dur » certains évènements et symboles qui n’ont plus vraiment de signification laissant la place à d’autres.

17 3-
9 Halbwachs, cité par Rossi, 1981 [1966]: 171 10 Pascal Moliner, Christian Guimelli, les representations sociales,2015 :13 11 https://www.ac strasbourg.fr/fileadmin/pedagogie/lettres/La_memoire_collective_de_la_France.pdf 12 Idem

La mémoire collective est, selon Pierre Nora, « le souvenir ou l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue et/ou mythifiée par une collectivité vivante de l’identité dans laquelle le sentiment du passé fait partie intégrante »13

•la mémoire collective est essentielle et ne peut fonctionner en dehors du groupe qui affecte et caractérise la mémoire individuelle

• l’ensemble des représentations sociales du passé dans une société donnéeDenis Peschanski

Pierre Nora

• le souvenir ou l’ensemble de souvenirs, conscients ou non, d’une expérience vécue et/ou mythifiée par une collectivité

Figure 3: La mémoire collective. Source : personnelle

LA MÉMOIRE COLLECTIVE

Pour conclure, la mémoire collective ou sociale se rattache à une approche collectiviste, définie en tant que représentations collectives d’images mentales, de pensées, de souvenirs, de symboles et repères, d’évènements et d’expériences vécues et ressenties au sein d’un groupe social permettant l’élaboration et la structuration identitaire d’une société.

« La mémoire collective est constituée de symboles, de récits, de narrations, et d’images qui participent à la construction identitaire d’une communauté. »14

La mémoire collective constitue un socle commun pour un groupe social, un patrimoine partagé et transmis d’une génération a une autre.

« Les lieux de mémoire, ce sont d’abord des restes. La forme extrême où subsiste une conscience commémorative dans une histoire qui l’appelle, parce qu’elle l’ignore. (…) Musées, archives, cimetières et collections, fêtes, anniversaires, traités, procès verbaux, monuments, sanctuaires, associations, ce sont les buttes témoins d’un autre âge, des illusions d’éternité. (…)»15

13 Pierre Nora, « La mémoire collective », in La nouvelle histoire sous la direction de Jacques Le Goff, Retz CEPL, Paris, 1978, p. 398

https://presse.inserm.fr/la memoire collective faconne la construction des souvenirs personnels/37623/

PierreNora«Entremémoireethistoire,laproblématiquedeslieux»,anthologieFlammarion,pp.114 116

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LE PATRIMOINE CULTUREL

4- Le patrimoine culturel

La notion du patrimoine culturel englobe les aspects matériels et immatériels du patrimoine, elle est définie comme « un ensemble de ressources héritées du passé que des personnes considèrent, par delà le régime de propriété des biens, comme un reflet et une expression de leurs valeurs, croyances, savoirs et traditions en continuelle évolution » 16(Greffe, 2009). Le patrimoine culturel regroupe tous les aspects de l’environnement, la conjonction interactive du temps entre les personnes et lieux.

4.1 Le patrimoine immatériel

Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie.

Au delà du patrimoine culturel matériel qui révèle des capacités intellectuelles de l’être humain, sa capacité à matérialiser œuvres et bâtis, le patrimoine culturel comprend aussi une expression immatérielle qui renvoie selon L’UNESCO aux « pratiques, représentations et expressions, les connaissances et savoirfaire que les communautés et les groupes et, dans certains cas, les individus, reconnaissent comme partie intégrante de leur patrimoine culturel »17 . Le patrimoine immatériel dit aussi « patrimoine culturel vivant », se transmet se crée de générations en générations par les communautés et les groupes d’un milieu donné. Cet héritage à caractère dynamique et fluide, apporte un sentiment d’appartenance et d’identité aux communautés et forge une relation fusionnelle entre l’homme, son milieu et ses ancêtres. Selon L’UNESCO, Le patrimoine culturel vivant englobe « les traditions et expressions orales, y compris la langue en tant que véhicule pour le patrimoine culturel immatériel ; les arts du spectacle ; les pratiques sociales, rituels et événements festifs ; les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers [et] les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel »18

Le patrimoine immatériel présente quelques caractéristiques qui nous permet de mieux l’appréhender :

 Traditionnel, contemporain et vivant à la fois : le patrimoine immatériel se base non seulement sur la transmission de l’héritage traditionnel uniquement, mais aussi les pratiques rurales et urbaines contemporaines de diverses collectivités culturelles et sociales, d’où son appellation : patrimoine culturel vivant.

Inclusif : le patrimoine immatériel s’oppose à toute pensée d’exclusion, elle prend en considération la transmission intergénérationnelle comme facteur contribuable a la procuration d’un sentiment d’identité. Ce qui importe c’est que toutes ces pratiques soient considérées comme héritage qui continue à se transmettre de génération en génération reliant passé, présent et futur dans le cadre d’une cohésion sociale, d’un sentiment d’appartenance et de responsabilité aidant l’individu à se sentir inclu dans une communauté et dans la société au sens large.

21
16 Lachartehumanitairedupatrimoineetlesstatus,greffe2009article2,universalitéetdiversité 17 Lepatrimoineculturelimmateriel,disponibleenlignesurhttps://whc.unesco.org/fr/glossaire/86 18 https://ich.unesco.org/fr/qu est ce que le patrimoine culturel immateriel 00003

Représentatif : bien qu’il soit apprécié pour sa valeur culturelle exclusive et exceptionnelle, le patrimoine culturel immatériel évolue dans d’enracinement des communautés qui sont responsables de la succession des traditions, des coutumes et du savoir faire.

Fondé sur les communautés : les communautés, les groupes et les individus sont des acteurs ultimes dans la création de leurs propres pratiques, l’entretien et la transmission de leurs savoir faire. Personne d’autres n’est apte à décider ni à valider qu’une certaine expression ou pratique fait partie de leur patrimoine

4.2 Le patrimoine matériel

Le patrimoine matériel englobe les édifices et les paysages ou plus précisément les biens qui font partie du patrimoine culturel et naturel. « Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué des paysages construits, de l'architecture et de l'urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements de l'espace agricole ou forestier, d'objets d'art et mobilier, du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâti, etc.). »19

22 
19 https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrimoine_culturel

Synthèse

Dans un environnement où le temps, l’espace et l’histoire divergent et prennent des directions différentes, l’Homme désarmé de tous ses moyens se trouve perdu face un monde globalisé et superficiel qui croyait le contrôler et y régner.

En effet, Loin de l’idée que la technologie et l’esprit cartésien allait le libérer de ses contraintes, le citoyen ne semble plus trouver ses marques au sein d’une société individualiste, englouti dans une architecture et une urbanité oppressante qui évoluent à pleine vitesse et qui se manifestent à travers des constructions excessives où le développement durable et l’échelle humaine sont loin d’être respecté. L’Homme emprisonné à vivre dans un environnement toxique et incontrôlable, démontre les failles de la surmodernité, l’envie de construire davantage sans prendre le temps d’observer ni de réfléchir.

L’accélération est l’une des caractéristiques de ce monde surmoderne, l’architecture nait et se concrétise à une grande vitesse, l’image des villes devient de plus en plus méconnaissable créant une rupture avec le citoyen qui habite de nouveaux lieux auxquels il n’a plus le temps de s’habituer. L’existence de ces lieux qui détenaient auparavant une certaine magie, une aura hors du commun, un esprit divin et protecteur auquel l’Homme croyait et vénérait, semble être de courte durée.

Aujourd’hui, certains lieux ont vu leurs esprits s’éteindre et devenir des « non lieux », des lieux n’ayant plus de sens ni symboles ni d’histoire, des lieux où personne n’arrive plus à s’identifier. Des lieux qui ne sont que le produit de la surmodernité, de l’abus de l’excès d’une croissance qui a mené à un chaos touchant les dimensions socio économiques, environnementales etc...

Face à ce monde qui avance sans pour autant considérer le lieu comme un espace habité, riche en sens et valeurs à celui qui l’occupe, il est important de revenir aux premiers principes qui relient l’homme et son espace, de revoir cette symbiose qui existait jadis et les potentialités du lieu et son génie qui faisaient de ce dernier un espace distinct comme la ville de La Goulette.

Faire renaitre son génie d’autrefois est une nécessité aujourd’hui pour que l’histoire de cette ville puisse continuer à l’honorer. L’esprit de La Goulette ne peut renaitre sans replonger les pensées et les souvenirs, les sentiments et les valeurs que les citoyens partageaient. La mémoire collective des Goulettois est la clé d’une nouvelle aire qui met en valeur l’héritage culturel d’une ville dans lequel le sentiment d’appartenance était assez forgé et solide pour que cette ville puisse être totalement abandonnée.

L’idée d’aborder la notion du génie du lieu n’est pas de refaire vivre le même génie du lieu car cela ne peut être possible. De génération en génération, les temps changent ainsi que le contexte dans lequel l’esprit du lieu est inscrit. Plus le temps passe, plus le lieu reste le même se dégrade mais l’esprit semble être effacé. Ainsi sur la base de l’ancienne Goulette, on va tenter de redonner le gout et l’esprit de cette ville et aider l’occupant de l’espace à s’identifier, et s’orienter de nouveau dans le contexte actuel.

En mettant à la lumière du jour l’héritage culturel de La Goulette, on pourra d’un côté éclairer l’occupant qui a tendance à négliger ou ignorer le trésor culturel de sa ville et d’un autre côté de renouer avec un sentiment d’appartenance avec les anciens Goulettois tristes et nostalgiques qui essaient tant bien que mal de se rattacher à ce qui reste de La Goulette d’autrefois. C’est à travers leurs souvenirs qu’ils arrivent actuellement à se trouver une place dans ce lieu méconnaissable. N’allant pas l’encontre de leurs mémoire, l’idée est donc de réconcilier à ce Goulettois a ce lieu qui est en perpétuel changement. Se nourrir de leur mémoire collective serait donc la clé de création d’un esprit d’une Goulette aussi authentique et symbolique, dans lequel chaque individu pourra trouver sa place dans un lieu paisible qui répond à ses besoins.

23

1- Corpus référentiel

Avant de s’intéresser à la mémoire de La Goulette et ses aspects historiques analytique et culturel, il est important de présenter quelques projets de références qui ont tenu compte des concepts théoriques préalablement étudiés qui nous guideront à mieux répondre à notre problématique.

PROJET 1 : Maison de la mémoire/ Baukuh

Lieu : Milan, Italie

Année : 2015

Surface : 2500m²

Architectes : Baukuh

Contexte idéologique et politique :

La ville de Mila a connu d’importants évènements historiques comme la libération du nazisme fascisme, l’attentat de la piazza Fontana en 1969 et la déportation vers les camps de concentration. Ces évènements ont marqué des générations et demeurent encore gravés dans leurs esprits faisant partie de la mémoire collective milanaise.

Personne n’habite la maison de la mémoire, seuls les souvenirs et l’esprit du lieu y habitent.

Figure 4: Perspective sur la Maison de la mémoire/ Baukuh

Dans le cadre d’une commémoration, cet édifice au caractère massif est muni d’enveloppes en briques polychromes faisant références aux matériaux traditionnels lombards utilisés pour l'Ospedale Maggiore et Santa Maria delle Grazie. Ces enveloppes défensives constituent un abri pour les souvenirs à l’intérieur mais aussi des parois en briques richement décoratives avec six couleurs différentes qui exposent dix neuf portraits de citoyens milanais anonymes élaborés à partir des photographies d’archives et de huit images qui relatent les évènements historiques marquants de la ville.

A l’image d’une boite rectangulaire, la maison fait 20m sur 35m et 17.5m de hauteur se divise en trois parties. Deux minces parties situes à l’extrémité du projet relié par un vaste espace au rez de chaussée comprenant deux colonnes octogonales subdivisant l’espace en trois parties. On y trouve un énorme escalier en colimaçon qui mène jusqu’au reste des étages (5 étages).

Cet escalier est élément de distribution mais aussi un outil digne d’une sensibilité poétique entre le visiteur et l’objet exposé. A travers les mouvements de rotations pris dans cet escalier, un sentiment de curiosité traverse le visiteur qui tend à chaque fois à se rapprocher et s’éloigner des éléments soigneusement mis dans les archives qui est un espace inaccessible pour des raisons de protection vu la sacralité des documents.

24 DEUXIEME PARTIE : art et mémoire : L’apogée d’un lieu glorieux

Figure 5: Perspective sur la Maison de la mémoire

Le programme : Espaces d’exposition

Archives Bureaux

Les éléments graphiques :

Figure 6 : Vue intérieure de Maison de la mémoire Figure 7: Vue intérieure de la Maison de la mémoire

Figure 8 :Plan niveau 0 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily

25

Figure 9 : Plan niveau 1 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily

Figure 10: Plan niveau 2 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily

26
27 Figure 12 : Coupe transversale Maison de la mémoire. Source : Archdaily Figure 13 : Coupe longitudinale Maison de la mémoire. Source : Archdaily Figure 11 : Plan niveau 3 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily

d’Oslo

Lieu : Oslo, Norvège

Année : 2020

Architecte : Studio Transfrontalier

Contexte idéologique et politique : Victime d’holocauste, La Norvège a été victime du régime nazi pendant la deuxième guerre mondiale. Considérée comme race inferieure, plus que 800 juifs norvégiens ont été déportés sur 1700 juifs d’origine norvégienne au total en 1942.

Cet antisémitisme a marqué la mémoire du lieu et de son peuple encore fragilisé par les massacres allemands.

Le centre de l’Holocauste d’Oslo :

Crée en 2001, Le Centre d'études sur l'Holocauste et les minorités religieuses est une institution norvégienne et une fondation qui travaille avec l’université d’Oslo. Quittant le campus de l’université, le centre s’installe à la Villa Grande en guise de musée consacré au Shoah. La Villa Grande n’est que l’ancienne résidence de Vidkun Quisling. Il s’agit de l’ancien ministre norvégien, un officier militaire qui a collaboré avec le régime nazi pendant les années d’invasion

L’extension du centre de l’Holocauste d’Oslo :

"Cet héritage à facettes où des contributions importantes à l'apparence de la villa sont nées d'une idéologie sombre et haineuse, a exigé une adaptation critique de l'extension où il fallait avoir une attitude consciente envers les couches historiques du bâtiment" 20

En continuité avec l’idée du « Château sur la colline », L’extension a été conçue comme étant « le plateau du château ». Une composition volumétrique discrète qui permet de distinguer le centre et son extension comprend des espaces d’exposition, d’apprentissage et d’atelier situés à la base et un toit terrasse qui constitue le prolongement de l’espace vert du château qui surplombe le paysage boisé. Le toit devient un espace de contemplation comme la nouvelle aile reliée à la partie centrale, qui constitue un bassin réfléchissant, le début des expositions permanentes et temporaires.

28 PROJET 2 : L’extension du Centre de l’Holocauste
20 https://www.archdaily.com/894974/oslos holocaust center reappropriates former norwegian nazi building?ad_source=search&ad_medium=search_result_all Figure 14 : Vue sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily
29
Figure 15 : Vue extérieure sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily Figure 16 : Plan masse de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily Figure 17 : Plan niveau 0 de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

Figure 18 : Plan niveau 1 de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

Figure 19 : coupe longitudinale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

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Figure 20 : coupe transversale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

Figure 21 : coupe transversale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

Figure 22 : ambiance intérieure de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

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PROJET 3 : Maison de la Mémoire et Espace Communautaire / Taller Sintesis+ Angelica Gaviria

Lieu : Turbo, Colombie

Année : 2014

Architectes : Taller Sintesis + Angélica Gaviria

Contexte idéologique et social :

Habitée par environ 2000 personnes, Pueblo Bello est une ville colombienne défavorisée qui a connu les violences paramilitaires et de la guérilla. On évoque dans ce sombre tableau, les disparitions forcées, les incendies et les massacres qui ont duré près de 20 ans.

Dans le besoin d’honorer ces victimes colombiennes, et dans le cadre de réparations collective, la communauté de Pueblo Bello désire tourner la page et se réunir au sein d’un espace qui retrouve et renforce la vie communautaire et refaire naitre l’esprit d’un lieu uni et honorable.

Dans le cadre d’une approche participative, les points de départ de la conception de cet espace ne sont que les souhaits des habitants et leurs besoins, leurs modes de vie et leurs façons de voir leur village et leurs vécus étant les plus touchés par l’histoire de ce lieu et les plus concernés par sa projection dans le futur.Situé près de la rivière Mulatos, le bâtiment a été surélevé pour éviter les risques d’inondations, ainsi l’accès principale se fait via une grande rampe accompagnée d’un mur de 8 mètres de hauteur, disposé en diagonal faisant allusion à l’explosion de la violence qui mène à la maison de la mémoire, un lieu riche en symboles.

L’organisation conceptuelle du projet oblige le visiteur à se promener, à faire le tour de la maison pour accéder au reste de la maison. Une approche poétique qui effleure de l’idée qu’il faut connaitre le passé pour avancer dans le futur. La maison comprend une cour aménagée en jardin intérieure avec un arbre implanté signe de renaissance de la communauté qui mène à « la maison du futur » une salle de classe multiple pour la formation constituée de volets en bois permettant de contrôler la lumière et le vent. Enfin, l’extrémité du projet comprend la partie privée dédiée aux sanitaires, aux locaux techniques et au entrepôts.

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Figure 23 : perspective exterieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily

Figure 27 : Vue intérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily

Les esquisses :

33 <
Figure 29:
Esquisses. Source : Archdaily Figure 26 : perspective extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily Figure 25 : Vue extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily Figure 24 : Vue extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily Figure 28 : Vue intérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily
34 Le Programme : Maison de la mémoire Patio Boutique d’instruments Administration Locaux techniques Entrepôts Figure 31 : Maquette, ambiance lumineuse. Source : Archdaily Figure 30 : Maquette. Source : Archdaily Figure 30 : Plan Masse. Source : Archdaily
35 Figure 31 : Plan niveau 0. Source : Archdaily Figure 32 : Coupe. Source : Archdaily Figure 33 : façade. Source : Archdaily

/ Label Architecture

Lieu : Andenne, Belgique

Année : 2015

Surface :1053m²

Architectes : Label Architecture

Contexte urbain :

Situé sur les bords du fleuve, dans un tissu urbain hétérogène entre un supermarché et un parking, sa situation montre des inconvénients de visibilité et d’accessibilité malgré le potentiel de son emplacement à l’échelle paysagère.

Le projet est considéré comme une boite posée sur les berges capitalisant les relations visuelles avec son environnement. Le centre est composé d’une première partie déjà existante qui sert de soubassement reliant la salle des arts au nouveau bâtiment qui représente une unité composée de quatre étages et redonne une nouvelle identité au centre. Ce centre a pour rôle de créer une cohabitation harmonieuse entre les visiteurs, la maison du personnel et le secteur associatif d’Andenne en procédant à une indépendance des usages et en assurant l’intimité des différents usagers dans la pratique de l’espace. A partir d’une initiative publique, la façade du projet est une œuvre d’art intégrée qui joue un rôle signalétique et attractif. La façade est constituée d’un mur rideau avec des rayures a motifs de l’image qui véhicule une perception cinétique depuis la voie express.

36 PROJET 4 : Centre culturel D’Andemme
Figure 34 : Vue extérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure 36 : Vue extérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure 37 : Vue de l’entrée du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure 35 : Vue de la facade du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Le Programme :

Un studio de danse

Une salle de musique

Un espace d’exposition

Un atelier de peinture

Un service

37
administratif et des installations Figure 38 : Vue intérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure 39 : Maquette virtuelle du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Figure 40 : Plan niveau 0 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Figure 41 : Plan niveau 1 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

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Figure 42 : Plan niveau 2 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Figure

: Plan niveau 3 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

39
43
40
Figure 44: Facade du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure 45 : Coupe du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily Figure
46
: Visualisation intérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Les concepts retenus pour le projet

La maison de la mémoire

Maison de la Mémoire et Espace Communautaire :

Centre culturel D’Andemme :

soient tragiques

festifs,

l’histoire et l’identité du lieu. L’architecture intervient pour commémorer ces évènements

mettre en honneur la ville. Le contexte idéologique de ces projets reflète de l’ingéniosité de

du rôle de l’architecture.

41 Synthèse  L’aspect volumétrique d’une boite  L’utilisation de matériaux locaux.  La volumétrie géométrique compacte  La poésie dans la circulation de l’espace L’extension du Centre de l'Holocauste d'Oslo :  La mise en honneur de l’esprit du lieu  La simplicité de la volumétrie  Le toit terrasse
 La mise en honneur du patrimoine culturel de la ville  L’approche participative (L’esprit communautaire)  Le mouvement horizontal de la volumétrie  La gestion de la lumière et du vent
 Le contexte urbain  Une volumétrie signalétique et attractive  Le langage utilisé au niveau des façades
Qu’ils
ou
les évènements marquent
et
l’importance

LIEU D’HISTOIRE ET DE GLOIRE

arrivent actuellement à se trouver une place dans ce lieu méconnaissable. N’aillant pas l’encontre de leurs mémoire, l’idée est donc de réconcilier ce Goulettois a ce lieu qui est en perpétuel changement. Se nourrir de leur mémoire collective serait donc la clé de création d’un esprit d’une Goulette aussi authentique et symbolique, dans lequel chaque individu puisse trouver sa place dans un lieu paisible qui répond à ses besoins.

42

2.1 Lieu d’histoire et de gloire STRATIFICATION HISTORIQUE

2 1. 1. Etymologie de La Goulette

Selon le dictionnaire universel de la langue française, le terme Goulette signifie « petit canal interrompu par des bassins ou coquilles dans lesquels les eaux tombent en cascades », 21 traduit par les italiens qui se sont installés dans cette région aux XVIII et XIX siècles sous le nom de Gola (gorge) ou Goletta (petite gorge). Ce terme se traduit lui même du nom arabe Halk al wadi qui n’est que l’embouchure ou la gorge du fleuve. Il désigne le canal de 28 mètres de largeur reliant le lac de Tunis a la mer méditerranéenne.

2 1. 2. Sédimentation historique

Considérée comme l’antichambre de Tunis, La Goulette témoigne d’une puissance militaire due à son emplacement stratégique, ouverte sur la mer méditerranéenne, elle a été la cible de plusieurs conquêtes. Ces successions d’attaques montrent de l’importance et les potentialités de cette région longtemps désirée mais aussi les failles qu’elle a pu présenter. Cela dit, les nombreuses et différentes occupations qu’a connu La Goulette ne sont pas restés sans conséquences, En effet des traces tant matérielles qu’immatérielles en sont aujourd’hui présentées et enfouies dans l’histoire d’une ville qui marque le règne de plusieurs civilisations, symbole de puissance d’un territoire riche en culture et en savoir faire.

Epoque ottomane

43 2- Patrimoine
culturel et histoire de
La
Goulette
: « Avant que Barberousse fortifie La Goulette, ce n’était qu’une tour carré comme si c’eut le logis de la Douane ». 22En effet, l’évolution de la ville et la succession des civilisations se manifeste directement sur la Karraka. En 1534, le corsaire turc décide de faire de La Goulette un lieu de refuge principal de sa flotte 21 Encyclopédie,premiéreedition(1751)disponibleenlignesur: https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/goulette 22 LuisdelMarmolCarvajal,HistoiresdesderniersroisdeTunis,Carthage,TunisieedCartaginoiseries,2007,P79 Figure 48 : Carte geographique XVIII golfe de Tunis, La Goulette 1764. Source : Joseph Roux Figure 47 : Temps de conception en Tunisie 1574. Source : Mario Cartaro

et de son arsenal. Des travaux d’amélioration d’ordre militaire et de défense seront exécutés en transformant cette petite tour en une forteresse puissante qui servira à approvisionner les munitions.

Epoque espagnole :

En 1535, Charles QUINT chasse les turcs de Tunis, attaque la forteresse et obtient la cession de La Goulette selon le traité du 6 aout 1535, signé avec le sultan Hafside Moulay Hassan « La Goulette lui fut abandonnée avec toutes ses dépendances intérieures et extérieures » 23En 1565, l’empereur espagnole exécute des travaux de consolidation de la karraka en la renforçant par quatre bastions et La Goulette sera appelée « Goleta la vieja » ce qui signifie « la vielle Goulette »

Epoque husseinite :

En 1574, La Goulette est de nouveau entre les mains des turcs qui ont réussi à vaincre et chasser les chrétiens. Les turcs entreprennent alors d’importantes décisions qui consistent a démolir une grande partie de ce que les espagnols ont construit. Il s’agit de conserver deux anciens bastions et une partie de l’enceinte pour des raisons de sécurité et détruire le reste afin d’urbaniser le lieu à travers la création d’un nouveau port, l’élargissement du canal et la construction d’un arsenal et de quelques habitations.

En 1796, ayant la volonté de renforcer la citadelle, Hammouda Pacha ordonne de construire des flanquements et une demi lune.vu l’envergure de ces travaux et l’état économique à cette époque, le pays a du s’endette au profit des banques étrangères.

Un traité Tuniso italien a été signe en 1868 qui consiste à accueillir des immigrés maltais et siciliens à rejoindre les maures et les turcs déjà installés dans la ville représentant la population Goulettoise.

Cette arrivée a permis de développer la ville petite à petit, cette population a continué à exercer leurs métiers maritimes et portuaires d’origine telle que la pêche et le commerce. En s’installant à proximité du port près de la citadelle dans un quartier qui portera le nom de la petite Sicile

44
23 GustaveHannezo,Lieutenant Colonel,OccupationespagnoledeLaGouletteetTunisde1535à1574,Revue tunisienne,1912,p.14 Figure 49 : La forteresse de La Goulette 1535. Source : Mario Cartaro

Sous les ordres de la colonie européenne, en 1881 les établissements publics et l’infrastructure du chemin de fer et des routes se développent. La Goulette connait à cette époque un étalement urbain permettant de s’étendre au nord en dehors de l’enceinte et la karraka reste à la frontière de la ville.

En 1888, La Goulette connait des travaux au niveau du trafic maritime ainsi que l’aménagement du premier port de Tunis.

En 1893, un nouveau chenal d’accès au port de Tunis a été creusé créant une rupture entre avec la route Goulette Rades qui fut remplacée par un bac à vapeur.

Un étalement urbain basé sur un tissu de hiérarchie urbaine qui a créé un espace urbain saturé et dense.

45
Figure 52 : Dessin La Goullete Le vieux Canal. Source : L.L Figure 51 : La Goulette Porte de l’ancien arsenal. Source : Lacassagne Figure 50 : La Goullete Le vieux Canal. Source : E.D’amico

DE VALEURS

Lieu de valeurs et de symboles : Le vécu d’un havre de paix méditerranéen

46 l
LIEU
ET DE SYMBOLES

Lieu de valeurs et de symboles : le vécu d’un havre de paix Lieu de tolérance et de cohésion, La Goulette a toujours été connue pour être un lieu de brassage culturel. Un lieu qui embrasse diverses religions, où les traditions et les rituels des communautés juives, chrétiennes et musulmanes sont célébrés, un lieu connu auparavant par sa puissance militaire devenue au fil des années un symbole d’une puissance culturelle. Un métissage distinct qui n’est que le fruit de l’histoire d’une ville marquée par les différentes occupations des civilisations précédentes qui ont fait de ce lieu, un havre de paix où les communautés cohabitent en harmonie et l’ambiance pacifique règne sur cette terre. Cette terre a inculpé chez les Goulettois des valeurs de respect, d’amour et de liberté leur permettant de s’enrichir les uns des autres et de s’épanouir dans un milieu sain où leur fierté d’y appartenir se fait ressentir.

« La mémoire culturelle tunisienne est l’addition de la mémoire musulmane à la mémoire juive. A La Goulette, personne ne cherchait à abolir la différence de l’autre ; bien au contraire, le juif allait vers l’arabe et l’arabe allait vers le juif pour s’enrichir mutuellement. De cette confrontation jaillissait un plaisir qui illuminait la terre entière. Le génie d’un peuple ne se réveille vraiment que lorsqu’il se frotte à un autre peuple. Nous avons fait de La Goulette une Andalousie (pour le cosmopolitisme) et aussi une Californie (pour la liberté).

Leur joie de vivre et d’aimer la vie en communauté est intelligible, cette vie si différente et si paisible que celle d’aujourd’hui a marqué les esprits des personnes ayant habité et côtoyé La Goulette, et sont chanceux et reconnaissants de vivre dans un lieu d’unicité, à une époque où la différence ne semble pas déranger au contraire, cela a été d’une conséquence assez enrichissante qui se traduit autant dans la dimension architecturale que dans la dimension humaine.

« Au fur et à mesure que remontent les souvenirs, je me sens fier d’être goulettois, de La Goulette de l’âge d’or. On buvait au lait maternel de La Goulette toute la sagesse du monde. Dieu a vraiment créé La Goulette à un moment de grâce que nous avons ressenti comme un privilège. A La Goulette j’ai découvert ma dimension d’homme au milieu des juifs, des chrétiens et des musulmans. Aux côtés de mes très chers amis, j’ai reçu avec sérénité la mémoire juive de Tunisie. La Goulette m’a communiqué

47
» 24
24 Articledisponibleenlignesur:https://harissa.com/D_Arts/yahasralagoulettechelbi.htm Figure 53 : Guitare Party Source : Henri Tibi
Figure
54
: La plage de Kheireddine Source : Henri Tibi

Ces communautés si différentes dans leurs pratiques et leurs croyances, ont appris à vivre en respectant les rituels des autres, à partager leurs histoires et leurs coutumes, à se mélanger et inviter l’autre à découvrir et célébrer leurs fêtes religieuses « Entre juifs et musulmans, nous entretenions une solidarité de classe sociale. Les juifs étaient artisans ou commerçants, les musulmans pêcheurs… Nous pouvions même célébrer ensemble les fêtes religieuses. Nous ne suivions pas le ramadan, mais nous étions conviés pour le mouton. Et nous nous faisions des cadeaux »26« Nous vivions ensemble, mangions, dormions, les uns chez les autres, participions tous aux fêtes des autres. C’était un éveil, une sensibilisation quotidienne à la différence »27

« Depuis ma plus tendre enfance, j’ai aimé les juifs de tout mon cœur car ils m’ont offert une Tunisie qui a échappé à la connaissance de beaucoup de gens. Le patrimoine juif de Tunisie, qu’il soit culinaire, musical ou vestimentaire, est un bien national qu’il faut protéger et sauvegarder. La mémoire culturelle tunisienne est l’addition de la mémoire musulmane à la mémoire juive. A La Goulette, personne ne cherchait à abolir la différence de l’autre ; bien au contraire, le juif allait vers l’arabe et l’arabe allait vers le juif pour s’enrichir mutuellement. De cette confrontation jaillissait un plaisir qui illuminait la terre

goulette

A La Goulette, L’art

vivre

afrique, :disponibleenligne

juifs

48 le sentiment d’appartenir à un souffle universel. C’est ce souffle tendre et puissant qui m’accompagne toute ma vie. »25 Figure 55 : Sur La plage de Kheireddine Source : Henri Tibi Figure 56 : Au café vert, La
Goulette Source : Henri
Tibi
25 ArticleyahasraLaGoulette,deMustaphaChalbi,,disponibleenlignesur:https://harissa.com/news/article/ya hasra la
26 Article
de
menacé des juifs tunisiens,Le Monde
surhttps://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/08/03/a la goulette l art de vivre menace des
tunisiens_4977841_3212.html 27 GuyChemla,Lacuisinejudéo arabedeTunisie,Lapenséedemidi,2004,p.32 38
Figure
57 : Au café vert, La Goulette Source : Henri Tibi

Le génie d’un peuple ne se réveille vraiment que lorsqu’il se frotte à un autre peuple. Nous avons fait de La Goulette

Andalousie (pour le cosmopolitisme) et aussi une Californie (pour la liberté).

« Les juifs de Tunisie ont un charme unique, à nul autre pareil, sans doute parce qu’il y a en eux un mélange délicieux de juifs berbères (autochtones) de très vielle souche, de juifs espagnols (fuyant l’Inquisition), de juifs italien (Livournais) et de juifs français »29

Au delà du mode de vie introverti adopté par certaines sociétés telles les habitants de la Medina de Tunis, où une forme de conventions et pudeur installées font parties de la culture de la médina et de son charme. Loin des façades aveugles et des entrées en chicane, l’intimité a La Goulette ne semble pas avoir sa place, dehors comme dedans, les Goulettois ne se tracassent pas à faire la différence. Ces Goulettois adorent s’inviter et se rassembler aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur au bord du canal, en face de leurs demeures ou simplement à passer les soirées festives dans les cafés profitant de la brise estivale au parfum de la méditerranée.

« A la différence des demeures de la médina qui étaient jalouses de leur intimité, les maisons de La Goulette étaient complètement ouvertes à la rue. La rue était le prolongement de la maison. Pour les beldis que nous étions, nous avons découvert la liberté à La Goulette. Mes parents ont fait sauter les cloisons pour ouvrir notre maison à l’autre. Point de porte fermée ni de fenêtre close. Tout doit être ouvert pour marquer notre adhésion totale à la rue. Après avoir lavé à grande eau le trottoir, on y installait table, chaises et matelas et nos voisins faisaient de même. Nous formions une seule famille avec nos délicieux voisins »30

49 entière.
une
» 28
Figure 58 : Les filles à la plage de La Goulette. Source : Henri Tibi Figure 59 : Les Goulletois sur la barque.Source : Henri Tibi
28 ArticleyahasraLaGoulette,deMustaphaChalbi,,disponibleenlignesur:https://harissa.com/news/article/ya hasra la goulette 29 Idem 30 Idem

Un mode de vie qui démontre l’amour qu’entretiennent ces habitants à ce lieu duquel ils ont su tirer profit, ce mélange culturel qui n’a fait que les rapprocher et s’aimer les uns les autres. Les Goulettois se sont accordés cette liberté considérée si précieuse et vitale qu’on pourrait l’envier. Cette Goulette a été le lieu d’une jeunesse qui a eu la chance de savourer le gout de la liberté et de l’insouciance dans le respect, l’amour et l’entraide et en témoigne aujourd’hui ces rares pellicules et la mémoire de ceux qui l’ont habité.

« Je pense que c’est le mélange réussi des cultures qui a favorisé l’émergence de ce climat de liberté que l’on ne trouvait pas ailleurs. A Tunis, on était prisonnier des conventions, a La Goulette, on avait enfin le droit de revendiquer la joie de vivre sans craindre la foudre de la tradition »31

50
Figure 60 : Echange entre jeunes Goulettois. Source : Henri Tibi
31 ArticleLalégendedeLaGoulette,uncharmeirrésistible,disponibleenlignesur: https://www.touwensa.com/fr/tourisme/3333/la l%C3%A9gende de la goulette un charme irr%C3%A9sistible.html
Figure
61
: photo de groupe sur la plage de La Goulette. Source : Henri Tibi
51 LIEU DE COHESION RELIGIEUSE ET SPIRITUELLE

Lieu de cohésion religieuse et spirituelle

Dans un lieu tel que La Goulette, un lieu de solennité religieuse ou chaque croyance est estimée et chaque pratique est respectée, les différentes communautés n’avaient pas de mal à célébrer leurs jours de fêtes, au contraire elles prenaient plaisir à faire participer amis et voisins de différentes religions à ces festivités et à partager leurs rituels.

Cette diversité sociale composée de français, siciliens, maltais, arabes et tunisiens a engendré une richesse culturelle et une cohabitation de communautés de différentes religions : juifs, chrétiens et musulmans.

2 1. 1. La population juive

Une population d’origine maltaise et italienne qui a débarqué au début du siècle, quant aux juifs tunisiens ils ont habité La Goulette casino où on trouve actuellement leur demeures fermées et inhabitées. Connue à l’époque par leur cuisine gastronomique, aujourd’hui La Goulette ne garde rien de cette empreinte culinaire malheureusement. Les italiens étaient essentiellement des marins, des pécheurs et petits commerçants quant aux maltais, ils exerçaient la pêche ainsi que la construction des barques. La Goulette comprend bien évidemment un lieu culte permettant aux juifs de pratiquer leurs rituels tels que les bar mitsvah, il s’agit de la synagogue de l’hôpital dite aussi synagogue Bessis.

Appelée aussi synagogue Beit Mordekhai de La Goulette et située sur la rue khaznadar, cette synagogue a été édifiée en 1910 par Benoit Barsotti et reconstruite en 1995 après un écroulement de la toiture en 1994. Elle admet une façade modeste blanchie à la chaux que ne se différencie pas des autres demeures

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Figure 62 : coexistence des trois religions. Source : Piotr Mlodozeniec Figure 63 : Barmitsvah a La Goulette. Source : Henri Tibi

Constituée principalement d’italiens, de maltais et de français venus à l’époque de la colonisation. La Goulette dispose d’un lieu sacré destiné à la pratique de la communauté chrétienne, il s’agit de « l’église Saint Augustin et Saint Fidèle » construite entre 1848 et 1872 conservée par la prélature de Tunis en 1964. Cette église existe toujours, se trouvant sur le quartier de la petite Sicile, elle a une architecture simple et épurée aux couleurs rafraichissantes avec le fronton et le clocher qui font partie du charme de l’édifice.

Actuellement, l’église garde ses fonctions, elle reçoit des anglais et des africains qui pratiquent la messe du dimanche ainsi que la procession de la vierge de Trapani « Madone De Trapani » qui se fait chaque 15 aout. Faisant partie du patrimoine culturel de la ville, la procession de la madone est une tradition qui remonte au vingtième siècle et née à La Goulette. Cette célébration consiste à porter la statue de notre Dame Trapani en hommage aux paroissiens originaire de cette ville, des rues de la petite Sicile jusqu’au port afin de bénir la mer et les bateaux des pécheurs. Avec le temps cette tradition s’est éclipsée jusqu’en aout 2017 où on assiste à la renaissance des coutumes et des traditions identitaires de la ville, dans le cadre de la municipalité de La Goulette et avec l’accord de l’Etat, la procession de la madone dite aussi selon les Goulettois « kharjet el madona » revoit le jour et est de nouveau célébrée.

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de sa rue. Actuellement ce lieu reçoit encore quelques juifs retraités habitant la maison de retraite qui se trouve en face de la synagogue. Figure 64 : La synagogue Beit Mordekhai. Source : Personnelle Figure 65: Vue intérieure La synagogue Beit Mordekhai. Source : Archive.Diarna.org 2 1. 2. La population chrétienne Figure 66 : Le quartier de la petite Sicile. Source : Mohamed Hamdane Figure 67: L’église Saint Augustin et Saint Fidèle. Source : Mohamed

« On raconte ainsi que chacun voulait toucher la statue, la caresser d’un mouchoir. Tout le monde prenait la direction du port où, pavoisés, les bateaux de pêcheurs attendent sur le quai. La sainte Vierge viendra alors les bénir et augurer d’une année faste alors que juifs et musulmans se joignaient aux chrétiens jusqu’à ce que la procession atteigne le rivage, après avoir traversé la ville.

Personnellement, cette renaissance représente une lueur d’espoir, que toute traditions faisant partie de l’identité de l’histoire de la ville pourrait refaire surface, ces traditions et ces rituels ne sont que des symboles de convivialité et de tolérance. Bien que ce rituel soit destiné aux croyances catholiques cela n’a pas empêché les juifs ni les musulmans à y participer et se réunir considérant que le jour de la procession est un jour de bonheur, une célébration pour tous les Goulettois.

« Cette église qui compte parmi les plus beaux symboles de la Tunisie moderne accueille chaque 15 août, en célébration de l’Assomption, une messe à laquelle assistent aussi les Goulettois juifs et musulmans.

2- 1.-3. La population musulmane

Face aux communautés juives et chrétiennes, les musulmans n’étaient pas assez nombreux à La Goulette mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’avaient pas le droit d’avoir un lieu sacré pour se rassembler, prier et fêter leurs rituels. En effet les musulmans disposaient autrefois d’une mosquée à côté de l’ancien canal qui fut bombardée entre 1942 et 1943.

Suite au départ des juifs et des chrétiens, des tunisiens musulmans appartenant à une catégorie sociale faible et habitant la campagne, sont venus s’installer dans les demeures juives et chrétiennes dans le but de profiter d’un mode de vie meilleure, expliquant ainsi, l’accroissement du nombre des musulmans mais aussi la dégradation et la détérioration du cadre architectural et paysager.

Se situant à l’entrée de La Goulette, à la proximité de l’arsenal et en face du fort, on trouve le mausolée Sidi Cherif construit au 16 ème siècle par Sidi Ahmed Cherif, un combattant des espagnols qui régnaient sur Tunis auparavant. Ce mausolée est le lieu de la procession « kharja » célébrée a la fin de l’été marquant

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»32
»33 Figure 68 :
La procession de La Madonne. Source : Webdo Figure 69 : La procession de La Madonne. Source : Wikipedia
32 Articlele15AoutaLaGoulette,quandlamadonnebenissaitlamer,disponibleenlignesur: https://www.webdo.tn/2015/08/12/tunisie le 15 aout a la goulette quand la madone benissait la mer/#.YMgeHKgzbIU 33 Idem

la fin de la saison estivale et le départ des vacanciers venus profiter de cette station balnéaire. Le cycle de procession se passe sur 3 jours de célébration d’affilés :

septembre : des versets du Saint Coran versés et un diner servi

septembre : La Aissaouia

septembre : La tijaanyyia

Figure 70 : La procession de La Madonne. Source : Wikipedia

Figure 71 : Vue extérieure sur le mausolée Sidi Cherif. Source : Personnelle

« J’ai toujours souhaité finir ma vie là où elle avait commencé, soit à la Goulette. Je me rappelle de cette époque magique où l’on vivait, toutes communautés confondues, en paix. Il y avait alors une mosquée, une église et quatorze synagogues et oratoires. Nous allions tous aussi bien à la procession de la madonne qu’aux réunions de la synagogue sans oublier à la procession de Sidi Cherif. Ces rendez vous religieux concernaient tous les Goulettois et non pas une communauté en particulier »34

ArticleLesLellouches,DesTunisienspuresouche,disponibleenlignesur:https://harissa.com/news/article/les lellouche des tunisiens pure souche

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56 LIEU DE PARTAGE ET D’ART CULINAIRE

Lieu de partage et d’art culinaire

Assez réputée pour ses restaurants populaires situées sur l’axe de la ville de La Goulette, elle a marqué réputée pour ses restaurants populaires situées sur l’axe de la ville de La Goulette, elle a marqué l’esprit de plusieurs générations et continue à attirer les gourmands de la cuisine méditerranéenne. Eté comme hiver, cette cuisine réchauffe et rafraichit les amateurs d’une cuisine gourmande et variée. Cette variation culinaire témoigne d’un brassage culturel des nombreuses civilisations ayant occupé La Goulette. Une ville qui a réuni la cuisine turque, espagnole, italienne, maltaise, française et tunisienne. Cette richesse a eu un impact assez considérable sur l’aspect social, économique et touristique au point qu’elle en devienne un art gastronomique, un atout identitaire d’un héritage culturel.

Cependant, bien qu’elle soit connue pour ses restaurants qui longent l’avenue Franklin Roosevelt, les habitants semblent ignorer l’existence de ce trésor culinaire. Rares sont les traditions et le savoir faire qui ne demeurent ancrés dans la mémoire de tous ceux qui ont côtoyé cette ville.

L’aspect culinaire a joué un rôle assez important surtout dans la formation de la sociabilité en sein d’une communauté multiethnique, prendre le temps de concocter des plats avec amour, le plaisir d’inviter les amis et les voisins à gouter aux plats succulents faisaient partie d’un mode de vie basé sur le partage et l’amour.

: Tekiano.com

2 1. 1. Le festival du poisson a La Goulette

Consciente de l’ampleur gastronomique que détient cette ville balnéaire, La Goulette célèbre chaque année au mois d’été Le festival de la fête du poisson. Subventionné par les ministres de la culture, du tourisme et de l’agriculture, cet évènement joue un rôle important dans la dynamique économique, culturelle et touristique. Cet évènement a connu cinq éditions successives permettant d’animer La Goulette, de la rendre plus attractive.

Chaque édition se déroule au mois de juillet ou d’aout sur trois jours successifs portant un slogan symbolique et un programme établi par les ministres en partenariat avec l’association des scouts tunisiens

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Figure 72 : L’avenue Franklin Roosevelt en 1960. Source : Photo.Delcampe.net Figure 73 : Déjeuner au Café Vert à La Goulette en 1980. Source : Henri Tibi Figure 74 : Slogan du festival du poisson a La Goulette.
Source

et la municipalité de La Goulette. En 2019 La quatrième édition a été inauguré sous le slogan de « La ville de la Goulette : ville de la culture, du tourisme, de la tolérance ».

Ce festival devenu le rendez vous emblématique des amoureux de La Goulette, tend à régaler les estivants à travers les installations des points de vente de poisson « du producteur au consommateur » avec des prix raisonnables. Mis à part la gastronomie, l’animation et l’ambiance musicale ont toujours été présents. En effet, les festivaliers assistent au carnaval, a des spectacles de majorettes et a des concerts musicaux généralement gratuits, invitant les artistes populaires et locaux à se présenter au monument phare de La Goulette, « La Karraka ». L’occasion d’exploiter, de préserver et de faire connaitre cet héritage si précieux de cette ville.

Ce festival comprend d’autres divertissements telles que des expositions artisanales abritées au fort La Karraka et des expositions des planches à voile présentées au club maritime à Khair Eddine. Le festival du poisson est en outre l’occasion de réunir les estivants afin de les sensibiliser à agir en tant que bon citoyen à travers des actions de nettoyage de la plage et à assister aux conférences scientifiques organisées par l’Institut national des sciences et technologies de la mer traitant des sujets tels que les changements climatiques ainsi que des excursions en bateau afin de faire connaitre la richesse maritime de la ville.

C’est à travers ce genre d’évènements qu’une infime partie de l’héritage immatériel et même matériel que garde La Goulette puisse avoir de la visibilité et soit reconnu. Un évènement au cœur de la culture et de l’art qui permet de refaire vivre La Goulette. Une dynamique tant bénéfique aux habitants locaux, aux estivants, aux restaurateurs ainsi que les artistes.

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Figure 75 : Le festival du poisson a La Goulette. Source : Tekiano.com Figure 76 : Le festival du poisson a La Goulette. Source : Tunisie.co

LE RESTAURANT MAMIE LILY

Parmi les endroits les plus emblématiques à La Goulette, on évoque le restaurant qui a honoré les traditions et le savoir faire de la cuisine juive. Un succès mérité, le restaurant casher « Mamie Lily » est ancré dans l’identités de la ville, un lieu où on savoure la gastronomie tunisienne et l’amour qu’on nous apporte. Ce lieu est la renaissance d’une cuisine traditionnelle maitrisée mais aussi un lieu symbolique, ou les gourmets gardent encore des souvenirs de partage et de bonne entente entre des communautés de différentes cultures.

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60 MAMIE LILY

Pas loin du casino, La Goulette disposait d’un restaurant considéré comme un des rares lieux de rassemblement de la communauté juive connu sous le nom de « Mamie Lily ». Ce lieu emblématique Fait partie des rares restaurants du pays qui a ouvert ses portes en 1996 au plaisir de concocter des plats casher succulents et authentiques au moment où les restaurants de la cuisine juive situés au centre de Tunis ont commencé à fermer. Appelée la reine de la cuisine juive italienne, Nelly Lellouche a su diriger ce restaurant pendant vingt ans avec l’aide de son fils Jacob Lellouche. Dans un cadre chaleureux et accueillant, Ces amoureux de la Goulette excellaient dans la préparation de plats juifs traditionnels invitant toutes les communautés à découvrir le gout authentique d’une cuisine qui se fait de plus en plus rare.

Au plus grand plaisir d’une communauté qui cherche à cultiver ses racines, à suivre les traces de ses ancêtres et à savourer le gout tant désiré, Mamie Lily attire de plus en plus de juifs tunisiens et étrangers à replonger dans l’histoire de cette belle ville. Le secret d’une cuisine

« C’était la génération qui redécouvrait un peu la Tunisie, soit qu’ils l’avaient quittée dans les années 50 et 60, soit qu’ils étaient les enfants de ces familles exilées qui avaient vécu en France et voulaient revenir

61 2 1. 2. Le restaurant Mamie Lily
« Mamie Lily, c’est un voyage dans le temps, pour retrouver des plats oubliés. »35
Figure 78 : Le Restaurant Mamie Lily.Source : Lepetitjournal.com Figure 79 : photo des propriétaires de Mamie Lily. Source : Lepetitjournal.com
35 Article,LafermeturedeMamieLily,institutiondupatrimoinejuifTunisien,disponibleenlignesur: https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/la fermeture de mamie lily institution du patrimoine juif tunisien Figure 77 : Vue extérieure du restaurant Mamie Lily. Source : Lepetitjournal.com

au pays. C’est un mouvement de la fin des années 90 dont Jacob et sa mère ont aussi été des acteurs, puisqu’ils ont vécu à Paris auparavant. Des familles juives sont revenues en Tunisie à cette époque, et le pèlerinage de la Ghriba à Djerba a connu un regain de fréquentation. »36

La situation géographique de La Goulette ainsi que les civilisations qui l’ont succéder, a permis l’ouverture du pays aux cultures méditerranéennes et à faciliter les échanges interculturels ce qui engendre toute sorte de similarité entre les différentes communautés et civilisations allant de l’architecture jusqu’à la gastronomie. « Nous sommes ici en Tunisie a un véritable carrefour entre les civilisations. L’Orient, l’Occident, le Nord et le Sud… Et nous en sommes très, très fiers ». 37En effet, dans certains plats, les gouts et les saveurs ressemblent à d’autres plats issus d’autres pays mais leurs noms diffèrent.

Considérée en tant que conservatoire de la cuisine juive tunisienne, Mamie Lily offre une carte riche et variée prête à réveiller les papilles de ses gourmets et a les embarquer dans un voyage dans le temps. Ce restaurant est une institution de La Goulette qui met en honneur un patrimoine culinaire oublié en offrant des plats tels que :

La makhlouta : plat d'origine libanaise ressemblant à la loubia, à base de haricots blancs dans une sauce parfumée

La tfina bkaila : un ragoût de bœuf aux épinards et aux haricots traditionnellement servi aux fêtes juives (bar mitsva) et aux mariages

La mechmachia : un émincé de bœuf aux fruits secs servi avec une timbale de couscous fin

Les banatages : briks farcis aux pommes de terre, keftas de poisson et croquettes de viande

Le tajine Karess : un émincé de volaille au citron

Le mdarbel de bœuf aux haricots et aux aubergines et le couscous aux boulettes

L’arenge : une salade de navets et d'oranges amères

Il s’agit d’un menu qui reflète, selon Jacob Lellouche, l’influence de la migration juive de la méditerranée plus précisément l’Espagne, la Turquie et le Moyen Orient.

62
Figure 81 : La mechemchia chez Mamie Lily. Source : Moghrama.com « Dans ce dernier restaurant juif casher du pays, les patrimoines culinaires se croisent et les saveurs subtiles et prononcées enchantent les papilles gourmandes qui hésiteront toujours entre une Mrouzia, une Bkaïla, une Mechmachia »38 36 Idem 37 Idem 38 Idem Figure 80 : Le couscous chez Mamie Lily. Source : Moghrama.com

Loin des folies de grandeurs et des artifices, le cadre de ce restaurant est assez modeste a l’image de leurs propriétaires. Etant caché derrière une grande clôture végétalisée gardée par un petit chien, il suffit de franchir la porte bleue pour se retrouver dans le jardin verdoyant d’une villa italienne datant de 1902. A travers le jardin, le visiteur arrive à sentir les saveurs appétissantes venant de la cuisine facilement perçue. Mamie Lily dispose de six tables à l’intérieur et quelques unes à l’extérieur dans le jardin, ce modeste espace provoque chez le visiteur une certaine intimité et chaleur tant convoitées. Les murs du restaurant étaient garnis de portraits de familles, de tableaux et de toute sorte d’objets qui rendent hommage à cette communauté.

Selon Mikael Bentura, jeune tunisois, décrit ce restaurant comme un lieu familial « Ce n’était pas qu’un restaurant, les photos affichées sur les murs montraient l’histoire des juifs, c’était une école d’apprentissage de notre histoire. Au premier étage, il y a un espace dédié à des expositions, il y en a eu plusieurs, notamment une sur les synagogues de Tunisie, tout était fait dans ce restaurant pour préserver un patrimoine à l’abandon … Mais au delà du menu, des coupures de journaux, des photographies de famille, des artefacts et des peintures sont encore plus de preuves de l’influence du judaïsme sur la vie tunisienne au cours des 2000 dernières années »39

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39 Idem
Figure 82 : vue intérieure chez Mamie Lily. Source : Middleeasteye.net Figure 83 : déjeuner entre amis chez Mamie Lily. Source : Middleeasteye.net
64 LIEU D’ART CINEMATOGRAPHIQUE ET DE MODE

Dynamique et divertissante, La Goulette était un lieu d’épanouissement qui a su enrichir ses habitants maitrisant l’art du bon vivre. La Goulette a offert à ses habitants tous les moyens pour contribuer à la culture et au divertissement des générations ayant connu La Goulette durant son âge d’or. Au plus grand plaisir des amoureux des films, aux passionnés des métrages et aux cinéphiles, La Goulette disposait de deux cinémas que tout le monde connaissait, considérés parmi les lieux de loisirs favoris et les plus visités. Il s’agit du théâtre et du cinéma Rex qui, aujourd’hui malheureusement, ne connaissent pas le même sort, disparus au fil du temps.

Fondé au milieu du vingtième siècle par les Frères Lahmy, le Théâtre ne se trouvait pas loin de la municipalité, sur l’une des plus belles avenues de La Goulette, est considéré comme l’une des pépites de la ville qui attirait un public qui venait de Tunis pendant les saisons estivales. Avec l’arrivée de la télévision et de la vidéo à domicile, ce lieu n’a pas pu tenir durant cette période difficile et comme d’autres salles ayant connu le même destin tels que le cinéma Maxula à Radès ou de l’Azur à Ezzahra ou du Vox au Bardo, devait baisser leur rideau Fermée depuis la fin des années 1970, cette salle a été lâchement livré aux démolisseurs pour construire un nouvel immeuble.

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Lieu d’art cinématographique et de mode Figure 85 : Le Cinéma Rex, La Goulette. Source : Webdo.tn Figure 84 : Le Ciné Theatre, La Goulette. Source : Webdo.tn

2 1. 1. Le cinéma REX

Plus petite et se trouvant sur l’une des rues parallèles de l’avenue Bourguiba, Le Rex était la seconde salle de La Goulette. Une salle qui compte parmi les salles de cinéma qui demeurent ouvertes toute l’année mais qui a du fermé au début des années 1980.

Cette fameuse salle noire a embarqué bien plus que quelques uns dans un voyage marquant l’esprit de plusieurs générations qui en gardent de beaux souvenirs. Cette salle était une opportunité d’enchanter ses rêveurs à la recherche de fantaisies et de magie, une salle sombre longtemps admirée qui accueillait grands et petits à venir s’immerger dans une autre dimension. La salle se remplit, la lumière s’éteint et le projecteur se met en route annonçant le début du voyage.

« La première fois où j’avais mis les pieds dans un cinéma… A cette époque Nous étions une vingtaine dans la classe. Je me souviens, de ce Dimanche matin, alors que nous faisions route par rangée de deux vers le cinéma Rex, à la Goulette Neuve, des pétards qui faisaient feu de toutes parts. C’était la fête. »40

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Figure 87 : Le balcon et les spectateurs le jour de l’inauguration. Source : Lagoulettenostalgie.fr 40 Article Le cinema Rex à La Goulette, Pierre Boccarat, disponible en ligne sur: https://harissa.com/D_Souvenirs/lerex.htm
Figure
86 : Vue intérieure du Cinéma Rex. Source : Lagoulettenostalgie.fr

Le Rex est un lieu d’histoire qui relate à sa façon La Goulette, des souvenirs surgissent des attentes dans les allées de la salle, l’impatience de rejoindre ces fameux fauteuils rudimentaires et hospitaliers, l’excitation de voir l’écran s’allumer de tous les rêves en cinémascope. Des moments de pur bonheur et de partage constituaient la mémoire des petits Goulettois ayant l’occasion d’accéder à ce lieu de loisirs et de culture. Peu importe les catégories sociales ou religieuses, chaque enfant était le bienvenu à admirer la projection. La cohabitation, la fraternité et la joie de vivre étaient omniprésents, un mode de vie si inspirant faisant de La Goulette d’antan une ville festive exemplaire

« Je me rappelle aussi de Mr Lahmi, le propriétaire du cinéma Rex. Ce monsieur ouvrait ses portes de son cinéma gratuitement aux enfants trois fois par an, à Noël, le jour de l’Aïd et pour Pourrim. Enfant, nous attendions impatiemment ces jours là et notre dernier souci était de savoir qui fêtait quoi. Nous prenions nos glibettes et profitions de l’occasion pour visualiser de bons films. A travers son geste symbolique, ce monsieur a réussi à rassembler les trois communautés. »41

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Figure 89 : Vue extérieure sur le Cinéma REX source : Lagoulettenostalgie.fr 41 ArticleLesLellouches,DesTunisienspuresouche,disponibleenlignesur:https://harissa.com/news/article/les lellouche des tunisiens pure souche
Figure
88
: Jo Stella et Dominique Mannino dans la salle de projection lors de l’inauguration du cinéma le 23 decembre 1951. Source : Lagoulettenostalgie.fr

Façade, balcon et orchestre constituaient les trois espaces essentiels du Rex, Cependant au fil du temps, des moments difficiles viennent chambouler le destin d’un lieu qui auparavant était respecté, un lieu de mémoire, un lieu d’art et de culture, devenu méconnaissable, exploité d’une façon anarchique. L’âme de ce lieu semble être emportée tout comme la joie et la richesse que le Rex apportait jadis à ses visiteurs.

Aujourd’hui, il ne demeure plus rien du Rex, sinon quelques logements en mauvais été et quelques commerces dont un salon de coiffure établi sur une partie des lieux qui a préservé le nom de la salle de cinéma

68 « Les années passèrent et le Rex devint une institution et le lieu de rendez-vous de tout le monde ; il y avait autour, le café Rex, le glacier Cuiratollo et ses fameuses religieuses et le temple du pic-foot de chez Hassen…Singulièrement, en Hiver, ce lieu servait de détente. »42 Figure 90 : Vue extérieure sur le Cinéma REX source : Lagoulettenostalgie.fr Figure 91:Vue extérieure sur le café REX source : Lagoulettenostalgie.fr
42 Article Le cinema Rex à La Goulette, Pierre Boccarat, disponible en ligne sur: https://harissa.com/D_Souvenirs/lerex.htm Figure 92 : Vue actuelle sur le Cinéma Rex. Source : Mohamed Hamdane
69 UN ETE A LA GOULETTE

2 1. 2. Un été à La Goulette

Un film réalisé par Ferid Boughedir en 1996 avec Mustapha Adouani, Michel Boujenah ainsi que la participation de Claudia Cardinale qui a incarné son propre rôle. Dans la Banlieue de Tunis, au cœur du village portuaire de La Goulette, le film relate l’histoire de trois personnages inséparables. Youssef le musulman, Jojo le juif et Guiseppe le catholique. Rien ne semble séparer le contrôleur du TGM, le roi de la brique à l’œuf, le roi de la brique et le pêcheur Sicilien ainsi que leurs filles qui décident de perdre leurs virginités avec des garçons de différentes religions avant que la guerre des six jours ne se déclare. Malgré les différentes origines, croyances et activités, le lien qu’entreprend ces personnages était assez fort.

Le film retrace alors l’esprit de La Goulette dans les années soixante, une histoire qui nous emporte dans une Goulette épanouie loin des dogmes et des tensions. Durant cet été en 1996, des amitiés naissaient, des cultures se mélangeaient et les rituels religieux et les festivités se succédaient au plus grand bonheur des pratiquants et des enfants.

70
Figure
95:
Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette Figure
93
: L’affiche du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette Figure
94
: Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette

Le film commence avec un texte écrit par l’auteur Ferid Boughedir « Comment pour moi, arabe et musulman vivant en terre d'islam, parler le plus justement possible de l'amitié et de la tolérance vécue entre Juifs et Arabes, entre musulmans et catholiques en Tunisie, à l'heure où dans le monde on s'entretue pour sa religion et où l'intégrisme voudrait imposer partout une pensée unique ? Comment dire la sensualité quotidienne de ma société qui a toujours réussi à placer la vie au-dessus de tous les dogmes ? En parlant de ces choses simples que j'ai vécues... à La Goulette. »43

Une cinématographie qui montre la bonne entente et les liens fraternels tissés entre les voisins qui se considéraient des familles plus que des amis. On voit les musulmans, les juifs et les catholiques habiter dans le même immeuble, s’inviter dans les repas ou s’envoyer des assiettes, s’amuser dans les bars et les cafés. Quant aux petits, on les voit, a l’âge de l’insouciance, jouer et courir se baigner ensemble tandis que les plus grands, très souvent en cachette, à profiter pleinement de leurs amours de jeunesses.

Figure 96: Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette

Loin des jugements, ce trio a renforcé l’identité de la ville et a créé un esprit paisible. La joie de vivre, le partage et la tolérance constituaient l’essence de ce village. Ce brassage des trois cultures a fait naitre une nouvelle « religion », une spiritualité qui a réuni toutes les cultures des Goulettois, celle de l’amour et la paix.

Selon le rédacteur Louis Morice, Boughedir renvoie un message de tolérance et de joie de vivre et non pas de mélancolie à travers des scènes joyeuses et comiques « Boughedir, nostalgique de ces temps de tolérance, ne se laisse pas aller à l'amertume ou à la tristesse. Impossible d'ailleurs sur une plage où les mères crient à leurs enfants : Si tu te noies, je te tue ! »44Ayant fréquenté La Goulette étant petit, pour me baigner ou pour déjeuner à l’un des restaurants de L’avenue Roosevelt.

Cela était mes seuls souvenirs d’un endroit qui a fait partie de mon enfance mais dont j’ignorais l’histoire. Ce n’est qu’en regardant ce film, que j’ai découvert une partie de l’histoire de cette ville, une époque dont j’aurais aimé faire partie, un quartier balnéaire ou j’aurais aimé habiter. Ce film est pour moi un déclic, une leçon de vie, une histoire qui m’a fait comprendre qu’un génie existait bel et bien dans ce lieu.

43Extrait du film «un été a La Goulette», Ferid Boughedir,1996, disponible en ligne sur: https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_%C3%A9t%C3%A9_%C3%A0_La_Goulette

44Le nouvel observateur,1999, disponible en ligne sur: https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_%C3%A9t%C3%A9_%C3%A0_La_Goulette

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72 CLAUDIA CARDINALE

2 1. 3. Claudia Cardinale

Dans ce long métrage où on se croirait naviguer en pleine carte postale, le personnage de Claudia Cardinale fait son apparition. De retour à ses terres natales, elle réjouit les Goulettois sous les yeux admiratifs des personnes qui l’ont connue, aimée et accueillie chaleureusement dès sa descente au port à la jolie scène de balcon jusqu’au casino lors d’un mariage de l’un de ses amis. En effet, le retour de la Cardinale que l’on appelait « l’enfant du pays » faisait partie des scènes les plus marquantes de ce film. Sa présence a égayé cet ilot de paradis sous les cris de la joie et la fierté des habitants.

Née le 15 avril 1938, D’origine Sicilienne, La famille cardinale a habité en Tunisie depuis trois générations entre Tunis et la Goulette où se rendait Claudia régulièrement pour rendre visite à ses grands parents. « Son grand père était un petit armateur qui a construit de ses mains le bateau qui lui permit d’émigrer de sa Sicile natale pour la Tunisie…Ce grand père vécut à la Goulette où il continua à construire des bateaux, établissant un lien entre cette ville et l’enfance de la star. »

D’origine italienne, d’éducation française, Claudia a pris ses marques en Tunisie, amoureuse de la méditerranée, elle a passé ses meilleures années d’enfance et de jeunesse se baladant entre Tunis, La Goulette et Carthage. « Ma famille, elle, était une famille d'émigrés d'origine sicilienne établie en Afrique du Nord depuis trois générations. Je considère que l'Afrique du Nord est mon pays. J'aime bien y retourner. Ma langue maternelle est le français. L'italien, je l'ai parlé quand j'ai commencé à faire du cinéma » 45Un pays qui lui tient toujours à cœur, qui fait partie de ses racines dont elle en est fière et qu’elle ne cesse de proclamer son amour pour ce pays. « Je suis fière d’être tunisienne et je revendique

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45Article La revue de Cinema, Séquences, disponible en ligne sur: https://www.erudit.org/fr/revues/sequences/1991 n151 sequences1161233/50324ac.pdf Figure 97 : portrait de Claudia Cardinale. Source : gala.fr Figure 98 : Claudia Cardinale à Rome en 1959. Source : affiche de la 70 ème du festival de Cannes

tunisianité

« J’ai toujours dit que mes racines étaient en Tunisie. Je n’en suis jamais partie. C’est là que je suis née, même si je suis de nationalité italienne. Ma famille est d’origine sicilienne, du côté de Palerme. Mon grand père avait quitté son pays en barque pour construire des bateaux à La Goulette »47 Repérée lors d’un concours de beauté a Gammarth organise par l’office du cinéma italien, elle remporte le prix et fut nommée « la plus belle Italienne de Tunis » a l’âge de dix sept ans sans même y avoir participé. Une victoire qui lui a permis de passer un séjour en Italie pour assister au festival de cinéma « "Biennal » à Venise plus connu sous le nom de la « Mostra ». Cette jeune fille incarne une beauté qui ne passe pas inaperçue sous les yeux des photographes et les producteurs. C’est à ce moment là que la carrière de Claudia Cardinale se lance.

LE CINEMA

Elle entame une carrière d’actrice, ses apparitions se succèdent, elle semble avoir conquis le public ainsi que les critiques. Elle enchaine alors les prix et son succès ne fait qu’accroitre. Tournage après tournage, elle travaille avec les plus grands producteurs et réalisateurs Italiens comme Mauro Bolognini, Luigi Comencici et Frederico Fellini et tourne des scènes avec les acteurs les plus talentueux tels que Jean Paul Belmondo et Alain Delon.

Les années passent et Cardinale continue à exceller, elle tourne auprès de son idole Brigitte Bardot dans « les pétroleuses » en 1971 puis réduit ses apparitions dans les années quatre vingts dix en faisant des seconds rôles afin de se consacrer au théâtre et à l’écriture. Parmi ses ouvrages elle publie en 2009 le livre « Ma Tunisie ». Un véritable hommage à ses racines, a son pays natal tant chéri et à son amour pour ses belles années d’enfance et de jeunesse.

« Moi, je viens de là où le soleil réchauffe les cœurs et les corps, là où la douceur de vivre n'a d'égal que la perfection des paysages et la chaleur des sourires. Claudia Cardinale n'existait pas encore. J'étais Claude, et j'étais née tunisienne. J'ai sauté dans le train. Celui de Tunis, qui m'amenait de la Goulette à Carthage. Aujourd'hui, c'est à moi de vous convier à ce voyage. Un voyage sur les traces de mon enfance, des plages de Carthage au village de Sidi Bou Saïd. Mais aussi un voyage dans la Tunisie d'aujourd'hui, celle que j'ai appris à découvrir, celle des nomades, des oasis, des dunes et des palmiers »48

LA MODE

Icône du cinéma mais aussi de la mode, Claudia Cardinale a côtoyé les plus grands couturiers et couturières qui se sont réjouis de l’habiller de la sublimée, mettant en valeur les œuvres joliment et minutieusement cousues sur un corps aussi sublime que celui de La Cardinale qui s’investit autant sur ses apparitions cinématographiques que ses apparitions médiatiques et cérémoniales. L’image d’une Cardinale qui évolue au fil du temps, une Claudia de plus en plus libre, affirmée, passionnée et audacieuse.

Etant une icône de la mode, elle s’est entourée des plus grands stylistes et a porté une panoplie d’œuvres vestimentaires inédites. En 2019, avec l’aide de ses enfants, cent trente robes portées par Cardinale durant les premières décennies de sa carrière, ont été exposées dans le cadre d’une vente aux enchères. Une exposition qui inclue des robes signées par les grands créateurs souvent portées lors des films et offertes

74 ma
». 46
46Article Harissa, Claudia Cardinale, disponible en ligne sur: https://harissa.com/D_Communautes/Tunisie/claudiacardinalealagoulette.htm 47 ArticleAfriqueMagazine,ClaudiaCardinale,Initiales,C.C. 48 ClaudiaCardinale,MaTunisie,EditionsTimee,2009

la fin du tournage et d’autres œuvres présentées lors des ouvertures des cérémonies allant jusqu’aux robes de jours, aux tailleurs et aux prêts à porter.

“Nous nous sommes rendu compte, ma famille et moi, que ces robes nécessitaient de meilleurs soins, que d’être laissées en Italie. L’idée de la vente était une envie de partage”

Une exposition qui interpelle les souvenirs de Cardinale qui revoie toutes les vies et les personnages qu’elle a incarnés, des œuvres qui détiennent un sens à la vie qu’elle a menée. Il lui suffisait d’apercevoir une telle robe et voilà que ses souvenirs et ses anecdotes resurgissent et un sourire se lit sur son visage. « Je vends les robes de ma vie » 50

Une garde robe qui lui a permis de se sentir libre. « Nous avons pris conscience que ces robes montrent un chapitre d'histoire, non pas la mienne mais celle de la femme. On sent, je crois, cette +libération+, des femmes de ma génération », 51estimait Claudia Cardinale. Elle donnait autant d’importance aux choix des scenarios qu’aux modèles portés.

LES PRISES DE POSITION

A l’encontre de l’image assez connue et médiatisée qu’on connait des divas egocentriques, cette icône de la mode et du cinéma reste néanmoins différente, sensible et humaine qui a su profiter de sa notoriété pour inspirer et s’investir dans ses engagements et ses prises de position. En 1999, elle a été désignée « ambassadrice de bonne volonté » Elle apporte actuellement sa contribution a plusieurs causes humanitaires. Elle s’engage à lutter contre le sida et à défendre les droits des femmes ainsi que les minorités. « Ce métier m’a offert une foule de vies. Et la possibilité de mettre ma notoriété au service de nombreuses causes : les droits des femmes, car je suis féministe. Le combat contre le sida et la peine de mort avec Amnesty International. Les enfants du Cambodge»

75 à
49
52 49 Idem 50 Idem 51 Idem 52 Idem Figure 99 : Vente aux enchères au showroom Sotheby’s, Paris. Source : Lionel Bonaventure
76 LIEU DE POESIES ET DE MELODIES

Lieu de poésies et de mélodies

Terre de joie et d’amour, ses beaux paysages et ses habitants aimants ont enchanté les artistes et les romantiques tombés sous le charme de La Goulette, une ville qui s’est démarquée par son histoire, son patrimoine et ses horizons a perte de vues. Durant une époque où cette ville était un véritable havre de paix, témoins et chanceux ont capturé les bons moments passés, de quoi mémoriser ses paysages méditerranéens et ses visages familiers à l’époque.

Si certains ont exprimé leur enthousiasme de La Goulette à travers des collections de pellicules devenues aujourd’hui des cartes postales, D’autres expriment leur sensibilité à travers des mots. C’est dans L’écriture, la poésie et la musique que certains se sont enivrer. Au cœur des Paroles mélodieuses des compositeurs et le chant des poètes, on nous raconte l’histoire de La Goulette, sa prospérité et la vie joviale qui existait auparavant joliment décrites. Des compositions poétiques et musicales qui nous plongent a dans le passé et à ressentir les émotions de ceux qui ont connu La Goulette. Sous ces rythmes harmonieux, nous nous embarquons dans La Goulette d’antan où la musique réunissait les amoureux du chant et animait leurs soirées d’été.

Chanteurs et compositeurs ne se sont pas retenus d’exprimer leur amour a ce lieu décrit tel un paradis sur terre, sensibles et séduits par la beauté des paysages ainsi que la bonté des gens qui l’habitaient, La Goulette au centre des éloges faisant rêver tous ceux qui n’ont pas eu la chance de la visiter

Chanteur compositeur et oudiste, Lotfi Bouchnak est un artiste tunisien, un personnage emblématique qui a marqué plusieurs générations. Il a interprété la chanson « halq el oued », la chanson diffusée dans le générique du film « un été à La Goulette » sous les paroles écrites par Adam Fathi et la mélodie de Jean Marie Senia.

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« داولا قلح ةمسن اي رمعلا ةلحر نم كلعجرن... دابدنسلا انأو رحبلا ةسورع كنياك شفرعنامتعاضلإةنجلاكنياكتابيلڨلاشيوشوتتحوكيبلاةحيرتحتايوشعلاكاهانحرفياجامشآوحرفن نيوحيطيكوتانبللايارمطشلافرحلىعتاكتالعشيو ليمتوكسمشتكستيمسايةكشسبليو ليللاكيلع «53نيدخلادرو 53 ParolesdechansonsHalqeloued Figure 101 : soirée musicale en face du Café Vert. Source : Henri Tibi Figure 100 : soirée musicale en face au Lido. Source : Henri Tibi
78 B2.6.1- Henri Tibi HENRI TIBI

Henri Tibi (Robert Henri Tibismuth) est un auteur compositeur et interprète franco tunisien et issu d’une famille juive, né le 19 octobre 1930 à Tunis et décédé à l’âge de 82 ans, le 14 mai 2013. Etant pongiste, photograveur et imprimeur durant sa jeunesse, Henri Tibi se fait connaitre à travers ses chansons. Des chansons sur La Goulette, sur son climat de vie, sa richesse et ses mœurs. Ayant connu un véritable succès dans son pays natal, Henri Tibi devient un personnage emblématique de La Goulette réunissant les communautés juives et arabes et toujours prêts à interpréter ses chansons en arabe, en français et en judéo tunisien.

« La Goulette, La Goulette c’est le plus beau coin de la planète… Son petit casino et sa cuisine proprette, sa terrasse au bord de l’eau et la lune sa présence lui fait cadeau… Et je chante à tue-tête tes merveilles et ta beauté. La Goulette La Goulette le paradis c’est pour nous deux, notre amour est merveilleux… »54

Avec ou sans orchestre, la présence seule de Henri Tibi et sa voix pouvait réunir et animer les soirées, mettre l’ambiance pendant les soirées estivales nocturnes, sa voix touchante et son air sympathique arrivaient à faire danser la foule, à faire rire Les Goulettois et les émouvoir.

« La salle surchauffée par tous les zazous de Tunis et banlieue (Goulette, Kheireddine, La Marsa) reprend gaiement le refrain en chœur... Les jeunes dansent et les plus âgés pleurent de bonheur... On s'accroche à La Goulette comme à une maman pleine de tendresse et d'amour55 . »

Humble et passionné, Henti Tibi n’adhérait pas les bains de foule ni au fait d’être la star du spectacle. Il ne chantait pas pour être repéré par les radios, la télévision ou la presse écrite. Il chantait par amour, sa voix et ses chansons faisaient son bonheur, une plénitude de grâce et de joie qui le consolaient et accompagnaient sa propre solitude mais aussi, celle des autres, ainsi il se plaçait à mille lieues du grand public.

Lorsqu'il organisait un spectacle à La Goulette ou à Salambo, il faisait le plein à cause de la concentration de son public à La Goulette... La simple nouvelle de son passage à l'Hacienda, au Lido ou à la Tour Blanche faisait boule de neige depuis le Café Vert jusqu'au Café Miled »56

79 2 1. 1. Henri Tibi
Figure 102 : Henri Tibi et ses amis à La Goulette. Source : Henri Tibi
«
54 HenriTibi,extraitdelachansonLaGoulette 55 ArticleGoulette,khereddine,LaMarsa,disponibleenlignesur:https://harissa.com/news/article/goulette khereddine la marsa la video 56 ArticleMustaphachalbi,YaHasraLaGoulette,disponibleenlignesur: https://harissa.com/D_Communautes/Tunisie/yahasralagoulette.htm

La Goulette, La Goulette

« Quand vient la fin de l'été c'est trop bête, c'est trop bête il va falloir se quitter Ô Goulette, ô Goulette j'ai une dette, j'ai une dette et je dois m'en acquitter et je chante à tue tête tes merveilles et ta beauté Des glibettes, des glibettes les marchands sont revenus ils viennent crier à nos fenêtres et font les cent pas dans les rues Des fillettes, des fillettes y'en a plein dans toutes les rues c'est le plus beau coin de la planète… » 57

Des paroles qui reflètent l’amour profond que portait Henri Tibi pour La Goulette mais aussi une immense tristesse et une nostalgie qu’il arrivait à l’exprimer à travers d’autres chansons. Henri Tibi quitte la Tunisie dans les années 60 et s’installe à Paris, lui et son mal être du pays. Tant de peines et de mélancolies, Tant de beaux souvenirs gardés et de photos capturées des gens qui l’entouraient a La Goulette. Rien ne pouvait combler le vide ressenti, il fait face à la solitude et l’abandon. « Tunis, ma verte patrie »

« tu gardes en toi tout mon passé des peines, des joies, des caprices j'ai tout connu, tu m'as tout donné que de souffrances et de regrets est-ce la malchance ou la destinée j'ai pleuré en faisant ma valise du bateau, j'ai fait une grosse bise Adieu Tunis, ma bien-aimée et je vois qu'au loin s'agitent les branches du haut palmier aurevoir et reviens vite il me semble les écouter le soleil s'est caché sous un nuage une larme au fond des yeux il fait sombre et soudain c'est l'orage et dans mon coeur voilà qu'il pleut. »58

Fidèle et amoureux de ses racines et de son pays natal, c’est sur les rues Parisiennes que Henti Tibi a rêvé de la Tunisie et l’a chanté. Cet interprète consacre sa vie au chant et à ses animaux de compagnie lui causant des problèmes de voisinages. Henri quitte Paris et s’installe à Besançon.

« Il nous faut bien du courage pour partir loin de chez nous en emportant dans nos bagages doux souvenirs et chagrins fous où trouverai-je cette nonchalance dans quel pays, dans quelle cité? Existe-til au monde un tel bonheur immense bordé de paix et de sérénité il nous suffit d'être ensemble sans jamais se séparer et la quiétude est à son comble douceur de vivre et de tranquillité l'on te quitte et l'on regrette aucune famille n'est au complet jour de deuil ou jour de fête on est confus et dispersé ô mon Dieu faites qu'ils reviennent ces braves gens du monde entier brisant enfin leurs tristes chaînes de l'exil et de l'anxiété et vers Tunis s'en retourner. »59

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Figure 103: Henri Tibi faisant la manche à Besançon. Source : chantouladomfrontaise.eklablog Figure 104 : Henri Tibi, en octobre2010. Source : Harissa.com 57 HenriTibi,extraitdelachanson,«LaGouletteLaGoulette» 58 HenriTibi,extraitdelachanson«Tunis,maverteTunis» 59 Idem

Par manque de moyens, Henri Tibi, celui qui était la star du chant à La Goulette, a eu du mal à briller à Paris. N’ayant pas produit de spectacles, Henri Tibi fait face à la difficulté de l’industrie musicale à cette époque. Celui qui réunissait les communautés juives auparavant a été perdu de vue ainsi que son public qui a été dispersé aux quatre coins de La France dans les années 70 lorsque la communauté israélite Tunisienne a quitté la Tunisie vers la France.

. Henri Tibi décède en 2013 laissant derrière lui de précieux témoignages du passé. Conscient du temps qui défile et des moments qui deviennent de plus en plus éphémères, Henri Tibi n’a pas hésité à les immortaliser. Muni de son appareil photo, au fur et à mesure qu’il se promène, il photographie tout ce qui attirait son regard, les évènements religieux, les festivités ainsi que les portraits de ses amis.

« Henry Tibi a pris son appareil photos et s'est mis à photographier les marchands à la criée, les processions de la Madone, les danses de Aïssawiya, les prières de rabbins, la grande synagogue de Tunis, la cathédrale de Tunis, la mosquée Ez Zeytouna... Rien n'échappait à son regard... Il a ainsi offert au cercle des copains disparus toute sa collection de photos... Tout ce qu'il a composé et tout ce qu'il a photographié représente un témoignage important sur la Tunisie des années 60. »60

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60 Article,Forum,Destunescelebres,disponibleenlignesur: https://harissa.com/forums/read.php?46,62646,62646
82 LE CONTEXTE SOCIAL

3 Analyse sociale

L’approche participative

L'approche participative est apparue lors de la seconde moitié du vingtième siècle impliquant des actions qui consistent à informer la communauté, se concerter sur le projet et ses impacts et associer au pouvoir de la décision de l’architecte dans la programmation. Cette approche a pour but de faciliter à l’habitant à s’approprier son espace, répondre à son besoin, assurer son bien être, ainsi rendre la vie urbaine plus conviviale. L’approche participative est donc considérée comme une réponse aux problématiques d’ordre écologique, durable et environnementale. Cette approche est synonyme d’appropriation de l’espace et l’engagement dans la protection de l’environnement. L’approche participative implique des actions de concertation, de collectivité et de coordination remettant en question le rôle de l’architecte et rejette l’idée de l’architecte autoritaire et solitaire qui impose son idée et sa vision.

Le contexte historique

Cette approche est issue d’une pensée socialiste et démocratique qui dénie les choses déjà établies, incitant à la production en collectivité c’est à dire donner la chance aux communautés de s’exprimer, cela nous permet de qualifier cette approche de méthode révolutionnaire et spontanée. Parmi les acteurs qui se sont révoltés, on cite Patrick Geddes : un précurseur qui a établie l’idée d’une enquête préalable pour connaitre les demandes des habitants, le souci de leurs besoins individuels à travers des concertations. Les théories de Patrick Geddes ont bien évidemment porté leur fruit, un véritable impact sur une nouvelle idéologie qui a influencé les théoriciens et architectes américains dont Louis Kahn et Oscar Storonov qui ont développé l’urbanisme participatif inspiré du sociologue Lewis Mumford. Ils plaident pour “la cause de la participation des citoyens à la planification urbaine (…) pour ajouter notre voix à l’appel pour l’action des citoyens sans laquelle notre démocratie est défaillante” Le terme participation fait son apparition aux Etats Unis et sera traitée par les architectes tels que Oscar Storonov et Edmond Bacon et sera plus développe avec la seconde guerre mondiale lors du CIAM (Congrès internationaux d’architecture moderne) avec une section proposée par les européens sous le nom de “Chapter for Relief and Postwar Planning” fondé par Storonov. Cette section sera intitulée différemment avec les américains sous le titre de “Community Planning” refusé par l'Europe.

Durant cette période le rôle de l’architecte et la notion de l’architecture sont remis en question ou on a évoqué la notion de la rationalité qui fait que l’architecture émane d’un besoin d’une problématique d’un changement désiré par les citoyens, c’est le besoin qui crée l’architecture. Lucien Kroll a affirmé l’existence de deux mouvements différents faisant distinction entre l’architecture et l’architecture participative : Le premier mouvement est celui des commandants qui est orienté vers l’objet sans se soucier du sujet ni du besoin. Le deuxième mouvement est celui des commandes ou l’architecte est à l’écoute de l’usager, se concentre sur le sujet, les personnes et les expériences sociales de la ville contemporaine.

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Le questionnaire

Dans un contexte universitaire pédagogique, nous avons collaboré avec la commune de La Goulette dans le cadre d’une approche participative qui touche la ville de La Goulette. Au sein de l’atelier d’architecture, la première phase du diagnostic a été divisé en quatre thématiques différentes et complémentaires ou chaque groupe se doit de traiter une de ces thématiques suivantes :

Méthode d'enquête par questionnaire

A ce stade de notre étude, chaque groupe ayant développé une de ces quatre thématiques, est chargé de préparer quelques questions associées aux thèmes.

INFORMATION

Toutes les questions ont été assemblées et ont fait l’objet d’un questionnaire destiné aux habitants de la commune (L’Aouina, Lac2, la Goulette ville) dans le but d’avoir une première idée de leurs avis. Ce questionnaire a été publié sur les réseaux sociaux (Facebook) sur les groupes publics et aussi administré en présentiel concernant les habitants de la commune tels que : ▪ la Goulette ء يداولا قلح ابحا ▪ goulettois et fier de l'être ▪ association des amis de la goulette Nous avons pu récolter une moyenne de 101 réponses. Le questionnaire est divisé en quatre parties, constituées de 3 à 4 questions fermées (champs obligatoire) avec une question ouverte (champs non obligatoire), l’utilisateur se doit de remplir toutes les questions fermées en remplissant les premières cases qui nous permet d’identifier le statut de la personne.

IDENTIFICATION

On remarque que la majorité des personnes qui ont répondu aux questionnaires sont du sexe féminins représentant plus que le double du sexe masculin. Jeunes et adultes âgées de 20 ans à 39 ans sont les plus à interagir face à une minorité qui sont des adolescents et des personnes plus âgées.

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La majorité des personnes qui ont tenu à répondre à ce questionnaire sont principalement des habitants de la ville de La Goulette. Une infime partie réside à Khair Eddine et au lac. Dans l’ordre décroissant, La majorité de ces participants sont respectivement de cadre supérieur, des étudiants puis les cadres moyens. Une situation professionnelle qui correspond à l’âge de la plupart des participants face à une petite partie des personnes âgées retraitées.

Morphologie urbaine et infrastructure

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:

La majorité des personnes qui fréquentent La Goulette se déplace en voiture ou à pied ou en taxi face à une partie assez négligeable qui dispose de bicyclettes. Une grande partie des participants éprouvent un sentiment d’insécurité lors des déplacements dans les rues de La Goulette.

Assez connu pour être l’axe le plus animé de La Goulette, L’avenue Franklin Roosevelt est une artère dynamique à travers ses restaurants populaires mitoyens avec leurs terrasses successives sur le trottoir causant un inconvénient remarquable au niveau de la densité et le déplacement. Selon les pourcentages des réponses, l’avenue de la république (la corniche) dispose aussi des bars et des restaurants avec leurs extensions sur les trottoirs puis l’avenue Habib Bourguiba qui ne dispose pas autant d’activités commerciales encore moins celle de la restauration.

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On voit que plus que la moitié des intervenants tendent à se promener de temps en temps à La Goulette. Un quart des Goulettois déclare sortir quotidiennement. De façon égale, l’autre quart des participants se promène rarement. Si la plupart déclare sortir occasionnellement, c’est pour des raisons d’hygiènes et d’insécurités. Les Goulettois se plaignent de la saleté des rues et des espaces publics. Les mauvaises odeurs, l’encombrement des rues et la surexploitation des trottoirs sont les principales raisons qui poussent les Goulettois à éviter les promenades en ville. Ceux qui persistent à se balader en ville quotidiennement, sont ceux qui gardent dans leurs esprits un attachement particulier à La Goulette et limite leurs promenades seulement au niveau de la corniche généralement.

Ce qui manque le plus pour les Goulettois sont les bancs publics, les poubelles ainsi que la verdure. C’est ce genre d’aménagement qui est le plus demander de quoi encourager les habitants à mieux profiter de la ville, à sortir plus souvent et de réduire les insalubrités. La majorité propose de revoir la circulation de la ville à introduire des allées piétonnes ainsi que des espaces de stationnement pour les voitures

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1.L’Arsenal

2.Cinéma Rex

3.Maison a intérêt architectural

4.La poste

5.La Karraka

6.8 Bâtiment a intérêt architectural

7.Palais Khair Eddine

La Karraka est le monument historique emblématique pour les Goulettois. La plupart des habitants identifie cet édifice comme le patrimoine de la ville. Par ailleurs, il semble être moins sensibles aux bâtiments et aux maisons a intérêt architectural qui ne le considèrent pas comme le patrimoine de la ville contrairement à l’arsenal et a la karraka. Cependant, largement plus que la moitié des habitants est consciente de l’état des monuments est lamentable.

89  PATRIMOINE

Au niveau des types d’interventions proposées pour les monuments, les avis semblent être assez partagés entre la rénovation, la réhabilitation et une légère préférence pour la restauration. Les activités les plus demandées sont d’ordre culturel et sportif et un peu moins pour les activités commerciales et de loisirs.

Une bonne partie des Goulettois se rejoignent sur l’idée que la sécurité et la propreté sont absentes et indispensables et leur besoin de revoir leur ville comme avant, dans une meilleure situation hygiénique est considérable. Par ailleurs, la plupart des réponses semblent être nostalgique, l’envie de revoir et de revivre dans La Goulette d’antan. La diversité culturelle et religieuse, la charme de La Goulette d’avant et son ambiance festive et conviviale leur manque. Une joie de vivre qui existait bien avant a laissé place à l’amertume, la tristesse et la colère des Goulettois qui voient leur ville changer et son cadre paysager qui se dégrade au fil des années.

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Moins du quart de la population ne se rend pas aux espaces verts. Cependant, on peut voir que la placette devant la plage fait partie des espaces les plus frequentés contrairement aux squares qui se trouve a cote de la municipalité.

91  PAYSAGE ET ENVIRONNEMENT

Si beaucoup de personnes ne se rendent pas aux espaces verts de La Goulette, c’est principalement lié au sentiment d’insécurité, a la pollution. Il est important de noter aussi le manque d’aménagement et des aires jeux décourage le Goulettois de sortir et s’épanouir.

La goulette en un mot

Conscients du potientiel que détient la ville de La Goulette, Les Goulettois n’ont pas hésité à décrire La Goulette comme leur héritage, une richesse, un patrimoine à préserver. Malgré le mal être qui peut exister chez une partie de la population et les problèmes confrontés, les habitants gardent néanmoins un attachement particulier, un sentiment d’appartenance qui persiste encore. Des réponses qui portent à la fois la tristesse d’une ville qui se perd au fil des années et la fierté d’appartenir à un lieu riche en histoire qui fait partie de leurs racines et de leurs souvenirs.

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Conclusion

A travers ces questions on déduit que le Goulettois ne semblent pas être indiffèrent face à leur culture. Ce questionnaire démontre une variété d’avis et de ressentis d’une part on trouve des habitants qui sont dans la nostalgie et la mélancolie, certains dans l’orgueil et la fierté d’autre dans un état d’esprit où leur appropriation de l’espace semble s’éclipser petit à petit exprimant leur désarroi et leur mécontentement de la qualité de vie actuelle. Certaines réponses et opinions démontrent un état d’esprit de responsabilité et de solidarité à travers la volonté et l'envie de créer le changement, essayer de minimiser ou d’éradiquer les problèmes d’ordre environnemental ou autre qui peuvent être gérés à une échelle locale réunissant l’aide des habitants et ainsi garder cet esprit optimiste dans l’espoir d’améliorer leur espace et de préserver sa sacralité aux yeux des Goulettois.

Consultation

Ces questions ont été aussi posées sur terrain et on a été confronté à des réponses qui semblent être spontanées et véridiques et a des attitudes qui témoignent d’un grand sentiment de nostalgie de la part des personnes âgées ayant vécu et connu La Goulette, une Goulette idyllique qui aujourd'hui, marque des changements et des pertes des valeurs des citoyens.

En effet des notions telles que la citoyenneté, solidarité, convivialité et tolérance qui régnaient entre les habitants qui coexistaient avant malgré les différences, faisaient partie de l’identité de La Goulette et de son charme et qui se sont envolées au fil du temps. D'une certaine joie de vivre qui a laissé place à un mal être et une amertume qu’on pouvait ressentir à travers certains regards vides et fuyants et à certains autres qui semblaient être pris dans une sorte d’immersion dans les souvenirs et le bonheur du passé, revoir ces images qui sont restées gravées dans leur mémoire et quitter l’instant présent pour un moment, et cela ne m’a personnellement et sûrement pas laissé insensible. D’une peur et d’une insécurité envers autrui qu’on pouvait voir en approchant d’eux pour poser le questionnaire. Effectivement ce qui faisait le charme et le symbole de cette ville cosmopolite a laissé place à une ville considérée sans âme, où on évoque des notions d’individualisme, d’égoïsme et de méfiance. Des valeurs qui s’opposent aux vrais principes de nos ancêtres qui représentaient une fierté, un symbole et un élément identitaire de la ville.

Une partie de ce mal être est dû aux problèmes liés à la surexploitation des potentialités de la ville. Durant la période estivale, La Goulette est surpeuplée, les restaurants occupent des bâtiments à valeurs patrimoniales, les trottoirs ne servent plus de passage piéton mais deviennent des extensions des cafés et des restaurants, le manque de parkings et la pollution se font clairement remarquer durant cette période.

Les Goulettois expriment clairement leur mécontentement et leur impossibilité de profiter du paysage, incapables de s’approprier l’espace qui pour certains, semble être insupportable et inabordable et pour d’autres semblent envahis et menacés l’été. Véritablement, les atouts de la Goulette deviennent des défauts et des problématiques qui sont négligées ou mal gérées tels que l’axe de la corniche et la plage qui représentent en partie les poumons de la ville permettant à la ville de respirer mais qui devient une problématique à traiter durant la saison estivale. Quant à la saison hivernale, les problèmes diffèrent, prennent une autre tournure et passent de l’extrême à l’extrême La ville a beau être envahie et surchargée l’été, l’hiver la Goulette est méconnaissable, elle semble désertée et abandonnée, loin d’être dynamique et animée et même fantomatique par rapport à la saison estivale. Cela n’empêche pas les Goulettois de profiter de l’espace, de se promener et de respirer l’air frais de la mer.

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Réflexion

Cela dit l’absence ou le manque d’épanouissement des Goulettois jeunes ou âgés se fait ressentir, ainsi qu'une absence de dynamique et d’animation, d’activités offertes durant toutes les saisons et des notions comme l’esprit de communauté ou la solidarité leur semble assez idéalistes et irréelles. Cela induit à la réflexion d’un ensemble de problématiques sur l’idée de :

• Comment peut on redynamiser la ville ?

• Quels genre d’activités faut il offrir ?

• Comment peut on commémorer et ressusciter la mémoire collective de la Goulette ?

• Comment peut on réinstaurer la citoyenneté et l’esprit communautaire et solidaire au sein de la ville ?

Ayant l’opportunité d'avoir leurs avis et leurs attentes et étant sensible aux multiples réponses et au discours nostalgiques et rêveurs des personnes côtoyées sur site, notre intention est d’offrir un espace qui sera plus tard concrétisé en tant qu'un projet ponctuel mettant en avant la mémoire de ce lieu, rendre hommage au passé de la Goulette, l’honorer et la célébrer à travers l’art comme moyen d’expression. L'art est un outil qui se renouvelle au fil du temps , prend différentes formes et dimensions, une temporalité infinie permettant de toucher et de réunir jeunes et grands, faire participer les jeunes amateurs et artistes à vivre des expériences enrichissantes et fascinantes, une façon de concrétiser ces belles paroles de certains témoignages en une certaine spatialité permettant à l’usager de se laisser porter et s’immerger dans le but de faire renaitre aux anciens Goulettois ce sentiment d’appartenance et de fierté qui est resté enfouis en eux, de sensibiliser les jeunes Goulettois à la richesse de leur ville ainsi accentuer l’échange entre les différents acteurs à travers leur participation dans des activités incluant tous les usagers mais aussi de promouvoir nos artistes locaux et la ville.

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Synthèse

On conclut que la voix des citoyens et leurs avis sur la façon dont on peut gérer la ville, réduire ses problèmes, renforcer ses potentialités et accentuer sa résilience est bien évidemment nécessaire. Le fait de leur donner l’opportunité de s’exprimer, de réfléchir et de codécider impacte et éclaire l’architecte sur l’idée d’intervenir sur le territoire car l’un des buts de l’approche participative est d’arriver à ce que le citoyen puisse s’approprier son espace c’est à dire comment l’architecte peut il intervenir sur un contexte dont il ignore le ressentis des personnes qui y habitent où le pratiquent.

Il est important de mentionner que l’observation de l’architecte n’est pas suffisante pour atteindre un but qui se rapporte à un sentiment ressenti par autrui, Il est vrai que des opérations de consultation de codécision assurent la pertinence du projet et sa durabilité au fil du temps. Néanmoins cela ne veut toujours pas dire que la suggestion de certaines opinions doive être forcément prise en considération voire directement appliquée. Cela mettrait bien évidemment en question le rôle de l’architecte dans l’aménagement du territoire, autrement dit l’architecte se doit d’être l’observateur attentif, sensible compréhensif mais aussi l’acteur, le coordinateur et le codécideur.

Pour revenir à l’idée de la durabilité du projet, cela peut être expliqué par le fait que le projet ne peut être durable que si le citoyen peut se l’approprier. Au fil du temps, Le projet se doit d’être un repère pour les citoyens dans lequel ils seront incapables de s’en débarrasser ou de le rejeter pour assurer ainsi une durée de vie plus importante. La notion de durabilité est fortement liée et associée à l’idée du renouvellement qui représente un facteur majeur de la durée de vie du projet.

Présentant comme exemple le projet de la maison des arts, une des idées majeures de ces projets est d’attribuer la responsabilité aux citoyens d’animer et de participer aux différentes activités, de leur donner la possibilité de gérer l’espace, d’exposer, d’interagir avec les usagers, de leur offrir l’opportunité de travailler ensemble, d’être une source d’inspiration pour le futur, de susciter la curiosité à travers une variété d’événements artistiques hebdomadaires. De quoi promouvoir le maximum de jeunes amateurs, de passionnés ou d’artistes et encourager l’usager à se rendre fréquemment à la maison des arts. Par conséquent, créer un certain échange enrichissant et un partage dans une ambiance conviviale et harmonieuse a l’image de cette ville qui mérite tant d’être commémorée Ainsi renforcer des principes fondamentaux de cette attitude telle la responsabilité citoyenne, la solidarité, l’union et la démocratie. Pour conclure, le visiteur n’est plus considéré comme passif au sein du projet mais deviendra un acteur contribuant à la dynamique et la durabilité du projet qui se doit d’honorer et célébrer la mémoire de leur ville.

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96 ANALYSE URBAINE

urbaine

Infrastructure et voirie

Figure 105: Carte de l’évolution des voiries de 1830 à 1881 de La Goulette

L’ouverture du canal entre La Goulette et Khair Eddine a permis de relier la mer méditerranée au canal, chose qui n’existait pas avant, ainsi cela a permis de faciliter les échanges et les déplacements

Figure 106 : Carte de l’évolution des voiries de 1881 à 1956 de La Goulette

Entre 1881 et 1908, une ligne ferroviaire a été créé permettant le déplacement au kram et à Carthage. L’emplacement de La Goulette est stratégique vu qu’elle représente la première station du TGM venant de Tunis. Entre 1945 et 1956 La ville commence à se structurer à travers deux grands axes (Habib Bourguiba et Roosevelt)

97 4- Analyse

Figure 107 : Carte de l’évolution des voiries de 1956 à l’etat actuel de La Goulette

Entre 1956 et 1976, Les voies principales de La Goulette s’étendent vers Carthage et Kram. Quant au port de La Goulette, il a été aménagé dans le cadre de la modernisation du Traffic maritime. Aujourd’hui la plus part de la Goulette est aménagée dans une trame urbaine orthogonale mis à part le quartier de la Petite Sicile qui a été le point de départ dans la structuration de la ville.

Figure 108 : Carte de la trame des voiries

La structure urbaine viaire de la Goulette se résume à trois différentes directives. Les deux premières avenues sont celle de Habib Bourguiba et celle de Franklin Roosevelt qui s’étendent jusqu’au kram et se croisent au niveau de la petite Sicile. L’avenue de Habib Bourguiba se distingue par sa largeur de voirie qui est 20 mètres y compris les trottoirs tandis que celle de Roosevelt mesure 16 mètres. Il existe aussi un troisième axe celui de la république(corniche). Il s’agit d’une voie littorale de 17 mètres qui commence du port de La Goulette et se termine au niveau du canal Khair Eddine

98

Nœuds et repères

Figure 109 : Carte des Nœuds et repères

La Goulette comprend plusieurs repères, commerciaux et administratives sont concentré dans une partie de La Goulette ce qui génère une certaine densité urbaine.

Stationnement

Figure 110 : Carte des stationnements

La concentration et Le mauvais emplacement des parkings situés loin des commerces génère le mauvais fonctionnement de la ville et pousse les citoyens à improviser et se stationner tout au long de l’avenue Habib Bourguiba. Par conséquent, l’espace dédié aux piétons est réduit et génère un déséquilibre au niveau de la circulation entre les parkings vides mal places et sans utilité et les trottoirs et les rues encombrés.

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Flux véhiculaire

La concentration des flux véhiculaires dépend bien évidemment de la nature des activités proposées. On note que l’avenue Habib Bourguiba avec ses commerces représente le flux le plus important, puis l’avenue Franklin Roosevelt avec la concentration de ses restaurants représente un flux moyen puis le reste des rues où on trouve les habitations avec un niveau de flux véhiculaire assez faible. Jour comme nuit, L’axe Habib Bourguiba demeure toujours occupé par les vehicules.

Flux piéton pendant l’hiver

Figure 112 : Carte des flux piétons pendant l’hiver

Pendant l’hiver, le flux le plus important se trouve pendant la journée dans les endroits qui ont évidemment un rapport avec la nature de l’activité pratiquée tels le marché municipal, les équipements

100
Figure 111 : Carte des flux vehiculaires

éducatifs et les stations TGM. Pendant l’hiver l’effectif des visiteurs est réduit ainsi le littoral est moins fréquenté pour des raisons climatiques. La nuit, les quartiers résidentiels sont moins fréquentés. Les habitants préfèrent se promener dans les avenues de Bourguiba et de Roosevelt animée par ses restaurants.

Flux piéton pendant l’été

Figure 113 : Carte des flux piétons pendant l’été

Pendant l’été, Jour et nuit l’avenue Habib Bourguiba, Franklin Roosevelt ainsi que la corniche sont envahis par les visiteurs encore séduits par le charme balnéaire de La Goulette entre les baignades le jour et les soirées dans cafés et les restaurants.

Marchabilite

Figure 114: Carte de la marchabilité

101

Le fonctionnement de la ville n’est clairement pas adéquat au concept de la marchabilité. En effet, le piéton est confronté à plusieurs obstacles. Le passage piéton est occupé parfois par le stationnement improvisé des véhicules, par les kiosques qui occupent une bonne partie du trottoir qui devient même dans certains cas un espace de stockage des commerces. Les trottoirs sont très souvent aussi envahis par les chaises des cafés et des restaurants obligeant le piéton à circuler sur les voies véhiculaires. On déduit alors une surexploitation du trottoir qui nuit au concept de la marchabilité.

Marchabilite et appropriation de l’espace

Figure 115 : Carte de la marchabilité et l’appropriation de l’espace

Les trottoirs sont très souvent aussi envahis par les chaises des cafés et des restaurants obligeant le piéton à circuler sur les voies véhiculaires. On déduit alors une surexploitation du trottoir qui nuit au concept de la marchabilité.

Figure 116 : Carte de la marchabilité et l’appropriation de l’espace

102

Plus qu’une cinquantaine de restaurant anime l’avenue Franklin Roosevelt, ainsi le trottoir est quasiment occupé par l’extension des terrasses. Quant à l’avenue Habib Bourguiba, l’axe connu pour ses activités tertiaires, ce sont les kiosques qui occupent le trottoir et empêche le passage piéton.

TRANSPORT ET MOBILIER URBAIN

Figure 117 : Carte du transport et du mobilier urbain

Contrairement à la ligne ferroviaire et au bus qui semblent être bien organisés et entretenus, les taxis et les taxis collectifs n’ont pas vraiment de stations bien organisées et causent une anarchie au niveau du stationnement improvisé au niveau de l’axe Habib Bourguiba ainsi que des risques d’accidents. Quant au mobilier urbain, l’aménagement est assez pauvre, Mis à part certains bancs situées à la corniche sous le soleil sans source d’ombre et des poubelles qui se trouvent sur l’axe de Habib Bourguiba, on ne trouve pas d’autres mobiliers urbains.

103
104 ANALYSE PAYSAGERE

Les paysages identitaires

Situé entre la mer méditerranéenne et le lac de Tunis, La Goulette comprend une diversité et une richesse paysagère. A travers des caractères historique, urbain contemporain et le littoral. Malgré la diversité de ces unités paysagères, les paysages représentent néanmoins plusieurs inconvénients allant à l’encontre de la beauté de la ville.

105 5- Analyse paysagère
Figure 118: Carte paysagère Figure 119 : Carte des paysages identitaires

littoral

La trame de la ville orthogonale permet d’avoir plusieurs percés parallèles sur la plage mais ce cadre balnéaire qui est censé être un atout pour La Goulette semble être mal exploité à travers ses placettes au bord de la mer qui manquent de végétations, d’ombre et d’aménagements. La hauteur de certains bâtiments bloque certaines perspectives comme l’immeuble(R+9) situé à côté de la Karraka.

: Carte des aspects de l’exploitation

La plage de La Goulette a un potentiel considérable qu’on a voulu l’exploiter à travers les plateformes flottantes qui font guise de café qui permettent de profiter de la vue de si près mais aussi à travers certaines perspectives qui ont été soigneusement étudiées comme celle de la municipalité qui se dirige

106 Paysage
 LA PLAGE
Figure
120:
Carte du paysage littoral : La plage
Figure 121
de
la plage

vers la plage. Cependant la taille du trottoir de la corniche est assez étroite pour pratiquer une esplanade ainsi que la succession des parasols des cafés se trouvant sur la corniche gâche la vue des piétons.

LE CANAL :

Figure 123 : Carte du paysage littoral : Le canal

Le canal de La Goulette fait partie des paysages identitaires de la ville, un paysage emblématique qui est mal exploité. Le manque de verdure, les trottoirs assez restreints et le mobilier absents ce qui pousse les habitants à ramener leurs propres chaises font perdre du charme du paysage et nuit à la pratique de l’espace.

Figure 122 : Carte du paysage littoral : Le canal

107

Le canal est un élément minéral qui représente un paysage distinct par rapport aux autres villes, un mélange entre ce qui existait naturellement comme la mer de la méditerranéen, la montagne bougarnine et ce que l’Homme a créé comme les brises vagues qui permettent de protéger les barques des pécheurs créant ainsi comme une sorte de port de plaisance.

Paysage urbain contemporain

Figure 124 : Carte du paysage urbain contemporain

Le paysage du centre ville de La Goulette démontre un manque et une absence d’entretien d quelques bâtiments qu’on retrouve dans les avenues Habib Bourguiba et Franklin Roosevelt. D’autres bâtiments gâchent les perspectives à travers un manque d’harmonie que ce soit dans le même édifice entre le rez de chausse dédié aux commerces et l’étage à l’habitation et/ou entre les différents bâtiments comme les changements de hauteur d’une construction a une autre.

Figure 125 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain contemporain

108

On note qu’il existe un déséquilibre remarquable entre les placettes qui sont de grande taille mais qui vides et inexploités et rarement fréquentées et les espaces dédiés aux piétons qui sont denses et restreints(trottoir).

Paysage urbain historique

Figure 126 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain contemporain

L’arsenal est l’un des monuments patrimoniaux de La Goulette situé en deuxième entrée de la ville. Loin de voir beaucoup de personnes qui s’y rendent à cause de l’absence d’aménagements, cet édifice détient plus une valeur patrimoniale et symbolique qu’un espace considéré comme une placette. Par rapport aux autres placettes de la ville, celle de l’arsenal semble disposer d’une strate végétale riche (strate arborescente, strate arbustive et strate herbacée).

Paysage urbain contemporain/ historique

109
Figure 127 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain du fort de La Goulette

Le contexte environnant du fort de La Goulette dénigre malheureusement l’importance de ce monument patrimonial qui demeure inexploité voire même oublié. Loin d’être une source attractive. La karraka qui se situe entre la mer et une strate végétale, manque d’aménagement. La placette devant ce fort reste vide et pauvre avec quelques kiosques qui défigurent le paysage.

Paysage urbain à aspect patrimonial

Figure 128 : Carte des aspects de l’exploitation de la placette de l’Arsenal

Le paysage de l’arsenal se distingue par une perspective soigné et dirigé vers le port, avec ses deux axes de strates végétales qui embellit le paysage. Malgré l’importance de l’emprise de ce monument, sa placette manque de mobilier urbain et d’ombre ce qui pousse les habitants à se s’asseoir sous l’arc de l’arsenal. En outre la largeur des trottoirs et assez restreinte pour profiter de l’esplanade en toute sécurité.

Les unités paysagères de la goulette

Figure 129 : Carte de quelques unités paysagères dans La Goulette

110

La majorité des unités paysagères de La Goulette se résume à des bâtiments mal entretenus et/ou à des constructions qui manquent d’harmonie, a des monuments historiques non exploitées et a des espaces verts qui ne sont pas fonctionnels, qui manque d’aménagement urbain et de verdure et d’ombre sans oublier les tailles impraticables des trottoirs.

111
112 ANALYSE ARCHITECTURALE ET PAYSAGERE

et évolution

La Goulette possédait divers repères qu’ils soient paysagers (l’ancien canal et le vieux pont) ou de divertissement (La jetée et l’hôtel casino) ou résidentiels et communautaires (El Bratel), aujourd’hui disparus pour des raisons politiques et économiques.

113 6- Analyse architecturale et patrimoniale Repères
Figure 130: cartographie des repères et leurs évolutions Figure 131: évolution des anciens repères

El bratel, est un exemple type d’un espace qui a connu différentes mutations historiques, fonctionnelles et spatiales. Cette évolution a marqué l’histoire de La Goulette, qui est restée ancrée dans l’esprit de certains Goulettois, témoins des évènements tragiques et amoureux de La Goulette qui connaissent le sombre passé de ce lieu. En effet, les images démontrent la dégradation du cadre architectural d’un espace de cohabitation harmonieuse devenu un lieu délaissé, d’insécurité et de délinquances. Néanmoins, vu son ouverture sur le littoral, ce site possède un potentiel de poumons pour la ville après réaménagement du lieu.

114
Cas d’étude : El Bratel Figure 132: cas d'étude: El Bratel

Cartographie des monuments existants

Figure 133: cartographie des monuments existants

Qu’ils soient classés ou non classé, les monuments historiques renforcent le caractère patrimonial de La Goulette et sa richesse culturelle. La majorité des monuments, se trouve sur la zone du port et aux abords de La petite Sicile qui représentent le premier tissu urbain de La Goulette.

Cas d’étude : La caserne Gallieni

Figure 134: Cas d'étude: La caserne Gallieni

115

La caserne Gallieni est l’un des exemples rares de l’architecture militaire datant du XVIIIème siècle que possède La Tunisie. Cependant, son existence est menacée vu son risque d’effondrement par un manque d’entretien et de reconnaissance. Son emplacement stratégique d’autrefois, est devenue un point faible. Ayant la même hauteur que les bâtiments voisins et se trouvant dans un périmètre patrimonial (à proximité de La Karraka, de L’Arsenal Beylical, du Mausolée Sidi Chérif et de l’église Saint augustin), la caserne est actuellement enclavée au sein du port réduisant sa visibilité malgré son fort potentiel architectural inexploité.

Cas d’étude : Le palais Kqheireddine

Figure 135: Cas d'étude: Le palais Kheireddine

Situé au bord de la mer, le Palais beylical est un monument classé inspiré du style italien, est composé de deux parties. L’édifice se trouve actuellement dans un état déplorable, avec une partie en ruine qui risque

116

de s’effondre. Le jardin beylical qui autrefois embellissait l’entrée du monument, est devenu aujourd’hui un abri pour les squatteurs. Le palais beylical est un joyau architectural qui risque de s’effondre.

Cas d’étude : Le cinéma REX

Figure 136: Cas d'étude: Le cinéma REX

Destiné autrefois à être un lieu de culture et de divertissement, le cinéma REX est aujourd’hui délaissé puis destiné à servir d’autres vocations moins prestigieuses. Depuis la fermeture du cinéma dans les années 80, ce bâtiment se dégrade de plus en plus. La façade garde toujours les carreaux des années 50. Le rez de chaussée sert de commerce et l’étage a été reparti en logements.

Cas d’étude d’un bâtiment polyfonctionnel

Figure 137: Cas d'étude d'un batiment polyfonctionnel

117

L’avenue de Franklin Roosevelt est l’un des axes les plus fréquentés et les plus animés à travers une soixantaine de restaurants de part et d’autres. Cependant, si l’envahissement de ces établissements contribue à l’essor économique de la ville, ceci représente un point faible, un inconvénient sur l’aspect architectural des bâtiments. En effet, L’apparition de ces restaurants ont vu le jour au détriment des façades donnant sur l’avenue.

Fiche Pathologique

Figure 138: Fiche pathologique

La ville de La Goulette possède des bâtiments a intérêt architectural, qu’ils soient de style italien ou colonial, ces édifices sont malheureusement mal entretenus, d’autres sont abandonnés où la majorité se situe dans le quartier juif de la ville. Ces façades dévalorisées représentent une pollution visuelle.

Synthèse

Figure 139: Synthèse

118

Analyse urbaine et paysagère du site

choix du site

Figure 140: carte montrant la situation du site. Source : personnelle

Entouré de paysages marins, entouré par le lac, le golfe de Tunis et le canal kheireddine, La ville de La Goulette montre une richesse paysagère considérable qui fait allusion à une presqu’ile. En effet dès la genèse de La Goulette et son développement, l’eau a toujours été présent représentant un élément marin contribuant à une meilleure qualité paysagère de la ville.

Cependant, si aujourd’hui certains ces éléments marins existent encore et persistent dans l’identité de la ville, leurs états sont dans une situation critique. Entre la mer qui est polluée de plus en plus due aux problèmes d’évacuation des réseaux usés et le lac qui ne semble pas être assez connecté avec la ville et dans l’espoir que la partie consacrée au projet de La SPLT devienne un atout et un second souffle à La Goulette.

Il ne demeure que le canal qui présente un potentiel symbolique faisant référence à l’ancien canal « Boughaz », le vieux chenal qui existait entre la karraka et l’arsenal et qui a été remblayé avec l’indépendance Malgré l’état déplorable de ce canal, son aménagement pauvre et les problèmes qu’il présente, il demeure un élément rafraichissant et attractif assez fréquenté. Entre pêche et baignades, promenades et contemplation. Le canal demeure un élément aquatique contribuant à la vie sociale et attractive de la ville.

119 7-
Le
Projet de La SPLT

Figure 141: A l'entrée de La Goulette. Source : Google maps

C’est sur cet emplacement stratégique que se situera le projet, offrant un potentiel attractif et une visibilité remarquable à l’entrée de La Goulette donnant directement sur le canal avec des échappées visuelles qui tendent vers le lac ainsi qu’à la mer méditerranée.

Figure 142: L'environnement immédiat. Source : personnelle

Avant même qu’on traverse le pont, on aperçoit un terrain clôturé, délaissé et discret aux yeux des usagers. Le terrain qui longe le canal et en léger retrait laissant un étroit passage qui est rarement fréquenté menant aux rails du TGM. Un terrain situé dans un emplacement stratégique, à l’entrée de la ville, destiné à accueillir un projet attractif qui reflète l’image de la ville de La Goulette.

120

Accessibilité

121 Environnement immédiat Figure 143: Carte de l'environnement immédiat. Source : personnelle
Figure 144: L'environnement immédiat. Source : personnelle STATION SERVICE LE CANAL COLLEGE EL FARABI DELEGATION LA GOULETTE CAFE LA MARINA CAFE VERT SUPERMARCHE STATION TGM VOIE PRINCIPALE VOIE SECONDAIRE VOIE TERTIAIRE VOIE FERREE

INTENSE

Analyse

Flux véhiculaire

INTENSE

122
des flux Flux piéton Figure 145: Analyse des flux piéton. Source : personnelle
Figure 146:: Analyse des flux véhiculaires. Source : personnelle
FAIBLE
FAIBLE

HABITAT

ETABLISSEMENT

COMMERCE

ADMINISTRATION PUBLIQUE

Analyse séquentielle

123 Analyse des fonctions Figure 147:: Analyse des fonctions. Source : personnelle
Figure 148: Analyse séquentielle. Source : personnelle
RESTAURATION
EDUCATIF

Au bord de ce cours d’eau, ce site est face à des contraintes qui doivent être prises en considération. En effet le terrain à proximité de la voie ferrée qui génère une nuisance sonore. Le site est confronté aussi au vent dominant. L’emplacement du terrain est assez important donnant sur deux axes marquant la morphologie de La Goulette. En effet, le terrain se situe au début de l’axe véhiculaire qui est l’avenue Habib Bourguiba et l’axe aquatique qui est le canal. Ce terrain n’est donc que le croisement d’un flux considérable qu’il soit véhiculaire ou piéton. Au niveau des atouts, son emplacement est en partie un véritable avantage, ayant une grande visibilité venant de kheireddine ou de Tunis à travers le TGM. En effet, c’est le site adéquat pour accueillir les habitants et les visiteurs. Le site a le potentiel d’être la continuité de l’esplanade du canal.

124 Synthèse
Figure 149 : Synthèse. Source : personnelle

TROISIEME PARTIE : approche conceptuelle

1- Le programme fonctionnel

Qu’il soit lyrique, cinématographique, ou culinaire, l’art a toujours été au centre de la ville de La Goulette, un facteur essentiel dans la création de son essence. Un héritage artistique et culturel qui fait partie intégrante du patrimoine immatériel d’un lieu qui à susciter l’admiration de plusieurs générations.

Dans la continuité d’une idéologie basée sur la commémoration de l’esprit du lieu, la mise en honneur de sa mémoire collective et la sauvegarde de son patrimoine culturel, La maison des arts est un lieu de mémoire, telle une boite de souvenirs qui protège et expose le patrimoine culturel de La Goulette et tend et préserver son art dans l’espoir d’éveiller les esprits.

Faisant référence ainsi à La Goulette de l’époque, et en s’appuyant sur des principes tels que la responsabilité citoyenne, l’esprit communautaire et collaboratif, le projet accueille d’éventuels évènements cinématographiques et de mode ainsi que des activités culinaires collectives concernant la ville de La Goulette en premier lieu. En deuxième lieu, la possibilité d’offrir des opportunités aux artistes locaux de les encourager et de gagner plus de visibilité, incitant nos jeunes artistes et créateurs à se développer et renforcer cet aspect dynamique d’interaction sociale entre jeunes amateurs, professionnels et visiteurs curieux.

La maison tend à inspirer les jeunes Goulletois à s'enrichir et s’épanouir dans un milieu artistique attractif et refaire vivre aux Goulettois âgés cette Goulette idyllique d’autrefois, dans l’espoir qu’elle n’en reste pas seulement qu’un beau souvenir mais bien plus. Cette concrétisation se constituée de 3 ailes artistiques.

AILE MODE :

Exposition permanente : en rapport avec La Goulette

Exposition Temporaire : (concours et expositions éphémères) entre jeunes créateurs, scénographes, designers et artistes)

Boutique : espace de vente (souvenirs, livres, magazines, films, carte postale…)

Espace polyvalent : espace de défilé/ espace de projection/ espace de concert

AILE CINEMATOGRAPHIE :

Espace de projection permanente : projection de films en rapport avec La Goulette

Exposition de photographie/ Espace de réalité virtuelle

Espace coworking : espace de coopération entre les stylistes, créateurs, designers, scénographes, cinéaste

AILE GASTRONOMIE :

Ateliers de cuisine

Potager Restaurant

Cafétéria

125

AILE MODE

AILE CINEMATOGRA PHIE

AILE GASTRONOMIE

Espace d’exposition :100m²

Boutique: 80m²

Espace polyvalent : 200m²

Hall d’exposition : 150m²

Espace de projection :100m²

Espace coworking: 80m²

Ateliers de cuisine : 100m²

Cafeteria: 80m²

Projection extérieure : 100m² Restaurant : 150m²

Potager : 100m²

Figure 150 : Le programme quantitatif.

Source : Personnelle

C.3- LE PARTI :

LA BOITE A SOUVENIRS : ENTRE IMMERSION ET TRANSITION

La conception de La Maison Des Arts est née de l’idée de la boite Un ensemble d’enveloppe qui englobe la richesse culturelle de la ville, exposer comme signe partage et de fierté et préserver cet héritage signe de protection de la sacralité du patrimoine immatériel. L’idée principale du projet est de faire voyager le visiteur, à redonner un sens à l’essence d’un lieu qui a existé auparavant, de concrétiser cet esprit de ce lieu à travers des outils artistiques qui ont eu même fait partie de la culture de la ville.

Dans la simplicité de ces formes et la clarté de sa géométrie, La boite est un espace tridimensionnel capable à faire plonger le visiteur dans l’essentiel Dans la volonté d’emmener le visiteur à être d’éperdu de tout sens temporel et spatiale, La boite devient un lieu d’hypnose, d’immersion, un outil capable de captiver l’attention et d’embarquer le visiteur dans un voyage richement symbolique, un retour au passé. Ainsi, Entouré seulement des souvenirs symboliques de La Goulette, et loin de toute distraction, le visiteur devient voyageur et s’immerge.

Dans le cadre d’une expérimentation, La boite est aussi un lieu d’enracinement, un outil de réconciliation entre le lieu et le Goulettois qui a vu sa Goulette s’éteindre au fil du temps. Cette expérimentation vise alors de renforcer le sentiment d’appartenance de l’habitant et son lieu. Une essence qui a visiblement changé certes, mais dont la mémoire collective est prise en considération, un charme qui sans doute ne se fait plus sentir sur les rues de La Goulette qui persiste dans l’esprit des habitants mais surtout qui se concrétise et se préserve au sein de différents espaces de la maison.

126 2- Le programme quantitatif

Quelle soit sur les chants mélodieux de Tibi, à déambuler entre les robes de la Cardinale, sous les projections de ses films, à regarder les longs métrages de La Goulette, à admirer les portraits et les anciennes collections photographiques de la ville ou à sentir et goûter les fameux plats méditerranéens, que la promenade se déroulera. Une expérimentation visuelle, gustative et olfactive permettra aux visiteurs de les transporter vers un lieu où l’art de vivre constituait en partie le génie du lieu.

C’est entre l’immersion et la transition que La maison des arts s’organise. En effet, L’immersion se concrétise à travers les boites fermées, illuminées par une lumière artificielle, présentées sous différentes ambiances scénographiques. Quelles soient entièrement noires ou blanches, ces boites sont destinées à abriter les activités de projection et d’expositions. Certaines boites organisent l’espace de manière à ce que le visiteur puisse circuler autour de ces pièces, évoquant le principe de la boite dans la boite. Apres l’immersion, Les espaces de transitions sont bien évidemment nécessaires

Loin du côté intimiste et mystérieux qui suscite la curiosité du visiteur à pousser la porte et franchir le pas, les espaces de transitions sont considérés comme des boites éclatées, une qualité spatiale qui se distingue de la boité fermée, une ambiance lumineuse différente. La lumière naturelle pénètre l’espace à des degrés variés entre les fentes en moucharabieh, les parois entièrement vitrées et la lumière zénithale. Cette transition de matérialise à travers des espaces vitrées comme le hall d’accueil ou le restaurant ou à des espaces de circulation qui font guise d’espace d’exposition aussi. Ces espaces de transition offrent aux visiteurs des espaces dédiés à la contemplation des objets exposés mais aussi à la contemplation du paysage naturel.

127
Figure 151 : Le Parti. Source : Personnelle
128 Références des ambiances intérieures : La boite blanche Exposition Alaia/Balenciaga Espace de coworking : Espace de projection : Figure 152: vue intérieure. Source : Exposition Alaia/Balenciaga Figure 153 : vue intérieure. Source : Exposition Christian Dior Figure 154 : La ville idéla, Musée du design. Source : Adalberto Libera
129
Espace
d’exposition : Corning
Museum of glass TAKUMI OTA , FORMS OF MOVEMENT Exposition de la galerie Chenel, Mathieu Lehanneur. Paris Figure 155: Vue intérieure de l’exposition. Source : Corning Museum of glass Figure 156 : Exposition invisible outlines. Source : Nendo Figure
157
: Galerie Chenel Source : Mathieu Lehanneur
130 3- Références des ambiances intérieures La boite noire TAKUMI OTA , FORMS OF MOVEMENT
AKUMI OTA , FORMS OF MOVEMENT Figure 159: Forms of movement. Source: Takumi Ota Jade Museum / Archi Union Architects.SHANGHAI, China Figure 158: Forms of movement. Source: Takumi Ota Figure
160:
Jade Museum. Source: Archi Union Architects
131 4- La genèse du projet La continuité visuelle PERSPECTIVE 1 : CONTINUITE VISUELLE, CROISEMENT DE L'AXE HABIB BOURGUIBA ET LE PONT. PERSPECTIVE 2 : PROLONGEMENT DE LA RUE MARRAKECH VERS LE CANAL PASSANT PAR LE PROJET. PERSPECTIVE 3 : UNE PERSPECTIVE PARALLELE AU CANAL DE L'AXE HABIB BOURGUIBA QUI LONGE TOUT LE PROJET. Figure 189 : LE CROISEMENT DE CES PERSPECTIVES CORRESPONDENT A L'EMPLACEMENT DES ESPACES DE TRANSITIONS (ESPACES TRANSPARENTS, ESPACES SEMI TRANSPARENTS) Figure 161: la genèse du projet. Source: Personnelle
132
Figure 163 : CREATION D'UNE HAIE AU NORD OUEST PERMETTANT LA PROTECTION CONTRE VENT DOMINANT AINSI QUE LES NUISSANCES SONORES (TGM). Source : Personnelle Figure
162
: LE CROISEMENT DES TROIS PERSPECTIVES AVEC LES LIMITES DU TERRAINS CREENT LES MASSES DU PROJET.
133 NIV 0: Boutique NIV 1: Ateliers de cuisine NIV 2: Restaurant NIV 0: Caféteria NIV 1: Projection NIV 0: Défilée, Workspace NIV 1: Exposition GASTRONOMIE MODECINEMATOGRAPHIE Figure 164 : Affectations des trois differentes ailes du projet Figure 165: Schéma spatio fonctionnel
134 5- Esquisses et intensions
Figure 166 : Esquisse 2D (plan masse, façade sur le canal)

Démolition de la clôture du terrain afin de faciliter l’accessibilité au projet du côté du canal. La délimitation du projet par rapport au passage piéton se fait à travers un changement de niveaux et de matériaux ainsi offrir aux usagers un meilleur cadrage de vue

L’aspect de la boite

La blancheur des masses

La sobriété de la façade

La filtration de la lumière naturelle

135 6- Idées et intentions
Figure 167: vue sur le terrain. Source : personnelle Figure 168:Baakenpark, Hamburg. Source : Atelier Loidl Figure 169: Call center in Santo Tirso, Portugal. Source : Aires Mateus Architects Figure 171: The void, Corée du sud. Source : Hyunjoon Yoo Figure 172: Amrita Marg House. Source: Bedmar Shi Figure 170: Ize Hotel. Source: Studio TonTon Le mouvement horizontal
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COUPE A-A (AMBIANCE NOCTURNE)
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COUPE B-B (AMBIANCE NOCTURNE)
145 Les intentions 3D Vues extérieures
Figure 173 : ambiances extérieures. Source : personnelle
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Vues extérieures (ambiance nocturne) Le potager Figure 175: vue sur le potager. Source : Personnelle Figure 174: ambiances nocturnes. Source : personnelle
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Figure 176: Hall d'accueil. Source : personnelle La boutique
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Figure 177: Les Ateliers d’apprentissage(culinaire). Source : Personnelle
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Figure 178: Vue sur la cafetéria. Source : Personnelle
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Figure 180: vue sur l'atelier de cuisine. Source : personnelle Figure 181: vue sur le restaurant. Source : personnelle Figure 179 : vue intérieure de l’espace de projection. Source : personnelle
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Exposition de mode (La boite noire et la boite blanche) Figure 182 : vues intérieures sur l’espace d’exposition(la boite noire et la boite blanche)
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Figure 183:Espace polyvalent (défilé, projection, concert). Source : personnelle Figure 184: espace de coworking pour les artistes. Source : personnelle
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Figure 185: espace d'exposition. Source personnelle
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Figure 186: vues intérieures. Source : personnelle

Si aujourd’hui La Goulette signifie pour les visiteurs un lieu de divertissement grâce à sa plage et ses restaurants, néanmoins, son patrimoine culturel et architectural demeure méconnu. Autrefois considérée comme un havre de paix, cette terre a marqué l’esprit de plusieurs générations à travers son aspect symbolique et cosmopolite. Le sentiment de jouissance et de sérénité qui régnait jadis dans cette ville de coexistence et d’harmonie, a laissé place à l’insécurité et l’individualisme.

Riche par son histoire, sa culture et son ambiance d’antan, La Goulette a hérité de joyaux architecturaux, de paysages distincts. Mis à part l’héritage matériel, la dimension immatérielle est considérable faisant partie de l’identité du lieu. Cette dimension de La Goulette qui devait être un atout pour La ville, est en train de se dissiper et devient problématique. Il en résulte une dégradation matérielle et une dégradation immatérielle de la mémoire collective et de l’identité de la ville.

Culturel et attractif, Le projet s’inscrit dans l’idée de combiner l’art et la mémoire comme outil de sensibilisation, de mettre à la lumière du jour cet héritage délaissé méconnu, de montrer l’image de La Goulette d’antan et son patrimoine artistique.

155 CONCLUSION

Figure 1 : L’Homme et le lieu. Source : personnelle

Figure 2 : Les caractères identitaire du lieu. Source : personnelle..............................................................

Figure 3: La mémoire collective. Source :

Figure 4: Perspective sur la Maison de la mémoire/ Baukuh

Figure 6 : Vue intérieure de Maison de la mémoire

Figure 5: Perspective sur la Maison de la mémoire

7: Vue intérieure de la Maison de la mémoire25

Figure 8 :Plan niveau 0 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily 25

Figure 9 : Plan niveau 1 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily 26

Figure 10: Plan niveau 2 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily

Figure 11 : Plan niveau 3 de la Maison de la mémoire. Source : Archdaily.................................................

26

Figure 12 : Coupe transversale Maison de la mémoire. Source : Archdaily 27

Figure 13 : Coupe longitudinale Maison de la mémoire. Source : Archdaily 27

Figure 14 : Vue sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily

28

Figure 15 : Vue extérieure sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily 29

Figure 16 : Plan masse de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily 29

Figure 17 : Plan niveau 0 de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily ............................ 29

Figure 18 : Plan niveau 1 de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily ............................ 30

Figure 19 : coupe longitudinale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily 30

Figure 20 : coupe transversale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily .................. 31

Figure 21 : coupe transversale sur l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily .................. 31

Figure 22 : ambiance intérieure de l’extension du centre de l’Holocauste. Source : Archdaily 31

Figure 23 : perspective exterieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily..................................... 32

Figure 24 : Vue extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily

33

Figure 25 : Vue extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily 33

Figure 26 : perspective extérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily 33

Figure 27 : Vue intérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily.................................................. 33

Figure 28 : Vue intérieure sur la maison de mémoire. Source : Archdaily.................................................. 33

Figure 29: Esquisses. Source : Archdaily 33

Figure 30 : Plan Masse. Source : Archdaily.................................................................................................. 34

Figure 31 : Plan niveau 0. Source : Archdaily............................................................................................... 35

Figure 32 : Coupe. Source : Archdaily 35

Figure 33 : façade. Source : Archdaily

Figure 34 : Vue extérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

35

36

Figure 35 : Vue de la facade du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 36

Figure 36 : Vue extérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 36

Figure 37 : Vue de l’entrée du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Figure 38 : Vue intérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

36

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Figure 39 : Maquette virtuelle du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 37

Figure 40 : Plan niveau 0 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

Figure 41 : Plan niveau 1 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

38

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Figure 42 : Plan niveau 2 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 39

Figure 43: Plan niveau 3 du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 39

Figure 44: Facade du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily

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Figure 45 : Coupe du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 40

Figure 46 : Visualisation intérieure du centre culturel D’andemme. Source : Archdaily 40

Figure 47 : Temps de conception en Tunisie 1574. Source : Mario Cartaro

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Figure 48 : Carte geographique XVIII golfe de Tunis, La Goulette 1764. Source : Joseph Roux

Figure 49 : La forteresse de La Goulette 1535. Source : Mario Cartaro......................................................

Figure 50 : La Goullete Le vieux Canal. Source : E.D’amico

Figure 51 : La Goulette Porte de l’ancien arsenal. Source : Lacassagne

Figure 52 : Dessin La Goullete Le vieux Canal. Source : L.L

Figure 53 : Guitare Party Source : Henri Tibi...............................................................................................

Figure 54 : La plage de Kheireddine Source : Henri Tibi

Figure 55 : Sur La plage de Kheireddine Source : Henri Tibi

Source : Henri Tibi

Figure 56 : Au café vert, La Goulette

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Figure 57 : Au café vert, La Goulette Source : Henri Tibi......................................................................... 48

Figure 58 : Les filles à la plage de La Goulette. Source : Henri Tibi

Figure 59 : Les Goulletois sur la barque.Source : Henri Tibi 49

Figure 60 : Echange entre jeunes Goulettois. Source : Henri Tibi............................................................... 50

Figure 61 : photo de groupe sur la plage de La Goulette. Source : Henri Tibi 50

Figure 62 : coexistence des trois religions. Source : Piotr Mlodozeniec 52

Figure 63 : Barmitsvah a La Goulette. Source : Henri Tibi

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Figure 65: Vue intérieure La synagogue Beit Mordekhai. Source : Archive.Diarna.org 53

Figure 64 : La synagogue Beit Mordekhai. Source : Personnelle

Figure 66 : Le quartier de la petite Sicile. Source : Mohamed Hamdane

Figure 67: L’église Saint Augustin et Saint Fidèle. Source : Mohamed ............................................................................................................. 53

Figure 68 : La procession de La Madonne. Source : Webdo

Figure 69 : La procession de La Madonne. Source : Wikipedia

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Figure 70 : La procession de La Madonne. Source : Wikipedia................................................................... 55

Figure 71 : Vue extérieure sur le mausolée Sidi Cherif. Source : Personnelle 55

Figure 72 : L’avenue Franklin Roosevelt en 1960. Source : Photo.Delcampe.net Figure 73 : Déjeuner au Café Vert à La Goulette en 1980. Source : Henri Tibi.................................................................................. 57

Figure 74 : Slogan du festival du poisson a La Goulette. Source : Tekiano.com

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Figure 75 : Le festival du poisson a La Goulette. Source : Tekiano.com 58

Figure 76 : Le festival du poisson a La Goulette. Source : Tunisie.co.......................................................... 58

Figure 77 : Vue extérieure du restaurant Mamie Lily. Source : Lepetitjournal.com................................... 61

Figure 78 : Le Restaurant Mamie Lily.Source : Lepetitjournal.com Figure 79 : photo des propriétaires de Mamie Lily. Source : Lepetitjournal.com.......................................................................... 61

Figure 81 : La mechemchia chez Mamie Lily. Source : Moghrama.com

Figure 80 : Le couscous chez Mamie Lily. Source : Moghrama.com

Figure 82 : vue intérieure chez Mamie Lily. Source : Middleeasteye.net

Figure 83 : déjeuner entre amis chez Mamie Lily. Source : Middleeasteye.net

Figure 84 : Le Ciné Theatre, La Goulette. Source : Webdo.tn.....................................................................

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Figure 85 : Le Cinéma Rex, La Goulette. Source : Webdo.tn 65

Figure 86 : Vue intérieure du Cinéma Rex. Source : Lagoulettenostalgie.fr

Figure 87 : Le balcon et les spectateurs le jour de l’inauguration. Source : Lagoulettenostalgie.fr

Figure 88 : Jo Stella et Dominique Mannino dans la salle de projection lors de l’inauguration du cinéma le 23 decembre 1951. Source : Lagoulettenostalgie.fr 67

Figure 89 : Vue extérieure sur le Cinéma REX source : Lagoulettenostalgie.fr...........................................

Figure 90 : Vue extérieure sur le Cinéma REX source : Lagoulettenostalgie.fr Figure 91:Vue extérieure sur le café REX source : Lagoulettenostalgie.fr 68

Figure 92 : Vue actuelle sur le Cinéma Rex. Source : Mohamed Hamdane

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Figure 93 : L’affiche du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette 70

Figure 94 : Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette

Figure 95: Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette

70

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Figure 96: Séquence du film « un été à La Goulette ». Source : Un été à La Goulette 71

Figure 97 : portrait de Claudia Cardinale. Source : gala.fr 73

Figure 98 : Claudia Cardinale à Rome en 1959. Source : affiche de la 70 ème du festival de Cannes........ 73

Figure 99 : Vente aux enchères au showroom Sotheby’s, Paris. Source : Lionel Bonaventure 75

Figure 100 : soirée musicale en face au Lido. Source : Henri Tibi 77

Figure 101 : soirée musicale en face du Café Vert. Source : Henri Tibi....................................................... 77

Figure 102 : Henri Tibi et ses amis à La Goulette. Source : Henri Tibi......................................................... 79

Figure 103: Henri Tibi faisant la manche à Besançon. Source : chantouladomfrontaise.eklablog 80

Figure 104 : Henri Tibi, en octobre2010. Source : Harissa.com 80

Figure 105: Carte de l’évolution des voiries de 1830 à 1881 de La Goulette.............................................. 97

Figure 106 : Carte de l’évolution des voiries de 1881 à 1956 de La Goulette 97

Figure 107 : Carte de l’évolution des voiries de 1956 à l’etat actuel de La Goulette 98

Figure 108 : Carte de la trame des voiries................................................................................................... 98

Figure 109 : Carte des Nœuds et repères

Figure 110 : Carte des stationnements

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Figure 111 : Carte des flux vehiculaires..................................................................................................... 100

Figure 112 : Carte des flux piétons pendant l’hiver

100

Figure 113 : Carte des flux piétons pendant l’été 101

Figure 114: Carte de la marchabilité

Figure 115 : Carte de la marchabilité et l’appropriation de l’espace

101

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Figure 116 : Carte de la marchabilité et l’appropriation de l’espace 102

Figure 117 : Carte du transport et du mobilier urbain 103

Figure 118: Carte paysagère...................................................................................................................... 105

Figure 119 : Carte des paysages identitaires............................................................................................. 105

Figure 120: Carte du paysage littoral : La plage 106

Figure 121 : Carte des aspects de l’exploitation de la plage

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Figure 122 : Carte du paysage littoral : Le canal........................................................................................ 107

Figure 123 : Carte du paysage littoral : Le canal 107

Figure 124 : Carte du paysage urbain contemporain................................................................................ 108

Figure 125 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain contemporain

108

Figure 126 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain contemporain 109

Figure 127 : Carte des aspects de l’exploitation du paysage urbain du fort de La Goulette 109

Figure 128 : Carte des aspects de l’exploitation de la placette de l’Arsenal

Figure 129 : Carte de quelques unités paysagères dans La Goulette........................................................

Figure 130: cartographie des repères et leurs évolutions

Figure 131: évolution des anciens repères................................................................................................

Figure 132: cas d'étude: El Bratel..............................................................................................................

Figure 133: cartographie des monuments existants

Figure 134: Cas d'étude: La caserne Gallieni

Figure 135: Cas d'étude: Le palais

Figure 136: Cas d'étude: Le cinéma REX

Figure 137: Cas d'étude d'un batiment polyfonctionnel

Figure 138: Fiche pathologique.................................................................................................................

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Kheireddine......................................................................................... 116
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Figure 139: Synthèse

Figure 140: carte montrant la situation du site. Source : personnelle......................................................

Figure 141: A l'entrée de La Goulette. Source : Google

Figure 142: L'environnement immédiat. Source : personnelle 120

Figure 143: Carte de l'environnement immédiat. Source : personnelle

Figure 144: L'environnement immédiat. Source : personnelle.................................................................

Figure 145: Analyse des flux piéton. Source : personnelle

Figure 146:: Analyse des flux véhiculaires. Source : personnelle 122

Figure 147:: Analyse des fonctions. Source : personnelle......................................................................... 123

Figure 148: Analyse séquentielle. Source : personnelle............................................................................ 123

Figure 149 : Synthèse. Source : personnelle 124

Figure 150 : Le programme quantitatif. Source : Personnelle 126

Figure 151 : Le Parti. Source : Personnelle................................................................................................ 127

Figure 152: vue intérieure. Source : Exposition Alaia/Balenciaga 128

Figure 153 : vue intérieure. Source : Exposition Christian Dior 128

Figure 154 : La ville idéla, Musée du design. Source : Adalberto Libera

Figure 155: Vue intérieure de l’exposition. Source : Corning Museum of glass

128

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Figure 156 : Exposition invisible outlines. Source : Nendo 129

Figure 157 : Galerie Chenel Source : Mathieu Lehanneur......................................................................... 129

Figure 158: Forms of movement. Source: Takumi Ota

130

Figure 159: Forms of movement. Source: Takumi Ota 130

Figure 160: Jade Museum. Source: Archi Union Architects...................................................................... 130

Figure 161: la genèse du projet. Source: Personnelle............................................................................... 131

Figure 162 : LE CROISEMENT DES TROIS PERSPECTIVES AVEC LES LIMITES DU TERRAINS CREENT LES MASSES DU PROJET. 132

Figure 163 : CREATION D'UNE HAIE AU NORD OUEST PERMETTANT LA PROTECTION CONTRE VENT

DOMINANT AINSI QUE LES NUISSANCES SONORES (TGM). Source : Personnelle.................................... 132

Figure 164 : Affectations des trois differentes ailes du projet 133

Figure 165: Schéma spatio fonctionnel..................................................................................................... 133

Figure 166 : Esquisse 2D (plan masse, façade sur le canal)....................................................................... 134

Figure 167: vue sur le terrain. Source : personnelle

Figure 168:Baakenpark, Hamburg. Source : Atelier Loidl.................................................................................................................................. 135

Figure 169: Call center in Santo Tirso, Portugal. Source : Aires Mateus Architects 135

Figure 171: The void, Corée du sud. Source : Hyunjoon Yoo

Figure 172: Amrita Marg House. Source: Bedmar

Figure 170: Ize Hotel. Source: Studio TonTon

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Figure 173 : ambiances extérieures. Source : personnelle 145

Figure 174: ambiances nocturnes. Source : personnelle

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Figure 175: vue sur le potager. Source : Personnelle................................................................................ 146

Figure 176: Hall d'accueil. Source : personnelle 147

Figure 177: Les Ateliers d’apprentissage(culinaire). Source : Personnelle 148

Figure 178: Vue sur la cafetéria. Source : Personnelle..............................................................................

Figure 180: vue sur l'atelier de cuisine. Source : personnelle 150

Figure 179 : vue intérieure de l’espace de projection. Source : personnelle

Figure 181: vue sur le restaurant. Source : personnelle

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Figure 182 : vues intérieures sur l’espace d’exposition(la boite noire et la boite blanche)

Figure 183:Espace polyvalent

projection, concert). Source : personnelle....................................

Figure 184: espace de coworking pour les artistes. Source : personnelle

Figure 185: espace d'exposition. Source personnelle

Figure 186: vues intérieures. Source : personnelle

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161 PREMIERE PARTIE : approche théorique : définition des concepts............................................8 1 Le génie du lieu...........................................................................................................................................9 2 Les Caractères identitaires du lieu 13 1.1 La mémoire 13 1.2 L’orientation 14 1.3 L’identification..........................................................................................................................................................14 3- La mémoire collective...............................................................................................................................17 4- Le patrimoine culturel...............................................................................................................................21 4.1 Le patrimoine immatériel 21 4.2 Le patrimoine matériel 22 Synthèse 23 DEUXIEME PARTIE : art et mémoire : L’apogée d’un lieu glorieux...........................................24 1 Corpus référentiel.....................................................................................................................................24 1.1 PROJET 1 : Maison de la mémoire/ Baukuh 24 1.2 PROJET 2 : L’extension du Centre de l’Holocauste d’Oslo........................................................................................28 1.3 PROJET 3 : Maison de la Mémoire et Espace Communautaire / Taller Sintesis+ Angelica Gaviria 32 1.4 PROJET 4 : Centre culturel D’Andemme / Label Architecture 36 1.5 Synthèse 41 2 Patrimoine culturel et histoire de La Goulette ..........................................................................................43 2.1 Lieu d’histoire et de gloire........................................................................................................................................43 2.1 43 2 1. 1. Etymologie de La Goulette .......................................................................................... 43 2 1. 2. Sédimentation historique 43 2.2 Lieu de valeurs et de symboles : Le vécu d’un havre de paix méditerranéen ..........................................................46 2.2 Lieu de valeurs et de symboles : le vécu d’un havre de paix 47 2.3 Lieu de cohésion religieuse et spirituelle 52 2 1. 1. La population juive ...................................................................................................... 52 2 1. 2. La population chrétienne 53 2 1. 3. La population musulmane........................................................................................... 54 2.4 Lieu de partage et d’art culinaire 57 2 1. 1. Le festival du poisson a La Goulette............................................................................ 57 2 1. 2. Le restaurant Mamie Lily 61 2.5 Lieu d’art cinématographique et de mode 65 2 1. 1. Le cinéma REX 66 2 1. 2. Un été à La Goulette.................................................................................................... 70 2 1. 3. Claudia Cardinale......................................................................................................... 73 2.6 Lieu de poésies et de mélodies 77 2 1. 1. Henri Tibi 79
162 3- Analyse sociale .........................................................................................................................................83 3.1 L’approche participative 83 3.2 Le contexte historique 83 3.3 Le questionnaire.......................................................................................................................................................84 3.4 Synthèse...................................................................................................................................................................95 4- Analyse urbaine........................................................................................................................................97 4.1 Infrastructure et voirie 97 4.2 Nœuds et repères 99 4.3 Stationnement..........................................................................................................................................................99 4.4 Flux véhiculaire 100 4.5 Flux piéton pendant l’hiver 100 4.6 Flux piéton pendant l’été 101 4.7 Marchabilite 101 4.8 Marchabilite et appropriation de l’espace 102 4.9 TRANSPORT ET MOBILIER URBAIN 103 5 Analyse paysagère ..................................................................................................................................105 5.1 Les paysages identitaires........................................................................................................................................105 5.2 Paysage littoral 106 5.3 Paysage urbain contemporain 108 5.4 Paysage urbain historique 109 5.5 Paysage urbain contemporain/ historique.............................................................................................................109 5.6 Paysage urbain à aspect patrimonial 110 5.7 Les unités paysagères de la goulette 110 6 Analyse architecturale et patrimoniale ...................................................................................................113 6.1 Repères et évolution 113 6.2 Cas d’étude : El Bratel 114 6.3 Cartographie des monuments existants 115 6.4 Cas d’étude : La caserne Gallieni 115 6.5 Cas d’étude : Le palais Kqheireddine......................................................................................................................116 6.6 Cas d’étude : Le cinéma REX 117 6.7 Cas d’étude d’un bâtiment polyfonctionnel 117 6.8 Fiche Pathologique.................................................................................................................................................118 6.9 Synthèse 118 7 Analyse urbaine et paysagère du site......................................................................................................119 7.1 Le choix du site 119 7.2 Environnement immédiat 121 7.3 Accessibilité............................................................................................................................................................121 7.4 Analyse des flux 122 7.5 Analyse des fonctions 123 7.6 Analyse séquentielle 123
163 7.7 Synthèse 124 TROISIEME PARTIE : approche conceptuelle ........................................................................125 1 Le programme fonctionnel......................................................................................................................125 2 Le programme quantitatif.......................................................................................................................126 3 Références des ambiances intérieures....................................................................................................130 4 La genèse du projet.................................................................................................................................131 5 Esquisses et intensions ...........................................................................................................................134 6 Idées et intentions 135

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