![](https://assets.isu.pub/document-structure/231107142019-13940af86a7b3cab108dd8b6387c6614/v1/8a5edddad4d95bd2671f58915fa891b0.jpeg?crop=224%2C168%2Cx194%2Cy0&originalHeight=168&originalWidth=418&zoom=1&width=720&quality=85%2C50)
5 minute read
Ifremer
LA FLOTTE OCÉANOGRAPHIQUE FRANÇAISE, PRÉSENTE SUR LES TROIS OCÉANS
La Flotte océanographique française (FOF) opérée par l’Ifremer sillonne les mers du monde, des côtes au large et des abysses à la surface, pour explorer et observer, pour mieux connaître et protéger notre océan fragile.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/231107142019-13940af86a7b3cab108dd8b6387c6614/v1/69a2aefc34ca21bbaef2b8956f5c22d4.jpeg?width=2160&quality=85%2C50)
Seule flotte unifiée en Europe, fruit de siècles d’histoires d’explorations, la FOF tire sa singularité de sa capacité à explorer les trois grands océans du globe (Atlantique, Indien et Pacifique), mais aussi de la diversité de ses missions, de ses usagers et de ses partenariats. L’Ifremer opère cette flotte unifiée avec l’aide de sa filiale Genavir.
La FOF se compose notamment de quatre navires hauturiers (Marion Dufresne, Pourquoi pas ?, L’Atalante, Thalassa) et de sept navires côtiers opérant en métropole et en outre-mer, dont l’Antéa. Elle est également équipée d’engins plongeant à 6 000 mètres (robot Victor 6000, sous-marin habité Nautile, engin autonome Ulyx), et de systèmes mobiles (sismiques pour visualiser les structures géologiques, système Penfeld pour mesurer des paramètres du sous-sol sous-marin).
Depuis 2018, la FOF est une très grande infrastructure de recherche dont la gestion est confiée à l’Ifremer par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Sa gouvernance associe aux côtés de l’Ifremer, le CNRS, l’IRD et le réseau des universités marines, au profit d’une communauté de plus de 3 000 scientifiques français. Chaque année, environ 350 publications se nourrissent des données récoltées lors des campagnes en mer.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/231107142019-13940af86a7b3cab108dd8b6387c6614/v1/432d789a9e576ae2768d1e256f8b51ad.jpeg?width=2160&quality=85%2C50)
L’ ANTÉA, NAVIRE ULTRAMARIN PAR EXCELLENCE
Arrivé à Nouméa fin 2022, l’Antéa a pris la suite de l’Alis dans le Pacifique Sud. Ce navire de 35 mètres est capable d’opérer à la fois près des côtes, grâce à son faible tirant d’eau, et au-delà du plateau continental avec 18 jours d’autonomie. Il peut accueillir jusqu’à neuf scientifiques et dispose de deux laboratoires pour effectuer un large éventail de missions scientifiques en mer. Grâce au robot hybride Ariane à son bord, l’Antéa étudie les fonds marins, analyse les courants, ou encore prélève du plancton. En 2023, l’Antéa aura assuré près de 160 jours de mission en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et en Papouasie Nouvelle-Guinée.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/231107142019-13940af86a7b3cab108dd8b6387c6614/v1/051d6e69a547f3002e815e8d7f62ae6a.jpeg?width=2160&quality=85%2C50)
Un second navire, L’Atalante, bateau hauturier, assure également une présence ultramarine régulière. Il navigue en moyenne une année sur quatre dans le Pacifique. Le Pourquoi pas ? y fera aussi des incursions en 2024.
INTERVIEW OLIVIER LEFORT, DIRECTEUR DE LA FLOTTE OCÉANOGRAPHIQUE FRANÇAISE OPÉRÉE PAR L’IFREMER
![](https://assets.isu.pub/document-structure/231107142019-13940af86a7b3cab108dd8b6387c6614/v1/a8b358e25147ba75691b5bf6a3e02769.jpeg?width=2160&quality=85%2C50)
• Quels sont les grands axes de la prospective actuellement en cours à la FOF ?
- Aujourd’hui, nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre. Agir significativement nécessite d’imaginer les futurs grands navires qui entreront en flotte à l’horizon 2030, comme beaucoup plus vertueux. Les quatre navires actuels représentent 80 % de nos émissions.
Mais nous sommes persuadés que la technologie ne règlera pas tout et qu’il faut imaginer d’autres façons de travailler. Cela passe, à côté de l’introduction d’outils de type drones ou du recours plus important à la télé-présence, par une organisation des campagnes qui minimise encore plus les transits, voire la délégation de certaines mesures à des voiliers par exemple.
Nous avons ainsi lancé en mars 2023 une démarche de prospective associant l’ensemble de nos utilisateurs. Elle se décline en trois axes : scientifique, technologique et partenarial. Plus de 100 personnes y sont impliquées, un séminaire fin janvier 2024 dégagera des voies majeures. Elles seront traduites en scénarios techniques et financiers d’ici l’été 2024, discutés ensuite avec nos tutelles, pour décider d’ici la fin 2024 d’une nouvelle feuille de route qui nous portera à 2035.
• De grands chantiers sont-ils à venir sur certains navires et engins ?
- Plusieurs grands projets sont déjà lancés. Le contrat de construction du premier des nouveaux navires régionaux a été signé en mai. Ce navire polyvalent de 40 mètres à propulsion hybride viendra remplacer Thalia en Manche Atlantique en 2025. Il devrait apporter une diminution de 30 % des émission de CO2 en route, 50 % en station, par rapport à un navire classique. Il se rendra aux Antilles tous les deux ou trois ans pour réaliser des campagnes côtières.
Le Pourquoi pas?, qui sillonne l’océan Atlantique, la Méditerranée et l’océan Indien, sera modernisé fin 2024. Les équipements scientifiques seront tous remplacés, le navire subira une cure de jouvence pour continuer de naviguer encore 20 ans.
Côté systèmes sous-marins, le drone sous-marin Ulyx, capable de descendre à 6 000 mètres pour réaliser de la cartographie ou de la détection optique et disposant d’une autonomie décisionnelle unique au monde, a réussi avec succès cet été ses premières plongées à 6 000 mètres.
L’avenir, c’est également le projet d’un nouveau navire régional en Pacifique Sud, dont la construction a été annoncée cet été à Nouméa par le président de la République. Il remplacera l’Antéa dans quelques années.
• Auriez-vous une campagne scientifique en outre-mer qui aurait marqué votre esprit depuis la création de la FOF ?
- Il n’y en a pas une en particulier, car toutes sont différentes et uniques.
Je dirais simplement que lorsque l’on regarde la trace des campagnes scientifiques françaises depuis presque 100 ans sur une carte du monde, je suis toujours fasciné de voir comment l’activité de recherche en mer française s’est historiquement construite autour de zones de travail situées principalement dans les outre-mer, depuis les Antilles jusqu’au Pacifique, en passant par l’océan Indien Sud.
C’est une fierté pour nous d'encourager au quotidien les équipes scientifiques de métropole et des outremers dans ces territoires si divers.