4 minute read

Saint-Pierre-et-Miquelon

MIQUELON : UNE RELOCALISATION PROGRESSIVE DU VILLAGE

En 2018, la commune de Miquelon-Langlade a été fortement impactée par une tempête causant l’inondation de 37 caves d’habitations. Pour faire face aux risques de la montée des eaux, le déplacement progressif du village dorénavant s’impose.

Dans l’archipel, le réchauffement climatique menace directement la survie du village de Miquelon, qui compte 600 habitants. Les tempêtes et les inondations y sont récurrentes et accélèrent l’érosion côtière.

« Miquelon s’est doté d’un Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) approuvé par arrêté préfectoral en date du 28 septembre 2018. Ce PPRL définit Miquelon comme un espace inconstructible. En effet, le village est situé à seulement trois mètres au-dessus de la mer et son déplacement semble être la solution la plus adaptée. C’est l’ensemble du village qui doit être déplacé sur un site à environ 20 mètres de hauteur. Aujourd’hui, 80% de la population soutient le projet et il est important de permettre aux jeunes de s’installer. En 2024, 15 terrains seront disponibles à la construction ou au déplacement immédiat des habitants qui le souhaitent. C’est une délocalisation progressive qui est engagée et qui devrait durer jusqu’en 2050 », nous explique Nancy Hayes, première adjointe à la commune de Miquelon-Langlade.

Le processus de relocalisation du village est initié, pour faire face à l’élévation du niveau de l’océan.
© Mairie de Miquelon-Langlade

RÉUNION DE TRAVAIL À L’ÉLYSÉE

Le 27 novembre dernier, Franck Detcheverry, maire de Miquelon-Langlade, présidait une délégation de l’archipel au sein de l’Élysée pour une réunion de travail. L’objectif était de présenter l’avancée du projet dans sa globalité, mais aussi d’aller dans les détails plus techniques et concrets.

Quatre engagements principaux ont ainsi été actés : la nomination d’un conseiller interministériel sur le sujet en prise directe avec le Première ministre ; un budget dédié à ce projet qui n’interférera pas avec les autres financements de l’archipel (hors Fonds Vert, DETR 1…) ; les indemnisations qui permettront aux habitants volontaires au déplacement de reconstruire sans être lésés ; les financements de la première phase urgente confirmés dès 2024 pour assurer le passage des réseaux et terrassements des 15 premières parcelles.

« Le but est d’avoir des premières constructions dès 2025. Ces annonces inédites sont la preuve d’une réelle prise en considération de Miquelon et de sa population. Au-delà des aspect purement techniques, l’avenir et le développement de Miquelon-Langlade s’ouvrent enfin », ajoute Nancy Hayes.

Carte de zonage réglementaire du Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) du village de Miquelon. En rouge hachuré figurent les zones d’interdiction stricte de constructions correspondant aux aléas climatiques les plus forts en termes d’érosion et de risque de déferlement. Les zones rouges, de restriction élevée, sont soumises à la submersion marine.
© DTAM 975 / SERAP
Futur plan d’aménagement du village de Miquelon, élaboré à l’issue des Ateliers du territoire.
© Cabinet d’études Alphaville

LA POPULATION AU CŒUR DE LA DÉMARCHE

Durant l’année 2022, une réflexion d’aménagement sous la forme d’Ateliers du territoire a été lancée dans la commune de Miquelon-Langlade.

Elle est portée par tous les acteurs, la Préfecture, la Direction des territoires, de l’alimentation et de la mer (DTAM), la commune, la Collectivité territoriale, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires (MTECT).

Cette démarche s’appuie sur la participation active de la population. « Quatre ateliers de travail ont été lancés depuis 2021 pour imaginer collectivement le futur village de Miquelon. Afin de soutenir la démarche, la Collectivité territoriale nous a cédés pour un euro symbolique le foncier qui se trouve de l’autre côté du pont. Tout le monde travaille conjointement pour repenser le village de demain, plus résilient ! », conclut Nancy Hayes.

Plan du projet.
© Mayane

LES AIDES FINANCIÈRES À VENIR POUR DÉPLACER LE VILLAGE

Sans précédent en outre-mer, le déplacement du village de Miquelon bénéficie dans un premier temps d’un financement à hauteur de 1,5 million d’euros (Fonds européen d’investissement FEI 2023). L’ensemble des habitations du village bénéficieront d’aides issues du fonds Barnier. Et grâce au Programme d’actions de prévention contre les inondations (PAPI), des aides complémentaires sont possibles afin d’améliorer et protéger les habitations.

Rédaction : Sandrine Chopot

+ d’info ici : Plaquette pédagogique de synthèse

This article is from: