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Polynésie française

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Ci-dessus : Cécile Gaspar (à gauche) au Congrès mondial de la nature à Marseille.

LA PROTECTION DES TORTUES MARINES RENCONTRE UN SÉRIEUX « GRAIN DE SABLE »…

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L’association Te mana o te moana – qui signifie « l’esprit de l’océan » – basée sur l’île de Moorea, à proximité de Tahiti, est engagée depuis 2004 dans la protection de l’environnement marin. Historiquement tournée vers la protection des tortues marines, l’association se mobilise aujourd’hui pour faire connaître un défi environnemental planétaire méconnu : la pénurie de sable.

Créée par la Docteure en écologie marine Cécile Gaspar, Te mana o te moana s’est donné pour mission de préserver la biodiversité polynésienne en s’investissant dans le champ de la recherche, de l’éducation et de la conservation. Originellement dédiée à protection de l’environnement marin, l’association s’est progressivement ouverte à des thématiques plus vastes comme le réchauffement climatique, la pollution ou la dégradation des habitats, en intégrant dans son approche les connaissances et savoirs traditionnels locaux.

Dans le cadre du plan de gestion des espèces marines du Gouvernement polynésien, Te mana o te moana met en place différentes actions comme la gestion d’un centre de soin pour les tortues marines ou le suivi des populations de tortues vertes sur l’atoll de Tetiaroa.

Une éclosion de tortues vertes. Ce programme de suivi des pontes de tortues vertes sur l’atoll de Tetiaroa est soutenu par la Direction de l‘Environnement de la Polynésie française.

© Te mana o te moana

L’analyse des paramètres environnementaux réalisée lors de ces suivis a mis en évidence un phénomène nouveau d’érosion du littoral : des plages accessibles à la ponte il y a quelques années se sont, à certains endroits, transformées en remparts infranchissables pour les tortues. Cette observation locale illustre un constat dramatique beaucoup plus vaste : la disparition d’une partie des plages du globe !

L’extraction « gratuite » de sable, souvent non réglementée, se paie à prix fort à l’échelle de la planète : dommages irréversibles sur les fonds marins, érosion des littoraux, destruction des habitats associés, submersion et disparition d’îles peuplées...

Membre du Groupe Outre-mer du Comité français de l’UICN depuis 2008, Te mana o te moana a soutenu la mention 33 adoptée au Congrès mondial de la nature visant à « gérer de toute urgence les ressources marines et côtières en sable à l’échelle mondiale ».

L’association souhaite aujourd’hui sensibiliser la population polynésienne à l’importance inestimable et à la rareté du sable, mettre en place des actions concrètes de protection du littoral, et assurer ainsi la survie des tortues marines, animaux sacrés du Pacifique.

un « mur de sable » créé par l’érosion, remplaçant la plage originelle et ne permettant pas aux tortues d’accéder à leur site de ponte.

© Te mana o te moana

LE SABLE, UNE DENRÉE DE PLUS EN PLUS RARE

Dans son rapport "Sable et développement durable : Trouver de nouvelles solutions pour la gouvernance environnementale des ressources mondiales en sable", l’ONU alerte sur la surexploitation du sable, 2ème ressource la plus utilisée au monde après l’eau !

De la construction des bâtiments et des infrastructures aux nouvelles technologies, notre monde est littéralement un immense château de sable marin : 40 à 50 milliards de tonnes sont extraites chaque année, l’équivalent de 15 kg de sable par jour et habitant !

Rédaction : Lucie Labbouz

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