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Wallis-et-Futuna
Gobie dans une rivière de Futuna. © P. Keith | MNHN
LA PREMIÈRE LISTE D’ESPÈCES PROTÉGÉES DE L’ARCHIPEL
Malgré un faible taux d’endémisme estimé à environ 2 %, avec ses 2 691 d’espèces indigènes, Wallis-et-Futuna accueille sur ses îles une flore et une faune originales et menacées au niveau mondial. Aujourd’hui, 26 espèces ou groupes d’espèces y sont intégralement protégés.
Dès 2007, le Code territorial de l’Environnement de Walliset-Futuna prévoyait de définir les espèces à protéger dans le petit territoire français du Pacifique Sud. En 2016, la Stratégie pour la biodiversité de l’archipel proposait une première identification d’espèces cibles, mais il fallut attendre 2020 pour qu’une liste soit fixée par arrêté.
Après concertation et études, le service territorial de l’Environnement a ainsi dressé la liste des animaux et végétaux en danger d’extinction, endémiques et/ou d’importance pour le maintien en bon état des écosystèmes locaux. Le texte, susceptible d’évoluer, interdit de porter atteinte aux espèces listées, mortes ou vivantes, sous peine d’amendes.
DES GOBIES ENDÉMIQUES DE FUTUNA...
En 2004, des recherches menées à Futuna sur la faune des cours d’eau ont conduit à la découverte de quatre espèces de poissons jusque-là inconnues. Il s’agit de gobies endémiques appartenant à la large famille des gobiidés, dont la ventouse ventrale caractéristique leur permet de se fixer sur le fond. Ces espèces futuniennes, toutes quatre protégées, vivent uniquement dans certaines rivières de Futuna et sont, pour deux d’entre elles, en danger critique d’extinction.
... AUX OISEAUX PROTÉGÉS...
L’archipel abrite des sous-espèces d’oiseaux endémiques, présentes sur d’autres îles voisines du Pacifique comme Samoa, Tonga, Fidji, mais qui ont développé des caractères distincts. Parmi elles, le monarque des Fidji est localement menacé et a donc été intégré à la liste des espèces protégées aux côtés de deux autres sous-espèces endémiques de passereaux : l’échenilleur et la stourne de Polynésie.
... ET À UNE FLORE REMARQUABLE
Le territoire recense sept plantes endémiques, dont quatre protégées. Ces dernières sont relativement communes, que ce soit à Futuna et Alofi, à l’exception de l’une d’elles, le suka. L’archipel héberge également quelques zones de mangroves sur le littoral d’Uvéa et ses îlots. Ces forêts à l’interface terre-mer sont composées du palétuvier rouge et du togo, qui ont été ajoutés à la liste de protection du fait de leur fonction écologique capitale. Les mangroves, d’une superficie d’environ 28 hectares, restent menacées par la déforestation et l’urbanisation.
Rédaction : Romy Loublier