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Conclusion principale 2 : Inclusivité

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Annexes

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Question de recherche

Dans quelle mesure est-il possible de créer un écosystème de projets participatifs qui inclut l’ensemble des résidentes et des résidents d’un quartier?

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Conclusion principale pour la première année de recherche et développement sociale :

Les résultats préliminaires figurant dans ce rapport indiquent que l’approche de ville participative mobilise une grande diversité de résidentes et de résidents dans chaque quartier et permet d’établir des réseaux qui rassemblent des personnes et des communautés qui n’avaient jamais été en relation auparavant.

Leçon 1: L’approche de ville participative et les tiers-lieux mobilisent les membres de la communauté au-delà des obstacles et des divisions culturelles

Leçon 2: Des méthodes de communication variées et une solide image de marque favorisent la participation

Leçon 3: La connaissance du contexte local favorise l’inclusivité

« La phase pilote vise à comprendre ce qui doit changer ainsi que la manière dont nous pouvons aider les gens à miser sur leurs compétences, talents et intérêts uniques pour cultiver une société collective qui reflète réellement les valeurs individuelles et collectives. »

Aimee Gasparetto, Every One Every Day Kjipuktuk-Halifax

« On dirait presque qu’il y a une formule pour le projet. Il est possible d’adapter certains éléments de cette formule ou d’en laisser tomber d’autres, mais pris ensemble de façon rigoureuse et grâce au soutien concernant entre autres l’évaluation, nous obtenons les conditions propices à l’inclusivité et à la participation. L’idée, c’est que cette plateforme de soutien permette de mettre en relation les infrastructures avant d’établir des liens entre les gens et ces mêmes infrastructures. »

Aimee Gasparetto, Every One Every Day Kjipuktuk-Halifax

L’approche de ville participative et les tiers-lieux mobilisent les membres de la communauté au-delà des obstacles et des divisions culturelles

Les prototypes ont démontré que l’approche peut être le point de départ pour bâtir de grands réseaux rassembleurs. Chaque initiative prouve comment cette approche permet une mobilisation unique et précieuse des résidentes et des résidents, car elle a la capacité de rassembler les gens au-delà des obstacles et des divisions culturelles, ce que d’autres programmes de la même communauté n’arrivent pas nécessairement à réaliser.

Dans le quartier North End, à Halifax, le prototype a rassemblé en milieu urbain des Autochtones, des non-Autochtones, des AfroNéoécossaises et Afro-Néoécossais et des personnes d’autres communautés dans un contexte communautaire. Dans le quartier Regent Park, à Toronto, l’approche a contribué à réduire l’écart historique entre les membres de la communauté en ce qui a trait au logement subventionné et au taux du marché. L’équipe de Solon a mobilisé une toute nouvelle communauté de Tolhurst/St-Benoît, à Montréal, créant ainsi des liens avec des partenaires locaux ainsi qu’entre les résidentes et les résidents de longue date et les nouvelles arrivantes et les nouveaux arrivants. Grâce à sa nature pratique, globale et inclusive, cette approche accueille l’ensemble des membres de la communauté, sans égard à l’âge, à la classe et à la race. Chaque ville a misé sur sa connaissance de la communauté pour créer des espaces virtuels et physiques accueillants pour toutes et tous. Fait significatif, les trois villes ont mentionné un manque de tiers-lieux dans leurs quartiers permettant d’accueillir l’ensemble des membres de la communauté pour qu’ils se réunissent et tissent des liens.

« Le prototype d’Every One Every Day a montré que les approches visant la participation inclusive sont fructueuses, et a suscité de l’enthousiasme concernant le partage et l’apprentissage entre les cultures, en plus de présenter un fort potentiel d’adaptation. »

Rapport d’Every One Every Day, Kjipuktuk-Halifax

« Nous avons remarqué que les différentes manières de nous investir dans la communauté, que ce soit dans les espaces de travail, dans le cadre du Social Development Plan ou du Community Civic Engagement Collaborative ou encore au Ice Cream Parlour, nous ont permis de rencontrer des groupes de résidentes et de résidents entièrement différents. Nous avons été surpris par la surreprésentation des résidentes et les résidents habitant un logement au taux du marché par rapport à celles et ceux vivant dans un logement social. En effet, un plus grand nombre de personnes vivant dans un logement au taux du marché que de résidentes et résidents de la Toronto Community Housing Corporation se sont inscrites au programme. »

Notre voisinage Report, Montreal

RECOMMANDATIONS

Accorder la priorité au financement et au développement des espaces et des vitrines communautaires, y compris des ateliers collaboratifs.

Les espaces physiques sont une composante essentielle des plateformes participatives pratiques de l’approche. Cet élément crucial de l’infrastructure nous aidera à atteindre une plus grande inclusivité, à arrimer un réseau croissant d’espaces et de projets ainsi qu’à appuyer la recherche concernant une présentation modeste mais réaliste de la plateforme de soutien.

Nous pourrons ainsi créer des espaces spécialement conçus destinés à accueillir l’ensemble des membres de la communauté et à créer des liens concrets entre les groupes communautaires.

Des méthodes de communication variées et une solide image de marque favorisent la participation

La création et l’utilisation d’une image de marque et d’une stratégie de communication attrayantes, fortes et cohérentes comptent pour beaucoup dans l’établissement d’un premier contact avec la communauté. Cette démarche contribue à la stabilité et à la longévité des relations, particulièrement en l’absence d’actions sur le terrain dans les vitrines. La création de journaux était certes un effort important demandant des ressources d’investissement substantielles, mais elle a été l’initiative d’attraction la plus efficace pour la plateforme, tant à Halifax qu’à Toronto. Ces journaux ont été un outil de mobilisation important pour ancrer le travail, les organismes ainsi que les résidentes et les résidents. En complément à la communication numérique, des ressources physiques pratiques, comme les journaux, ont permis d’accroître l’inclusivité et l’équité pour les personnes dont l’accès à la technologie est restreint.

À Montréal, la prestation de l’initiative a été plus difficile en raison du confinement intermittent durant la phase de promotion. Les membres de l’équipe n’ont pas pu faire de porte à porte ni distribuer de journaux dans les immeubles de logements sociaux, et le public n’avait pas accès aux espaces communautaires centraux. Il faut ajouter à cela la crainte de partager des objets. L’équipe de Montréal a utilisé WhatsApp afin de rendre la communication plus fluide grâce à l’envoi de photos, de vidéos et de courts messages, ce qui a permis d’établir des liens entre un plus grand nombre de groupes. La création de groupes WhatsApp s’est avérée efficace pour joindre des participantes et des participants, en plus de contribuer à l’animation d’un espace d’échange convivial dans un contexte où les activités devaient se dérouler à distance.

À Toronto, les obstacles ont été similaires en raison des mesures strictes liées au confinement. Les vitrines et les centres communautaires où le Centre for Social Innovation tient normalement ses activités étaient fermés, et les programmes se tenaient surtout en ligne ou, dans certains cas, à l’extérieur.

À Halifax, où la prestation a été possible et les espaces comme la North End Library sont demeurés ouverts et en fonction, l’équipe a facilement pu distribuer les journaux. La plupart des participantes et des participants ont entendu parler des ateliers d’abord par le journal, puis par le bouche-à-oreille et Facebook.

Il est à noter que le fait d’avoir une image de marque et une stratégie de communication fortes et cohérentes sur toutes les plateformes a contribué à établir une approche équitable en matière de communication. Les stratégies de communication numériques et physiques ont permis de joindre un plus grand nombre de gens, qu’ils aient accès à des technologies et à Internet ou non, afin de s’assurer que tout le monde ait l’occasion de participer. Dans un contexte où la promotion et la communication se déroulaient presque exclusivement en ligne, le journal s’est avéré une méthode originale et efficace. Comme la pandémie a frappé au moment où Canada participatif donnait son coup d’envoi, les initiatives locales ont effectué un virage en ligne dans la mesure du possible. Certaines personnes n’ont pas accès à Internet ou à plusieurs ordinateurs pour permettre à des membres de la famille de participer pendant que les autres étudient ou travaillent. La communication en ligne est certes un outil important pour la sensibilisation, mais il ne peut s’agir de la seule manière de mobiliser les membres de la communauté.

« Le journal était superbe, et il a permis de rendre le calendrier et l’objectif du projet plus clairs. »

Participant d’Every One Every Day, Kjipuktuk-Halifax

« Notre livret à la présentation attrayante et les documents inclus dans notre programme nous ont permis de le différencier des autres, ce qui a incité les gens à y jeter un coup d’œil. »

Rapport de Notre voisinage, Toronto

RECOMMANDATIONS

Faire de l’expertise en conception graphique et en communication une ressource essentielle au sein de l’équipe de projet afin de soutenir le développement et la production de journaux et de matériel de communication connexe, comme les supports d’affichage, la décoration et le contenu en ligne ayant trait aux événements. Il pourrait s’agir d’une tâche à temps partiel ou à temps plein, selon le cycle de la production. Il serait également avantageux d’avoir du soutien en matière de communication pour gérer la portée du site Web, la promotion et la coordination des communications liées au projet. (Rapport d’Every One Every Day, Kjipuktuk-Halifax)

Mettre à profit cette réussite en intégrant les journaux aux principaux outils de communication de la plateforme participative. Définir des cycles de production réalistes qui reflètent la prestation du programme et qui peuvent prendre de l’ampleur au fil du temps selon les ressources disponibles. (Rapport d’Every One Every Day, Kjipuktuk-Halifax)

Utiliser différentes plateformes, comme Facebook et WhatsApp, pour créer des espaces où les résidentes et les résidents peuvent communiquer et tenir des discussions.

La connaissance du contexte local favorise l’inclusivité

La connaissance du contexte local et les relations sont essentielles pour mettre l’accent sur l’inclusivité et l’inclusion radicale en tant que moteur d’élaboration et de prestation continues pour chaque initiative. Grâce à leur expérience concrète, les équipes savent quelles personnes sont généralement exclues des programmes sociaux et comment faire pour inviter ces membres de la communauté à participer. Des membres de l’équipe ont trouvé des ressources pour aider à comprendre le concept de l’inclusion radicale, notamment à partir de leur propre vie. La définition du festival Burning Man, qui a lieu aux États-Unis et qui accueille tout le monde, a été utile; le festival n’a aucune condition préalable pour participer à la communauté.

Tout d’abord, l’inclusivité était tangible et consistait à offrir un accès sans entrave aux ressources, aux réseaux, aux espaces, aux activités de formation, aux ateliers, etc. Cette stratégie paraît simple, mais la mise en œuvre de telles dynamiques dans tous les aspects de l’approche n’a pas toujours été facile. Ensuite, les prototypes ont révélé que les définitions de l’inclusivité sont intrinsèquement culturelles. Il n’y a aucune manière simple de définir la façon dont l’inclusion radicale doit se manifester. Les conditions pour l’inclusivité doivent être adaptées à chaque endroit. Il est certes possible de se baser sur des idées et des approches existantes, mais l’inclusivité viendra surtout de la création et de la mise en œuvre de ces conditions avec les membres de la communauté.

« Le prototype d’Every One Every Day a mis en lumière l’importance des relations significatives et de confiance dans la communauté pour susciter l’intérêt et obtenir une grande adhésion. Deux des membres de l’équipe avaient déjà noué des relations dans la communauté, et le Centre d’amitié autochtone mi’kmaw agit comme pôle communautaire depuis des décennies. Ainsi, la personne responsable de la conception du projet a pu rapidement dresser une liste des membres de la communauté qui pourraient animer une séance pour mettre la machine en marche. Les relations existantes ont également eu une influence positive sur la participation communautaire durant le projet pilote. Comme résidentes et résidents, les animatrices et les animateurs étaient à l’aise de participer au projet pilote parce qu’elles et ils savaient que l’équipe de projet et le Centre d’amitié autochtone mi’kmaw leur offriraient du soutien adéquat. Au cours du projet pilote, ces relations se sont consolidées et ont permis d’établir une base solide pour aller de l’avant. »

Every One Every Day Kjipuktuk-Halifax Evaluation Report

« L’arrondissement soutient pleinement la réalisation de projets comme celui-ci qui, par la création et le renforcement des liens sociaux, favorisent la résilience des voisinages où ils sont réalisés. Au cours des dernières années, Solon a démontré sa capacité à mener de tels projets, et c’est la raison qui a amené notre arrondissement à développer divers partenariats avec cet organisme. »

Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville

RECOMMENDATIONS

La création d’une culture d’accueil et d’inclusion est étroitement liée au contexte et doit se faire en interaction avec les gens, y compris avec les personnes qui interagissent avec les résidentes et les résidentes, celles qui planifient et organisent la logistique, et celles qui définissent les orientations stratégiques. La manière dont les membres de l’équipe locale collaborent n’est que le miroir du fonctionnement de l’approche dans son ensemble. L’équipe doit incarner et refléter le fonctionnement de l’approche dans son ensemble, laquelle sera perçue différemment en s’adaptant à un endroit en particulier.

Idéalement, l’ensemble des membres de l’équipe doivent mettre à profit leur expérience et leurs relations locales, en plus de leur expertise au sein de l’équipe.

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