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Établissement de la feuille de route

La feuille de route de Canada participatif énonce les choix qui aident à orienter Canada participatif. Son objet est de fournir un contexte et un soutien à l’ordonnancement et aux décisions stratégiques en matière de ressources, concernant notamment le moment approprié pour perfectionner des compétences et renforcer des capacités ainsi que les moyens connexes, le financement des approches et des méthodes, et les processus de soutien des villes.

La feuille de route de Canada participatif doit tenir compte de ces différents éléments menant à la réalisation de la vision dans dix ans, qui concernent les hypothèses, les risques et les occasions d’accroître l’ampleur de l’approche de ville participative :

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• Examiner les approches communes pour accroître l’innovation sociale et la nécessité de les adapter pour l’approche de ville participative au Canada;

• Tirer parti des composantes essentielles des systèmes de participation à grande échelle recensés au Royaume-Uni pour en faire profiter le Canada;

• Obtenir un financement approprié à chaque phase pour soutenir la croissance dès le début du programme et de la collecte de données probantes jusqu’à une croissance à long terme et la création d’un impact;

• S’adapter aux incertitudes et aux externalités qui s’expliquent par une situation en constante évolution et un avenir incertain, à mesure que l’approche de ville participative évolue et progresse pour réaliser sa vision;

• Faire preuve de souplesse pour réagir à l’afflux d’information et faire face aux imprévus de façon à ce que la feuille de route soit non linéaire et favorise le développement d’écosystèmes systémiques.

Puisque l’approche de ville participative est grandement adaptative et axée sur l’élaboration d’un modèle d’apprentissage, de connaissances et de renforcement des capacités grâce à de forts partenariats de travail et d’apprentissage, la méthode utilisée pour faire évoluer l’approche et en accroître l’ampleur doit être soigneusement examinée.

À l’aide des trois séances stratégiques, l’équipe centrale de Canada participatif, les administrateurs municipaux et les partenaires actuels et potentiels ont examiné les choix stratégiques liés aux approches communes d’accroissement de l’innovation sociale (voir la figure 6), centrées sur les meilleures façons d’accroître l’ampleur de l’approche de ville participative au Canada. Ils ont évalué dans quelle mesure8 :

• Accroître l’ampleur du champ d’action en adaptant l’approche de ville participative à d’autres collectivités et villes, et augmenter le nombre de relations et de réseaux d’apprentissage solides entre les villes, et non au moyen de la reproduction; • Accroître l’ampleur de la portée en modifiant les systèmes et politiques généraux et en mettant au point un changement de régime, notamment en définissant l’infrastructure sociale pour notre époque, et en communiquant pour effectuer la transition d’un paysage culturel plus vaste à des écosystèmes participatifs pratiques; • Accroître l’ampleur de l’enracinement en intégrant solidement l’approche de ville participative aux villes et à la culture locale, en améliorant les relations d’apprentissage en profondeur avec les gens et les collectivités, tout en assurant la souplesse et l’adaptation aux différents contextes et situations.

Dans l’ensemble, les collaborateurs étaient explicites quant à leur désir d’éviter un modèle universel imposé aux collectivités et perçu comme un processus décisionnel descendant. Pour faire évoluer l’approche de ville participative et en accroître l’ampleur au Canada de manière sensible et réactive, divers facteurs entreront en ligne de compte, y compris savoir quand il est nécessaire d’accroître l’ampleur du champ d’action, de la portée ou de l’enracinement. L’établissement systématique et à dessein de réseaux et de partenariats, tout en recherchant de nouvelles ressources et de nouveaux modèles financiers, contribuera à une croissance efficace et équilibrée grâce à un engagement continu envers l’apprentissage en profondeur et la recherche dans les collectivités.

Composantes essentielles à la croissance des systèmes participatifs

Pour assurer une croissance efficace des écosystèmes participatifs pratiques au moyen de l’approche de ville participative, six composantes essentielles doivent être présentes (voir la figure 7). Il s’agit de la vision, du contexte, de l’architecture d’apprentissage, des écoles, des ressources et des données probantes. La dynamique et les conditions locales, ainsi que les infrastructures nécessaires à l’échelle des villes et du pays sont prises en compte. En outre, trois dynamiques et activités transsectorielles sont essentielles au succès de la croissance et du développement, soit l’établissement de solides relations et réseaux d’apprentissage et de soutien, la coordination et le regroupement de toutes les composantes, et la construction du récit relatif à Participatory City au moyen de la communication et de témoignages.

1. Vision : Chaque ville a sa propre vision de son avenir.

Cette vision est souvent visiblement dirigée et communiquée par l’administration et les institutions, mais également exprimée par les gens quant à la manière dont ils souhaitent vivre, travailler et jouer ensemble. Une vision forte et cohérente est nécessaire à tous les paliers pour élaborer des initiatives audacieuses selon cette approche.

2. Contexte : Les conditions locales peuvent grandement influer sur la possibilité de créer des écosystèmes participatifs pratiques dans les villes. La volonté et le leadership politiques, y compris la dynamique sous-jacente, les impératifs sociaux, économiques et environnementaux et les besoins des villes, ainsi que les facteurs culturels et sociaux, s’allient pour influencer la désirabilité, la viabilité et la probabilité d’une innovation systémique de cette ampleur dans un contexte local.

3. Architecture d’apprentissage : Les programmes d’apprentissage et les documents de différents types permettent la formation et la mise en œuvre des écosystèmes de participation locaux. Les ressources d’apprentissage sont conçues pour favoriser la progression vers une compréhension approfondie de l’approche de ville participative. Que ce soit grâce aux cadres ou aux compétences pratiques, les capacités requises sont acquises au fil du temps pour co-créer ces nouveaux systèmes directement avec les résidents des quartiers de la ville. Le programme d’apprentissage permet de progresser en commençant par une sensibilisation à l’approche de ville participative, suivie d’un approfondissement de la compréhension, pour conclure avec le soutien, les réseaux et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des initiatives. L’architecture d’apprentissage se présente sous diverses formes, qu’il s’agisse de cours en ligne pour les administrateurs municipaux, de cours d’apprentissage par l’expérience immersifs destinés aux intervenants, de centres d’apprentissage entre pairs pour les résidents ou de cours de haut niveau.

4. École : La Here&Now School de Participatory Systems and Design met l’accent sur l’apprentissage et le perfectionnement à l’échelle nationale. Elle comprend des campus d’apprentissage

RELATIONS ET COMMUNICATION

ÉCOLE

VISION

ARCHITECTURE D’APPRENTISSAGE

COORDINATION CONTEXTE

RESSOURCES

DONNÉES

PROBANTES

COMMUNIQUER ET RACONTER DES HISTOIRES

Figure 7 - Six principales composantes pour accroître l’ampleur de l’approche de ville participative

qui constituent la concrétisation réelle de Participatory City et servent de sites de démonstration pour la formation d’écosystèmes participatifs pratiques à grande échelle. Les dimensions mondiale, nationale et municipale de l’école soutiennent l’infrastructure d’apprentissage pour la formation de ces systèmes et modifient les capacités des villes. Plus ces connaissances sont intégrées et accessibles localement, plus l’approche pourra être établie solidement et rapidement. La Here&Now School aide à diffuser les connaissances et les pratiques de l’approche de ville participative par l’intermédiaire du réseau de campus d’apprentissage et des partenariats étroits établis avec chaque ville. Le réseau crée des espaces pour que les nouvelles collectivités, les partenaires et les gens puissent acquérir des capacités et des connaissances tout en partageant les nouveaux champs de pratiques avec les autres.

5. Ressources: Le capital humain et les ressources financières sont essentiels pour atteindre les niveaux d’expertise appropriés, et les équipes sont en place pour co-créer l’approche de ville participative et assurer la formation d’écosystèmes participatifs pratiques dans chaque ville. Les ressources constituent aussi la plateforme d’infrastructures sociales nécessaires, y compris les réseaux, les espaces et les projets.

6. Données probantes : Chaque ville qui se joint au réseau de Participatory City fournit des données probantes et des résultats de recherche visant à atteindre la faisabilité, l’inclusivité, la création de valeur, l’intégration systémique et l’adaptabilité de l’approche de ville participative. La mesure et la collecte de données probantes permettant de démontrer les répercussions sont cruciales pour accroître l’ampleur de l’approche au Canada. De solides résultats d’évaluation stimuleront les investissements public et privé qui permettront de créer les fondements de la durabilité financière à long terme de Participatory City.

Les dynamiques et activités transsectorielles requises pour appuyer chaque composante essentielle sont les suivantes :

A. Coordination: Constituant la fonction organisationnelle de ce modèle, les activités de coordination regroupent les six composantes essentielles fortement interdépendantes pour créer des initiatives et des infrastructures solides et cohésives. Un niveau élevé de coordination doit être établi pour exécuter efficacement les initiatives des villes.

B. Relations et partenariats : L’établissement de relations et de partenariats crée des occasions et une étroite collaboration au sein de l’écosystème participatif pratique. Sur le plan des six composantes essentielles, cela permet à l’approche de ville participative de réunir les bonnes personnes et organisations pour fournir la capacité et le soutien nécessaires à la mise en œuvre dans une ville.

C. Communications et témoignages : Il est essentiel de relayer l’information et de concrétiser l’approche de ville participative à l’aide de témoignages créatifs et intéressants, afin de bâtir un vaste réseau de partenaires collaborateurs et de faire évoluer les éléments de l’écosystème. Il s’agit d’une fonction essentielle qui permet la co-création de l’approche (les gens se représentent eux-mêmes dans les témoignages) et la croissance du champ d’apprentissage et d’exercices pratiques de la Here&Now School.

L’équilibre entre le rythme et la portée de l’intégration et du développement de chaque composante essentielle d’une ville contribuera à la croissance des écosystèmes participatifs pratiques dans le cadre de l’approche de ville participative.

Tomorrow Today Streets

Un projet d’Every One Every Day et du programme Live Lagom d’IKEA. Tomorrow Today Streets offre aux quartiers, aux familles et à leurs amis la possibilité de démarrer des projets emballants dans leurs rues. Au total, 24 trousses sont proposées aux résidents pour les aider à démarrer des projets concrets qui leur permettent de rester en contact.

Changements systémiques

Il s’agit d’une planification concertée, d’une conception dans la réussite comme dans l’échec, et d’un espace pour co-créer une foule de petits projets et travailler à d’autres projets plus importants. Il s’agit d’une occasion de créer dans une économie circulaire. Le fait de coexister et d’établir des liens avec d’autres écosystèmes tout en plaçant les résidents au centre du système permet de s’impliquer dans le cadre d’un éventail d’idées de projets et de possibilités de participation. Afin d’obtenir un financement approprié pour assurer la croissance et l’évolution de l’approche de ville participative et de ses composantes essentielles au Canada, des choix stratégiques doivent être faits à la lumière de deux volets de Canada participatif : la nature systémique et transformatrice de la vision de Canada participatif et l’orientation de la direction de l’initiative. Par exemple, les dépenses totales prévues devront tenir compte des stratégies, des tactiques et des architectures d’apprentissage de l’approche de ville participative qui seront établies (p. ex., Tomorrow Today Streets, Every One Every Day, un campus d’apprentissage) et de la mesure dans laquelle elles le seront, et des personnes qui seront responsable de diriger et poursuivre les efforts (p. ex, une équipe centrale nationale pour la stratégie, l’établissement de partenariats, les recherches et les apprentissages, le développement des systèmes, et des équipes au sein des villes qui structurent le travail en fonction du contexte local et qui créent des partenariats locaux, des visions pour les changements systémiques, la collecte de données et la mesure des résultats, des recherches et des apprentissages connectés aux autres éléments, etc.).

Le financement des projets pilotes de recherche et développement sociale au Canada a d’abord été fourni par la Fondation de la famille J.W. McConnell, avec le soutien du gouvernement du Canada (Programme de préparation à l’investissement d’EDSC), et des contributions de 100 000 $ ont été remises à chaque ville pour établir des projets de recherche et développement sociale sur l’intégration de la participation au sein de leurs collectivités9 . Un financement jumelé important et des contributions en nature ont été obtenus grâce à des partenariats locaux dans le cadre du projet pilote. Les projets pilotes de recherche et développement sociale initiaux ont donné lieu à des discussions de fond et suscité l’intérêt de chaque ville à poursuivre ou élargir les systèmes participatifs.

Afin de soutenir la demande d’évolution et d’accroissement de l’ampleur de l’approche de ville participative, il est probable que le financement de Canada participatif nécessite des partenariats intersectoriels et hybrides avec les administrations et les gouvernements (fédéral, provinciaux, municipaux et autochtones), des fondations, des partenaires du secteur privé et d’autres investisseurs à différentes échelles (quartier, collectivité, région, pays et monde) pour insuffler un changement à partir de la base et entrer en lien avec un réseau mondial.

Au pays, l’approche de ville participative peut tirer parti de divers outils de financement afin que le Canada devienne une société plus inclusive et participative. Les outils de financement peuvent être considérés selon un spectre. Consulter l’illustration de la figure 9 en commençant à gauche, avec un financement modeste ayant un effet catalyseur, et en vous déplaçant vers la droite, avec un financement plus important et échelonné, et des revenus ou coûts-avantages.

• Contribution : Capital initial essentiel pour financer des initiatives en l’absence de revenus substantiels et de résultats probants. De plus, les contributions sont habituellement de petite taille et visent à fournir un financement ayant un effet catalyseur pour des travaux préliminaires ou des initiatives précises.

Figure 8 - Le paysage du financement au Canada 16+ AVC et Sweet Dreams - Saskatchewan17 .

Exemples d’organisations offrant des contributions : la Fédération canadienne des municipalités10, Fondations communautaires du Canada11, ainsi que d’autres fondations.

• Outils de financement mixte : Outils permettant de collecter des fonds publics ou philanthropiques pour mobiliser des investissements supplémentaires du secteur privé, afin d’atteindre un objectif social ou environnemental.

Souvent utilisés dans un contexte de développement, selon un financement mixte, les fonds publics ou philanthropiques permettent d’assumer les risques au moyen de garanties ou de contributions pour améliorer le profil risque-rendement et susciter un investissement du secteur privé qui n’aurait autrement pas financé un projet. Une autre forme de financement mixte, la philanthropie de risque, canalise les fonds philanthropiques vers des initiatives à impact élevé et permet d’obtenir d’autres formes de soutien non financier, notamment des conseils stratégiques et opérationnels.

Exemples d’organisations et de fondations qui utilisent un financement mixte : la Fondation Bill et Melinda Gates12, le réseau Omidyar et la Fondation Shell. Parmi les grandes organisations octroyant des fonds dans le cadre de la philanthropie de risque figurent la Fondation Draper

Richards Kaplan13, PRIME Coalition14 et JDRF T1D Fund15 . • Obligations et fonds de prêts communautaires, et titres de créance et capital-investissement privés : Les obligations communautaires sont similaires aux obligations traditionnelles, sauf qu’elles génèrent toujours des retombées sociales ou environnementales en plus d’un rendement financier, et qu’elles s’adressent généralement aux investisseurs non accrédités. Les fonds de prêts communautaires octroient des prêts à des entreprises à vocation sociale ou à des organismes sans but lucratif locaux en acceptant un risque supérieur et ils offrent des modalités de remboursement plus généreuses que les prêts conventionnels. Enfin, il y a les fonds de titres de créances privés ou les fonds de capital-investissement axés sur l’impact, qui fonctionnent comme les fonds de prêts communautaires, sauf qu’ils ciblent un enjeu social ou environnemental précis, souvent dans une grande région géographique. Ces outils exigent le remboursement des prêteurs (soit par l’emprunteur, soit par la revente de capitaux propres), et des sources de revenus fiables et croissantes sont requises. Exemples de ces mécanismes de financement : CSI Community Bond18, Social Enterprise Fund19, et Arts &

Culture Impact Fund de Nesta20 .

• Obligations à impact social : Conçues comme instrument financier axé sur les résultats destiné aux investisseurs et servant à financer des services sociaux, ces obligations prévoient le remboursement du capital, et souvent, un certain rendement (payé par le bailleur de fonds comme le gouvernement) si les résultats sont atteints.

Exemples d’obligations à impact social : CHPIdeCœur

10 Fédération canadienne des municipalités, « Occasions de financement » https://fcm.ca/fr/financement 11. Fondations communautaires du Canada, « Nos initiatives » https://communityfoundations.ca/fr/current-initiatives/ 12 Fondation Bill et Melinda Gates, « Strategic Investments », https://www.gatesfoundation.org/about/how-we-work/strategic-investments 13 Fondation Draper Richards Kaplan, « Notre modèle », https://www.drkfoundation.org/about/our-model/ 14 PRIME Coalition « En quoi consiste Prime » https://primecoalition.org/what-is-prime/ 15 JDRF TID Fund « Stratégie d’investissement » https://t1dfund.org/investment-strategy/ 16 Cœur + AVC, « Programme novateur de lutte contre les maladies du cœur et l’AVC », https://www.heartandstroke.ca/activate/chpi 17 Innovation Saskatchewan, (3 septembre 2019) « Sweet Dreams Initiative », https://innovationsask.ca/news/the-sweet-dreams-initiative 18 Centre for Social Innovation, « Invest in your community », https://communitybonds.ca/invest-in-your-community 19 Social Enterprise Fund, https://socialenterprisefund.ca/ 20 Nesta, « Arts & Culture Impact Fund » https://www.nesta.org.uk/project/arts-culture-impact-fund/

Les villes, les collectivités et les résidents qui souhaitent doter leurs quartiers d’un avenir juste, durable et participatif ont besoin d’une approche à long terme en matière de financement et de ressources, afin d’accroître l’ampleur de l’approche de ville participative au Canada. Les mécanismes de financement décrits dans les Modes de financement peuvent servir à financer l’approche de ville participative. Cependant, pour opérer des changements systémiques significatifs au Canada, un financement transitoire serait également utile21. Ce type de financement permet aux détenteurs de capital et aux investisseurs de rediriger d’importants capitaux vers de nouveaux portefeuilles d’actifs avec l’infrastructure connexe relative à la capacité en ressources humaines, aux données et aux innovations, tant à petite qu’à grande échelle. Il s’agit d’une nouvelle façon d’apporter une transformation au moyen de changements systémiques tout en cernant et en respectant les priorités, les profils de risque et les résultats attendus des acteurs relativement à l’infrastructure sociale participative.

Le financement transitoire permet d’équilibrer le rythme élevé des dépenses gouvernementales liées à la COVID-19 pour gérer la réponse à la pandémie et redémarrer l’économie. Les solutions liées au capital, aux politiques et aux infrastructures nécessaires à la reprise dans le contexte de la COVID-19 et pour observer des progrès relativement aux problèmes importants des inégalités croissantes, du chômage, de la pauvreté, de l’itinérance, des soins de santé inadéquats, de la violence familiale et du racisme, peuvent être financées au moyen d’un portefeuille d’actifs à long terme au lieu de projets d’infrastructure isolés à moyen terme. Une nouvelle catégorie de capitaux publics-privés peut être mise à profit sous forme de co-investissements des résidents faisant appel à des mécanismes de création de richesse collective. Cela pourrait permettre la création d’une infrastructure sociale participative à financement partagé cruciale pour rebâtir en mieux après la COVID-19, en comblant le fossé entre le capital social et la cohésion sociale, et en renforçant la légitimité civique et la résilience.

Les solutions liées au capital, aux politiques et aux infrastructures nécessaires à la reprise dans le contexte de la COVID-19 et pour observer des progrès relativement aux problèmes importants des inégalités croissantes, du chômage, de la pauvreté, de l’itinérance, des soins de santé inadéquats, de la violence familiale et du racisme, peuvent être financées au moyen d’un portefeuille d’actifs à long terme au lieu de projets d’infrastructure isolés à moyen terme.

Le développement des six composantes essentielles de l’approche de ville participative et la détermination d’un financement approprié sur une période de dix ans peuvent contribuer à accroître l’ampleur des écosystèmes participatifs pratiques au Canada, mais l’avenir demeure incertain et évolue sans cesse. Les prévisions stratégiques peuvent nous aider à comprendre les possibles environnements futurs dans lesquels l’approche de ville participative pourrait fructifier ou échouer. De nouvelles tendances et de nouveaux développements voient le jour dans la société et peuvent devenir des facteurs de changement susceptibles de grandement influer sur la création de l’infrastructure sociale participative. Notre compréhension des répercussions éventuelles de ces changements peut être plus exacte pour une période à court terme de quelques années seulement et devient moins précise lorsque la durée s’allonge. Des possibilités d’avenir différentes se dessinent22. Si l’on suppose une durée de dix ans pour accroître l’ampleur de Canada participatif, combinée à une vision et un désir forts d’y parvenir de la part de l’équipe pour l’approche de ville participative, la marche à suivre pourrait inclure des mesures pour influencer les développements qui augmentent les probabilités pour que l’avenir désiré se concrétise. Pour veiller au succès et à la pérennité de Canada participatif, un équilibre doit être assuré entre la surveillance des tendances légères visant à détecter rapidement les changements possibles23 et une souplesse à l’égard des différentes possibilités d’avenir.

Canada participatif peut envisager les avenirs possibles des villes et des collectivités ainsi que les répercussions pour l’approche de ville participative, en tirant profit des travaux réalisés par les organisations qui mettent en pratique les prévisions stratégiques à l’échelle internationale et au Canada. À titre d’exemple, Villes d’avenir Canada explore des façons de renforcer la capacité des villes, en faisant en sorte qu’elles demeurent tournées vers l’avenir, équitables, régénératives et prospères pour les cinquante prochaines années24. Un partenariat avec ce type d’organisation peut faire surgir des idées au sujet de l’avenir tout en contribuant à sa création25 .

À l’échelle mondiale, à l’approche de 2030, bien des villes et régions ont de la difficulté à s’adapter aux mégatendances liées aux personnes, à l’environnement physique et à l’économie mondiale, et s’efforcent d’améliorer la qualité de vie et de devenir des sociétés plus inclusives et plus justes. À titre d’exemple, une ville canadienne peut vouloir s’adapter à une population ayant une plus grande espérance de vie, alors que les jeunes ont besoin d’un emploi. Ces enjeux découlent directement de l’usage de plus en plus répandu des technologies habilitantes et de la numérisation, et des flux de capitaux à l’intérieur des collectivités et entre celles-ci, modifiant les types d’emplois disponibles, les apprentissages et formations nécessaires, et la façon dont les gens peuvent participer au processus décisionnel public. Différentes infrastructures sociales et physiques seront

22 Jacobsen, B., Hirvensalo, I. (7 mai 2019), « What is Strategic Foresight? » https://www.futuresplatform.com/blog/what-strategic-foresight 23 Prescient, « Introduction to Strategic Foresight » (extrait le 5 mai 2021) https://prescient2050.com/strategic-foresight-tools/ 24 Jessica Thornton, J. Villes d’avenir Canada (16 janvier 2020), « Planifier les villes que nous voulons : avoir une vision stratégique pour créer l’avenir idéal » https://futurecitiescanada.ca/ stories/planning-for-the-cities-we-want-the-case-for-strategic-foresight-in-cities/#Francais 25 Pour en savoir plus sur le programme de Villes d’avenir, voir https:futurecitiescanada.ca/fr/programmes-projets/

nécessaires à la prestation des services publics et à la conception d’environnements naturels et de cadres bâtis qui sont adaptés aux changements climatiques, tout en réduisant la tension exercée sur les ressources naturelles par l’accroissement de la population et la croissance économique26. Bien des gens résideront dans les villes en 2030, et l’approche de ville participative pourrait paver la voie vers un mode de vie durable.

Le contexte de la pandémie

Outre le fait de s’adapter aux grandes tendances et de planifier en conséquence, les villes canadiennes intéressées par l’approche de ville participative devront porter une attention particulière à l’incidence durable de la pandémie de COVID-19 et tenir compte de ses effets à long terme sur la gouvernance et le programme de Participatory City. Certaines tendances se sont accélérées au Canada, donnant lieu à des transitions dans le secteur de la santé, dans l’économie, la société, l’environnement et la gouvernance, qui influent tous sur les résultats des écosystèmes participatifs pratiques. Parmi les facteurs à prendre en considération qui peuvent influer directement sur l’approche de ville participative et entraîner des adaptations, mentionnons27 :

• Persistance de la pandémie - En l’absence d’un échéancier clair quant au délai requis pour un « retour à la normale », comme le développement de l’immunité contre le virus, la gestion des mutations, la distribution des vaccins et l’offre d’un traitement, les façons dont les Canadiens interagissent en toute sécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, devront changer radicalement. L’approche de ville participative devra s’adapter pour offrir des interactions efficaces et générer des impacts importants tout en assurant la sécurité des participants. En raison des probabilités élevées d’autres pandémies à venir, une approche de ville participative résiliente et efficace s’impose. • Distanciation physique à long terme et santé mentale - Le noyau de l’approche de ville participative consiste à favoriser les interactions en personne pour contribuer à la résilience et aux relations communautaires, en soulageant la solitude et les traumatismes. Les équipes du programme et les participants devront évaluer le niveau de risque qu’ils sont prêts à accepter et les avantages qu’ils pourraient retirer d’une participation en personne aux programmes en fonction des différents types d’interactions et d’expériences possibles en ligne. • Économie - Si les gens demeurent touchés par le chômage et par la perte d’actifs et d’emplois, l’approche de ville participative pourrait permettre de partager la richesse collective et d’offrir des possibilités de travail, d’apprentissage et de formation, qui n’existent pas sur le marché du travail traditionnel. Une nouvelle approche est plus que nécessaire, car les inégalités et les tensions intergénérationnelles se poursuivent. Un équilibre doit être établi entre les besoins des personnes à faible revenu ou sans revenu, les familles monoparentales qui ont besoin de services de garde d’enfant, les personnes socialement isolées et vulnérables qui ont besoin de créer des liens, et les jeunes qui ont besoin d’un moyen de subsistance. • Numérisation - L’utilisation de plateformes en ligne pour tous les aspects de la vie, ainsi que la demande connexe, ont grandement augmenté avec les mesures de distanciation physique et le confinement obligatoires ordonnés par le gouvernement. L’approche de ville participative mise sur les activités en personne et l’apprentissage par l’expérience. Elle devra s’adapter pour tirer parti de pratiques efficaces pour le renforcement communautaire et la mobilisation participative afin d’assurer la sécurité, l’inclusivité et l’accessibilité des programmes. Les disparités d’accès à des technologies résilientes pourraient nuire à l’atteinte des conditions sociales souhaitées, par exemple, en matière de santé, d’éducation et d’accès à l’emploi.

Les feuilles de route linéaires

...supposent une certitude quant aux jalons, points de décision et destination.

Les feuilles de route systémiques

...reconnaissent l’existence de l’incertitude et envisagent les opportunités (par le biais de l’expérimentation) qui permettent une prise de décision agile en fonction de l’impact.

Figure 9 - Feuilles de route linéaires vs systémiques

L’approche de ville participative vise la formation d’écosystèmes participatifs pratiques dans les collectivités et les villes. Elle est intrinsèquement destinée à créer des changements systémiques dans des environnements complexes. Ainsi, une feuille de route linéaire ne serait pas appropriée pour accroître l’ampleur de l’approche systémique au Canada, car des changements systémiques requièrent des solutions systémiques28 (voir la figure 8).

Considérant les nombreuses possibilités futures, Canada participatif devrait, au fil du temps, songer à adopter une approche de mise en œuvre et de suivi de la feuille de route qui soit systémique et axée sur l’avenir. L’utilisation d’un diagramme du futur est une approche de prise de décision et d’évaluation des avenues possibles pour aider Canada participatif à réfléchir aux conséquences de premier, deuxième et troisième ordres, afin de lui permettre d’atteindre les résultats visés29. De même, une feuille de route systémique peut aider Canada participatif à gérer les incertitudes et le risque, et à mettre au point des processus de financement systémique lorsque l’avenir se précise. Pour planifier la façon dont une approche de ville participative pourrait cadrer avec un avenir où la COVID-19 existerait, une feuille de route systémique peut permettre à l’équipe de s’adapter à un avenir parsemé de poussées épisodiques, à un avenir avec des perturbations à long terme et une accélération continue des conséquences environnementales, sociales et économiques négatives, ou à un avenir très différent qui deviendrait la nouvelle

28 Dominic Hofstetter, « Innovating in Complexity » Partie 1 (7 juillet 2019), Partie 2 (26 juillet 2019), et Partie 3 (23 août 2019) 29 MindTools, « The Futures Wheel: Identifying Consequences of Change » https://www. mindtools.com/pages/article/futures-wheel.htm

Figure 10 – Feuille de route systémique ou linéaire Cette tâche est également nouvelle et reliée à d’autres domaines de changement clés requis pour assurer un avenir florissant. Les attributs de l’approche de ville participative, y compris une vision claire et partagée, les bases de l’expérimentation pour apprendre et s’adapter dans chaque cas, ainsi qu’une architecture d’apprentissage permettant de partager ses propres apprentissages au sein du système, devraient permettre à Canada participatif d’obtenir des résultats à grande échelle. D’autres projets fructueux ont aussi suivi des approches tirant parti de la mobilisation communautaire, des pratiques participatives et des stratégies de réseaux et de relations sophistiquées30. Canada participatif devrait miser sur des stratégies d’émergence pour amplifier l’effet transformateur de la co-production par les citoyens des transitions au sein de leurs collectivités, grâce à la création et à l’adoption de l’infrastructure sociale participative.

30 Fourth Quadrant Partners, « A whole Greater Than Its Parts: Exploring the Role of Emergence in Complex Social Change » http://www.4qpartners.com/emergence.html

Trajectoires d’évolution et d’accroissement de l’ampleur

Participatory City est une initiative inspirante qui suscite un grand espoir de créer des collectivités et des cultures plus inclusives et participatives dans les villes. Pour assurer l’évolution et la croissance de l’approche de ville participative au Canada, il faudra renforcer les composantes essentielles et en accroître l’ampleur conformément à ses objectifs au cours des dix prochaines années (voir la figure 10). L’orientation de l’évolution et de la croissance de Canada participatif dépendra de l’équilibre entre les approches d’accroissement des innovations sociales, la détermination des stratégies et partenaires de financement appropriés, et la souplesse à l’égard des futures externalités et possibilités systémiques découlant de la mise en œuvre à l’échelle du Canada.

Au cours des trois séances de consultation, il y a eu de nombreux points de convergence entre les participants et les principes de Participatory City. Ces éléments de consensus font office de principes de conception initiaux et orientent le développement de l’approche de ville participative dans la première mise en œuvre de grande ampleur dans une ville et dans les villes subséquentes. Au fil du temps, les éléments essentiels croîtront avec l’approche. En outre, trois facteurs prendront également de l’ampleur au fil du temps : les relations avec les autres, le financement durable et l’établissement de réseaux.

Pour accroître l’ampleur de l’approche, il faut faire des choix importants en ce qui concerne le contexte et le soutien à l’ordonnancement et aux décisions stratégiques en matière de ressources, notamment décider du moment approprié pour perfectionner les compétences et renforcer les capacités ainsi que des méthodes connexes, du financement des approches et des méthodes, et des processus de soutien des villes. Le respect de la feuille de route signifie aussi qu’il faut tenir compte des différents éléments menant à la réalisation de la vision dans dix ans, qui concernent les hypothèses, les lacunes, les risques et les occasions d’accroître l’ampleur de l’approche de ville participative au sein des collectivités.

La feuille de route de Canada participatif énonce les choix concernant l’orientation qui devront être pris en compte au cours de la prochaine, des cinq prochaines et des dix prochaines années nécessaires à l’accroissement de l’ampleur.

Croissance des éléments essentiels

Pour la prochaine décennie, les six composantes essentielles et leurs trois dynamiques et activités transsectorielles devront évoluer et croître pour devenir le fondement de Canada participatif. Le soutien, tout d’abord des équipes des villes à l’échelle nationale, puis des villes plus établies dans l’approche de ville participative, pourrait se transformer à mesure que les collectivités renforcent leurs capacités au Canada. En établissant des structures formelles et en maintenant des relations avec les principaux campus d’apprentissage, de nouvelles villes et collectivités pourront utiliser l’approche de ville participative pour se doter d’écosystèmes participatifs pratiques.

La création d’une plateforme nationale reliant directement le Canada à Participatory City UK et aux programmes des villes permettra d’établir les principes de base et les infrastructures de Participatory City au Canada. L’un des principaux scénarios envisagés par Canada participatif est d’établir un campus d’apprentissage dans une première ville, au cours des trois premières années, puis de renforcer les capacités et d’offrir du soutien dans neuf autres villes. Toutes feraient partie de la communauté d’apprentissage et de recherche du réseau mondial de Participatory City, par l’intermédiaire de la Here&Now’ School. Ce scénario a été mentionné par les participants des trois séances stratégiques, qui ont exprimé collectivement le besoin que Canada participatif s’implante solidement dans une ville pour démontrer les répercussions, les capacités d’apprentissage et les ressources nécessaires pour accroître l’ampleur du programme au Canada.

« Dans chaque communauté, tout commence par la recherche et développement dans un quartier, suivie par l’implantation dans toute la ville ou la collectivité. »

Au départ, Canada participatif établit solidement le campus d’apprentissage en partenariat avec une ville, selon le scénario principal, et l’équipe offre son soutien tout en nouant des relations interurbaines et en effectuant des recherches et une évaluation. Il est ainsi possible d’obtenir un portrait à l’échelle nationale, de tirer des leçons et de s’adapter de façon continue, et de combiner les résultats produits.

Dans le scénario principal, les composantes essentielles (voir la figure 7) sont les éléments cruciaux nécessaires à un écosystème participatif pratique efficace. Elles constituent le fondement nécessaire pour bâtir les infrastructures de l’approche de ville participative qui génèrent un impact et de l’innovation sociale au sein des collectivités. .

Pour Canada participatif, la vision et l’ambition du programme sont définies conjointement avec les trois prototypes municipaux à Halifax, Montréal et Toronto, afin de cerner les avantages et les occasions uniques à leurs contextes. Faisant suite aux discussions amorcées à l’île Wasan en 2019, les trois séances de consultation stratégique ont validé les grands thèmes de la vision et cerné de nouveaux éléments ayant fait surface au cours de la dernière année d’expérimentation. La vision de Canada participatif doit permettre :

• de répondre aux besoins des collectivités et de fournir aux résidents la capacité d’agir, les outils et le réseau requis pour mettre en œuvre leurs propres idées et initiatives; • de changer la façon dont les collectivités et les villes fonctionnent pour permettre une culture de participation systémique reconnue par les résidents et les visiteurs, qui contribue au capital social et à la résilience communautaire; • de fournir les moyens aux collectivités de prospérer et d’instaurer de la résilience en favorisant des interactions inclusives et significatives au sein des collectivités et d’éliminer les obstacles à la collaboration pratique; • de créer des scénarios d’utilisation et des données probantes pour contribuer à l’élaboration des politiques et promouvoir un changement stratégique systémique qui convient mieux aux besoins des collectivités et des villes; • d’offrir de la formation et un apprentissage réciproque au sein de la collectivité afin de jeter les bases de l’approche de ville participative; • de créer de nouveaux modèles pour que les villes interagissent et apprennent les unes des autres.

« Un récit convaincant provenant du terrain à l’échelle du pays et une stratégie partagée sur la transition socio-écologique équitable en milieu urbain »

L’ambition et la vision de Canada participatif doivent se réaliser selon une approche ascendante, menée par une équipe nationale, avec le soutien d’un réseau mondial d’intervenants. Pour les premières étapes, des modes d’apprentissage en personne sont privilégiés de façon à fournir les principes fondamentaux aux concepteurs et aux intervenants locaux. La mise en œuvre initiale dans une ville canadienne nécessitera beaucoup de temps et de formation avec l’équipe de Londres, afin de bien intégrer les principes et les compétences requises.

Considérations stratégiques

L’équipe de Canada participatif devra faire des choix stratégiques pour réaliser la vision au Canada, puisque chaque ville présente un contexte unique. Il faudra faire preuve de souplesse dans la conception du programme, des apprentissages et des méthodes de mesure pour permettre l’exploration de nouveaux modèles, par exemple celui d’approches dirigées ou co-dirigées par des Autochtones, qui sont axées sur la réconciliation et qui permettent de lutter contre le racisme systémique. L’intégration des enjeux uniques à chaque collectivité pourrait permettre de faire progresser les approches actuelles de Participatory City. Dans le cadre des discussions tenues au cours des trois séances stratégiques, les participants ont mis en évidence la nécessité de répondre efficacement à la demande émergente de nombreuses villes et collectivités du Canada. Une évolution et une adaptation supplémentaires de l’approche de ville participative sont essentielles pour établir un scénario éprouvé au Canada, afin d’obtenir un financement durable. Pour la mise en œuvre initiale, Canada participatif doit évaluer soigneusement les conditions nécessaires au succès afin de disposer du soutien approprié, d’obtenir les impacts escomptés, d’acquérir une position de leadership et d’obtenir l’adhésion des divers paliers gouvernementaux et de la communauté. Cela permettra d’insuffler la capacité d’agir initiale et de réduire la paperasserie pour que la collectivité puisse établir des pratiques participatives. En outre, les responsables locaux (p. ex, les fonctionnaires, les dirigeants des organismes communautaires) et les concepteurs de projet expérimentés aideront à promouvoir l’initiative pour mobiliser la communauté.

Les participants des discussions, tenues entre autres au cours des séances de consultation, ont énoncé les conditions supplémentaires nécessaires au succès de l’approche de ville participative dans un contexte local :

• Des coalitions d’organismes communautaires, de dirigeants politiques et de fonctionnaires sont intéressées par l’approche. Cet intérêt découle d’une sensibilisation aux principaux enjeux des collectivités et d’un état d’esprit consistant à vouloir tirer parti de nouveaux outils et modèles pour relever ces défis. • Certaines collectivités ont été désignées comme ayant des besoins importants. Les difficultés sous-jacentes et les motivations de la ville à résoudre les problèmes sociaux, notamment à favoriser la réconciliation et la lutte contre le racisme, doivent être considérées comme une priorité.

Par exemple, une collaboration pourrait être établie avec des partenaires de la ville, et les programmes concernant des points à améliorer dans des quartiers pourraient être élargis31 . • Établir des liens avec des gens passionnés, notamment des responsables d’organismes communautaires, et les bassins de talents connexes, pour former des équipes multidisciplinaires de concepteurs et de gestionnaires de projet et de programme. • Il existe une infrastructure locale pour fournir les espaces physiques nécessaires au déploiement de programmes, comme the Warehouse (espace de création), les vitrines d’Every One Every Day et les trousses de départ de

Tomorrow Today Streets.

Considérations stratégiques

D’autres éléments devront être examinés lorsque l’équipe de Canada participatif s’efforcera de valider la mise en œuvre de grande ampleur pour promouvoir et accélérer l’adoption de l’approche de ville participative par d’autres collectivités au Canada. L’équipe devra tenir compte des facteurs économiques locaux, de la visibilité du programme à l’échelle mondiale, et du caractère immédiat de l’impact requis. Plus particulièrement, la viabilité financière associée aux différents facteurs économiques dans les diverses régions du Canada est une qualité importante à évaluer selon le contexte local. À titre d’exemple, les inégalités croissantes et les problèmes d’abordabilité dans une ville comme Toronto pourraient influer grandement sur les estimations de coûts figurant dans cette feuille de route comparativement aux plus petites municipalités. Inversement, Toronto pourrait offrir des possibilités immédiates d’impact et d’apprentissage pour les collectivités confrontées à des difficultés, en raison de la grande qualité des talents locaux et du réseau mondial dont fait partie une ville de cette taille. Ces facteurs exercent des pressions additionnelles et présentent des défis et des possibilités dont il faut tenir compte lors de la mise en œuvre de l’approche de ville participative dans une collectivité au Canada. L’architecture d’apprentissage de Participatory City constitue un aspect fondamental pour permettre aux collectivités et aux villes d’incarner et de diffuser les valeurs de l’approche. Les participants des trois séances de consultation ont exprimé un grand intérêt envers l’apprentissage par l’expérience. L’acquisition de connaissances au moyen d’expériences pratiques permet d’apprécier l’approche de ville participative et ses valeurs, et fait que les équipes et les collectivités peuvent adapter les outils et les services à leur contexte local.

« Il n’y a rien de tel que l’expérience concrète. »

Principes directeurs

À la lumière de l’éventail d’architectures d’apprentissage élaborées dans le cadre de l’approche de ville participative, les principes directeurs suivants doivent être pris en compte dans le contexte canadien pour fournir les capacités d’apprentissage nécessaires au cours de la prochaine décennie.

• Compléter l’architecture d’apprentissage interurbaine par des apprentissages intra-urbains afin d’accroître l’efficacité des apprentissages de tous les intervenants de Participatory

City. L’architecture d’apprentissage interurbaine peut également aider à définir un système minimum viable pour

Canada participatif, en effectuant la distinction entre ce qui est unique à chaque ville et ce qui est valable dans toutes les villes. • Rendre les expériences d’apprentissage réciproque essentielles entre les équipes, les collectivités et les villes. Une profonde connaissance de l’approche de ville participative est nécessaire de la part de toutes les parties prenantes pour assurer l’harmonisation et la valeur ajoutée du modèle, ainsi qu’une compréhension approfondie de chaque contexte dans lequel l’approche de ville participative est adoptée. Une bonne compréhension de la part de l’ensemble des participants assure la légitimité de

Canada participatif pour tous. Par exemple, elle permet le partage des cultures et des expériences locales, y compris la culture et l’expérience autochtones, des initiatives et des partenariats existants pouvant appuyer et intensifier l’approche de ville participative; etc. • Accorder la priorité aux modes d’apprentissage immersifs et répartis, entre pairs et axés sur les interactions humaines dans l’architecture d’apprentissage. Préférables dès les premières étapes d’apprentissage de l’approche de ville participative, ces méthodes ont été perçues comme plus efficaces pour instaurer la confiance et créer des relations considérées comme cruciales au succès du lancement, plutôt que d’utiliser des modes d’apprentissage qui sont davantage axés sur les données. La priorisation des modes d’apprentissage en personne aura une incidence sur l’infrastructure de ressource et d’apprentissage requise à l’échelle de la ville et à l’échelle nationale, par exemple à l’école.

Phases de l’architecture d’apprentissage

L’architecture d’apprentissage de Canada participatif (voir la figure 11) adopte une approche progressive pour l’acquisition des connaissances, des compétences et des expériences menant à la création d’écosystèmes participatifs pratiques. L’élaboration d’une architecture d’apprentissage se déroule en trois phases.

• Intérêt initial et découverte : Des éléments et du matériel de communication concrets, par exemple, des sites Web, des articles, des rapports ainsi que des activités en personne et en ligne, sensibilisent et initient les gens à l’approche de ville participative. • Perfectionnement : Des activités comme des webinaires organisés par les autorités municipales, des journées découverte, des ateliers, des camps et des voyages d’étude, ainsi que des ateliers de perfectionnement, contribuent aux connaissances et aux expériences sur la façon dont l’approche de ville participative peut exercer une incidence sur les collectivités. • Développement des capacités liées aux initiatives : Les activités de la phase de maturité, notamment les ateliers et les réseaux d’apprentissage en ligne, les trousses de projet, l’acquisition de connaissances spécialisées, les cadres d’apprentissage (composantes du système), les modèles et les webinaires (composantes du système), le tutorat et le perfectionnement, la formation de base immersive dans des projets en cours, et des réseaux de projets en cours, permettent d’approfondir les compétences et d’acquérir de l’expertise dans l’approche de ville participative. Les participants des trois séances de consultation ont mentionné que la confiance doit être établie dès le départ pour permettre à l’approche de ville participative de s’implanter dans nos collectivités et insuffler la capacité d’agir et d’instaurer le programme. Il est nécessaire de bâtir la confiance à l’échelle de la collectivité dès la conception des programmes et la définition des résultats visés. Il importe également d’établir la légitimité des impacts et des buts, afin de créer les relations qui engendrent les possibilités de financement et l’approbation sociale et économique permettant d’œuvrer dans une ville. La confiance peut être acquise au moyen de l’architecture d’apprentissage de ville participative et en mettant l’accent sur des communications et des relations judicieuses entre les participants et les paliers de gouvernement qui participent aux travaux. Par ailleurs, même si les participants préfèrent l’apprentissage par l’expérience, les médias numériques devraient être utilisés davantage pour renforcer la confiance en raison des répercussions de la COVID-19 au cours de la dernière année. L’amélioration de l’offre numérique au sein de l’architecture d’apprentissage, axée sur la qualité des interactions, des moyens et des outils numériques utilisés, et sur la communauté d’apprentissage liée aux modules connexes, peut combler le fossé entre la préférence pour les activités en personne et les contraintes relatives au numérique

Rôle des infrastructures physiques

Un élément essentiel de l’approche de ville participative est la prépondérance des actifs et espaces physiques permettant à la communauté de se rassembler et de créer de la valeur au sein des collectivités. Le succès du déploiement de l’approche de ville participative dans les premières villes à l’adopter et des expériences qui y ont lieu dépend de l’accès à ces espaces au cœur des collectivités dans lesquelles nous vivons. Les espaces, comme l’entrepôt et les vitrines de Barking et Dagenham, procurent les occasions nécessaires pour la mise en place

d’écosystèmes participatifs pratiques. L’offre et le soutien de ces éléments d’infrastructure par les villes et les administrations contribuent à la pérennité de l’approche de ville participative et à la création de points d’ancrage dans la communauté. Ces investissements soutiennent les infrastructures sociales que l’approche cherche à développer. Des relations étroites avec les villes et les bailleurs de fonds, comme les fondations et les promoteurs sans but lucratif, sont d’autres moyens possibles de financement de ces espaces.

Sujets d’apprentissage réciproque

D’autres sujets d’apprentissage ont été définis par les participants des trois séances de consultation, qui permettront de développer les connaissances et les capacités, et d’établir de nouvelles perspectives pour l’approche de ville participative au Canada. Ils comprennent la marche à suivre pour :

• Intégrer les pratiques autochtones à l’approche de ville participative pour l’adaptation au Canada • Davantage mobiliser les résidents dans les vitrines en assurant une inclusivité maximale dans les collectivités de Canada participatif • Partager les pratiques exemplaires pour la configuration et la gestion des vitrines communautaires • Concevoir des outils à partir des expériences locales et utiliser ceux tirés d’autres mises en œuvre de

Canada participatif • Partager et améliorer l’analyse de rentabilité pour créer une infrastructure sociale, comme les espaces de création publics

Considérations stratégiques

L’équipe de Canada participatif devra trouver les façons les plus efficaces de construire et de promouvoir l’architecture d’apprentissage au Canada, afin qu’elle puisse convenir à des collectivités de différents types et densités. Un langage commun sera requis pour les communications et l’activation de l’écosystème. Il faudra déterminer comment tirer parti de l’école, des méthodes d’apprentissage et des outils de communication externes pour combler les écarts linguistiques. Ainsi, Canada participatif pourra établir des récits efficaces et uniformes pour inciter d’autres villes à suivre le pas. Il existe aussi un défi lié au marché qui exige l’établissement de nouveaux paramètres et indicateurs autres qu’économiques pour mesurer les impacts recherchés par un écosystème participatif pratique. Il faudra déterminer comment renforcer la capacité et l’expertise en matière de mesure par l’intermédiaire de l’architecture d’apprentissage au Canada, afin de permettre de nouvelles formes de financement axées sur des résultats qu’il est possible de valider et de mesurer. Canada participatif serait ainsi davantage en mesure de fournir des analyses de rentabilité rigoureuses pour les collectivités et les villes.

L’école forme une plateforme essentielle de l’approche de ville participative. Elle permet de relier le nombre croissant de campus d’apprentissage, de partager les apprentissages et les adaptations de l’approche, et grâce à elle, les équipes des villes et les collectivités peuvent acquérir des compétences. La mise en œuvre de grande ampleur initiale devrait faire office de premier campus d’apprentissage canadien de la Here&Now School, qui servira aux autres villes canadiennes de plateforme principale pour explorer l’approche de ville participative. Les villes pourront tirer parti des ressources et de l’expertise du campus à mesure qu’elles deviendront plus établies au sein de Canada participatif. L’école représente un élément central de l’architecture d’apprentissage de Canada participatif. Elle offre un espace permettant à de nouvelles villes et collectivités de tirer profit des connaissances et de les appliquer à leur contexte local, engendrant ainsi la capacité d’apporter des changements systémiques.

« Un modèle de participation à grande échelle faisant o ce d’école pour les collectivités de partout au Canada »

Le campus d’apprentissage initial au Canada devrait fournir un lien local vers la plateforme d’apprentissage mondiale de Participatory City. Le lien avec la Here&Now School pourrait faciliter de nouveaux apprentissages et favoriser les possibilités de créer conjointement de nouvelles initiatives avec les équipes et partenaires locaux. La connexion à un plus vaste réseau d’expérimentation pourrait également offrir des avantages incitant les communautés à l’échelle nationale et mondiale à adopter de nouvelles pratiques. Une mise à l’essai devra avoir lieu pour mieux comprendre en quoi le campus d’apprentissage canadien peut bénéficier de l’architecture d’apprentissage de Participatory City, en déterminant la meilleure méthode de partage des apprentissages avec la plateforme mondiale et les autres villes canadiennes participantes. Les trois prototypes municipaux à Halifax, Montréal et Toronto peuvent servir de terrains d’essai des variations éventuelles de l’infrastructure d’apprentissage et de leur lien avec l’école. .

Partenariats et relations

Pour amorcer la mise en œuvre de grande ampleur, il conviendra d’établir des relations solides et des ressources spécialisées pour veiller à ce que des apprentissages en personne aient lieu et que des liens se forment. Cela exigera la création de partenariats entre Canada participatif et les administrations locales afin de mobiliser des personnes clés, d’instaurer la confiance et d’adapter l’approche de ville participative en fonction des prototypes canadiens actuels. L’équipe de Canada participatif doit déterminer des modes d’interaction avec les établissements post-secondaires, les chercheurs et les experts (concepteurs) dont les activités sont nécessaires pour renforcer les capacités locales et établir le campus canadien. Au fil du temps, la mobilisation de ces organismes et de ces personnes devra être appliquée à l’échelle du Canada pour établir des liens avec d’autres campus d’apprentissage et leur offrir du soutien. Des relations de financement devront être nouées avec des partenaires philanthropiques et du secteur public pour catalyser

Considérations stratégiques

Bien des aspects doivent être considérés quant à la façon dont l’école peut accroître le plus efficacement les compétences et les connaissances nécessaires au Canada. L’équipe de Canada participatif doit réfléchir à la structure et aux fonctions optimales de l’école au Canada, et les adapter au fil du temps afin qu’elle soit utile aux collectivités et en harmonie avec les efforts de la Here&Now School. Ces fonctions exigent diverses compétences et ressources pour leur mise en œuvre ainsi que de gérer et coordonner les relations avec Participatory City, Royaume-Uni, et les autres campus d’apprentissage à l’échelle internationale et à l’échelle de la collectivité. Canada participatif devrait chercher des façons de mettre en œuvre et à l’échelle les fonctions suivantes de l’école :

• Premier point de contact relatif à l’approche de ville participative pour les nouvelles collectivités • Coordination des apprentissages entre les villes et les équipes • Regroupement des résultats et des impacts mesurés • Lieu où démontrer les pratiques de recherche et développement sociale • Formateur en matière de compétences et de connaissances • Lieu de formation et d’apprentissage continu pour les villes et les collectivités

Des ressources adéquates sont requises pour créer les conditions nécessaires à la croissance de Canada participatif afin d’établir de nouveaux campus d’apprentissage (au départ, une itération de grande ampleur à un endroit) et de soutenir l’évolution et la croissance dans d’autres collectivités et villes au fil du temps. Des ressources humaines et financières sont nécessaires pour appuyer les initiatives visant à créer, à mesurer et à démontrer l’impact durable des écosystèmes participatifs pratiques (voir la figure 12).

Capital humain

Les rôles et les responsabilités des équipes des villes et de l’équipe nationale dépendent de l’objet et de la fonction de chaque entité. Dans le scénario principal évoqué par les participants des trois séances stratégiques, l’équipe nationale remplirait la fonction d’école pour appuyer la mise en œuvre de grande ampleur dans la ville. L’équipe nationale serait constituée dès le départ pour offrir du soutien et du leadership à toutes les villes et collectivités participantes. Les rôles et les responsabilités devraient être axés sur plusieurs domaines clés pour intégrer les apprentissages de l’approche de ville participative et communiquer l’initiative en vue d’établir des relations partout au pays. Canada participatif offrirait des partenariats et de la collaboration, une évaluation évolutive à l’échelle nationale, la codification des apprentissages et le renforcement des connaissances. Il coordonnerait l’élaboration des types, des programmes et du matériel d’apprentissage, et la diffusion de l’expertise, des résultats de recherche et du savoirfaire aux autres villes canadiennes qui adoptent l’approche de ville participative.

Le soutien de la part de l’équipe nationale aux premiers stades de la mise en œuvre de grande ampleur devrait permettre d’intensifier l’établissement de relations, les connexions à la plateforme mondiale, et la coordination du financement des prototypes. Globalement, l’équipe nationale devrait être responsable de favoriser les relations pour bâtir et financer les infrastructures nécessaires à l’élaboration et à la mise en œuvre de l’approche au fil de l’évolution du réseau de villes et des quartiers partenaires.

Chaque ville devrait disposer d’une équipe locale pour contribuer à la gestion des apprentissages de l’approche de ville participative et adapter l’approche à son contexte et à ses collectivités. Les équipes des villes devraient d’abord mettre l’accent sur la création d’écosystèmes participatifs pratiques au moyen des programmes et des liens avec le réseau de villes de Canada participatif. Aux premières étapes, les équipes des villes devraient être composées d’experts dans le domaine de l’élaboration et de la prestation de programmes communautaires, qui seront en mesure de mener à bien des initiatives complexes et d’offrir du soutien connexe. Après environ deux ans de renforcement des systèmes de participation locaux, une ville devrait devenir un campus d’apprentissage possédant l’expertise et les programmes nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre des apprentissages par l’expérience pouvant être utilisés et éprouvés par les équipes des nouvelles villes. Dans l’ensemble, les équipes des villes devraient tirer parti des compétences des concepteurs, des gestionnaires de projet et de programme, des conteurs et des collaborateurs, pour définir et concrétiser la vision à l’échelle locale, établir et entretenir des relations, et soutenir les initiatives communautaires qui contribuent à la formation d’écosystèmes participatifs pratiques au sein de leurs collectivités locales. Figure 12 - Soutenir la croissance de Canada participatif

Figure 13 - Coûts estimatifs associés à l’exemple d’une cohorte de villes à différents niveaux de mise en œuvre de l’approche de ville participative sur une période de cinq ans

Il serait souhaitable que Canada participatif élabore des estimations financières et des hypothèses pour soutenir une première mise en oeuvre en profondeur dans une ville, et des mises en oeuvre plus modérées dans quatre autres villes, avec l’intention de soutenir de manière plus légère cinq villes supplémentaires sur un horizon de 3 ans. Au fur et à mesure que les initiatives gagnent en maturité, les villes pourraient déployer une démonstration complète et approfondie du projet à l’échelle d’une ville, atteignant alors une population de 220 000 habitants.

Estimations financières

Canada participatif devra réaliser des estimations et procéder à des hypothèses sur le plan financier pour offrir un soutien initial à une mise en œuvre de grande ampleur et à quatre mises en œuvre de moyenne ampleur, avec l’intention de soutenir cinq mises en œuvre de faible ampleur dès la troisième année. Le coût de la mise en œuvre des prototypes de stade précoce pour une ville, d’une durée de trois à douze mois, pourrait varier de 125 000 $ à 650 000 $ pour une équipe, les composantes de la plateforme et les vitrines. Les projections financières fournies dans cette section font référence à la situation de Barking et Dagenham, au Royaume-Uni, et peuvent être plus élevées puisqu’il s’agit d’une infrastructure sociale et participative établie. Pendant les trois premières années, Canada participatif peut augmenter ou réduire le nombre de vitrines et d’espaces de création ainsi que l’ampleur du soutien du campus d’apprentissage pour chaque mise en œuvre, qu’elle soit de faible, de moyenne ou de grande ampleur. Au début, les portefeuilles des prototypes à l’échelle des quartiers, ou même des villes, doivent être explorés pour tester les composantes du système et leur interaction avec les apprentissages interurbains et intra-urbains, ainsi qu’avec la mobilisation et le partage des connaissances à l’échelle mondiale. Au fur et à mesure que les villes intègrent davantage l’approche de ville participative, les coûts peuvent augmenter pour passer à environ 2,6 millions $ par année pour l’exécution d’un programme Every One Every Day complet à l’échelle d’une ville, touchant une population de 220 000 habitants. Cette estimation tient compte de cinq vitrines à maturité, le système s’appliquant à divers quartiers de la ville. Les mises en œuvre de faible à moyenne ampleur visent deux ou trois vitrines à maturité permettant de joindre jusqu’à 120 000 personnes. La mise en œuvre dans chaque ville disposerait d’un financement permettant de soutenir l’architecture d’apprentissage dans le contexte local. La figure 13 décrit les coûts estimatifs associés à une série d’exemples de villes à différents niveaux de mise en œuvre de l’approche de ville participative dans une cohorte de villes qui se joignent simultanément à Canada participatif – avec une mise en œuvre de grande ampleur dans une ville, une mise en œuvre de moyenne ampleur dans quatre villes et une mise en œuvre de faible ampleur dans cinq villes. Les estimations financières fournies dans l’exemple ne tiennent pas compte des coûts supplémentaires des autres cohortes de villes qui se joignent chaque année subséquente. L’annexe B présente les remarques et hypothèses financières..

Capital financier

Le financement de Canada participatif à un stade précoce pourrait cibler les possibilités de contribution publique pour l’établissement d’une ville prototype ainsi que la création des cadres d’apprentissage et des composantes du système permettant d’ériger les fondements du campus d’apprentissage. Les options de financement à court terme envisagées lors des séances stratégiques penchaient vers un financement traditionnel par des fonds publics ou philanthropiques. L’équipe devrait aussi s’efforcer de recueillir des fonds auprès des gouvernements fédéral et provincial, dès les premiers stades, en s’appuyant particulièrement sur l’infrastructure sociale et civique ainsi que les budgets de reprise d’après-COVID-19. Canada participatif se révèle également un bon candidat pour un financement continu dans le cadre du Programme de préparation à l’investissement, afin de tirer parti des expériences des villes prototypes32 . Puisqu’aux stades précoces, l’évaluation et les mesures sont en cours d’élaboration et qu’il est plus difficile de démontrer L’ambition de Canada participatif ainsi que les perspectives partagées par les participants des séances stratégiques tendent vers une préférence pour un soutien municipal et un budget consacré aux écosystèmes participatifs pratiques, comme l’investissement dans Canada participatif. Aux étapes ultérieures, il serait possible de compléter le financement municipal en utilisant des méthodes de financement axées sur les résultats aux stades précoces, en prévision de résultats plus marqués après dix ans. Les options de moyen à long terme devraient être mieux définies, avec des résultats et des impacts mesurables, explicables et traçables pour effectuer des analyses de rentabilité et prédire le rendement de l’investissement. En outre, le financement au moyen d’obligations à impact social, d’obligations communautaires ou d’autres formes de financement axées sur les résultats, pourrait s’appliquer à long terme pour les actifs et les infrastructures physiques afin d’accroître l’ampleur de Canada participatif.

Les participants des trois séances stratégiques ont insisté sur le fait que Canada participatif devrait faire en sorte que les programmes soient financés de façon durable et intégrés au bilan municipal à long terme, de la même façon que les bibliothèques sont financées en tant que ressources communautaires gratuites. La mesure des résultats et des impacts sera essentielle pour démontrer la viabilité et l’efficacité des écosystèmes participatifs pratiques au fil du temps. À l’échelle municipale, cela signifie une harmonisation avec les impacts désirés pour la ville et les quartiers, et à l’échelle nationale, une adéquation avec les objectifs des grandes infrastructures communautaires.

Considérations stratégiques

Pour déterminer les coûts totaux, tant sur le plan financier que sur celui des ressources humaines, nécessaires pour accroître l’ampleur de Canada participatif, l’équipe doit tenir compte du niveau de soutien financier et opérationnel fourni par l’équipe nationale. Il est judicieux de fournir un soutien et des ressources à l’échelle nationale pour la mise en place d’une équipe et d’un programme efficaces afin d’augmenter les probabilités de succès de la mise en œuvre de grande ampleur et de valider globalement l’approche de ville participative au Canada. L’équipe doit évaluer le financement et le soutien requis et pouvant être fournis à l’échelle nationale, tant en matière de ressources humaines que de ressources financières, à mesure que de nouvelles villes se joignent au réseau de Canada participatif. Cette évaluation doit tenir compte des activités de croissance du programme au Canada, de la nécessité de renforcer les capacités au sein des villes et entre celles-ci et de la réduction progressive de la dépendance envers l’équipe nationale pour assurer la pérennité du projet. Cet objectif pourrait être atteint par l’acquisition de capacités dans les cohortes de nouvelles villes et le transfert de connaissances et de compétences aux futures cohortes par les villes partenaires établies.

Il est très important que Canada participatif établisse des données probantes sur les impacts au moyen d’une évaluation, tant aux premiers stades de la mise en œuvre qu’au fil du temps. Il sera essentiel de montrer l’impact pour les villes canadiennes afin de prouver la viabilité et l’efficacité des changements systémiques dans le cadre des écosystèmes participatifs pratiques. À l’échelle locale, il conviendra de démontrer le succès de l’architecture d’apprentissage et la façon dont l’approche de ville participative est déployée et adaptée dans chaque contexte local. Jusqu’à présent, une approche d’évaluation évolutive a été utilisée pour apprendre constamment et reproduire les divers éléments dans les trois prototypes municipaux à Halifax, Montréal et Toronto. Cela a permis de mieux comprendre les processus, les activités et les premiers impacts de l’approche de ville participative. Les participants des trois séances stratégiques ont indiqué que cette méthode d’évaluation devrait continuer d’être utilisée pour les mises en œuvre de grande ampleur et l’intégration de nouvelles villes au Canada. L’évaluation continuera de générer de l’information permettant de peaufiner Canada participatif à l’échelle nationale, locale et municipale, en relevant et en consignant les apprentissages à considérer par les nouvelles villes pour amorcer l’approche de ville participative dans leurs collectivités

« Il est nécessaire de COMPRENDRE le système – en quoi est-il di érent? »

Canada participatif devrait utiliser le cadre de mesure des résultats de l’approche de ville participative comme modèle à employer au Canada pour mesurer et surveiller les avantages systémiques que représentent les résultats combinés. Il permet aussi de mesurer les impacts globaux produits grâce à la mobilisation des collectivités et à la multiplication des projets participatifs qu’elles entreprennent.

Les participants des trois séances stratégiques ont insisté sur le fait que des données probantes sont requises et que l’impact doit être démontré initialement avec la mise en œuvre de grande ampleur pour bâtir la confiance et insuffler la capacité d’agir nécessaires pour intégrer l’approche de ville participative à nos villes canadiennes. Les villes devraient utiliser cette approche à court terme pour consigner les effets directs et immédiats (p. ex., participation et projets) tout en prenant note des résultats combinés à long terme (p. ex., bien-être mental, confiance et capacités accrues). Cela rendra les villes plus confiantes pour adopter l’approche de ville participative et offrira aux bailleurs de fonds les données probantes nécessaires pour qu’ils financent une mise en œuvre à long terme.

Résultats combinés

Les résultats combinés et amplifiés découlant des programmes et des systèmes de Participatory City créent de la valeur pour les collectivités et les villes. Les premiers indicateurs, comme la participation d’une collectivité et les programmes qui y sont instaurés, créent un impact important et un changement profond de la façon dont nos collectivités fonctionnent et de leur résilience à long terme face aux perturbations socioéconomiques.

« Il ne s’agit pas de la somme du travail, mais bien des résultats amplifiés de l’impact »

Les facteurs principaux, qui permettent de générer des impacts et de créer de la valeur au fil du temps ainsi que d’augmenter le bien-être des personnes, des familles et des quartiers, ont été ciblés pendant les discussions des séances de consultation stratégiques. Un suivi doit être assuré et un rapport doit être dressé pour chaque facteur au fil du temps. Pour certains facteurs, il peut être ardu d’établir les liens de causalité. Toutefois, il faut trouver des variables représentatives qui permettent de produire suffisamment d’information pour démontrer les répercussions financières afin de bénéficier de programmes de financement axés sur les résultats ou d’éviter des coûts pour les villes. Les facteurs suivants sont tirés des résultats figurant dans le rapport de la deuxième année de Participatory City, Royaume-Uni, et des conversations lors des séances de consultation.

• Éducation : Fournir des espaces pour la collaboration, les interactions et l’apprentissage pour favoriser l’esprit de communauté et développer les compétences requises pour participer à l’économie locale et communautaire.

Cela peut se traduire par une augmentation du taux d’alphabétisation, l’obtention d’un diplôme d’études secondaires ou postsecondaires, plus de perfectionnement des compétences, et la possibilité d’occuper un travail gratifiant. Ces bienfaits pourraient permettre de réduire les coûts liés au chômage. • Travail : Créer des espaces et des occasions pour les résidents et le voisinage de se rassembler pour concevoir des produits et des services pour la communauté locale. Le travail procure un revenu et un sentiment d’appartenance à la communauté, ce qui réduit directement les coûts liés au chômage. • Santé et bien-être : Créer les programmes et les relations nécessaires au sein de la communauté pour engendrer des expériences positives, comme le fait de se sentir bienvenu, inclus et accepté dans la communauté. De plus, la promotion de la culture, de la préparation et de la consommation d’aliments sains et de plats faits maison, ainsi que de l’adoption d’un mode de vie actif, permet de s’amuser et de se concentrer sur sa santé et celle de sa famille. Ces facteurs peuvent contribuer à réduire le recours aux services de santé. • Criminalité : Créer un but et des relations dans la communauté, afin de réduire les activités criminelles et les méfaits. Cela pourrait entraîner une baisse importante des coûts de détention et des services de police pour une ville, et des coûts du système judiciaire pour une province et le pays. • Soutien : Alléger le fardeau des familles et offrir un travail valorisant ainsi qu’un sentiment d’appartenance à la communauté en participant à des programmes qui créent des perspectives de soutien à l’enfance et aux personnes âgées. Cela favorise la création de relations plus étroites dans la communauté et la réduction des coûts et du temps consacré par les familles au soutien. Plus globalement, cela réduit le besoin de services de soutien pour les enfants et les personnes âgées.

Données probantes sur les changements sociaux et systémiques

D’après les séances de consultation stratégiques, la preuve des changements systémiques et de la réalisation des objectifs de Canada participatif peut être établie dans les collectivités participantes comme suit :

• Développement de micro-économies et d’économies locales qui accroissent la résilience des collectivités. • Réduction des tensions raciales et réconciliation avec les

Autochtones, grâce à une participation accrue et à des programmes d’inclusion au moyen de la co-création au sein des collectivités. • Valeur sociale et civique positive en raison de communautés florissantes, de la mobilisation communautaire et d’économies locales prospères. • Démonstration des avantages concrets et intangibles aux villes, afin d’obtenir l’adhésion des municipalités et des investissements de la part des divers paliers de gouvernement.

Équipe et relations

Des responsables des mesures et des évaluations évolutives doivent être nommés à l’échelle nationale et au sein des équipes des villes pour appuyer les cycles d’apprentissage et d’itération, et respecter les cadres d’évaluation de Canada participatif. Ces personnes doivent être en communication bidirectionnelle avec la plateforme d’apprentissage mondiale pour faciliter le transfert de connaissances et la surveillance des impacts collectifs de l’approche de ville participative. Dès les premières phases d’une mise en œuvre de grande ampleur, Canada participatif devrait fournir des orientations sur les cadres élaborés à Barking et Dagenham et chercher à les adapter au contexte local. La création et le développement de ces voies de communication permettront à Canada participatif de bien s’établir dans les différentes villes. Des voies de communication clairement définies et des données transparentes renforceront la confiance à l’échelle du système, de la plateforme d’apprentissage mondiale, des administrateurs municipaux, des organismes locaux et des membres de la communauté

Considérations stratégiques

Canada participatif devra décider du niveau de centralisation et d’intégration de l’équipe nationale en ce qui concerne le soutien à l’évaluation et la mesure des mises en œuvre à court et à long termes. La préférence quant à une collecte de données dirigée par la ville, avec le soutien de Canada participatif, doit être testée pour les différentes mises en œuvre afin d’en évaluer la viabilité. Des cadres et des outils uniformes doivent être mis à la disposition des équipes locales pour les aider à normaliser les pratiques de mesure pour le développement de l’approche de ville participative au Canada et la démonstration des résultats et des impacts des activités locales. Le degré de perfectionnement de ces outils par l’équipe nationale ou à l’échelle municipale devra également être pris en compte et vérifié. Lorsque les résultats auront été consignés, ils pourront être partagés par les villes sur la plateforme mondiale afin de favoriser la collaboration et de développer de l’expertise dans l’ensemble de la communauté des intervenants de ville participative.

Les six composantes essentielles ont toutes en commun les trois éléments que sont la coordination, la communication et les relations et qui contribuent à l’évolution des écosystèmes participatifs pratiques et au bout du compte, de Canada participatif. Les apprentissages tirés des expériences menées au Canada et les solides connaissances de Barking et Dagenham joueront un rôle crucial dans la façon dont ces éléments peuvent être utilisés et organisés efficacement dès le début de la mise en œuvre de grande ampleur ainsi que dans les mises en œuvre subséquentes de grande, de moyenne et de faible ampleur. Principalement, ces éléments constituent les fondements qui contribueront à la réussite et à la croissance des mises en œuvre de Canada participatif, grâce au partage d’apprentissages, à la gestion efficace des relations et au respect des six composantes essentielles pour accroître l’ampleur des systèmes participatifs.

Ces éléments jouent un rôle clé dans l’établissement de conditions économiques et de programmes locaux durables et viables pour Canada participatif. La communication et les relations sont essentielles à la croissance de Canada participatif afin de bien faire connaître les impacts réels et potentiels au sein des collectivités et d’accroître l’intérêt, la demande et le soutien collaboratif à l’égard de l’approche dans les villes. Une saine gestion et les talents requis pour réunir ces éléments influeront également sur le succès de la croissance. En fin de compte, l’équipe de Canada participatif doit évaluer comment la coordination, la communication et les relations seront touchées et la façon dont elles peuvent soutenir l’accroissement de l’ampleur de l’approche de ville participative en fonction des six éléments au cours des dix prochaines années.

En plus de tenir compte des six composantes essentielles et des trois éléments sous-jacents que sont la coordination, la communication et les relations, Canada participatif devra ériger et soutenir les fondements relatifs aux personnes, au financement durable et aux réseaux au cours des dix prochaines années (voir la figure 10). Pendant la prochaine décennie, le soutien « national » initial requis des équipes des villes pourrait céder la place à un soutien davantage axé sur les villes plus établies, à mesure que le modèle renforce les capacités des villes canadiennes. L’adoption de structures formelles et le maintien des relations avec le campus d’apprentissage mondial permettront à de nouvelles villes et collectivités d’utiliser l’approche de ville participative pour créer des écosystèmes participatifs plus concrets.

Court terme (de 0 à 3 ans) : Ressources humaines

L’horizon temporel immédiat et à court terme devrait viser à rassembler les personnes, les infrastructures et les espaces appropriés pour la cohorte initiale de villes. Il est impératif de continuer à tirer profit des apprentissages du Royaume-Uni et du Canada, en mettant l’accent sur l’établissement de cadres de mesure des résultats (pour appuyer le financement futur) ainsi que sur la vision et la croissance de Canada participatif à l’échelle du pays.

Établissement de la première cohorte de villes

La mise en œuvre de grande ampleur initiale et l’établissement du campus Here&Now revêtent une grande importance. Ce site de démonstration sera très utile pour valider le programme de ville participative au Canada. L’équipe qui sera mise sur pied pour établir l’infrastructure participative, apporter son expertise et sa connaissance du programme, concevoir et exécuter les programmes, et mobiliser la communauté, jouera un rôle crucial.

Quatre villes disposant d’un soutien d’envergure moyenne de la part de l’équipe nationale formeront le reste de la première cohorte. Elles renforceront les capacités dans le contexte local, de préférence dans diverses régions du Canada, afin de faire connaître Canada participatif partout au pays. Ces villes offriront ensuite du soutien et du mentorat pour cinq autres mises en œuvre de faible ampleur, afin d’entretenir l’élan des systèmes participatifs dans nos villes canadiennes.

• Déterminer une ville possible pour une mise en œuvre de grande ampleur. Il faut comprendre la vision, le contexte et l’expertise à l’échelle locale pour chaque ville pouvant faire l’objet d’une mise en œuvre de grande ampleur et les mises en œuvre de faible ampleur dans d’autres villes.

• Déterminer le système minimalement viable pour exercer un impact local, tout en contribuant à l’approche de ville participative à l’échelle nationale et internationale.

Intégration des équipes, des partenaires potentiels et des groupes intéressés

La mise sur pied d’une équipe nationale possédant l’expertise et la vision requises pour diriger le développement de Canada participatif sera essentielle à l’acquisition des ressources et des capacités nécessaires au soutien des équipes des villes. D’autres personnes, notamment les responsables de la gestion, de la coordination et de l’évaluation des programmes, établiront les infrastructures de base et renforceront les capacités axées sur l’avenir. Renforcer la mesure des impacts, les normes de production de rapports, la communication et les apprentissages créera les conditions nécessaires pour tirer profit des pratiques participatives actuelles et préparer Canada participatif au financement futur et l’élaboration des analyses de rentabilité.

En outre, grâce à des récits et à des partenariats efficaces, les partenaires clés potentiels comme les fonctionnaires municipaux et les bailleurs de fonds de Canada participatif pourront participer à l’initiative et connaître les impacts et l’évolution du programme. Les groupes intéressés seront mobilisés en leur inspirant confiance et en les informant de l’importance d’une transition vers des écosystèmes participatifs pratiques.

Considérations :

• Définir des méthodes e caces pour intégrer de nouveaux collègues dans l’écosystème de ville participative, en tirant parti des outils et médias numériques en raison de la pandémie. L’apprentissage par l’expérience et les activités en personne étaient les méthodes privilégiées des participants des séances de consultation et des discussions subséquentes, mais en réalité, les interactions en personne peuvent être limitées. Élaboration de cadres de mesure des résultats

Des cadres de mesure des résultats devront être établis au début, afin de recueillir les données nécessaires aux communications générales et aux analyses de rentabilité pour un financement supplémentaire. Les données recueillies permettront à l’équipe de Canada participatif de démontrer la raison de l’atteinte des résultats du programme et de procéder à une analyse de rentabilité appuyant des économies ou un rendement des investissements afin d’intéresser les bailleurs de fonds potentiels. Que le financement soit octroyé par des bailleurs de fonds axés sur les résultats (secteur privé), des philanthropes ou provienne des budgets municipaux, les données recueillies permettront d’obtenir le soutien de ces possibles partenaires et bailleurs de fonds.

Objectifs de cette phase

1. Intégrer cinq villes à Canada participatif pour une mise en œuvre de grande ampleur et quatre mises en œuvre de moyenne ampleur. Cinq autres villes seront désignées pour une mise en œuvre de faible ampleur de Canada participatif. 2. Développer les capacités et l’expertise des ressources humaines nécessaires à l’exécution de l’approche de ville participative dans le contexte local des dix villes. 3. Concevoir et tester l’architecture de résultats initiaux pour démontrer la valeur et les impacts de l’approche de ville participative.

Mobilisation communautaire

L’accent doit être mis directement sur les collectivités de la première cohorte de villes, afin de communiquer efficacement, d’établir un leadership à l’échelle locale, et de renforcer les capacités de l’approche de ville participative. L’examen des meilleures pratiques des villes au Royaume-Uni et au Canada

À moyen terme, l’établissement de méthodes de financement durable doit être priorisé pour favoriser l’accroissement de l’ampleur des écosystèmes participatifs pratiques au Canada. Au cours de cette phase, Canada participatif doit passer des cohortes de villes initiales au financement et à l’établissement des cohortes de la prochaine décennie. La mesure des résultats, les données et les récits convaincants tirés des mises en œuvre seront essentiels à un financement durable.

Financement durable

La mise en œuvre de grande ampleur dans la ville initiale fournira des données probantes importantes pour préparer une bonne analyse de rentabilité de l’approche de ville participative. Deux des principaux outils de financement qui contribueront à une croissance soutenue de Canada participatif sont le financement axé sur les résultats et le soutien municipal sous forme de dépenses budgétaires consacrées aux programmes. Le financement par un bailleur de fonds axé sur les résultats exige de démontrer la raison de l’atteinte des résultats souhaités. L’infrastructure et les méthodes utilisées pour la collecte et la communication des impacts générés dans le cadre de l’approche de ville participative devront être établies rapidement et testées au début de la première cohorte de villes pour produire et recueillir les données requises. Il faudra également démontrer la raison de l’atteinte des résultats du programme pour justifier des dépenses ou une réaffectation de fonds de la part de la municipalité et produire les avantages et les résultats désirés pour les collectivités à l’aide de l’approche de ville participative. Il faudra également continuer de produire et de partager les témoignages et les récits tirés des initiatives locales pour appuyer les analyses de rentabilité et l’établissement de relations avec les bailleurs de fonds potentiels, qui doivent constater les impacts au moyen de données probantes.

Considérations :

• Valider et tester les méthodes et les approches de financement utilisées pour mieux tirer parti des ressources disponibles, des relations et des facteurs dans le contexte local. Par exemple, une mise en œuvre profitant d’un excellent soutien politique peut permettre d’obtenir des fonds publics pour soutenir la pérennité de l’approche de ville participative. Une autre ville ne jouissant pas d’un bon soutien politique peut se servir du cadre de mesure des résultats pour utiliser les méthodes axées sur les résultats ou les émissions d’obligations communautaires.

• Comprendre les motivations des bailleurs de fonds pour mieux positionner Canada participatif comme outil utile pour les villes. Tenir compte du fait que la réponse à la pandémie et les e orts de redressement économique à moyen terme peuvent présenter des occasions et des défis relativement au financement public. Consolidation du site initial de mise en œuvre de grande ampleur

Au cours de cette période, le campus canadien Here&Now devrait être entièrement opérationnel et viable, et offrir un centre d’expertise pour les villes du Canada. Ce campus devrait être le principal point d’interaction au pays pour toutes les collectivités et les villes qui utilisent actuellement, ou visent à établir, des écosystèmes participatifs pratiques.

Établissement de la deuxième cohorte de villes

Pendant cette phase, un soutien sera offert à quatre villes canadiennes pour utiliser l’approche de ville participative. La réussite de la mise en œuvre exigera le soutien de la première cohorte de villes au moyen d’expériences immersives, d’apprentissages, de renforcement des capacités et d’orientations. L’équipe de Canada participatif doit apporter son soutien sous forme de coordination à la nouvelle cohorte de villes. Elle doit miser sur l’expertise de la première cohorte de villes en matière d’intégration de l’approche, des programmes et de l’architecture d’apprentissage de ville participative à l’échelle locale.

Objectifs de cette phase

1. Offrir un soutien à quatre villes supplémentaires, en tirant profit des leçons apprises par la première cohorte de villes, de son expertise et de ses conseils pour guider les villes dans l’approche de ville participative. 2. Utiliser l’architecture de résultats et démontrer aux bailleurs de fonds et aux partenaires potentiels les valeurs et les impacts de l’approche de ville participative. 3. Offrir une orientation et une expertise au campus Here&Now canadien pour aider les autres villes à développer la capacité d’effectuer des changements sociaux systémiques.

Long terme (de 5 à 10 ans) : Création de réseaux

Sur la période de dix ans, Canada participatif devrait s’efforcer d’approfondir ses relations et ses réseaux pour accroître l’ampleur à long terme de l’approche de ville participative. L’objectif établi lors des séances de consultation stratégique est que Canada participatif devrait soutenir l’approche de ville participative en présence d’une demande claire et de conditions appropriées dans au moins 50 villes ou collectivités du Canada d’ici 2030, qui s’offriraient un soutien mutuel pour instaurer les programmes, actifs et systèmes nécessaires pour obtenir des résultats sociaux positifs. Sur la période de dix ans, des effets devraient être constatés dans les villes ayant établi des écosystèmes participatifs pratiques, clairement démontré une valeur communautaire et contribué à la croissance de Canada participatif.

Intégration de Canada participatif dans cinq régions du Canada

Au fur et à mesure que davantage de villes intègrent la plateforme de Canada participatif après les deux cohortes initiales, Canada participatif devrait mettre l’accent sur l’exploration d’une structure de réseau géographique pour offrir un soutien plus localisé aux villes. Cette structure pourrait permettre d’ajouter d’autres villes en créant des relations avec de nouvelles villes dans une région et en en renforçant les capacités, tout en appuyant la coordination et la diffusion des apprentissages des autres villes et régions, ou de l’ensemble des expériences. Chaque région pourrait établir l’approche dans des villes initiales pour créer un réseau de soutien régional et démontrer que l’approche pourrait être adoptée par les collectivités et les villes avoisinantes.

Soutien des villes initiales

Canada participatif devrait aider les villes concernées par les mises en œuvre de grande ampleur à élaborer des expériences d’apprentissage pour les autres villes. Les campus d’apprentissage et les récits locaux découlant de leurs mises en œuvre de l’approche de ville participative devraient être accessibles pour un apprentissage commun de Canada participatif et sur la plateforme d’apprentissage mondiale. Certaines ressources humaines et financières en matière de coordination peuvent être nécessaires pour améliorer la collaboration et les occasions d’apprentissage au cours de cette phase d’expansion de Canada participatif.

Financement à long terme et pérennité

Au cours de cette phase, Canada participatif doit s’assurer de maintenir le financement en cours et d’obtenir un nouveau financement durable pour appuyer la prestation de programmes continue en promouvant le soutien aux nouvelles villes. L’équipe nationale peut faciliter l’établissement de relations, l’information des principaux partenaires potentiels et groupes intéressés, et le partage des données du programme pour élaborer de nouvelles analyses de rentabilité.

Avec pour objectif une plateforme de Canada participatif bien établie d’ici 2030, diverses méthodes de financement devraient être éprouvées pour déterminer celles qui offrent le meilleur soutien aux villes et à leurs réseaux dans les différentes phases de mise en œuvre, afin d’établir des pratiques exemplaires pour les modèles de financement.

Dans le cadre des trois séances de consultation stratégique, d’autres discussions et de recherches secondaires, bien des hypothèses, contraintes et considérations futures se sont imposées et doivent être abordées par Canada participatif au cours des dix prochaines années pour gérer efficacement l’accroissement de l’ampleur de l’approche de ville participative. Pour envisager l’avenir sereinement, Canada participatif doit adopter des solutions systémiques et tenir compte des possibilités d’externalités et des incertitudes afin de pouvoir s’adapter aux différentes évolutions de la feuille de route qui se présenteront au cours de la décennie.

A. Échelle de mise en œuvre : Mises en œuvre de grande ampleur à faible ampleur

La plus grande partie de la feuille de route de Canada participatif décrit l’ampleur de la mise en œuvre comme la quantité de programmes dans une ville donnée. Cela comprend le nombre de vitrines, d’éléments de l’architecture d’apprentissage dans l’école, et la participation des villes aux programmes. Canada participatif doit s’efforcer de cerner et de mesurer d’autres facteurs parmi les principales composantes d’accroissement de l’ampleur (voir la figure 7) qui contribuent à l’intégration des principes de base, de l’expertise et de la formation d’écosystèmes participatifs pratiques. Par exemple, entre autres composantes essentielles à l’accroissement de l’ampleur, citons les connaissances et l’expérience des intervenants d’une communauté et d’une ville.

B. Accroissement de l’ampleur au moyen des pratiques participatives existantes

Les participants des séances stratégiques ont conseillé d’effectuer une mise en œuvre de grande ampleur pour offrir un scénario de réussite pouvant inspirer confiance aux partenaires et bailleurs de fonds potentiels pour intégrer l’approche de ville participative à d’autres villes intéressées. Toutefois, cela ne permet pas de tirer parti du secteur social en pleine éclosion au Canada. Canada participatif pourrait mettre l’accent sur le soutien aux collectivités à l’aide des pratiques participatives en place. L’intégration de l’approche de ville participative aux pratiques existantes peut amplifier les répercussions des programmes en place et accélérer la création d’une solide infrastructure sociale pour assurer des changements systémiques à long terme et la résilience des collectivités. Une foule d’organisations et de grands organismes publics peuvent fournir les relations, les ressources et les programmes requis pour rapidement accroître l’ampleur dans les municipalités, tout en assurant l’adaptation à chaque contexte local. Les réseaux communautaires peuvent créer des occasions d’améliorer l’adoption des « produits » comme les trousses Tomorrow Today Street dans plus de 190 municipalités du Canada. Canada participatif devrait explorer les possibilités

C. Tirer parti de l’expérience

À chaque nouvelle mise en œuvre, Canada participatif devrait tirer profit des apprentissages, de l’architecture et de l’infrastructure existants au lieu de repartir à zéro. Cela permettrait un déploiement et des impacts plus rapides et fructueux pour les gens, les villes et la planète, comparativement aux mises en œuvre précédentes. Le recours à d’autres expériences et scénarios d’utilisation donne lieu à un niveau élevé d’apprentissage et d’expériences immersives permettant de bien comprendre les conditions du succès et leur application à de nouveaux contextes. Cela aura une incidence sur la façon dont les villes forment et informent leurs équipes avant et pendant la mise en œuvre, pour créer les capacités nécessaires à une mise en œuvre efficace de ces écosystèmes participatifs pratiques au sein de leurs collectivités de manière très adaptative.

D. Poursuite des apprentissages et de la collaboration au fil du temps

Pour cette initiative relativement nouvelle au Canada, le partage des nouveaux apprentissages et la collaboration entre les équipes devront se poursuivre au fil du temps. À mesure que le modèle s’affermira, Canada participatif et les équipes des villes devraient se demander comment redistribuer les efforts nécessaires pour continuer d’augmenter l’efficacité de l’approche, tirer parti de nouveaux apprentissages, et créer des pratiques exemplaires pour accroître l’ampleur. Par exemple, les types d’architectures d’apprentissage préconisant des interactions en personne ou des apprentissages avec un petit nombre de participants peuvent maintenir un bon niveau d’énergie, mais ils nécessitent des ressources spécialisées et peuvent être plus coûteux. Les programmes à l’intention des intervenants, comme les communautés de praticiens, se basent sur l’intérêt et l’énergie des participants pour pallier la distance grâce aux médias numériques, mais ils exigent également des efforts et de la coordination pour présenter des sujets pertinents. Au fil du temps, ces types d’initiatives peuvent souffrir d’un manque d’inertie et de pertinence pour les participants, et doivent être reconnus comme des risques potentiels de réduction de l’efficacité de l’approche dans des phases ultérieures de l’évolution de Canada participatif.

E. Qu’en est-il du financement temporaire des partenaires et des organismes?

Bien que soit souhaité un financement de l’approche de ville participative intégré au budget de chaque ville dans le cadre de coûts de soutien permanents de l’infrastructure sociale, il n’existe aucune façon claire d’y parvenir. Canada participatif devra gérer les tensions des partenaires de financement et des premières étapes quant à la façon dont leur engagement dans Canada participatif devra effectuer une transition pour

F. Pandémies

La persistance possible de la pandémie de COVID-19 et l’éventualité d’autres pandémies à venir pourraient entraîner des difficultés socio-économiques permanentes susceptibles d’influer sur l’évolution de Canada participatif. À court terme, l’équipe devrait se concentrer sur l’organisation d’expériences en personne et immersives ainsi que d’apprentissages par l’expérience sécuritaires sur le plan de la santé, tout en modifiant les programmes pour les rendre accessibles par des moyens numériques et en faire l’essai. Ces adaptations influeront grandement sur la façon dont les intervenants et les nouvelles équipes apprennent et font l’expérience des exemples phares de Londres, au Royaume-Uni, et du campus d’apprentissage canadien. En outre, les nouvelles difficultés socio-économiques des collectivités pourraient nécessiter de modifier les types de programmes participatifs et d’infrastructures connexes requis dans les collectivités. Cela pourrait se traduire par la transition de difficultés communautaires persistantes (p. ex., culture d’aliments sains et disponibles) à des difficultés émergentes éprouvées pendant la pandémie (p. ex., création d’une société ouverte pour favoriser l’économie locale). Ces modifications doivent être établies et évaluées dans le temps, en les altérant en fonction des besoins changeants des collectivités. .

G. Ressources financières limitées dans les villes

Ces dernières années, les municipalités font face à des pressions accrues, encore exacerbées par la pandémie de COVID-19, pour qu’elles offrent plus de services, mais avec des budgets moins élevés. Elles se retrouvent dans une situation financière difficile en raison de la priorité donnée aux changements climatiques, de l’étendue et du coût de prestation des services au sein d’une ville, et de l’écart des dépenses d’infrastructure avec les autres paliers de gouvernement. Cette réalité pourrait encore s’aggraver en raison des difficultés associées au redressement économique relatif à la COVID-19 et aux dépenses subséquentes du gouvernement du Canada. Canada participatif devra évaluer la trajectoire que pourra prendre l’accroissement de l’ampleur compte tenu de la baisse du financement des villes et de l’amoindrissement de l’intégration aux budgets municipaux. Le financement durable par d’autres partenaires de financement à long terme doit être exploré, y compris la possibilité d’un financement transitoire pour intégrer l’infrastructure sociale participative aux collectivités au cours de la prochaine décennie. Canada participatif devra trouver des façons de créer, de mesurer et de démontrer les répercussions dans les collectivités et les villes canadiennes, pour permettre un accroissement de l’ampleur de l’approche au Canada. Les cadres de mesure doivent être élaborés et éprouvés avec les partenaires et bailleurs de fonds existants et potentiels. Il convient d’utiliser ces outils en veillant à ce que les résultats intangibles, comme le bonheur et la qualité des amitiés, puissent se traduire en impacts mesurables, comme la réduction des dépenses liées aux soins de santé et au système judiciaire, pouvant faire l’objet d’un soutien et d’un financement durables. La démonstration des impacts sera un facteur clé pour accroître l’ampleur de l’approche de ville participative.

Compréhension de la demande émergente

Canada participatif est axé sur la demande depuis sa création. Il ne s’agit pas d’un modèle mis en place dans les collectivités selon une perspective descendante. Il a été créé en fonction de la demande d’un certain nombre de municipalités et de collectivités qui souhaitaient en apprendre davantage sur l’approche de ville participative et en vérifier la faisabilité. Depuis plusieurs années, il suscite l’intérêt de nombreuses villes au Canada, y compris au Québec. Au cours des dernières années, avec l’émergence de Canada participatif, des dirigeants et des organismes communautaires se tournent vers la Maison de l’innovation sociale (MIS) pour étudier la possibilité de mettre en œuvre cette approche dans leur communauté et faire passer le travail participatif à la vitesse supérieure. En plus du travail effectué par Solon dans Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, d’autres communautés du Grand Montréal et d’ailleurs au Québec ont pris des mesures pour instaurer l’approche de ville participative.

Des collectivités et organismes d’autres régions du Canada ont également fait part de leur intérêt. Cet intérêt accru pour des mesures concrètes mérite d’être analysé plus en profondeur. Parmi les questions que Canada participatif doit examiner pour accroître l’ampleur de l’initiative, mentionnons :

• Pourquoi l’intérêt augmente-t-il maintenant? • Quels éléments de l’approche de ville participative sont les plus attrayants pour les acteurs intéressés et les partenaires potentiels? • Ces acteurs sont-ils déjà engagés dans des initiatives participatives de leur communauté? Le cas échéant, comment l’approche de ville participative peut-elle être adaptée à ces initiatives participatives existantes pour en accroître l’impact? • Quels éléments de l’approche de ville participative sont les plus attrayants pour les potentiels bailleurs de fonds? En quoi cela peut-il aider à structurer un récit canadien et à s’assurer d’un financement durable pour Canada participatif?

Une meilleure compréhension de cette demande émergente pourrait contribuer à établir Canada participatif de façon stratégique au cours des dix prochaines années dans différentes villes du pays.

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