FRANCE MAI 2021
« ÇA S'EST FAIT EN SPEED ! » « LES MECS DE LA SÉCU NOUS HORS DU COMMUN
COURAIENT APRÈS »
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34 PAGES MOBILITÉ ÉLECTRIQUE AUTOS, SCOOTERS, MOTOS, EXOSQUELETTES, RALLYE DU FUTUR
COMMENT LE PHOTOGRAPHE JAKE DARWEN CAPTURE LES PLUS BELLES ACTIONS DE SKATE SOUS LA PRESSION
PL ENTY OF GR I P TO RUN D OWN ADVENTUR E.
E XP LO R E T H E B F G O O D R I C H ® ADVAN TAG E SUV T I R E AT w w w. b fg o o d r i c h .f r
WHAT AR E YOU BUI L DI NG F OR?
Éditorial
SOYEZ LE MOUVEMENT Marre de stagner ? La mobilité rythme ce numéro avec une course innovante, qui promet des pistes plus propres qu’avant le passage de ses voitures de nouvelle génération. Un reportage exclusif et une question : Extreme E est-il le futur du sport auto ? Ne plus bouger, parce que la fatalité vous a cloué au sol, Tarek Rasouli ne s’y est jamais résigné, et se lève désormais de son fauteuil roulant grâce à un exosquelette – et une volonté folle. De son côté, c’est le cyclisme US que Justin Williams veut faire avancer, en ouvrant la route aux coureurs qui lui ressemblent. Et parce qu’ils ont toujours excellé là où ils le voulaient, les skateurs se voient dédier seize pages de photos prises dans l’urgence. Enfin, on s’est donnés pour mission de motiver vos prochains trajets, avec une sélection d’engins électriques qui roulent, glissent et volent.
CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS
JOE PUGLIESE
Basé à L.A., il a photographié des présidents, des légendes d’Hollywood et de grands patrons, mais il a toujours eu une passion pour la course cycliste et a sauté sur l’occasion de photographier Justin Williams. « Je connais Justin et son frère, Cory, depuis qu’ils sont coureurs juniors », explique celui, qui a également réalisé des couvertures pour The Hollywood Reporter, Fortune, Variety ou Outside. Page 36
Belle lecture ! Votre Rédaction ALEX BHATTACHARJI
JAKE DARWEN (COUVERTURE), TMP PHOTOGRAPHY
« J’ai toujours été fasciné par des gens comme Chris Matthews qui savent comment rendre des experts encore meilleurs, déclare le journaliste basé en Californie, dont les travaux ont été publiés dans Esquire, WSJ et Rolling Stone. Il appelle son approche “l’art du tir”, mais il est clair qu’il est scientifique », dit-il à propos de Matthews, un coach de tir devenu l’arme fatale de la NBA. Page 66
Le soleil se couche sur Malibu, et le photographe Joe Pugliese poursuit Justin Williams, un cycliste que ses adversaires ont peine à suivre. THE RED BULLETIN
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CONTENUS mai 2021
6 Galerie : sable, bitume, eau,
ils nous en mettent plein les yeux 12 Imaginez-vous recevant une nouvelle paire de chaussures de running (recyclées) quand les vôtres sont usées… Possible ! 14 Le Français Florian Gomet n’a pas besoin de chaussures pour courir et se dépasser physiquement, comme spirituellement 16 Qui veut du steak d’homme ? 17 Une maison autonome conçue sur le modèle d’une fleur 18 Comment les Anglais de Flawes s’évadent en musique
20 L es skateurs à l’œil
Rien de plus fort qu’une bande de skateurs motivés pour sortir la photo qui tue. Portfolio.
3 6 Peloton d’inclusion
Le pro américain Justin Williams veut motiver les athlètes qui lui ressemblent à prendre la route. Pour le bien de tous.
46 Tarek Rasouli
Quand sa vie de rider VTT a pris une tournure dramatique, l’Allemand n’a eu que peu de choix. Il est aujourd’hui un homme debout, parmi les plus influents de la planète vélo.
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Stand de tir : voici celui qui améliore les joueurs NBA.
Des rallyes d’une nouvelle ère qui promettent une seconde vie aux régions qu’ils traversent. C’est l’avenir que l’Extreme E veut pour le sport auto.
66 L’arme fatale
C’est en abandonnant le basket semi-pro que Chris Matthews a entamé sa seconde vie avec le ballon orange : en devenant le coach de tir de l’élite de la NBA.
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THE RED BULLETIN
LETHAL SHOOTER, SPACESUIT MEDIA/EDER FERNANDEZ, JOE PUGLIESE
52 L’auto mobilise
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En glisse vers le futur : l’inventeur d’Extreme E fait le pari osé d’un sport auto clean.
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Ouvrir la route : à des cyclistes peu représentés, telle est la mission de Justin Williams.
THE RED BULLETIN
73 À faire : le tour d’Italie en vélo
comme les pros, mais en mode électrique 78 Gaming : du jeu au job 79 Synthé teaser : cet engin va vous permettre de produire vos musiques dans une vibe gaming 80 Nage glaciale : sortez couvert 82 Un trick qui envoie du bois avec le BMXer Kriss Kyle 84 Red Bull TV : votre écran total 86 Matos : dix pages de mobilité électrique, à deux, quatre ou pas de roues du tout, et avec les plus frais des engins 96 Ils et elles font The Red Bulletin 98 Photo finale : un cheminement
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NEOM, ARABIE SAOUDITE
Une hallu La paréidolie est le nom donné à la perception imaginaire de motifs, d’objets ou de visages là où ils n’existent pas réellement. Ici, Anton Shibalov, Dmitrii Nikitin et Ivan Tatarinov tracent la silhouette d’un énorme dragon endormi lors du rallye Dakar en janvier dernier. Ou se pourrait-il qu’il s’agisse tout simplement des Russes sillonnant Neom – le site d’un méga-projet de construction controversé en Arabie saoudite – dans leur camion Team Kamaz Master ? Quoi qu’il en soit, le photographe français Éric Vargiolu était présent pour capturer les deux bêtes pour la postérité. Instagram : @eric_vargiolu
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ERIC VARGIOLU/DPPI/RED BULL CONTENT POOL
DAVYDD CHONG
SPIELBERG, AUTRICHE
Lutte des casques
« Les premiers tours sont une bonne occasion de prendre des photos des pilotes à la lutte, se battant pour chaque position, explique le photographe autrichien Philip Platzer à propos de cette image du pilote australien Jack Miller et de ses poursuivants. Lors d’une course, sur un circuit, je cherche toujours un bon endroit où les compétiteurs sont alignés et où la perspective permet d’en capturer autant que possible dans le cadre. Comme sur cette photo d’août 2020, avant le premier virage au Red Bull Ring pour le Grand Prix moto d’Autriche. » philip-platzer.com
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PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL
DAVYDD CHONG
SILKEBORG, DANEMARK
ESBEN ZØLLNER OLESEN/RED BULL CONTENT POOL
Froid ? amais ! J
Sortir de son lit pour s’entraîner par une aube glaciale, c’est rude. Pourtant, malgré une longue période de froid et peu de soleil ou de lumière du jour, le Danemark est l’un des pays qui se bougent le plus. Cette résilience est célébrée dans la v idéo We, The Danes (trad. Nous, les Danois). Parmi ses héros, le wakeboarder Robin Leroy Leonard, ici photographié par Esben Zøllner Olesen tandis qu’il s’éclate sur le lac de Silkeborg, au centre du Danemark. Film dispo sur redbull.com. esbenzollnerolesen.com
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ON RUNNING
Quand la course devient éternelle La marque suisse On Running lance l’équipement de sport renouvelable (et recyclé) sur abonnement.
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à nos clients que la performance des produits ne sera pas altérée », explique Caspar Coppetti (photo), co-fondateur d’On Running. « Fabriquer une chaussure de course performante et entièrement recyclable est un énorme accomplissement, enchérit Olivier Bernhard, autre co-fondateur de la marque. Mais nous sommes allés plus loin. Nous voulions montrer que durabilité et performance vont de pair. Le service d’abonnement permet aux coureurs non
s eulement de recevoir l’une des chaussures les plus performantes que nous ayons conçues, mais de recevoir en permanence les dernières technologies et les chaussures les plus à jour de notre laboratoire. » Nommée Cyclon également, et produit inaugural de cet innovant abonnement mensuel (à 29,95 €), la basket entièrement recyclable et fabriquée à partir de matériaux biosourcés sera donc régénérée et améliorée à mesure des avancées technologiques et des améliorations que lui apportera la marque. Élue produit de l’année lors du récent ISPO (le méga salon allemand de l’équipement de sport et outdoor), la Cyclon vous le demande, pour la pérennité de sa dynastie : « Utilisez-moi ! » on-running.com/cyclon THE RED BULLETIN
PH-CAMY
Divin : l’un des co-inventeurs de la Cyclon tient dans ses mains une basket qui ne mourra jamais.
ON-RUNNING
La vie d’une chaussure pour l’activité physique est un cycle établi, au dénouement fatal : la pompe nous accroche l’œil dans un média spécialisé, sur un pote, dans un magasin, sur le Net ou les réseaux. Puis on en fait l’acquisition, après moult réflexions (même si l’on sait, depuis le départ : on va se les offrir !), et puis, on les utilise, au max, jusqu’à l’usure. Et là… poubelle. Les trois fondateurs de la marque de sport On Running (ou On) ont décidé d’offrir l’éternité à la basket running. Grâce à leur concept Cyclon, votre chaussure de performance ne mourra plus. Cette divine idée tient en un concept simple : proposer un abonnement à leurs clients qui permet de renouveler leurs paires dès qu’elles sont usées. Encore plus fort : il s’agira de recycler vos chaussures trop utilisées pour fabriquer en partie vos nouvelles paires. Ainsi, vos foulées, au-delà de vous faire du bien, s’inscriront dans une dynamique de recyclage et d’auto-renouvellement de votre équipement. Et pas seulement des chaussures. C’est un ensemble d’équipements de sport complet et entièrement recycable qu’On veut proposer à long terme via cette fidélisation qui vise le zéro déchet. « Le service Cyclon est une nouvelle façon révolutionnaire de devenir plus durable, tout en garantissant
Cet ancien prof de maths s’est lancé des défis inspirés de Mike Horn, et a réalisé, à sa plus grande surprise, qu’il n’y a pas d’autres limites que celles que nous nous imposons, physiquement et mentalement. À 36 ans, Florian Gomet se vit comme un « aventurier-explorateur du corps humain », qu’il considère comme le territoire le plus fascinant de l’univers. Après avoir mené de longues expéditions dans le Nord américain sans moyen motorisé puis sans manger, il décide l’an dernier, en pleine pandémie, de traverser l’Europe jusqu’à la mer Noire, en partant de chez lui (en Saône-etLoire) sans argent, sans papiers, avec pour seul équipement une petite caméra, un canif, une feuille expliquant son projet (dans les langues des pays traversés) et une minitrousse de toilette. Au final, 3 500 km parcourus pieds nus le long de l’EuroVélo 6, à frapper aux portes pour demander l’hospitalité en trouvant sa nourriture sur le chemin. Un voyage presque initiatique qui lui a appris à faire confiance aux autres et à écouter son corps. the red bulletin : Votre dernier projet, Eurotopia, est l’aboutissement de plusieurs années de réflexion sur la confiance que l’on peut avoir dans son corps et la vie. florian gomet : La société ne me faisait pas rêver. J’ai toujours ressenti depuis l’enfance une attirance pour la nature sauvage, je sentais qu’elle allait me donner des réponses, me soigner, me guérir. J’avais envie d’être à son contact et de devenir explorateur. À l’époque, j’étais encore prof de maths.
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Comment passe-t-on de l’éducation nationale aux voyages initiatiques ? L’idée de America Extrema, mon premier périple, m’est venue en lisant les livres d’un aventurier que j’adore : Mike Horn. Je me suis dit que s’il était capable de faire tous ces trucs, alors moi aussi ! J’ai alors démissionné de l’éducation nationale et suis devenu bûcheron-sylviculteur, un métier qui m’a permis de me forger un physique apte à être endurant par tous les temps. Je me suis préparé pendant cinq ans à ce projet, en auto-financement. Pour ce périple de 12 000 km, vous vous entraînez sur de courtes expéditions, mais le corps ne suit pas.... Je me suis mis à avoir des blessures, des maux de dos, à tel point que chaque expédition devenait plus difficile que la précédente. Je n’étais plus capable d’augmenter la charge de mes entraînements. C’est là que j’ai découvert un peu par hasard les bienfaits de l’alimentation vivante, du jeûne, de la marche pieds nus et de l’exposition au froid : en intégrant toutes ces pratiques dans mon quotidien, j’ai remarqué que mes problèmes disparaissaient, que je ne me blessais plus, et j’ai enfin pu pousser mon entraînement pour réaliser America Extrema. Vous décidez alors d’explorer un autre territoire : le corps humain. Après America Extrema, je ne voyais pas ce que je pouvais faire de mieux : c’était une première mondiale, et j’avais besoin de me renouveler. Or, la découverte de nouvelles pratiques allait me permettre d’explorer non pas des territoires inconnus, mais plutôt les capacités du corps humain. Moi qui voulais explorer l’univers et devenir astrophysicien, je me suis dit que j’allais explorer les limites de mon propre corps.
C’est La Marche sans Faim qui vous a donné confiance pour réaliser Eurotopia ? Après cette aventure au Canada, je savais que je pouvais tenir deux semaines sans manger. Je me suis ensuite entraîné à courir pieds nus, et petit à petit, le projet a pris forme : traverser l’Europe pieds nus, sans argent, sans papiers, sans équipement, en ne mangeant que des fruits et des légumes crus. Ce voyage n’était pas un défi de survie, mais un acte de foi en l’humain, en la vie. Comment ça se passe quand on est dans une situation de totale incertitude et de dépendance vis-à-vis des autres ? Je pouvais me procurer ma nourriture en chemin, sur les arbres le long des routes ou en demandant aux gens, et en général, je n’en manquais pas. Mais trouver un hébergement chaque soir, ça me stressait parce qu’après avoir couru mon marathon dans la journée, je passais des heures à chercher un endroit où dormir. Dans ces moments-là, je me disais : « Si on te refuse dans un endroit, c’est parce que tu es attendu ailleurs. » Quelle leçon tirez-vous de ces expériences ? J’ai appris que si je conserve ma paix intérieure, je trouverai toutes les ressources dont j’ai besoin. Cela m’a aussi montré que notre corps est un miracle. C’est ce que j’essaie de transmettre via mes livres et mes films.
floriangomet.com
THE RED BULLETIN
CLAIRE SCHIEFFER
Au bout de soi-même
Et comme laboratoire, vous choisissez l’un des endroits les plus reculés du continent américain : les monts Mackenzie, au Canada. En voulant pratiquer le jeûne, je me suis aperçu que j’avais trop de tentations chez moi. J’ai alors pensé aux monts Mackenzie, que j’avais traversés pendant America Extrema : c’est ainsi que La Marche sans Faim est née. Je suis parti sur le Canol Heritage Trail, l’un des plus difficiles au monde, avec Damien Artero, un réalisateur qui m’a suivi pendant quatorze jours et 360 km, en ne consommant que l’eau des rivières et des lacs.
HERVÉ DESCHAMPS
FLORIAN GOMET
« Moi qui voulais explorer l’univers, je me suis dit que j’allais explorer les capacités du corps humain. » THE RED BULLETIN
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« Nous sommes ce que nous mangeons. » Cette nourriture en est désormais la parfaite incarnation.
Cultivez le vôtre : « Puis-je vous suggérer notre aloyau de Monsieur ? »
Nombreux sont ceux désireux de consommer de la viande sans que l’environnement en subisse les conséquences. Il existe un procédé permettant de cultiver de la viande en laboratoire à partir de cellules animales. Un kit pousse cette logique encore plus loin et propose de cultiver des bouchées de viande chez soi, en utilisant ses propres cellules. Baptisé « Ouroboros » — nom du symbole égyptien représentant un serpent qui se mord la queue — ce steak 16
est fabriqué à partir de cellules prélevées à l’intérieur de votre joue à l’aide d’un écouvillon. Les cellules sont ensuite déposées dans un support de culture et alimentées par un sérum à base de sang humain non utilisé, pendant trois mois à température constante. « Nous vous procurons tout le nécessaire pour cultiver des aliments à domicile à partir de vos propres cellules, peut-on ainsi lire sur le site officiel ourochef.com. Nous fournissons les nutriments pour la
THE RED BULLETIN
LOU BOYD
Mangez-vous !
croissance de cellules saines, les supports pour obtenir d’agréables textures, et tous les ingrédients, ustensiles et appareils de cuisine pour réussir vos succulentes créations. » Un ex-président américain crierait aux fake news et… aurait raison, mais en partie. Le produit et le processus existent bel et bien, néanmoins, ils ne sont pas destinés à fournir un aliment viable pour le futur. Le steak d’Ouroboros est un projet artistique, conçu par le scientifique et « biohacker » canadien Andrew Pelling, l’artiste allemand Orkan Telhan et la designeure industrielle new-yorkaise Grace Knight, dénonçant les pratiques non éthiques des producteurs de viande in vitro à base notamment de sérum fœtal bovin — le sang des fœtus de veaux prélevé sur des vaches pleines abattues par l’industrie de la viande ou du lait. Le sérum humain utilisé pour ce steak représente une option durable et bien plus éthique. Si le concept vous répugne, c’est que l’essence du message aura été saisie, estiment les créateurs d’Ouroboros. On ne peut pas à la fois refuser de consommer de la viande issue de nos cellules et de notre sang, et soutenir la production de viande à partir de restes d’animaux issus de l’abattage industriel. « Si vous êtes regardant sur votre alimentation, cultiver de la nourriture à partir de vos propres cellules est une garantie sûre quant à son origine, son processus de production, et à l’obtention éthique et approuvée de ces cellules », explique la charte du site ourochef.com. Le Design Museum à Londres a sélectionné le projet pour le prix Beazley Designs of the Year, récompensant chaque année les concepts les plus stimulants. La plus grande réussite de ce projet provocateur pourrait bien être le changement de cap qu’il suscite. designmuseum.org
FELIX SPELLER
OUROBOROS STEAK
LA MAISON TOURNESOL
Elle ne vous plantera pas La Terre tournait rond avant l’apparition de l’homme. Les architectes voient aujourd’hui dans sa mécanique la fondation de leurs constructions.
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KOICHI TAKADA ARCHITECTS
LOU BOYD
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1. Capteurs photovoltaïques (solaires) orientés de manière optimale ; 2. Toit rotatif ; 3. Collecte des eaux de pluie ; 4. Usage de l’énergie éolienne ; 5. Potagers ; 6. Surélévation contre les inondations ; 7. Stockage de l’énergie THE RED BULLETIN
« Rien n’est inventé, parce que la nature a déjà tout écrit », disait le grand architecte catalan Antoni Gaudí, dont les édifices modernistes — la plus célèbre est la Basílica de la Sagrada Família à Barcelone — jaillissent du sol tel de curieuses plantes ornées. Dès la Grèce antique, la nature inspirait déjà les bâtisseurs. Aujourd’hui, l’architecte Koichi Takada, basé à Sydney, franchit une nouvelle étape en imaginant une maison qui imite l’esthétique des plantes, mais aussi leur comportement. Construite sur un champ en Ombrie, en Italie, la maison tournesol suit le soleil à l’instar de la fleur homonyme, pour en capter les rayons. Ainsi, les panneaux solaires fixés à un axe rotatif ont un rendement jusqu’à 40 % supérieur aux panneaux statiques. Le surplus d’énergie est stocké ou redirigé vers le réseau général ; un système de récupération d’eau de pluie est également prévu.
« L’électricité produite est excédentaire, explique Takada dont la création est une commande de Bloomberg Green, division du groupe média américain dédiée aux solutions écologiques. Vous ne payez plus d’électricité et pouvez même en revendre à votre municipalité. » Outre ses atouts solaires, la maison dispose d’une ventilation naturelle inspirée des Romains. Le soleil chauffe un conduit dont l’air est évacué vers le haut ce qui crée un appel d’air frais issu des tuyaux d’argile enfouis dans le sol. Résultat : la demeure est rafraîchie. En décembre dernier, les Nations unies réaffirment leur volonté de rendre la planète entièrement carboneutre d’ici 2050. Koichi Takada estime que la maison tournesol peut servir de catalyseur à un mouvement architectural plus large consacré à cet objectif. « C’est l’occasion d’œuvrer positivement pour le climat en concevant des bâtiments écologiques, poursuit Takada. Le principe selon lequel “la forme suit la nature” favorise des structures innovantes qui réactivent notre lien à la nature et contribueront à s auver la planète. » La démarche de Takada reste cependant un véritable défi. Le secteur de la construction représente actuellement près de 40 % des émissions de CO² mondiales, un niveau en augmentation constante ces dernières décennies. Mais le biomimétisme, peut selon l’architecte, nous permettre de réparer les dommages causés. « Les maisons étaient jusque-là statiques, le dynamisme de la maison tournesol permet la performance, explique-t-il. Les États se sont engagés pour la neutralité carbone d’ici 2050. Cela nous laisse seulement trente ans pour réparer ce que l’humanité a détruit au cours des 200 dernières années. » koichitakada.com 17
FLAWES
Rêve party L’EP de ce trio indie-pop anglais le voit pris dans une rêverie. Voici quatre titres qui les transportent.
The Beatles
City and Colour
Sigur Rós
Lupin Intrigue (2013)
Sun King (1969)
Day Old Hate (2005)
Starálfur (1999)
JC : «Je suis tombé par hasard sur ce morceau du chanteur- auteur-compositeur islandais il y a quelques années, et il me détend à chaque écoute. Je me le met à fond dans le casque et je me perds dans mes pensées. Le synthétiseur arpégé ainsi que la belle partie de piano qui s’intensifie en arrière-plan vous piègent dès le début. Au moment où sa voix entre, vous devriez être bien parti pour une rêverie. »
FE : « Il y a quelque chose de vraiment hypnotique dans ce titre de l’album Abbey Road. La voix douce et stratifiée est si apaisante, presque comme une berceuse. Le groupe expérimentait beaucoup à ce stade ; la guitare rappelle une sitar, et ils chantent dans une combinaison folle d’espagnol, d’italien et de portugais vers la fin. Quand j’étais enfant, cette chanson m’emmenait toujours dans un ailleurs spirituel. »
JH : « Cette chanson m’a touché dès la première fois. La voix du chanteur-compositeur Dallas Green est envoûtante : douce mais puissante. Je l’ai tellement écoutée qu’elle me rappelle beaucoup de souvenirs. Dès que je la lance, je me mets en mode flashback, sur les dix dernières années, les bons comme les mauvais moments. Je me suis même fait un tatouage de la pochette de l’album dans le dos à 17 ans. »
JC : « J’adore les mélodies entêtantes et Jónsi (le chanteur de ce groupe post-rock islandais, ndlr) est ici au sommet. Un jour, je traduirai les paroles pour voir ce que j’ai chanté pendant toutes ces années. Mais est-ce utile ? Si cette chanson est si bonne pour tripper, justement c’est parce que votre esprit ne se laisse pas prendre par le sens des paroles, alors vous vous laissez emporter par les mélodies et les harmonies. »
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JOSHUA HALLING
Ásgeir
FLORIAN OBKIRCHER
Le groupe britannique de pop électronique Flawes – Josh Carruthers (chant/clavier), Josh Hussey (batterie ) et Freddie Edwards (guitare) – s’est formé en 2015. La même année, leur premier titre, Don’t Wait For Me, a atteint la huitième place du classement Viral 50 de Spotify au Royaume-Uni. Lorsque leur premier album, Highlights, est sorti au début de l’année dernière, les Flawes étaient prêts pour une tournée, mais le confinement les a reconduits en studio. « L’écriture du nouvel EP Reverie nous a permis de nous concentrer sur le positif, explique Josh. J’espère qu’il offre la même idée de liberté à l’auditeur. » Ils partagent quatre titres qui les aident à s’évader. L’EP Reverie est bien réel ; redbullrecords.com
« On devait faire vite, on avait les gars de la sécurité aux fesses » Jake Darwen, photographe de skate, sur les coulisses de ses plus belles photos. Texte ANDREAS WOLLINGER
Encerclé
Anthony Schultz, Séoul, Corée du Sud, 2016 « Ce full pipe est situé devant le plus grand centre commercial de la capitale. Le problème, ce sont les gars de la sécurité. Nos potes ont fait diversion, ce qui a laissé le temps à Anthony de faire exactement deux essais, après quoi, ils nous ont dégagés. »
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THE RED BULLETIN
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Technicien de surface
Casey Ainsworth, Adélaïde, Australie, 2015 « Un jour, Casey a découvert cette surface très raide, idéale pour réaliser des figures. On y est revenus le soir pour être tranquilles. Et c’est là qu’on a vu que le toit du stade était illuminé. D’un coup, ce spot devenait une tuerie. »
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En classe éco
Marius Syvänen, Tugun, Australie, 2018 « Trop beau pour être vrai ! Ce bowl se trouve à quelques encablures de la piste d’atterrissage de l’aéroport de Tugun. Marius et moi avons compté que les avions passaient toutes les 20 minutes. Dès qu’on en entendait un arriver, Marius se lançait. Ça a duré assez longtemps pour qu’on trouve le bon timing, mais ça en valait vraiment la peine ! »
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Jeux d’enfants
Jake Hayes & Jordan Trahan, Los Angeles, USA, 2019 « Une session de cours d’école classique, en plein été. Mon flash a presque explosé à cause de la chaleur. Les riders, eux, gardaient la tête froide. La synchronisation de leurs kickflips au-dessus de la table est absolument parfaite. »
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L.A. confidentiel
Marquise Henry, Los Angeles, USA, 2020 « Je suis fan de l’éclairage en contre-jour. Dès que j’en ai la possibilité, je le pratique. L’art et la manière dont l’ombre se fond dans le sol et l’aura lumineuse qui se dessine autour de la silhouette de mon sujet : j’adore ! »
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Le dénicheur
Louie Dodd, Melbourne, Australie, 2016 « Partout où Louie va skater, on a e nvie de sortir son appareil photo et de mitrailler. Il a du flair pour dénicher le cadre idéal. Cette structure abstraite se trouve en plein cœur de Melbourne. »
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Aquaman
Dean Palmer, Pékin, Chine, 2014 « J’ai toujours voulu photographier quelqu’un dans un jet d’eau ou une fontaine mais je n’ai jamais trouvé la personne qui était prête à se mouiller. Pendant notre voyage en Chine, j’ai demandé à Dean s’il était d’accord pour faire un essai. Au bout de cinq minutes, il était trempé. On est rentrés à l’hôtel, il a pris des affaires de rechange, et on y est retournés. »
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Faire son trou
Franky Villani, Los Angeles, USA, 2020 « Au début de la pandémie, j’ai arrêté de prendre des photos pendant un mois. Jusqu’à ce qu’on comprenne que les établissements scolaires désertés constituaient des endroits sûrs pour shooter : personne à la ronde. Franky a opté pour un trick passablement difficile, le 50-50 grind hippie jump : au-dessus de la barrière, droit dans le trou qu’on voit dans le grillage. »
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Déconstruction
Gabriel Summers, Melbourne, Australie, 2015
« Nous ignorons jusqu’à aujourd’hui qui a construit ce mur et pourquoi. Il s’agit d’une installation sauvage, avec des clous et des planches de contreplaqué, les unes sur les autres. Gabriel devait trouver l’équilibre en se servant de son skate comme d’un balancier, et croiser les doigts pour que tout se passe bien. Ce qui fut le cas. »
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Gare aux gorilles
Ronnie Kessner, New York, USA, 2019 « On s’est posés dans cette gare pour casser la croûte. En sortant, j’ai cette vue en plongée jusqu’au sous-sol. Ce qui m’a immédiatement donné une idée de photo. J’ai appelé Ronnie, et
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j’ai chargé un collègue de l’éclairer par le haut pour créer une ombre au sol. On devait faire vite, on avait les gars de la sécurité aux fesses. »
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Zone interdite
Kayle Lawson, Melbourne, Australie, 2016 « Ce spot est resté interdit pendant des années. Des gens du coin ont fini par faire sauter les verrous, et on en a profité pour y skater deux semaines. Ici, mon meilleur ami Kayle en switch backside lipslide. »
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À l’âge de 16 ans, une blessure au genou met un terme au rêve de Jake Darwen de devenir skateur pro. Pendant ses six mois de congé maladie, le jeune Néo-Zélandais originaire d’Auckland en profite pour forger sa créativité : il s’achète un appareil-photo, une manière de rester présent dans le milieu, à défaut de pouvoir rider. Ce qui n’était qu’un hobby au départ se transforme rapidement en une véritable passion. Il l’aborde de la même façon que le skate : « Tu ne peux pas t’empêcher de t’améliorer. Ça rend addict. » Après cinq années passées en Australie, Jake Darwen a finalement posé ses bagages à Los Angeles et fait partie, à seulement 28 ans, des photographes de skate les plus réputés du globe. Un œil averti, une connaissance de la complexité des tricks et un timing parfait sont ses meilleurs atouts. « C’est comme ça qu’on amène une photo de skate à raconter une histoire… », conclut-il. Instagram : @jakedarwen
Jour de fête
Jake Hayes, Chongqing, Chine, 2014 « Nous étions en train de changer de spot quand ces drapeaux ont piqué ma curiosité. J’ai grimpé sur un arbre pour avoir l’angle adéquat pendant que Jake balançait quelques kickflips. Heureusement, sur ce coup-là, la sécurité ne nous a pas embrouillés. »
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PELOTON D’INCLUSION JUSTIN WILLIAMS ne veut pas seulement remporter les plus grandes courses sur son vélo. Il veut changer son sport. Texte PETER FLAX Photos JOE PUGLIESE
« J’aime gagner, mais j’ai un plus grand objectif à poursuivre », déclare le cycliste Justin Williams, photographié à Malibu, en Californie, le 26 janvier.
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« JE SAIS DEPUIS LONGTEMPS QUE JE VEUX ÊTRE PLUS QU’UN GRAND ATHLÈTE. »
C’
est vrai, on ne peut pas vraiment gagner de courses cyclistes importantes sans une puissance brute, sans une vitesse débridée. Mais il est également vrai que vous ne pouvez pas vous approcher de votre plein potentiel en tant que coureur sans quelque chose d’intangible – appelons cela la science de la course. La capacité d’un coureur à élaborer la bonne tactique, à évaluer le caractère même d’une compétition, un parcours, et sentir le moment opportun pour jouer un coup d’échecs. Un coureur cycliste qui a une aptitude pour la course a un énorme avantage : il sait parfaitement où se situer pour vaincre. Justin Williams a cette science de la course. Certes, beaucoup de ses victoires sont consécutives à un sprint en mode turbo dans la dernière ligne droite, mais elles sont presque toujours le fruit d’un gros travail tactique – comment et quand user de son énergie, comment s’introduire avec fluidité vers l’avant, comment être en cohésion avec ses coéquipiers ou prévoir les difficultés. De la même manière, Williams, 31 ans, a développé
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un sens aigu de la tactique pour tracer sa propre voie afin de se libérer et éventuellement transformer ce sport souvent inflexible dans lequel il évolue. « Je veux changer le vélo de route en Amérique, dit-il sans se la péter. Il faut qu’il soit différent, qu’il soit plus vital et qu’il plaise à un plus grand nombre de personnes. C’est une grande responsabilité d’assumer ce changement, mais il y a longtemps que j’ai cessé de laisser les gens contrôler ce que sera mon destin. » Sur son chemin peu conventionnel et ambitieux, Justin Williams a fondé sa propre équipe sportive et une structure de développement, associées pour gagner des courses mais aussi à offrir de meilleures chances aux jeunes athlètes noirs et hispaniques. Il vit simultanément la vie d’un athlète professionnel, d’un homme d’affaires et de créateur de contenus. Et il s’investit pleinement pour défendre et développer la discipline très américaine des courses de critérium. « J’aime gagner, évidemment, mais je suis plus intéressé par la poursuite d’un plus grand projet, déclare-t-il. J’ai fait quelques sacrifices : j’ai laissé tomber d’autres rêves pour arriver ici, mais je sais depuis longtemps que je veux être plus qu’un grand athlète. » THE RED BULLETIN
En comptant ses titres sur piste et en junior, Williams a remporté onze championnats nationaux américains, et il est le champion en titre en critérium.
« JUSTIN DONNE LITTÉRALEMENT À TOUT UN GROUPE DÉMOGRAPHIQUE L’ENVIE DE SE LANCER DANS LA COURSE CYCLISTE. » COLIN STRICKLAND
Williams, doté du maillot du champion national en titre, remporte le premier critérium à Tulsa Tough, Oklahoma, en juin 2019.
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DANNY MUNSON
u départ, Justin Williams n’avait pas le profil d’un coureur cycliste américain typique. Né au sud de Los Angeles, il a été élevé sur la 39e rue, à une époque où tout le monde appelait encore ce quartier South Central. Sa famille était originaire du Belize, qui détient une culture du cyclisme assez folle, et son père, Calman, a connu quelques succès en tant que coureur. Malgré tout, très peu de gamins du sud de L.A. de sa génération s’imaginaient devenir cyclistes professionnels. Pour la plupart, cela relevait de la science-fiction. Mais cela a pris une place importante très tôt dans sa vie. « J’ai eu la chance de grandir dans une famille nombreuse », poursuit Williams, se souvenant qu’il jouait toujours dans la ruelle derrière son immeuble avec ses frères et « quinze ou vingt cousins plus âgés ». Lorsqu’ils ont décidé de lancer une équipe junior en base-ball, ils se sont surnommés les Alley Cats, les chats de gouttières. Justin Williams a très vite compris la valeur de cette communauté. Puis il s’est intéressé au football américain, mais il s’est blessé, et sa mère n’y était pas favorable. Il s’est alors mis au cyclisme, à 13 ans. Lors d’un interview en 2017, il m’a raconté que son père ne lui avait pas vraiment facilité la tâche au début. Il a insisté pour qu’il monte sur un vélo d’intérieur presque tous les jours pendant deux mois, puis il a emmené son fils pour un voyage inaugural assez… brutal – une boucle de 110 kilomètres jusqu’à Malibu. Quand les crampes ont contraint Justin à abandonner, son père l’a laissé sur le bord de la route jusqu’à ce qu’une tante vienne le récupérer. Williams extériorise plus de perplexité que de traumatisme à l’évocation de cette histoire. « Je comprends ce que mon père essayait de transmettre. Le vélo, c’est dur, et il faut être sérieux. » Avec le temps, Justin Williams a fini par prendre les choses très au sérieux. Il a remporté de nombreux titres nationaux juniors sur piste et a également connu le succès sur la route. Adolescent, il a fait partie d’une équipe professionnelle et, quelques années plus tard, il a été invité à rejoindre la prestigieuse équipe Trek-Livestrong U23 en Europe. Pour un jeune coureur d’élite prometteur, participer à de grands rendez-vous européens au sein d’une équipe reconnue était une opportunité majeure. Mais malgré quelques résultats prometteurs,
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Justin Williams a éprouvé des difficultés. Il peut être délicat pour n’importe quel jeune athlète de s’adapter à une nouvelle culture, mais bien plus pour un jeune homme noir du sud de Los Angeles issu d’une famille d’immigrés. « En Europe, je me suis senti vraiment isolé, dit-il maintenant. C’était dû à la fois à ces gens qui me faisaient sentir que je n’étais pas à ma place et à mes propres expériences ambiguës en tant que personne différente. » Trop de défis et pas assez de soutien, des déceptions qui, en fin de compte, allaient motiver ses futures évolutions de carrière dans le vélo. « Quand j’étais là-bas, je me demandais s’il y avait un moyen de continuer à faire ce que j’aime, dit-il. Je pensais à la Californie du Sud et aux courses de critérium. » Au cours de la décennie suivante, après une période de hauts et de bas, Justin Williams s’est finalement taillé une place parmi les meilleurs coureurs de critérium aux États-Unis. En 2016 et 2017, malgré quelques tensions avec son équipe, il a remporté une trentaine de courses combinées. Et en 2018, en tant que mercenaire, sponsorisé par Specialized, il a terminé dans le top 3 lors d’une remarquable trentaine de courses sur 35, et a remporté des championnats nationaux sur route et en critérium. Pour ceux qui ne connaissent pas bien la discipline des critériums, ces courses comportent plusieurs tours sur un circuit fermé. Elles durent généralement une ou deux heures – nettement plus courtes qu’une course sur route au même niveau – et ont tendance à être plates, implacablement rapides et pleines de virages serrés. « C’est une partie d’échecs rapide et à enjeux élevés où, si vous faites une erreur, vous glissez sur le sol dans un morceau de fibre d’un millimètre d’épaisseur qui ne vous protège que très peu, explique Williams. Dès le début, j’ai aimé la façon dont l’élément physique me rappelait le football. C’est un sport de contact. » Colin Strickland a goûté à l’épaule de son camarade Williams. Aujourd’hui coureur performant sur vélo gravel, Colin Strickland avait l’habitude d’affronter Justin dans des critériums dans tout le pays. « Ce mec s’affirme quand il est en course – il sait ce qui lui appartient et le prend, mais il ne se comporte jamais comme un connard, indique Strickland. Il y a une culture de l’égocentrisme dans le monde des courses 42
méricaines, mais Justin n’est pas a comme ça. » Lorsqu’on lui propose d’évaluer les points forts du pilote US, Strickland souligne rapidement les dons physiques de Williams et son sens de la course. « Physiologiquement, il a du punch, explique Strickland. Il sort du dernier virage et il peut mettre le turbo et vous mettre à l’amende avec une classe mondiale. Sur un plan intangible, il est un maître de la navigation, brillant dans le positionnement de son vélo et de son corps. Ainsi, en 200 mètres, il est en position de gagner. C’est un maître dans l’art de la course. »
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t pourtant, malgré tous ses succès en course, même avec des dizaines de victoires dont deux titres nationaux, Justin Williams a terminé sa saison 2018 en voulant quelque chose de plus grand. « Gagner toutes ces courses était amusant, mais je voulais commencer un nouveau chapitre et partager cette expérience, dit-il. Il ne me suffit pas de faire quelque chose par moi-même. J’ai besoin de créer quelque chose, d’offrir des opportunités à des personnes que j’aime et dont je sais qu’elles le méritent, tout en faisant connaître les courses de critérium. » C’est ainsi que L39ION est né. Il existe une voie conventionnelle et bien tracée pour les cyclistes professionnels en quête de résultats, d’argent, de gloire et d’autres marqueurs de succès : rejoignez l’équipe la plus importante, la mieux financée et la plus prestigieuse que vous pouvez et tirez parti de ses ressources pour poursuivre des intérêts communs. C’est un système qui fonctionne depuis des décennies, mais en général, il n’a pas vraiment servi les intérêts d’athlètes comme Justin Williams. C’est pourquoi Williams et son jeune frère Cory, lui-même un excellent coureur de critérium, ont décidé de créer leur propre équipe. Un team axé sur les critériums, enraciné dans leur communauté et offrant des opportunités aux personnes de couleur, avec pour mission de faire exploser les stéréotypes sur le fonctionnement d’une équipe de course. Cory a suggéré le nom de Légion, et c’est resté. « C’était ce parfait équilibre entre quelque chose de sérieux mais d’attrayant dont je voulais immédiatement faire partie, dit Williams. Quand nous nous présentons aux courses, cela indique que nous ne venons pas pour
Comme la petite communauté noire du cyclisme l’a beaucoup aidé, Williams est déterminé à le lui rendre au centuple.
« JE VEUX CHANGER LE VÉLO DE ROUTE EN AMÉRIQUE. » JUSTIN WILLIAMS
JUSTIN WILLIAMS ENVISAGE LES JO DE PARIS EN 2024, QUI POURRAIENT ÊTRE PROPICES AUX SPRINTEURS. 44
jouer, mais c’est assez subtil pour que nous puissions façonner notre propre identité autour de ce mot. » Williams s’est toujours intéressé à la typographie et au design et il a travaillé sur la mise en forme du logo et de l’identité de l’équipe afin de donner forme à un récit plus fort. « Légion » est devenu « L39ION » pour refléter les racines de sa famille sur la 39e rue dans le sud de L.A. Et l’image d’un lion a été intégrée dans le logo de l’équipe, symbolisant à la fois l’équipe des Alley Cats de son enfance et une icône de la culture rastafarienne au Belize. Une histoire et une vibe à des
années-lumière de l’esthétique traditionnelle des équipes européennes, où tout le monde porte un survêtement assorti au dîner. Incarné par les frères Williams, le team L39ION présente une diversité qui reflète la vitalité d’une grande ville américaine comme Los Angeles, vitalité qui a été presque absente de la culture américaine des courses de vélo. Ils ont également créé une structure de développement appelée CNCPT, qui rassemble de jeunes athlètes noirs et hispaniques ainsi que quelques créatifs branchés au sein d’une équipe de course. Entre THE RED BULLETIN
Williams a fondé le team L39ION, a trouvé des sponsors et a conçu toute son image de marque.
autres choses, Justin Williams prend les décisions relatives aux effectifs des deux équipes, établit des projets de partenariats, gère les horaires, exécute la stratégie de communication – tout en essayant de gagner des courses au plus haut niveau. « Justin donne littéralement à tout un groupe démographique l’envie de se lancer dans la course cycliste, souligne Colin Strickland. Si les jeunes athlètes ne voient pas quelqu’un qui leur ressemble, il est probable qu’ils n’envisagent pas de pratiquer un sport. Justin est une personne tellement désintéressée et positive THE RED BULLETIN
– et une machine à gagner – qui aime répandre la bonne parole du cyclisme. Il est rare qu’un athlète noir pratique notre sport, et il pourrait contribuer à changer cela. »
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ien sûr, dans ce jeu, avoir de bonnes intentions et une histoire sympa ne vous mènera pas bien loin – le concept ne prend son envol que si l’équipe gagne des courses de vélo. Cette case, heureusement, a été cochée. En juin 2019, portant son maillot L39ION, Williams est sorti en flèche du dernier virage du USA Road National
Criterium à Hagerstown, M aryland, pour gagner avec une belle avance. Il remporte ainsi à nouveau le maillot étoilé remis aux champions nationaux, un titre qu’il détient toujours puisque la course n’a pas été disputée en 2020. La pandémie a interrompu les courses sur route aux États-Unis depuis environ un an maintenant, mais Williams espère que son équipe et lui reprendront là où ils se sont arrêtés quand ce sera possible. Il espère défendre son titre de champion national de critérium cet été. Et il pense certainement aux Jeux olympiques de 2024 à Paris, qui pourraient proposer une finale qui convient aux purs sprinteurs. D’ici là, Williams et Strickland ne loupent pas une occasion de s’entraîner et de converser, de réfléchir et de planifier, avec une idée : comment ré-imaginer et développer les courses de critérium aux USA. Williams imagine un format qui ressemble aux autres ligues professionnelles, avec des franchises bien organisées et bien financées dans les grandes villes, qui s’affrontent dans des compétitions adaptées avec la présence de spectateurs. Strickland imagine dans ces villes la construction de sites pouvant accueillir ces courses et des critériums locaux hebdomadaires. Tous deux imaginent un avenir où les jeunes de couleur auraient un lieu pour s’adonner à ce sport. « La culture de notre sport a besoin d’un sérieux bouleversement, déclare Colin Strickland. Justin a le sens des affaires pour faire bouger les choses. Il ne cherche pas seulement à faire de l’argent, il veut légitimement changer et faire grandir le sport. » C’est ça, la science de la course – vous donner du mal pour anticiper vos prochains mouvements, vos prochaines décisions. Justin Williams ne se contente pas d’être le jeune Noir du sud de Los Angeles qui a lutté en Europe et qui est revenu pour être le roi des critériums aux États-Unis. Il veut être plus que le gars qui a su rebondir d’équipe en équipe et qui a finalement créé sa propre structure professionnelle. Il veut que plus de jeunes disposent des opportunités pour lesquelles il s’est battu, pour voir le sport qu’il aime se développer et atteindre son plein potentiel. « Ce que j’essaie d’accomplir n’a jamais été aussi clair dans mon esprit, conclut Williams. Attirer des jeunes de différents horizons vers ce sport. C’est plus important que moi ou que mon équipe. C’est énorme. » Instagram : @juswilliamz 45
WHEELIE
Ce qui était amusant sur son VTT est devenu une nécessité au quotidien dans un fauteuil roulant. (Cela ne veut pas dire que Tarek ne s’amuse pas).
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VOICI LE BIKE MANAGER LE PLUS IMPORTANT D’EUROPE Avant son accident, Tarek Rasouli, 47 ans, était un vététiste supérieur à la moyenne. Mais depuis qu’il est en fauteuil roulant, il est un pilier de la scène cycliste et a transformé toute une industrie pour le mieux. Texte WERNER JESSNER Photos PHILIPP HORAK
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tablir une liste de dix personnes qui vous ont influencé professionnellement et que vous souhaitez inviter à dîner. Cette tâche occupe Tarek Rasouli, 47 ans, depuis des jours. Dix noms, pas un de plus. Les légendes des débuts, les superstars d’aujourd’hui, les promoteurs visionnaires de bike parks, les femmes déterminées qui ont accompli de grandes choses avec lui, les vidéastes de légende, les entraîneurs dévoués : un véritable who’s who de la scène cycliste. Dix noms seulement ? Tarek raye puis ajoute, mais la liste est toujours beaucoup trop longue.
Un nouveau départ : l’optimisme comme planche de salut
Le départ : une nouvelle gâchette conquiert le monde du vélo Si vous voulez savoir pourquoi cet homme dispose d’un si bon réseau, il vous faut remonter dans le temps, autour du changement de millénaire. Si, à l’époque, vous étiez fan de VTT, vous aviez probablement chez vous un poster ou un magazine arborant Tarek. Le Munichois était le seul Européen parmi les légendaires Fro-Riders, la première équipe professionnelle de freeride du fabricant culte Rocky Mountain. Cet être d’exception menait une double carrière : dans le BMX et en tant que modèle photo. Au cours de sa carrière, Tarek est apparu plusieurs dizaines de fois à la une des magazines cyclistes à travers le monde. Il était beau mec et était un sacré rider : une combinaison rare et convoitée, surtout en Europe. Une fois son bac en poche, il s’est lancé dans une carrière auto-gérée. « J’étais mon propre one-man show global : manager, attaché de presse, coach et plus encore. J’étais surchargé de travail mais souvent sous-entraîné. Parfois, la séance photo elle-même constituait mon entraînement. » Mais cela 48
nouvelle montagne, une grande confusion au sujet des permis de tournage. Lorsque les riders ont finalement pu prendre le remonte-pente pour gagner Sun Peak afin de faire un repérage avant le tournage, Tarek s’est exclamé : « Quelle belle vue depuis le fauteuil roulant ! » Il voulait dire « télésiège ». Cette exclamation était presque prophétique. Peu de gens savent que le demi-frère de Tarek, qui vit en Autriche, est en fauteuil roulant depuis un accident d’escalade. Il a brièvement pensé à lui. Deux heures après avoir prononcé ces mots, le destin a frappé. L’aire d’atterrissage était trop petite et il a sauté trop haut. À plusieurs mètres dans les airs, il a lâché son vélo. À la réception, sur ses pieds, la vertèbre lombaire supérieure a lâché. Il a immédiatement ressenti une douleur horrible. Et une perte de sensations. Et l’intuition que sa carrière de cycliste était irrévocablement terminée.
MUSHROOM DROP
Tarek a été le premier à assurer ce saut qui est plus tard devenu iconique à Moab, dans l’Utah.
Tarek s’est hissé jusqu’aux Fro-Riders. Ses sponsors l’ont mis en scène en mode flamboyant avec mannequins, teufs et glamour, même si les choses n’étaient pas toujours roses en coulisses. Mais qui s’en souciait : « Après ma première apparition dans Kranked, j’ai dû signer des autographes par dizaines, ce que toutes les Unes et le succès sportif en BMX ne m’avaient jamais apporté. »
Le choc : un accident qui change la donne soudainement Pour Kranked IV, le tournage était prévu à la fin de l’été 2002 en Colombie-Britannique (Canada), berceau du freeride. Une
Lorsque Tarek Rasouli a posé les bases de tout ce qui allait suivre, il se trouvait encore dans un hôpital au Canada. L’infirmier sympa de 150 kg à la voix haut perchée. Puis la chambre à trois lits du centre de rééducation de Murnau am Staffelsee, en Allemagne où un voisin ne pouvait plus bouger du tout alors qu’un autre ne pouvait compter que sur un bras ce qui lui permettait au moins de fumer cigarette sur cigarette. Tarek se trouvait entre les deux : « En comparaison, ma paraplégie est une sinécure ! Mobilité totale des bras, des mains, et même des abdominaux ! De quoi puis-je me plaindre ? » Un trait que le trialiste de légende Danny MacAskill admire chez Rasouli : « Je n’ai jamais, jamais, jamais entendu Tarek se plaindre. » Certes, au fond de lui-même, c’est parfois une autre histoire. « Bien sûr que je souffre. Tous les jours. Mais d’autres sont bien plus mal lotis. » En sa compagnie, on ne pourrait deviner sa souffrance. De la même manière qu’on oublie que cet homme charismatique d’où fusent toutes ces idées est en fauteuil roulant. C’est aussi son assurance et son esprit d’initiative qui l’ont rapidement mis en contact avec des personnes partageant les mêmes idées. Comme par THE RED BULLETIN
SCOTT MARKEWITZ
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f onctionnait. Il gagnait son argent avec des shows et des courses de BMX. Et puis ceci : « En 1999, sur la piste qui se trouve près de chez moi, j’ai fini deuxième. J’ai pleuré à la ligne d’arrivée, j’étais tellement déçu. » Tarek avait déjà 24 ans. Il a mis le BMX de côté et s’est entièrement consacré au VTT – pas en selle cependant, mais sur la production de vidéos. Grâce à des productions de plus en plus remplies d’action, il s’est frotté au monde du freeride qui s’établissait au même moment en Colombie-Britannique. Le support, à cette époque, était la cassette VHS et la série culte s’appelait Kranked. C’est là que les dieux se rencontraient. Grâce à son professionnalisme, mais aussi à son style,
LE RÉSEAU DE TAREK RASOULI Il est le point de convergence de tous ces gens : notre homme connaît de très nombreux talents dans le monde du vélo - et les réunit.
LE VIDÉASTE CULTE DEREK WESTERLUND De « New World Disorder » à « Where the Trail Ends » : il plante le décor pour les athlètes.
LE BELGE VERSATILE THOMAS GENON
LA SUPERSTAR DE YOUTUBE FABIO WIBMER
BORIS BEYER/RED BULL CONTENT POOL (2), BRYAN RALPH, PHILIP PLATZER/RED BULL CONTENT POOL, KLAUS BAUER, DAVE MACKISON/RED BULL CONTENT POOL
Big bike, trail, slopestyle ou skatepark, la variété de cet habitué du Red Bull Rampage est un atout.
Le natif du Tyrol oriental a les idées, Tarek et cie les diffusent à travers le monde.
GOUROU DE L’ÉVÉNEMENTIEL TODD BARBER
LA MEILLEURE SŒUR NATHALIE TANOS
Inventeur du Red Bull Rampage et autres mega shows de vélo.
Amie, collègue de travail, associée chez Rasoulution.
LA MÉDECIN DR. CHRISTINE BACHMANN Traite les protégés de Tarek et d’autres athlètes.
L’ENTRAÎNEUR LORENZ WESTNER S’occupe du corps des athlètes, même dans les situations difficiles.
L’ICÔNE TRIALISTE DANNY MACASKILL L’homme qui ne cesse de nous étonner est désormais plus un ami qu’un client de Tarek.
LA HAUTE VOLTIGE DU FREERIDE EMIL JOHANSSON LE VISIONNAIRE DES BIKEPARKS KORNEL GRUNDNER Il met en forme le champ d’action des events de Tarek.
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Le freerider au potentiel sportif peut-être le plus important au monde figure sur le réseau de Tarek.
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exemple, avec les créateurs de la fondation Wings For Life qui soutient la recherche afin de guérir les lésions de la moelle épinière. Tarek est l’ambassadeur de la fondation depuis plus de quinze ans et encourage les personnes atteintes de paraplégie à prendre leur destin en main.
La révolution : inventer un nouveau genre d’événements cyclistes Après une intense période de rééducation, Tarek a repris là où il s’était arrêté avant l’accident : il ne s’est pas plaint et s’est débrouillé tout seul, comme il l’avait toujours fait. Il a joué de ses contacts, a rejoint le magazine Bike et y a décroché un contrat pour une chronique régulière consacrée à la scène cycliste. Puis on lui a finalement demandé s’il se sentait assez confiant pour organiser un événement. Il ne l’avait jamais fait auparavant, mais il caressait le rêve depuis longtemps d’enthousiasmer les gens au-delà de la scène du vélo. Et il a donc choisi un endroit non pas caché dans les montagnes, mais près de Constance, en Allemagne, avec des bonnes vibes et une ambiance festive. « Ride to the Lake » allait plus tard devenir le Red Bull District Ride, un spectacle de vélo devant des dizaines de milliers de spectateurs qui se tient maintenant dans le quartier de la vieille ville de Nuremberg. Encouragé par le succès remporté à Constance, Tarek a fondé avec une amie une agence événementielle : Rasoulution. L’enthousiasme et l’optimisme avec lesquels Tarek s’est lancé ont donné vie
à des choses qui, autrement, n’auraient jamais, jamais fonctionné. La passion qui l’animait à l’époque brûle toujours aujourd’hui, quinze ans plus tard : lorsqu’il nous envoie en primeur le pilote top-secret de la dernière vidéo de Danny MacAskill The Slabs, il est heureux comme un roi parce qu’un de ses athlètes a une fois de plus réussi à accomplir quelque chose d’incroyable et qu’il a pu lui-même y contribuer.
La famille : un foyer d’où émergent les stars mondiales du vélo Rasoulution s’occupe également de management d’athlètes, exactement ce que Tarek a fait pour lui-même, mais de façon beaucoup plus professionnelle. La liste des personnes qui ont mis leur confiance en Rasoulution est révélatrice : la mégastar de YouTube Fabio Wibmer ; le super talent allemand Erik Fedko ; Danny MacAskill, depuis longtemps plus un copain qu’un client. Quand on est chez Rasoulution, on fait partie d’une famille. Lorsque la jeune star suédoise Emil Johansson a souffert pendant des mois de mystérieux problèmes de dos, Tarek l’a fait transporter par avion à Munich où des spécialistes ont diagnostiqué un blocage de vertèbre ainsi qu’un problème auto-immun persistant. Au bout de dix mois, Emil a pu faire son retour sur son VTT : « Sans l’engagement personnel de Tarek, je ne sais pas comment les choses auraient tourné. Je lui en suis super reconnaissant ! » Au total, Rasoulution compte onze athlètes sous contrat. Comment sont-ils choisis ? « Un talent particulier. Et leur
Positives répercussions Martin Petit, 29 ans, a composé avec sa tétraplégie, et incarne Wings for Life. Avant sa rentrée en master 2 Management du sport, Martin Petit, 25 ans alors, plonge de sa hauteur dans la mer, comme à son habitude. Sauf que ce jour-là, sa tête tape le sable. « Mon pote, qui était sur la plage, voit que quelque chose ne va pas. C’est lui qui me sort
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SUR PIED
Tarek a récemment été en mesure de faire à nouveau ses propres pas, avec le soutien high-tech de l’exosquelette EksoNR d’Ekso Bionics et toujours accompagné d’une physiothérapeute. C’est ainsi qu’il sera sur la ligne de départ de Wings For Life World Run le 9 mai prochain.
de l’eau. Je ne pouvais plus bouger les jambes. » À l’hôpital, le verdict est sans appel : cervicale C5 fracturée, Martin est touché à la moelle épinière au niveau C6-C7. « J’ai encore l’usage des épaules, du dos, des biceps, et du revers du poignet, mais pas des doigts. Au nom de la science, je suis tétraplégique car j’ai une atteinte des quatre membres, explique-t-il. J’ai conservé la proprioception, mais je n’avais pas de contrôle moteur au début, et j’en ai récupéré
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Le 9 mai, courez avec Tarek Rasouli pour une bonne cause Course mondiale Wings For Life Tous les participants à travers le monde s’élanceront à 13 h (11h UTC) pour Wings for Life World Run. Chacun court individuellement, une application vous motive et vous signale lorsque la Catcher Car virtuelle vous rattrape. Les recettes de la course sont destinées à la recherche sur la moelle épinière (voir notre focus sur Martin Petit). wingsforlifeworldrun.com/fr
PHILIP PLATZER FOR WINGS FOR LIFE WORLD RUN, HEED-PRODUCTION.COM CHRISTINE VITEL
personnalité est très importante. Leur ouverture, leur sociabilité et leur sens des réalités. » La décision finale est prise par Tarek. Un jeune du coin comme Erik Fedko a autant de chances de réussir qu’un Japonais jusqu’ici complètement inconnu du nom de Tomomi Nishikubo, que Tarek a découvert par des vidéos. Vous pouvez aussi suivre un parcours classique comme Fabio Wibmer qui a retenu l’attention à 16 ans lors d’un workshop de vélo organisé par Tarek Rasouli et Danny MacAskill, qui a mûri avec prudence et a décroché le succès de l’année sur YouTube avec Fabiolous Escape avant d’atteindre la célébrité mondiale : le clip Wibmer’s Law avait été visionné 160 millions de fois au moment où nous mettons sous presse.
un tout petit peu. » Au bout de 6-7 mois de rééducation, les progrès de récupération stagnent, le moral flanche. Et c’est là que la fondation Wings for Life intervient. La recherche sur les lésions de la moelle épinière ouvrant l’espoir d’une rééducation et d’une récupération sur le long terme : « J’ai appris à composer avec mon nouveau corps, mon nouveau moi. C’est toute la démarche de la fondation : récupérer des fonds pour financer des projets de recherche pour permettre aux
tétraplégiques de récupérer. » Désireux d’y contribuer, Martin se sert de ses chaînes Instagram (@el_marticino) et YouTube (Step by Wheel) pour porter son message : « J’ai la chance d’incarner ma cause, d’avoir des gens qui me suivent et j’estime avoir une forme de responsabilité. Faire la “promotion” d’une course, qui aura des répercussions positives pour nous, Wings for Life World Run, à laquelle je vais participer avec notre team TETRAVAINCRA. » Il peut compter sur vous ?
Le résultat : le monde du vélo est parvenu à un autre niveau. Tout cela apparaît comme un conte de fées. Mais une chose est sûre : la scène du freeride serait loin d’être aussi professionnelle et sérieuse si Tarek et son équipe n’avaient pas relevé le niveau. L’époque où des affiches de vététistes étaient accrochées dans les chambres de quelques mordus est révolue depuis longtemps. Des types comme MacAskill ou Wibmer sont maintenant connus de tous les jeunes bikers. De plus, le fait que les événements soient devenus beaucoup plus sûrs tandis que les performances sont toujours plus époustouflantes, est à mettre au crédit, encore une fois, de Rasouli. Quand il dit, depuis son fauteuil roulant, qu’une zone d’atterrissage doit être élargie, qui oserait désapprouver ? Ou qu’il y a une position de caméra mieux adaptée pour capter l’action des kids ? Ou bien mille petits détails que seul quelqu’un qui a tant donné à ce sport depuis près de trente ans connaîtrait ? « Et pourquoi n’y a-t-il que trois pump tracks mais des centaines de terrains de football dans la région de Munich ? », demande Tarek de manière provocante, et vous avez une idée du défi qu’il s’est lancé pour les prochaines années. Le seul problème insoluble reste celui des dix personnes les plus importantes dans sa carrière. Les gens qui ont un réseau de relations aussi serré ne peuvent être corsetés. Il leur faut des événements pour rencontrer tout le monde. Pas étonnant que Tarek Rasouli organise lui-même ces événements. Cet homme est comme un poisson dans l’eau. As-tu déjà pensé à l’endroit où tu serais aujourd’hui si tu n’avais pas subi cet accident ? « Je serais probablement demeuré trop longtemps rider et j’aurais manqué beaucoup de choses. » Quand il est assis là comme ça, au Red Bull Rampage en Utah, au Red Bull District Ride de Nuremberg ou à un petit événement quelque part, quand les jeunes sont dehors et qu’ils roulent, quand tout va bien, il se souvient parfois de la phrase qu’il a une fois prononcée, deux heures avant l’accident : « Quelle belle vue depuis le fauteuil roulant ! »
rasoulution.com THE RED BULLETIN
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LA PISTE VERTE
JORDI RIEROLA/SPACESUIT MEDIA
Sport automobile et activisme écologique se côtoient rarement. Mais les situations désespérées poussent aux alliances improbables. Voici l’incroyable histoire de la course – une vraie, avec des véhicules révolutionnaires – qui veut sauver notre planète de la destruction écologique…
15 janvier 2021, otorLand Aragón, M Espagne. Les équipes d’Extreme E se mesurent pour la première fois à l’Odyssey 21 E-SUV.
Texte RICHARD FLEURY
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ordinaire, on entend les voitures de course longtemps avant de les voir. Mais pas celle-ci. Elle émerge silencieusement du brouillard comme une raie évoluant dans la mer, avant de se fondre dans la pénombre dans un léger soupir mécanique. Situé en Espagne, le MotorLand Aragón se trouve à mi-chemin entre Barcelone et Madrid. Avant la COVID, ce circuit de course attirait d’énormes foules pour ses compétitions de MotoGP. Mais en ces dernières semaines de 2020, il est presque désert, à l’exception de ces mystérieux véhicules qui glissent sur une piste improvisée de terre battue. Leur bruit ne ressemble à rien de ce que vous avez pu entendre : discret à basse vitesse avant d’accélérer dans un gémissement de protojet entre du Scalextric et Star Wars. Ces 4×4 électriques ont été conçus pour une course encore plus étrange qu’eux.
Extreme E est présentée comme « la course pour la planète ». Son objectif ambitieux est de réinventer le sport automobile en une force environnementale positive, en mettant en évidence la crise écologique mondiale avec des SUV à zéro émission qui se disputent la victoire dans des coins éloignés et bousillés par les humains, des forêts tropicales déforestées aux plages jonchées de déchets plastiques. La série démarre en avril dans les sables du désert d’Al-’Ula, en Arabie saoudite, suivie en mai de la plage de Dakar, au Sénégal. En août, Kangerlussuaq au Groenland accueillera l’Arctic X-Prix, avant qu’Extreme E ne se déplace en octobre à Santarem, au Brésil pour une compétition là où se trouvait autrefois l’Amazonie. La finale se déroulera en décembre sur les glaciers en fonte de la Terre de Feu, en Argentine. Foncer en 4×4 sur des sites écologiquement meurtris peut sembler contraire à l’idée que l’on se fait de la protection de la planète, mais la devise sur l’autocollant d’Extreme E l’affirme haut et fort : « Nous courons sans laisser de traces. » « Nous roulons sur des pierres et du sable, dit sa tête pensante, Alejandro
Sébastien Loeb s ’attaque à son SUV Team 4×4 pour la première fois. À droite : la voiture ABT Cupra XE en action.
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CHARLY LOPEZ/SPACESUIT MEDIA
« Ces voitures ne peuvent pas endommager des pierres ou du sable. Elles ne font pas de dégâts » THE RED BULLETIN
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Agag. Les voitures ne peuvent pas endommager le sable ou un roc. Il n’y a pas de dommages. » Le fondateur et PDG de la série promet que son équipe laissera ces « avant-postes de la crise climatique » en meilleur état qu’elle ne les a trouvés en investissant dans des projets environnementaux sur chacun d’eux. Et elle vise à être totalement neutre en carbone d’ici la fin 2021. Les sponsors et les pays hôtes voient dans ce concept une formule où tout le monde est gagnant. Les gouvernements l’ont accueilli à bras ouverts. « C’est vert, vous faites la promotion de leur pays pour le tourisme, et cela donne aussi une bonne image, déclare Agag. Pour les politiciens, il n’y a pas à hésiter. » Il parle d’expérience : cet homme d’affaires espagnol de 50 ans, charmant et avisé, a connu une carrière prometteuse en politique avant de devenir un acteur majeur de la course automobile. Un parcours peu probable pour un champion de l’environnement mais, en tant que fondateur de la Formule E, une série de courses de rue électriques, Agag a beaucoup fait pour amener le sport automobile à se passer de combustibles fossiles et le transformer en éco-réhabilitation. Cet engagement à ne laisser aucune trace dans son sillage implique qu’Extreme E se passera de spectateurs présents. Mais son impact se fera sentir. L’engouement des médias est devenu concret quand, en septembre, la mégastar de F1, Lewis Hamilton, a annoncé la création de sa propre équipe et que la nouvelle est devenue virale. Et il ne fait aucun doute qu’Extreme E sera vraiment énorme. Si vous êtes vraiment sérieux en tant qu’environnementaliste de catégorie A, il vous faut votre propre bateau. Jacques Cousteau avait la Calypso. Greta Thunberg a son yacht zéro carbone. Les organisations de protection de la nature Greenpeace et Sea Shepherd possèdent des
Lewis Hamilton annonce la création de sa propre équipe, et la nouvelle devient virale. 56
flottes entières. Agag a transformé un ancien navire de la Royal Mail vieux de trente ans en un « paddock flottant ». Les voitures ne sont pas transportées par avion pour les courses mais sur le RMS St Helena de 6 767 tonnes.
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gag fait défiler son téléphone pour montrer au Red Bulletin une photo du navire après sa rénovation de plusieurs millions d’euros, avec ses nouvelles couleurs, noir, blanc et vert. Il est particulièrement fier du slogan sur la coque : “Not electric… yet” (trad. bientôt électrique). Les moteurs ont été convertis pour fonctionner avec du diesel marin à faible teneur en soufre, plus propre que le diesel lourd (qui est essentiellement du pétrole brut) habituellement utilisé dans le transport maritime. Le RMS St Helena peut naviguer avec un seul moteur afin de réduire la consommation de carburant et les émissions et, selon Agag, fonctionnera un jour avec du biocarburant. Voyager par mer plutôt que par air génère un tiers des émissions de carbone, mais ce qui se passe lorsque ce navire est en mer est encore plus étonnant. Dans les conteneurs en acier du navire se trouvent des générateurs à pile à combustible à hydrogène - des sources d’énergie portatives sans émissions qui peuvent recharger les voitures en mer ou sur le site de la course. « L’hydrogène vert est produit par des panneaux solaires ou par le vent, selon l’endroit », explique Agag. Il espère que cette technologie hors réseau pourra un jour fournir une alimentation d’urgence aux zones sinistrées. Le RMS St Helena peut accueillir 110 personnes réparties dans 62 cabines, et sa piscine de 20 m a été aménagée pour faire place à un laboratoire scientifique inspiré de la Calypso de Cousteau. Extreme E a également fait appel à un comité d’experts en climatologie pour assurer l’éducation et la recherche. Depuis sa remise en état qui a duré 18 mois à Liverpool, le navire est en quarantaine stricte. Après que des épidémies de virus aient anéanti l’industrie des croisières, Agag ne veut pas courir le risque qu’un microbe clandestin fasse échouer toute l’aventure. L’organisation d’une série de courses planétaires de cette ampleur ne s’annonçait pas comme une sinécure mais le faire pendant une pandémie s’est avéré une très grosse affaire. « Cela a constitué un défi, admet Agag. C’est comme marcher avec un sac à dos de 100 kilos. Mais bientôt, on pourra s’en défaire. »
Mais, pendant que le monde s’immobilisait, l’aristocratie du sport automobile a voulu en être. Aux côtés du septuple champion Lewis Hamilton, Nico Rosberg et Jenson Button ont leur propre équipe tandis qu’Adrian Newey, gourou de l’ingénierie de Red Bull Racing, en supervise une autre. Dans le domaine du rallye, la liste comprend le double champion du monde Carlos Sainz et Sébastien Loeb, le pilote le plus titré de l’histoire de ce sport. THE RED BULLETIN
CHARLY LOPEZ/SPACESUIT MEDIA
« Ils attendaient cette opportunité et espéraient que des perspectives hors des sentiers battus jouent un rôle dans l’action climatique dont nous avons besoin », déclare Agag. Cette opportunité est finalement arrivée à MotorLand alors qu’ils ont pu tester leurs voitures pour la première fois : « Aujourd’hui, nous voyons une idée devenir réalité. » Les 10 équipes ont toutes la même voiture : l’Odyssey 21 E-SUV, construite par THE RED BULLETIN
la firme française Spark Racing Technology et équipée de deux moteurs de Formule E. C’est le premier test à pleine puissance – 400kW (536 ch) des équipes. Le soleil du matin révèle ces voitures que certains des conducteurs les plus aguerris de la planète font vrombir alors que, comme des moustiques, des drones bourdonnent autour d’eux. Ces derniers capteront l’action pendant les courses sans spectateurs et la diffuseront en direct dans le monde
Le bolide Chip Ganassi Racing à l’épreuve. Il a depuis été redessiné pour ressembler au super camion GMC Hummer du team.
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RMS St Helena Le navire 3
LIEUX DES COURSES Des endroits que l’humain a bien malmenés
Ex-transport de courrier, il achemine les voitures vers les ports les plus proches de chaque course. Les émissions de CO² de la série sont réduites de deux tiers par rapport à l’aérien.
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1 AL-’ULA Arabie saoudite 3 et 4 avril Terrain : désert Soutenir l’initiative de la Grande Muraille Verte visant à inverser la désertification.
LE CENTRE DE COMMANDE FLOTTANT
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2 LAC ROSE Dakar, Sénégal 29 et 30 mai Terrain : plage
3 KANGERLUSSUAQ Groenland 28 et 29 août Terrain : Arctique
4 SANTAREM Pará, Brésil 23 et 24 octobre Terrain : Amazone
5 TERRE DE FEU Argentine 11 et 12 décembre Terrain : glacier
Aider les zones marines protégées et réparer les dommages côtiers.
Soutenir des solutions d’énergie propre afin de ralentir le réchauffement climatique.
Replanter tous les ans une superficie de forêt tropicale égale à la zone de course.
Attirer l’attention sur le recul rapide de la calotte glaciaire en Patagonie.
1. Peut fonctionner avec un seul moteur 2. Carburant : diesel marin à faible teneur en soufre 3. Pont A : laboratoire de science et de recherche 4. Pont B : hangar à voitures et zone de présentation 5. Chargement et déchargement des voitures par grue 6. Générateurs de piles à combustible à hydrogène à bord pour charger les voitures
Longueur 105m Tonnage 6,767 Cabines 62 Capacité 110 personnes
Voyage inaugural 1990 Construction 37 millions d’euros Port d’attache Liverpool, UK
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Alejandro (à gauche), PDG d’Extreme E, en pause sur le circuit d’essai d’Aragón avec la légende du rallye, Sébastien Loeb.
entier. Au loin, une silhouette solitaire. « Oh regardez, ne serait-ce pas un champion du monde neuf fois couronné ? », s’exclame Agag. Sébastien Loeb a tout fait et tout gagné. Après avoir dominé le Championnat du monde des rallyes pendant dix ans, remporté la Race of Champions à trois reprises et terminé deuxième aux 24 heures du Mans, le Français a pris sa retraite en 2012 mais il a ensuite battu le record de Pikes Peak à sa première tentative et s’est classé deuxième du Rallye Dakar. Mais le fait de piloter pour l’équipe X44 de Lewis Hamilton l’amènera dans des endroits, comme la Patagonie, où il n’a jamais couru auparavant. « C’est quelque chose de complètement nouveau et je voulais le découvrir de l’intérieur, dit le multiple champion de rallye. Si nous voulons que le sport automobile se poursuive à long terme, il est bon de prendre de nouvelles directions. C’en est une. » Avec ses 1 650 kg, l’Odyssey semble plus lourde que les voitures de WRC très développées et étonnamment rapides auxquelles le pilote français d’expérience est habitué. « La conduite est assez technique, dit-il. D’un naturel réservé, il est néanmoins visiblement enthousiaste. Nous devons parfois nous battre avec la voiture. Mais cela rend la chose stimulante. Je pense que dans le désert, ce sera vraiment amusant. » THE RED BULLETIN
Entre ceux qui ont laissé une marque indélébile dans le sport automobile et ceux qui commencent tout juste à le faire, les conducteurs d’Extreme E viennent d’horizons très différents. Le plus jeune est le Britannique Jamie Chadwick, 22 ans, et le plus âgé, l’Espagnol Carlos Sainz, 58 ans. C’est également le premier sport automobile à présenter une répartition 50/50 entre les sexes. Les hommes et les femmes s’affrontent sur un pied d’égalité, inspiré par le tennis de double mixte de Wimbledon. « J’ai aimé la formule parce que les hommes et les femmes jouent un rôle aussi décisif l’un que l’autre pour la victoire, déclare Agag. J’ai donc pensé que nous devrions faire ce championnat par équipes – un homme et une femme faisant deux tours, un chacun. » L’une des plus jeunes pilotes du championnat, Catie Munnings, 23 ans, qualifie Extreme E d’inspirant. « Cela va encourager les filles à faire une carrière sérieuse dans le sport automobile, au bon âge. Et pour les jeunes pilotes, c’est l’avenir. »
« C’est stimulant de se battre avec la voiture. Le désert sera amusant. »
Pour tous, l’épreuve d’aujourd’hui est un exercice d’enregistrement de données, mais les deux pilotes de l’équipe américaine de Chip Ganassi de la NASCAR semblent particulièrement bien s’amuser. Sara Price (une ancienne championne de moto hors route) et Kyle LeDuc, un coureur tout-terrain, se livrent à des sauts et à des dérapages sur le gravier. Une équipe de tournage se fait asperger de gravier alors que la voiture négocie un virage. Ils sont finalement priés de s’écarter par un commissaire de course anxieux qui les informe que la voiture de Ganassi est devenue incontrôlable après avoir crevé. Les batteries de l’Odyssey 21 nécessitent deux heures de charge pour vingt minutes d’essais. L’autonomie reste un problème récurrent pour les voitures électriques si bien que les courses sont courtes, avec seulement deux tours de 16 km chacun. Le week-end du X Prix, chaque équipe a droit à une charge complète pour les deux courses de la journée. Après quelques tours d’essais animés, une odeur de brûlé électrique se dégage de la voiture de Ganassi. Toutes les voitures semblent également avoir la même odeur, du genre qu’on ne voudrait pas sentir émaner de sa boîte à fusibles à la maison. La plupart des voitures électriques actuelles sont alimentées par des batteries au lithium-ion qui, en de rares occasions, ont pris feu, voire explosé, dans une 59
« Inversons la destruction de la planète, c’est ce qui va compter. »
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r éaction connue sous le nom d’« emballement thermique ». Mais dans tout sport automobile, la sécurité est une priorité et Extreme E dispose d’une équipe formée pour extraire rapidement les conducteurs des véhicules électriques. Agag insiste sur le fait que les batteries de l’Odyssey 21, fabriquées par la société britannique Williams Advanced Engineering, sont extrêmement sûres, expliquant que le propre pilote d’essai de Spark a fait rouler sa voiture plus tôt, sans aucun souci. Le lithium-ion est une autre source de préoccupation. L’extraction de l’« or blanc », comme on appelle le lithium, a un impact dévastateur sur les écosystèmes du monde entier. Agag est pleinement conscient de ce problème mais adopte un point de vue pragmatique selon lequel le changement climatique est la menace la plus pressante. « Le plus urgent n’est pas la pollution causée par les minéraux, c’est le CO² dans l’atmosphère, dit-il. Nous devons faire un choix, c’est-à-dire essayer de réduire le CO² dans l’atmosphère et les particules toxiques provenant des voitures. Pour cela, les batteries sont la solution. Sont-elles parfaites ? Non. Sont-elles meilleures qu’une voiture diesel en ville ? Absolument. » Adrian Newey s’est converti à la cause, ce qui constitue un soutien de poids. Ses voitures ont remporté plus de 150 Grands Prix et ont assuré quatre championnats consécutifs de pilotes de F1 et de constructeurs pour Red Bull Racing entre 2010 et 2013. Cet ingénieur et designer de 62 ans se trouve au sommet de la course automobile depuis les années 1980, lorsque les écuries de F1 couraient, selon
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EDER FERNANDEZ/SPACESUITMEDIA(2), ISAAC FORCELLA-BURTON/VELOCE RACING
Ici : l’armature tubulaire sous la coque en fibre végétale. Droite: Catie Munnings en mode essai. En bas : Adrian Newey, faiseur de la F1 moderne.
ses propres termes, « à coup de cigarettes, de cafés et de polyester beige ». Les carburants fossiles ont été l’élément vital de son exceptionnelle carrière. Aujourd’hui, en tant que « visionnaire en chef » de l’équipe Veloce Racing, Newey est confronté à un nouveau défi. « Extreme E est un concept intéressant pour combiner technologie et écologie de la conservation, dit-il. Nous savons que nous causons des dégâts à la planète. Il va falloir nous concentrer sur la façon dont nous pouvons inverser ce processus. » Pour Newey, le changement climatique est un problème d’ingénierie complexe, mais il est sceptique quant à la technologie des batteries comme solution à long terme : « Ce n’est pas vraiment la panacée dont parlent les gouvernements. » Il pense que l’industrie automobile a été « contrainte » à l’adopter. « Mais elle va se développer et mûrir, tout comme le moteur à combustion l’a fait, ajoute Newey. « Et d’autres sources s’ajouteront l’hydrogène étant la plus évidente. » Il est un grand défenseur de l’hydrogène et aimerait le voir alimenter Extreme E dès la troisième saison : « Avec un peu de chance, d’ici là, le bateau sera converti à l’hydrogène et deviendra très durable. » Newey a été présenté à Extreme E par son fils Harrison, pilote de course, qui aide à diriger l’équipe Veloce du champion de Formule E Jean-Éric Vergne et sa société sœur d’e-sports. « Un grand nombre de personnes regardent les compétitions de gamers et l’audimat est énorme, dit Newey père. Espérons qu’Extreme E plaira à la même audience. » Agag, lui-même un gamer, avait certainement à l’esprit les natifs numériques de la génération Z lorsqu’il a réfléchi à la Formule E et à sa nouvelle entreprise. Mais comment un politicien de carrière s’est-il métamorphosé en un visionnaire du sport automobile qui sauve la planète ? Intelligent, charismatique et ambitieux, Agag était, à 25 ans, une étoile montante du Parti populaire espagnol (centre-droit) et avait été nommé assistant politique du Premier ministre José María Aznar. Il a été élu député européen trois ans plus tard et a épousé la fille du Premier ministre, Ana Aznar, en 2002, après l’avoir semble-t-il demandée en mariage dans les bureaux de son père. Bien qu’il ait été fortement pressenti comme chef de parti, Agag avait déjà quitté la politique. Il n’y est jamais revenu. Après avoir décampé à Londres, armé de son carnet de contacts, il s’est lancé
« Ici, hommes et femmes jouent un rôle aussi décisif pour la victoire. »
Les gens ne se sont pas réapproprié l’endroit après la fin du Paris-Dakar.
homme qui sait dans quelle direction le vent souffle. Et en ce moment, il souffle en sa faveur. Guy Nicholls, directeur sportif d’Extreme E, s’élance sur le sable dans une vieille Land Rover décapotable en criant les directions à travers un vent marin rugissant : « Droit sur le marsouin. » À gauche, l’océan Atlantique ; à droite, sur la plage, une carcasse de dauphin en décomposition. La dernière demeure du cétacé est une vilaine ligne de marée haute faite de détritus en plastique qui s’étend au loin. « C’est dur de voir ça », dit Nicholls alors que le conducteur se dirige vers l’intérieur des terres. Le littoral du Sénégal – plus de 700 km de long, estuaires compris – est envahi par les déchets plastiques. L’Afrique entière étouffe sous ces déchets. Ils encombrent les routes, polluent le sol et contaminent la nourriture des animaux. La pluie les emporte dans les cours d’eau et finalement dans la mer où ils sont ingérés par la vie marine ou rejetés sur la terre ferme par la marée. Selon un rapport de l’industrie en 2019, près de 360 millions de tonnes de plastique ont été produites l’année précédente, soit plus que le poids combiné de tous les humains sur Terre selon la dernière estimation. Le plastique peut mettre jusqu’à mille ans pour se biodégrader et il nuit non seulement aux dauphins mais se décompose en morceaux minuscules qui peuvent affecter
le développement, la reproduction et la santé de l’humain. Une étude réalisée en 2019 par l’Université de Newcastle en Australie a révélé que l’adulte moyen consomme l’équivalent d’une carte de crédit chaque semaine, et des particules de microplastique ont été trouvées dans les placentas de fœtus.
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icholls et son équipe sont sur les bords du Lac Rose au Sénégal pour leur première reconnaissance. En mai, ils seront suivis par tout leur cirque itinérant. L’Ocean X-Prix transformera cette immense fosse de sable en un techno village bourdonnant. Des camions porte-conteneurs feront la navette entre les voitures de course, les véhicules de service et le matériel du RMS St Helena amarré au port de la capitale, Dakar, à une heure de route. Et 70 abris aériens – ces tentes gonflables géantes utilisées par les organisations de secours et les équipes d’enquête sur les meurtres – abriteront le centre de commandement de la course, la zone de changement des pilotes et les garages. En tant que directeur sportif, la première tâche de Nicholls est de tracer sur cette « immense toile » un circuit pratique, télévisuel, excitant et sûr. Marqué par des drapeaux – « un peu comme pour le ski alpin » – chaque tour de cinq minutes enverra les pilotes le long de la plage, pour revenir sur un terrain plus accidenté
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dans le sport automobile, se construisant une réputation de redoutable négociateur dans le monde de la F1. En 2002, aux côtés de Flavio Briatore (alors directeur général de Renault), Agag s’est emparé des droits télévisés espagnols pour la F1. En 2007, dans le cadre d’un consortium avec Briatore, le directeur général de la F1 Bernie Ecclestone et le magnat de l’acier Lakshmi Mittal, il a acquis une équipe de football de l’English Football League Championship, et l’année suivante, a acheté une équipe de course GP2. « Vous ne cessez jamais complètement d’être un politicien. Cela vous aide à créer des ententes et des circonstances où les gens peuvent se rencontrer », explique l’homme à la carte SIM en or. Le chapitre suivant a été la Formule E qu’il a lancée avec le président de la FIA Jean Todt en 2014, en partie en réponse au problème d’image croissant du sport automobile. Imaginatif, motivé, considérablement riche – il a puisé dans ses propres poches, évidemment très profondes, pour financer Extreme E – en
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EXTREME E
Au lac Rose, Sénégal, une jeune volontaire collecte des déchets plastiques pour fabriquer une « écobrique » destinée au BTP. THE RED BULLETIN
Odyssey 21 E-SUV La voiture Longueur 4,401 m Largeur 2,3 m Hauteur 1,846 m Voie avant/ arrière 1,99 m Garde au sol 0,45 m
Vitesse max 200 km/h
Empattement 3,001 m
0-100 km/h 4,5 secondes
Poids 1 650 kg
Débattement de suspension 385 mm
1. Châssis tubulaire et arceau de sécurité en alliage d’acier renforcé au niobium 2. Coque de corps en fibres végétales Bcomp 3. Système de direction assistée électrique 4. Batterie lithium-ion avec 20 minutes de charge 5. Pneus tout terrain Continental
Puissance max 400 kW/536 hp Couple du moteur électrique 920 Nm
SOURCE D’ÉNERGIE Un générateur à pile à combustible qui crée un carburant à hydrogène sans émission par électrolyse de l’eau ou par charge solaire
ÉGALITÉ DES SEXES Deux pilotes par équipe : un homme, une femme - alternant comme pilote et co pilote sur chaque tour.
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à l’intérieur des terres. « Cela leur permet d’emprunter au choix une route ou l’autre », explique Nicholls, qui reviendra dans quelques semaines avec le pilote de course Timo Scheider dans un rapide dune buggy pour peaufiner le parcours. « C’est à eux de décider – la distance la plus courte entre deux points n’est pas toujours la plus rapide. »
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Ci-dessus : la voiture de course Andretti United Extreme E. Page opposée : le pêcheur sénégalais Abdou Karim Sall surveille le marais à mangroves depuis sa pirogue.
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errière les dunes se trouve le lac Rose. Aujourd’hui, son eau salée est gris rouille, mais des algues pigmentées donnent parfois au lagon une étonnante teinte de barbe à papa. Pendant de nombreuses années, il constituait l’ultime étape d’une célèbre course. Si Extreme E promet un avenir plus vert pour le sport automobile, la triste époque du rallye Paris-Dakar a incarné ses excès sordides. Le spectacle d’Occidentaux traversant à toute allure des pays africains appauvris, laissant derrière eux poussière, destruction et drames, n’a pas beaucoup contribué à la réputation environnementale de ce sport. Mais il a attiré les visiteurs et l’attention internationale. Depuis que le Paris-Dakar a quitté l’Afrique en 2009, sa perte a été ressentie par la communauté locale. « C’était l’un des événements les plus importants mettant en valeur le Sénégal, mais quand il a disparu, les gens ne se sont pas réapproprié l’endroit », explique l’éco-entrepreneur sénégalais Stephan Senghor. Le lac Rose n’est plus un hotspot pour touristes et le village voisin de Niaga est confronté à « un cocktail de défis – les gens vivent ici avec le strict minimum ».
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CHARLY LOPEZ/SPACESUIT MEDIA, RICHARD FLEURY
Cela coûte moins cher d’expédier des déchets plastiques en Afrique que de les recycler.
La rue principale de Niaga, poussiéreuse, déborde d’activité et de couleurs. On trouve de tout dans ses boutiques et ses étals, des pièces de camions aux robes traditionnelles, mais les déchets plastiques abondent. Des chèvres et des vaches squelettiques broutent lorsqu’elles errent au bord de la route. L’Afrique est le leader mondial de l’interdiction du plastique - l’année dernière, le Sénégal a interdit tous les sachets d’eau et les gobelets en plastique - alors pourquoi est-il toujours aussi omniprésent ? L’une des raisons est que le continent reste parmi les décharges préférées des pays développés. Il est moins coûteux d’expédier des déchets plastiques en Afrique que de les recycler. Loin des yeux, loin du cœur. Senghor a consacré une grande partie de sa vie d’adulte à nettoyer sa patrie. Après avoir étudié et travaillé au Canada, il est revenu avec l’idée de transformer les déchets plastiques en matériaux de construction. Sa solution est simple, ingénieuse et low-tech : remplir des bouteilles de boissons gazeuses avec des déchets plastiques compactés. Cimentées dans les murs, ces « écobriques » forment des structures solides et durables. Aujourd’hui, avec le soutien d’Extreme E, l’organisation de Senghor aide Niaga à se réinventer en tant que communauté durable ou « EcoZone » – un laboratoire vivant qui présente des initiatives environnementales tout en améliorant les conditions de vie. En collaboration avec les écoles, Stephan incite les enfants à ramasser les déchets en s’amusant. Chaque écobrique peut être échangée contre de l’argent pour des projets communautaires. Si le succès est au rendez- vous au lac Rose, le projet s’étendra peutêtre à d’autres pays africains. « C’est la première fois qu’une course vient avec un projet, dit-il. Il s’agit de savoir comment nous pouvons nous côtoyer et collaborer. Tout est possible si nous le voulons. » Abdou Karim Sall est « né pêcheur » dans le delta du Saloum, au Sénégal, à quatre heures de route de Dakar. Cet homme de 55 ans au physique imposant et au passé de pirate, a déjà enlevé un capitaine de navire chinois. Depuis de nombreuses années, les navires de pêche commerciale étrangers pillent les eaux de l’Afrique de l’Ouest. Chacun d’eux peut saisir chaque jour 250 tonnes de poissons dans ses filets, soit 50 fois ce qu’un bateau local capture en un an. Sall est donc monté à bord de l’un de ces méga-
chalutiers et a enlevé le capitaine. Il a été emprisonné le lendemain, mais une foule de pêcheurs en colère a persuadé la police de le relâcher. L’épisode a fait la une des journaux nationaux, forçant le gouvernement à négocier une solution. « Si on veut résoudre les problèmes, il faut en créer d’autres, dit Sall sans détour. C’était il y a trente ans. Aujourd’hui, insiste-t-il, ses années de piraterie sont derrière lui : « Les mauvaises actions sont parfois nécessaires. Mais j’étais jeune, je ne le ferais plus. » Mais il est toujours banni de Chine. « Ils ne me donneront jamais de visa », dit-il en riant, franchement indifférent. Sall a grandi à Joal, un port de pêche responsable de plus d’un quart de la totalité des prises annuelles du Sénégal. De la plage de la ville, jonchée de déchets plastiques, il met à l’eau une pirogue. Ce type de bateau de pêche traditionnel sénégalais aurait donné son nom au pays (sunu gaal signifie « notre pirogue » en wolof, la langue la plus parlée localement). Son faible tirant d’eau est parfait pour naviguer dans les eaux estuariennes où poussent les mangroves. Il est difficile de surestimer l’importance de l’écosystème de la mangrove, seule à pouvoir pousser dans l’eau salée tant pour la pêche que pour l’environnement. Ses racines enchevêtrées constituent un habitat pour les crabes et les crustacés ainsi qu’une nurserie vitale pour les jeunes poissons. Les forêts de mangrove créent une zone tampon, protégeant la terre de la mer tout en aspirant dix fois plus de dioxyde de carbone
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que les forêts tropicales. « La mangrove est bonne pour la communauté et pour la Terre », déclare Octavio Fleury, directeur scientifique d’Oceanium, l’organisation à but non lucratif qui reboise les marécages du Sénégal avec l’aide d’Extreme E. Dans les années 1970, dix ans de sécheresse ont fait monter le niveau de sel entraînant la disparition d’une grande partie des mangroves d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal a perdu à lui seul plus de cent millions de plants, remplacés par des salines sans vie, vides, à l’exception des traces de pneus des contrebandiers qui traversent le delta à marée basse depuis la Gambie voisine. « C’était terrible, dit le Français. Un simple changement comme la salinité et toutes les mangroves peuvent disparaître. » Oceanium paie les écoliers pour qu’ils collectent des « propagules » – les bourgeons en forme de lance de l’arbre de la mangrove – et les plantent en rangs serrés dans la boue du delta à marée basse. « Le but est de faciliter la restauration, explique Fleury, mais il faut que la population soit impliquée, qu’elle comprenne l’importance d’un environnement sain. » Dirigée par le ministre de l’environnement du Sénégal, Haïdar el Ali, Oceanium a recruté 150 000 personnes de 500 villages qui ont planté 70 000 hectares à travers le Sénégal. L’année dernière, pour le projet Extreme E, 63 hectares supplémentaires, soit environ 120 000 arbres, ont été plantés. En grandissant, Sall a vu les mangroves disparaître mais il ne connaissait pas
« La mangrove est bonne pour la communauté et pour la Terre. » leur importance. Quand on lui a demandé s’il aiderait à en planter un million, il a répondu : « À quoi bon ? » Dix ans plus tard, son engagement pour la cause est total. Grâce à Sall, plus de 500 000 nouveaux plants de mangrove poussent dans le delta du Saloum. Mais cette figure locale n’a pas toujours été populaire. Lorsque Sall a déclaré les eaux autour de Joal zone marine protégée et soutenue par le gouvernement en 2004, les pêcheurs locaux l’ont pris en grippe. « J’étais l’ennemi de tout le monde », dit-il. Mais maintenant, en tant que président de l’Association des pêcheurs de Joal et du Comité des réserves marines d’Afrique de l’Ouest, Sall est un formidable champion de l’industrie de la pêche et de l’environnement. « Pour gérer les communautés locales ici, il faut avoir un caractère à deux facettes, dit-il. Celle d’un combattant, et celle d’un pédagogue. » Sall bénéficie des finances et des ressources d’Oceanium, mais son influence locale est inestimable. « Ainsi que son soutien mystique », dit Fleury en souriant, alors que l’avant de la pirogue de Sall se fraie un chemin à travers les branches qui émergent. Ici, la poésie surnaturelle du vaudou et du grigri, des esprits et des sacrifices reste bien vivante. Au fond des mangroves se trouvent des sites sacrés. Sall pense que les génies de la forêt qui y vivent ont toujours protégé son foyer. Il est temps pour lui de rendre la pareille. Extreme E est certes une tentative visant à donner une image écolo au sport automobile mais elle est aussi extrêmement élaborée et coûteuse. Et est-ce vraiment important ? Comme vous le dira son fondateur, la politique est l’art du possible. Il est tout à fait possible qu’Extreme E fasse bouger les choses dans la lutte contre le changement climatique. Après tout, combien de sports peuvent prétendre amener des magnats du sport automobile, des climatologues et des écopirates mystiques à travailler ensemble pour sauver la planète ? extreme-e.com 65
Matthews coache des joueurs dans quatorze équipes de la NBA, le fameux championnat de basket américain.
L’arme fatale
Comment CHRIS MATTHEWS, dit « Lethal Shooter », est devenu l’entraîneur de tir le plus populaire de la NBA, et pourquoi tout a débuté à Paris avec un élève français.
COURTESY OF @LETHALSHOOTER
Texte ALEX BHATTACHARJI
Chris Matthews ne s’attendait pas à être le témoin du point culminant de sa carrière au basketball à la télévision. C’est arrivé lors du match d’ouverture de la saison 2021 de la NBA, quelques jours avant Noël dernier, lorsque les joueurs et les entraîneurs des Lakers de Los Angeles ont reçu leur bague de champions NBA 2020. Matthews, alias Lethal Shooter, a enseigné à plus de la moitié de l’équipe championne la méthode qu’il appelle l’art du tir. Il a formé l’ailier Kyle Kuzma, le meneur Quinn Cook et l’arrière Talen Horton-Tucker et ajoute : « J’ai travaillé pendant quelques semaines durant la saison morte avec AD », en référence à l’ailier fort de la NBA, Anthony Davis. Matthews a également prodigué ses conseils à plusieurs anciens joueurs des Lakers : l’arrière Avery Bradley, qui a signé avec les Heat de Miami, et l’arrière-ailier Danny Green, qui a ensuite été échangé aux 76ers de Philadelphie. Les Sixers ont également signé le pivot Dwight Howard, l’un des premiers élèves de Matthews il y a plusieurs années. En regardant la séquence depuis sa maison de L.A., Matthews s’enthousiasmait pour chacun de ses élèves. « J’ai eu la chance de pouvoir les aider à atteindre un objectif, dit-il. Je vais ici et là rien que pour aider ces gars. » Mais c’est lorsque Kentavious Caldwell-Pope, l’arrière de départ des Lakers, a embrassé sa bague incrustée de diamants avant de la placer à son doigt que Matthews a été submergé par l’émotion. Il qualiTHE RED BULLETIN
fie ce moment de « plus gratifiant que je n’ai jamais eu ». Il avait commencé à travailler avec CaldwellPope l’année précédant la saison du championnat des Lakers et l’avait aidé à se sortir d’une mauvaise passe. Après une solide performance au tir lors de la saison régulière raccourcie par la pandémie, CaldwellPope a excellé dans les séries éliminatoires : au cours de la course au championnat, il a réussi plus de paniers à trois points que tous les anciens joueurs des Lakers à l’exception de Kobe Bryant en 2010. « Et est-ce moi qui reçois la bague ? Est-ce moi qui signe à nouveau avec les Lakers ?, dit-il à propos de la prolongation de trois ans du contrat de 39,1 millions de dollars de Caldwell-Pope. Non. Mais le voir réussir est ce qui compte pour moi en tant qu’entraîneur. » En moins de cinq ans, Matthews a mis à profit cet engagement pour devenir l’entraîneur de tir le plus en demande de la NBA. Peu importe qui remportera le prochain titre, Matthews aura sans doute davantage de raisons de se réjouir. Il n’y a guère d’équipes dans la ligue qui ne compte un ancien ou actuel client dans son roster. Mais l’influence de Matthews va bien au-delà des joueurs professionnels. Propulsé par ses éblouissants exploits au tir sur les réseaux sociaux, Matthews a attiré un public nombreux et a commencé à enseigner son art du tir – une compétence créative qu’il pratique avec une discipline proche des arts martiaux – dans les mondes de la 67
mode, de l’entertainment et des célébrités. Il est ironique pour Matthews, qui a œuvré en tant que joueur dans un relatif anonymat, de trouver la célébrité en tant qu’entraîneur, mais le cas n’est pas inédit. Ce qui sera sans précédent en revanche, c’est de pouvoir choisir un entraîneur – comme celui surnommé Lethal Shooter – pour jouer aux côtés des plus grands de tous les temps dans la prochaine édition du jeu vidéo NBA 2K. Matthews ne peut déterminer avec précision le moment où il a réalisé qu’il allait jouait son dernier match, mais au moment où le ballon est passé à travers le panier pour son cinquantième point, cette réalité s’est rappelée à lui soudainement. Ce jour, il était à la lutte en EBA (Eastern Basketball Alliance), aux côtés de et face à des aspirants à la NBA, ainsi qu’à des vétérans de la ligue professionnelle européenne. En cette soirée de 2016, Matthews livrait son dernier match en semi-pro, ses derniers paniers sous les couleurs d’une équipe officielle. La compétition s’arrêtait définitivement ici pour lui. « Je savais au fond de moi que je n’essaierais plus jamais de jouer à l’étranger », dit-il, ce qui ne lui autorisait aucune fin de carrière dans une équipe européenne. Matthews, un arrière de 1,93 mètre, jouait au niveau international depuis sept ans mais était de plus en plus ralenti par les blessures. Ce soir-là, alors qu’il enfilait les tirs en suspension, l’un après l’autre, Chris Matthews a réalisé qu’il pouvait quitter la compétition sur une bonne note. « Je pouvais me retirer en me sentant bien dans ma peau, se souvient- il avoir pensé. Je n’aurai aucun regret. » Lorsque la dernière sonnerie a retenti, Matthews avait marqué soixante points. Peu après le match, un ami de Matthews, Kevin Séraphin, un vétéran de la NBA qui luttait pour rester dans la ligue majeure américaine, lui a fait une suggestion fatidique : « Mec, tu dois me montrer comment tirer comme ça. »
Matthews a également partagé son art du tir avec l’acteur Michael B. Jordan (à gauche) et l’artiste Chance the Rapper.
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Matthews avait entendu de tels commentaires alors qu’il était un prodige des terrains de jeu dans la région de Washington et les avait toujours pris comme rien de plus que des compliments. Mais Séraphin ne se contentait pas d’offrir du soutien à son ami, il lui offrait une véritable opportunité professionnelle. Plus que quelques conseils sur les tirs à trois points, il voulait un entraînement individuel. Après une période d’essai réussie à Washington, Matthews s’est installé à Paris avec Séraphin, (il est né en France). Matthews a pris le rôle de maître implacable, faisant travailler le basketteur français de 2,08 mètres aussi dur qu’il travaillait lui-même, et a découvert qu’il avait un sens aigu du diagnostic. « Nous avons bossé tout l’été sur ses carences et sur sa compréhension de l’art du tir, se souvient Matthews. Il a commencé à constater un énorme changement. » En effet, après avoir travaillé avec Matthews, Séraphin a augmenté son pourcentage de réussite des tirs de .410 à .551, le meilleur résultat de sa carrière. Les connaissances de Matthews dans le monde du basket n’ont pas été surprises. « Mes amis de la NBA m’ont dit : “Tu nous avais toujours dit de nous consacrer aux tirs pendant nos moments libres”, se souvient-il. Je les ai regardés et me suis dit : “C’est vrai, c’est en effet ce que je faisais”, mais je n’y ai jamais pensé parce que je n’étais pas en mode entraîneur. » Matthews s’est rapidement retrouvé dans ce mode à plein temps. Alors qu’il était à Paris, il a été contacté par le pivot étoile Dwight Howard, qui voulait le même « joujou » que Matthews avait apporté à Séraphin, un joueur solide qui n’avait jamais réussi à s’imposer. Sujet aux lancers francs erratiques, Howard a fait grimper sa moyenne à plus de .700 pendant de longues périodes sous la tutelle de Matthews. Peu à peu, de plus en plus de joueurs l’ont remarqué et les messages sur la boîte vocale de Matthews se sont accumulés. Afin de devenir un bon entraîneur de tir, Matthews n’a pas eu besoin de se défaire de son passé de joueur, il n’a eu qu’à l’accepter. Matthews a grandi dans une succession de quartiers difficiles à Washington et à College Park dans le Maryland, un État voisin, à l’est du District de Columbia. « Ces quartiers ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui, car ils étaient très durs, dit Chris Matthews. J’ai vu des amis se faire tirer dessus. Mon meilleur ami a été tué. » Enfant, Matthews a appris les bases du tir avec son père qui a travaillé avec lui sur ses mouvements. Lorsqu’il était au collège, la précision des tirs de Matthews a poussé son père à le qualifier de « létal », une expression que le jeune homme allait plus tard utiliser comme surnom et comme marque de commerce. Adolescent, Matthews a été pris sous l’aile de Delonte Taylor Sr., une légende locale de la DMV (comme on appelle la zone métropolitaine District de Columbia/Maryland/Virginie), qui avait bataillé pour se faire une place en NBA après avoir atteint un THE RED BULLETIN
Matthews a bossé avec les deux tiers de l’équipe des Lakers qui a gagné le titre NBA en 2020.
COURTESY OF @LETHALSHOOTER
Matthews a joué en pro à l’étranger pendant sept saisons avant de suivre sa véritable vocation de coach. Spécialité ? Le shoot. Qui tue.
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camp d’essai ouvert au public. Sans le mentorat de Taylor, Matthews affirme qu’il ne serait jamais devenu le joueur ou la personne qu’il est devenu. Dès le lycée, Matthews s’est mis à son tour à faire profiter les autres des conseils qu’il recevait. « Je me souviens d’avoir aidé mes coéquipiers à l’entraînement en me concentrant sur ce qu’ils faisaient de travers, dit Matthews. Vous ne voyez pas cela comme une manière de devenir leur entraîneur. Vous essayez seulement d’aider votre ami et votre coéquipier. » Plus jeune que Matthews de quelques années, Kevin Durant partageait les vestiaires avec lui à la National Christian Academy de Fort Washington, dans le Maryland. Matthews a très tôt repéré l’exceptionnel talent du futur MVP (Most Valuable Player) en NBA, un compagnon dans l’art du tir avec une éthique de travail semblable à la sienne. « Lorsqu’on observait Kevin au lycée, on ne pouvait manquer de constater à quel point il était exigeant, même lors de l’entraînement, dit Matthews. Il était maigre. Il était frêle. Les joueurs essayaient de lui faire faire des fautes à l’entraînement ou de briser sa concentration, mais il ne reculait jamais. » C’est dans leur ville natale que Durant et Matthews ont acquis cette détermination. Matthews ajoute : « Je pense que le fait de grandir dans cette région nous a procuré cet état d’esprit dans lequel nous voulions sortir de cet endroit d’où peu s’échappent. Nous devions donner tout ce que nous avions. » Après cela, Matthews a passé deux saisons à l’Université d’État de Washington puis a été transféré à l’Université Saint-Bonaventure dans l’État de New York. En tant que senior, Matthews s’est imposé en obtenant un taux de réussite au tir à trois points de plus de 39 % en plus d’établir le record de l’équipe pour les 3 points réalisés en une saison avec 101 (en 31 matches), ce qui lui a permis de mener la conférence Atlantic 10. Cette amélioration était le résultat d’un travail quotidien rigoureux qu’il avait mis sur pied. Sitôt levé, Matthews allait s’entraîner sur le terrain avec le gérant de l’équipe avant les cours, effectuant plusieurs centaines de tirs. À l’heure du déjeuner, il se passait de repas. « Je mangeais un encas et le gérant me passait la balle, dit Matthews. Je faisais 200 tirs à la pause de midi. » Après un entraînement complet avec l’équipe, Matthews restait sur le terrain pour continuer de travailler la mécanique de son tir – lentement, méthodiquement et attentivement et en mettant l’accent sur les mouvements fondamentaux. La 69
Comment tirer au basket comme un tueur
Cinq conseils du maître entraîneur Chris Matthews Matthews personnalise son approche du coaching pour tous ses clients, qui vont des adolescents aux stars de la NBA. Ces principes sont aussi à la base de son art du tir, que les Lethal Shooter en herbe peuvent utiliser pour atteindre leur cible et ne jamais la perdre.
L’entraînement est votre ami Selon Matthews, la meilleure façon de s’améliorer est de s’astreindre à un régime quotidien d’exercices techniques appelés form shooting, « pour faire entrer la dynamique des fondamentaux ». Restez conscient de chaque étape du processus du tir – fléchir les jambes, sauter, armer puis exécuter le tir, accompagner le ballon et de ce que vous ressentez. Et allez-y lentement. « Prenez votre temps. Si vous précipitez quelque chose, vous ne le maîtriserez jamais, dit Matthews. Si vous tirez vite, comment pouvez-vous sentir vos erreurs ? »
Tirer de près Les bons tireurs à longue distance ont commencé près du panier. Matthews vous suggère de commencer par tirer près du panier, comme le font les pros de la NBA pendant les séances de tir, et comme le font ses clients pendant les séances d’entraînement. « Les gens pensent que mon entraînement porte sur les tirs à trois points, mais je ne laisse même pas mes clients en tirer à l’entraînement. » Tirez directement à partir des ailes et des côtés ; une fois que vous vous sentez à l’aise, vous pouvez commencer à reculer un peu.
L’essentiel est d’identifier les incohérences dans vos mouvements par exemple, l’écartement du coude, les variations du point de déclenchement, la position de votre main guide – et de les corriger.
Le problème n’est pas dans votre tête Une grande idée fausse que Matthews entend trop souvent : « Ce gamin ne peut pas tirer parce qu’il réfléchit trop. » Matthews dit : « Ce sont des conneries. » Un état d’esprit parfait ne sert à rien s’il n’est pas bien formé. Si le cerveau d’un tireur est impliqué, c’est parce qu’il est conscient que quelque chose de physique ne va pas. « Son esprit sait qu’il ne sait pas comment tirer correctement au panier. »
Réussir un panier et répéter Vous devez entraîner votre mémoire musculaire en faisant beaucoup de tirs. Il fait faire 500 tirs par jour à ses clients professionnels et d’élite et suggère aux aspirants tireurs de faire 200 tirs par jour en semaine et 250 le week-end. Notez que Matthews fait tirer ses clients jusqu’à ce qu’ils le fassent correctement. Il est essentiel de séparer ces exercices de tout entraînement de force et d’endurance ou de tir que vous faites rien que pour le plaisir. « Les gens vont à la salle de sport en pensant que tirer le ballon n’importe comment est un entraînement, explique Matthews. C’est pourquoi il n’y a pas beaucoup d’as tireurs sur Terre. »
ifférence a été révélatrice, même pour lui. « Quand d j’ai commencé à suivre ce programme, je me suis dit : “Hey, je suis en train de réussir tous mes tirs”, dit-il. J’en ai fait ma formule. J’étais furieux de ne pas avoir fait ça pendant toute ma carrière. » Ignoré lors du repêchage de la NBA et non signé en tant qu’agent libre, Matthews a discrètement déployé ses talents ailleurs. Il a joué au Canada, en Russie, en Chine, en France, au Mexique, en Bolivie, au Pérou et même en Islande. En sept ans de carrière professionnelle, Matthews a subi une série de blessures qui ont mis sa carrière en péril : une cheville cassée, une opération du genou pour réparer son ligament collatéral tibial et un poumon affaissé à la suite d’un œdème qui a forcé une hospitalisation d’un mois. Matthews a été emmené d’urgence en ambulance après avoir constaté à son réveil qu’il ne pouvait plus bouger ses jambes. Matthews était convalescent lorsqu’il a décidé d’abandonner sa carrière de joueur. Aujourd’hui encore, il ressent les effets persistants du tissu cicatriciel dans ses poumons. « Cela a causé un traumatisme important à mon corps. » Bien que cela ne l’ait jamais conduit à la NBA, le séjour de Matthews à l’étranger lui a permis d’apprécier d’autres cultures et leur approche du basket. « J’ai l’impression que l’Europe m’a aidé mentalement à comprendre le jeu du basketball, dit-il. J’avais déjà les bases, mais j’aime la façon dont ils ont pris le temps de les décomposer dans la pratique. » Les jours de congé, il regardait les clubs de jeunes s’entraîner, pour étudier leur approche. « La chose que je respectais le plus était le niveau de l’enseignement. » Cette expérience a contribué à sa propre approche de l’enseignement de ce qu’il a appelé l’art du tir, qui se concentre sur un nouvel entraînement mental, physique et neurologique de ses élèves. Il ne suffit
Diagnostiquer chaque shoot loupé L’idéal, selon Matthews, est de « sentir tout ce que vous faites de travers en effectuant le tir ». Mais il est plus avantageux si une autre personne observe et critique vos tirs. Si vous ne trouvez personne, filmez-vous sur votre smartphone.
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La clientèle de Matthews s’étend des athlètes de la NBA tels Kentavious Caldwell-Pope et Danny Green (photo de gauche) aux grands noms de la musique comme Marshmello – tous ceux qui aiment le basket et veulent mieux tirer. THE RED BULLETIN
L’entraînement proposé par Matthews est ouvert à tous, des gosses aux cadres quadragénaires.
Matthews dit qu’il analyse le tir de chaque joueur de la NBA, même s’ils ne sont pas ses clients.
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pas de bien tirer. Matthews veut que ses clients gravent le mouvement dans leur mémoire musculaire là où les synapses déclenchent des mouvements selon un schéma appris par répétition sans déviation. Matthews regarde les matches de la NBA, de la WNBA et de la NCAA, prend des notes et étudie des clips et des analyses sur Synergy, l’outil d’analyse de données utilisé par les entraîneurs d’élite. Ses recherches sur les joueurs vont bien au-delà de ceux avec lesquels il travaille actuellement car tous ceux qui participent à la compétition sont des clients potentiels. « Je note ce que je ferais pour aider cette personne au cas où elle me contacterait. » Ce souci du détail et cette préparation méticuleuse ont porté leurs fruits. Cet été encore, deux joueurs de la NBA l’ont approché et, sceptiques, lui ont envoyé un texto : « Que vois-tu de mauvais dans mon tir en suspension ? » Matthews a répondu : « Quatre choses », et a critiqué chacun d’entre eux de manière THE RED BULLETIN
hyper-spécifique. Ils lui ont répondu : « Wahou, c’est exactement ça ! » Une telle expertise a permis à Matthews d’accumuler une impressionnante liste de clients. La plupart d’entre eux lui sont désormais envoyés par des équipes et des agences de la NBA, des joueurs de toute la ligue tels que De’Aaron Fox, Kenneth Faried, Hassan Whiteside et des dizaines d’autres. Il travaille également avec des stars de la WNBA féminine comme Candace Parker et Skylar Diggins-Smith, ainsi qu’avec des joueurs sélectionnés dans des universités et des collèges de haut niveau. Il a enseigné à un champion du monde de boxe (Ryan Garcia) et à un acteur qui a joué le rôle d’un boxeur (Michael B. Jordan) à tirer avec succès. Il a entraîné des stars du rock (Flea, bassiste des Red Hot Chili Peppers) et du hip-hop (Chance the Rapper, Kanye West, Chris Brown et Drake). Et il a formé un créateur de mode (son client Mike Amiri, fondateur d’Amiri, qui avait bêtement parié 50 000 dollars à Matthews qu’il ne pourrait pas réussir un tir de longue distance). En outre, Matthews est apparu dans plus d’une douzaine de spots publicitaires et a récemment signé un contrat de plusieurs années avec le jeu vidéo NBA 2K. Il a donné des cours et organisé des événements pour des entreprises telles que Nike, Air Jordan, Spalding, Stance Socks, la NBA, l’association des joueurs de la NBA, et maintenant, Red Bull. L’entraînement proposé par Matthews est ouvert à tout le monde, des enfants à l’école primaire aux cadres dans la quarantaine. Comme il le dit : « Si quelqu’un prend un ballon de basket, je l’entraîne. » Bien que la plus grande partie de son travail consiste à gagner sa vie, le travail qu’il effectue gratuitement est l’un des plus gratifiants qui soient. « Les gens ne me voient pas l’afficher, mais entraîner des enfants et faire quelque chose pour la communauté, c’est aussi satisfaisant qu’un client qui signe un contrat de 50 millions de dollars », dit-il. S’il semble que Matthews trouve son travail gratifiant, c’est en effet le cas. Matthew reçoit encore des offres de contrat pour jouer à l’étranger, dont beaucoup sont inspirées par ses séances de tir sur les médias sociaux. Mais sept ans après son dernier match en tant que professionnel, l’idée de revêtir le maillot ne le démange plus. Il est flatté mais il se concentre plutôt sur la tâche à accomplir. « J’aime savoir que j’ai encore des offres pour jouer, dit Matthews. Mais j’aime encore plus voir jouer tous les gens que j’ai entraînés. Ensemble, ils font bien plus de tirs que je ne pourrais jamais en faire. » lethalshooter.com 71
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PERSPECTIVES
LA PRESSE/ALFREDO FALCONE
Expériences et équipements pour une vie améliorée
LES HÉROS DU BITUME
La rage au ventre : les amateurs ont l’état d’esprit des vrais pros.
Les amateurs peuvent imiter les pros du Giro d’Italie sur des vélos de route électriques. 73
PERSPECTIVES voyage
« Le Giro-E a dépassé mes attentes. C’est un vrai Giro. » Martin Foszcyski, auteur et cycliste amateur, a relevé le défi. Voici ce qu’il en raconte.
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Plongée sur l’Adriatique : de Manfredonia à Vieste le long de la pointe de la botte italienne.
ex-professionnel redevient un coureur pur jus. Sur sa tempe surgit une grosse veine, qui raconte ses quatorze participations au Tour de France et ses deux victoires d’étape sur le Giro. Aujourd’hui, Max dirige l’équipe ENIT de l’office du tourisme italien et porte depuis plusieurs jours le maillot violet de leader du classement général, classement qui récompense à la fois la performance de l’équipe au cours des Challenges quotidiens et le sprint final des capitaines d’équipe sur le Giro-E. Et ce maillot, il veut le défendre à tout prix. Le deuxième jour a déjà des allures de routine, aujourd’hui, il s’agit de bien répartir ses forces sur les 97 kilomètres
vallonnés vers Vieste dans l’Adriatique. Quelques minutes après le départ, on s’attaque au Monte Sant’Angelo qui culmine à 800 mètres au dessus du niveau de la mer. On est censé atteindre le sommet à une vitesse moyenne de 23 km/h, mais voilà soudain que le moteur électrique de ma collègue tchèque Michaela tombe en panne. Je l’entends derrière moi chercher de l’air, avec Max sur ses talons qui hurle « Dai, dai, Michaela! » En puisant dans ses dernières forces, elle bascule au sommet. La batterie comprend cinq niveaux, le plus élevé se vidant en quelques kilomètres. Seuls deux changements de batterie par étape sont autorisés, il faut THE RED BULLETIN
LA PRESSE/ANDREA ALFANO(2), LA PRESSE/ALFREDO FALCONE MARTIN FOSZCZYNSKI
aazzo! » Massimiliano Lelli n’est pas content. Il est même furieux. « Dove team? » (Où est l’équipe ?) Mon italien n’est pas très bon, mais suffisamment cependant pour comprendre les injures que mon capitaine me jette au visage: j’ai foiré ! Mon pouls s’accélère. Nous sommes sur une autoroute baignée de soleil quelque part entre Grottaglie et Brindisi dans les Pouilles, le talon de la botte italienne. Des groupes de coureurs nous dépassent en trombe. « Max » cherche fébrilement du regard les quatre derniers équipiers que j’ai laissés décrocher, tout concentré que j’étais sur sa roue arrière pour tenir les 40 km/h de moyenne. Monumentale erreur ! Nous roulons vers l’arrivée en circuit fermé. D’ici une heure à peine, les Sagan et consorts vont sprinter pour la victoire. J’ai au moins appris deux choses importantes sur le Giro-E, auquel peuvent participer les cyclistes amateurs comme moi. Primo : ce tour d’Italie n’est pas une vraie compétition, même si l’on roule sur des bécanes de folie et sur une version réduite de l’étape originale. Ce qui compte, c’est uniquement la performance de l’équipe, pas celle des individus. Et deuxio : ça ne compte pas pour du beurre pour autant, surtout quand on a « Max » Lelli comme capitaine d’équipe. Dès qu’il se pose sur la selle, cet adorable
Italie
Nos trois étapes test Étape 6 GROTTAGLIE – BRINDISI Presque pas besoin de batteries dans cette étape éclair courte et plate sur l’Autostrada A7. Arrivée dans la ville portuaire de Brindisi dans le Sud de l’Italie. Distance 53 km Difficulté Étape 7 MANFREDONIA – VIESTE Le long de la pointe du talon italien avec vues magnifiques sur le golfe de Manfredonia. Terrain vallonné et pentes raides pour un total de presque 2 000 mètres de dénivelé positif. À voir : l’arche naturelle à côté de la plage de Vieste. Distance 97 km Difficulté
Rome
Caramanico Terme
Vieste
Roccaraso Manfredonia Brindisi Grottaglie
Étape 8 CARAMANICO TERME – ROCCARASO Que de la montée ou presque : traversée en terrain rugueux du parc national de la Majella et ascension jusqu’à Roccaraso, station de ski située à 1 658 m. L’ascension finale en lacets avec des pentes allant jusqu’à 12 % demande autant d’efforts aux pros qu’aux amateurs. Distance 71 km Difficulté
Même les villages des Abruzzes sont décorés des ballons roses du Giro.
L’ex-pro Massimiliano Lelli (gauche), capitaine de l’équipe de notre auteur. THE RED BULLETIN
donc bien gérer sa réserve d’énergie. La descente, enfin ! Nous longeons le golfe de Manfredonia, yeux rivés sur l’Adriatique, sur une route parsemée de villages de pêcheurs et de falaises. Dans la montée suivante qui traverse une forêt de pins, j’échange quelques mots avec une jolie fille aux avant-bras tatoués de l’équipe Toyota. Un petit flirt lourd de conséquences puisque j’oublie le changement de batterie : nouvelle erreur colossale ! Bertrand, le paisible Français de mon équipe, pompe déjà allègrement dans sa troisième batterie. Il n’y en a plus une seule pour moi, je dois me contenter des dernières réserves de mon chargeur. De méchantes crampes tiraillent mes 75
PERSPECTIVES voyage
L’arrivée à Vieste : dans le Giro-E, on cherche avant tout à se faire plaisir, pas à sprinter.
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Vous en voulez encore ? PARIS–ROUBAIX CHALLENGE 11 avril 2021 24 heures avant les pros, les amateurs peuvent se frotter aux pavés de « l’Enfer du Nord ». Mais à la différence de cette classique légendaire, ils ont le choix entre trois parcours de 70 à 172 km. parisroubaixchallenge.com
« Les crampes me tiraillent les cuisses. » L’auteur Martin Foszczynski en pleine action
des plus grands tours au monde, car jamais plus je n’aurais l’occasion de toucher ce rêve du doigt. Le Giro 2021 aura lieu du 8 au 30 mai. Des places pour le E-Giro sont disponibles au sein de l’équipe RCS Sport. Prix par étape : 1 000 € ; giroe.it
LA MARMOTTE 27 juin 2021 Sur les traces des ascensions légendaires du Tour de France : celui qui osera se mesurer à ce tour de 177 km qui passe entre autres par l’Alpe d’Huez et le Galibier aura au total 5 000 mètres de dénivelé positif. lepapemarmottegranfondoalpes.com L’EROICA 3 octobre 2021 La course vintage de légende attire des milliers d’aficionados de la route dans la petite commune de Gaiole in Chianti. Seuls les vélos de course produits avant 1987 sont admis sur ces sentiers de Toscane. eroica.cc THE RED BULLETIN
MARTIN FOSZCZYNSKI
Voici trois autres courses remarquables pour cyclistes amateurs.
LA PRESSE/ALFREDO FALCONE, MAURO BELLUCCI
cuisses, je fais tout pour empêcher mes pouces d’appuyer sur la touche Power. À Vieste, mon écran n’affiche plus que deux pourcents de batterie. Le troisième jour, les températures ont baissé de dix degrés et la pluie fait rage. Nous nous trouvons désormais dans la région montagneuse des Abruzzes, avec une arrivée au sommet à la station de ski de Roccaraso et 1 800 mètres de dénivelé positif au programme. Et pourtant, on imprime un tempo d’enfer, le capitaine laissant même échapper un « Very good, Guys ». Mais pas de Giro sans drame. Celui-ci s’abat sur notre co-capitaine Maurizio. Le dernier Team-Challenge vient tout juste de commencer que sa batterie est déjà vide. Max le pousse, j’aide aussi. On roule enfin comme une vraie équipe. Les derniers kilomètres ont des passages allant jusqu’à 12 % : même avec un moteur électrique, grimper ce genre de pente est un véritable calvaire. Je laisse partir mes équipiers dans la brume. Je veux subir ces précieux instants tout seul, goûter une fois au moins aux sensations d’une arrivée en vainqueur acclamé sur l’un
PERSPECTIVES gaming PLAY
confie-t-il. J’ai beaucoup appris. De tireur frénétique peu loquace pour qui seules les stats comptaient, je suis devenu un joueur d’équipe plus ouvert et plus honnête. » Une expérience positive qui l’incite à quitter CS:GO. « J’étais pris dans une spirale négative avec des équipes auxquelles je ne croyais plus. C’est là que l’idée de devenir l’un des meilleurs joueurs de VALORANT m’est venue. Un défi excitant. »
Votre carrière est en jeu Il est peu probable qu’un conseiller en orientation vous suggère de gagner votre vie en jouant à des jeux vidéo. Pour cela, mieux vaut s’en remettre à une superstar de l’esport.
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Faire ses preuves
Regarder vers l’avenir
Shooters d’élite : les persos de VALORANT Phoenix (g.) et Jett.
m’intéressait », explique-t-il. À l’époque, il joue à Counter- Strike: Global Offensive, qui vient d’être lancé. Puis d’autres joueurs l’invitent à rejoindre leur équipe. Et c’est désormais son quotidien. Un parcours atypique, dont pyth a tiré de précieuses leçons. Florilèges.
Se discipliner
Lorsqu’il quitte l’école à 18 ans, Mourujärvi joue quinze heures par jour à CS:GO.
« Ne brûlez pas les étapes, bâtissez votre ascension pas à pas. »
Pyth est un virtuose de « clutch », capable de retourner une situation à la dernière seconde, comme en février dernier lorsque G2 rafle la première édition de Red Bull Home Ground, ou en 2014 en venant à bout, seul contre quatre, des Ninjas in Pyjamas dans un match CS:GO. Deux ans plus tard, il rejoint leur équipe. « Faites vos preuves et vous serez remarqué, prometil. Ne brûlez pas les étapes. Bâtissez votre ascension pas à pas en prenant du plaisir, sinon ça ne marchera pas. »
Se réinventer
En 2015, pyth participe à la création de la nouvelle équipe CS:GO canadienne Luminosity Gaming, une expérience inédite. « Je jouais en solo et voulais prouver ma valeur,
À 27 ans, Mourujärvi fait figure de vétéran en esport. Mais mais il entend poursuivre sa carrière lorsque le temps de la compétition sera révolu pour lui. « Coacher serait une bonne façon de rester dans l’esport. Beaucoup se contentent de jouer tous les jours en négligeant le collectif et la stratégie. Une équipe doit se renouveler. Liverpool en Premier League de foot anglais est un bon exemple. Elle s’est renforcée en achetant le défenseur Virgil van Dijk. Il n’est pas capitaine de l’équipe, mais son leadership et son assurance profitent à l’équipe. »
VALORANT sur Microsoft Windows ; playvalorant.com. Le Red Bull Campus Clutch est à suivre sur redbull.com. Pyth est sur twitch.tv/pyth THE RED BULLETIN
JOE ELLISON
« Je dormais de 8 heures du matin à 17 heures et jouais le reste du temps, se souvient-il. J’ai changé de routine dès que j’ai entrevu la possibilité d’en faire mon métier. J’ai adopté une attitude pro. »
« Les “haters” sont toujours les plus bruyants, affirme pyth. Avec CS:GO, j’étais harcelé sur Twitter, et menacé de mort pendant les matches. Je pratiquais des exercices de recentrage, mais trop irrégulièrement. » Pour lutter contre le stress, il se met au tir en ligne. « Je m’entraînais sur Aim Lab, en écoutant de la musique pour positiver. » La solution viendra d’un changement total de décor. « Les fans de VALORANT sont parmi les plus solidaires, explique-t-il, en insistant sur l’importance d’avoir de bons compagnons de route. »
YUNG ELDR
Partout dans le monde, des étudiants préparent en ce moment un examen important, mais pas celui que l’on croit. Red Bull Campus Clutch est un tournoi esport mondial destiné aux étudiants. Ceux-ci s’affrontent dans VALORANT, un jeu de tir à la première personne pratiqué en équipe. Avant son lancement, le premier test du jeu diffusé en direct, bat le record d’heures de visionnage en une journée (34 millions, et jusqu’à 1,7 million de spectateurs simultanés). Et ce jeu fait désormais partie de ceux capables de séduire des vedettes de jeux rivaux tels que Fortnite et Overwatch. Les participants à Campus Clutch n’évoluent certes pas dans la même catégorie, mais les équipes gagnantes de chaque pays disputeront en mai la finale mondiale, avec à la clé un chèque de 20 000 euros et un espace de jeu dernier cri pour leur campus. De quoi inciter certains à changer d’orientation pour devenir athlète d ’esport professionnel. Jacob « pyth » Mourujärvi pourrait leur enseigner une chose ou deux. Ce Suédois de 27 ans, membre de l’équipe d’élite G2 Esports, est l’un des meilleurs joueurs de VALORANT au monde. Il y a neuf ans, il étudiait l’informatique. « Je n’avais pas de plan de carrière, mais travailler avec les ordinateurs
Vivre positivement
PERSPECTIVES électronique Une protection en silicone (photo à l’extrême gauche) est dispo, pour préserver votre Pocket Operator.
CRÉATION
Ne vous méprenez pas sur son look de jouet : ce mini-synthé envoie façon Dragon Punch.
TEENAGE ENGINEERING
TOM GUISE
Ça frappe
THE RED BULLETIN
Les synthétiseurs modulaires – instruments de musique électroniques qui peuvent être reliés pour échantillonner, créer et manipuler des sons – existent depuis les années 1950, où ils étaient gros comme des frigos. Teenage Engineering est un groupe d’ingénieurs suédois qui fabriquent du matériel de musique rétro, dont cette pépite. Leur synthétiseur Pocket Operator est un chef-d’œuvre de conception dépouillée : une carte de circuit imprimé avec un Flip Stand, deux piles AAA et une paire de jacks de 3,5 mm
à l’arrière. Sur la face avant se trouvent une grille de boutons, deux boutons et un micro permettant de créer seize sons pour enregistrer une mélodie de 256 mesures ou réaliser un set live. Chaque appareil a son propre son – rythme, robot, bureau – représenté par des graphiques de style vintage Nintendo sur l’écran LCD. Connectez-les ensemble et vous obtenez un orchestre numérique. Et vous pouvez ajouter des échantillons du « Shoryuken » du jeu Street Fighter à ce combo de choc. teenage.engineering
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PERSPECTIVES équipement NAGER
Fluide glacial Nager en eau froide stimule le système immunitaire, et la circulation sanguine, mais soyez préparé… « L’eau froide est mon talon d’Achille », confie Dan Jones. Surprenant de la part du Gallois de 23 ans, vainqueur à deux reprises du Red Bull Neptune Steps, une épreuve de nage et d’obstacles en eau libre avec sept écluses à escalader dans un canal en Écosse, le tout dans le froid, qui s’est déjà tenue en Bretagne. « Ma première participation a eu lieu deux semaines après la vague de froid de mars 2019, dans une eau à 2 °C. J’avais testé ma combinaison dans une piscine à 27 °C. Le choc fut rude. » Échaudé, Jones est depuis plus avisé. « Prévoyez une combinaison de 3 à 5 mm d’épaisseur, des gants et des chaussons en néoprène. Certaines cagoules couvrent le menton, mais gênent la respiration, du coup je porte deux bonnets de natation. » Ce n’est pas la seule chose que Jones a doublée : « Lors de ma première en Neptune Steps, beaucoup de triathloniens gardaient leur body de course sous la combinaison. De mon côté, je m’entraînais en maillot de bain, alors j’en ai mis deux. » Dan Jones est membre de l’équipe nationale galloise de natation et ambassadeur de GoPro ; Instagram : @danjones199
« Les lunettes protègent du froid mais n’empêchent pas la venue de la buée. Un peu de salive, et le tour est joué. »
« En eau libre, sortez en groupe, cela assure une assistance en cas de fort courant et réduit le risque d’égarement. »
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DAVID EDWARDS
Annette porte une combinaison SPEEDO Fastskin Xenon et des lunettes Futura Biofuse Flexiseal, speedo.com ; des chaussures VIVOBAREFOOT Esc Tempest SwimRun, vivobarefoot.com ; radeau flottant ABOVE BELOW avec sac étanche pour le sac à dos, abovebelow.sc THE RED BULLETIN
PERSPECTIVES équipement « Il existe des combinaisons de différentes épaisseurs. Celle pour Neptune Steps est de 5 mm – très prisée des surfeurs. Lors de ma première participation, Ross Edgley (Great British Swim, ndlr) était de la partie, ses gros bras l’obligeaient à porter une combinaison sans manches. Il était rouge-écarlate à cause de l’eau froide. » Robbie porte une combinaison SPEEDO Fastskin Xenon en néoprène Y39 (pour une flottabilité inégalée), et des lunettes Hydropulse antibuée et 100 % anti-UV, speedo.com ; des sandales TEVA Terra Fi 5 Universal, teva-eu.com ; la bouée de sécurité Tekrapod de TEKRASPORT (gonflée ci-dessous), tekrasport.com Mannequin : ANNETTE REGIS et ROBBIE LUBOYA @ W Model Management
« L’eau est si froide que vous ne la sentez plus à cause du sang qui reflue vers les organes vitaux. Vous ne sentez plus vos mains ni vos pieds. » THE RED BULLETIN
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PERSPECTIVES à vous de jouer L’as du BMX Kriss Kyle fait le mur dans la forêt galloise.
temps. » Pour ce faire, Kyle s’est allié au constructeur de rampes George Eccleston et au réalisateur Matty Lambert…
La vision
« Je pense toujours à l’étape suivante, confie Kyle. J’ai ima giné un tour de mur à 270°, avec une ouverture me permet tant de m’extirper par le bas sans me cogner la tête. Si je le visualise, alors je peux le faire. »
L’idée
« L’idée de Kriss motive le choix du spot, confie Eccleston. Dans ce cas, les trois arbres en pente répondent à deux impératifs : une rigidité latérale de mur de bout en bout. Et un vide de 1,5 m sous le mur au point d’en trée, et de 2 m à l’autre bout pour la sortie du vélo. »
La structure
« Elle a été prédécoupée en ate lier et assemblée en deux jours sur le spot, explique Eccleston. Les anneaux sont en contre plaqué de bouleau — un bois souple et résistant, utilisé pour les rampes de skate en salle — et les lattes sont en mélèze pour la solidité et l’adhérence. »
J
270°
’avais 13 ans la première fois que j’ai roulé sur un mur, se souvient Kriss Kyle. Je n’en menais pas large – ça allait vite et je priais pour que les pneus restent accrochés sinon la chute serait douloureuse. Mais ils ont tenu, je suis passé comme une flèche avant de m’éjecter. Depuis, cette sensation m’obsède. » La figure est devenue sa marque de fabrique, en témoigne le film Kriss Kyle’s Kaleidoscope (2015). Dans Out of Season, son dernier film, l’as du BMX (28 ans) reproduit la figure dans les forêts galloises sur un VTT, un engin bien plus lourd. « Cela nous a pris quatre ans, précise-t-il. L’idée de réitérer l’exploit me titillait depuis long 82
Les essais
« J’étais nerveux, car je ne pou vais la tester qu’une fois mon tée », précise Kyle. Eccleston avait toutefois prévu la possibi lité de modifier la structure si besoin : « Sa stabilité était la priorité, nous avons renforcé tous les points qui vibraient sous les roues de Kriss. »
Le jour J
Degrés de perfection « Le diamètre est de 4,2 m sur la partie supérieure, et de seulement 4 m sur la partie inférieure, dû à l’inclinaison de 5°, explique Eccleston. Ainsi, en cas d’humidité, Kriss arrive moins vite dans le mur, bien mieux pour la maîtrise et l’adhérence. Sur un mur vertical, la glissade serait inévitable. »
« Nous avions deux angles de prise de vue : de dos, pour sai sir l’entrée de Kriss dans le mur, et une vue d’hélicoptère avec un drone qui descend de la cime des arbres, explique Lambert. Le point de vue du pi lote fait vivre la difficulté de la tâche sans en négliger l’esthé tique. Pénétrer dans le mur cir culaire par un trou de souris est délicat. Il semble disparaître au contact du mur. »
Out of Season sur redbull.com THE RED BULLETIN
CHRISTINA LOCK
Genèse d’une incroyable figure signée Kriss Kyle, maestro du vélo.
HOWARD CALVERT
Droit dans le mur
EISA BAKOS
CRÉER
Red Bull France SASU, RCS Paris 502 914 658
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PERSPECTIVES au programme VTT ONE AT A TIME Pour lui, seule la première place compte : suivez le rider VTT professionnel de slopestyle, Brett Rheeder, à travers les hauts et les bas d’une saison de Crankworx. Avec déjà 5 victoires en slopestyle Crankworx à son actif, Rheeder entame une nouvelle saison avec la possibilité d’en ajouter 4 de plus.
Du snow, du snow, du snow ! 59 minutes des meilleurs moments de la tournée Natural Selection du snowboardeur Travis Rice à la station de Jackson Hole dans le Wyoming, USA.
Contest LIFE IS JUST A RIDE Ce film suit les athlètes BMX et skate Reed Stark et Madars Apse lors de la fameuse Simple Session, à Tallinn, en Estonie, réputée pour son très haut niveau d’action, et de fête… L’organisateur de l’événement, Risto Kalmre, est également à l’honneur de ce documentaire dédié à l’un des meilleurs événements de sports d’action au monde.
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Impro IMPARABLES : RED BULL BATALLA Ce documentaire suit le parcours des seize MCs du monde entier qui participent à la finale mondiale de Red Bull Batalla. Se déroulant dans un mode de réalité augmentée, le film donne au spectateur un accès aux coulisses de tous les MCs et de leurs histoires, y compris l’improbable gagnant mexicain, Rapder. THE RED BULLETIN
BARTEK WOLINSKI/RED BULL CONTENT POOL, EISA BAKOS/RED BULL CONTENT POOL, TIM ZIMMERMAN/RED BULL CONTENT POOL/NATURAL SELECTION, MARCOS FERRO/RED BULL CONTENT POOL
Snow NATURAL SELECTION TOUR 2021
HORS DU COMMUN Retrouvez votre prochain numéro en mai en abonnement avec et avec dans une sélection de points de distribution et sur abonnement. JAANUS REE / RED BULL CONTENT POOL
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Le droit de volt
La mobilité électrique n’est plus un projet désormais et cette énergie investit tout ce qui permet de se déplacer sur terre, sur mer et dans les airs. La preuve ! Texte DAVID KUHN
Autos Peugeot e-208 GT
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Citroën AMI Ce rubis de cube devrait faire sensation chez les branchés en ville ! Un pari esthétique de Citroën avec ce modèle ultra-compact et astucieux qui peut se conduire à partir de 14 ans. Dès 6 900 €
Renault Captur E-Tech Renault a misé sur la technologie hybride pour que le conducteur se sente libre. Sa compacte star permet jusqu’à 65 km de conduite 100 % électrique. Dès 24 300 €
THE RED BULLETIN
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Ford Mustang Mach-E Steve McQueen aurait adoré. Avec ses 119 km d’autonomie pour 10 min de charge, il y a de quoi se faire une grande évasion ! Dès 48 990 €
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THE RED BULLETIN
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Qui a dit qu’en ajoutant un zéro on obtenait le même résultat. De la compact e-208 au SUV e-2008, il y a bien un zéro de plus et une différence de dimension pas négligeable. Pour les performances, elle maintient le cap. Dès 35 950 €
PERSPECTIVES mobilité électrique
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Mitsubishi Eclipse Cross PHEV AUDI RS E-Tron GT Une belle proposition d’Audi qui se démarque avec ce coupé sportif qui atteint les 100 km/h en 3,3 sec. Dès 101 000 €
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Un SUV hybride rechargeable qui passe au 100 % électrique grâce à son autonomie de 55 km en ville. Dès 32 990 €
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Vélos Cannondale Adventure Néo Urbain et conjuguant look rétro et praticité de conduite, le Néo dispose d’une puissante assistance au pédalage. Même si d’autres coloris sont dispos, c’est en rouge qu’il est le plus sexy ! Dès 2 799 €
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Natif de Saint-Lô, ce Solex est inspiré de l’iconique modèle de 1946 (Solex 45). Tout le chic et l’esprit frenchy se reconnectent à l’époque avec un moteur désormais électrique Bafang discret et performant. Dès 1 520 €
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PERSPECTIVES mobilité électrique
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Insolites Lanéva Dayboat On se rêve en mer avec ce bateau de plaisance 100 % électrique et monégasque en matériaux biosourcés. Inspiré des runabouts des années 50, ce bijou estampillé « Solar Impulse Efficient Solution » peut monter jusqu’à 30 nœuds.
Rover Weebot Comment tenir sur cet engin ? Pour avancer, il faut vous pencher en avant et pour freiner, basculer en arrière. Il annonce 35 km/h de vitesse et 50 km d’autonomie. Dès 1 590 €
Zosh Scooter, trottinette, VTT… Zosh n’a pas choisi et a créé un véhicule crossover, fun et capable de s’adapter au circuit urbain comme aux sentiers. Dès 3 480 €
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PERSPECTIVES mobilité électrique
eFoil Croiseur 5’6 L’eFoil offre des sensations de glisse et de vol conjuguées et uniques. Moteur 100 % électrique et conception carbone, il permet de voler jusqu’à 40 km/h au-dessus de l’eau. Dès 4 000 €
Pipistrel VELIS ELECTRO 128 L’aviation civile connaît sa seconde révolution grâce, entre autres, au constructeur Pipistrel, pionnier qui permet de voler sur un appareil électrique, rechargeable en 1 heure, et avec 5 heures d’autonomie à 250 km/h. Dès 175 000 €
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Motos & scooters
Peugeot Ludix
Hyper léger, hyper maniable et hyper autonome, le scooter mini de Niu affiche un pédigrée complètement superlatif mais mérité. Son look simple et élégant en fait un parfait allié du quotidien pour qui aime la discrétion et l’efficacité. Dès 3 599 €
HARLEY-DAVIDSON MOTOR COMPANY, FORREST ARAKAWA
Niu NQi GTS
La marque au lion chasse large et se positionne aussi sur les petits scooters électriques en proposant un de ses modèles reconnus en version « e ». Sobre et équivalant à un 50 CC, il est déjà l’ami des ados responsables ! Dès 3 400 €
Zero SR/F Le style de la SR/F de Zero Motorcycle et ses performances ne laissent aucun doute sur le fait que l’énergie électrique est le nouveau standard en matière de routières. Et en plus SR/F est la première moto totalement « intelligente » au monde. Dès 20 970 €
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PERSPECTIVES mobilité électrique
Harley-Davidson LiveWire Les légendes perdurent car elles se réinventent, et Harley de poursuivre son histoire avec cette machine qui ne ronronne plus mais propose sept modes de conduite différents et 250 km d’autonomie en ville. Dès 33 900 €
BMW Definition CE 04 Pionnier en matière de maxi scooter électrique, BMW récidive avec ce modèle futuriste. Son design associe le besoin de fonctionnalités à un esthétisme clair, et propose un modèle parmi les plus connectés. Disponible fin 2021
Vespa On ne dit plus dolce vita mais dolce’lletrica ! Le scooter italien mythique passe à l’électrique et devient très silencieux ! Mais rien ne vous empêche de continuer à parler fort en le conduisant ! Dès 6 390 €
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MENTIONS LÉGALES
THE RED BULLETIN WORLDWIDE
The Red Bulletin est actuellement distribué dans six pays. Vous découvrez ici la couverture de l’édition autrichienne, qui met en lumière la danseuse B-Girl Sina. Le plein d’histoires hors du commun sur redbulletin.com
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9 MAI 2021 – 13 H COUREZ CHACUN POUR SOI, MAIS TOUJOURS EN ÉQUIPE. 100 % DES FRAIS D’INSCRIPTION SONT REVERSÉS À LA RECHERCHE SUR LES LÉSIONS DE LA MOELLE ÉPINIÈRE.
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Tour de contrôle Avec ses 360 mètres, la cheminée de la centrale électrique de Trbovlje, en Slovénie, est la plus haute d’Europe et abrite la voie d’escalade artificielle la plus longue au monde. Janja Garnbret (tout en haut sur la photo en janvier dernier) et son compatriote Domen Škofic ont relevé le défi d’être les premiers à escalader cette structure monumentale. Une façon bien particulière de se préparer pour les JO… lorsqu’ils auront lieu !
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Le prochain numéro de THE RED BULLETIN sortira le 20 mai 2021.
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Pour finir en beauté
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