/ ANTOINE DE CAUNES /
I-Caunes petit
écran
PROPOS RECUEILLIS PAR MÉLANIE MARULLAZ
I
l a toujours quelque chose sur le feu. En ce moment, entre deux « Popopop » - rendezvous radio quotidien consacré à la pop culture sur France Inter -, ce qui l’occupe, c’est un livre, « Perso », paru cet automne, et dans lequel il mélange “souvenirs, impressions, emballements”. Pas des mémoires, parce qu’il ne veut “infliger ça à personne”, mais une série de petites histoires qui lui sont arrivées, à commencer par une attaque de chiens en Grèce, et qui, de marabout en bout de ficelle, dessinent pudiquement les contours de
cet enfant de la télé. Car il en est littéralement un. Fils de deux monstres sacrés de la télévision des années 60, Jacqueline Joubert et Georges de Caunes, le sang qui coule dans ses veines pulse au rythme des ondes hertziennes. Pas de voie tracée, ni d’injonctions, encore moins de calculs ou d’ambitions, mais de manière naturelle, il finit lui aussi par travailler à la chaîne - à l’époque, il n’y en d’ailleurs que trois. De « Chorus », où il présente, cheveux longs et clope à la main, les vinyles de la semaine, à « Profession », émission dans laquelle il laisse des
musiciens, pâtissiers, cavaliers ou danseurs s’exprimer sur leur métier, en passant par ses mythiques duos avec José Garcia dans « Nulle Part Ailleurs », le déjanté franco-britannique « Eurotrash », ou la pittoresque « Gaule d’Antoine », de Caunes balade sa verve et son dandysme sur nos écrans depuis plus de 40 ans… Ses tempes grisonnent, sa barbe discrète aussi, mais son regard reste facétieux et son plaisir évident. Comme un grand enfant - de 67 ans, mais il faut voir sa date de naissance pour le croire -, il s’amuse, il joue… un double-jeu ? Activmag : En préparant cette interview, et parce qu’on aime les jeux de mots, on s’est demandé s’il n’y avait pas en vous “deux Caunes”… Antoine de Caunes : Je crois que ça se manifeste jusque dans l’illustration qu’a faite Jamie Hewlett sur la couverture du livre, qui est en fait une peinture sur une photo et qui donne déjà ce sentiment d’un masque. C’est moi, mais pas
© La Gaule en Suisse© Elodie Jardel / CANAL+
Le débit TGV - ou Eurostar, car l’homme a souvent traversé la Manche - , le sourire en coin et l’humour en guise de paravent, Antoine de Caunes fait partie de ces figures familières qui animent nos écrans depuis des décennies. Des décennies ?! Pas sûr pour autant qu’il ait vieilli…
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