/ PAS C A L O B I S P O /
Sa l i b erté chanter
de
I
l y a des signes du destin qu’il faut saisir à deux mains. Un train au départ de Lyon, mon homme dedans, et un rang derrière, reconnaissable au premier regard, derrière ses lunettes noires, Pascal Obispo, celui dont les titres te prennent aux tripes, dont la voix te dresse les poils sur les bras, et dont le cœur, derrière ses airs de rocker, déborde de pudeur. Bref, mon homme avait 2 heures de trajet (et la promesse que je saurais me montrer très, très gentille) pour le convaincre de m’appeler. Je ne sais pas si c’est la perspective de me voir si reconnaissante, mais résultat des courses, le lendemain, Pascal m’appelait (oui, maintenant, il fait un peu partie de la famille !). Une vingtaine d’albums « physiques » en 30 ans, des tubes comme s’il en neigeait, et une autre vingtaine d’albums « numériques » (disponibles sur son appli) livrés en seulement 9 mois ! L’artiste est prolifique et engagé, l’homme magnifique, un rien écorché. Il a écrit ou composé pour les plus grands, mis le feu pour Johnny, fait « chanter » Florent Pagny, rendu zen Zazie… Garou, Marc Lavoine, Patricia Kaas et livré tout un album pour France Gall qu’elle ne chantera pas. La déception digérée, c’est lui qui le fera, 24 ans plus tard, avec « France » sorti il
Quand un artiste sort un album tous les 2 ans, lui en livre 20 en 9 mois ! Et toujours avec la même intensité. Et s’il en a vendu des millions dans sa carrière, Pascal Obispo n’est jamais plus heureux qu’en écrivant pour les autres, de Johnny à Pagny, de Patricia Kaas à France Gall… Musique ! PROPOS RECUEILLIS PAR LARA KETTERER - PHOTOS : DOMINIQUE GAU
y a tout juste quelques semaines. Au bout du fil, sa voix grave, conversation en chansons…
premiers concerts, c’était aux Trans Musicales de Rennes. J’y allais pour prendre ma dose de rock.
Activmag : Ado, vous avez été bercé à quoi, c’était qui votre « Chanteur idéal » ? Pascal Obispo : Dès 13 ans, quand je suis arrivé à Rennes, ça a été Philippe Pascal de « Marquis de Sade » qui a ensuite fondé « Marc Seberg ». Alors que j’étais bassiste dans un petit groupe au Lycée, on a même fait leur première partie.
Comment avez-vous su que vous en feriez votre métier, que « Chanter, vous ne savez que chanter » ? Sans doute quand j’ai signé mon premier contrat, en 91, avec une maison de disque. J’allais pouvoir sortir du RMI, j’étais en fin de droit au chômage après avoir bossé à la Fnac à Paris… Donc, là, oui, avec cette signature, j’ai commencé à y croire.
Le premier album acheté, celui dont vous avez dit : « Il est celui que je voulais » ? L’album de Police « Regatta De Blanc », après avoir entendu « Message in a Bottle ». J’avais 15 ans. Le 1er concert, le groupe dont vous êtes « Fan » ? Marc Seberg ! Mais plus largement, mes
Un père footballeur, ça ne vous a pas tenté une carrière à la « Zinedine » ? Le problème, c’est qu’on n’hérite pas des gènes de nos parents ! Ça se saurait ! On hérite plutôt d’un environnement et d’un contexte social. Et mon père est parti quand j’avais 8 ans. Fin de l’histoire. Du coup, je n’ai même pas essayé.
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