FRANCE
Après dix-huit mois de pandémie, experts et politiques redoutaient les répliques du séisme Covid-19 sur l’économie française. Mais la fin de la période estivale est plutôt marquée par un certain optimisme au sein du gouvernement. Le pire n’a finalement pas eu lieu. Notre pays a connu, cet été, un rebond économique, selon une note de conjoncture de la Banque de France. ROYAUME-UNI ALLEMAGNE ITALIE SUISSE AUTRICHE PORTUGAL
En effet, dans les restaurants, les factures de cartes bleues ont augmenté de 5 % au mois d’août, malgré la résurgence de l’épidémie, la prévalence du variant Delta et l’instauration du “Pass sanitaire”, à l’origine de plusieurs manifestations dans le pays. En témoigne également, la bonne surprise des chiffres du chômage, publiés mi-août : le taux de chômage est quasiment revenu à son niveau de fin 2019, soit 8 % de la population active, a indiqué l’Insee, alors que certains le voyaient dépasser les 10 %. Les créations d’emplois ont aussi le vent en poupe. Quant au “mur des faillites” redouté par les observateurs, il semble s’éloigner, même s’il faudra encore attendre plusieurs mois et, notamment, le remboursement des prêts garantis par l’Etat, pour connaître avec précision l’état de santé du tissu économique français. Il faut cependant se garder de tout triomphalisme, car la route vers la sortie de crise est encore longue et semée d’embûches. Longue, car rappelons l’ampleur de la chute : avec un recul de près de 8,3 % de notre PIB en 2020 (contre une moyenne de 6 % en Europe et 3,6 % aux EtatsUnis), même la très optimiste croissance de 5,5 % (pour la Banque de France) ou 6 % (pour le gouvernement), attendue en 2021 ne nous permettrait pas de retrouver le niveau de PIB d’après crise. En maintenant le même rythme de croissance, ce n’est pas avant le printemps 2022 que nous devrions refranchir le cap symbolique du niveau de PIB fin 2019, alors que les Américains atteignent ce seuil psychologique très important, à la fin de l’été 2021. 94
Si sur le plan national, le bilan économique de l’été 2021 semble plutôt positif, qu’en est-il réellement du dynamisme de notre industrie de la glisse, de la consommation et de la fréquentation en magasin cette saison ? De manière générale, l’été 2020 avait été exceptionnel en termes de fréquentation et de chiffre d’affaires en magasin. La crise du Coronavirus avait globalement boosté la pratique des sports de plein air et les sports de glisse avaient donc tout naturellement profité de cet engouement. Les magasins avaient, dans l’immense majorité, connu une saison estivale assez exceptionnelle. Tous se posaient la question de l’été 2021. Après les nouvelles restrictions et re-confinements partiels ou totaux de l’automne et de l’hiver, nous étions en position légitime de nous interroger quant à l’activité sur la saison estivale 2021. Chez Nausicaa, fort de ses 3 magasins en Normandie et en Bretagne, le constat est plus que positif. En effet Thomas Lamora, propriétaire et gérant des 3 magasins de Caen, Cherbourg et Saint Malo nous confie : “Malgré les trois mois de fermeture sur l’année 2020, nous avons connu une année plus que positive avec une hausse de 15 % par rapport à 2019”. Il ajoute : “A ce jour, sur les 8 premiers mois de 2021, nous sommes sur une hausse de 33 % par rapport à l’année 2020 qui était déjà une très bonne année”. Thomas précise : “En 2021, le début d’année, et plus particulièrement le printemps, a été hors norme avec une hausse de 12 % sur le nombre de factures, avec un panier moyen en hausse de 19 %. Les mois de juillet/août ont, eux, plutôt marqué le retour d’une activité plus classique en magasin”. Le constat semble identique beaucoup plus au sud, chez Waimea Surf Shop à Anglet où Xabi Anton, propriétaire et gérant du magasin nous dit : “Nous n’avons pas subi de pertes de chiffre d’affaires à cause du Covid-19, nous sommes au contraire en progression, avec une hausse de 10 % par rapport à 2020 qui était déjà une année record”. Il ajoute : “On peut expliquer en partie cette augmentation de chiffre d’affaires,