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L'opposition par Louis Louis

L'opposition par Louis Louis

L'application de la Charte ne se fait pas sans difficultés. Les éléments syndicalistes ne se laisseront pas éliminer facilement. Sous le titre « On n'appliquera pas la Charte du Travail contre la seule force syndicale vivante de la batellerie ». M. Louis Louis, président de la Navigation fluviale, vient de publier dans le journal La Navigation, une protestation qui se termine ainsi : « Nous tenons à dire à M. Lebureau que ces manœuvres et ces intrigues ne suffiront pas pour faire disparaître dans la batellerie trente années d'activités syndicales pour nous imposer un « néo-corporatisme » avec le concours des éléments les plus rétrogrades de la corporation de façon à immobiliser le progrès social. Qu'on nous entende bien : on n'appliquera pas la Charte du Travail contre la seule force syndicale vivante de la batellerie. » M. Louis Louis a bien voulu nous donner quelques explications complémentaires : - On a désigné - nous dit-il- pour représenter la batellerie au sein de la « Commission provisoire d'organisation de la Famille professionnelle de transports », un représentant de la batellerie que l'on a qualifié ; « délégué de la Fédération de la Navigation intérieure » Or, cette fédération nous est complétement inconnue. Elle n'a jamais donné signe de vie et n'a aucune activité professionnelle. Elle ne peut représenter réellement la corporation batelière. Au lendemain de la publication de cette désignation, j'ai eu un entretien avec M. Hubert Lagardelle, secrétaire d'Etat au Travail, lequel nous a formellement promis de prendre un additif pour assurer la représentation de la Fédération nationale de la Navigation fluviale au sein de la dîte commission. Comme sœur Anne, nous attendons toujours. D’autres parts, une loi, en date du 14 avril 1942 a doté la batellerie d'une charte particulière contre laquelle nous nous étions élevés. Cette charte, qui nous place sous la tutelle de l'Administration, prévoit la constitution d'une commission provisoire d'organisation de laquelle notre Fédération et les militants des anciens syndicats confédérés sont exclus. L'article 30 de cette charte précise que pour être membre de la commission il faut avoir exercé la profession au moins pendant cinq ans. Cela n'a pas empêché M. Lebureau de désigner un membre n'ayant jamais appartenu à notre industrie. C'est un comble ! Nous avons attiré l'attention de M. Bichelonne et de ses services sur l'émotion soulevée dans la batellerie. Nous osons espérer que le ministre prendra de son côté une mesure rectificative conforme à l'intérêt corporatif de la navigation fluviale ». Les observations de M. Louis Louis nous semblent entièrement justifiées. Il nous paraît importun que certaines hautes personnalités de l'Administration fluviale exercent leur influence à créer un climat de réaction sociale contraire aux principes

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de la Charte du Travail comme aux déclarations du Maréchal et du chef du Gouvernement. 287

Louis Louis renchéri dans une tribune :

Nous redisons que la grande majorité des bateliers étaient pour l'application pure et simple de la Charte du Travail et dans les mêmes conditions que pour les autres industries. Nous avons dit et nous répétons : la Loi que l'ancien ministre Bertholet, directeur adjoint de la S.N.C.F., imposa à la batellerie, sans consulter les organisations syndicales, instaurait un corporatisme étatisé et bureaucratisé. Ce corporatisme n'était pas autre chose qu'une position de repli des trusts, puisque le directeur de l'Office National de la Navigation, au sein duquel siège la S.N.C.F., qui dirige plusieurs sociétés capitalistes devient : le directeur de la Corporation. Maurice Sénécaux a confirmé lors d'une conférence que la Charte de la Batellerie était exclusivement l’œuvre de l'Administration de M. Berthelot.

La Loi du 14 avril 1942 divise la France en quatre régions navigables. La région navigable du Nord, Seine, Est, Centre : cinq représentants des compagnies et un des petits patrons bateliers, M. A. Wattiau, président du Syndicat des Patrons Bateliers du Je Sers. Ainsi la représentation de la plus importante région navigable ou les petits patrons bateliers possèdent 53% du tonnage est sans sa presque totalité entre les mains des compagnies. Or, dans cette région, la grande majorité des petits patrons bateliers étaient en 1939 groupés dans 5 syndicats ex-confédérés, ayant leurs sièges à Calais, Dunkerque, Douai, Marseilles-lès-Aubigny et Paris. Est-ce pour les punir d'avoir été confédérés que ces bateliers syndiqués ne sont pas représentés ?288 En tout cas, à l'exception de la région de l'ouest, les puissantes compagnies de navigation de remorquage et de traction dominent la commission pour chaque région. ….la création du « syndicat unique des petits patrons bateliers » qui groupera obligatoire ment tous les bateliers propriétaires de leurs bateaux naviguant dans cette région (Seine et Nord) Louis annonce que les adhérents de S.B.G. doivent refuser à la constitution des listes alors que depuis 1940 il est exclu des commissions officielles. La corporation étatiste, c'est l'acheminement au communisme. Soulignons que le corporatisme que l'on va imposer à la batellerie est un corporatisme étatisé et aussi bureaucratisé. 289

Œuvre – 03/03/43 par Adrien Briollet Cela veut dire à Confédération de la C.G.T Au travail – 06/11/43 par Louis Louis

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