Technique Agricole 03/2022

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Mars 2022

MÉCANISATION EN MONTAGNE Voir pousser l’herbe du ciel Faucher en épargnant la petite faune «Elbotel» moissonne les roseaux Gels tardifs: comment se protéger?


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Mars 2022 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref Focus

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Gels tardifs: le danger du printemps

8

Marché 14 18

Les défis de la protection des végétaux Le Kuhn «Merge Maxx» en version frontale Thème principal: la mécanisation de montagne

20 26 28 32 34

Pas franchis en pente Voir pousser l’herbe du ciel Innovations dans la mécanisation de montagne Une faucheuse électrique autonome suisse Agriculture et insectes aux abois

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Impression 48 50 53

Chariot télescopique compact «ULM» de Manitou Un Américain agile: le Bobcat «L28» De nombreuses heures de service pour le «TTV Agrotron 9340» Management

56 58 60 62

Quelle est la définition précise du chariot à moteur? Les opportunités du smart farming Conseils sur les dispositifs d’attelage: entretien de la «K80» Avantages des valves «All-in-one» Plate-forme

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Projet «Grinder»: déchaumage superficiel «Elbotel»: l’automotrice qui récolte les roseaux Conception de son propre outil frontal Agrifuture: projets pionniers récompensés Prix de l’Agrovina: un robot associé à un drone

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Passion 74

Le Case IH «844», un tracteur polyvalent ASETA

Milieu 76 78 79 82 83

Roman Engeler

Rapport d’activités 2021 de l’ASETA Compte-rendu des assemblées de sections Jeu-concours de mots croisés Communication des sections Tim Huber: jeune dynamique Les cours et l’impressum

Page de couverture Des matériels adaptés à la pente et qui facilitent le travail sont quasiment indispensables dans les exploitations de montagne.

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Mars ne signe pas le contrat de fin d’hiver. En montagne surtout, cette époque de l’année voit subsister de la neige en abondance et la persistance de ce manteau incite à damer des pistes plus qu’à songer à la fenaison. La mécanisation en montagne occupe néanmoins le point fort de ce numéro de Technique Agricole. Les matériels conçus pour les pentes, les dévers et les terrains accidentés revêtent une importance systémique pour l’agriculture de montagne, écrit Ruedi Hunger dans l’introduction à lire en page 20. Cette mécanisation spécifique permet d’assurer l’exploitation des régions d’altitude et leur occupation par l’homme. À la composante agricole vient donc s’ajouter une dimension de politique régionale et sociale qui justifie amplement la dévolution de contributions publiques pour encourager en tout bien toute mesure la mécanisation. Même en plaine, l’hiver pourrait bien remontrer les dents ces prochaines semaines. Beaucoup d’arboriculteurs et de viticulteurs gardent un souvenir glaçant de l’année dernière, où un nombre inhabituellement élevé de gels nocturnes tardifs avaient été enregistrés, spécialement au mois d’avril. En rubrique «Focus», en page 8 et suivantes, Heinz Röthlisberger énumère et décrit les mesures pour protéger les cultures spéciales des froids tardifs. Elles vont de la relativement simple «taille longue» de la vigne à des installations techniques très élaborées. Dans notre enquête en ligne, vous pouvez signaler les mesures que vous appliquez et vos expériences sur le sujet. La rédaction est impatiente de connaître vos réactions sur la façon dont vous protégez vos cultures du gel. L’édition no 4 paraîtra le 14 avril 2022.

Photo: Roman Engeler

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Actualité

En bref Le groupe Burel comprenant les marques Sulky, Sky Agriculture et Prolog agrandit son usine de Châteaubourg en France. Il peut ainsi augmenter sa capacité de production et son stock de pièces détachées et mettre en place nouveau centre d’entraînement technique. Du 2 au 4 juin 2022, le grand salon forestier Elmia Wood devrait à nouveau avoir lieu près de Jönköping (Suède). Depuis février 2022, Henrik Gilstring est le nouveau directeur général de Väderstad. Dans le même temps, Mikael Jonson accède à la présidence du conseil de surveillance. Certains tracteurs de New Holland peuvent désormais aussi être commandés avec des pneus Continental des séries «TractorMaster» et «VF TractorMaster».

Solutions intelligentes Horsch lance la solution «HorschConnect» avec pour objectif de mettre en place un échange de données optimal entre la machine et le client, mais aussi d’interconnecter davantage le client, le concessionnaire et Horsch. À compter de 2022, ce monde digital est aussi accessible aux clients finaux et son développement devrait se poursuivre. Toutes les innovations et fonctions en relation avec la numérisation des machines Horsch et leurs systèmes sont concentrés dans cette nouvelle famille de produits de connectivité et de numérisation. Il s’agit par exemple de l’application «MobileControl», avec laquelle le

contrôle de la machine via smartphone sera possible, ou du portail «Telematics» rassemblant les données de télémétrie. Les processus de travail en agriculture peuvent être allégés et les flux d’information optimisés. Des notifications push pour différents événements sur la machine contribuent ainsi à optimiser ces processus et à augmenter l’efficacité. Un exemple parmi d’autres est la détermination de la quantité résiduelle en trémie. En complément, le diagnostic à distance de messages d’informations et d’erreurs rend possible un service proactif et encore plus ciblé.

En 2022, Case IH devient sponsor d’Aprilia Racing Team dans le monde du sport moto. Trelleborg et Massey Ferguson sont à nouveau en tournée ensemble à travers neuf pays européens, dans le cadre de l’ «European MF eXperience Tour 2022». Le motoriste Deutz se sépare avec effet immédiat de son directeur général Frank Hiller en raison d’un différend sur le quota de femmes au conseil de surveillance. Sebastian Schulte reprend la direction de l’entreprise. Au cours de l’exercice 2021, Agco a augmenté son chiffre d’affaires de 21,7 % à 11,14 milliards de dollars. Le bénéfice net a même grimpé de 115 % à 902 millions de dollars. Fendt introduit un deuxième chariot télescopique de la gamme «Cargo» avec cabine élévatrice (7,80 m, 4,8 t), un peu plus petit et lui aussi développé avec Sennebogen. Manitou prévoit d’investir environ 70 millions d’euros dans l’extension et la modernisation de deux usines dans le Dakota du Sud. Heinz Dreyer, dirigeant de longue date d’Amazone, a fêté son 90e anniversaire mi-février. Lemken investit 18 millions d’euros pour un nouveau site de production dans le sud des Pays-Bas, consacré aux matériels de désherbage mécanique de sa marque Steketee. La nouvelle installation de production d’éthanol de la sucrerie d’Aarberg (BE) entre en phase de tests. Elle devrait clarifier si, à l’avenir, de l’éthanol issu de la production suisse sera à nouveau disponible.

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Paroi frontale retravaillée Grâce à la géométrie retravaillée de la paroi frontale de ses remorques autochargeuses à rotor Pöttinger «Europrofi Combiline», le volet de compression du fourrage se positionne désormais mieux sur la récolte. Le volet précontraint par ressorts assure le contrôle du chargement automatique. Le capteur intégré l’enclenche de façon différée selon le besoin. Ce volet de compression du fourrage de 2000 mm de large garantit ainsi un chargement parfait de la caisse, également dans les zones périphériques. En configuration standard, le chauffeur le règle manuellement selon l’une des deux positions disponibles. En option, l’inclinaison se règle hydrauliquement en continu. Le basculement complet du volet est aussi possible, de telle sorte que la caisse puisse être complètement ouverte, par exemple pour une utilisation en tant que remorque de transport de matériaux hachés. Les cordelettes supérieures disponibles sur demande sont facilement

détachables. Pour préserver le fourrage au maximum, le chargement automatique ou du tapis à chaînes et barrettes peut être ajusté grâce à un capteur optionnel. Celui-ci évalue le couple de chargement disponible au rotor, nécessaire en présence de fourrage humide et lourd qui n’atteint que difficilement le volet de compression supérieur. La meilleure structure de fourrage est ainsi préservée au chargement, y compris dans les conditions d’utilisation les plus difficiles. Selon l’utilisation, la stratégie de chargement qui convient peut être choisie depuis la cabine du chauffeur.


Actualité

«Carbon Farming»

Recharge durant la conduite

Lemken a développé, en collaboration avec le centre de recherche de Leibniz sur le paysage agricole ZAFL, l’idée d’une charrue «Carbon Farming». Celle-ci doit être utilisée de façon améliorante, c’est-à-dire pour réduire le compactage et ainsi améliorer le sol. Ses corps travaillent à des profondeurs différentes. Au niveau de chaque deuxième sillon se forme une cavité sous l’horizon travaillé, dans laquelle est introduite la couche supérieure riche en humus. Des recherches de longue date montrent que plus de la moitié de cet humus reste captif, sécurisant ainsi à long terme l’absorption du CO2 dans le sol. L’horizon inférieur pauvre en humus remonté en surface, lui, se mélange à l’horizon supérieur et se transforme en quelques années en une couche supérieure riche en humus grâce à l’apport en carbone par les plantes cultivées. Dans des sols ainsi travaillés, le taux d’humus finit par augmenter et la fertilité des sols croît.

Le Japonais NSK Convertisseur et élecconstruit des roule- tronique emments à billes de- barquée Moteur puis plus de 100 électrique Bobine réceptrice ans. Il ne se limite pas à ce segment, mais a élargi ses activités à l’électroBobine de charge mobilité, un dodans la chaussée maine dans l’air du temps. Dans un projet commun, ce constructeur a développé, avec le laboratoire Fujimoto de l’Université de Tokyo, Bridgestone, Rohm et Toyo Electric, un nouvel entraînement de moyeu de roue pour véhicules électrique. Le caractère innovant de cet entraînement est le système de chargement inductif et dynamique intégré dans la chaussée. Tant la bobine réceptrice du système de chargement que le moteur d’une puissance de 25 kW et le convertisseur de l’entraînement électrique sont entièrement intégrés dans la roue. Le chauffeur n’a plus besoin de se rendre à une station de charge. A l’avenir, la recharge sera possible pendant la conduite via le dispositif intégré dans la chaussée ou au niveau des feux de circulation. L’objectif est de vérifier et de mener un essai de ce système embarqué de chargement dynamique sans fil d’ici l’année 2025.

«X-Tweel Spikes»

Köppel, en collaboration avec Michelin, a développé le nouveau type breveté de pneumatiques «X-Tweel Spikes» pour monoaxe, à partir de pneumatiques «Tweel» et a poursuivi ce développement pour les conditions difficiles rencontrées par les monoaxes au quotidien. Il s’agit d’un nouveau type de roues avec pneumatiques intégrés fonctionnant sans air marquant la fin des crevaisons. Chaque pointe du profil est renforcée par un embout en métal durci boulonné et facile à entretenir, qui réduit le phénomène d’usure normale. Les «X-Tweel Spikes» s’adaptent aux sols inégaux grâce à un astucieux profil en nid d’abeille, tout en garantissant sécurité et tracé fiable en pente, ainsi qu’une adhérence suffisante sur sols rocailleux.

Un laser contre les adventices L’entreprise Carbon Robotics, dont le siège se trouve à Seattle (Etats-Unis), vient de présenter son dernier outil dédié à la lutte contre les mauvaises herbes. Le «Laser-Weeder» fonctionnne, comme son nom l’indique, avec la technologie laser. Voici un an déjà, l’entreprise avait présenté un robot autonome équipé de la même technologie. Avec le «Laser-Weeder» il est question d’une machine pouvant être attelée au relevage trois points du tracteur, pour s’adapter en particulier à de grandes surfaces de

cultures en rangs. La machine dispose de plus de 30 sources laser détruisant les plantes non désirées grâce à l’intelligence artificielle. Grâce à un système d’éclairage breveté, le «LaserWeeder» peut travailler jour et nuit par pratiquement toutes les conditions météorologiques avec une précision millimétrique. Celui qui souhaite se procurer cet outil devra encore patienter un peu: la production 2022 serait déjà commercialisée, selon Carbon Robotics. Mais l’entreprise enregistre déjà des précommandes pour l’année 2023.

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Actualité

Innovations chez Bergmann

Semoir 100 % électrique

Lors de l’Agritechnica 2019, Bergmann avait présenté le la table d’épandage «V-Spread» d’une largeur de travail jusqu’à 36 m et destinée aux gammes d’épandeurs universels à deux essieux «TSW 5210» et «TSW 6240», ainsi qu’à la variante à trois essieux «TSW 7340 S». Désormais, ce module d’épandage large est également disponible pour l’épandeur à caisse étroite «TSW 2140 E». La disposition en V des disques d’épandage perpendiculairement à l’avancement, combinée à une augmentation simultanée du diamètre des disques d’épandage, uniformise la répartition de la matière épandue sur la table d’épandage et donc sur la parcelle. Bergmann présente également la compensation de masse «ExaRate», avec laquelle l’engrais organique est expulsé de façon encore plus précise qu’avec son système de pesée éprouvé. Tous les épandeurs deviennent également compatibles Isobus. Les données peuvent désormais aussi être transférées sur la plateforme indépendante «Agrirouter».

Avec l’appareil «ValoTerra», Monosem dévoile pour la saison 2023 une toute nouvelle génération de semoirs monograine à entraînement électrique. Cet outil nouvellement conçu est alimenté par courant de 56 volts et bénéficie d’une nouvelle unité de dosage brevetée. Trois domaines de puissances «eP1», «eP2» und «eP3» sont disponibles. Monosem parle d’électroperformance en trois dimensions. von dreidimensionaler Elektro-Performance. Le «ValoTerra» offre ainsi de l’intellience et de la précision pour le semis monograine. La pièce maîtresse est la nouvelle unité de dosage. Grâce au système à dépression, une grande diversité de semences peut être sélectionnée façon précise et régulière. Pour passer d’un type de semence à l’autre, l’opérateur se concente de remplacer le disque. Selon Monosem, le changement d’une semence à l’autre prend moins d’une minute par rang. «ValoTerra» sera disponible en quantités limitées pour la saison 2023.

20 ans pour Maschinenring Schweiz Maschinenring Schweiz est une organisation d’entraide agricole classique. Comme au temps de sa fondation voici désormais 20 ans, lorsque les cercles de machines régionaux préexistants se sont regroupés au sein d’une association faîtière, l’organisation suit trois objectifs: la réduction des coûts, l’amélioration des revenus et de la qualité de vie. La réduction des coûts peut être atteinte d’une part au niveau des machines grâce à un meilleur taux d’utilisation, d’autre part au travers de certaines ressources. Ce collectif tentent de négocier de meilleures conditions tarifaires auprès de fournisseurs par des commandes groupées et de communiquer de façon transparente ces conditions. Le cercle de machines propose aussi à ses participants la possibilité d’améliorer directement le revenu, grâce à certaines opportunités supplémentaires ou également avec l’augmentation de la production énergétique. Dans ce domaine, le cercle de machines s’est bien positionné sur le marché, en particulier en tant que fournisseur d’installations photovoltaïques. Les services d’aide aux entreprises contribuent également à améliorer la qualité de vie dans les exploitations agricoles. L’idée de cercles de machines agricoles remonte au scientifique agricole et journaliste bavarois Erich Geiersberger, qui voulait poser l’alternative au principe établi de «grandir ou mollir». A l’occasion d’un événement média cette semaine sur le magasin de vente à la ferme Ludihof de la famille Schuler à Benken (SG), l’idée a été transposée à la Suisse qui continue de la mettre en 6

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œuvre au profit des quelques 6500 membres organisés en 13 anneaux régionaux. Par le passé, de nouveaux «secteurs d’activité» et offres de service ont ainsi été développés, tels que l’organisation du service hivernal pour les CFF ou le contrôle des fosses à lisier et des plans de drainage. Parmi les défis futurs figurent la digitatisation, le maintien de main d’œuvre qualifiée dans un contexte de pénurie croissante également observée dans le secteur de l’agriculture, ou encore la pérennisation de l’engagement autour du segment du changement climatique et de la production d’énergie durable. Photo: Fredy Abächerli (président) Fabian Brühwiler (gérant) et Claudio Müller (membre du conseil d’administration).


Actualité

Tracteurs loués avec système de guidage Le centre du Strickhof (Lindau ZH) vient de prendre en location trois tracteurs de marques différentes avec leur système de guidage: un Fendt «211 Vario», un New Holland «T5.130 AC» et un Valtra «N174D». Chacun de ces véhicules est équipé des moteurs et des commandes les plus récentes, ainsi que d’un système de guidage GPS avec récepteur RTK. Cette nouvelle stratégie multimarques a pour but de déployer les technologies d’agriculture de précision des différents constructeurs pour le conseil, la formation et la recherche scientifique. Il s’agit aussi d’apprendre à connaître les savoir-faire liés à chaque système, ont précisé les responsables lors de la présentation. Tous les tracteurs du Strickhof avec autoguidage doivent pouvoir rouler dans la même trace et tenir compte des mêmes limites de parcelles. Le Strickhof a cartographié les parcelles au moyen de drones

en intégrant les données d’arpentage officielles, y compris les bandes latérales séparées. Pour chaque champ, une ligne de référence a été définie, à partir de laquelle le premier jalonnage a été posé. Il n’est donc pas nécessaire de changer les traces pour les largeurs de travail de 15 à 3 mètres. Pour que tous les tracteurs avec autoguidage puissent rouler dans la même trace et reconnaître les limites des parcelles, il a fallu rendre possible l’exportation de données dans plusieurs formats.

Extension de gamme La gamme McCormick «X6.4 P6-Drive» est née d’une évolution de la gamme «X6.4 LS». Elle comprend les trois modèles «X6.413», «X6.414» et «X6.415», munis de moteurs développant respectivement 135, 145 et 155 chevaux. Ces tracteurs s’intercalent entre les gammes «X6» (119 à 127 chevaux) et «X7 SWB» (165 à 175 chevaux). Les blocs moteurs de la nouvelle gamme sont des quatre-cylindres FPT NEF 45 de 4,5 litres à 16 soupapes. La disposition du moteur et de la transmission autorise un empattement de 2560 mm, ce qui devrait offrir stabilité mais aussi polyvalence et manœuvrabilité à ces trois véhicules. Leur boîte «P6-Drive» à six rapports sous charge et quatre groupes offre donc 24 marches avant et autant de marches arrière. On obtient même une transmission 40AV/40AR avec les rampantes en option. La prise de force offre quatre régimes. La capacité du relevage frontal atteint 2500 kg, celle du relevage électronique arrière 7200 kg. 650/60R38: telle est la taille maximale admissible des roues arrière. Le poids total en charge de ces tracteurs s’élève à 9500 kg. La pompe hydraulique à détection de charge délivre 123 l/ min et peut alimenter jusqu’à sept distributeurs. La cabine «High Visi­bility» à toit panoramique et suspension mécanique contribue au confort du conducteur. La transmission à variation continue «VT-Drive» devrait être disponible dès fin 2022.

Matériels de pente

Sepp Knüsel et Rigitrac Traktorenbau, spécialisés dans la mécanisation agricole de montagne en sécurité, proposent un andaineur à bande convaincant, avec courroie trapézoïdale à dix couches, quatre grandes roues porteuses et bielles à double commande y compris sous forte charge. La faucheuse «Tornado» allie qualité de coupe, flux du fourrage, centre de gravité bas et système de changement rapide des lames. Le Rigritrac se différencie par sa maniabilité, sa stabilité en pente et son point de pivot central.

Pour moins souiller le fourrage

Zunhammer a développé de nouvelles buses pour rampe d’épandage à patins grâce auxquelles le fourrage devrait être moins souillé. Techniquement, ces nouveaux «Duplo» se distinguent des buses existantes par leur interligne. Cet espacement est réduit de 25 à 12,5 cm, ce qui se traduit par une bande de lisier beaucoup plus étroite derrière chaque buse. Cette caractéristique devrait contribuer à résoudre le problème de souillure du fourrage. Zunhammer monte cet accessoire sur un support léger en plastique incassable et résistant à la corrosion. Les patins sur lesquels sont installées les buses, tout comme les ressorts de ces patins sont en acier. Zunhammer s’est taillé la réputation de proposer des équipements et des citernes à lisier avec des charges utiles élevées en maintenant leur poids propre aussi bas que possible. L’adoption des buses «Duplo», n’alourdit pas la rampe. En plus de réduire la souillure du fourrage, les essais pratiques ont montré que ces buses de conception élaborée rendait la séparation préalable superflue et qu’aucun colmatage ne se produisait, communique le constructeur.

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Focus

Les épisodes de gel nocturne tardif de ces derniers printemps ont poussé à bout les viticulteurs et les arboriculteurs. On voit ici des bougies antigel en service dans le vignoble grison de la vallée du Rhin. Photo: Hans Jüstrich

Contre le gel, tout un combat Les gelées tardives causent toujours de gros dégâts aux vignobles et vergers. Une bonne connaissance de l’origine du gel et une planification minutieuse des mesures appropriées permettent d’évaluer et de réduire le risque économique. Heinz Röthlisberger Au printemps, les gelées nocturnes peuvent être dévastatrices pour les arboriculteurs et les viticulteurs. Un épisode de gel qui provoque 20 000 francs de dégâts en une nuit peut avoir des conséquences économiques graves pour l’exploitant, qui va essayer de protéger ses cultures au maximum. Les nombreuses gelées tardives de ces dernières années, notamment en 2014 et 2017, incitent les producteurs à investir encore davantage dans la protection de leurs cultures.

négatives. Le danger augmente dès l’éclosion des premiers boutons floraux et des premières pousses. Selon les espèces, les variétés et les stades phénologiques, des dommages dus au gel tardif peuvent apparaître sur les fleurs et les jeunes fruits à partir de 0° C déjà. Impossible de dire exactement où se trouvent les limites. Les spécialistes d›Agroscope et des services cantonaux d’arboriculture et de viticulture consacrent beaucoup d’attention à la lutte et à la protection contre le gel. Voici une série de conseils et recommandations.

Danger dès 0° Celsius C’est surtout au moment de la floraison ou dans les jours qui précèdent que les cultures sont sensibles aux températures 8

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Les mesures préalables Si des basses températures sont annoncées au printemps, une légère augmenta-

tion de température peut déjà faire la différence et laisser un espoir de sauver la récolte. Les mesures adhoc peuvent être

Enquête en ligne: Quelles mesures mettez-vous en œuvre? Quelles mesures mettez-vous en œuvre dans vos vignes et vergers? Quelles expériences en tirez-vous? Ce QR-Code vous conduit à une enquête en ligne à laquelle «Technique Agricole» vous invite à participer: www.umfrageonline.com/s/qefutgp


Focus Aperçu des systèmes antigel Système Aspersion sur frondaison

Description

Avantages

Inconvénients

En gelant, l’eau libère de la chaleur dans l’environnement am• Fort dégagement biant. Grâce à ce dégagement d’énergie, la plante peut être d’énergie protégée du gel. Pour obtenir un bon effet, il faut disposer de 35 • Libération d’énergie à 40 m³ d’eau par heure d’aspersion et par hectare. L’aspersion localisée est possible jusqu’à un vent de 2 m/s maximum; au-delà, la répar• Faible charge de tition de l’eau est perturbée. Il est important de lancer l’aspersion travail par épisode dès que la température humide atteint le point zéro. Elle ne doit de gel être arrêtée que lorsque la glace a fondu sur les arbres.

• Nécessite d’énormes volumes d’eau • Poids sur les arbres • Inutilisable sur fruits à noyaux (problème avec Pseudomonas syringae)

Ce procédé demande également des volumes d’eau de l’ordre • Fort dégagement de 35 à 40 m³ par heure et par hectare. Comme les espèces de d’énergie fruits à noyau ainsi que les poiriers ne supportent pas l’arro• Faible charge de sage par le haut, l’aspersion sous frondaison est une alternatravail par épisode tive pour ces cultures. de gel

• Nécessite d’énormes volumes d’eau • Sensible aux attaques de fouines

Aspersion sous frondaison

Chaufferettes «Pelliheat»

Bougies antigel

«FogDragon»

«Frostguard» / «Frostbuster»

• Energie renouvelable Les chaufferettes «Pelliheat» ont été spécialement conçues (granulés de bois) • Coûts fixes pour brûler des granulés (pellets) de bois de manière uniforme. • Répartition de l’énertrès élevés L’énergie thermique est transmise par des tôles ondulées dans gie par les tôles • Forte charge de travail les interrangs. L’installation des chaufferettes et leur alimenta• Faibles émissions par épisode de gel tion, tout comme l’allumage, prennent beaucoup de temps. de fumée En brûlant, la paraffine des bougies libère de la chaleur. Ces sources de chaleur sont très ponctuelles; si une couverture est déployée au-dessus de la culture, l’air chaud se maintient mieux • Très peu de coûts (attention toutefois à la longévité du film). La mise en place, fixes l’allumage et le rangement des bougies antigel sont très chronophages.

• Coûts très élevés par épisode de gel • Génère des déchets • Emissions polluantes moyennes • Forte charge de travail par épisode de gel

Le «FogDragon» («Dragon à vapeur») réchauffe l’air en brûlant • Pas de recul du bois ou de la paille. De la vapeur est générée à partir du d’expérience réservoir d’eau. Ce nuage permet de mieux conserver la chaleur • Forte charge de travail résiduelle du sol dans la culture. Il faut traverser la plantation • Energie renouvelable par épisode de gel avec la machine. Sa largeur de travail est de 50 à 60 mètres mais • Emissions polluantes il faut repasser toutes les 20 minutes. Après 2,5 à 3,5 heures au importantes plus tard, une nouvelle charge de bois est nécessaire. Le «Frostguard» brûle du gaz propane. L’air chaud est soufflé à travers la plantation. La combustion ne produit toutefois qu’une quantité d’énergie très limitée. L’effet le plus important est le brassage des strates d’air. Expériences faites, ce système de lutte n’atteint pas l’effet antigel promis. Le «Frostbuster» est une version mobile du «Frostguard», sur remorque, plus coûteuse.

• Faible charge de travail par épisode de gel • Inversion des strates d’air

Les chaufferettes Wiesel brûlent des briquettes de bois; elles peuvent être laissées dans les rangs toute l’année. Leur fonctionnement est similaire à celui des bougies antigel, à la différence que la source d’énergie est constituée d’une matière première renouvelable et que la chaufferette est réutilisable. L’utilisation sous couverture plastique n’est pas recommandée.

• Briquettes de bois très coûteuses • Emissions polluantes • Energie renouvelable moyennes • Forte charge de travail par épisode de gel

• N’atteint pas les performances indiquées par le fabricant • Faible dégagement d’énergie

Chaufferettes Wiesel

Poêles Voen Les poêles de la société Voen ne sont recommandés que dans • Emissions polluantes les installations couvertes. Le chauffage est assuré par des moyennes granulés de bois. La construction spéciale du foyer empêche le • Energie renouvelable • Forte charge de travail dégagement de flammes trop hautes. Les poêles doivent être par épisode de gel placés sur des palettes pour le stockage. Installation à gaz L’installation est constituée de conduites de gaz fixes, d’une citerne à gaz sous pression et de brûleurs pouvant être installés de manière flexible. Les brûleurs sont répartis dans les interrangs, raccordés et allumés en fonction des besoins. Source: Centre agricole de Liebegg, Gränichen (AG)

• Fort dégagement d’énergie • Emissions polluantes faibles

• Coûts très élevés


Focus

Coûts des différents systèmes antigel CHF 60 000.–

Les coûts annuels fixes et variables des systèmes antigels

CHF 55 000.– CHF 50 000.– CHF 45 000.– CHF 40 000.– CHF 35 000.– CHF 30 000.– CHF 25 000.– CHF 20 000.– CHF 15 000.– CHF 10 000.– CHF 5 000.– CHF

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Aspersion sur frondaison

Aspersion sous frondaison

«Pelliheat»

Bougies antigel

«Frostguard»

Chaufferettes Wiesel

Poêles Voen

Installations à gaz

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Les coûts varient fortement d’un système à l’autre. Ils sont les plus aisément calculables pour les systèmes présentant une courbe proche de l’horizontale. Source: Centre agricole de Liebegg, Gränichen (AG)

prises dans les jours précédant le gel, ou bien plus préventivement encore: • Choix de l’emplacement: ne pas installer les vergers dans des dépressions ou des cuvettes; l’air froid s’y accumule. • Maintenir l’herbe courte: un gazon court permet au sol de mieux absorber le rayonnement et par la suite de dégager plus de chaleur. Gain de température: entre 1 et 2° C. • Film ou non-tissé au sol: l’air chaud ascendant du sol est retenu. Gains de température: de 1 à 3° C avec un film, de 1 à 2° C avec un non-tissé monocouche et de 3 à 4° C avec un non-tissé double couche. • Arrosage du sol: favorise l’accumulation de chaleur par le sol puis sa dissipation. L’arrosage doit être fait 24 heures au moins avant l’épisode de gel nocturne.

Les mesures directes Ci-après, nous examinons les mesures directes envisageables pendant les nuits de gel (voir aussi tableau et graphique page précédente et ci-dessus): L’aspersion: Attention, déjà en présence d’un faible vent, il faut être prudent lorsqu’on arrose l’augmentation de l’évaporation peut provoquer un refroidissement 10

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et endommager les organes des plantes. N’arrêter l’arrosage le matin qu’une fois la température de l’air nettement au-dessu du zéro degré. La glace sur les plantes devient laiteuse et cassante et de l’eau se forme sous la glace. Besoin en eau pour 10 heures d’aspersion sur un hectare: entre 350 et 400 m³ (35 à 40 m³/heure). Chauffage (bougies antigel): l’effet maximal s’obtient en présence d’un film de couverture ou en tunnel, car l’air chaud est partiellement retenu. En l’absence de couverture, l’effet n’est perceptible qu’à hauteur des arbres à côté des sources de chaleur ou, en cas de gel radiatif, si un phénomène de convection (flux de chaleur vers le haut) en direction des strates d’air chaud au-dessus de la plantation se produit. La mise à feu de monticules de plaquettes ou de granulés de bois est une alternative. Mais ces tas ne brûlent pas régulièrement et guère plus de trois heures. Un accompagnement intensif du dispositif est indispensable. Le dégagement de fumée peut être important et salir les films de couverture. Contrôler impérativement les flamèches. Brassage de l’air par des ventilateurs ou des souffleries: leur usage n’est re-

commandé qu’en cas de gel radiatif. Si le taux d’hygrométrie est bas, ou si les plantes sont humides, le brassage de l’air peut provoquer un phénomène d’évaporation qui favorise le risque de gel! Mesures déconseillées: les filets anti-grêle ne retiennent pas la chaleur du sol. Pendant la journée, leur ombre limite même le réchauffement du sol et des cultures. Il ne faut donc pas déployer les filets si le gel menace. L’utilisation de sulfage de magnésium, de phosphate de

Assurance contre le gel Suisse Grêle propose une assurance gel depuis 2018. Les spécialistes attirent l’attention sur le fait que cette assurance ne compense que la perte de revenu mais pas la récolte proprement dite, ce qui veut dire que le gel cause tout de même des dégâts. Les fruits vont faire défaut aux producteurs pratiquant la vente directe. En consacrant annuellement une même somme pour un système de protection contre le gel et pour l’assurance gel, on parvient au bout de quelques années à un rendement régulier même en cas de gelées tardives.


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Focus

couches d’air supérieures sont aussi froides, ce type de gel est extrêmement difficile à combattre. Il faut d’énormes quantités d’énergie. Mesures recommandées: aspersion au-dessus des frondaisons, chauffage en combinaison avec une couverture par film plastique.

Des systèmes de câbles chauffants sont proposés depuis quelques années. Fonctionnant à l’électricité, ils s’installent le long des fils de palissage. Photo: Oliver Kurz DLR Rheinpflalz

monopotassium, de nitrate de potassium ou de calcium, ou bien d’urée n’a pas démontré d’efficacité pour protéger les plantes.

Trois grands types de gels L’apparition du gel obéit schématiquement à trois processus: par radiation, par advection et par évaporation. Ils sont en général mélangés, la météo et la topographie déterminant le mécanisme dominant. La prévention la plus efficace reste le choix des emplacements et celui des espèces et des variétés de fruits. La situation et l’exposition de la parcelle favorisent l’un ou l’autre type de gel et sont importantes pour la prévention. Enfin, une évaluation globale de la situation est impérative pour planifier la lutte contre le gel; elle prend en compte le système de culture, les possibilités d’investissements de l’exploitation, le risque supportable, en passant par le type de fruits et la structure du domaine. Gel par radiation (et inversion): lors des nuits étoilées, la chaleur émise par la terre n’est pas renvoyée par les nuages. S’il n’y a que peu ou pas de vent, des «lacs» d’air froid se forment, spécialement dans les cuvettes et les fonds de vallées. En cas d’inversion, de l’air plus chaud est toutefois présent au-dessus de la strate d’air froid. Les mesures recommandées par les spécialistes sont les suivantes: aspersion, brassage des couches d’air par des ventilateurs ou des souffleries, chauffage combiné avec couverture par film plastique. 12

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Gel par advection: toutes les couches d’air se refroidissent en raison d’un apport d’air froid polaire. Comme les

Froid par évaporation: par temps gélif, si les parties des plantes sont humides, l’évaporation génère un refroidissement supplémentaire. Cet effet est particulièrement important lorsque l’hygrométrie est faible et qu’il y a du vent. La température des plantes peut alors perdre jusqu’à 4° C. C’est pourquoi il faut toujours mesurer la température humide lors de l’évaluation du risque de gel, car cette valeur reflète mieux la température à laquelle les organes des plantes sont exposés. Source: Fiche pratique «Massnahmen gegen Frost» d’Agroscope et des stations cantonales d’arboriculture.

«Le sarment de réserve, efficace et bon marché» En viticulture, le recours aux «sarments de réserve» revient en force, une pratique utilisée notamment dans les Grisons. «Nous avons fait d’excellentes expériences avec cette vieille méthode du ‹sarment de gel›», relate Walter Fromm, commissaire à la viticulture au Centre agricole du Plantahof (photo) à Landquart (GR). Cette technique traditionnelle était presque tombée dans l’oubli jusqu’en 2014. L’augmentation de la fréquence des gelées tardives, surtout depuis celles de 2017, la remise au goût du jour. C’est une technique très avantageuse et peu coûteuse qui ne demande pas d’installation ni de grands préparatifs, juste un passage supplémentaire pour éliminer les sarments après la période à risque. Elle consiste à laisser un ou deux sarments de réserve longs sur chaque pied au moment de la taille hivernale. Il subsiste ainsi plus d’yeux sur chaque cep, qui sont éloignés du sol, à une hauteur où les températures sont généralement plus élevées qu’à proximité de la terre.

Bougies, briquettes et granulés Dans la vallée du Rhin grisonne, l’utilisation de bougies antigel lors de gels radiatifs aurait en outre fait ses preuves. Mais en cas de vent, c’est ce dernier qui décide de la répartition de la chaleur et peut souvent empêcher la réussite de l’opération. «Si c’est la bise qui amène le froid, alors même

les bougies ne servent à rien», explique Walter Fromm. La combustion de briquettes à base de bois comprimé ou de granulés (pellets) du même matériau bois n’a pas fait ses preuves dans les Grisons. Cette pratique nécessite une suivi intensif et le combustible est déjà épuisé au bout de 5 ou 6 heures. Autre point problématique, la combustion des bougies et du bois dégage des particules fines. Les deux variantes libèrent des quantités considérables de ces poussières et suies qui peuvent même être cancérigènes.

La solution du fil chauffant «Une véritable alternative serait le fil chauffant que l’on fixe aux fils de palissage et qui réchauffe l’air dans un rayon de 8 à 10 cm. Les bourgeons jusqu’à 10 cm peuvent ainsi en bénéficier. Il faudrait adapter la hauteur du fil chauffant pour les pousses plus longues», explique Walter Fromm. Le commissaire recommande de contracter une assurance contre le gel et la grêle. Comme pour toutes mesures, l’assurance est une question de pesée d’intérêt entre coûts et profits, mais en cas de sinistre il vaut toujours mieux ça que tout perdre.


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Marché | |Interview Interview

La nature domine, également en matière de protection des plantes Assistance par caméra en pulvérisation: ce procédé existe déjà, mais où en est-on dans son utilisation sur le terrain? Photos: Horsch Leeb

Theodor Leeb, dirigeant de Horsch Leeb Applikationssysteme, explique dans cette interview quels sont les défis dans le développement des matériels de pulvérisation et à quel degré les systèmes de caméras sont déjà exploités pour l’identification des plantes. Roman Engeler*

Technique Agricole: Où en sont les connaissances en matière d’identification des végétaux? Theo Leeb: Certaines start-up ont déjà présenté des systèmes de caméras adaptés pour la pulvérisation ultra-localisée (ou spot spraying) d’adventices lors de l’Agritechnica 2019. Cette technologie a généré un certain intérêt auprès de clients, de constructeurs et de décideurs politiques. Est-ce le cas dans votre entreprise? Nous nous sommes constamment efforcés durant ces dernières années de déterminer la maturité technologique de ce procédé. Le procédé du spot spraying qui utilise un système de détection avec des capteurs optiques ou caméras est déjà mis en œuvre depuis une vingtaine d’années dans des régions à faible niveau de précipitations comme l’Australie, la Russie ou le Kazakhstan, où le semis direct est très dé­ veloppé. Il y est question de «green on brown» (en français: vert sur brun) et de «green on green» (en français: vert sur vert). Ce procédé existe donc déjà. L’enjeu * Légèrement modifié et complété à partir du magazine TerraHorsch, édition 23/2021

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est de déterminer le système le plus approprié pour telle ou telle condition. Quelle est la différence entre «green on brown» et «green on green»? Le brun désigne le sol et le vert fait référence à la végétation (culture ou adventices). Le procédé du «green on brown» existe depuis longtemps sur le marché. Certains fabricants proposent des solutions de pulvérisation de glyphosate avant le semis, utilisées surtout dans les terres propices au semis direct. Dans le procédé «green on green» ou «vert sur vert», on dissocie la culture des adventices. Cela permet de caractériser le type d’adventices présentes. Quel est votre état d’avancement en la matière? Lors du développement du procédé «green on green», nous avons effectué des essais de pulvérisation sur des chardons dans des blés. Les chardons sont géné­ralement regroupés en ronds et non disséminés sur la totalité du champ. C’est donc un cas d’application particulièrement pertinent pour la pulvérisation localisée. Notre essai a pour objectif de déterminer

la précision avec laquelle le système reconnaît les chardons et le taux de réussite. De manière générale, nous avons constaté que le système fonctionne. Les chardons sont détectés, mais à un taux de réussite compris entre et 40 et 60 % seulement. Cette proportion est-elle satisfaisante? À mon avis, ce résultat est encore largement insuffisant. Tout agriculteur est susceptible de se demander si les adventices résiduelles sont acceptables ou non. Cela dépend naturellement du type d’adventice, mais cet aspect doit être encore clarifié. Les chardons n’ont-ils pas été reconnus ou le système n’a-t-il pas réagi assez rapidement pour les détecter? Dans notre essai, nous avons distingué plusieurs cas de figure: «reconnu, mais non atteint» ou «non reconnu», et donc logiquement «non atteint». La calibration du système entre aussi en compte. Sur une rampe de 36 mètres, le système est composé de douze caméras installées à un intervalle de trois mètres et inclinées vers l’avant. Les buses sont supervisées, selon leur emplacement, par le champ de la caméra cor-


Interview | Marché

respondante. Le calibrage de la position de chaque caméra doit donc être réalisé très précisément de sorte que la buse associée se déclenche au bon moment. Le principal problème réside en fait plutôt dans la non-détection des chardons par le système. La variabilité des conditions de luminosité constitue un véritable défi. Car il y a une réelle différence entre un ciel nuageux ou ensoleillé, une posture de travail face ou dos au soleil… De surcroît, les conditions météorologiques ont une influence sur la forme du chardon. En cas de fort ensoleillement, les feuilles se recourbent légèrement, ce qui diminue significativement le taux de reconnaissance. Nous avons constaté que notre système nécessitait encore des optimisations. Que devez-vous encore perfectionner afin que le système «green on green» soit opérationnel? Il faut être conscient que ce procédé emploie l’intelligence artificielle, soit un nombre très élevé d’algorithmes d’apprentissage afin de pouvoir détecter systématiquement les chardons. Nous devons donc constituer une banque d’images et de données sur le chardon, de formes différentes, dans toutes les conditions de luminosité, à différents stades de développement mais aussi pour les diverses variétés. Cela représente des milliers d’images qui doivent être analysées manuellement et classifiées. Cette tâche très chronophage constitue l’enjeu véritable dans la réussite de ce procédé. Plus nous alimentons le système en images classifiées, plus nous augmentons sa précision et sa fiabilité.

pourrions théoriquement obtenir le plus grand potentiel d’économie. Comme nous utilisons des pulvérisateurs en bandes équipés de buses espacées de 50 ou 25 cm, la largeur minimale d’un spot varie entre 60 cm et 35 cm selon leur répartition. Comme les buses ne peuvent être coupées instantanément, les spots, dans le sens du travail, mesurent environ 50 cm de long. Si les adventices sont espacées de moins de 50 cm, la buse ne se coupera pas. Le rapport de la surface minimum du spot par la surface contaminée par les adventices est donc un facteur déterminant pour calculer le potentiel d’économie. L’optique nous impose une limite supplémentaire. Prenons le cas de la betterave sucrière: la reconnaissance précoce des adven­tices, d’un centimètre ou moins, est particulièrement décisive. En théorie, le système est capable de détecter des plantes aussi lilliputiennes si le passage est effectué à une vitesse très réduite et si le champ de la caméra balaie la totalité de la surface. En pratique, les vitesses habituelles avoisinent plutôt les 10 km/h. Les caméras sont positionnées de manière oblique afin d’en augmenter la réactivité. Mais elles ne pourront pas reconnaître l’adventice ciblée si elle est cachée par une plus grosse motte de terre ou un végétal plus haut. Un résultat exhaustif n’est donc pas atteignable. La question est donc de savoir quel est le taux de réussite accep-

Sachant que le chardon a une forme singulière et se reconnaît donc facilement par rapport à d’autres types de plantes… … oui, c’est tout à fait juste. Cette plante est facilement identifiable par l’œil humain. Les monocotylédones se distin­ guent facilement des dicotylédones. Mais la différenciation entre le vulpin et blé, par exemple, est d’un exercice bien plus complexe. On se heurte aux limites de la faisabilité. Êtes-vous confrontés à d’autres con­ traintes techniques? Il en existe d’autres en effet. La taille de la plus petite surface qui puisse être pulvérisée (ou spot) a son importance. Si nous pouvions traiter la moindre petite adventice avec une surface effective de pulvé­ risation de 5 × 5 cm par exemple, nous

Theo Leeb: «Nous nous efforçons de perfectionner ce système et d’autres procédés similaires.»

table. Est-ce que 90 % suffisent? Nous ne le savons tout simplement pas à ce jour. Donc cette technologie est actuellement limitée par les nombreux algorithmes d’apprentissages nécessaires et par la physique… … oui, mais il existe encore une troisième question passionnante à élucider. Pour de nombreuses cultures en rang, on applique habituellement des herbicides de prélevée. Ce traitement agit comme une protection temporaire du sol contre les adventices. Celles qui poussent dans les deux à trois semaines suivantes sont traitées avec un herbicide foliaire. Si je renonce à l’herbicide de prélevée, je dois théoriquement attendre que les adventices aient atteint une taille suffisante pour que la caméra les détecte. Imaginons qu’un herbicide foliaire soit pulvérisé sur ces adventices de manière ultra-localisée; il aura l’inconvénient d’entraver la culture principale dans son développement. On n’aura pas d’autre choix que de traiter si les adventices poussent trop près des betteraves. La réapparition des adventices reste un problème récurrent. Il faut donc déterminer la fréquence à laquelle on recourt à la pulvérisation ultra-localisée afin de maintenir un champ de betteraves propre. Quel est votre avis sur cette question? Nous n’avons pas encore essayé de retirer le traitement herbicide de prélevée. Et dans le cas de la betterave, je ne pense pas qu’il soit pertinent de renoncer à ce traitement. Il faudrait plutôt envisager un procédé qui combinerait des applications, d’herbicide de prélevée d’abord traditionnellement en première intention, puis ultra-localisées d’herbicide de post-levée à l’aide d’un système de reconnaissance par caméra. Je trouve aussi passionnante l’idée de tolérer un certain seuil de pression des adventices qui, au travers d’une stratégie de rotation bien réfléchie, sont inoffensives pour la culture suivante ou faciles à traiter. C’est là que se trouve à mes yeux le plus gros potentiel d’économie. Cette approche nécessite néanmoins encore des développements car au-delà de la reconnaissance des adventices, leur classification est nécessaire. Nous venons d’aborder le sujet des herbicides. Pourrait-on envisager des applications ciblées dans d’autres domaines? Dans la lutte contre les maladies, notamment celles des céréales, on pourrait imaginer une application localisée de fongi03

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Marché | Interview

cides ou de stimulateurs de croissance. Ces traitements ne nécessitent pas un système aussi précis, puisqu’on traite des surfaces bien plus importantes. Mais cette application se prête bien à notre solution de buses à impulsion «PrecisionSpray», avec des débits variables par tronçons de trois mètres. Par ailleurs, certaines techniques de reconnaissance des maladies par caméra sont en voie de développement. Mais il faut se demander si elles n’arrivent pas trop tard sur le marché. En la matière, l’avenir se trouve selon moi davantage dans le développement de la biomasse et des modèles de prévision météorologique. Comment le procédé «green on brown» fonctionne-t-il? Nous avons réalisé des essais conjoints avec un fabricant français. Ce procédé est basé sur la différenciation des couleurs, c’est-à-dire que la caméra effectue une analyse d’image en différenciant les pixels verts et bruns afin de déterminer s’il s’agit du sol ou d’une plante. Seules les surfaces vertes sont ensuite traitées. Nous avons eu de bons résultats, néanmoins cette technique n’est pas répandue en Europe centrale, comme la préparation des sols y est relativement importante et que les conditions sont particulièrement humides. Pouvez-vous expliquer cela plus précisément? Dans les terres à rendement élevé, un déchaumage est généralement effectué après la récolte afin d’incorporer la paille. Après quelques jours ou semaines, les repousses de céréales et les adventices lèvent, donc le champ est de nouveau vert. La pulvérisation ciblée ne peut pas être pratiquée dans ce cas de figure car les plantes sont trop proches du sol. Il faudrait traiter la surface dans son ensemble et non certaines zones. Dans les régions sèches propices au semis direct, il n’y a pas de déchaumage après récolte. Comme il fait très sec, l’émergence d’adventices ou de repousses de céréale est assez limitée. Dans ce cas, la pulvérisation ciblée est particulièrement intéressante, puisqu’on peut appliquer du glyphosate, de manière localisée et donc en moins grande quantité, à l’aide d’un système de reconnaissance par caméra. On peut ainsi réaliser des économies. Existe-t-il d’autres technologies que le «green on brown» et le «green on green»? Oui, il s’agit de procédés hors ligne et en ligne. Les techniques évoquées jusque-là 16

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reposent sur un procédé en ligne, c’est-àdire que les caméras sont fixées sur la rampe et, en fonction des données qu’elles saisissent, la surface recevra ou non un traitement durant le passage du pulvérisateur. Les procédés dits hors ligne sont basés sur des informations issues d’une numérisation effectuée au préalable. On recourt à un drone équipé d’une caméra à haute défini­tion pour numériser la surface de la parcelle à une altitude de 20 mètres environ. Il est désormais possible de différencier les adventices de la culture sur une image haute résolution, à l’aide d’un algorithme. Ce procédé permet d’établir une carte d’application indiquant les surfaces qui doivent être traitées. Ces données sont ensuite transférées vers le terminal de la machine qui effectue le traitement. Cela fonctionne sur le même principe que les cartes utilisées pour la fertilisation. Menez-vous aussi des essais à ce sujet? Nous testons déjà depuis un certain temps des procédés hors ligne en partenariat avec une start-up. Ce système fonctionne en théorie mais présente quelques écueils. Le premier concerne la nécessité de disposer de données actualisées lorsque l’on souhaite traiter une parcelle. Il est inutile de survoler son champ 15 jours plus tôt avec des drones, car les adventices se seront développées entretemps. L’autre difficulté est à nouveau liée à la physique. La précision des coordonnées GPS du drone doit être additionnée à celle du pulvérisateur, et cela engendre une taille de spot plus étendue. Or, des spots plus grands impliquent une surface pulvérisée plus importante et moins d’économies. Les procédés hors ligne sont-ils soumis à d’autres contraintes? La grande quantité de données, soit plusieurs gigas de données par hectare, est envoyée vers un serveur à des fins d’analyses, ce qui pousse les connexions Internet à leurs limites. En outre, les cartes d’applications doivent être retransférées vers le terminal de l’agriculteur. Au regard des capacités actuelles des terminaux Isobus du marché, on peut générer des cartes couvrant au maximum cinq hectares selon le nombre de polygones (spots) identifiés. Qu’est-ce que cela signifie? Le procédé hors ligne est concevable sur le plan technique ou technologique. Il nécessite encore des améliorations avant d’être

Theo Leeb: «Le taux de détection des chardons est encore largement insuffisant pour parler de maturité technologique.»

déployé sur le terrain. Il nous faut notamment fluidifier les processus et trouver des solutions pour traiter la masse très élevée de données. Cela impliquera peut-être d’envisager une alternative à Isobus. Quelles conclusions tirez-vous de tout cela? Je pense que la pulvérisation ciblée représente une suite logique en matière de pratique durable. Cela signifie que la protection conventionnelle des cultures passera par la pulvérisation en bandes pour se tourner vers une application ultra-localisée. L’objectif est toujours de traiter les surfaces qui le nécessitent. Le système de reconnaissance par caméra est dès lors un outil très pertinent pour le développement de procédés en ligne ou hors ligne. Et quelles sont vos prochaines étapes? Notre objectif est de développer autant que possible la technologie pour garantir une fiabilité constante et une utilisation aisée par les agriculteurs sur le terrain au quotidien. La pulvérisation ciblée constitue un levier supplémentaire pour améliorer la protection conventionnelle des cultures. Mais je perçois les limites de faisabilité car au champ, aucune condition, norme ou technologie ne peut être constante. En résumé, la nature demeure intrinsèque et ne se laissera pas dompter par la technique ou le numérique.


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Marché | Nouveautés

Avec le «Merge Maxx 440F», Kuhn propose désormais aussi un andaineur à tapis frontal.

Photos: Kuhn

Désormais aussi en version frontale Au cours d’une vidéoconférence, Kuhn a présenté récemment un certain nombre de nouveautés pour la saison à venir. Il y en a pour toute la gamme de produits. Les outils de fenaisons s’enrichissent d’un andaineur à tapis «Merge Maxx 440F» frontal. Roman Engeler

L’andaineur à tapis est revenu sur le devant de la scène ces dernières années, à un moment où la question de la qualité du fourrage fait l’objet d’une attention accrue. Plusieurs constructeurs, parmi lesquels de nouveaux arrivants, ont développé des andaineurs à tapis de différentes taille. L’argument massue qui plaide pour ce type d’appareil: il souille moins le fourrage tout en autorisant des allures élevées et en offrant maintes possibilités d’utilisation. Le poids et le prix de ces machines peuvent en revanche leur faire obstacle. En tant que constructeur de renom de machines, avec plus de 1500 références de base, Kuhn est aussi présent sur ce marché avec le «Merge Maxx». Cependant, il ne proposait jusqu’à ce jour qu’une combinaison arrière, ce qui implique de rouler sur le fourrage avant la 18

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formation de l’andain. Kuhn complète donc aujourd’hui son offre d’andaineurs à tapis avec l’outil frontal «Merge Maxx 440F»; il peut être attelé en solo, ou bien en combinaison avec les outils arrière «Merge Maxx 760/950/1090». Kuhn voit une possibilité d’utilisation supplémentaire de cette machine en la combinant avec un andaineur à double rotor.

Andainage bilatéral possible L’andaineur à tapis est équipé de deux bandes larges d’un mètre, qui peuvent être tendues par un dispositif central et sans outil. La machine ramasse le fourrage avec le pick-up sur une largeur de trois mètres et le dépose à nouveau en un andain d’environ 1,4 m de large. À l’image d’autres andaineurs à tapis, le «Merge Maxx 440F» peut déposer au

choix la récolte à droite ou à gauche. Particularité brevetée chez Kuhn, le fourrage peut également être déposé en même temps sur deux côtés grâce à un tapis en deux parties. C’est idéal lorsque l’opérateur souhaite former un andain aussi uniforme que possible, en association avec un andai­neur arrière plus grand. Le pick-up est équipé du rabatteur «Windguard». Il ramasse le fourrage, le lève et le transporte vers la bande frontale. Ce rouleau rabatteur se règle automatiquement en montant et en descendant selon la quantité de fourrage existante.

Suivi du terrain Le débattement pendulaire de +/–10° du dispositif monté sur rotules favorise un suivi optimal des irrégularités du sol. Pour garantir stabilité et sécurité lors des


Nouveautés | Marché

Autres nouveautés • Les presses-enrubanneuses à chambre variable de la gamme «VBP 3100» peuvent désormais être équipées d’un système de liage à deux bobines de film. Cette option unique était déjà proposée sur les presses à chambre fixe et ne nécessitait pas de large film de liage spécifique. • Kuhn lance par ailleurs sur le marché les deux modèles de faucheuses-conditionneuses «FC 9330 RA» (largeur de travail de 9,30 m) et la variante traînée «FC 13 460 RA» (largeurs de travail de 12,40 jusqu’à 13,40 m), pensées avant tout pour les entrepreneurs de travaux agricoles. Les faucheuses proposent les éléments connus de Kuhn et profitent de l’expérience de plus de 50 ans de ce constructeur dans le domaine des faucheuses à disques. • La combinaison de fauche «PZ 8831» est elle aussi adaptée aux exploitations disposant de grandes surfaces. Grâce à sa tête d’attelage compacte et à une conception robuste de la transmission, cet outil combine des capacités élevées avec un besoin en puissance réduit. Associée à une faucheuse frontale, il est possible d’atteindre des largeurs de travail jusqu’à 8,84 m.

• La gamme de semoirs mécaniques «Sitera 3010/3020/3030» est complétée par des modèles à distribution animée par en­ traîne­ment électrique. • La série de semoirs pneumatiques combinés comprend désormais également le «Venta 320», un nouveau modèle équipé d’éléments semeurs monodisque, en largeur de travail de trois mètres. • Les déchaumeurs à disques indépendants «Optimer L/XL» avec grands disques suspendus respectivement de 510 ou 620 mm sont désormais disponibles en largeurs de 3 à 12 m. Ils peuvent être combinés avec une offre conséquente de rouleaux et d’équipements. • La «Multi-Leader XT» est une charrue semi-portée monoroue pour les grandes surfaces dans des conditions difficiles. Cette charrue disponible en configuration jusqu’à 9 corps permet de travailler dans le sillon ou hors raie. Elle convient aux tracteurs d’une puissance de 200 à 400 ch. • Et pour finir la gamme de semoirs pour semis simplifié comprend désormais en complément le modèle «Espro RT 12 000 RC», un semoir traîné de 12 m de largeur de travail.

Le «Merge Maxx 440F» est guidé par deux patins rotatifs réglables en hauteur.

demi-­ tours, dans les virages et sur la route, ce dispositif pendulaire est verrouillé automatiquement lors du relevage de la machine. Un système hydraulique assurant une pression constante protège ainsi le tapis végétal. Le fourrage est ramassé sans salissures. La machine est guidée sur deux patins rotatifs et réglables en hauteur. Elle empêche le pickup de gratter le sol et le tapis végétal d’être trop sollicité dans les virages.

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Adapter les matériels à la pente revêt une importance capitale pour l’agriculture de montagne. Une mécanisation spécifique garantit l’exploitation des terrains accidentés. Le maintien d’un paysage ouvert constitue désormais un nouvel objectif. Ruedi Hunger

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MÉCANISATION EN MONTAGNE

Ces dernières décennies, le changement structurel touche autant l’agriculture de montagne que les autres secteurs de la branche. Il est plus ou moins marqué selon les régions. Bien que ce phénomène soit moins notable en Suisse que dans d’autres régions alpines grâce au soutien ciblé de l’État, il a provoqué une diminution, voire un manque de main d’œuvre ainsi que du nombre d’exploitations. Le progrès technique est directement lié à cette évolution. C’est d’ailleurs la mécanisation qui a permis de pallier l’insuffisance de personnel. La surface exploitée par unité de main-d’œuvre a augmenté significativement. Aujourd’hui, pâturages et alpages exceptés, on se concentre de plus en plus sur les terres où les machines peuvent passer. Les terrains en pente dont on envisage de cesser l’exploitation demandent toujours des efforts laborieux ou leur accès s’avère difficile. La plupart du temps, il s’agit de petites «mosaï­ ques», peu de chose en soi, mais de surfaces dont la somme n’est pas négligeable et qui sont abandonnées petit à petit. Tôt ou tard, le bénéficiaire de cette évolution est la forêt.

Stabilité en pente impérative La concentration de l’exploitation sur des surfaces qui peuvent se traiter mécaniquement met en exergue l’importance des matériels. Aujourd’hui, le marché se partage entre une demi-douzaine de constructeurs de machines spécifiques, telles que les motofaucheuses, les transporters et les faucheuses à deux essieux, brièvement décrits ci-après.

recrudescence d’une ampleur inattendue des innovations avant le tournant du millé­naire. Toutefois, cet élan est d’abord venu de l’étranger, le nom de Brielmaier étant étroitement lié aux concepts d’entraînement les plus récents. En réalité, il est surprenant que de nouveaux noms apparaissent régulièrement sur ce marché relativement restreint. L’une de ces dernières arrivées est l’entreprise «TerraTec»

À la fin des années 1970, la Suisse produisait entre 8500 et 9000 monoaxes par an, dont quelque 5000 destinés à l’exportation.

du Vorarlberg (A). Il faut faire preuve de beaucoup de courage pour s’immiscer sur le marché déjà bien fourni des motofaucheuses. Cette jeune entreprise a dé­ voi­lé récemment outre l’Ibex, la «motofaucheuse à cornes», ainsi que d’autres innovations comme la roue à pointes en matériau synthétique ou une motofaucheuse de 30 kW (40 chevaux).

Transporters Aujourd’hui, les transporters sont de véritables véhicules high-tech. Ils disposent d’aptitudes hors norme dans les pentes, souvent supérieures à ce que les conditions du terrain permettent. Ils offrent une technologie de transmission de haut niveau et s’avèrent confortables à conduire. Le design de leur cabine est moderne et agréable. Si le transporter avait été inventé récemment sous cette forme, il pourrait s’agir de l’innovation du siècle. Lorsqu’il est apparu, le terme «innovation» n’était pas employé aussi souvent qu’aujourd’hui. À la fin des années 1950, la motofaucheuse facilitait déjà le travail dans les terrains accidentés, mais sans être conçue pour eux selon les standards actuels. En fait, le transporter résulte de l’évolution logique d’une motofaucheuse attelée à une remorque entraînée. Les engins de première génération ne se prêtaient pas encore aux pentes de manière idéale. Dans un autre rapport FAT (5/1970), on constatait que le transporter avait «connu un développement considérable durant les dix premières années suivant sa mise sur le marché». Dès les années 1960, il a joué un rôle déterminant dans la motorisation des exploitations de montagne et des collines. Les effets de cette innovation se font encore sentir de nos jours.

Motofaucheuses La plus «vieille» machine typique de montagne est la motofaucheuse. Elle a remplacé la faux et s’est transformée ces derniè­res décennies en une machine moderne. Dans une publication de la FAT* de 1979, des spécialistes constataient que «d’un point de vue technique, la motofaucheuse a largement atteint les limites imposées par sa conception». À l’époque, quelque 100 000 modèles étaient en service, y compris les faucheuses pour herber. À la fin des années 1970, la Suisse en produisait entre 8500 et 9000 unités par an, dont environ 5000 destinées à l’exportation. Des résultats satisfaisants? Manifestement non, au moins du point de vue des fabricants. Des innovations techniques, tels les concepts d’entraînement hydraulique et l’usage des premiers composants électroniques, ont provoqué une

La motofaucheuse convainc aujourd’hui par ses extraordinaires aptitudes en pente. Photo: Brielmaier

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impor­tantes avec les tracteurs. Ici aussi, le faible nombre d’unités s’avère un handicap, car aucune économie d’échelle n’est envisageable, puisqu’elles ne peuvent pas être produites en grandes séries. Le haut niveau technologique de la production nationale est également lié au «Swiss­ ness». Pour un fabricant suisse, pays à haut salaire, il est très important de pouvoir offrir davantage que la concurrence.

Faucheuses à deux essieux

La faucheuse à deux essieux défend avec succès sa position entre le tracteur et la moto­ faucheuse. Photo: Reform

Dans le rapport FAT* 71/1974, l’auteur évoque le fait qu’un paysan doit parcourir environ 20 à 40 km à pied derrière la moto­ faucheuse et la faneuse à bande pour faucher, pirouetter et andainer un hectare de fourrage grossier. Pour une exploitation de 15 unités de gros bétail, cela représente la distance considérable de 300 à 600 km par an. Ce fait a incité les constructeurs à développer la faucheuse à deux essieux. Aujourd’hui, la faucheuse à deux essieux est la reine incontestée de la montagne. Ses aptitudes dans les pentes et sa ma­ niabilité sont proverbiales. Cela est rendu possible par une transmission hydrostatique en continu avec plusieurs niveaux

Ces dernières années, la faucheuse à deux essieux, de plus en plus prise en sandwich entre la motofau­ cheuse et le tracteur, doit affronter une concurrence croissante. L’attelage constitué d’un tracteur tirant une remorque à essieux moteurs concurrence sérieusement le transporter. Photo: ldd

Le marché suisse était et reste restreint. Le nombre d’unités tend à baisser parallèlement à la diminution des exploitations de montagne. Alors que les constructeurs de transporters étaient nombreux au départ, la saturation du marché a entraîné la défection de nombre d’entre eux. Il s’agissait souvent d’ateliers de machines agricoles disposant d’excellents créateurs-inventeurs, mais qui n’étaient pas férus de commerce. Comme souvent, la désillusion a suivi l’euphorie des débuts. En 2021 également, on constate un net recul des ventes de transporters par rapport à l’année précédente. Lorsque le marché limité à 144 (2021) ou 185 (2020) 22

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unités se partage entre une poignée de constructeurs, il est évident que ces derniers subissent une forte pression économique. La réponse à cette situation consiste à restreindre la diversité de l’offre. Malgré la réduction du niveau de réalisation «maison», les coûts de production, toujours élevés, fléchissent légèrement. En effet, pourquoi fabriquer soimême des pièces de tôlerie alors qu’une entreprise spécialisée peut le faire aussi bien et à moindre frais? Pour les transmissions, les essieux ou les cabines, la délocalisation s’avère plus compliquée, en raison des particularités de construction et de différences trop

de vitesse et des rapports de boîte mé­ caniques en aval. Il en résulte plusieurs modes de conduite, ECO-Drive compris, et blocage de différentiel pré-sélectionnable s’activant automatiquement en cas de patinage et se désactivant ensuite. Le revers de la médaille est que cette «haute technologie» a aussi son prix. Ces dernières années, la faucheuse à deux essieux est de plus en plus prise en sandwich entre la motofaucheuse et le tracteur. La motofaucheuse actuelle a beaucoup gagné en maniabilité. L’amélioration de l’aptitude dans les pentes et la plus grande polyvalence font du tracteur un concurrent sérieux à la faucheuse


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à deux essieux. Cependant, cette dernière riposte avec de nouvelles innovations, telles qu’une sécurité anti-renversement (avec treuil) permettant de travailler en toute sécurité et sans trop endommager la couche herbeuse, même sur les pentes les plus extrêmes. Le «Terratrac» sans conducteur, capable de travailler de manière autonome sur une surface donnée à l’aide du GPS, constitue un autre atout de taille.

Tracteurs Le tracteur n’est en principe pas une référence dans les terrains en pente. Ou l’estil? Bien entendu, le «tracteur» tel qu’il se conçoit en général n’en n’est pas une. Le secteur des tracteurs ne pouvait cependant pas ignorer ce marché. Les tracteurs que l’on peut désormais équiper de roues jumelées et de quatre roues motrices sont mieux adaptés aux pentes. Certes, les roues jumelées et les quatre roues motrices n’ont pas été développées uniquement pour les terrains vallonnés, la plupart d’entre elles étant vendues hors des zones montagneuses. Un tracteur adapté à la pente se caractérise par un centre de gravité bas, garant d’une sécurité élevée, une transmission intégrale qui lui permet de franchir les déclivités et une direction sur les quatre roues. Celle-ci le rend aussi, voire plus maniable qu’un transporter et presque autant qu’une faucheuse à deux essieux. La transmission hydrostatique ou la transmission à variation continue constituent des atouts supplémentaires.

et de l’andainage du foin. Mais le transport du fourrage vers le haut ou vers le bas n’était guère possible. C’est pourquoi d’autres «outils de ramassage» ont fait une apparition bienvenue. À leur arrivée, les critiques visant les souffleuses se sont quelque peu apaisées. Ainsi, des quantités de fourrage nettement plus importantes ont pu être descendues, voire parfois remontées. Ces outils sont utilisés lorsque les autres andaineurs atteignent leurs limites et où seul le râteau peut encore s’envisager comme alternative. Des outils comme le «Twister» se sont vite

avérés essentiels pour le râtelage dans des pentes difficilement praticables.

Extension du champ d’action Selon l’Inventaire forestier national suisse, la forêt buissonnante a augmenté en Suisse de 2,4 %, soit 31 000 hectares, entre les troisième (2004-2006) et quatrième (2009-2017) éditions. Les changements les plus notables ont principalement eu lieu à des altitudes supérieures à 1400 mètres. Ce sont surtout les pentes raides qui sont touchées par l’embroussaillement. Les progrès techniques de ces

Les tracteurs spécialisés s’immiscent sur le marché des faucheuses à deux essieux. Photo: ldd

Outils adaptés aux pentes Procédons à un retour en arrière de quelques décennies, à l’époque où le râteau constituait l’outil standard incontesté pour la récolte de fourrage grossier sur les coteaux escarpés. Il n’a pas disparu et reste incontournable dans de nombreux endroits. Mais il s’agit d’un outil de travail manuel et, lorsque la maind’œuvre diminue dans l’exploitation, son taux d’utilisation baisse forcément. Il fallait donc trouver des autres solutions. La «souffleuse» a tout d’abord fait son appari­tion. Elle permet de travailler plus rapide­ ment, notamment dans les talus et les surfaces abruptes. Les critiques quant au bruit et les préoccupations concernant les petits organismes et les insectes se sont cependant multipliées très rapidement. Autrefois, l’andaineur à bande facilitait le travail lors du fanage, du retournement

Différents «outils de ramassage» facilitent grandement l’exploitation des pentes. Photo: Brielmaier

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dernières années ont permis d’éviter que la forêt buissonnante ne s’étende encore davantage. Désormais, des porte-outils télécommandés ou autonomes pourront se charger de ces travaux sans imposer d’importantes contraintes physiques au conducteur de la machine.

Conclusion En région de montagne, l’exploitation d’importantes surfaces n’est incontestablement plus possible à défaut de matériels adaptés aux pentes. Comme il s’agit de machines spéciales produites en petites séries, leur prix est conséquent. Les paysans de montagne sont donc pris en tenaille entre un taux d’utilisation des machines insuffisant et leur utilisation en commun.

Un nouveau champ d’activité s’ouvre pour la motofaucheuse en tant que porte-outil destiné au maintien d’un paysage ouvert. Photo: TerraTec

*FAT: ancienne station fédérale de recherches en économie et technologie agricoles (aujourd’hui Agroscope).

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La station de recherche de Raumberg-Gumpenstein étudie la qualité des prairies à l’aide de données satellitaires, comme ici dans le cadre du projet «SatGrass». Photo: HBLFA

«SatGrass» voit l’herbe croître de tout là-haut dans le ciel Les satellites permettent d’observer les peuplements végétaux avec une résolution spatiale de quelques mètres seulement. La question est de savoir si de telles données pourraient servir à estimer les rendements et la qualité des prairies. Ruedi Hunger

À ce jour, les satellites ont surtout servi à assister la conduite des machines agricoles; mais ceux de dernière génération devraient aussi aider les exploitants à contrôler des peuplements végétaux, à estimer leurs rendements et à économiser de l’eau. Ces satellites offrent une résolution temporelle, spatiale et spectrale élevée, ce qui les rend aussi intéressants pour les exploitations aux structures morcelées. Jusqu’à récemment, les techniques faisant appel au radar, capables de «voir» à travers les nuages, n’ont guère trouvé d’applications en agriculture. Elles 26

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s’affranchissent pourtant des perturbations et sont idéales pour analyser des séries temporelles. La question est maintenant de savoir si les rendements et la qualité des surfaces herbagères peuvent être estimés à l’aide de données satellitaires à haute résolution.

Un projet prometteur La station de recherches agronomiques autrichienne HBLFA de Raumberg-Gumpenstein a mené le projet d’observation des prairies par satellite «SatGrass». Elle a étudié la relation entre les données satelli-

taires multispectrales du programme d’observation Copernicus et le développement qualitatif et quantitatif des herbages. Les observations et les mesures continues nécessaires à cet effet ont été répétées à intervalles hebdomadaires sur des parcelles expérimentales au sein d’un périmètre d’essai. Pour parvenir à évaluer de manière précise l’ampleur du travail, le potentiel de collecte des données et finalement les résultats, ce projet de deux ans a été conçu comme une étude pilote. L’expérience acquise servira de base à un futur projet de recherche de plus grande envergure.


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Traitement des données Les satellites «Sentinel-1» et «Sentinel-2» sont particulièrement importants pour observer la Terre au profit de l’agriculture. «Sentinel-1», composé de «Sentinel-1A» et «Sentinel-1B», sont des satellites radar faisant partie de la gamme de satellites du programme Copernicus. «Sentinel-2» (A et B) est une paire de satellites d’observation optique de la Terre en orbite héliosynchrone. Les données satellitaires radar et multispectrales brutes font l’objet d’un traitement scientifique intensif avant de pouvoir être utilisées pour l’agriculture. L’agriculteur ne peut rien tirer des données brutes, parce qu’il ne s’agit pas de photos. De ces données brutes, les chercheurs tirent donc des ESVI (Enhanced SAR vegetation index, soit Indices améliorés de végétation par radar à synthèse d’ouverture). Contrairement aux mesures optiques, les données radar ne souffrent pas d’erreurs d’interprétation dues au brouillard, à la poussière ou au smog. Il est toutefois important d’analyser les séries temporelles. Pour la télédétection, cela signifie qu’«une image n’est pas une image». Les données de télédétection ne sont pas des valeurs absolues, mais un ensemble d’informations ponctuelles, de «pixels» donc. Pour que des modifications puissent être représentées, il faut un grand nombre de prises de vue successives (ce qui n’est pas le cas pour les prises de vue optiques).

Site expérimental Une étendue de 460 ares exploitée par la station de recherche de Raumberg-Gumpenstein a servi de surface d’étude. À l’échelle de la région, avec ses quatre

coupes annuelles, cette surface située à une altitude de 640 mètres fait partie des prairies permanentes à exploitation intensive. Cette superficie peut paraître élevée pour une telle étude: c’est parce que les zones d’observation satellitaires doivent comporter des carrés d’au moins 50 × 50 mètres de surface de végétation homogène. En outre, un essai est mené pour collecter en continu des données de précision. L’objectif de cette collecte est de vérifier la validité des données saisies sur les parcelles d’essai avec celles obtenues sur les surfaces d’observations satellitaires.

Le sens et le but de «SatGrass» Les structures morcelées, l’exploitation plus ou moins intensive selon les sites, ainsi que le nombre de coupes différents par période de végétation rendent très difficile une évaluation systématique, précise et complète des rendements et de la qualité des récoltes sur l’intégralité des surfaces. Dans le meilleur des cas, de telles estimations sont obtenues par extrapolation à partir d’échantillons. Mais cela ne permet pas de mesurer avec précision les variations de rendement en fonction des conditions météorologiques, de l’heure et de la région. Le projet «SatGrass» montre que les satellites du programme européen d’observation de la Terre Copernicus ont le potentiel de scruter avec une haute résolution spatiale, sans interruptions, les herbages et leur utilisation à l’échelle des parcelles. Afin de générer des résultats utilisables par les praticiens à partir de la dynamique annuelle de la végétation, «SatGrass» combine des données de télédétection et mé-

«Copernicus» et «Sentinel» Le programme d’observation terrestre «Copernicus», initié par l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne (ESA), dispose de sa propre flotte de satellites, appelés «Sentinel». Elle devrait être portée à 20 engins d’ici quelques années. L’agriculture est concernée surtout par les données des paires de satellites «Sentinel-1» (A et B) et «Sentinel-2» (A et B). Les «Sentinel-1» comportent un radar. Les satellites A et B évoluent en orbite polaire* et couvrent ainsi la totalité de la surface terrestre. Les appareils de type «Sentinel-2» sont des satellites optiques passifs à imagerie multispectrale. Pour la première fois, les données du radar seront mises à disposition du public gratuitement. L’exploitation de ces satellites est assurée jusqu’en 2030. * Orbite polaire: les satellites sur cette orbite inclinée de quelque 90 degrés survolent les pôles Nord et Sud à chaque révolution.

téorologiques dans un modèle d’estimation qui est calibré et validé par des mesures de rendement et des études de qualité. Cette étude de faisabilité a été prolongée de trois ans (2021 à 2023). Le but est de continuer à offrir aux agriculteurs et agricultrices une base d’information pertinente à l’échelle locale pour déterminer le moment optimal pour faucher. Cette base d’informations doit leur permettre d’optimiser le rendement et la qualité des fourrages en fonction des parcelles et des exploitations. Dans un contexte de changement climatique dans les régions herbagères, il est important de quantifier avec précision les baisses de rendement dans les zones touchées par la sécheresse. Le recensement de ces baisses, mais aussi des excédents de récolte dans les régions privilégiées, est une base importante pour planifier des concepts d’adaptation au climat.

Conclusion

La force des satellites radar («Sentinel-1») réside dans le fait qu’ils fournissent des données fiables même en cas de pluie, de brouillard et d’obscurité. Photo: Cropix

Vu les contraintes liées au changement climatique, les satellites apporteront une aide précieuse pour que les exploitations puissent assurer l’approvisionnement en fourrage de leur cheptel sur l’ensemble de leur territoire. Le projet «SatGrass» montre que les satellites ont le potentiel d’observer les peuplements herbagers avec une haute résolution spatiale. 03

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Le nouveau «Metrac» se distingue notamment par son design entièrement revu. Photo: Reform

Les innovations révèlent les points forts du machinisme agricole Dans la course aux innovations, la mécanisation de montagne n’est pas en reste. Nous en décrivons quelques-unes présentées à l’occasion d’un colloque en ligne sur le machinisme agricole dans l’espace alpin. Ruedi Hunger Quelle est la force motrice de ces innovations? Les avis des spécialistes sont partagés. Les entreprises ont tendance à considérer les règlementations comme un frein à l’économie. D’autres objectent que ce sont les règlementations et les interdictions, qui préparent le terrain aux innovations. Les nombreuses restrictions et interdictions des dernières années semblent avoir stimulé l’essor actuel des innovations dans le machinisme agricole. Toujours est-il que bon nombre d’innovations ont simplement un arrière-plan économique. Par exemple, l’automatisation répond au manque de maind’œuvre qualifiée. Voici une sélection de produits présentés par certaines entreprises à l’occasion du colloque en ligne sur le machinisme agricole dans l’espace alpin. 28

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Trois nouveautés chez Reform Depuis le milieu des années 1960, l’entreprise familiale autrichienne Reform, qui a son siège à Wels et emploie 370 colla­ borateurs, fabrique le «Metrac», un porte-outils automoteur fiable pour tous les domaines, conçu pour travailler en sécurité et en ménageant le sol. L’offre actuelle comporte six modèles, dont trois «nouveaux», dans plusieurs classes de puissance. Les modèles «H60» et «H70» élargissent la gamme «Metrac» vers le bas. Ils sont équipés d’un moteur diesel Perkins à injection directe à rampe commune d’une puissance respectivement de 45 kW (61 ch) et 55 kW (75 ch). Grâce à un catalyseur d’oxydation diesel, un filtre à particules et une unité intégrée de

post-traitement des gaz d’échappement, les moteurs satisfont à l’étape 5. Leur entraînement est hydrostatique, avec deux gammes de vitesses et deux réductions mécaniques de terrain. La commande se fait avec la pédale d’accélérateur, soit avec le levier de déplacement, ainsi que par une pédale d’approche lente. Le train de roulement à transmission intégrale possède des réducteurs planétaires. Le guidage, entièrement redessiné, a cinq modes. Le verrouillage du différentiel à l’avant et à l’arrière s’enclenche de manière électrohydraulique. En pente, l’entraînement hydrostatique permanent apporte des avantages significatifs du point de vue de la sécurité. L’hydraulique de travail possède un circuit d’huile séparé et


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assure une décharge électrohydraulique, ce qui, associé à l’amortissement hydraulique des vibrations, ménage le véhicule et les outils portés. Pour refroidir l’huile hydraulique, un radiateur doté d’une facilité d’auto-nettoyage par inversion du sens de circulation est disposé sur le côté du véhicule. Les deux modèles, le «H60» et le «H70», existent en versions à empattement court et long.

Le vaisseau amiral: le «Metrac H95» Le «Metrac H95», plus puissant et encore plus confortable, est le vaisseau amiral de la gamme. Il est également entraîné par un moteur Perkins à injection directe à rampe commune de dernière génération. À la différence des modèles plus modestes, il affiche une puissance de 70 kW (95 ch). Il dispose aussi de fonctions avancées de dépollution. L’entraînement hydrostatique du «H95» est à régulation électronique, d’où un rendement optimal en toutes situations. Il y a aussi une prise de force à entraînement direct avec un superviseur de sous-régime. Conformément à la nouvelle conception du refroidissement de la gamme «Metrac», tous les radiateurs sont autonettoyants et intégrés dans une unité disposée sur le côté du véhicule. Pour la conduite, un accoudoir ergonomique, solidaire du siège du conducteur, permet de travailler sans se fatiguer. Un joystick multifonctions regroupe les commandes d’avancement et celles des outils portés. Le contrôleur central, appelé «R-Com», est également intégré dans l’accoudoir. Il gère les menus de navigation de l’afficheur central et des afficheurs annexes. L’interconnexion numérique et la télémétrie entre le conducteur, le véhicule et le service après-vente permettent une localisation optimale des défauts par télédiagnostic et l’exploitation des données du véhicule.

chage. Pour ce seul domaine, elle propose 16 porte-outils monoaxe munis d’un entraînement hydrostatique à variation continue. Rapid fait également preuve de souplesse en matière d’équipements de coupe. À part trois types de barres de coupe à doigts, l’entreprise propose, pour la voirie, des barres conçues pour un fauchage sans bourrage et des barres de coupe à deux rangées de couteaux. Un dispositif de coupe à voie large dont la barre de coupe atteint 2,30 mètres est également proposé.

Congrès du 30 mars en ligne L’édition 2022 du congrès sur la mécanisation agricole en région alpine, intitulé «Landtechnik im Alpenraum» en allemand, d’une durée d’un jour seulement, aura lieu sous forme de visioconférence le mercredi 30 mars. La totalité des interventions au programme seront à la disposition des participants une semaine auparavant dans une zone réservée. Le prix est de 50 euros. Pour trouver davantage d’informations et vous inscrire, veuillez consulter le site www.feldkirchtagung.at.

«Twister», «Compact» et Co. En récolte fourragère, c’est le râteau à foin «Twister», disponible en trois largeurs de travail (deux dans le cas du «Multi-Twister»), qui a rencontré le succès le plus vif. Un faneur à ruban et un andaineur «Compact» sont bien entendu toujours proposés. En matière de broyage, les besoins sont couverts par des broyeurs à action horizontale et verticale. Rapid propose deux modèles de faucheuses à chenilles télécommandées par radio. Pour le travail du sol, le porte-outils monoaxe offre entre autres un enfouisseur de pierres. Sans oublier les outils de déneigement utilisables avec le monoaxe: lames et fraises pour déneiger l’enceinte de la ferme ou pour la voirie. L’entreprise de Killwangen a fait sensation en 2021 avec son porte-outils «Uri», entièrement électrique. Celui-ci semble prédestiné à la voirie, au gardiennage des locaux et à l’entretien des parcs et jardins. Depuis 2019, Rapid revient progressive-

ment à son cœur de métier, mettant fin à son activité d’importateur de tracteurs petits et à usage communal du constructeur japonais Iseki. L’année 2019 avait été marquée par une évolution inverse, à savoir l’acquisition des sociétés KommTek GmbH et Brielmaier Motormäher GmbH.

Le tracteur compact intelligent de Lindner En quoi un tracteur compact et intelligent peut-il être utile à l’agriculture de montagne? La mécanisation de montagne cherche toujours à s’accommoder des pentes. Elle diffère donc de la mécanisation de plaine sous bien des aspects. C’est particulièrement sur les plans de la sécurité et de la maniabilité que les performances d’un tracteur destiné à la montagne doivent se distinguer. En produisant le «Lintrac», le tractoriste autrichien Lindner situé à Kundl, dans le Tyrol, a réussi à

Rapid fait preuve de souplesse La société Rapid Technic AG n’a plus besoin d’être présentée, quoique… En déménageant de Dietikon (ZH) à Killwangen (AG), elle s’est considérablement agrandie, gagnant au fur et à mesure en souplesse. C’est surtout dans les domaines du fauchage, de la récolte fourragère, du broyage, du travail du sol, du nettoyage et du service hivernal que l’entreprise a su élargir son offre. Les transports et les applications spéciales n’ont pas non plus été négligés. Le cœur de métier de la société Rapid Technic est traditionnellement le fau-

Avec ses porte-outils monoaxe et ses outils portés, Rapid Technic occupe un créneau intéressant. Photo: Ruedi Hunger

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Le «Lintrac 100» convient parfaitement pour la mécanisation de l’agriculture de montagne grâce à son centre de gravité bas, son excellente agilité et sa technologie à variation continue. Photo: Ruedi Hunger

commercialiser un tracteur qui répond parfaitement aux besoins. Sa transmission à variation continue facilite en toute situation un démarrage progressif. La molette de commande «LDrive» permet au conducteur de régler la vitesse d’avancement de manière dynamique et sans à-coups. La transmission des efforts est essentiellement mécanique, et hydrostatique pour une faible partie. Par ailleurs la commande d’arrêt active permet d’immobiliser le tracteur sur tous les terrains sans devoir appuyer sur la pédale de frein. Le Lintrac a également une conception moderne de son système hydraulique. La pompe Bosch/Rexroth à pistons axiaux adapte le débit d’huile dans une plage comprise entre 4 et 88 l/min en fonction des besoins. Le conducteur pilote le système hydraulique par l’intermédiaire du joystick multifonctions sur l’accoudoir. La manœuvrabilité du Lintrac dépasse de loin celle des tracteurs standard. Grâce à la direction intégrale, l’essieu arrière est capable de braquer jusqu’à 20 degrés, selon le mode de direction, ce qui raccourcit le diamètre de braquage à moins de sept mètres. Dans le mode «marche en crabe» les roues arrière braquent à l’identique des roues avant, ce qui évite de rouler deux fois dans les mêmes ornières. Ces différents modes de direction font du Lintrac un sérieux concurrent pour les faucheuses à deux essieux.

La cabine «TracLink», dont le «Lintrac» est équipé de série, répond parfaitement à ces exigences… Elle peut être livrée sur demande avec des amortisseurs pneumatiques. La cabine «grand confort» du Lintrac offre certes des espaces de rangement en suffisance, mais les organes de conduite sont aussi bien accessibles. Le moniteur «I. B. C. MonitorPRO» se distingue par son interface conviviale de guidage par menus. En agriculture et en voirie, les interventions peuvent avoir lieu à toute heure du jour et de la nuit, quelle que soit la météo. Le «Lintrac» est donc capable d’éclairer la zone de travail grâce a son système d’éclairage par LED.

«Ibex G4» pour plus de puissance Le constructeur Terratec, de Bludenz, dans le Vorarlberg (A), équipe son nouvel

«Ibex G4» d’un moteur de 30 kW (40 ch). Pourquoi une telle augmentation de puissance? De simples «faucheuses», les motofaucheuses ont évolué vers des porte-outils polyvalents. La jeune entreprise Terratec, qui a eu l’avantage de partir de zéro, a commencé sa carrière directement par un porte-outils. Comme son nom l’indique, cet équipement s’utilise avec des outils portés de toutes sortes. Ces derniers ont tendance à gagner en largeur et en poids. Les faucheuses, par exemple, ont une largeur de travail qui peut aller jusqu’à 360 cm. D’autres matériels, comme les broyeurs à fléau, d’une largeur de travail jusqu’à 160 cm, ont besoin de davantage de puissance d’entraînement. Il arrivait qu’en conditions difficiles, la puissance d’entraînement des premiers modèles de la gamme n’était pas à la hauteur des besoins. Les porte-outils de cet ordre de grandeur sont plutôt réservés à la voirie ou à l’entretien de la surface agricole utile. Cela implique la nécessité de travailler sur des talus et sur des terrains escarpés.

Montage en position verticale Le moteur Vanguard «V-Twin» monté en position verticale a besoin d’un système de lubrification à carter sec. Le moteur à montage vertical a l’avantage d’aspirer l’air de refroidissement par le haut où il est moins chargé en poussières. Pour trouver le centre de gravité optimal, l’axe peut être décalé de 370 mm par un dispositif hydraulique, ce qui facilite le travail avec des outils portés dont le poids peut atteindre 400 kg. L’entraînement hydraulique est assuré par un moteur à pistons radiaux. Cette machine se déplace en marche avant

Cabine «TracLink» Quiconque s’intéresse aux conditions particulières de la conduite en pente se rend compte de l’importance pour l’opérateur de se sentir à l’aise à son poste de travail. 30

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Paré pour le futur: l’«Ibex G4» avec son moteur 30 kW/40 ch. Photo: Terratec


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dans une plage de vitesses comprise entre 0 et 8 km/h et entre 0 et 4,5 km/h en marche arrière. Faisant honneur à sa fonction de porte-outils, l’«Ibex G4» peut comporter jusqu’à trois distributeurs hydrauliques, à simple ou double effet. L’entraînement des outils est toujours hydraulique et à variation continue. Compte tenu des domaines d’intervention de l’«Ibex G4», il est important de veiller à la sécurité de l’opérateur. Une télécommande peut être fournie en option, lui donnant la possibilité de commander la machine depuis une distance sûre. Toutes les fonctions, décalage de l’axe inclus, sont télécommandables. Les roues à picots en caoutchouc ou en acier permettent un travail confortable et sûr.

Catégorie de véhicules «Syn Trac» Le «Syn Trac» (System & Geräteträger) est fabriqué par l’entreprise éponyme située à Bad Goisern (A). Ce porte-outils se distingue par deux interfaces de couplage identiques à l’avant et à l’arrière. Ce coupleur d’appareil multifonctionnel assure le branchement automatique des six soupapes hydrauliques à double effet, de connexions Power Beyond et à détection de charge, d’une prise électrique 24V/ 125A, des liaisons pneumatiques sous 8 bars et à air comprimé pour les freins pneumatiques, d’une prise de force à la puissance intégrale du moteur, ainsi que des liaisons CanBus et Ethernet. Pendant le couplage des outils portés, les branchements sont établis automatiquement, par une simple pression sur un bouton, sans nécessité de quitter la cabine. Si le client le souhaite, les outils portés peuvent être équipés d’un adaptateur. Un adaptateur est disponible en option pour le relevage trois points, l’attelage de remorque ou une plaque de montage des-

Non moins original et pensé jusque dans le moindre détail, le «Syn Trac» comporte deux interfaces de couplage identiques à l’avant et à l’arrière. Photo: Syn Trac

tinée à la voirie. Un Powerpack d’une puissance atteignant 780 kW, doté de son propre essieu, est aussi accouplé via l’interface de couplage. Le train de roulement permet plusieurs modes de conduite (direction intégrale) et une compensation de dévers.

Pour les entreprises de travaux agricoles et forestiers Le «Syn Trac» possède un poids à vide de 10 300 kg, pour un poids total roulant admissible de 18 000 kg, la charge autorisée étant identique sur les essieux avant et sur arrière. Le châssis offre en permanence 4 × 4 roues motrices avec des fonctions de blocage de différentiel longitudinal et transversal (possibilité 4 × 4 + 2 ou 6 × 6). Il possède en outre un amortissement hydropneumatique actif. Le véhicule est entraîné par un moteur CAT à six cylindres en ligne d’une puis-

sance de 310 kW (420 ch). Le moteur, équipé des fonctions DPF, DOC et SCR, répond à la norme antipollution Stage 5. L’entraînement est assuré par une transmission hydraulique/mécanique à variation continue et à répartition de puissance, munie d’un système de lubrification à carter sec. L’hydraulique de travail est un système à détection de charge mu par une pompe à pistons axiaux à 180 l/min sous 250 bars. Dotée d’un siège réversible, la cabine comporte de grandes baies vitrées. L’opérateur a un bon champ de vision, notamment sur les interfaces de couplage grâce à l’absence de capot moteur. Le «Syn Trac» se distingue des tracteurs ordinaires. Il répond aux besoins des entreprises de travaux agricoles et forestiers ainsi que de la voirie. Le System & Geräteträger est importé en Suisse par la société Müller Frauenfeld AG.

Sécurité et respect sur la route En croisant d’autres véhicules, le conducteur est conscient de ses machines larges et peu visibles. Il réduit sa vitesse aux endroits étroits.

Roul’ net 03

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Le fauchage autonome dans les pentes et dévers n’est pas une mince affaire. L’«AMEA» est un monoaxe porte-outils qui évolue seul, mû par un entraînement entièrement électrique. Photos: Altatek GmbH

Sur la piste du fauchage autonome Le smart farming et l’agriculture 4.0 peuvent être simultanément mis au service de l’agriculture et de la nature. Ce mariage est aussi en mesure de bénéficier à la mécanisation en montagne, selon un projet de porte-outils électrique autonome. Ruedi Hunger

Quel est le cheminement qui aboutit à repenser la motofaucheuse pour en faire un porte-outils autonome et entièrement électrique? Thomas Buchli est agriculteur; il préside aussi la société à responsabilité limitée Altatek GmbH à Tenna, dans le Safiental (GR). Voici sa réponse: «L’été, quand je fauche à la motofaucheuse, je me suis déjà demandé à quoi je servais, quelle était ma mission. Aujourd’hui, la motofaucheuse est conçue de telle sorte que je ne peux pour ainsi dire que m’y 32

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agripper et veiller à pouvoir la suivre.» Vu sous cet angle, un «rien» suffirait effectivement pour que la motofaucheuse parvienne à accomplir son travail de manière autonome. Ce «rien» constitue néanmoins un défi à ne pas sous-estimer mais que l’entreprise citée a relevé.

Les fondations sont posées Altatek a été fondée en 2015 par Thomas Buchli et Peter Moadalek. Elle a pour objectif de mettre au point, construire, com-

mercialiser et entretenir des appareils, des machines et des véhicules à entraînement ou propulsion électrique. Pour mener à bien un tel projet, il faut aussi pouvoir compter sur un soutien scientifique. Les instigateurs commencèrent donc par poser leur candidature comme projet Innosuisse. Innosuisse est l’agence suisse pour la promotion de l’innovation; sa mission est d’encourager les innovations basées sur la science, dans l’intérêt de l’économie et de la société.


MÉCANISATION EN MONTAGNE

Reste qu’il ne suffit pas d’être convaincu de la validité d’une idée personnelle pour bénéficier de soutiens institutionnels. Al­ tatek, en sa qualité d’entreprise, décèle dans les technologies disponibles au­ jourd’hui un fort potentiel pour moder­ niser l’agriculture de montagne. Il faut mettre à profit les technologies existantes et les nouveautés et exploiter les syner­ gies en vue d’alléger la tâche des per­ sonnes qui travaillent dans les pentes et les dévers, tout en réduisant simultané­ ment et de manière importante les nui­ sances environnementales. Au tout pre­ mier plan figure aussi l’amélioration des bilans énergétiques par l’intégration d’énergies renouvelables.

Projet complexe Dans le cadre du projet Innosuisse, Al­ tatek développe, en collaboration avec la Haute école spécialisée OST à Buchs (SG) et la Faculté de droit de l’Université de Zurich, un porte-outils monoaxe multi­ fonctionnel, autonome, adapté aux ter­ rains pentus et utilisant un ensemble d’entraînement entièrement électrique. L’accent est mis sur la conduite autonome dans des déclivités, pour des opérations comme le fauchage et l’andainage du foin ou encore le broyage. Pour que le porte-outils puisse reconnaître l’environ­ nement et les éventuels obstacles, il est équipé de capteurs qui calculent sa posi­ tion et prennent en charge toutes les fonctions de sécurité nécessaires. Pour la réalisation technique, la haute école spécialisée est le partenaire idéal en matière d’électrification et de robotique.

Elle apporte aussi une contribution essen­ tielle pour les logiciels et les capteurs. Un exemple: le maintien de la force d’appui des barres de coupe est une fonction clé pour le fauchage autonome. Cette com­ mande de la force d’appui fait appel à un dispositif breveté qui ajuste le centre de gravité en utilisant un essieu réglable; elle nécessite toutefois un logiciel complexe associé à un ensemble de capteurs. Des questions juridiques se posent avec acuité dès le moment où des appareils et une conduite autonomes sont intégrés dans un projet. D’où l’implication de l’uni­ versité de Zurich. L’exemple suivant montre la nécessité de cette approche: si un faon est pris dans une motofaucheuse conduite à bras, il s’agit d’un incident regrettable. Si c’est un porte-outils autonome qui effec­ tue le travail, un tel événement doit pou­ voir être exclu d’emblée. Ce porte-outils appelé «AMEA» devra pouvoir être utilisé non seulement dans l’agriculture, mais aussi pour des travaux dans la sylviculture et dans le secteur communal.

Aucun composant hydraulique La mécanisation est importante pour l’économie agricole. Cela signifie que, en raison du degré élevé de mécanisation, l’agriculture est une activité intensément énergivore et qu’elle dépend donc forte­ ment des carburants fossiles. Altatek a résolument opté pour la voie électrique, aucun composant ni entraînement hy­ draulique n’entre dans son projet. Dans le domaine des entraînements élec­ triques, il bénéficie justement du soutien du spécialiste en hydraulique Hydac.

Le projet Innosuisse «AMEA» a été rendu possible grâce, entre autres, au soutien de la Haute école OST à Buchs (SG).

Mais si Hydac Engineering à Zoug est spécialisé dans les composants hydrau­ liques, il s’oriente toujours plus vers les entraînements électriques.

Batterie 48 volts L’«AMEA» possède un accumulateur de 48 volts. «L’accumulateur interchan­ geable ne fait pas encore partie de nos priorités. Il nous faut d’abord mener à bien et terminer des tests approfondis avec le logiciel d’autonomie et de com­ mande», explique Thomas Buchli. Travail­ ler en autonomie sur des terrains en pente en montagne pose des défis bien plus considérables que parcourir ou trai­ ter des surfaces planes et horizontales. La durée du projet s’étend jusqu’au prin­ temps 2023. Un calendrier ambitieux, mais mis à profit pour des essais intensifs, estime, confiant, un responsable de pro­ jet. Thomas Buchli ne s’exprime pas en­ core sur la suite des événements. Il sou­ haite d’abord observer avant de décider de la suite à donner. Mais l’emploi dans les régions de montagne, l’ancien maire de la commune de Safiental l’a particuliè­ rement à cœur.

Conclusion Les défis à relever pour utiliser un porte-outils autonome et électrique en montagne et dans les déclivités ne consti­ tuent pas une mince affaire. Le projet «AMEA» montre toutefois qu’il est pos­ sible, avec un soutien scientifique, de sim­ plifier et d’optimiser les processus de tra­ vail jusqu’en régions de montagne. Le smart farming y contribue.

Pour le fauchage autonome, la gestion de la pression sur la barre de coupe apparaît fondamentale.

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Agriculture et insectes aux abois

La faucheuse à double lame revient en grâce. Elle était considérée voici peu de temps encore comme une machine dépassée et peu performante. Photo: ldd

Les insectes constituent le groupe d’animaux le plus riche en espèces. Cette biodiversité joue un rôle décisif de manière générale, mais aussi pour l’agriculture. Les effets des différents matériels de fauche sur la petite faune sont décrits dans le présent article. Ruedi Hunger Les faucheuses à disques et à tambours représentent depuis des décennies une part essentielle de la gestion moderne des prés. Leur fauchage sans bourrage et puissant, ainsi que leurs faibles besoins d’entretien convainquent. Hormis les zones de montagne et de pentes, les barres de coupe à doigts, autrefois très utilisées, avaient presque disparu. Plusieurs raisons expliquent le retour des équipements de fauche par oscillation ainsi que des barres de coupe à doigts et à double lame. La conception «en papillon» des barres de coupe à double lame permet aujourd’hui d’obtenir des largeurs de travail comparables à celles des faucheuses rotatives (jusqu’à 10 mètres). En outre, la puissance requise s’avère assez 34

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faible. Et, argument qui fait mouche de nos jours: ces barres épargnent davantage les insectes que les faucheuses rotatives. Elles s’utilisent donc sciemment sur les surfaces de grande valeur écologique et, de plus en plus, par des exploitations accordant une grande importance à la protection de la petite faune.

Besoin de refuges De nombreux petits animaux et insectes apprécient les prairies non fauchées. Ils s’y sentent davantage en sécurité et les utilisent pour se protéger de leurs ennemis naturels. Dans les paysages nus comme dans les grandes parcelles et/ou les parcelles isolées, des bandes non fauchées leur sont nécessaires comme lieux

de refuge. Elles constituent les seules possibilités de survie pour la petite faune. Le microclimat d’une bande non fauchée améliore également leur qualité de vie en raison d’une humidité accrue. Ces lieux préservés contiennent des œufs, des chenilles et des chrysalides. En effet, les insectes ne peuvent achever leur développement que dans de tels endroits. Plusieurs espèces de papillons ne pondent par exemple leurs œufs que dans des prairies non fauchées.

Surfaces de promotion de la biodiversité Les surfaces de promotion de la biodiversité enrichissent le paysage avec des haies, des prairies riches en espèces et des arbres


MÉCANISATION EN MONTAGNE

fruitiers haute-tige. Le tableau ci-dessous présente les types de surfaces, et donne leur code de l’Office fédéral de l’Agriculture (OFAG). Elles constituent chacune, avec leurs caractéristiques, un facteur clé de la biodiversité. Par exemple, les prairies extensives offrent une grande diversité végétale. Lors de recensements, on y a recensé en moyenne 26 espèces par are au lieu des 17 rencontrées sur une prairie conventionnelle. La courbe est parallèle pour les animaux invertébrés et rampants. Ces espèces parviennent à conclure leur cycle de vie grâce à une couverture végétale plus durable. Cet élément, à lui seul, se matérialise dès l’année suivante par des populations plus importantes. Après avoir adapté les procédés de fauchage sur ces surfaces, on constate d’abord que les intvertébrés sont plus nombreux et plus diviersifiés. Cela est également le cas des papillons, dont un grave recul se constate sinon dans toute l’Europe. Enfin, un fauchage tardif, ou son absence totale sur une partie de la surface, augmente substantiellement le nombre d’abris. Les habitats des animaux mobiles se voient améliorés, sur les plans spatial et temporel. En revanche, les effets sur la végétation s’avèrent beaucoup moins marqués.

Influence de la mécanisation Le degré de mécanisation élevé de l’agriculture entraîne une planification serrée des travaux dans le temps. Les barres de coupe à doigts ont été remplacées depuis les années 1960 par des faucheuses rotatives, d’abord petit à petit, puis plus rapidement et à grande échelle. Les avantages sont évidents: ces machines bourrent rarement, leurs performances sont bien meilleures et les frais d’entretien sont sans comparaison avec ceux des fau-

cheuses oscillantes. On a par ailleurs de plus en plus souvent recours aux conditionneurs. La Suisse est considérée comme «leur pays», en raison des conditions climatiques et des exigences élevées de qualité du fourrage de base. Cette évolution a également touché une bonne partie des régions de montagne.

Caractéristiques des barres de coupe à double lame • Les faucheuses à double lame épargnent les insectes • Le coût de fabrication d’une faucheuse à double lame avec une grande largeur de travail est élevé • Les faucheuses à double lame ont des besoins de puissance bien plus faibles • Leur poids est inférieur à celui des faucheuses rotatives avec conditionneur • Leur prix d’achat avoisine celui des faucheuses rotatives • Les besoins d’entretien sont nettement supérieurs • Les nuisances sonores sont plus faibles • Les barres de coupe à doigts (et dans une moindre mesure les faucheuses à double lame) ont tendance à bourrer.

Dispositifs de fauche rotatifs La faucheuse rotative n’est pas mauvaise en soi. Au contraire, elle offre certains avantages pour la gestion des prairies. Cependant, comme (presque) toujours, il existe un revers à la médaille. La hauteur (profondeur) de coupe est décisive pour le sort les invertébrés et les insectes. Il s’agit toutefois davantage d’une question de gestion que d’un problème technique. En général, cette hauteur se modifie plus facilement avec une faucheuse à disques ou à tambours qu’avec une barre de coupe à doigts. Mais il faut quand même le faire!

Vitesse de fauche Il en va autrement pour la vitesse de fauchage. Pour une coupe propre, une vitesse minimale est nécessaire en raison de l’inertie de la plante sur pied. Lorsque la vitesse d’avancement se situe entre 2,2 m/s (8 km/h) et 3,3 m/s (12 km/h), les animaux n’ont aucune chance de prendre la fuite. Les abeilles, par exemple, n’entendent pas la machine qui s’approche. Ce n’est qu’avoir été alertées par les secousses des plantes qu’elles essaient de se sauver. Mais il est alors souvent trop tard. Et s’échapper d’un conditionneur s’avère impossible. Les insectes posés sur la partie supérieure d’une plante (une fleur) au moment du fauchage ne peuvent survivre que s’ils sont projetés

au-dessus de la machine. Les espèces rampantes peuvent être écrasées et tuées par le tracteur. Cela survient bien sûr à chaque passage, indépendamment du type de véhicule ou de l’équipement (motofaucheuse, faucheuse à deux essieux, tracteur ou outil porté).

Les débrousailleuses représentent aussi un danger… La débroussailleuse dispose d’outils ou de fils de coupe à rotation rapide. Elle terrasse encore plus les animaux rampants et les insectes que les faucheuses rotatives. En effet, il est difficile, voire impossible, d’assurer une hauteur de coupe de 8 cm au minimum. La faux est souvent considérée comme écologique. Cela peut être le cas pour les insectes volants, mais non pour les petits animaux rampants. Aucun dispositif de fauchage ne

Surfaces de promotion de la biodiversité pour les prairies et les pâturages Surfaces de promotion de la biodiversité

Contributions

Code OFAG

Imputation

611

+

Niveau de qualité QI

QII

+

+

Réseau

Prairies et pâturages Prairies extensives

+

Prairies peu intensives

612

+

+

+

+

Surfaces à litière

851

+

+

+

+

Pâturages extensifs

617

+

+

+

+

+

Pâturages boisés

618

+

+

Prairies riveraines d’un cours d’eau

634

+

+

Surfaces herbagères et surfaces à litière riches en espèces dans la région d’estivage

931

Objectifs de la Confédération, état en 2020 des surfaces de promotion de la biodiversité en zone de plaine (source: Rapport agricole)

+ +

+ 80 000 ha

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43 %

78 %

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Avantages et inconvénients de plusieurs systèmes de fauchage Avantages

+ + + + + +

Préservation des insectes Principe du ciseau, coupe propre Peu de dégâts et repousse rapide Adaptation aux pentes Poids faible Prix plutôt avantageux

Avantages + + + + + +

Barre de coupe à doigts

– Sensibilité au bourrage – Rendement à la surface motofaucheuse entre 30 et 50 ares par heure (a/h; 1,6 -1,9 m) – Usure importance et besoins élevés en entretien

Barre de coupe à double lame

Préservation des insectes Principe du ciseau Repousse rapide Peu de bourrage Adaptation aux pentes Grande largeur de travail possible et bon rendement à la surface Avantages

Avantages

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Inconvénients

– Mauvaise préservation des insectes – Besoins élevés en puissance selon la largeur de travail – Poids important – Prix d’achat élevé – Effet d’aspiration élevé avec conditionneur

Inconvénients

– Mauvaise préservation des insectes – Pas de taille, le matériel végétal est coupé – Effet d’aspiration élevé sur les animaux rampants

Débroussailleuse

+ Manipulation aisée dans les pentes et les broussailles + Utilisation par une personne seule + Adaptation également aux broussailles légères

Inconvénients

– Mauvaise préservation des insectes – Chaumes potentiellement endommagés (changement de couteaux) – Besoins élevés en puissance – Effet d’aspiration moyen sans conditionneur

Broyeur horizontal ou vertical

+ Performances moyennes + Bons résultats obtenus avec les résidus végétaux + Répartition des résidus sur l’ensemble de la surface + Répartition des bouses de vaches et des taupinières

Inconvénients

Prix d’achat élevé Besoins en entretien élevés à très élevés Table ou automate d’affûtage indispensable Deuxième jeu de lame nécessaire

Faucheuse rotative avec conditionneur

+ Très hautes performances de fauchage de 200 a/h (et même jusqu’à 600 a/h) + Pas de bourrage + Principe de coupe libre + Faible besoin en entretien + Meilleure répartition du poids en configuration séparée Avantages

– – – –

Faucheuse rotative et/ou à disques

+ Très hautes performances de fauchage de 200 à 600 a/h + Pas de bourrage + Principe de coupe libre + Faibles besoins en entretien + Prix d’achat faible à moyen sans conditionneur Avantages

Inconvénients

Inconvénients

– Mauvaise préservation des insectes – Coupe libre comparable au broyeur horizontal – Bruit important (moins avec moteur électrique) – Faible rendement à la surface


MÉCANISATION EN MONTAGNE

peut normalement faucher aussi bas que la faux et la débroussailleuse.

… ainsi que les gyrobroyeurs Les gyrobroyeurs sont sans pitié. Tout ce qui se trouve sur leur chemin est saisi et

On peut réduire les pertes d’abeilles en fauchant le matin ou le soir avec une faucheuse rotative associée à un conditionneur. broyé. C’est aussi la raison pour laquelle ils sont si appréciés pour «nettoyer des pâturages» ainsi que pour entretenir les talus et les bordures. Les machines à axe horizontal sont généralement équipées de marteaux ou de lames en Y. Ceux-ci pro-

voquent tous deux une aspiration, mais de type différent. Ils «aspirent» certes les résidus de récolte et les parties de plantes du sol, mais également les petits animaux et les insectes. Les gyrobroyeurs à axe vertical sont équipés de disques ou de faucilles de coupe munis de lames. L’aspiration générée par ces broyeurs s’avère légèrement plus faible. Les gyrobroyeurs de tous types sont interdits sur les surfaces de promotion de la biodiversité

Information et sensibilisation Pour concrétiser les exigences justifiées d’un fauchage respectueux des insectes, il s’agit de sensibiliser les milieux concernés. L’agriculture ne peut plus se permettre d’être en partie responsable de la diminution notable des invertébrés et des insectes. L’acceptation de certains faits et le respect de quelques règles de comportement s’avère indispensable: • Le plus souvent, les agriculteurs d’une

même région fauchent leurs prés en même temps. Les animaux et les insectes perdent ainsi la possibilité de se réfugier sur d’autres parcelles dans un laps de temps très court. • La première mesure consiste à surveiller la «fréquentation des fleurs» par les abeilles et autres insectes. Il en résulte un moment de fauchage optimal selon l’heure de la journée, lorsqu’ils ne sont pas actifs. On peut par exemple réduire les pertes d’abeilles en fauchant le matin ou le soir avec une faucheuse rotative associée à un conditionneur. • Les conditionneurs à dents et à rouleaux présentent l’avantage de réduire le temps de séchage au champ des fourrages verts et grossiers. Ils ne sont donc pas favorables aux insectes. Leur utilisation entraîne le double, voire le triple, de blessures et de morts d’insectes. • Lors d’un fauchage classique (de l’extérieur vers l’intérieur de la parcelle), les

Il est possible de faucher en épargnant les insectes. Tous les constructeurs proposent les barres de coupe à double lame.

Les barres de coupe à double lame pour faucheuses à deux essieux sont modulables jusqu’au «papillon» composé de trois parties.

Les disques d’andainage de la faucheuse frontale évitent que le tracteur passe sur le fourrage.

Faucheuse à double lame frontale avec une largeur de travail de 9 mètres.

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petits mammifères, les amphibiens et de nombreux insectes mobiles sont rassemblés dans la dernière bande qu’ils ne parviennent plus à quitter. Il convient alors de choisir un équipement qui leur offre la possibilité de fuir ou de laisser une bande de protection non fauchée. • De nombreuses mesures sont prises pour protéger les faons, comme le recours à des drones équipés de caméras thermiques. Les hérissons, lièvres et oiseaux nichant au sol font moins parler d’eux. Pour ces derniers, il est important de connaître la période de nidification afin de faucher le pré ultérieurement.

Barres de coupe à double lame Signalons que les faucheuses à double lame sont des faucheuses oscillantes déjà anciennes. Elles étaient déjà évoquées il y a plus de 60 ans, mais pour d’autres raisons (sensibilité au bourrage des barres de coupe à doigts). Les lames évoluant dans des sens opposés permettent d’obtenir un bon équilibre des masses. On peut ainsi parvenir à des courses plus importantes et, en conséquence, à des vitesses de fauchage plus élevées. Les bourrages sont peu fréquents, à l’instar de ceux des barres à doigts et des faucheuses rotatives. Ces appareils n’ont cependant pas réussi à s’imposer, les utilisateurs potentiels craignant surtout qu’ils génèrent une charge d’entretien excessive. En termes d’impact écologique, on a pu démontrer que les faucheuses à double lame blessaient ou tuaient beaucoup moins d’animaux que les rotatives équipées de conditionneurs. Ce constat présage-t-il la renaissance des faucheuses à double lame? C’est peu probable, du moins à grande échelle. Cela pourrait cependant concerner certaines régions, par exemple la montagne, les surfaces de promotion de la biodiversité et les exploitations ayant des exigences écologiques élevées. Cependant, si les faucheuses à double lame ne s’utilisent que sur certaines surfaces, une double mécanisation coûteuse menace. Pour l’éviter, il est possible de recourir à l’utilisation interentreprises, notamment par le biais des cercles de machines.

Un rendement à la surface élevé Les largeurs de travail des faucheuses portées à double lame pour tracteurs et des faucheuses à deux essieux atteignent parfois 10 mètres, ce qui n’était pas le cas «dans le temps». Cela nécessite naturelle38

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ment une adaptation optimale au sol grâce à une tête d’attelage pendulaire. Un dispositif de déport latéral hydraulique est disponible pour les largeurs inférieures. Une sécurité anticollision est également livrée en option. A l’image des faucheuses rotatives, les faucheuses portées à double lame s’écartent vers l’arrière et le haut lorsqu’elles rencontrent un obstacle. Les contraintes technologiques s’avèrent donc considérables. Cela se répercute également sur le poids: une faucheuse papillon frontale d’une largeur de travail de 9 mètres pèse quelque 1000 kg, soit environ 100 kg par mètre de largeur de travail. Ce n’est donc pas un «poids plume», mais reste toujours bien plus léger qu’une faucheuse rotative. Comme pour les faucheuses rotatives, le poids est mieux réparti sur l’ensemble du tracteur avec la combinaison frontale et arrière double. Les faucheuses à double lame marquent vraiment des points en termes de puissance requise. Selon le BLT Wieselburg, la puissance requise s’élève aujourd’hui à environ 1,5 kW ou 2 chevaux par mètre de largeur de travail. D’autres sources, plus anciennes, mentionnent un besoin en puissance de 2,5 kW ou 3,4 ch/m. Même dans les régions de montagne et en pente, un tracteur de 75 kW (100 ch env.) suffit am-

Les faucheuses oscillantes ont l’inconvénient de nécessiter un entretien fastidieux.

plement pour les grandes largeurs de travail (9 m). L’entraînement est mécanique (prise de force) ou hydraulique. Pour l’entraînement hydraulique, un système indépendant embarqué existe, entraîné par prise de force.

Projet en Autriche En Autriche, le projet de recherche sur le fauchage préservant les insectes s’intéresse aux bases de l’évaluation des matériels de fauche ménageant la petite faune des prairies. Le projet est financé en partie par le ministère autrichien de l’agriculture à raison de 230 000 euros. Il bénéficie du soutien technique de la HBLFA Francisco-Josephinum et de certains partenaires comme Pöttinger ou l’Agence autrichienne pour la santé et la sécurité alimentaire. Le projet court de 2020 à 2023. Le congrès sur la mécanisation agricole en région alpine, soit «Landtechnik im Alpenraum» en allemand, aura lieu le 30 mars 2022. Johannes Hintringer, du cercle de machines de Haute-Autriche, y présentera une première comparaison de différents types de faucheuses dans l’optique d’une fauche qui épargne les insectes.

Les faucheuses oscillantes ont l’inconvénient de nécessiter un entretien fastidieux, soit le changement et l’affûtage des couteaux. Sur les sols sablonneux, les lames sont soumises à une usure plus importante et leur durée de vie se voit fortement réduite. Pour une faucheuse d’une largeur de travail de 9 mètres, il faut compter chaque jour jusqu’à 1,5 heure d’entretien (3 mètres = 30 min). Il est donc fortement recommandé de disposer d’un deuxième (voire d’un troisième) jeu de lames. Pour les couteaux jusqu’à 3 mètres de long, des affûteuses avec table d’affûtage ou de véritables automates existent sur le marché. Les affûteuses de couteaux allant jusqu’à 3,5 mètres coûtent entre 3000 et 8000 francs selon le modèle (prix indicatif). Comme les dispositifs d’affûtage doivent être pris en compte, les coûts d’acquisition d’une faucheuse à double lame sont à peu près équivalents à ceux d’une faucheuse rotative. Le temps nécessaire à l’affûtage doit lui aussi être pris en compte.

Aiguiser, aiguiser, aiguiser… Les faucheuses à double lame actuelles sont modulables. Cela signifie que l’on peut associer un outil frontal à des faucheuses latérales arrière, des combinaisons avant/arrière avec une unité latérale ou des faucheuses papillon compactes (une unité frontale et une unité latérale de part et d’autre). Pour une meilleure répartition du poids, les faucheuses papillon sont également disponibles en construction avant et arrière séparée.

Conclusion li est possible de faucher en épargnant la petite faune. Cela demande de connaître les habitudes de vie des petits animaux et des insectes. En outre, on choisira le bon moment pour faucher l’herbe et un équipement adéquat. Tous les milieux concernés ont intérêt à ce que les coûts supplémentaires dus à des matériels de fauchage respectueux soient compensés par des contributions à la surface adaptées.


Schweizerischer Verband für Landtechnik Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture


Avant-propos Chers membres, chères lectrices et chers lecteurs, Malheureusement, la pandémie de coronavirus a encore sévi durant toute l’année 2021. Une lueur d’espoir est apparue de temps à autre et on a cru en sortir. En finir avec ces restrictions serait certes urgent pour l’économie, mais aussi pour la société, et en particulier pour notre jeunesse. Pour la deuxième fois consécutive, l’assemblée des délégués de l’ASETA prévue à Einsiedeln a dû être annulée. Nous sommes toutefois satisfaits d’avoir retrouvé une certaine normalité lors de la conférence des cadres qui s’est tenue en mode présentiel pour la première fois à Villigen (AG). Revoir enfin les représentants des sections en chair et en os nous a ravi. Autre point positif: tous les cours ont pu être maintenus. Je tiens à remercier toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs qui ont mis en œuvre de manière exemplaire les mesures imposées; ma reconnaissance va à chacune et chacun car les objectifs fixés pour les activités de l’association au cours de l’année ont néanmoins été atteints. Succès de la campagne contre les initiatives agricoles Les initiatives «Pour une eau propre» et «Pour une Suisse libre de pesticides», dangereuses pour l’agriculture ont été soumises au peuple en juin dernier. Elles ont été balayées en grande partie grâce au taux de participation pour une fois élevé dans les zones rurales et grâce à la très bonne campagne. L’ASETA a apporté un important soutien financier et logistique à cette campagne. Mais l’analyse du scrutin montre que nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Certes, le peuple suisse les a largement rejetées, mais il attend de l’agriculture qu’elle atteigne certains objectifs environnementaux. L’initiative «Contre l’élevage intensif» sur la-

quelle les Helvètes se prononceront en automne a également pour cible l’agriculture productive. Le comité a donc décidé de constituer un fonds destiné à financer les campagnes futures dans l’optique de défendre les intérêts des agriculteurs suisses. Ce projet sera soumis aux délégués lors de leur assemblée de 2022. Pendillards obligatoires: retour de bâton du Conseil national Le Conseil des Etats avait approuvé en 2020 une motion qui demandait que l’on renonce à l’obligation d’utiliser des pendillards. Mais le Conseil national l’a refusée en juin 2021 en dépit du soutien de sa propre commission, ouvrant la voie à l’introduction de cette obligation. Je ne parviens pas à considérer cette décision autrement que comme une contre-attaque des partisans des initiatives agricoles. Heureusement, des membres de l’ASETA et de l’Union Suisse des Paysans ont négocié âprement pour obtenir le report au 1er janvier 2024 lors d’une table ronde avec des représentants des cantons ainsi que de l’Office fédéral de l’agriculture et de l’Office fédéral de l’environnement. Il reste encore plusieurs points à clarifier avant que les agriculteurs ne se lancent dans des investissements éventuellement inutiles, voire mauvais. L’ASETA a été confrontée à plusieurs questions épineuses en lien notamment avec les critères d’évaluation des nouveaux systèmes d’épandage. Actuellement en Suisse, aucun institut ou organisme n’est habilité à contrôler si ces systèmes respectent l’ordonnance sur la protection de l’air. L’ASETA entreprend des démarches à ce sujet auprès des autorités fédérales.

Sécurité et respect sur la route La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement.

Roul’ net 2 | Rapport d’activités 2021


Membres actuels du comité de l‘ASETA

Werner Salzmann Conseiller aux Etats, président

Mülchi (BE)

«PA 22+» suspendue, et après? Le projet Politique agricole 2022+ («PA22+») est inacceptable pour l’agriculture productive, parce qu’il avantage l’importation de denrées aux dépens de la production indigène. Cela a pour conséquence d’affaiblir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire de la Suisse. Le Conseil fédéral devrait présenter un rapport cette année qui traite, outre de politique agricole, de toute la chaîne alimentaire. On est impatient de connaître ces propositions. Dans le contexte des débats sur la «PA22+» et les initiatives agricoles, une initiative adoptée au Parlement prévoyait dans un premier temps simplement de réduire la quantité de produits phytosanitaires pulvérisés. Mais de fil en aiguille, cette initiative parlementaire s’est transformée en un projet qui mettrait en œuvre plusieurs points de la «PA 22+» désastreux pour l’agriculture productive. Elle inclut la réduction, voire l’interdiction, de l’utilisation de certains produits phytosanitaires, la diminution des fertilisants et l’obligation d’enregistrer les concentrés. On s’est maintenant rendu compte de tout ce qu’impliquait le train d’ordonnances du Conseil fédéral. L’ASETA et plusieurs autres organisations de la branche s’élèvent contre ce projet. Avec des collègues parlementaires, j’ai pu m’entretenir personnellement avec le Conseil fédéral. Nous avons exprimé notre mécontentement et nous avons formulé nos demandes par oral et par écrit. Je suis curieux de lire la version définitive du Conseil fédéral. Pour conclure L’ASETA propose toujours des cours, des formations continues et des consultations pour développer un usage efficace et sûr des machines dans les exploitations. La réduction des coûts de machines et des risques d’accidents reste d’actualité. Les objectifs ne peuvent être atteints qu’ensemble. Je suis satisfait des activités et du très bon travail accomplis par les 23 sections et association professionnelle de l’ASETA. J’adresse mes remerciements au comité et à l’équipe du secrétariat, tous deux motivés et compétents. J’exprime ma reconnaissance aux sections, au comité, à la direction, ainsi qu’à tous les collaborateurs et partenaires pour la bonne et fructueuse collaboration de l’an passé et me réjouis de la poursuivre pour obtenir une agriculture et une mécanisation prospères. Werner Salzmann, Conseiller aux Etats et président de l‘ASETA

Bernard Nicod Vice-président

Granges-Marnand (VD)

Pascal Furer Staufen (AG)

Ueli Günthardt Président de la commission sectorielle Prestations de services

Landquart (GR)

Olivier Kolly Albeuve (FR)

Stephan Plattner Président de la commission des finances

Bretzwil (BL)

Markus Schneider Thunstetten (BE)

Laurent Vernez Président de la commission sectorielle Information

Rovray (VD)

Urs Wegmann Président de la commission sectorielle Formation continue

Hünikon (ZH) Rapport d’activités 2021 | 3


Activités Défense des intérêts L’ASETA représente les intérêts de ses membres sur le plan national et international dans l’objectif de favoriser de bonnes conditions-cadres, nécessaires au développement économique et écologique des exploitations. L’accent est mis sur la circulation routière, l’exploitation de machines en commun et la prévention des accidents. L’ASETA entretient un large réseau de relations afin de défendre les causes et les intérêts de ses membres. La représentation des intérêts est assurée par les membres du comité, les commissions sectorielles et le secrétariat en collaboration avec différentes organisations et associations ainsi que plusieurs groupes de travail. Politique agricole Le comité et la direction se sont penchés sur plusieurs thèmes actuels de politique agricole, même s’ils ne concernaient pas directement le machinisme. Ils avaient et ont toujours à cœur de les étudier aussi, parce qu’ils peuvent constituer une partie de la solution dans de nombreux cas. Le président de l’ASETA a par exemple déposé une motion au Conseil des

L’ASETA siège dans les organisations suivantes: USP: Union Suisse des Paysans (chambre agricole, grand comité, groupe de travail «Prévention des accidents») SPAA: Service de prévention des accidents dans l’agriculture (commission technique consultative) SSM: Société suisse pour l’étude des carburants et lubrifiants (comité) Route suisse: Fédération routière suisse (comité)

L’ASETA constitue un maillon d’une longue chaîne d’organisations concernées par la sécurité routière et l’agriculture. Forum Technique agricole suisse Agridea: secteurs «Construction» et «Agro-technique» Agroscope AM Suisse: association professionnelle Agrotec Suisse, secteurs «Mécanique» et «Agro-technique» Groupe de travail «Circulation routière agricole» OFROU: Office fédéral des routes Instituts cantonaux de formation agricole AGIR: Agence d’information agricole romande SAB: Groupement suisse pour les régions de montagne HAFL: Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires SIK: Association suisse des intérêts des fabricants et négociants en machines et engins pour la voirie ASMA: Association suisse de la machine agricole SVS/ASE: Association suisse d’ensilage CSR: Conseil de la sécurité routière

4 | Rapport d’activités 2021

Etats en décembre qui demande au Conseil fédéral de promouvoir l’acquisition de matériels agricoles par des contributions à fonds perdu et des crédits d’investissement. L’ASETA a apporté un soutien financier massif à la campagne contre les initiatives dites «agricoles» dont le vote a eu lieu en juin. L’association va aussi combattre l’initiative sur l’élevage intensif. L’ASETA a de nouveau pris part à plusieurs procédures de consultation sur le plan national. Le comité a refusé le projet de loi visant à introduire la tarification de la mobilité (mobility pricing). Il a émis des critiques dans le cadre de certaines consultations, telles que les nouvelles restrictions proposées en vue de la professionnalisation des traitements phytosanitaires présentées plus en détail ci-dessous. Le comité a aussi signalé les spécificités de la circulation des véhicules agricoles lors de la consultation sur la modification de l’ordonnance réglant l’admission des chauffeurs. Campagne «Roul’net» En collaboration avec le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) et Agro-entrepreneurs Suisse, l’ASETA a lancé la campagne intitulée «Sécurité et respect sur la route». Le jeu de mot «Roul’net» doit contribuer à faire passer le message. Les initiateurs de cette campagne veulent valoriser l’image de l’agriculture en incitant les conducteurs de machines agricoles à adopter un comportement correct dans la circulation routière. En outre, ils visent à préserver les droits particuliers dont ces conducteurs bénéficient par rapport aux autres usagers de la route et à ne pas les compromettre inutilement. Dix sujets, illustrés par des dessins attrayants, doivent sensibiliser les conducteurs de tracteurs et autres engins, et attirer leur attention sur le comportement respectueux et sécuritaire à adopter dans le trafic.

Information Le périodique spécialisé, Technique Agricole en français et Schweizer Landtechnik en allemand, a offert dans ses éditions en 2021 également des informations sur la mécanisation ainsi que sur les activités de l’association et de ses sections à quelque 20 000 membres et abonnés. Il fournit des sujets d’actualité du secteur du machinisme agricole, national et international, des rapports de tests de machines, des conseils avisés sur leur utilisation sur le terrain, des aides pour les décisions d’investissement et bien d’autres choses encore. L’équipe de rédaction est en étroit contact avec des spécialistes des domaines de la recherche, des conseils et de l’industrie, qui présentent régulièrement les résultats de leurs derniers travaux. La mise en page et l’impression sont toujours assurées par l‘imprimerie AVD à Goldach (SG). La production, de 848 pages dans chaque langue, est supérieure à celle de l’année précédente, nonobstant l’annulation de l’«Agritechnica» et du hors-série prévu à cette occasion. Le volume des annonces a aussi augmenté. On recense en effet 95 annonceurs différents qui ont acheté des pages entières, 110 pour l’édition


allemande et 99 pour la française. Les documents annexés aux éditions de TA/LT (9 en tout) ont aussi été plus nombreux. Vu que l’Agrama n’a pas eu lieu en 2021, il a été décidé de renoncer à la mise sur pied du «Swiss Innovation Award». La troisième édition de ce concours devrait être organisée cette année en marge de l’exposition la plus importante de Suisse de machinisme agricole. Changements au sein de l’équipe de rédaction Deux changements sont intervenus dans l’équipe de rédaction. Matthieu Schubnel, auparavant rédacteur en chef du périodique français Terre net Le Magazine, la renforce depuis le milieu de l’année. Il concentre notamment son activité sur l’actualité du machinisme agricole en Suisse romande et sur une meilleure intégration des sections romandes dans les différents médias de l’ASETA. Ruedi Burkhalter a quitté la rédaction de Technique Agricole à la fin de l’année. Le lectorat du périodique imprimé est majoritairement composé de membres de l’ASETA. Il tend à diminuer pour des raisons structurelles. Au contraire, les médias électroniques (site internet agrartechnik.ch, Facebook et Youtube) ont encore pris de l’ampleur. Un bandeau publicitaire a été diffusé sur le site pour la première fois. Commission sectorielle «Information» Le rôle de la commission sectorielle «Information» est d’épauler la rédaction sur le plan stratégique. Le changement de président prévu déjà en 2020 avait été reporté d’un an en raison de la pandémie. Ainsi, Laurent Vernez, qui siège au comité de l’ASETA, a succédé à Oliver Kolly dans cette fonction. En outre, le membre sortant Alexander Peiry a été remplacé par Steve Cotting, d’Ependes (FR), agriculteur, entrepreneur de travaux agricoles et responsable d’une communauté d’utilisation de machines située dans sa région. Font partie de la commission, outre les personnes susnommées, Sylvain Boéchat (Service de l’agriculture et de la viticulture, canton de Vaud), Thomas Jucker et Alexandre Peiry (agriculteurs) ainsi que Roman Engeler, Heinz Röthlisberger, et, désormais, Matthieu Schubnel de l’équipe de rédaction. La commission a soutenu activement la campagne «Roul’net» sous-titrée «Sécurité et respect sur la route». Elle a aussi réfléchi à certaines nouveautés à mettre en place dans le périodique dès 2022, notamment la couverture plus rigide qu’auparavant et sa reliure collée et non plus agrafée.

Formation continue L’ASETA propose diverses formes de formations continues basées sur la pratique à toutes personnes utilisant des machines et des appareils agricoles. En 2021, elle a organisé de nombreux cours, seule, ou en collaboration avec des tiers. Cours Le cours «G40» de deux jours a renoué avec le succès qu’il connaissait en 2015, avant l’entrée en scène d’un sérieux

Nombre de pages publiées sur une période de trois ans Schweizer Landtechnik Technique agricole Articles rédactionnels

2019

2020

2021

698

668

738

Annonces

114

100

110

Total

812

768

848

concurrent. Il a été suivi par 1212 participants et a eu lieu à 255 reprises dans toute la Suisse. Malgré certaines restrictions sanitaires, le programme de la saison entière a pu être respecté. Stefan Honegger a démissionné de son poste de chef des instructeurs du «G40», mais travaille toujours pour l’ASETA en qualité de moniteur de conduite. Son successeur est David Bürge. L’ASETA a développé un nouveau créneau de formation en proposant le cours intitulé «Construire son propre système de guidage». Sous la houlette d’un spécialiste, les 13 participants répartis dans deux groupes ont construit un guidage opérationnel par GPS pour leur tracteur. Après le départ à la retraite de l’instructeur externe, l’ASETA a noué un nouveau partenariat avec AM Suisse et le centre de formation à Aarberg (BE). Tant que les locaux du bâtiment de l’ASETA, à Riniken, sont encore disponibles, ils peuvent accueillir des cours de soudure. En 2021, un seul cours y a été dispensé par un nouvel instructeur. Les membres bénéficient de tarifs préférentiels sur tous les cours organisés par l’ASETA. Commission sectorielle «Formation continue» Hansjörg Furter, Raphael Sommer, Christian Giger, Beat Steiner, Stefan Gfeller, Samuel Reinhard, Aldo Rui et Roman Engeler constituent la commission sectorielle «Formation continue» présidée par Urs Wegmann qui siège par ailleurs au comité de l’association faîtière. Il y existe un bon équilibre entre praticiens et experts. Le dossier prioritaire «Formation à la conduite de chariots élévateurs à contrepoids et télescopiques» a été à l’ordre du jour des deux séances de la commission. Des vérifications ont montré qu’il n’y a pas d’obligation légale de suivre des cours satisfaisant aux critères de la directive CFST, du point de vue des assurances. L’ASETA va étudier le sujet plus en profondeur et se mobiliser pour trouver des solutions applicables, mais aussi financièrement abordables. Les énergies renouvelables peuvent être un atout pour les exploitations agricoles. C’est la raison pour laquelle la commission suit de très près l’évolution de ce dossier. Elle attend encore certaines décisions politiques avant d’entreprendre une quelconque action, mais se mobilisera dès que les conditions le permettront. Rapport d’activités 2021 | 5


Nombre de participants Course de conduite G40

2019

2020

2021

708

1117

1212

Cours «Construire son propre système de guidage» Cours de soudure

13 15

15

3

Le tout nouveau cours de construction d’un guidage par GPS rencontre un tel succès qu’il y a même une liste d’attente. Il sera à nouveau au programme en 2022, cette fois-ci en français également. Les organisateurs des tests de pulvérisateurs opérés en 2021 ont adopté les nouvelles directives. Il apparaît que des autorisations professionnelles et des formations continues pourraient être exigées pour les personnes effectuant des traitements phytosanitaires. L’ASETA observe d’un œil attentif et critique cette évolution: fondamentalement, elle ne souhaite pas que ses membres soient soumis à des restrictions supplémentaires. Mais si de telles obligations sont imposées, l’association aura à cœur de trouver les solutions les plus accep- tables possibles pour ses adhérents.

Prestations de services L‘ASETA soutient les différentes activités des sections. Elle déploie notamment une fonction de coordination et dispense des conseils à ses membres ainsi qu’à toute personne intéressée sur le plan technique. L’ASETA propose aux sections un soutien administratif pour la gestion des membres. Cette prestation inclut, selon le contrat, la mise à jour de leurs coordonnées, la facturation et l’encaissement des cotisations; elle est demandée par la plupart des sections. Conseil technique Le conseil technique a essentiellement consisté à prodiguer des conseils juridiques sur la circulation routière, à effectuer des analyses juridiques lors de dénonciations ou d’accidents et à répondre aux questions relatives à l’acquisition de nouveaux matériels agricoles. L’entrée en vigueur le 1er janvier 2022 de l’ordonnance révisée sur la protection de l’air qui devait d’abord s’accompagner de l’obligation d’épandre le lisier à l’aide de pendillards a suscité beaucoup d’incertitudes, renforcées ensuite par les mises en œuvre différentes selon les cantons. Le report de cette obligation au 1er janvier 2024, obtenu notamment grâce à l’ASETA, donne un délai supplémentaire afin que chaque agriculteur puisse définir en fonction de sa situation les équipements d’épandage du lisier à acquérir et pour qu’une certaine harmonisation soit développée entre les cantons. 6 | Rapport d’activités 2021

Nombre de questions adressées au conseil technique ont porté sur l’immatriculation correcte des véhicules (agricole ou commerciale). La demande d’informations sur les aspects juridiques et actuariels de ce sujet a fortement augmenté. Tests de pulvérisateurs L’ASETA est mandatée par l’Office fédéral de l’agriculture pour organiser et coordonner les contrôles périodiques de pulvérisateurs. Le mandat de prestations définit les tâches de tenue de la liste officielle des stations homologuées, d’approvisionnement en matériel nécessaire et d’organisation de cours de formation continue. Les tests de pulvérisateurs pour grandes cultures, cultures fruitières et viticulture sont effectués par des stations privées, des écoles d’agriculture ou des sections de l’ASETA. En 2021, les 64 stations de contrôle ont testé près de 2400 pulvérisateurs pour les grandes cultures et 970 appareils pour la viticulture et l’arboriculture. Projet «Réduction des apports de produits phytosanitaires» Le projet «Réduction des apports de produits phytosanitaires (PPH) provenant de sources ponctuelles» s’est achevé en 2021, après avoir été mené durant quatre années. Il a été financé en grande partie par l’Office fédéral de l’agriculture. Il visait principalement à inciter les opérateurs de pulvérisateurs à réduire les apports de produits phytosanitaires dans les eaux superficielles et et à mettre fin à la fâcheuse publicité due à la pollution des eaux. Pour ce faire, il fallait que les agriculteurs puissent adopter toutes les mesures nécessaires. C’est pourquoi la formation continue et la procédure suivies par les responsables des stations de contrôle ont été revues de fond en comble. Le rapport final indique que ces objectifs sont atteints et que les nouvelles mesures sont désormais appliquées. Expositions L’ASETA n’a participé à aucun salon en 2021 en raison de la situation sanitaire. Elle avait prévu de tenir un stand aux expositions «Tier&Technik» à Saint-Gall et Agrama à Berne, toutes deux annulées. Commission sectorielle «Prestations de services» Présidée par Ueli Günthardt, la commission sectorielle «Prestations de services» est composée de Heinz Gautschi, Samuel Flury, Roman Engeler et Aldo Rui. Elle ne s’est pas réunie en 2021. Voyages spécialisés En raison de la pandémie de coronavirus, on n’a planifié ni voyage spécialisé, ni voyage de reconnaissance pendant la période sous revue. Néanmoins, les voyages à destination de la Chine et de la Roumanie sont prêts et pourront être proposés dès que la situation le permettra.


Structures de l‘association

Finances et structures Bâtiment de l‘ASETA La commune de Riniken, siège du secrétariat de l’ASETA, a renoncé à l’acquisition en propriété par étage du rez-de-chaussée du bâtiment de l’association à l‘Ausserdorfstrasse 31. Les autorités communales prévoyaient de transférer dans ces locaux actuellement sous-utilisés une partie de l’atelier communal et d’y aménager une surface pour un magasin. Aucun accord n’a pu être conclu avec les voisins à propos du droit de passage pour accéder aux places de stationnement. L’ASETA est actuellement en négociations avec un détaillant qui aimerait louer le rez-de-chaussée pour exploiter un magasin de village.

Assemblée des délégués 22 sections, 1 association professionnelle Organe de révision Commission de contrôle Comité Commission des finances Commissions sectorielles Prestations de services Information Formation continue

Finances Le bon résultat a permis de procéder à des amortissements et des provisions supplémentaires. En outre, les sections ont reçu le remboursement d’une partie de leur cotisation sur la base de leur nombre de membres. Bilan 31.12.2021

1 292 696.42

1 364 960.97

588 102.00

578 002.00

1 880 798.42

1 942 962.97

Capitaux de tiers

903 707.30

917 715.52

Capital propre: Compte capital

809 882.01

977 091.12

167 209.11

48 156.33

1 880 798.42

1 942 962.97

Compte 2020

Compte 2021

2 564 267.04

2 609 414.09

Fortune de placement Total de l‘actif

Bénéfice Total du passif Compte de profits Recettes Cotisations des membres

1 191 306.56

1 146 986.00

Autres recettes

1 372 960.48

1 462 428.09

Dépenses

2 397 057.93

2 561 257.76

Frais de personnel

1 392 047.99

1 471 895.70

Autres frais

1 005 009.94

1 089 362.06

167 209.11

48 156.33

Bénéfice

Prestations de services Information Formation continue

01.01.2021 Actif circulant

Direction

Dans sa séance du 19 janvier 2022, le comité a examiné les comptes et les recommande à l’approbation de l’assemblée des délégués. L’organe de révision a contrôlé les comptes (bilan et compte d’exploitation) de l’exercice clôturé au 31 décembre 2021 et envoyé son rapport au président le 21 février 2022.

Représentation des intérêts

Collaboratrices et collaborateurs ■ Roman Engeler: directeur, rédacteur en chef, directeur de la publication, formation continue et prestations de services ■ Aldo Rui: vice-directeur, formation continue et prestations de services (conseil technique) ■ David Bürge: chef des instructeurs «G40» ■ David Goy: chef des instructeurs «G40» Suisse romande ■ Ruedi Hunger: rédacteur ■ Philippe Martin: Antenne Romande ■ Alex Reimann: vente des annonces ■ Michèle Rossi: secrétariat, comptabilité et gestion des membres ■ Heinz Röthlisberger: rédacteur ■ Matthieu Schubnel: rédacteur ■ Catherine Schweizer: rédactrice (responsable de Technique Agricole) ■ Dominik Senn: rédacteur ■ Nadja Vogelsang: assistante de direction, de rédaction et d’édition ■ Bernadette Wipfli: secrétariat, gestion des cours

Rapport d’activités 2021 | 7


Sections VLT-SG VLT-SG Les membres sont affiliés à l’ASETA par l’intermédiaire de leur section ou de leur association VLT-SG professionnelle. Celles-ci répondent d’elles-mêmes, de leur organisation interne, de leur programme VLT-SG d’activités et des finances. VLT-SG www.avlt.ch P: Furer Pascal, 5603 Staufen 062 891 21 12 G: Voegeli Thomas, 5103 Wildegg 062 893 20 41

www.vlt-sh.ch P: Müller Martin, 8213 Neunkirch 079 656 74 58 G: Hug Adrian, 8263 Buch 079 395 41 17

P: Zimmermann Urs, 4104 Oberwil 041 401 26 23, 079 348 73 05 G: Itin Marcel, 4466 Ormalingen VLT-SG 076 416 27 13 VLT-SG VLT-SG www.bvlt.ch VLT-SG P: Brenzikofer Klaus, 3646 Einigen VLT-SG 033 654 40 37, 079 336 14 84 G: Gerber VLT-SGPeter, 3054 Schüpfen 031 879 17 45, 079 411 02 33 VLT-SG VLT-SG P: Kolly Olivier, 1669 Albeuve VLT-SG 026 928 10 62, 079 287 00 41 G: Reinhard Samuel, 1725 Posieux 026 305 58 49, 079 670 35 31

P: Müller Paul, 4913 Bannwil 079 340 29 70 G: Ochsenbein Beat, 4554 Etziken 032 614 44 57, 076 302 77 42

P: Maxime Dethurens, 1787 Laconnex 078 758 76 17 G: Steve Röthlisberger, 1283 Dardagny 079 434 92 31

P: Antonioli Stefano, 6721 Ludiano 079 653 34 76 G: Carolina Pedretti, Unione Contadini Ticinesi, 6592 San Antonino 091 851 90 90, Fax 091 851 90 98

P: Brun Armin, 6493 Küssnacht am Rigi 041 850 41 90, 079 211 15 64 G: Kälin Florian, 8840 Trachslau 055 412 68 63, 079 689 81 87 www.vtgl.ch, www.tvlt.ch P: Kuhn Rolf, 8553 Mettendorf 052 770 14 13, 079 226 80 41 G: Koller Markus, 9542 Münchwilen 071 966 22 43, 079 643 90 71

www.svlt-gr.ch P: Markus Tanner, 7304 Maienfeld 081 302 25 11, 078 677 08 36 G: Tscharner Gian Risch, 7492 Alvaneu-Dorf 081 404 10 84, 076 588 74 92 P: Heusler Christian, 2933 Lugnez 032 423 66 11, 079 774 92 43 G: Chevillat Philippe, 2853 Courfaivre 032 420 74 73, 079 419 47 14 www.lvlt.ch P: Moser Anton, 6170 Schüpfheim 041 485 88 23 G: Erni Josef, 6276 Hohenrain 041 467 39 02 P: Seiler Werner, 2318 Brot-Plamboz 032 937 10 63, 079 502 56 72 G: Tschanz Bernard, 2042 Valangin 032 857 21 70, 079 564 12 00 P: Achermann Ruedi, 6374 Buochs 041 620 11 22, 079 643 75 20 G: Bircher Dominik, 6363 Obbürgen 079 424 12 70 P: Frunz Josef, 6056 Kägiswil 041 660 40 16, 079 202 83 75 G: Wagner Thomas, 6064 Kerns 079 730 44 87

VLT-SG

www.vlt-sg.ch P: Giger Christian, 9475 Sevelen 079 611 11 12 G: Müller Eliane, 9478 Azmoos 081 783 11 84, Fax 081 783 11 85

VLT-SG VLT-SG P: président, G: gérant Légende: 8 | Rapport d’activités 2021

www.asetavaud.ch P: Mayor Jean-Luc, 1860 Aigle 024 466 33 91, 079 212 31 71 G: Bugnon Virginie, 1162 St-Prex 021 806 42 81, Fax 021 806 42 81 www.aseta-vs.ch P: Samuel Luisier, 1926 Fully 079 844 18 25 G: Jacquemoud David, 1902 Evionnaz 079 732 56 26

VLT-SG VLT-SG VLT-SG VLT-SG VLT-SG VLT-SG

P: Freimann Philipp, 6300 Zug 041 740 64 46, 079 467 16 35 G: Betschart Beat, 6313 Menzingen 041 755 11 10, 079 771 65 90 www.svlt-zh.ch P: Wegmann Urs, 8412 Hünikon 052 315 43 37, 078 748 26 60 G: Berger Stephan, 8315 Lindau 058 105 99 52, 076 521 95 28 P: Schurti Leopold, 9495 Triesen 079 696 16 89 G: Becker Fabian, 9490 Vaduz 079 399 09 02 Association professionnelle Agro-entrepreneurs Suisse P: Christian Kuhn, 8052 Zurich, 079 605 31 35 G: Karin Essig, 5223 Riniken 056 450 99 90 Gérance Agro-entrepreneurs Suisse G: 056 450 99 90


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Impression | Rapport de conduite

Le nouveau chariot télescopique ULM cible les marchés agricole, de la construction et du paysagisme. Photo: Manitou

Télesco de poche Concevoir un chariot télescopique – un «télesco» en jargon – ultra-léger et très compact : tel est le défi qu’a relevé le constructeur français Manitou. Dénommé ULM, cet appareil devrait satisfaire de nombreux besoins dans différents secteurs d’activité. Technique Agricole a pu prendre en main le modèle «415 H». Matthieu Schubnel

Avec son petit chariot télescopique ULM (acronyme anglais de Ultra-light Manitou, ou Manitou ultra-léger), le constructeur spécialisé en manutention cible les marchés de l’agriculture, de la construction et du paysagisme. Cette machine poly­ valente peut aussi répondre à des besoins dans l’événementiel ou les services communaux. Pesant entre 2550 et 2900 kg selon la version, l’ULM se révèle environ 35 % plus léger que le modèle MLT 420 60 H, jusqu’alors plus petit modèle de la gamme Manitou. Il peut ainsi être chargé sur une remorque routière. Long de 3,47 m, large de 1,49 m et haut de 1,92 m, l’ULM impressionne par sa compacité et est capable de manœuvrer dans des espaces exigus. Son rayon de giration ne dépasse pas 48

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2,62 m. Avec des pneumatiques Camso de 15,3 pouces montés en standard, cet appareil tout-terrain au pont arrière oscillant affiche une garde au sol de 29 cm conséquente pour ce gabarit, supérieure de 5 cm à celle du modèle MLT 420 60. L’ULM béné­ ficie en standard de garde-boues avant (option à l’arrière).

Il a tout d’un grand Le trois-cylindres Yanmar de 1,6 l de cylindrée intégré sous le capot moteur développe 35 ch. Celui-ci est alimenté par un réservoir de carburant de 35 l facile d’accès et aisément remplissable à l’aide d’un jerricane. Tout au long de sa mise au point, le constructeur a pris soin de prendre en compte le TCO (total cost of

ownership ou coût total de possession), un paramètre important pour les acquéreurs. La consommation en carburant est réduite, notamment avec l’option Stop&Start. Ses émissions respectent les normes Stage 5 grâce à un filtre à particules. Sur ce petit automoteur, Manitou décline sur demande un système de décolmatage automatique des radiateurs emprunté aux machines de plus grand gabarit. Le mouvement généré par le bloc est fourni aux roues via une transmission hydrostatique à deux plages de vitesses (0 à 9 km/h et 0 à 25 km/h) avant et arrière, opérant à une pression de 400 bar. Les ponts avant et arrière fournis par Dana disposent d’un différentiel à glissement limité. De série, l’ULM intègre les


Rapport de conduite | Impression

trois modes directionnels conventionnels et un frein de parking automatique.

1250 ou 1500 kg à 4,30 m de haut Les deux appareils ultralégers «412 H» et «415 H» de la gamme ULM portent tous deux les charges à une hauteur maximale de 4,30 m. Mais ils se différencient par leur capacité de levage, respective­ment de 1250 et 1500 kg. Mani­tou a en effet doté le second d’un vérin de levage de diamètre supérieur et redimensionné le contrepoids. Grâce à la présence d’un filtre anti-émulsion, le constructeur a pu réduire la capacité du réservoir hydraulique de 25 %. Le circuit hydraulique est alimenté par une pompe débitant 48 l/min (ou 62 l/min en tête de flèche avec l’option high flow), à une pression de 235 bar.

gaba­ rit dimensionnés pour cette machine, tels qu’un godet à terre de 400 l de capacité, un godet à céréales de 700 l, un godet multifonction, une lame à neige, un coupe-branches, une balayeuse...

Compensation électronique

Cabine spécifique

Manitou a remplacé le traditionnel vérin de compensation par une variante électronique. Le vérin de cavage est intégré sous la flèche, tout comme l’ensemble des conduites hydrauliques protégées dans la flèche. Contrairement aux autres modèles, cette machine-là est dotée d’un tablier quatre points. Le constructeur propose également sur demande les connexions mécaniques de type skid steer ou Euro. En option, le constructeur monte un système de verrouillage hydraulique de l’outil sur le tablier et jusqu’à deux lignes hydrauliques en bout de flèche. Du côté des accessoires, Manitou a développé un éventail d’une vingtaine d’outils spécifiques de capacité et de

L’opérateur accède directement au poste de conduite dépourvu de marchepied, via une porte monobloc munie de deux vitres sur glissières. La cabine développée spécifiquement pour ce modèle affiche une largeur hors tout de 66 cm. Malgré cette largeur réduite, l’habitacle reste confortable, l’accoudoir droit ayant été partiellement évasé pour ménager une place suffisante au niveau des hanches. Dans cette cabine bénéficiant d’une qualification Rops/Fops de niveau 1, la vitre supérieure en polycarbonate ne requiert pas de grille de toit et améliore ainsi la visibilité sur l’outil lorsqu’il se trouve en hauteur. Le chauffeur retrouve en standard le monolevier JSM et l’écran digital de 4,3 pouces propres à la

Avec une hauteur de 1,92 m et une largeur de 1,49 m, l’ULM impressionne par sa compacité. Photo: Matthieu Schubnel

Dans la nouvelle cabine de 66 cm de largeur, l’opérateur retrouve la plupart des fonctionnalités disponibles sur les modèles de gabarit supérieur. Photo: Manitou

marque. Sur ces machines connectées, il profite des services de localisation, de rappel des entretiens ou de transmission des codes erreurs à son concessionnaire. En option, l’acquéreur peut équiper la cabine de feux à LED ou d’une climatisation. Trois niveaux de finition sont proposés pour l’ULM. À la version de base «Essential», l’acquéreur peut préférer la finition «Confort» avec ligne d’alimentation pour accessoire hydraulique, essuie-glace de toit, feux de route, et pare-soleil. La version haut de gamme «Classic» cible davantage la clientèle agricole et intègre en outre un préfiltre autonettoyant, un siège tissu ou encore un support pour smartphone. L’ULM est construit à Laillé (France) dans l’usine du groupe dédiée aux machines compactes. Selon Manitou, le tarif de ces deux modèles n’a pas encore été fixé, mais leur coût sera inférieur à celui d’une MLT 420. Leur production devrait démarrer en juin et les premières livraisons de l’ULM et de son équivalent GTC chez Gehl sont attendues pour le 3e trimestre 2022. Selon Manitou, une version électrique de cet appareil devrait voir le jour ultérieurement.

Le Manitou ULM en chiffres

Avec sa transmission intégrale et sa garde au sol de 29 cm conséquente pour ce gabarit, l’ULM est prévu pour des utilisations tout terrain. Photo: Matthieu Schubnel

Moteur: 3-cylindres Yanmar 1,6 l, Stage 5 Puissance: 35 ch Transmission: hydrostatique à deux plages de vitesses Débit hydraulique: 48 l/min à 235 bar (option 62 l/min) Hauteur de levage: 4,30 m Capacité de levage: 1250 ou 1500 kg selon modèle Garde au sol: 29 cm Rayon de giration: 2,62 m Poids opérationnel: entre 2550 et 2900 kg selon modèle Prix: non défini Données du constructeur

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Impression | Rapport de test

Le Bobcat «L28» s’est avéré rapide et performant pendant l’essai. Photos: Martin Abderhalden

Un Américain agile pour les endroits exigus Avec la série «L», Bobcat propose désormais des chargeurs articulés compacts dans son assortiment. Technique Agricole a pu soumettre le plus gros modèle, le «L28», à un vaste essai pratique. Martin Abderhalden*

Le nouveau chargeur articulé compact de Bobcat convient bien aux environnements étroits et aux cultures sensibles. Le modèle «L28» a été mis à disposition pour notre essai par Meier Maschinen, de Marthalen (ZH). De conception un peu plus lourde que son petit frère «L23», il est muni d’un bras de chargement télescopique.

Articulation sous la cabine Le point d’articulation du «L28» a été positionné sous la cabine pour obtenir une répartition de poids et une manœuvrabili-

*Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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té optimales. Ainsi, la stabilité est significativement améliorée par rapport à un chargeur articulé usuel. Comme la cabine pivote au-dessus du point d’articulation, le comportement de la direction demande une certaine adaptation pendant la conduite. La visibilité panoramique aide toutefois à s’y accoutumer. La construction compacte laisse peu de place pour la cabine. Mais au final, elle est bien pensée. Elle offre suffisamment d’espace, malgré son accès étroit, mais tout de même agréable. Des poignées massives et des possibilités de se tenir assurent une bonne prise. Le véhicule testé ne possédait pas de pare-brise ni de porte, des équipements optionnels. Le bruit mesuré à l’oreille du chauffeur à pleine charge atteignait le ni-

veau sonore élevé de 100 décibels. L’engin est équipé de série d’une bonne radio avec des enceintes installées sous le toit. Trois projecteurs LED assurent un bon éclairage. Les éléments de commande

En bref + Transmission respectant le sol + Bonne stabilité + Accouplement des distributeurs hydrauliques supplémentaires avec limiteur de pression – Faible poids de la partie avant de l’engin – Déverrouillage compliqué pour la libération du système – Fort bruit à pleine charge


Rapport de test | Impression

Les éléments de commande usuels, placés à droite, sont bien accessibles et faciles à utiliser.

Les raccords hydrauliques plats avec décompression intégrée ont parfaitement fonctionné.

La position de l’articulation sous la cabine assure au chargeur une grande maniabilité et sa stabilité est maintenue.

sont situés à droite. Grâce au siège suspendu facilement réglable, le conducteur accède aux pédales de marche avant et de marche arrière même avec des bottes mal adaptées à la conduite.

nier libère les fonctions de la machine, notamment les hydrauliques. L’utilisation de distributeurs hydrauliques supplémentaires nécessite l’activation d’un bouton séparé placé sous l’écran. Ce processus doit être répété chaque fois que l’on reprend place sur le siège, même après une courte absence. Comme d’habitude, les commandes pour le bras de chargement et le bras télescopique de 60 cm se trouvent sur le joystick. Ce dernier ne possède toutefois pas de commande proportionnelle. Le bouton situé à l’avant du joystick, une parti-

cularité, sert à activer le flux hydraulique continu qui alimente constamment en huile les outils qui le nécessitent. Un bouton situé sur l’écran permet d’appeler l’affichage des codes de diagnostic et de service, en plus des informations de la machine. Les codes sont répertoriés dans le manuel d’utilisation. Il s’agit d’une aide précieuse pour déterminer l’origine d’un problème en cas de besoin. La commande de bypass du bras télescopique est placée à l’arrière de l’accoudoir. Elle permet de descendre le bras lorsque le fonctionnement normal de la machine ne le permet pas. Le chargeur ne dispose d’aucune régulation de la limite de charge, ni d’indication de la charge ou de dispositif comparable. Le ressenti de l’opérateur est alors mis en exergue.

Utilisation simple La sécurité d’utilisation est assurée par le système de verrouillage des commandes, ou OICS, acronyme du terme anglais operator interlock control system. Une fois que l’opérateur s’est installé sur le siège, il doit descendre l’accoudoir gauche et activer sur le joystick le bouton OICS. Ce der-

Transmission continue

L’articulation massive ne possède pas d’amortissement pendulaire.

La transmission hydrostatique à quatre moteurs indépendants (un par roue) montés en série peut être régulée en continu au moyen de la pédale. Le mode de traction adapté est automatiquement choisi. Quand le volant est inactif, le système passe en mode de traction importante. Dès que le volant est actionné, il passe en mode «protection du gazon». Ce dernier permet une conduite préservant le couvert végétal. Nous avons constaté son efficacité dans une prairie et sur des surfaces dures. En braquant au maximum, nous n’avons relevé aucun dégât à la prairie ni de trace noire sur l’asphalte. On peut arrêter cet automatisme en maintenant enfoncé le bouton d’assistance à la conduite. Il en découle un blocage de la 03

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Impression | Rapport de test

Le Bobcat «L28» en chiffres

L’accès à la cabine se révèle très étroit. Le franchir avec des bottes demande une certaine habitude.

Munis de poids à l’arrière, le chargeur reste sûr, mais il tend à se cabrer en l’absence d’outil.

transmission. Le frein à main s’active manuellement via un interrupteur placé sous le tableau de bord.

permet d’atteler des outils sous pression sans perte d’huile.

Bonne stabilité Attelage rapide avec différentes interfaces Le verrouillage hydraulique des outils dit «Power Bob-Tach» est activé par un interrupteur placé à l’arrière de l’accoudoir. Deux vérins agissent sur les verrous à commande mécanique si le dispositif n’est pas installé sur l’engin. Un ressort assure le maintien du verrou en position fermée. Bobcat propose sa propre interface d’accouplement en deux tailles différentes. Le véhicule testé était équipé, outre le verrouillage hydraulique, de l’interface combinée avec lequel on peut effectuer des attelages longs ou courts. Le coupleur plat avec décompression intégrée pour les distributeurs hydrauliques supplémentaires nous a beaucoup plu. Il

Le bras de levage est proche et placé au milieu du véhicule. Cette conception améliore encore la souplesse de cette machine à la direction particulière. Le rayon de braquage intérieur se monte à 230 cm. Un dispositif de parallélogramme maintient les outils horizontaux sur toute la course du bras. Les points de graissage du bras sont accessibles, mais on constate avec surprise que certains axes ainsi que le bras télescopique ne peuvent pas être lubrifiés. Selon le constructeur, ces éléments ne nécessitent aucun entretien. Deux masses installées à l’arrière et pesant chacune 107,9 kg assurent une excellente stabilité, même en cas de braquage maximum. Dans les montées, quand la machine se déplace à vide, le

Technique de traitement du lisier

Moteur: diesel Kubota 3 cylindres, 24,8 ch, capacité du réservoir de 6,2 l Antrieb: hydrostatique avec un moteur par roue, mode de traction automatique, 13,4 km/h Hydraulique: 45,8 l/min (pompe à engrenage), quantité d’huile nécessaire 20,8 l Dimensions (Lxlxh): 256×131 × 202 cm Poids effectif (lestage inclus): 2387 kg Angle de l’articulation 43°, sans amortissement pendulaire Relevage maximal: 1085 kg (mobile jusqu’à 885 kg avec un godet) Hauteur de levage maximal: 260 cm (sous la fourche à palette) Pneus: AS Carlisle Tru Power 26×12-12 Prix (machine testée): CHF 49 800.– (TVA incluse) Données du constructeur

délestage de l’essieu avant est un peu trop important. Une balle d’ensilage de 850 kg peut être soulevée et manipulée avec le bras complètement rentré. PEn revanche, la force de levage manque pour l’empiler avec le télescopique.

Conclusion Le Bobcat «L28» est maniable et stable. Une articulation pivotante pourrait améliorer son adaptation à la pente. La réaction de la direction nécessite une période d’acclimatation, mais convient pour ce chargeur doté d’un bon champ de vision. Sa capacité de levage de 800 kg à une hauteur de 2,60 mètres (sous la fourche à palette) le rend idéal pour les endroits exigus et les cultures délicates. Il ménage les sols, ce qui pourrait être intéressant pour les travaux de paysagisme. Son prix de 49 800 francs correspond à la catégorie supérieure.

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Rapport d’expérience | Impression

René Messer avec les deux Deutz «TTV Agrotron 9340» qui ont accompli 1500 heures de service lors de leur première année d’utilisation. Photos: Heinz Röthlisberger

Deux puissants «combattants» Avec 336 chevaux, le «TTV Agrotron 9340» est le modèle le plus puissant de la «série 9» de grands tracteurs Deutz-Fahr. Depuis un peu plus d’un an, deux exemplaires sont utilisés chez Agromesser, à Bözberg (AG), avec une parure spéciale «Warrior». Heinz Röthlisberger

Les tracteurs de l’entreprise de transport agricole Agromesser effectuent en moyenne le nombre annuel impressionnant de 1200 à 1500 heures. «En 2021, nous avons effectué 14 000 heures de travail avec nos 14 tracteurs», indique René Messer, qui dirige l’entreprise avec sa femme Regula située sur la ferme «Vierlinden», à Bözberg (AG). Il est encore assisté par sept collaborateurs (à temps plein et partiel) ainsi que trois aides supplémentaires pendant la saison haute. Chez Agromesser, les tracteurs sont principalement utilisés pour le transport et l’épandage du lisier par tuyaux. En haute saison, l’entrepreneur de 47 ans et son équipe se déplacent avec huit citernes de transport tridem de 25 mètres cubes Bossini et quatre tuyaux à lisier maison.

Tracteurs sans hydraulique Cette entreprise est selon René Messer probablement la seule de Suisse à vivre essen­tiellement du transport de lisier, effectué par des attelages de tracteurs et de

citernes. «L’avantage est que nous pouvons acheter des tracteurs que nous réservons uniquement au transport routier», indique-t-il. Le système hydraulique superflu est démonté avant la première utilisation.

Accoudoir de commande «MaxCom»: les différentes fonctions telles que le contrôle de la vitesse d’avancement et l’inversion du sens de marche peuvent s’exécuter sans manipulation du joystick. Le Powershuttle est de série.

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Impression | Rapport d’expérience

Le Deutz-Fahr «TTV Agrotron 9340» en chiffres

Les tracteurs de transport sont dépourvus de système hydraulique chez Agromesser, ce qui permet de limiter leur poids. Ils sont équipés de pneus de route Nokian.

Les tracteurs qui en sont dépourvus sont un peu plus légers et consomment de ce fait moins de carburant. Les roues d’origine sont également démontées. «Nous montons nos propres roues complètes équipées de pneus de route», explique René Messer. De cette façon, il sait à quoi s’en tenir et peut mieux comparer la consommation de diesel des véhicules. En outre, les pneus routiers sont conçus de manière à assurer une meilleure sécurité, à faire moins de bruit et contribuent à réduire la consommation. Chez René Messer, ils ont une durée de vie comprise entre 3500 et 4000 heures. «Nous attelons toujours la même citerne au même tracteur et l’attelage est toujours pris en main par le même conducteur. Notre objectif consiste à garantir une sécurité optimale et à conserver les pneus le plus longtemps possible», précise l’agro-entrepreneur.

1500 heures la première année Depuis l’année dernière, René Messer utilise deux nouveaux tracteurs DeutzFahr de type «TTV Agrotron 9340», revêtus de peinture spéciale noire «Warrior». Ces tracteurs, avec transmission à variation continue, sont équipés d’un moteur Deutz 6 cylindres de 7,8 litres, qui respecte la norme de dépollution 5. Ils affichent une puissance nominale de 316 chevaux et une puissance maximale de 336 chevaux. Les véhicules pèsent 11 800 kg à vide, pour un poids total auto­ risé de 18 000 kg. Ils sont un peu plus légers après le démontage de leur système hydraulique. Ils sont dotés de roues Nokian de type «TRI 2» de 620/80R42 à l’arrière et 480/80R34 à l’avant. La transmission à variation continue ZF «Terra­ matic TMT 32» dispose d’un Power­shuttle de série. L’essieu avant

Agromesser Technik AG créé tout récemment Depuis sa création en 2005, l’entreprise de transport agricole Agromesser GmbH de René et Regula Messer, localisée à la ferme «Vierlinden» à Bözberg (AG), assure le transport et l’épandage de lisier. Elle a été fondée en 2005, pour succéder à l’ancienne entreprise en travaux agricoles de René Messer, qui réalisait l’épandage de boues d’épuration. Après l’interdiction de l’épandage de ces boues dans l’agriculture, Agromesser s’est orientée vers le lisier. Le rayon d’action de l’entreprise est de 40 km en moyenne autour de l’exploitation de la famille Messer. En début d’année, les René et Regula Messer ont créé la société Agro-

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messer Technik AG. Cette filiale assure, entre autres, le commerce et la distribution des citernes à lisier Bossini (importateur principal), des pompes et des brasseurs Doda et de leur propre production de dévidoirs et de distributeurs de tuyaux traînés. Ces derniers sont produits dans leur propre atelier et par des firmes partenaires. Pour cette saison, l’entrepreneur annonce un distributeur à socs développé par ses soins pour l’épandage par tuyaux. «Ce distributeur se trouve en phase finale de développement et sera présenté pour la première fois cet été», précise René Messer.

Moteur: Deutz, 7,8 l, 6 cylindres, étape 5 avec SCR, EGR et DPF, biturbo, injection à rampe commune Puissance: au régime nominal 232 kW/ 316 ch, maximale 247 kW/336 ch Régime nominal: 2100 tr/min Couple maximal: 1372 Nm Transmission à variation continue: ZF Terramatic TMT 32 Pompe à huile: à détection de charge 160 l/min (option 210 l/min) Relevage: 12 000 kg arrière et 5000 kg avant (données tracteur standard) Poids: 11 800 kg à vide, 18 000 kg charge utile (données tracteur standard) Dimensions: empattement 3135 mm, longueur 5268 mm, hauteur 3400 mm, largeur 2550 mm avec roues standard arrière 620/80R42 et avant 480/80R34 (tracteur Agro­messer) Prix net: dès CHF 270 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

est muni d’une suspension, de freins, d’un différentiel ASM et d’un système électro­hydraulique désactivant automatiquement les quatre roues motrices en cas de manœuvres. De surcroît, les modèles bénéficient de freins pneumatiques assistés «PowerBrake» qui assurent une plus grande force de freinage avec une pression moindre sur la pédale.

Capot ouvrable au moyen d’un bouton La cabine «MaxiVision2», séparée du capot moteur, dispose d’une suspension pneumatique. Ainsi, les bruits de moteur, les vibrations et la chaleur sont réduits. L’accoudoir «MaxCom» avec joystick permet de commander intuitivement la vitesse d’avancement, le sens de marche et bien d’autres choses encore. Cela peut se réaliser manuellement ou de manière entière­ment automatique. Détail agréable réduisant l’entretien: le capot moteur des tracteurs Deutz-Fahr «série 9» s’ouvre et se ferme automatiquement depuis la cabine par un bouton.

Éprouvé pour les transports En optant pour les Deutz-Fahr «TTV Agrotron 9340», en service depuis un an, René Messer a décidé de vivre une nouvel­ le expérience en changeant de marque. Pour la première fois aussi, il a


Rapport d’expérience | Impression

loué ces deux tracteurs pour une durée de deux ans, au lieu de les acheter. Il aime­rait maintenant voir si la location de tracteurs se révèle efficace à long terme. En tout cas, les deux véhicules Deutz-Fahr ont déjà été largement mis à contribution depuis leur arrivée sur l’exploitation. Ils comptent déjà 1500 heures de service au compteur. «Nous sommes dans l’ensemble très satisfaits», sourit René Messer. Les deux «9340» ont fait leurs preuves pour l’utilisation des citernes de transport de 25 mètres cubes. Le moteur offre d’excellentes aptitudes pour le transport et s’avère performant, même sur les routes vallonnées comme la montée du Bözberg. La sécurité sur route avec une citerne de transport pleine constitue également un argument en sa faveur. Avec 336 chevaux, ces tracteurs disposent d’une bonne réserve de puissance. La cabine est confortable et les commandes offrent un standard élevé. Le seul bémol est sa taille un peu modeste par rapport à la concurrence. «Dans cette catégorie de puissance, une cabine un peu plus grande serait souhaitable», regrette René Messer. Il a également

Le capot s’ouvre automatiquement par simple pression sur un bouton.

constaté que la consommation de diesel à charge partielle est un peu plus élevée que sur les tracteurs précédents, mais aucune différence n’a été relevée à pleine charge. Les prestations du service commercial Deutz-Fahr lui ont parfaitement

convenu. «Quelques petits détails ont été réglés aisément sur place, par l’atelier de mécanique agricole Wernli Thalheim situé à proximité», déclare René Messer, glo­ balement très satisfait des deux tracteurs «TTV Agrotron 9340».

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Management | Question de lecteur

Les transporters et les faucheuses à deux essieux appartiennent à la catégorie de véhicules agricoles «chariots à moteur» et sont limités à 30 km/h. Photos: Heinz Röthlisberger

Quelle est la définition précise d’un chariot à moteur? Il est souvent question de chariots à moteur, de chariots de travail ou de remorques de travail. Mais la plupart d’entre nous ne savons pas précisément de quel type de véhicules ou de remorques il s’agit. Il existe cependant des définitions précises. Heinz Röthlisberger «Jai lu récemment dans un quotidien un article qui relatait un accident lors duquel un chariot à moteur agricole est sorti de la route et s’est renversé. Heureusement, le conducteur est indemne. En revanche, je n’ai pas bien identifié l’engin en question.» En effet, on peine souvent à reconnaître le véhicule mentionné dans un tel communiqué. Dans le cas présent, il pourrait s’agir d’un transporter ou d’une faucheuse à deux essieux, termes plus précis et compréhensibles que l’appellation «chariot à moteur». Ces désignations, par exemple «chariot à moteur», proviennent souvent des rapports officiels des accidents établis par la police et repris par les quotidiens et leurs portails en ligne. De son côté, la police se réfère aux catégories officielles selon la réception par type de l’Office fédéral des 56

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routes (OFROU). Nous présentons ci-après les catégories de véhicules agricoles. Tracteurs Les tracteurs agricoles, immatriculés en plaques vertes, sont des voitures automobiles. Ils comportent un pont de charge réduit et sont conçus pour tirer des remorques et actionner des équipements interchangeables. Voitures automobiles de travail Ces matériels ne sont pas destinés aux transports de choses, mais à l’exécution d’un travail (scier, fraiser, fendre, battre, soulever ou déplacer des charges, exécuter des travaux de terrassement, déneiger, etc.). Ils disposent d’un pont de charge réduit pour l’outillage et le carburant. Leur moteur peut servir à propulser le véhicule et à entraîner des équipements. Ce sont principalement des engins

de récolte, telles que les moissonneusesbatteuses ou les récolteuses à betteraves, mais aussi les automoteurs de pulvérisation. La catégorie comprend deux sous-catégories: les «machines de travail», des voitures automobiles de travail dont la vitesse maximale dépasse 30 km/h, par construction (tolérance: 10 %), et les «chariots de travail» limités à 30 km/h.

Où est-ce que le bât blesse? Avez-vous des questions concernant la circulation de véhicules agricoles? Dans cette série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions soumises à l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Vous pouvez aussi adresser les vôtres à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch


Question de lecteur | Management

Chariots de travail Les transporters et les faucheuses à deux essieux (par ex. Aebi, Reform…) appartiennent à cette catégorie. Ils sont limités à 30 km/h. Ils ne conviennent pas au transport de personnes, avec au maximum deux places et une charge utile. Monoaxes Les «monoaxes», comme les motofaucheuses, sont des véhicules automobiles à deux roues juxtaposées ou à une seule roue. Ils sont conduits par un opérateur à pied ou sont reliés à une remorque par une articulation, et des véhicules similaires à chenilles. Même s’il est pourvu de roulettes de soutien, le véhicule est classé comme monoaxe. Véhicules combinés Cette catégorie, encore utilisée notamment pour les immatriculations de l’Office fédéral de la statistique, n’a plus de réelle importance. Remorques de transport Ces remorques servent au transport de marchandises (pont de charge, citerne ou compartiment de charge et charge utile disponibles).

La brochure «Règles de la circulation» La classification des véhicules agricoles figure également dans la brochure intitulée «Règles de la circulation pour les véhicules agricoles». Ce document de référence de 64 pages en petit format donne par ailleurs une multitude d’informations et un rapide aperçu des principaux articles législatifs qui s’appliquent aux véhicules agricoles, notamment les prescriptions relatives au freinage, au poids d’adhérence et au porte-à-faux avant. Si vous êtes membre de l’ASETA et/ou abonné à Technique Agricole, vous pouvez commander gratuitement la brochure à l’ASETA, à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel zs@agrartechnik.ch. Le prix est de deux francs par exemplaire pour les non-membres.

Remorques de travail Ces remorques ne servent pas aux transports de biens, mais sont des engins de travail. Elles ont une surface de charge réduite pour leur propre outillage et carburant. Engins fixés à l’attelage trois points Ces engins peuvent être montés temporairement à l’arrière ou à l’avant d’un

Les pulvérisateurs trainés appartiennent à la catégorie «remorques de transports». Ils possèdent une citerne pour le transport de liquide.

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Solitair

tracteur agricole. Ils peuvent s’appuyer sur des roues pivotantes pour le transport routier. • Si l’appareil n’est pas relié de manière pivotante au tracteur, il s’agit d’un outil supplémentaire temporaire avec roue d’appui (= attelé aux trois points). • Si l’accessoire est relié de manière pivotante au tracteur, il est considéré comme une remorque.

Les machines automotrices telles que les moissonneuses-batteuses sont regroupées dans la catégorie «chariots de travail».

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Pour plus d‘informations, contactez votre concessionnaire LEMKEN ou vos représentants LEMKEN: Karl Bühler, GSM: 079 8 24 32 80, Email: k.buehler@lemken.com Andreas Rutsch, GSM: 079 6 06 00 05, Email: a.rutsch@lemken.com

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Management | Équipement

Bien qu’il ne soit pas vraiment arrivé dans la pratique, on a déjà beaucoup parlé de smart farming, ou d’agriculture intelligente, en français. Photo: ldd

Les opportunités du smart farming Un point de vue extérieur peut aider à détecter une opportunité. Selon l’institut allemand Fraunhofer, les petites exploitations tirent aussi avantage de l’agriculture intelligente. Ruedi Hunger

Les scientifiques voient dans la numérisation une opportunité et un outil important pour permettre à l’agriculture de répondre aux exigences toujours plus élevées en matière de durabilité et de protection de l’environnement sur des surfaces limitées. «La numérisation, en se basant sur des données, des faits et la science, améliore la précision de la protection des cultures et le confort des animaux», entend-on encore et toujours. Cet argument n’est pas nouveau. Toutefois, on peut se demander pourquoi de nombreuses exploitations ne profitent toujours pas du potentiel de l’agriculture intelligente. Les petites et moyennes exploitations ne disposent souvent pas des ressources 58

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financières nécessaires pour accélérer leur informatisation. Mais ce n’est pas la seule raison.

Le smart farming est une solution… Actuellement, les exploitations agricoles doivent faire face à de nombreux conflits d’intérêts. Les clients veulent des produits alimentaires de haute qualité à un prix avantageux. La société souhaite une agriculture écologique, durable et diversifiée. Enfin, les exploitations doivent pouvoir être gérées de manière rentable. Des spécialistes voient dans les capteurs, les données, les algorithmes et la segmentation des parcelles en unités les plus petites possible une clé pour ré-

pondre à ces défis. Les praticiennes et praticiens sont ici (encore) beaucoup plus critiques. En s’appuyant sur l’expérience de l’industrie 4.0, l’agriculture devrait aussi créer un double numérique de chaque parcelle. Ce dernier aura pour objectif de gérer les proces­sus de la parcelle et de la culture. Toute­fois, en raison de nombreux facteurs impondérables, le défi est ici plus ardu que pour l’industrie 4.0. Le principal obstacle est la météo, en particulier les précipitations pendant la phase de croissance des plantes. Une autre difficulté est liée au cali­brage. En effet, un seul cycle peut être traité par année. L’hétérogénéité des sols, respectivement des parcelles, constitue


encore un écueil de taille. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de segmenter le champ en de nombreuses petites parcelles jusqu’à arriver à une «parcelle de plante». Ceci signifie à nouveau que plus le parcellaire est petit, plus l’ensemble des données numériques de l’ensemble du champ est grand.

La numérisation n’est pas une fin en soi

KUHN Spécialiste pour les cultures

Les utilités souhaitées du smart farming ne sont atteintes que s’il est possible de définir précisément la solution d’un problème. Par rapport à la transformation numérique de l’industrie, le processus agricole se caractérise par un champ d’application nettement plus étendu. Il est souvent nécessaire de recourir à plusieurs systèmes intelligents, et non à un seul, pour appréhender toutes les réalités locales, en fonction des intrants utilisés, des différents outils, des divers types de sols et des conditions météorologiques changeantes.

La numérisation ne doit pas être suspendue au-dessus des exploitations comme une épée de Damoclès. Elle doit être considérée comme une chance.

Améliorer l’acceptabilité Afin de rendre réel l’échange large et sans entrave des données du secteur agricole, il est nécessaire de parvenir à une unité commune à toutes les technologies et à un langage standardisé. Une langue standardisée serait la clé pour une meilleure acceptabilité en raison du nombre toujours croissant de fournisseurs de solutions numériques, de la mise en réseau d’applications individuelles et de l’utilisation continue sur différents outils. Indépendamment de la vitesse du développement des plateformes de données connectées nécessaires ou de la mise en œuvre de standards de données uniformes, c’est finalement aux agricultrices et aux agriculteurs de se montrer ouverts à la numérisation. S’ils ne s’en servent pas, le smart farming restera au stade actuel, à savoir de la musique d’avenir. Il est nécessaire de mettre en place un réseau composé d’experts capables de répon­dre de façon satis­faisante aux questions des personnes directe­ment concernées.

Conclusion La numérisation, et l’agriculture intelligente en particulier, ne vont pas de soi. De la confiance est nécessaire pour que les exploitants aient davantage envie de découvrir les offres et les avantages proposés dans ce domaine. C’est le seul moyen d’amadouer de nombreux utilisateurs potentiels, encore critiques face à ces nouveautés.

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Charrues Déchaumeurs à dents Déchaumeurs à disques Herses et fraises rotatives Semoir Semoir monograine Pulvérisation

LE MEILLEUR INVESTISSEMENT POUR MON AVENIR Responsable Suisse Romande: Jacques-Alain Pfister Tél: 079 928 38 97 KUHN Center Schweiz 8166 Niederweningen Tél +41 44 857 28 00 Fax +41 44 857 28 08 www.kuhncenterschweiz.ch

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PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

La boule du centre est un exemple parlant d’un élément fortement affecté par la «maladie des ‹K80›». Photos: Walterscheid

Des soins pour éviter le pire Cet article décrit les points à vérifier spécialement sur les boules d’attelage 80. Si l’on pratiquait un diagnostic médical de l’usure des dispositifs d’accouplement, on trouverait de nombreuses boules d’attelage «K80» victimes du même fléau. Comme nous l’avons écrit dans l’article de février «Si les calottes pouvaient parler…», entretien et maintenance constituent le b.a.-ba du système et le garant de leur bon fonctionnement. Après avoir vérifié la calotte et le levier de retenue

Le gabarit de contrôle Walterscheid pour calotte.

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(appelé aussi «verrou» par certains constructeurs), nous nous penchons ici sur la boule «K80» proprement dite. Par la grâce de la normalisation, toutes les boules «80» et les calottes correspondantes peuvent s’associer sans distinction de marque ou de constructeur. Les boules affichent toutes un diamètre extérieur de 80 millimètres; la limite d’usure est atteinte à 78,5 millimètres. La boule et la

Un tel attelage requiert des soins urgents.

calotte doivent toujours être ajustées l’une à l’autre, en contact étroit. De la sorte, les forces sont transmises sans jeu au système. Si du jeu apparaît, en raison d’une usure trop avancée par exemple, les efforts se trouvent multipliés, accélérant les phénomènes de vieillissement. Lorsqu’on attelle des machines et des appareils variés, comme des matériels de location par exemple, il faut partir du prin-

Comparaison entre une «K80» à l’état neuf (à g.) et un même exemplaire usagé (à d.).


PUBLIREPORTAGE: CONSEILS SUR LES DISPOSITIFS D’ATTELAGE

Un anneau anti-poussière protège l’attelage.

Remplacement d’une boule Walterscheid.

cipe que chaque calotte présente individuellement une certaine usure qui aura des répercussions sur la boule «K80». Et inversement. Lorsqu’on accouple une calotte neuve à une boule «K80» déjà utilisée, la calotte va en subir des effets. Des striures et des rayures se forment sur la face interne de la calotte, ce qui se traduit par une usure anormale et rapide.

Un contrôle visuel ne suffit pas pour vérifier une boule «K80». Il est en effet irréaliste d’imaginer pouvoir repérer une différence de 1,5 millimètres de diamètre à l’œil nu. Pour ce faire, il faut un gabarit de contrôle qui permette de visualiser le degré d’usure. Pour effectuer ce contrôle, il faut ouvrir le verrou de l’attelage et placer le gabarit pa-

rallèlement au sens de marche. Si le rayon intérieur du gabarit de contrôle épouse parfaitement le contour extérieur de la boule, la limite d’usure est atteinte et la boule doit être remplacée. Par contre, si un espace subsiste entre le gabarit et la surface de la boule, la limite d’usure n’est pas encore atteinte. Une usure unilatérale de la surface de la boule «K80» vers l’avant (du côté du sens de marche donc) témoigne d’un mauvais réglage du levier de retenue. Dans un tel cas, si la charge exercée sur l’attelage par la remorque est négative, la calotte se soulève et va appuyer contre le levier. Il n’y a plus de contact continu entre la calotte et la boule et les forces ne s’exercent que sur une fraction de la surface sphérique. Une boule «K80» usée de la sorte doit être remplacée. Walterscheid propose, en coopération avec des revendeurs certifiés, un service d’échange de boules rapide et économique. Tant que la boule se fixe encore sans jeu dans son logement, il est possible de la remplacer jusqu’à deux fois. Question coût, mieux vaut remplacer une boule plutôt que continuer à rouler lorsqu’elle est usée. Dans ce dernier cas, on fait en quelque sorte le jeu de l’usure qui va entamer la calotte et mettre en péril la sécurité et l’efficacité de l’attelage. En cas d’accident, les coûts explosent.

Conseil d’entretien Avant de regraisser le système, éliminez toute la graisse usagée de la boule «K80», en particulier au niveau de la tige de fixation, à défaut de quoi la saleté se mélangera à la graisse neuve pour se transformer en pâte abrasive. Pour faire durer la boule «K80», pensez à ce truc chaque fois que vous attelez une machine. L’anneau en mousse fait partie des pièces d’usure à remplacer régulièrement. Seul un anneau souple et propre protège la zone entre la base de la boule et la calotte contre la pénétration de salissures.

Walterscheid GmbH D-53797 Lohmar www.walterscheid.com Importateur suisse: Paul Forrer AG, 8062 Bergdietikon www.paul-forrer.ch Usure unilatérale de la boule «K80» consécutive à un réglage inapproprié du verrou.

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Management | En savoir plus

fuites. Un solénoïde actionne simultanément un étrangleur et un régulateur de débit proportionnels. Les régulateurs de ce type se différencient des étrangleurs traditionnels par une compensation de pression intégrée. Cette dernière garantit une vitesse d’abaissement indépendante de la charge, par exemple pour les parties déployables d’un outil porté. Les équipements de grande taille sont souvent actionnés par plusieurs vérins. Ce sont précisément les systèmes à vérins multiples qui exigent une adéquation optimale entre

Pour supprimer les effets de rebondissement à l’abaissement des charges, les valves «All-in-One» sont désormais intégrées dans les nombreux systèmes hydrauliques. Photo: Ruedi Hunger

Meilleures simplicité et efficacité Les fonctions hydrauliques de certains outils portés ou engins de levage sont bridées pour des raisons de sécurité, les mouvements d’élévation et d’abaissement pouvant poser des problèmes. Heureusement des circuits hydrauliques sophistiqués permettent d’y remédier.

Entreprise Wandfluh AG La société Wandfluh Hydraulique + Electronique Suisse, dont le siège est à Frutigen (BE), fabrique et développe des valves, des dispositifs électroniques et des composants de base, tandis qu’une division spécialisée conçoit, calcule et met en œuvre des solutions hydrauliques. Premier producteur suisse de systèmes hydrauliques, Wandfluh AG s’est vu décerner en 1992 le certificat de qualité ISO 9001.

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débit volumique et précision de réglage. La difficulté réside dans la maîtrise du processus d’abaissement en évitant les oscillations, notamment les effets de rebondissement. Selon la configuration du système hydraulique, il faut un étrangleur proportionnel ou un régulateur de débit muni d’un système d’amortissement intégré.

La solution «All-in-One»

Régulateurs de débit proportionnels

La valve «All-in-One» est l’une des solutions les plus efficaces pour soulever et abaisser précisément des grosses charges. Il s’agit d’une valve à clapet qui, lorsqu’elle est hors tension, assure une fermeture étanche du circuit et maintient la charge dans une position stable. En même temps, le débit d’huile est régulé proportionnellement au courant de commande et permet ainsi des mouvements à vitesse constante quelle que soit la charge. La solution «Allin-One», ainsi que son nom l’indique, réunit plusieurs fonctions. Elle remplace les valves de maintien de charge et de limitation de vitesse. Le système hydraulique, allégé, est plus compact et les effets de rebond sont d’emblée exclus. Grâce à une électronique appropriée, la valve «All-inOne» s’adapte facilement aux besoins de n’importe quel système mécanique.

L’abaissement contrôlé et précis de la charge se commande par l’ouverture d’une valve 2/2 voies à clapet, exempte de

Sources: Périodique O+P Fluidtechnik et entreprise Wandfluh AG.

Ruedi Hunger La vitesse d’élévation et d’abaissement est généralement limitée par des régulateurs de débit asservis à la charge. Un ré-

La solution «All-in-One» réunit plusieurs fonctions dans une seule valve. Elle remplace les valves de maintien de charge et de limitation de vitesse et simplifie ainsi considérablement le système hydraulique.

glage hydraulique sophistiqué permet de s’affranchir de ces limitations pour une meilleure productivité tout en sécurité. On pourra y recourir chaque fois que des outils portés, ou certains de leurs composants, devront être soulevés pour effectuer des manœuvres de demi-tour ou franchir certains passages. Plusieurs vérins pourront en principe être actionnés individuellement ou en parallèle. Il en ira de même pour les élévateurs, grues ou autres engins similaires.


Recherche | Plate-forme

tracter», explique-t-on à l’université technique de Cologne. Avec les machines conventionnelles, les résidus végétaux broyés sont généralement enfoncés dans le sol de 5 à 7 cm. Cette profondeur est souvent trop grande, parce que les organismes peinent à atteindre la matière végétale et ne peuvent pas la transformer. Par leur activité, les vers de terre contribuent à aérer le sol et à transformer la matière organique. De surcroît, les graines qui ont besoin de lumière pour germer entrent dans une période de dormance si elles sont incor­porées profondément.

Le «Grinder» économe en carburant

Le projet «Grinder» consiste au développement d’un matériel innovant de déchaumage et de travail du sol ultra-superficiels. Images: université technique de Cologne (D)

Préparation du sol ultra-superficielle L’université technique de Cologne se consacre à la mise au point d’un machinisme agricole de pointe. «Grinder» est un nouvel équipement de déchaumage et de préparation du sol ultra-superficiels. Roman Engeler

Afin d’améliorer la propreté des parcelles, l’Institut de construction et de machines agricoles de l’université technique de Cologne (Technische Hochschule Köln) développe dans son projet «Grinder», mené en collaboration avec les entreprises Seed2soil et Saphir Maschinenbau, un matériel de déchaumage et de préparation du sol. Celui-ci devrait broyer les résidus de cultures tels que les chaumes de céréales, de colza et de maïs en effectuant un travail du sol ultra-­ superficiel. Selon un communiqué de presse, le but est de favoriser la décomposition de la paille, et de la matière organique en général, ainsi que la germination d’un maximum de graines. Lors des passages sub-

Lors d’essais sur le terrain, l’équipe de chercheurs a comparé le «Grinder» au cultivateur, à la déchaumeuse superficielle et à la herse à chaumes, qui sont en principe utilisés pour le déchaumage et la préparation du sol. Il en ressort que le «Grinder» est capable d’incorporer les graines et les résidus restés sur le champ après la récolte de manière bien plus superficielle que les autres outils. La profondeur de travail maximale souhaitée de 2 cm a déjà pu être atteinte dans des conditions optimales. Sa conception légère lui permet en outre de travailler plus efficacement que les appareils conventionnels, ce qui se traduit notamment par une consommation de carburant inférieure. Les prochaines étapes de développement prévoient l’optimisation du «Grinder», en collaboration avec les partenaires du projet. L’objectif est d’atteindre une profondeur de travail maximale de 2 cm sur toute la largeur de travail.

séquents, les plantes germées sont enfouies ou arrachées et laissées en surface où elles se dessèchent. Ainsi, elles ne concurrencent plus la culture suivante. En outre, le risque de maladies infectieuses et d’infestation par des ravageurs s’en trouve également réduit.

Les derniers équipements Les systèmes existants de déchaumage et de préparation du sol combinent souvent différents outils. Ils sont plutôt grands et lourds, ce qui nécessite un tracteur suf­ fisamment puissant. Le matériel récemment développé se compose d’outils poly­ valents pouvant, par exemple, couper et broyer simultanément. «Il est donc nettement plus léger, plus petit et plus facile à

L’appareil est équipé d’outils multifonctionnels inédits qui peuvent couper et broyer en même temps. L’objectif est de respecter une profondeur de travail de 2 cm sur toute sa largeur.

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Plate-forme | Reportage

L’automotrice Elbotel de la société Eltel SA assure chaque année l’entretien de 50 à 60 ha de roselières sur la rive sud du lac de Neuchâtel, en combinant en un seul passage la fauche, le pressage, le ramassage et le transport des balles rondes de roseaux. Photos: Matthieu Schubnel

Elbotel: l’automotrice qui récolte les roseaux La société vaudoise Eltel SA entretient une partie des marais bordant le lac de Neuchâtel depuis plusieurs décennies. Ces travaux limitent le développement de la forêt préjudiciable à la biodiversité. Un prototype multifonction a été spécialement développé pour intervenir dans ces zones humides. Technique Agricole a pu monter à bord et suivre un chantier. Matthieu Schubnel En cette matinée de janvier, une curieuse machine s’avance dans la roselière jouxtant le port de la commune de Chevroux (VD), en bordure du lac de Neuchâtel. L’entreprise Eltel SA (voir encadré p. 83) intervient chaque année durant l’hiver pour entretenir ces surfaces naturelles humi­ des gérées par l’association de La Grande Cariçaie (voir encadré p. 82). L’automotrice a été développée au début des années 1980 par André Helfer, le co-­ fondateur de la société, en collaboration avec l’atelier Bovet et Jean-Marc Tellenbach, alors co-gérant. Son nom «Elbotel» reprend la première syllabe des trois parties prenantes. Elle a subi depuis de nombreuses améliorations. L’automotrice de 64

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récolte a été spécialement imaginée pour ces interventions dans les roselières. Elle combine en un seul passage plusieurs tâches: la fauche des roseaux, le pressage des balles, leur transport et leur ache­ minement jusqu’à une voie carrossable. L’automotrice repose sur une base de vieille pelle excavatrice composée d’un train de chenilles et d’une tourelle afin de préserver le sol lors des manœuvres. La surface de contact au sol avoisine 12 m2.

Cinq pompes hydrauliques Le moteur de l’automotrice entraîne cinq pompes hydrauliques alimentant les moteurs hydrauliques de chaque chenille, de la tourelle, du contrôle de la hauteur de la

coupe, de la presse, des fonctions hydrauliques de la grue de manutention embarquée et du système d’agencement des balles sur la machine. La directrice de l’entreprise Eltel SA, Sandrine Tolivia, revendique d’ailleurs la primeur d’utilisation d’huile biodégradable en Suisse dès l’année 1989. Le moteur est refroidi par un imposant radiateur placé à l’avant et que le chauffeur souffle régulièrement au cours du travail en raison de l’accumu­ lation de poussières et de fragments d’inflorescen­ ces de roseaux colmatant cet échangeur de chaleur. L’automotrice a par ailleurs brûlé à deux reprises au cours des années 1990, le roseau sec placé à proximité d’une source de chaleur


Reportage | Plate-forme

s’enflam­ mant facilement. L’Elbotel em­ barque par ailleurs trois batteries dont deux de 24 volts pour le démarrage du moteur et une de 12 volts pour alimenter le circuit de commandes. Selon Alejandro Lopez, l’un des deux chauffeurs de l’El­ botel, la machine travaille à l’allure de 5 km/h maximum. Munie d’un rabatteur, la coupe de 6 mètres de large issue d’une moissonneuse-batteuse dispose de ral­ longes de coupe verticales pour section­ ner d’éventuels roseaux couchés par le vent. Les cannes de roseau sont achemi­ nées par le convoyeur directement vers la chambre de pressage, sans être hachées menues. La presse à chambre variable forme des balles d’un diamètre réglable entre 1,20 m et 1,50 m. Sa chambre est formée de chaînes et barrettes, une com­ position aujourd’hui délaissée par les fa­ bricants du marché mais qui, à la diffé­ rence des presses à courroies, résiste aux propriétés coupantes de la canne de ro­ seau, selon la responsable de l’entreprise Eltel.

deux couloirs de rangement latéraux. Le chauffeur actionne ce dispositif manuel­ lement en cabine, à l’aide de deux jeux d’interrupteurs répartis à droite et à gauche du poste de conduite. Une fois le niveau inférieur rempli de balles, l’opéra­ teur empile alors le produit conditionné supplémentaire sur la rangée inférieure, à l’aide de la grue embarquée Palfinger Ep­ silon E 5.70. Celle-ci présente une capaci­ té de levage de 500 kg à portée maximale et un rayon d’action de 7 m. Au total, la machine est capable de recevoir jusqu’à

22 balles de roseaux. Son poids total at­ teint alors près de 26 tonnes. Le train de chenilles métalliques de 110 cm de lar­ geur est composé de tuiles lisses en acier Hardox de fabrication maison, spéciale­ ment conçues pour préserver les sols. La presse dispose également d’une particu­ larité: sa chambre de compression intègre à sa base une petite scie circulaire. À la demande du client préférant des de­ mi-balles, le chauffeur peut déployer hy­ drauliquement cette petite lame au début de la formation de chaque balle, afin de

Jusqu’à 22 balles à bord «L’Elbotel forme des balles d’un poids unitaire de 300 kg environ.» Un voyant lumineux indique que la chambre est pleine. Depuis le poste de conduite, le chauffeur libère alors quelques jets d’air comprimé pour dégager la ficelle et le système de liage des impuretés gros­ sières. Il lance ensuite le liage à l’aide de liens biodégradables. La balle expulsée est poussée vers l’arrière de la machine, subit une translation vers la droite ou la gauche, puis vers l’avant dans l’un des

Pesant 19 t à vide, la machine est montée sur une base d’excavatrice comprenant deux larges chenilles de 110 cm chacune et une tourelle.

L’automotrice Elbotel en chiffres: – Moteur thermique: puissance et cylin­ drée non communiquées – Capacité du réservoir hydraulique: 200 litres – Transmission hydrostatique – Cinq pompes hydrauliques entraînent les moteurs des chenilles gauche et droite, de la tourelle, de la position de la coupe, de la presse, de la grue de manutention et du système de convoyage des balles. – Vitesse maximale: 5 km/h – Diamètre d’une balle: 1,20 à 1,50 m – Hauteur d’une balle: 1,20 m – Poids d’une balle: environ 300 kg – Poids à vide: 19 tonnes – Poids en charge: environ 26 tonnes – Capacité de chargement: 22 balles

Compte tenu du sol peu portant du marais, les changements de sens de marche en bout de parcelle sont opérés en quelques secondes, avec une rotation à 180° de la tourelle, minimisant ainsi les dégâts au sol lors des manœuvres.

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Plate-forme | Reportage

Récolter pour préserver la biodiversité La gestion des 3000 ha de réserves naturelles dont font partie les roselières de la rive sud du lac de Neuchâtel est assurée par l´association de la Grande Cariçaie et est financée par les cantons de Vaud, Fribourg, Neuchâtel ainsi que par la Confédération. «Le fauchage des parcelles de prairies marécageuses est planifié par nos biologistes et est consigné au sein de notre plan de gestion, explique Gaëtan Mazza, responsable des travaux d´entretien au sein de cette structure qui emploie 9 personnes. Nous sollicitons de longue date la société Eltel SA pour un fauchage tous les quatre ans de ces surfaces. L´intervention limite l’embuissonnement des marais.» Cette prestation est devenue nécessaire suite aux corrections successives des eaux du Jura, qui ont peu à peu réduit l´ampli-

tude des variations du niveau du lac de Neuchâtel, de plus de trois mètres avant 1860 à moins d´un demi-mètre après 1970, favorisant la colonisation des prairies marécageuses par les buissons et arbustes. Le fauchage permet également d’exporter la matière organique produite qui, en s’accumulant, provoque peu à peu un rehaussement du niveau des sols et leur assèchement, processus également propice à l´installation des ligneux. «Les interventions ont lieu chaque année dès le mois de septembre, lorsque la faune et la flore ont terminé leur cycle et jusqu´à la fin février, avant le retour des oiseaux migrateurs et la reproduction des amphibiens, poursuit le responsable. Les zones témoin ou trop humides pour être mécanisées ne sont pas fauchées.»

Le chauffeur Alejandro Lopez pilote la machine en surveillant son écran GPS, ainsi que les deux écrans transmettant les images des deux caméras arrière.

sectionner ces dernières en deux cylindres de taille identique tout au long du pressage (voir photo page ci-contre). Peu avant le liage, l’opérateur escamote cette lame: la couche supérieure intacte assure alors la cohésion entre les deux demi-­ balles liées. Les balles sont acheminées jusqu’à l’une des 19 places prévues pour leur stockage temporaire. Le produit conditionné est livré principalement à des pépiniéristes, des viticulteurs ou des agriculteurs pour le paillage de végétaux ou le compostage.

Le GPS auxiliaire de conduite

Installée juste derrière la cabine, la chambre de pressage (ici porte ouverte) est composée de chaînes et barrettes, une configuration qui, à la différence des courroies, est capable de résister aux fragments coupants de roseaux.

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D’un poids à vide de 19 t, la machine affiche une longueur hors tout d’environ 10 m, ou 8 m sans la coupe. Des caméras braquées sur la zone arrière de la machine ont été installées récemment. Elles permettent de surveiller le rangement correct des balles et sécurisent les manœuvres. Deux chauffeurs de l’entreprise sont rompus à cette tâche et se remplacent en cas de besoin. Les piquets surmontés de boîtes de conserve peintes en blanc – parfois difficiles à repérer au milieu des roseaux pour se guider dans les parcelles – sont révolus: depuis plusieurs années déjà, le chauffeur bénéficie d’un guidage par GPS indiquant précisément les zones à faucher, ainsi que les trous et les obstacles à contourner, par exemple pour éviter que la machine ne s’enlise, comme cela a pu arriver en 1986. Au cours du travail, l’opérateur renseigne systématiquement ces nouvelles indications sur la carte. Le chauffeur pilote l’avancement et la direction à


Reportage | Plate-forme

La coupe, similaire à celle d’une moissonneuse-batteuse classique, comprend un rabatteur et des rallonges de coupe latérales sectionnant les roseaux couchés par le vent.

Le chauffeur utilise parfois cette petite scie circulaire qui, une fois déployée, découpe la plus grande partie de la balle en deux cylindres identiques afin de faciliter son exploitation ultérieure.

À l’arrière de la presse, un dispositif mécanique piloté depuis la cabine L’empilement à la grue d’une seconde rangée de balles interrompt temévacue les balles par translation vers les deux rampes de stockage si- porairement le pressage, mais permet au chauffeur d’embarquer jusqu’à tuées sur les flancs de la machine pour former une première rangée.

l’aide de deux manettes (une par chenille) côté droit. Selon l’orientation choisie avec la tourelle, il dispose également d’un interrupteur inversant le sens des commandes d’avancement. Côté gauche, l’accoudoir regroupe le joystick contrôlant la position

22 balles rondes sur l’Elbotel.

de la coupe et du rabatteur ainsi que leur mise en route. Pour le transport sur route, l’opérateur réduit à 3 mètres la largeur hors tout de la machine en déposant la coupe et en repliant hydrauliquement les deux supports de balles latéraux. L’Elbotel

se déplace d’un site à l’autre par convoi exceptionnel. Une fois la saison de récolte terminée, les modules de la machine sont démontés et entretenus. Cette opération exigerait au bas mot un mois de travail, selon le chauffeur.

Eltel SA œuvre dans l’entre­ tien des milieux naturels Créée en 1981, l’entreprise familiale Eltel SA, propriétaire de l’automotrice Elbotel, est spécialisée dans l’entretien des espaces naturels et en particulier des zones humides. Implantée à Cronay (VD) près d’Yverdon, elle compte 9 salariés. Les roseaux pouvant atteindre quatre à cinq mètres de haut, le rendement par hectare affiche environ 30 balles rondes. La fauche des 50 à 60 ha de roselières génère ainsi chaque année 3500 m³ de roseaux pressés. Cette tâche constituait initialement la principale activité de l’entreprise mais ne représente aujourd’hui plus que 5% de son chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Eltel SA assure principalement des prestations de décapage, de broyage de souches et de taillis, la revitalisation de rivières ou encore la lutte contre les plantes invasives.

Le déchargement des balles a lieu sur l’une des 19 plateformes aménagées à proximité des roselières, au bord d’une voie carrossable.

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Plate-forme | |Contexte Contexte

L’outil frontal «Patatop» imaginé par Madrick Bonny est capable d’assurer la fertilisation et le traitement au moment de l’implantation des cultures en rangs, afin de limiter le nombre de passages. Photo: Madrick Bonny / Francine Bastian

Combiner les interventions lors de l’implantation Le jeune agriculteur Madrick Bonny a conçu un outil frontal destiné à fertiliser voire traiter simultanément lors de la mise en place des cultures de pommes de terre ou de maïs. Technique Agricole l’a rencontré sur sa ferme à Vallon (FR). Matthieu Schubnel Installé en productions intensives sur 45 ha irrigués à Vallon, près d’Estavayerle-­L ac, dans la plaine fribourgeoise de la Broye, Madrick Bonny* conduit la ferme familiale depuis 2014 avec sa maman Francine et son grand-papa René Ballaman. Ce jeune agriculteur ne manque pas d’idées pour s’équiper des matériels optimisant la conduite de ses cultures. Voici quelques années, il a notamment développé lui-même un outil frontal qui lui fait économiser du temps et de l’argent. Baptisé «Patatop» par son concepteur, cet outil frontal est attelé en combinaison avec une planteuse ou un semoir monograine de même largeur. Ce matériel assure plusieurs fonctions simultanées: il retire la terre en excès dans les passages de roues, apporte de l’engrais azoté à la culture en rangs dès sa mise en place et, sur pommes de terre, applique simul*Le jeune agriculteur Madrick Bonny a fait l’objet d’un article «Portrait» dans le numéro d’août 2021 de Technique Agricole.

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tanément un traitement antiparasitaire localisé.

positif de fertilisation et un système de pulvérisation localisés.

Outil frontal autoconstruit

Fertilisation au semis

«Cela fait déjà cinq ans que je l’utilise et ça tourne!, annonce fièrement le jeune agriculteur. Cette machine fait toute la différence sur mon exploitation. C’est aussi la raison pour laquelle j’ai envie de poursuivre la culture de maïs, afin de mieux répartir la charge de travail. Je l’ai conçue moi-même car ça n’existait pas sur le marché.» Outre un nombre moindre de passages dans la parcelle, il économise de l’engrais et de l’argent grâce à un apport localisé. L’outil frontal, conçu exclusivement à partir d’éléments récupérés sur d’autres machines, a requis 1 mois de travail à l’atelier. Le châssis, de même largeur que la planteuse Hassia de 3 m/4 rangs de l’exploitation, provient d’une herse rotative recyclée. L’exploitant a renforcé l’outil en divers endroits et démonté la plupart des pièces travaillantes ainsi que la transmission. Sur cette base, il a installé un dis-

La préparation très fine du sol limono-argileux est assurée en reprise de labour à l’aide d’une fraise Grimme de 4 m de large GF 90-4, à 22-25 cm de profondeur et à une allure avoisinant 2,5 km/h. C’est le plus souvent son grand-papa qui s’en charge, au volant du New Holland T6050. Après le passage de la fraise, le jeune exploitant mène, lui, le combiné de fertilisation, de traitement et de plantation, aidé par sa maman. Les quatre socs ajoutés sur l’outil frontal fait maison et espacés entre eux de 75 cm ouvrent le sol déjà travaillé à 20 cm de profondeur (12 à 15 cm pour le maïs, selon la profondeur de semis consécutif) pour mettre en place l’engrais à la ligne. Madrick Bonny leur a ajouté une sécurité mécanique, en intégrant un boulon de cisaillement au niveau de chaque dent. L’exploitant modifie au besoin la profondeur de travail au moyen des chevilles et


Contexte | Plate-forme

des trous d’origine. L’engrais est embarqué sur l’outil dans trois trémies récupérées, de 120 kg de contenance chacune. La trémie de fertilisation centrale, qui compte à elle seule quatre tubes de descente fertilisant chacun un rang, peut recevoir si nécessaire un engrais différent de celui contenu dans les deux autres trémies de l’outil frontal. Les doseurs respectifs, entraînés mécaniquement, sont animés par une roue située en position centrale, sous l’attelage.

Engrais localisé sous la graine Ils délivrent ainsi un débit proportionnel à l’avancement. L’engrais est transporté via l’un des huit tubes de descente puis déposé dans l’un des sillons, derrière les quatre socs ouvreurs de l’outil et juste sous la future ligne de semis, mettant ainsi à disposition du tubercule ou de la semence les nutriments nécessaires à la croissance et au développement du jeune plant. «En pommes de terre, le niveau de fertilisation dépend de nombreux facteurs tels que les variétés ou la culture précédente. J’effectue chaque année au mois de janvier un plan de fumure avec mon conseiller en grandes cultures Christian Plancherel de Landi Centre Broye, afin de choisir les engrais selon les ressources de l’exploitation, les analyses de sol, la rotation et les besoins des cultures.» En maïs, la fourniture d’engrais starter lors du semis en mai-juin a lui aussi fait ses preuves. Madrick Bonny a pu vérifier par lui-même les bénéfices de ces apports précoces lors d’essais: le résultat est sans appel (voir photos ci-dessus).

Pulvérisation simultanée Lors de la plantation de pommes de terre, Madrick Bonny diffuse un traitement fongicide au moment de la fertilisation. Au centre de l’outil prend place une cuve de pulvérisation récupérée de 400 litres de capacité. La pompe associée, récupérée d’un vieil appareil de marque Fischer, est installée sur le tracteur. Animée hydrauliquement, elle est reliée à la cuve par trois

L’engrais est déposé derrière quatre socs ouvreurs puis enfoui juste avant l’implantation de la culture. Photo: Matthieu Schubnel

Les résultats d’une fertilisation au semis avec cet outil frontal sont clairement visibles en pommes de terre comme en maïs, par rapport au témoin (à droite sur chaque image). Photos: Madrick Bonny / Francine. Bastian

conduits assurant la jonction avec les buses et le brassage de la préparation. Il contrôle la pulvérisation grâce à un régulateur de pression installé en cabine. Pour fixer la hauteur de travail, le jeune agriculteur a installé un premier rouleau cage à l’avant de l’outil. «Au cours des premières utilisations, la profondeur de travail était irrégulière en raison des niveaux variables contenus dans la trémie et en cuve, se souvient le jeune exploitant. J’ai donc ajouté un second rouleau cage de 3,5 m de largeur, coupé et modifié à 3 m, flottant et s’adaptant aux dénivellations du sol. Désormais, l’outil est stabilisé et ne s’enfonce plus quelle que soit la charge. Madrick Bonny a par ailleurs ajouté des déflecteurs triangulaires écartant localement la terre préalablement travaillée par la herse avant le passage des roues du tracteur et la poussant hors de la voie. Ces monticules formés sont ensuite repris à l’arrière par les capes de buttage de la planteuse.

Pont avant sollicité L’ensemble porté est attelé au New Holland TS 90 de l’exploitation, animé par un quatre-cylindres de 110 ch (avec pompe à injection spécifique) et pesant cinq tonnes à vide. Le tracteur s’avère néanmoins un peu juste en termes de puissance: la planteuse forme quatre buttes de 75 cm d’écartement, mais le réglage de la pression au sol des capes de buttage n’est pas possible. L’outil frontal, lui, pèse au bas mot 1 tonne à vide, et même 1500 à 1600 kg lorsque les trémies d’engrais et la cuve sont pleines! Cette dernière n’est d’ailleurs jamais remplie intégralement afin de limiter la charge. Comme le porte-àfaux avant atteint 1,80 m, le pont avant du

tracteur est donc fortement sollicité. Afin de ménager sa monture, Madrick Bonny dételle le plus souvent la machine au champ puis la rattelle au relevage arrière d’un autre tracteur pour la déplacer. À l’arrière, la trémie de la planteuse embarque une demi-tonne de pommes de terre.

Jumelage de conception maison Bricoleur dans l’âme, Madrick Bonny a conçu lui-même un jumelage avec entretoises, car il rencontrait des difficultés à avancer avec son outil frontal lors de la plantation. Avec le tassement des sols de ses parcelles, il n’arrivait plus à reprendre la terre compactée. «Un jumelage coûte les yeux de la tête, bien trop cher pour planter quelques hectares par an. J’ai donc créé ce jumelage en 3 semaines, en faisant faire les entretoises à Stefan Roth RS Précision puis en soudant l’ensemble. Après 4 ou 5 ans d’utilisation, aucune fissure n’est à déplorer. Les huit roues de l’ensemble tassent moins le terrain, les parcelles un peu en pente ne subissent ainsi plus d’érosion.» Avec une largeur hors-tout atteignant 3,10 m, l’exploitant limite les déplacements sur route.

Le jumelage, conçu à moindres frais par Madrick Bonny, s’avère nécessaire pour mener l’outil frontal «Patatop». Photo: Madrick Bonny / Francine Bastian

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Plate-forme | Exposition

Concours Agrifuture: les gagnants Pour la première fois, la Société allemande d’agriculture (DLG) a récompensé cinq exposants de l’Agritechnica pour leurs travaux pionniers et visionnaires. Elle avait nominé auparavant dix projets. Ruedi Hunger

«Controlled Row Farming» . gestion de l’uniformisation des interrang d’Amazone

La Société allemande d’agriculture (DLG) crée la distinction «Agrifuture Concept Winner» afin de favoriser les impulsions novatrices pour l’avenir de la production végétale. Les projets pris en compte dans ce concours viennent d’exposants inscrits au salon Agritechnica. L’exposition a malheureusement été annulée. Parmi les dix innovations présélectionnées, cinq gagnants ont été désignés par un jury international.

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Le procédé novateur «Controlled Row Farming» vise à optimiser les résultats en grandes cultures tout en réduisant l’utilisation d’engrais et de produits phytosanitaires. Toutes les cultures sont conduites avec un interrang fixe et uniforme de 50 cm (céréales en rangées doubles). On tient compte d’un décalage des rangées de 25 cm pour profiter des effets positifs de la rotation des cultures. Avec ces deux éléments, il est possible d’obtenir simultanément un rendement optimal et une efficacité maximale des moyens de production. La possibilité de semer des plantes compagnes entre les rangs de la culture principale renforce la valeur de l’écosystème agricole, par exemple en diminuant l’évaporation de l’eau et les phénomènes d’érosion.

«Spot farming»: un concept de production végétale global et durable

Système de cueillette automatique des fruits de Kubota

Le concept «Spot farming» a été développé conjointement par l’Université technique (TU) de Braunschweig, ainsi que par les instituts Johann Heinrich von Thünen et Julius Kühn, tous de la même ville de Basse-Saxe, au nord de l’Allemagne. Le concept «Spot farming» incite l’agriculteur à observer attentivement les conditions de vie et de croissance des différentes plantes cultivées. Sur cette base, on essaie de sélectionner des plantes ou des variétés optimales pour les conditions locales; il s’agit aussi de mieux gérer les pratiques dans l’espace et dans le temps, d’augmenter l’efficacité des intrants chimiques et de renforcer les structures fonctionnelles dans le paysage agricole.

Chaque année, 800 millions de tonnes de fruits sont produits à l’échelle de la planète sur une surface totale de 80 millions d’hectares. Les fruits sont encore essentiellement récoltés à la main.Le constructeur japonais Kubota a développé en collaboration avec la start-up israélienne Tevel un concept innovant d’automatisation de ce travail souvent long et très gourmand en main d’œuvre. Le projet consiste en l’association de drones reliés par fil à une unité d’atterrissage équipée d’un bac de ramassage et d’un module de commande. Outre la mécanisation et l’automisation de la récolte, ce système a l’avantage de bien s’intégrer dans des procédures de travail existantes d’exploitations fruitières.

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Exposition | Plate-forme

Gestion intégrée de la dérive de Bayer

Projet «H2-Agrar» d’Agco/Fendt

Le concept de la gestion intégrée de la dérive est basé sur l’enregistrement d’informations supplémentaires sur la tendance à la dérive. Le cas échéant, on ménagera des zones tampon et on respectera les distances de sécurité inscrites sur les étiquettes des emballages de produits phytosanitaires. Ces informations enregistrées sont représentées sur une carte lors du chargement des produits phytosanitaires dans le pulvérisateur. Elles sont complétées par celles de la direction et de la vitesse du vent en temps réel dans le champ. De plus, des buses anti-dérive sont automatiquement activées et des zones tampons ainsi que des règles de distance sont respectées. Le système enregistre toutes les activités et les mémorise, y compris les informations météorologiques.

Le projet H2-Agrar a pour objectif d’explorer les potentiels et perspectives de l’hydrogène dans l’agriculture. Il s’agit de développer des solutions innovantes. Par exemple, une production et une utilisation décentralisées de l’hydrogène pourraient être intégrées avec succès sur le plan économique. Le projet mené par Fendt étudie la manière dont une agriculture fonctionnant à l’hydrogène avec une infrastructure dédiée peut être transférée dans un système global d’approvisionnement en hydrogène et de couplage sectoriel. La mobilité des tracteurs fonctionnant à l’hydrogène est analysée et différentes solutions sont testées sur la terrain. Ce concept englobe aussi l’application à plus grande échelle de méthodes développées localement.

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Sécurité et respect sur la route Le fumier et le lisier ne sont pas épandus le week-end. Les travaux de récolte doivent être réduits au minimum pendant la nuit et le week-end.

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Plate-forme | Exposition

Équipé du système «JetSprayer», le «Rover 150» peut pulvériser les cultures en toute autonomie avec une efficacité maximale de cinq hectares par heure. Les deux moteurs à réaction haute pression projettent un flux d’air concentré à grande vitesse qui atomise le mélange liquide en gouttelettes microscopiques directement sur les zones cibles. Le débit peut se régler afin de pénétrer la surface des végétaux au mieux selon leur espèce et leur stade de croissance.

Drone «V40»

Le robot «Rover 150» se prête bien aux cultures spéciales. Il est l’une des composantes du projet «Sky-53» primé cette année par l’Agrovina. Photos: Società Tartuca Industriale, Chiasso

L’Agrovina remet le Prix de l’Innovation L’Agrovina a décerné son Prix de l’Innovation à la Società Tartuca Industriale. Le projet «Sky-53» qui associe un robot et un drone devrait faciliter le travail dans les vignes. Les sections romandes seront présentes à l’Agrovina en avril. Roman Engeler

L’Agrovina qui se tiendra en avril à Martigny (voir encadré de la page suivante) a attribué son Prix de l’Innovation. Ce concours vise à promouvoir les entreprises, les start-up et les institutions pour un projet ou un produit novateur dans les domaines de l’œnologie, de la viticulture, de l’arboriculture ou de la microbrasserie. Le lauréat de cette année est le projet «Sky-53», «innovant et prometteur», qui associe le drone à double rotor «V40» et le robot «Rover 150». Il a été élaboré par la société Tartuca Industriale, sise à Chiasso (TI), qui s’engage à faciliter les traitements fastidieux, à alléger le fardeau des agriculteurs et à les protéger des produits agrochimiques nocifs. Elle considère l’agriculture numérique comme la voie vers un futur durable.

Plate-forme robotique «Rover 150» Le robot «Rover 150», simple d’utilisation, est configuré pour des opérations 72

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totalement autonomes, sans intervention de l’opérateur sur le terrain. La machine, étanche, résiste à la poussière, au sable et à la boue. Elle peut se déplacer dans différents types de cultures sans endommager les plantes grâce à son cadre anti-bascule renforcé et robuste dont la hauteur est réglable depuis le sol. Ce véhicule muni de quatre roues motrices avec un couple de 1000 newtons/mètre est capable de franchir une multitude d’obstacles. Il peut avancer à une vitesse de 1,2 mètre par seconde et son rayon de braquage n’atteint que 0,7 mètre. Le «Rover 150» peut effectuer des traitements efficaces de protection des plantes ou transporter des charges jusqu’à 150 kg. Son autonomie est de quatre heures grâce à ses deux batteries intelligentes qui se rechargent de 30 % à 95 % en un quart d’heure seulement. Il est pourvu d’un système de contrôle RTK assurant un positionnement précis sur le terrain.

Le «V40» est un drone entièrement autonome capable de cartographier, de pulvériser des substances et de distribuer des granulés. Selon son développeur, il s’agit de la première plate-forme volante sans pilote à double rotor inclinable de ce type dans l’agriculture. Avec un réservoir liquide de 16 litres et un conteneur à granulés de 25 litres, ce drone élève le débit maximum de son système de brumisation à 10 l/min et peut épandre jusqu’à 40 kg de graines ou d’engrais en une minute. Grâce à de multiples optimisations aérodynamiques, la pénétration de pulvérisation double celle du drone multi-rotor traditionnel, ce qui permet aux gouttelettes de mieux couvrir la surface foliaire des végétaux, même denses. De la sorte, les cultures, mieux protégées contre les adventices, les maladies et les ravageurs, auront un meilleur rendement. Les bras et les hélices du «V40» peuvent se replier deux fois, ce qui réduit d’un tiers le volume de manutention. Le gain de place ainsi obtenu facilite le transport. La conception bionique imite la posture et les mouvements d’un oiseau. Elle devrait améliorer la maniabilité du drone dans les différents lieux d’interventions, tels que les vergers, les terrasses et les champs ouverts.

Équipé du système «JetSprayer», le «Rover 150» peut pulvériser les cultures en toute autonomie avec une efficacité maximale de cinq hectares par heure.


Exposition | Plate-forme

Salon Agrovina 2022 L’Agrovina qui devait se tenir en janvier 2022 aura lieu du 5 au 7 avril 2022 au Centre d’Expositions et de Réunions (CERM) de Martigny. Quelque 15 000 professionnels de l’arboriculture et de la viticulture y sont attendus. Les sections romandes de l’ASETA tiendront un stand sur ce salon.

Le drone «V40» peut être configuré de trois manières différentes, selon l’utilisation à laquelle il est destiné. Outre l’application de produits phytosanitaires, les agriculteurs peuvent s’en servir pour effectuer les semis, cartographier des parcelles ou établir un diagnostic des cultures. Ils peuvent se familiariser plus facilement à l’agriculture numérique en affectant plusieurs fonctions à un seul appareil. Le système de contrôle intelligent «SuperX 4» rend le «V40» capable de naviguer avec une grande précision et de planifier automatiquement ses itinéraires. Ba-

Le drone «V40» comporte deux hélices fixées aux extrémités des bras repliables.

sé sur la technologie RTK à double antenne permettant un positionnement au centimètre près, le drone peut suivre exactement la trajectoire de vol prédéterminée. Le drone est étanche à l’eau et à la

poussière. On le lave à l’eau additionnée de détergents spécifiques. Il est alimenté par une batterie lithium-polymère intelligente, qui ne prend que onze minutes pour se charger complètement.

www.agrartechnik.ch Sécurité et respect sur la route La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement.

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Passion | Youngtimer

Ils sont fans de Case IH, Yanick (à g.) et Andreas Huber, ici avec leur «844» sur leur domaine de Buch, près de Frauenfeld. Photos: Dominik Senn

«Le Case IH ‹844› est un tracteur parfaitement polyvalent» Andreas Huber et son fils Yanick habitent à Buch près de Frauenfeld (TG). Ils sont des fans de la marque Case IH. Le «844» est leur tracteur préféré. Rien d’étonnant donc à ce que leur ferme en héberge deux exemplaires depuis cette année. Dominik Senn Agriculteur à Buch près de Frauenfeld (TG), Andreas Huber est né en 1961. Éleveur de brown swiss, il a déjà vu une de ses vaches remporter le titre de «Miss Olma». Son fils Yanick a 22 ans; il est mécanicien en machines agricoles et commencera en août une formation supplémentaire d’agriculteur. Il a fait son apprentissage dans les ateliers du concessionnaire Case-Steyr Hilzinger AG à Frauenfeld, spécialiste en matériels agricoles et horticoles et en machines de chantier. Au contact de maître Björn Hänni, il est devenu un vrai passionné de la marque Case IH. Les Huber exploitent dans une harmonie évidente leur 74

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ferme laitière (sans ensilage) et de grandes cultures, que complète un petit verger. Sur quelque 18 hectares labourables, ils cultivent maïs, betteraves sucrières, orge d’hiver et tournesol. Ils entretiennent aussi sept hectares de surfaces naturelles près du lac de Hüttwil; sur mandat de la fon­ dation Seebachtal créée en 1994, ils soignent des zones humides et des plans d’eau ainsi que des habitats hébergeant animaux et plantes rares.

«Un faible pour les tracteurs légers» Les Huber veillent aussi sur leurs propres ressources à savoir sur leurs sols: ils pos-

sèdent un parc de machines légères mais bien à la hauteur à leur exploitation. «Mieux vaut posséder des tracteurs légers et en détenir un de plus» est à quelque chose près la devise de nos hôtes. Acheté en 1986, le Case IH «733» ne pèse vide que 2360 kilos pour une puissance respectable de 60 chevaux. C’est «une machine robuste qui jusqu’à présent n’a nécessité aucune grosse réparation; elle est surtout utilisée pour les traitements phytosanitaires», explique Andreas Huber. En 2002, il a acheté un Case IH «844» millésime 1994; sa transmission avait été révisée jusqu’au système


Youngtimer | Passion

de traction intégrale et au chargeur frontal. Il était auparavant en service dans la forêt bernoise. Ce tracteur est propulsé par un moteur diesel 4-cylindres refroidi à eau d’une cylindrée de 4,38 litres développant 59 kW, soit 80 chevaux. Il fournit un couple de 296 Nm à 1300 tours/min. Son prédécesseur, le «844-S», était déjà équipé du même moteur (voir encadré). D’un seul coup, le «844» a accédé au rang de gros tracteur de l’exploitation. Mais ses 3800 kilos à vide en faisaient un poids léger relativement à sa puissance, bien en phase avec le crédo des Huber.

«Sobre et économique à entretenir» Voici 13 ans, ce tracteur fut équipé d’une prise de force frontale pour une faucheuse. Sa boîte de vitesses offre quatre marches avant et une marche arrière. Elles sont réparties en deux groupes de vitesses labour et route. Chaque rapport possède en outre un réducteur, pour obtenir finalement 16 marches avant et 8 marches arrière. Son encombrement réduit et sa polyvalence constituent son grand atout. Avec son empattement de 2386 mm, sa voie avant de 1343 mm à 1833 mm et sa voie arrière de 1580 mm à 1982 mm, «le Case IH ‹844› est par excellence un tracteur polyvalent», souligne Andreas Huber. Cerise sur le gâteau, sa consommation est basse, à 10,8 litres/heure à régime nominal; c’est aussi un tracteur pas très cher à entretenir, ajoute Yanick Huber: «Il fait plaisir à conduire, on entend et on sent comment il travaille, c’est un ‹easy going›, un outil facile à manier.» Il lui a fallu une seule grosse réparation consécutive à l’usure de l’essieu avant

340 Case IH «844» et «844-S» importés Case IH est né en 1986 de la fusion des constructeurs de machines agricoles International Harvester Company (IHC) et J. I. Case Corporation. Cette société fait actuellement partie de Case-New-Holland, devenue CNH Industrial. Le «844 XL» avait déjà été fabriqué par IHC dès le début des années 1980. Le tracteur a continué d’être produit à l’enseigne de Case IH de 1981 à 1990, d’abord à Neuss en Allemagne; ensuite, la production de cette famille B a été transférée à Doncaster, en Angleterre, jusqu’en 1996. La production du modèle à traction arrière a perduré jusqu’en décembre 1994 et celle du modèle à quatre roues motrices jusqu’en août 1996. Dans d’autres usines

due au chargeur frontal. Du côté des points faibles, Yanick regrette l’absence de climatisation, qu’il qualifie néanmoins de «problème de luxe». L’actionnement retardé du frein à main est un autre point qui suscite des réserves. Le frein à main une fois actionné n’empêche pas le tracteur de continuer à rouler quelques secondes; c’est dû à la conception spéciale de ce dispositif à sangle en bain d’huile qui agit sur le tambour de 30,5 cm à hauteur du différentiel.

Descente dans le podium L’acquisition d’un Case IH «Farmall 105U Pro EP» de 105 chevaux a rétrogradé le «844» au rang de «tracteur de tous les jours». Depuis, il sert surtout au chargeur frontal, mais aussi dans les champs pour

IH, le «844 XL» a aussi été fabriqué avec la dénomination «845 XL». Le «844 XL» est pratiquement identique au modèle IH «844-S». Son signe distinctif est la cabine de sécurité construite en collaboration avec Porsche. Le modèle «844 XL» fit au cours de sa production l’objet de modifications comme par exemple le capot plongeant et la version 40 km/h. Le «844S» était le plus puissant tracteur IHC à 4-cylindres sans turbo fabriqué à Neuss. De 1975 à 1989, un total de 20 158 exemplaires de ce type en version traction arrière ou quatre roues motrices ont quitté les usines de Neuss. En Suisse, on importa 289 «844-S» entre 1980 et 1989 et 51 «844» entre 1989 et 1997.

tracter le semoir, le rouleau, l’épandeur d’engrais et le pulvérisateur. On le voit aux foins avec l’andaineur à toupies, la pirouette, l’autochargeuse ou bien devant la citerne à lisier de 4000 litres. À ce jour, il accuse 9000 heures de service que se partagent à égalité Andreas et Yanick. Au début 2022, Yanick n’a pas résisté et il s’est offert un «844-S» vu sur Internet. Il s’agit du modèle précédant le «844». Il est chaussé pneus neufs, de roues jumelées et aussi d’une cabine de sécurité dessinée par Porsche. «Je l’ai employé pour transporter du fumier afin de détecter des vices cachés. Mais à part les rétroviseurs trop petits, je n’ai rien trouvé. Le tracteur sera maintenant intégré le mieux possible aux travaux de l’exploitation», explique Yanick Huber.

Les Hubers et leurs Case IH, à la fois puissants et légers. Le «844 XL» et sa cabine dessinée par Porsche, le «844» et le «733» (de g. à d.).

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ASETA | Sections

GE

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VD

Un comité renforcé et deux membres d’honneur

Une assemblée générale riche en interventions

La section genevoise de l’ASETA a dressé le bilan de l’année écoulée à l’occasion de son assemblée générale. David Schütz vient renforcer le comité.

En 2022, la section vaudoise de l’ASETA a renouvelé sa confiance aux membres du comité, qui a annoncé une opération destinée à recruter de nouveaux adhérents.

Matthieu Schubnel

Matthieu Schubnel

L’Association genevoise des propriétaires de tracteurs, la section genevoise de l’ASETA, a tenu son assemblée générale le mercredi 2 février à Dardagny (GE). Une soixantaine de membres au moins a pris part à cette réunion. Son président Maxime Dethurens, élu voici deux ans, a rappelé que l’assemblée générale 2021 n’avait pas pu se réunir physiquement en raison de la situation sanitaire, mais par correspondance. Le gérant de la section genevoise Steve Röthlisberger qui a, lui aussi, pris ses fonctions voici deux ans, a procédé à la lecture du compte-rendu de l’an passé. Maxime Dethurens a ensuite évoqué les aléas climatiques auxquels ont dû faire face les agriculteurs, vignerons et arboriculteurs au cours du dernier exercice: gel printanier, pluies estivales répétées ayant favorisé le développement du mildiou, difficulté des maraîchers à faire mûrir leur production et qualité moyenne d’une partie du blé récolté. Le président a par ailleurs dénoncé la multiplication des aménagements destinés à ralentir le trafic sur les routes du canton, tels que rétrécissement de voies, implantation des feux, obstacles et îlots centraux, de plus en plus préjudiciables à la circulation des véhicules agricoles. La section genevoise de l’ASETA s’est montrée active en termes de services à ses membres. Au cours de l’année écoulée, 68 pulvérisateurs ont été testés. Le comité a décidé d’établir dorénavant un surcoût de 20 francs pour ce service, lorsqu’il concerne les appareils des non-membres de l’association. Par ailleurs, 48 membres ont pu suivre une formation de cariste en 2021. Sur le plan des finances, les feux sont au vert et l’assemblée a décidé de ne pas réévaluer la cotisation annuelle. Le comité de la section genevoise compte désormais un neuvième membre engagé: David Schütz, installé à Céligny. L’assemblée a approuvé la nomination comme membres d’honneur de Christophe Berthelet et de Bertrand Faure, respectivement ancien président et ancien gérant de l’ASETA Genève. Le vice-président de l’association faîtière Bernard Nicod s’est chargé de délivrer un message de salutations de la part de l’association faîtière. Il a notamment rappelé l’engagement total de l’ASETA dans la lutte pour une agriculture dynamique puis s’est félicité de la vitalité de la section genevoise. Enfin, Jean-Luc Jaton, conseiller en sécurité du SPAA, a quant à lui fait un point sur les bases légales, les obligations et recommandations relatives à l’utilisation de la tronçonneuse et aux différents travaux forestiers.

C’est au restaurant des casernes de Chamblon (VD) que s’est déroulée, jeudi 3 février, l’assemblée générale de la section vaudoise de l’ASETA. Une bonne centaine des 1450 membres que compte le collectif cantonal y ont participé, après deux éditions perturbées par les contraintes sanitaires liées à la Covid-19. La gérante de la section vaudoise, Virginie Bugnon, a lu le procès-verbal de l’assemblée 2021 tenue en distanciel, qui a été approuvé à l’unanimité. Parmi les services proposés aux adhérents sur l’année 2021, la section vaudoise a procédé en 2021 à 172 contrôles de pulvérisateurs dans 12 localités, à prix coûtant pour les 127 membres concernés. Elle a en outre préparé 108 jeunes au permis G40 sur 44 journées de formation et 12 emplacements répartis à travers le canton, comme l’a rappelé David Goy, responsable de cette activité en Romandie. La moitié d’entre eux, en tant qu’enfants de membres de l’ASETA ayant décroché ce permis, a bénéficié d’une rétrocession de 100 francs sur le coût de la formation, comme l’a rappelé le président de section Jean-Luc Mayor. Les comptes 2021 vérifiés par le contrôleur aux comptes et approuvés par l’assemblée laissent apparaître un résultat légèrement positif témoignant de la bonne gestion de la section. L’assemblée a donc décidé de maintenir la cotisation annuelle à un niveau inchangé. De même, le comité n’a enregistré ni défection ni admission et les membres présents lui ont renouvelé leur confiance. Devant le manque de visibilité vis-à-vis de l’évolution sanitaire, aucune activité n’est, à ce stade, prévue pour l’année en cours. Cependant, pour catalyser le recrutement de nouveaux adhérents, trois numéros successifs du magazine Technique Agricole vont être adressés aux 1500 agriculteurs vaudois non-membres de l’association. Le président a par ailleurs remercié les différents sponsors de leur soutien. Olivier Kolly, représentant du comité de l’association faîtière, a quant à lui félicité la section vaudoise pour son dynamisme. L’officier de presse de la police cantonale vaudoise Florence Maillard a énuméré divers points de réglementation et de sécurité routière applicables aux chauffeurs de machines agricoles et signalé par ailleurs la multiplication des vols de GPS dans le canton (voir article p. 61). Enfin, Yves Membrez, directeur d’EREP SA assurant la promotion de Biomasse Suisse, a exposé le potentiel de développement du biométhane carburant et des stations de ravitaillement correspondantes pour le secteur agricole.

Le président de section Maxime Dethurens et son gérant Steve Röthlisberger (à gauche) annoncent l’arrivée d’un neuvième membre au comité: David Schütz (à droite). Photo: Matthieu Schubnel

De gauche à droite: l’officier de presse de la police vaudoise Florence Maillard, Virginie Bugnon, gérante de la section vaudoise de l’ASETA, et le président Jean-Luc Mayor. Photo: Matthieu Schubnel

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Sections | ASETA

FR Le comité réélu accueille un nouveau membre L’Association fribourgeoise pour l’équipement technique de l’agriculture a renouvelé sa confiance au comité. Lucien Terreaux remplace Dominique Herren. Matthieu Schubnel Ce mercredi 16 février, la section fribourgeoise de l’ASETA a tenu sa 79 e assemblée générale annuelle à Domdidier, dans le district de la Broye. Plus de 70 membres ont assisté à ce rendez-vous animé par le président Olivier Kolly. L’auditoire a pris connaissance du rapport de la section pour l’année écoulée, et des différentes activités énumérées par le gérant Samuel Reinhard. Au printemps dernier, 124 jeunes ont été formés au cours des trois journées de cours de préparation au permis G. Par ailleurs, la conformité de 110 pulvérisateurs a été contrôlée en cinq lieux. Le taux de non-conformité observé s’élève à 12 %. Pour cette activité, la section fribourgeoise a acquis une nouvelle rampe de contrôle de 27 m, une bâche de récupération et une remorque de transport. La tarification par appareil est maintenue à 70 francs (membre) ou 130 francs (nonmembre), auxquels s’ajoutent désormais 3 francs supplémentaires par mètre de rampe au-delà de 15 m. Pour des raisons d’organisation, chaque agriculteur est désormais tenu d’indiquer la largeur de sa rampe dès l’inscription. Ces investissements de contrôle, cumulés aux dépenses exceptionnelles d’activités telles que les bons Covid de 30 francs très demandés par les membres, ont grevé l’équilibre budgétaire du dernier exercice, dont le résultat est négatif. La situation patrimoniale, elle, reste positive. Après l’approbation des comptes, le comité a été réélu. Seul Domi­nique Herren a souhaité mettre fin à son mandat après 9 années de bons et loyaux services, remplacé par le jeune agriculteur Lucien Terreaux. Le programme d’activités 2022 de la section fribourgeoise comprend l’organisation de l’assemblée des délégués de l’ASETA les 1er et 2 avril 2022 à Morat, à laquelle 140 personnes se sont déjà inscrites. La grande démonstration de déchaumage à Estavayer-le-Lac, annulée en 2021 en raison de sols détrempés, aura lieu cette année le 11 août. Se sont ensuite succédé le message de salutations de l’association faîtière formulé par le directeur de l’ASETA Roman Engeler, puis les interventions de Nadine Degen, cheffe de la section agriculture de Grangeneuve, de David Goy, responsable de la formation G40 en Romandie, et de Helge Hoffmann, ancien ingénieur technique chez Michelin, dont l’exposé sur les chenilles et les pneumatiques a été apprécié. Après un copieux dîner, les participants ont découvert les locaux et les activités de l’entreprise Emil Egger Romandie SA, établie à Avenches.

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Le nouveau membre Lucien Terreaux et le démissionnaire Dominique Herren, entourés de Samuel Reinhard, gérant de la section (à gauche), et d’Olivier Kolly, président (à droite). Photo: Matthieu Schubnel

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Mots croisés Gagnez ce sac à dos ainsi que son contenu, d’une valeur globale de CHF 80.–

Définitions Horizontalement 1 Transmission utilisant de l’huile sous pression 2 Carburant utilisé dans les chaudières domestiques ou industrielles 3 Dépourvu de vêtements 4 Réservoir de stockage en vrac de la récolte 5 Caractéristique d’un métal non sensible à la corrosion 6 Bus de données multiplexé répandu en machinisme agricole 7 Composant formant, avec une vis d’assemblage, un boulon. 8 Mois d’automne 9 Accrocha un outil au tracteur 10 Empire de la nation allemande 11 Mammifères à carapace 12 Île italienne méridionale 13 Parfaitement précis 14 Inverse de vissé 15 Produit de la terre rapporté à la surface cultivée 16 Pièce d’usure 17 Mince et allongé 18 Levier de commandes d’un poste de pilotage 19 Inflorescence des céréales

25 Pièces limitant un mouvement 26 Jonction permanente de pièces métalliques 27 Installations de conduits dans des cheminées 28 Objectif élevé appelant à se mesurer 29 Raison évoquée pour se disculper 30 Élément chimique avec lequel Napoléon aurait été empoisonné 31 Barbare à la solde de l’empire romain 32 Produit de traitement 33 Pronom interrogatif désignant une personne 34 Retravailler minutieusement avec un ciseau 35 Pratique agricole ancestrale de défrichage par le feu 36 Support utilisé pour soutenir par exemple un plancher

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À gagner: • Un sac à dos Motorex «Lifestyle Collection» • Un spray universel de graissage et de protection contre la corrosion «Intact MX 50» (500 ml) • Un spray d’imprégnation pour textiles et cuir «Protex» (500 ml)

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Verticalement 20 Aéronef à rotor parfois utilisé pour traiter les vignobles 21 Tube métallique plein articulant deux pièces mécaniques 22 Défait en sous-ensembles 23 Danse d’Amérique du Sud pratiquée en couple 24 Volatile de basse-cour, migrateur à l’état sauvage

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Date limite: le 30 mars Le mot à découvrir en février était: MACHINISME Le gagnant est Raphaël Vulliamoz Grand’Rue 5 Belmont-sur-Yverdon (VD)

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Grille élaborée par Matthieu Schubnel

Envoyez-nous un SMS avec le terme SVLT, le motmystère, votre nom et votre adresse au numéro 880 (CHF 1.–) et remportez avec un peu de chance ce prix.

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Sections | ASETA

Assemblées générales JU / JB L’assemblée générale aura lieu le samedi 19 mars à 10 h, au Café de la Poste à Glovelier.

SO L’assemblée générale aura lieu le mardi 7 juin.

Communications AG Cours et tests de pulvérisateurs Cours préparatoires au permis G/M/F fixés au printemps 2022 Jeudis 12 et 19 mai au FIBL à Frick, dès 18 h 30 Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch Tests de pulvérisateurs 2022 Cultures fruitières et viticoles: mardi 22 et mercredi 23 mars à Tegerfelden Grandes cultures: lundi 4 avril à Liebegg; mercredi 5 avril à Villigen; mercredi 6 avril à Tegerfelden. Merci de communiquer les nouvelles inscriptions auprès de: Thomas Voegeli, Wildegg, tél. 062 893 20 41, ou sur le site sektion.ag@agrartechnik.ch

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Examen pour le permis F/G 2022 La section des deux Bâle de l’ASETA organise les cours préparatoires en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G pour les jeunes gens qui auront 14 ans en 2022 (nés en 2008), ou plus âgés. Cours 2: mercredi 27 avril, 13 h 30; examen: samedi 7 mai, 9 h Cours 3: mercredi 9 novembre, 13 h 30; examen: samedi 19 novembre, 9 h Lieu: centre de formation d’Ebenrain, Sissach, Kurslokal 3 Prix: CHF 40.– pour les membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus), CHF 80.– pour les non-membres (CD didactique de CHF 40.– non inclus). Inscription: au plus tard 30 jours avant le début du cours auprès de Marcel Itin, Hof Leim 261, 4466 Ormalingen, 076 416 27 13, marcelitin@ gmx.ch, merci d’indiquer les dates du cours et de naissance.

Dates des prochains cours: Mercredi 16 mars au BBZN de Hohenrain, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 11 mai au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 Mercredi 22 juin au BBZN de Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30 G40: le cours G40 organisé par l’ASETA a lieu sur les sites lucernois de Hohenrain, Willisau, Schüpfheim et Sursee. Des informations à ce sujet sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch: Fahrkurs-G40. Examen théorique de scooter ou de voiture: préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter ou de moto: à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties: CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours: n° 611 pour scooter et moto 1ère partie: samedi 26 mars, de 12h30 à 16h30 2e partie: vendredi 1er avril, de 12h30 à 16h30 3e partie:, samedi 2 avril, de 12h30 à 16h30 Cours de théorie sur le trafic routier: à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf. Prix: CHF 220.– pour les membres, CHF 240.– pour les nonmembres. Prochain cours: n° 406, au BBZN de Sursee: 1ère partie: lundi 2 mai, de 19 à 21 h 2e partie: mardi 3 mai, de 19 à 21 h 3e partie:, lundi 9 mai, de 19 à 21 h 4 e partie:, mardi 10 mai, de 19 à 21 h Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours): auto-école de la LVLT, Sennweidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

Dates des tests de pulvérisateurs 2022 Tests de pulvérisateurs avec turbodiffuseur Lundi 14 au mercredi 16 mars, BBZN, Hohenrain Tests de pulvérisateurs pour grandes cultures Jeudi 17 et vendredi 18 mars, BBZN, Hohenrain Lundi 21 mars, Pius Buchmann AG, Ruswil Mardi 22 mars, Chappuis AG, Landmaschinen, Willisau Mercredi 23 mars, GS Landtechnik, Uffikon Jeudi 24 mars, Albisser & Bucher GmbH, Triengen Les détenteurs de pulvérisateurs qui ne recevront pas d’invitation et qui souhaitent faire contrôler leur engin sont priés de nous contacter (info@ lvlt.ch ou 041 910 04 62). Les tests seront annulés ou reportés si de nouvelles directives de l’OFSP relatives au coronavirus devaient être adoptées.

ZG Dates des tests de pulvérisateurs 2022 Tests de pulvérisateurs de cultures fruitières Lundi 28 et mardi 29 mars, LBBZ Schluechthof, Cham Tests de pulvérisateurs de grandes cultures Lundi 4 et mardi 5 avril, LBBZ Schluechthof, Cham Informations et inscription: auprès de Beat Betschart, beatbet@ bluewin.ch ou au 079 771 65 90

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur: les cours de préparation à l’examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie): CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres.

ZH Contrôle des installations électriques, offre avantageuse pour les membres de l’ASETA Les installations électriques à basse tension sont soumises à un contrôle lors de la transformation ou de la construction d’un bâtiment.

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ASETA | Sections

Un contrôle des installations doit en outre être effectué à intervalles réguliers: tous les dix ans dans les étables et les granges ainsi que tous les vingt ans dans les bâtiments d’habitations. Vous pouvez choisir vous-même l’organe de contrôle. C’est pourquoi la section zurichoise de l’ASETA a élaboré conjointement avec la société IBG une offre très intéressante pour ses membres. Renseignements et inscription: www.strickhof.ch

Cours préparatoires au permis de tracteur La section ASETA Zurich aide les futurs conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours de secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix: CHF 80.– pour les membres, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription: SVLT Zürich, Eschikon 21, 8315 Lindau, 058 105 99 52.

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Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2022

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.07.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 10.08.2022 Wangs, Parkhotel Wangs, Parkhotel/StVA Mels

Sa 13.08.2022 07.09.2022

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 17.08.2022 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 07.09.2022 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 27.08.20222 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 14.092022 St. Peterzell, Schulhaus Sa 031.08.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 28.09.2022

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact: Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme)

Dans les cantons de Saint-Gall et d’Appenzell, l’examen en vue de l’obtention du permis de conduire des véhicules agricoles peut être passé au plus tôt respectivement un mois et trois mois avant le 14 e anniversaire, tandis que tous les natifs de l’année 2008 (ou des années précédentes) peuvent s’y présenter dans le canton de Glaris. Prix: CHF 70.– pour les membres; CHF 95.– pour les non-membres, CD didactique avec des questions d’examen et des fiches de travail inclus Renseignements et inscription: auprès de Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach, 071 845 12 40 ou hanspopp@bluewin.ch

Responsable du cours: Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach 2e jour + Lieu 1er jour examen Après-midi Mercredi après-midi Widnau, Rest. Rosengarten Sa 26.03.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 18.06.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 13.07.2022

13.04.2022

BL, BS Contact: Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact: Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact: AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours: Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact: Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact: Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact: Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact: VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 06.04.2022 SO Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 04.05.2022 Contact: Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 23.04.2022 Contact: Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 18.05.2022 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch

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St. Peterzell, Schulhaus Sa 07.05.2022 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 01.06.2022

TG Contact: VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 11.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

VD Lieu de cours: Oulens-sous-Échallens Contact: ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

15.06.2022

Wangs, Parkhotel Sa 14.05.2022 Wangs, Parkhotel/StVA Mels 08.06.2022

Contact: Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

Widnau, Rest. Rosengarten Sa 21.05.2022 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 22.06.2022

ZH Lieu de cours: Strickhof, Lindau. Contact: SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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Sections | ASETA

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Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Tests 2022 de pulvérisateurs arboricoles et viticoles Du 21 mars au 1er avril, à Sulgen Les appareils soumis au contrôle doivent être techniquement au point. L’intervalle entre les tests passe de quatre à trois ans. Les contrôles 2022 et 2025 se dérouleront à Sulgen, 2023 Lanzenneunforn/Lommis, 2024 Roggwil/Altnau. Veuillez joindre les indications sur le pulvérisateur (type, contenance, année de construction, écartement des rangs...). Inscription: jusqu’au 1er mars 2020 auprès de VTL Landtechnik, Geschäftsstelle, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen.

Nous proposons chaque mois une offre spéciale aux membres de l’ASETA.

ACTION

Signalisation de surlargeur par LED 12 V avec contrôle de défaillance

Tests 2022 de pulvérisateurs de grandes cultures La section Thurgovie effectue les tests sur les sites suivants: Lieu Berg

Adresse Michael und Thomas Oertig, Birwinkerstr. 16 Herdern Landwirtschaft Schloss Herdern, Biogasanlage Affeltrangen Michael Mathys, Grossenegg 1 Diessenhofen Urban Dörig, St. Katharinental Frauenfeld Beat Meier, Ifang Helsighausen Willi Wittwer, Lindenstr. 7 Engishofen Oliver Engeli, Lerchenhof Bonau Hansjörg Uhlmann, Neugrüt

Date Ma 05.04.2022 Je 07.04.2022 Me 20.04.2022 Ve 22.04.2022 Ma 07.06.2022 Ve 10.06.2022 Ma 14.06.2022 Me 17.08.2022

Cours théoriques 2022 pour le permis M/G Les formulaires d’inscription à l’examen théorique en vue des permis de cyclomoteur de catégorie M et de tracteur de catégorie G (jusqu’à 30 km/h) peuvent être obtenu auprès de n’importe quel poste de police. On peut aussi se les procurer à l’office de la circulation routière à Frauenfeld, Amriswil ou à Kreuzlingen, lieux de l’examen (qui peut être passé au plus tôt un mois avant le quatorzième anniversaire). Les cours durent deux demi-jours, afin de préparer les jeunes conducteurs de manière optimale à cet examen. Ils ont lieu le samedi matin. Prix: CHF 70.– pour les enfants de membres de la section thurgovienne et CHF 90.– pour les non-membres, CD didactique et questions officielles d’examens inclus. Les taxes d’examen de l’Office de la circulation routière seront facturées séparément.

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n° article 02.0223 Taille : 400 mm × 165 mm Zone de marquage : 400 mm × 165 mm Longueur du câble : 6 m | Largeur d’éclairage : variable Espacement des trous : Ø 8 mm × 245 mm Montage simple

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Inscription: VTL\Landtechnik, info@tvlt.ch, Markus Koller, Weierhof­ strasse 9, 9542 Münchwilen.

Lieu

Cours M/G De 8h30 à 11h30

Cours M/G De 8h30 à 11h30

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Bürglen

Samedi 07.05.2022

Samedi 21.05.2022

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Müllheim

Samedi 11.06.2022

Samedi 18.06.2022

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Bürglen 2

Samedi 20.08.2022

Samedi 03.09.2022

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Amriswil

Samedi 29.10.2022

Samedi 12.11.2022

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Friltschen

Samedi 19.11.2022

Samedi 03.12.2022

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch


ASETA | Portrait

Dynamique La reprise d’une exploitation par quelqu’un d’extérieur à la famille peut être le début d’une belle réussite, comme le montre l’histoire de Tim Huber, à Gunzwil (LU). Ce jeune homme né en 1998 a toujours voulu devenir agriculteur, bien que son père Ueli, chauffeur, ne possédât pas de ferme. Tim Huber s’est vu proposer une petite exploitation de 10 hectares et son troupeau de 15 vaches laitières. Encore apprenti, donc avant de reprendre la ferme, Tim Huber crée avec son père la société «Agrarservice AG» à Rickenbach (LU), village voisin de Gunzwil. Le jeune homme a constaté que personne ne propose de pressage de balles rondes dans le coin. D’une certaine manière, l’offre crée alors la demande, stimulée par la McHale «Fusion 3 Plus» qu’acquiert l’entreprise. C’est une des premières presses-enrubanneuses qui réalise aussi bien du liage par film que par filet pour le foin et la paille. Deux ans après sa naissance, l’entreprise achète une deuxième McHale identique, puis une troisième quelques années plus tard. A ce parc vient ensuite s’ajouter une presse à chambre variable pour fourrages secs. «Ces machines sont assez légères, courtes et passent donc bien dans les pentes; elles ménagent le sol, ce à quoi j’attache beaucoup d’importance», insiste Tim Huber. L’entreprise propose des prestations en grandes cultures, en production fourragère et dans le domaine de la voirie: préparation des sols, divers types de semis pour tous genres de cultures, récolte complète de fourrages, plus un service hivernal. Jusqu’à récemment, Tim Huber n’avait que des tracteurs John Deere. Un premier Fendt les a rejoints cette année 2022. Deux tracteurs sont dotés de GPS entièrement automatique, tout comme les tracteurs loués en cas de besoin, qui roulent en plus avec des pneus larges. «Notre philosophie est de proposer des prestations de belle facture, soignées, respectueuses du sol et à prix corrects», explique Tim Huber. L’essor de l’agro-entreprise est le vivant témoin de ce crédo. Tim Huber n’a cepedant jamais lâché son intention de pratiquer aussi l’élevage laitier. En l’absence de domaine à louer, il commence à conclure des contrats d’exploitation avec des agriculteurs des environs dont il a fait la connaissance au travers de son entreprise. Une fois conclu de la sorte un premier contrat d’exploitation portant sur 28 hectares incluant les bâtiments d’élevage et les droits de livraison du lait, le jeune homme ne s’est plus arrêté. En quelques années, il agrandit et transforme les étables et trouve d’autres droits sur des parcelles. Aujourd’hui, il exploite près de 50 hectares et détient 61 vaches laitières, dont une dizaine de taries. S’y ajoutent 42 génisses et une trentaine de veaux dont l’engraissement est mené à terme sur l’exploitation même. Tim Huber peut compter sur l’appui de son père Ueli. Des collègues lui apportent aussi des coups de main et son amie Janina Fuhrer le soutient activement. Cuisinière de formation, elle est en train de suivre la formation d’agricultrice, manifestement emportée par le dynamisme de Tim. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des cours agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit sur le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux pratiquants confirmés souhaitant actua­ liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites Internet www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

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Cours de conduite Conduite économique de véhicules agricoles. Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch Impressum 84 e année

www.agrartechnik.ch

Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Matthieu Schubnel: matthieu.schubnel@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2022 Rabais pour une parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue) ISSN 1023-1552

Prochain numéro Thème principal «Méthodes de cultures alternatives» De nouvelles méthodes de cultures seront de plus en plus d’actualité. Elles sont rendues nécessaires par le changement climatique. L’édition 04/2022 paraîtra le 14.04.2022 Clôture de la rédaction: 28.03.2022 Clôture des annonces: 01.04.2022

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