Technique Agricole 06-07/2021

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Juin/Juillet 2021

PRÉPARATION DES SOLS Les bandes mènent au succès Contenir l’évaporation de l’eau Couples mal assortis? Danger! Sécurité et respect


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Juin/Juillet 2021 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 14 16 20 24 28 32 36 38

Fenaco: interview du patron Martin Keller La rareté des matières premières fait monter les prix Kubota lance sa stratégie de gamme intégrale

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Thème principal: préparation des sols Champ bien préparé est à moitié récolté Les outils superficiels ont le vent en poupe Les bandes mènent au succès Est-ce qu’on passe la charrue? Contenir l’évaporation de l’eau Incorporation correcte des résidus de récolte Circuler équivaut à une façon culturale

Impression 42 44 46 48 50 52 56

Le «Schlepp-Fix»: sans patins ni tuyaux Le «MF 5S.145» tout confort pour fermes mixtes Le Steyr «Expert 4130 CVT» testé sur le terrain Système d’étrillage «AirFlow» de Hatzenbichler Modèle unique de semoir à sursemis Quatre roues directrices et une articulation

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En savoir plus Couples mal assortis? Danger!

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Sécurité 60

Lancement de la campagne «Roul’net»

Plate-forme 64

Paul Mooser, spécialiste de machinisme agricole

Passion 66

Les tracteurs Renault accompagnent les Ospelt

Management 68 70

Est-ce légal de rouler en tracteur à 40 km/h sans suivre le cours «G40»? Économies d’énergie dans les poulaillers

ASETA 74 76 78 79

Roman Engeler

High-tech au service de la durabilité Communications des sections Roman Krummenacher: rationaliser Les cours et l’impressum

www.youtube.com/­ agrartechnikCH Page de couverture Labourage ou paillage? Semis direct ou en bandes fraisées? Une chose est sûre, il n’existe pas de recette miracle. Photo: Ruedi Hunger

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

En économie, on apprend que le sol, le travail et le capital sont les trois facteurs à l’origine de la production de nouveaux biens. Plus que toute autre branche, l’agriculture est tributaire de ces trois facteurs de production; il en est ainsi aujourd’hui, ce sera encore le cas demain, et elle n’a d’autre choix que de tout faire pour les préserver à long terme. Le sol est le premier de ce trio. Paysannes et paysans ont pleine conscience de sa valeur et le traitent en général avec ménagement. Peut-être mieux que certains qui, de leur canapé et le ventre plein, ne se sont pas privés ces derniers temps pour prêcher leurs conseils au secteur agricole. La «bataille» est maintenant passée, et nous pouvons revenir à des sujets plus «productifs». En page 16, dans son article d’introduction à la «Préparation du sol», point fort de ce numéro, Ruedi Hunger cite l’adage qui veut qu’un champ bien préparé soit déjà à moitié récolté. Il rappelle l’importance accordée à la gestion du sol, et ce en dépit d’avis qui divergent parfois du tout au tout sur les mesures correctes ou optimales à mettre en œuvre. Les machines et équipements modernes sont l’objet d’une attention particulière. Ces matériels sont synonymes d’efficacité, mais ils sont tenus pour responsables du compactage des terres. Cependant même là, toute généralisation serait abusive, relève Ruedi Burkhalter dans son article en page 38. Souvent, plusieurs voies conduisent à un même but. Le travail du sol n’échappe pas à cette considération, comme vous le constaterez aisément à la lecture de cette revue, chères lectrices, chers lecteurs.

L’édition no 8 paraîtra le 12 août 2021.

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Actualité

En bref

Planification assurée pour les vignerons

Horsch et Trimble veulent développer conjointement des technologies pour l’autonomie en agriculture. Jusqu’à fin août, le centre Rauch Suisse à Zollikofen (BE) offre des conditions d’achat anticipé avantageuses sur les épandeurs pour service hivernal. Same Deutz-Fahr a réalisé un chiffre d’affaires de 1,15 milliard d’euros en 2020, soit 10 % de moins qu’en 2019. Cela reste un record dans l’histoire de l’entreprise, avec un résultat de 109 millions d’euros (+8,7 %). Le chiffre d’affaires de Fenaco a atteint 6,98 milliards de francs nets en 2020, niveau légèrement inférieur à l’année précédente. Mais le bénéfice d’exploitation et le bénéfice net ont augmenté de manière significative. Continental a lancé son premier pneu agraire, le «CompactMaster AG», qui possède la nouvelle bande de roulement «Turtle Shield» et une carcasse en acier torsadé. Bohnenkamp lance deux nouveaux profils «Versa», des pneus du fabricant américain Carlisle, adaptés aux tondeuses, aux véhicules hors-route et aux quads. Après trois ans de travaux, Claas a mis en service son usine rénovée du Mans. 13 000 tracteurs par an devraient en sortir. Simultanément, la marque allemande a inauguré son campus à Ymeray, en France aussi.

culture, Sencrop, fournisseur de données météo ultra-locales basées sur des stations en réseau, peut désormais accéder au système de protection de la vigne «Vitimeteo». Des informations et des prévisions météo précises sont essentielles pour la planification des interventions en agriculture et en viticulture. Les gelées tardi­ves ont autant d’incidence sur le succès de la vendange que les températures élevées, les orages violents ou les fortes pluies. Grâce à des prévisions optimales, les viticulteurs peuvent mieux organiser leur travail quotidien et minimiser la prise de risques.

Vogelsang s’étend et augmente entre autres sa capacité de production de systèmes d’injecteurs à patins «BlackBird» et d’autres rampes à lisier.

Réorganisation et extension commerciale

Avec ses «AgriFuture Concept Winner», l’Agritechnica 2022 attribue pour la première fois des prix à l’innovation pour des travaux pionniers dans les technologies agricoles et pour des projets visionnaires.

Gujer Landmaschinen AG de Mesikon (ZH) distribue depuis 27 ans les chargeurs du Finlandais Avant. «Durant ces années, la variété et la complexité des produits ont augmenté», indique la maison zurichoise

Sous le vocable «Manitou Group Attachments», le spécialiste français des engins de levage Manitou crée une nouvelle marque pour ses outils et vise ainsi à harmoniser la gamme de ce segment au sein du groupe. La fondation Agrisano, avec l’assurance maladie Agrisano et les assurances Agri­ sano, a clôturé l’exercice 2020 sur un résultat positif de 30,2 millions de francs. Väderstad a construit un 1000e «Tempo L». Cette année, une version à 32 rangs sera même lancée. La Foire forestière de Lucerne 2021 est annulée. Le prochain rendez-vous de l’économie forestière et du bois à Lucerne est désormais prévu du 24 au 27 août 2023.

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Les stations météorologiques Sencrop obtiennent un accès aux modèles de prévision «Vitimeteo», un service de prévision et de fourniture de données pour la viticulture développé par Agro­ scope Changins-Wädenswil, l’Institut viticole de Fribourg-en-Brisgau, en Alle­magne, et par la société allemande de logiciels Geosens. Le système de prévision aide les viticulteurs à décider des traitements phytosanitaires les mieux adaptés aux conditions d’un site, à la pression d’infection possible ou à la menace d’une infestation imminente de ravageurs. Pour élaborer des pré­ visions encore plus précises en viti­

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dans un communiqué. «Pour faire face à ces évolutions en notre qualité d’importateur pour la Suisse et aussi pour répondre aux exigences de notre rôle de concessionnaire régional, Patrick Gujer assumera désormais principalement la direction de la concession régionale de machines agricoles. C’est Brian Steffen, responsable de la division Avant, qui sera désormais responsable de l’ensemble de la division de la marque et de tous ses produits connexes.» En outre, l’équipe a été renforcée, avec un nouveau conseiller commercial en Suisse occidentale, et la distribution se voit élargie grâce à deux centres de compétences Avant: Amrhyn AG à Wolhusen (LU), ainsi que Tschiemer Service AG et ses sites de Guin, Morat et Neyruz (FR).


Actualité

Du solaire pour les clôtures Gallagher élargit sa gamme de modules solaires d’alimentation de clôtures électriques. Ces modules sont divisés en plusieurs sections de sorte qu’ils fonctionnent aussi lorsque, par exemple, des feuilles se posent sur le module ou qu’il est en contact avec de la végétation. Le nouveau module «S12» est identique au «S10»; il est toutefois plus léger et génère des impulsions plus fortes. Lorsque le module «S12» est monté sur un piquet, la mise à la terre est établie en même temps. Quant au nouveau modèle «S6», il convient aux particuliers, que ce soit pour le jardin, pour protéger un massif de rosiers ou pour garder les animaux domestiques.

Un style à la mode

Tout en camion Steyr dispose de son propre camion de démonstration, qui complète la flotte existante et offre la possibilité de réaliser des démonstrations directement pour les agriculteurs, sur le terrain. Cet ensemble routier doté d’une semi-remorque spéciale a fait son premier voyage en Autriche en mai, pour une tournée nationale destinée aux clients «VIP». Organisée avec différents concessionnaires, elle a joué un rôle clé pour présenter les nouveaux tracteurs «Absolut CVT» et «Impuls CVT». Par la suite, le camion sera utilisé avec ces modèles de tracteurs en Pologne, puis dans les pays du Benelux et enfin dans le reste de l’Europe.

Génération «Dépollution étape 5» La nouvelle gamme de chargeurs télescopiques Bobcat «R» à usage agricole comprend sept modèles couvrant des capacités de levage de 2,6 à 4,3 tonnes, à des hauteurs de 6 à 8 mètres. Selon le constructeur, ces machines, dont les moteurs sont désormais conformes aux normes d’émissions étape 5, offrent une grande agilité et une transmission reconfigurée pour un fonctionnement plus souple, apprécié lors des travaux en hauteur les plus difficiles avec une précision chirurgicale. Ces opérations sont également facilitées par la combinaison du système de positionnement de la flèche «Boom», du joy­ stick de haute précision actualisé, de la fonction «Pouce» et de la visibilité améliorée de la cabine. Cet habitacle est aussi nouveau: «Construit autour de l’opérateur, il comporte un tableau de commandes central unique pour une ergonomie optimisée à 360°.» Selon Bobcat, le nouvel intérieur de la cabine, moderne et de haute qualité, restitue une image de marque, des couleurs et des textures exceptionnelles.

La boutique Stihl propose de nouvelles collections qui feront battre les cœurs des fans de la marque. Les maillots tricotés à l’effigie du fabricant allemand remettent le style bûcheron au goût du jour. Les vestes à capuche, les t-shirts et les couvre-chefs imprimés sont parfaitement dans l’air du temps. Inspirés par la nature, ces produits sont aussi résistants que confortables. Ils affichent un look discret et sont vendus dans le commerce spécialisé. Stihl en fait la présentation, images jeunes et branchées à l’appui, sur Instagram, sous @stihlspirit. 6/7

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Actualité

Commande électrique Les épandeurs portés Amazone des gammes «ZA-M 02» et «ZA-X 03» peuvent désormais être acquis avec le terminal de commandes «EasySet 2». Avec ce dernier, Amazone propose une solution économique pour le réglage automatique du débit de fertilisant en cas de changement d’allure pour les épandeurs de type «ZA-M», et pour la première fois aussi pour les «ZA-X». L’unité de contrôle électrique autorise un épandage constant, indépendamment de la vitesse d’avancement, ainsi que de nombreuses autres fonctions faciles à utiliser et des options de réglage confortables. Les deux types d’épandeurs arborent un nouveau design.

Claas investit dans Une entreprise et ses outils rebaptisés la robotique

La société «Dulks», fondée par André Dülks voici trois ans, change de nom et devient «Feldklasse». L’entreprise basée à Meerbusch (Allemagne) construit principalement des sarcleuses pour les cultures maraîchères, l’accent étant mis sur la possibilité de traiter au plus près de la culture. Les machines sont également rebaptisées. «Pacorel» est le nom d’une houe spécialement conçue pour la culture sur buttes, qui permet de travailler entre deux et trois rangs. La variante pour la culture en plates-bandes s’appelle désormais «Rukaby» (photo) chez Feldklasse; elle est disponible en plusieurs largeurs. Jusqu’à présent, ces sarcleuses ont été employées principalement pour les carottes, la roquette, les salades à tondre, la mâche, les aromatiques, la chicorée et les oignons, mais elles se prêtent aussi à d’autres cultures de petites plantes. Le matériel de sarclage de Feldklasse peut intervenir sur des inter­rangs de 5 cm dès la levée; le sol attenant aux rangées de semis demeure intact. Avec le guidage auto­ matique optionnel par caméra, Feldklasse garantit un suivi optimal des rangs. En outre, le fabricant configure les machines en fonction des spécifications du client et annonce un délai de livraison de 6 semaines.

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Claas acquiert une participation dans l’entreprise néerlandaise AgXeed, dans le but de collaborer au développement et à la commercialisation de machines agricoles autonomes. AgXeed est un des leaders européens de ce domaine, à l’origine de l’arrivée de l’«AgBot» dans les champs, les prairies et les cultures spéciales, et aussi de l’avènement d’un ensemble périphérique complet autour de ce robot. Doté d’un entraînement diesel-électrique, d’un train de roues ou de chenilles et d’un attelage trois-points standard, le robot pouvant développer jusqu’à 156 chevaux devrait aider les agriculteurs pour toutes sortes de tâches. Cette participation offre à Claas un accès à des technologies innovantes dans un segment de marché familier. «Elle complète le savoir-faire de l’entreprise dans le domaine de l’autonomie et de la robotique», communique le constructeur allemand. Les ventes de l’«AgBot» et des solutions et plateformes logicielles associées devraient commencer en 2022.


Actualité

Pour exploitations petites à moyennes La nouvelle famille de McCormick «X4 Stage 5» se compose de trois tracteurs. Disponibles en version cabine ou plateforme, ils conviennent aux petites et moyennes exploitations. Ils sont mus par un quatre-cylindres Kohler à 16 soupapes, avec intercooler et injection électronique à rampe commune. Les «X4.060», «X4.070» et «X4.080» développent respectivement 61, 68 et 75 chevaux.

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Le nouveau tracteur de 75 chevaux «X5.085» est, lui, doté d’un quatre-cylindres FPT de 3,4 litres à rampe commune. Il fournit un couple de 375 Nm à 1400 tr/min. Son réservoir de diesel offre une capacité de 103 litres. Le «X5.085» est conforme à la norme antipollution Étape 5. Ses roues arrière de 34 pouces sont conçues pour garantir une garde au sol élevée et une traction optimale, tout en assurant un rapport poids/puissance équilibré de 48 kg/ch. Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Bruder d’un Deutz-Fahr «Agrotron X720»

Occasions «Selekt»

à l’échelle 116.

Les Steyr «Selekt» ne constituent pas une nouvelle gamme du constructeur autrichien de tracteurs. Cette dénomination correspond à des véhicules d’occasion répondant aux critères les plus exigeants. Les partenaires commerciaux peuvent attribuer ce label de qualité si le tracteur a moins de 5 ans et moins de 4000 heures de service. Il doit en outre être soumis à un contrôle en 100 points, au cours duquel les composants les plus importants sont vérifiés par des techniciens de mainte­nance qualifiés. Pour obtenir le label Steyr «Selekt», les vidanges de l’huile moteur et de celle de la transmission sont effectuées de sorte que le prochain entre­tien n’échoit pas avant 600 ou 750 heures de service après l’achat. En outre, les dernières mises à jour logicielles et un test du moteur sont réalisés pour garantir que les performances répondent aux standards du modèle. Toutes les pièces utilisées sont des pièces Steyr d’origine, homologuées.

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Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de Deutz-Fahr «Agrotron X720». Mike et Nick Schneeberger, de Treiten (BE), sont les heureux gagnants du modèle de John Deere «5115M», mis en jeu dans l’édition de mai de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Martin Keller est né en 1970. Il a grandi dans la région de Thoune (BE), étudié, puis soutenu une thèse en agronomie à l’École polytechnique fédérale de Zurich. Avant d’accéder à la présidence de la direction de Fenaco en 2012, il a occupé plusieurs postes d’encadrement et de direction dans la branche des semences, aux échelons national et international. Photos: ldd

La «compétence internationale» gagne du terrain Dans cette interview, le président de la direction de Fenaco, Martin Keller, s’exprime sur l’exercice 2020 et sur les plans et les souhaits de la coopérative pour faire évoluer son secteur «technique agricole». Roman Engeler*

Technique Agricole: Fenaco vient de présenter les chiffres de l’exercice 2020. Vous en êtes satisfait? Martin Keller: Oui, 2020 aura certes été une année mouvementée, avec de nom­ breux défis à relever, mais aussi une année réussie pour Fenaco, malgré la pandémie. Avec un produit net de 6,98 milliards de francs, nous avons pratiquement réussi à maintenir le niveau de l’exercice précé­ dent, en dépit d’une conjoncture difficile, notamment dans l’industrie alimentaire et le secteur de l’énergie. Nos résultats 2020 sont extrêmement satisfaisants, en raison surtout de nos formats de commerce de détail. Du fait que les Suissesses et les *Pour des questions de délais, cette interview a dû être réalisée par écrit.

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Suisses ont été plus nombreux à passer leurs vacances au pays et à être en télé­ travail, ils sont allés plus souvent faire des achats chez Volg ou Landi. Quels sont les chiffres dans le do­ maine d’activité «Agro»? Le produit net de ce domaine est en hausse de 1,4  %, à 1,96 milliard de francs. Le résultat d’exploitation a aussi légèrement progressé. Cette croissance provient surtout de nos activités à l’étran­ ger. Dousset Matelin, notre entreprise française de matériel agricole, de même que Swiss Grana Group, spécialisé dans le commerce de matières premières, céréa­ les, oléagineux et fourrages, ont été particulièrement performants. Nous sommes par ailleurs satisfaits de notre

évolution en Suisse, où nos unités com­ merciales ont réussi à conserver voire augmenter leurs parts de marché. Ce domaine «Agro» inclut le secteur «Technique agricole», où Fenaco in­ tervient – via Serco Landtechnik – dans l’importation, la commerciali­ sation et la maintenance. Comment s’est développé ce secteur? Globalement, nous sommes également satisfaits de son évolution. Nous avons vendu beaucoup de tracteurs, plus qu’habituellement. En revanche, dans le segment des machines de récolte, nous avons senti une certaine retenue. En France, Dousset Matelin enregistre une croissance significative dans toutes les catégories de produits.


Interview | Marché

Êtes-vous également satisfait de vos parts de marché dans le domaine «Technique agricole»? Fenaco obtient des résultats bien meilleurs dans d’autres secteurs «Agro»… Dans le segment des matériels de récolte, nous faisons partie du trio de tête; ma réponse est donc oui. Côté tracteurs, nous estimons qu’il reste du potentiel à exploiter. Le marché de détail suisse du machinisme agricole est caractérisé par des petites structures, avec beaucoup d’exploitations familiales. Notre objectif dans les tracteurs est d’atteindre le «top 5». En 2016, Fenaco a repris Dousset Matelin à Neuville-de-Poitou. Comment s’est faite cette acquisition? Serco est importateur exclusif de «Claas» pour la Suisse et le Liechtenstein. Pour être durablement performant il lui faut une certaine envergure. Or, sur un petit pays comme la Suisse, le potentiel est limité. Claas offre donc à des partenaires sélectionnés la possibilité de se développer sur d’autres marchés. À l’époque nous avons étudié plusieurs dossiers. Dousset Matelin remplissait tous les critères, nous avons saisi cette chance. Le processus a été activement soutenu par Claas. Dousset Matelin a bien progressé. Nous venons d’étendre notre zone de chalandise vers l’ouest en acquérant Ballanger et AMA. Serco France double ainsi son chiffre d’affaires et rattrape la Suisse. De plus, nous avons trouvé avec Olivier Ballanger une solution idéale pour la direction opérationnelle locale. Vous venez d’expliquer que votre présence à l’international s’est accrue. Cette orientation stratégique que vous baptisez «compétence inter­ nationale» va-t-elle se poursuivre et, si oui, dans quels pays? Fenaco accorde une importance croissante à sa «compétence internationale» dans le domaine de la technique agricole, mais aussi sur d’autres marchés. Aussi avons-nous développé par étapes ces cinq à six dernières années nos activités hors de Suisse. Notre produit net 2020 à l’international avoisine les 300 millions de francs et nous employons près de 450 personnes en France, en Allemagne, au Luxembourg, en Tchéquie et en Roumanie. Nous avons deux objectifs: développer les transferts de savoirs et rendre les nouvelles technologies accessibles à l’agriculture suisse. Mais aussi accroître la dynamique et garantir la disponibilité de

la marchandise. Swiss Grana Group en est un bel exemple. Plus notre volume commercial croît, plus nous sommes à même de proposer aux agriculteurs suisses des prix intéressants et des conditions attrayantes pour les intrants importés dont ils ont besoin. Il faut cependant préciser ceci: Fenaco ne poursuit aucune stratégie d’internationalisation. Nous sommes et resterons une coopérative agricole suisse. Lors de la reprise du groupe Dousset Matelin, on parlait beaucoup de synergies et de «smart farming» pour améliorer la compétitivité de l’agriculture suisse. Les objectifs dans ce domaine sont-ils atteints? La collaboration entre le Français Dousset Matelin et nos entreprises suisses spécialisées en machinisme a donné un sérieux coup de pouce à l’introduction de techniques agricoles intelligentes, «smart farming» comme on dit, dans notre pays. Je pense ainsi à «Crop View», une appli­ cation de Claas qui permet aux agri­ culteurs, grâce aux données satellitaires, de gérer leurs activités avec beaucoup plus de précision. Après avoir testé en France les possibilités dans ce domaine, nous les avons introduites en Suisse. Les effets positifs vont au-delà du «smart farming». On peut citer le marché de l’occasion, où la France a une longueur d’avance. Le lancement de «serco24.ch», premier centre de machines agricoles d’occasion en Suisse, est le résultat de cet échange d’expériences. Cette reprise, ces rachats en fait, sont-ils une réussite pour Fenaco? Oui. Ils ont permis à Dousset Matelin de progresser et de redevenir profitable. Le mouvement va se poursuivre, grâce aux synergies avec Ballanger et AMA. Reste-t-il un potentiel d’optimisation? Il y en a toujours. Exemple: nous sommes en train de regrouper les systèmes IT que nous avons en Suisse et en France. En Suisse, Fenaco a aussi repris des commerces de machines qui s’ajoutent aux «historiques» Umatec. Cela correspond-il à une stratégie? Et si oui, va-t-elle être poursuivie? Notre objectif est de constituer en Suisse un vaste réseau de distribution, que nous étendons surtout en nouant des parte­ nariats. Nous avons aussi nos propres succursales de distribution. Par le passé, des successions au sein d’entreprises ont

souvent été réglées par la vente de ces maisons. Nous allons continuer dans cette voie. Le dernier exemple en date est celui de Meier Machines à Marthalen. Simultanément à l’ouverture d’un centre pour la protection durable des végétaux, Fenaco a lancé «Innovagri». Quels buts poursuivez-vous avec cette plate-forme vouée à l’innovation? «Innovagri» va nous permettre de proposer aux agriculteurs suisses, aussi vite et simplement que possible, des méthodes novatrices de protection des plantes. L’acquisition de machines, d’appareils et d’instruments digitaux est généralement trop risquée, trop coûteuse pour une exploitation. Collectivement, nous pouvons quand même tester leur praticabilité à grande échelle et les rendre accessibles à un grand nombre d’agriculteurs et d’entre­preneurs. Vous proposez trois technologies, Crop.zone, XPower et ARA, comme alternatives aux herbicides. Avezvous des retours sur cette initiative menée auprès d’agriculteurs suisses? Cette initiative n’en est qu’à ses débuts, mais elle suscite déjà un réel engouement. De plus, les premières machines sur le terrain donnent entière satisfaction. Comment comptez-vous concrètement favoriser la percée de ces technologies? Peut-on, comme dans le cas d’un cercle de machines, louer ces équipements dans une Landi? Allez-­ vous d’emblée les mettre en concurrence avec des entreprises de travaux agricoles ou bien Fenaco va-t-elle carrément les commercialiser? Nous exploitons «Innovagri» en partenariat avec les Landi de la façon suivante: la technologie, les droits de licence et les conseils techniques sont gérés par Agrolina, tandis que les Landi sont chargées de l’organisation et de l’utilisation sur place. Les exploitants agricoles ont la possibilité d’utiliser ces nouvelles technologies à la journée, pour les tester avant d’investir dans celles-ci, ou pour des besoins ponctuels. Les entreprises de travaux agricoles ne sont donc pas du tout concurrencées. Nous tenons, au contraire, à collaborer étroitement avec elles. Fenaco se positionne en promoteur de la numérisation de l’agri­ culture. Quels sont vos projets dans ce domaine? 6/7

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Marché | Interview

Barto, la solution numérique suisse pour une «gestion intelligente de la ferme», est l’un de nos grands projets. Fenaco a d’emblée compris que la réussite du lance­ ment d’une plate-forme suisse de «smart farming» présuppose l’union de nombreuses forces. C’est pourquoi nous avons décidé, avec huit importants acteurs de la branche, de réaliser «Barto powered by 365FarmNet». Barto est en pourparlers avec des actionnaires po­ tentiels. Notre objectif est de créer une plate-forme performante et ouverte à toutes et tous. Nous sommes convaincus qu’avec l’initiative «Coopétition», nous pourrons ensemble faire avancer la numérisation de l’agriculture suisse. C’est pourquoi nous coopérons, pour la mise en place de cette plate-forme neutre quant à l’aspect concurrence, avec toutes les entreprises et organisations intéressées. Simultanément, nous nous faisons de l’autoconcurrence sur cette même plate-forme avec des modules innovants et des offres attractives. Les deux premiers modules Fenaco ont été lancés l’an dernier: il s’agit de «MyDocs», une bibliothèque de documents numériques, et d’«Agrolina-Service», un conseiller phytosanitaire virtuel. Les prochaines applications sont déjà en phase de gestation. En collaboration avec Agroscope et d’autres partenaires, Fenaco a lancé au printemps «Innosuisse», projet de lutte contre les adventices à l’aide de drones et de robots. Qu’attendez-vous de cette initiative? Concernant l’aspect technique, quelle différence y a-t-il entre ce système et, par exemple, le système «ARA»? Ces deux systèmes ont pour objectif de combattre les mauvaises herbes avec la meilleure précision possible, ce qui devrait permettre de réduire jusqu’à 90 % les besoins en «phytos». Simplement avec de l’eau chaude ou des procédés mécaniques ou électriques, peut-être pourra-t-on même totalement renoncer aux pesticides. Le projet «Innosuisse» comporte deux étapes: dans un premier temps, le système détecte l’adventice et mesure son étendue. On décide ensuite si elle doit être combattue et, si oui, avec quelle technologie. Alors que, dans le cas d’«ARA», les deux étapes sont combinées en un seul et même système. C’est là une so­ lution rapide et efficiente mais moins flexible. Nous sommes en train de tester le modèle «Innosuisse» sur le rumex. Nous 10

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Martin Keller: «Les collaborations internationales dans le machinisme ont donné un sérieux coup de pouce à l’introduction de techniques agricoles intelligentes, ‹smart farming› comme on dit, dans notre pays.»

étendrons ensuite cette application à d’autres végétaux envahissants. Revenons à Barto: combien d’exploitations utilisent cette plate-forme? Actuellement, 4000 utilisateurs sont enregistrés sur «Barto powered by 365Farm Net». Le secteur de la technique agricole a émis des critiques sur Barto, du fait que derrière «365FarmNet», il y a le fabricant de machines Claas. D’autre part, certains agriculteurs craignent de devenir plus, voire trop dépendants de Fenaco. Que pensez-vous de ces craintes? Il y a eu de telles peurs dès le début. Mais, comme je l’ai expliqué précédemment, elles sont injustifiées. La bonne approche réside selon moi dans la «Coopétition». Tout comme Barto, «365FarmNet» est indépendant. Avec John Deere et Case New Holland, en plus de Claas, deux autres leaders mondiaux du marché des machines agricoles collaborent avec «365FarmNet». Comment comptez-vous dissiper ces appréhensions?

Les agriculteurs suisses sont des entrepreneurs. Ce sont donc eux qui décident chez qui ils vont acheter les produits dont ils ont besoin, eux aussi qui choisissent à qui ils vont vendre leur propre production. Il en va de même dans le monde du numérique: c’est l’utilisateur qui sélectonne les modules Barto dont il a besoin et décide à qui il va transmettre ses données. Barto veille à la protection de ces dernières: il a obtenu en février le label de qualité «Good­Priv@cy». De plus, l’agriculteur garde le contrôle des données de sa ferme. La numérisation constitue à mes yeux une chance formidable pour notre agriculture de rester compétitive, tout en progressant sur la voie du développement durable et écologique. Ainsi, elle gagnera aussi en crédibilité auprès des consommatrices et consommateurs. Une numérisation ciblée permet de réduire grandement la charge administrative des exploitants. Il n’est en outre guère concevable que, dans un avenir proche, des exploitations agricoles puissent se passer de la planification et de la documentation numériques, ainsi que des techniques de mise en valeur de ces données.


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faires marchent bien dans le secteur des machines agricoles. La demande en équipements neufs est particulièrement élevée en ce moment. Ainsi, selon l’association européenne de l’industrie des machines agricoles (Cema), l’indice général du climat des affaires a atteint en Europe son plus haut niveau depuis 2008. Il était repassé dans le vert en octobre, pour la première fois depuis le milieu de l’année 2019. En mai 2021, l’indice culmine à +72 points sur une échelle de –100 à +100 (voir schéma de la page suivante).

Le secteur du machinisme agricole connaît actuellement des retards de livraison plus ou moins importants. Photo: ldd

La situation en Suisse

Des problèmes de réapprovisionnement

Comment se présente la situation du machinisme agricole en Suisse? Technique Agricole a posé la question à cinq responsables de groupements professionnels de l’Association suisse de la machine agricole (ASMA, voir encadré de la page suivante). Remarque: les réponses ont été résumées par l’ASMA.

Manque de matières premières, retards de livraison, prix plus élevés: telles sont les conséquences de la demande accrue en biens à l’échelle mondiale. Ces conséquences se répercutent aussi sur le machinisme agricole suisse. Heinz Röthlisberger L’essor économique est entravé à cause de la raréfaction des matières premières. Des communiqués de ce type se multiplient. «Je n’ai jamais vécu une telle situation», déclare Pius Bucher, membre de la direction de l’entre­prise Krieger AG à Ruswil (LU) à ce propos. «La hausse spectaculaire des prix et la raréfaction des matériaux en un temps si court posent un défi considérable aussi bien à nous qu’aux agriculteurs qui souhaitent investir», explique-t-il. Bien des secteurs industriels et des pays semblent s’être remis de la pandémie de coronavirus et vident à présent les marchés. Résultat: en de nombreux endroits, le métal, le bois, le plastique ou l’électronique sont introuvables. Cela entraîne des difficultés d’approvisionnement et une hausse des prix des matières premières à l’échelle mondiale. Ainsi, l’indice CRB, qui recouvre 19 matières premières et sert d’indicateur de l’évolution des prix dans l’industrie, a atteint en mai son plus haut niveau depuis juin 2015 (voir schéma ci-contre). Cette situation tendue affecte aussi le machinisme agricole. «L’industrie connaît depuis une année une situation de crise en raison d’arrêts de production parfois complets chez certains fournisseurs ou de retards dans les transports», avait relevé à fin 12

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avril Christoph Gröblinghoff, président de la direc­tion d’Agco/Fendt. Fendt avait dû à l’époque suspendre pendant sept jours ouvrables sa production sur deux sites parce qu’un important fournisseur de moulages n’avait pas pu l’approvisionner.

Demande d’équipements neufs Malgré les difficultés d’approvisionnement et la pénurie de matières premières, les af-

Technique Agricole: Comment évaluez-vous la situation actuelle du réapprovisionnement en équipements de ferme, de traite et de travail du sol ainsi qu’en tracteurs neufs en Suisse dans le contexte de la pénurie mondiale de matières premières? ASMA: D’une manière générale, la plupart des membres du comité de l’ASMA constatent des retards de livraison liés à l’importante demande mondiale. Ces retards varient selon les marchés, et leur durée tend à augmenter. Quelques mem­ bres du comité observent déjà une hausse des prix dans leur segment, d’autres s’atten­dent à ce que leurs fournisseurs adaptent prochainement leurs

Indice des prix des matières premières (CRB) 220.00 210.00 200.00 190.00 180.00 170.00 160.00 150.00 140.00 130.00 120.00 Mai

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L’indice CRB, qui recouvre 19 positions de matières premières, a atteint en mai son plus haut niveau depuis juin 2015. Source: Indice CRB


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Groupements professionnels de l’ASMA Technique Agricole a interrogé pour ce sondage les membres suivants du comité de l’ASMA: Pius Bucher, Krieger AG («équipements de ferme»); Urs Schmid, DeLaval Schweiz («techniques de traite»); Jürg Schmid, Ott Landmaschinen AG («techniques de travail du sol»); Kurt Bachmann, Ad. Bachmann AG («tracteurs»), et Rolf Schaffner, Rapid Technik AG («machines agricoles motorisées»).

Indice du climat des affaires Cema 80

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Indice des affaires Cema Situation actuelle Perspectives d’avenir

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Quelles sont les conséquences sur les prix? Les prix des outils portés ont globalement augmenté de 12 %. Dans les équipements de ferme, des hausses ont été enregistrées pour les produits en béton (+5 %), les pièces en acier (+15  %), les CNS (+25 %) et les matières plastiques (+35 %). Y a-t-il eu des retards de livraison de la part des fabricants? Des retards de livraison plus ou moins importants sont observés dans tous les domaines à l’exception des équipements de traite, où ils restent limités. Quels sont les matériaux, pièces ou matières premières qui posent le plus de problèmes aux constructeurs? Les problèmes d’approvisionnement observés par les membres du comité concernent principalement les composants électroniques, puces, capteurs, composants hydrauliques, pièces en plastique, pneus, acier, bois, sièges. S’agissant des outils portés, ces problèmes sont particulièrement

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La demande en équipements agricoles a fortement augmenté dans toute l’Europe et atteint en mai son plus haut niveau depuis 2008. Source: Cema

marqués chez les produits bénéficiant d’aides à l’investissement de l’Union européenne (UE) en faveur de la protection du climat et des ressources (p. ex. pulvérisateurs, distributeurs d’engrais). Comment se présente le marché des pièces de rechange? Quelles pièces peine-t-on actuellement à obtenir? Les capacités de livraison de pièces de rechan­ge sont très variables et tributaires du marché dans tous les segments. Certains membres du comité observent des retards de livraison dans ce domaine, d’autres ne sont pas ou que peu touchés. Les retards ne concernent pas des groupes de pièces détachées spécifiques. Si les retards constatés jusqu’à présent sont moins importants que sur le marché des outils neufs, c’est notamment parce que de nombreux fournisseurs et vendeurs disposaient encore de stocks suffisants. Dans quelle mesure les délais de livraison des machines ont-ils augmen-

Le bois, un problème majeur Le bois est le produit qui pose le plus de problèmes sur le marché mondial des matières premières. Il est devenu jusqu’à 60 % plus cher qu’en janvier, suivant les groupes de marchandises. À cela s’ajoutent parfois de graves difficultés d’approvisionnement. La forte hausse de la demande est due au boom de la construction aux USA ainsi qu’aux besoins élevés de la Chine. Cette situation touche les transformateurs de bois,

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prix vers le haut. Seuls les équipements de traite semblent encore relativement épargnés par la pénurie de matières premières et ont toujours pu être livrés dans les délais, à quelques exceptions près.

les entreprises de la construction en bois, notamment d’étables et de granges pour l’agriculture. Il n’y a pas d’amélioration en vue pour l’instant. Malgré la situation tendue sur le marché international, les prix des bois ronds sont restés à un bas niveau en Suisse. «L’économie forestière suisse à l’heure actuelle n’a donc pas vraiment pu profiter de la demande croissante en Europe», souligne l’association ForêtSuisse.

té à la suite de la pandémie de co­ rona­virus? Comment les agriculteurs réagissent-ils en cas de retard? Suivant le fabricant et l’équipement, les délais de livraison ont doublé chez la plupart des membres du comité. Les retards peuvent aller de deux semaines à dix mois. Généralement, la clientèle se montre arrangeante et compréhensive. Certains membres du comité proposent si nécessaire des solutions provisoires à leurs

«Les retards peuvent aller de deux semaines à dix mois.»

clients. Jusqu’à présent, les membres du comité des secteurs «équipements de ferme» et «technique de traite» ont pu respecter les délais de livraison. Comment évaluez-vous le marché suisse du machinisme agricole de ces cinq premiers mois de l’année 2021? La demande est stable, voire en hausse par rapport à l’année passée dans tous les segments du marché, ce qui est réjouissant. Mais approvisionner les clients dans les délais malgré la pénurie de matières premières et les hausses de prix pourrait devenir un défi à l’avenir. Après les résultats réjouissants du début de l’année, quelques membres du comité observent à présent un léger fléchissement de la demande. Les votations sur les initiatives agricoles pourraient aussi expliquer cette stagnation. 6/7

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Marché | Sociétés

Roland Bachmann (g.), directeur et président du conseil d’administration d’Ad. Bachmann AG, et Jürg Schmid, directeur de Ott Landmaschinen AG, se félicitent de collaborer à la distribution de la marque Kubota. Photo: Roman Engeler

Kubota démarre sa stratégie de gamme intégrale Kubota commercialise désormais ses outils en livrée orange en Suisse. Dans l’interview qu’ils ont accordée à Technique Agricole, Roland Bachmann de la société homonyme (importateur des tracteurs Kubota) et Jürg Schmid d’Ott Landmaschinen (importateur de Kverneland) présentent la mise en œuvre de cette stratégie de gamme longue. Roman Engeler

Technique Agricole: Le groupe Kverneland a été racheté voici près de dix ans. La société Kubota, auparavant active principalement dans le segment des tracteurs de faible à moyenne puissance, a fait son entrée sur le marché des outils. À l’époque, il était déjà prévu de distribuer le portefeuille de produits de Kverneland dans une robe 14

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orange par l’inter­médiaire du réseau Kubota. Pourquoi ce projet n’a-t-il pas été concrétisé en Suisse jusqu’ici? Jürg Schmid: L’objectif de Kubota reposait sur une stratégie claire: ne pas commencer à distribuer les machines Kubota sur tous les marchés en même temps. Elles ont été lancées d’abord dans quelques pays clés, puis dans d’autres. La

Suisse a dès le départ été attribué à une troisième phase. Kubota a-t-il fait pression pour débuter cette troisième phase en Suisse? Roland Bachmann: Non, nous n’avons subi aucune pression de la part du constructeur, mais savions que Kubota avait l’intention de mettre en œuvre sa stratégie


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de gamme longue, de «fullliner», à un moment ou à un autre en Suisse. Le constructeur nous a toutefois laissé le temps de trouver une solution appro­priée. Ott Landmaschinen et Ad. Bachmann sont les deux importateurs suisses de Kubota. Sous quelles formes la stratégie de diffusion de la gamme longue a-t-elle été envisagée? Jürg Schmid: Différentes variantes auraient en effet été envisageables. Cependant, nous avons profité de l’expérience sur d’autres marchés géographiques. Nous nous sommes rapidement mis d’accord sur la manière d’appliquer le concept en Suisse avec nos deux entreprises, afin de fournir le meilleur service possible au concessionnaire et au client final. Pouvez-vous nous en dire plus sur la solution que vous avez choisie? Jürg Schmid: Ott Landmaschinen et Ad.  Bachmann collaborent dans le domaine de la vente de machines agricoles. Ott Landmaschinen détient l’expertise ainsi que les spécialistes de vente et s’occupe désormais aussi des machines de la marque «Ku­ bota», depuis le conseil d’achat jusqu’à la fourniture de pièces déta­chées. Roland Bachmann: Et nous gérons quant à nous, comme par le passé, le réseau de concessionnaires de tracteurs Kubota. En plus des tracteurs, ces distributeurs ont désormais la possibilité de vendre l’ensemble de la gamme Kubota.

tient aussi compte des ressources. Les deux entre­prises peuvent confier le travail au personnel existant. Qui distribuera les machines agricoles Kubota? Roland Bachmann: Les outils Kubota seront vendues via le canal de distribution existant (tracteurs), qui comprend actuellement une quarantaine de concessionnaires en Suisse. Les concessionnaires Kubota doiventils se séparer des marques qu’ils vendaient auparavant? Roland Bachmann: Nous faisons naturellement en sorte d’offrir une valeur ajoutée aux concessionnaires pour qu’ils distribuent ces machines, notamment en encourageant l’identification à la marque «Kubota». Mais il y aura sûrement certains concessionnaires qui ne renonceront pas si vite à leur catalogue. Comme on le sait, un et un ne font pas toujours deux en marketing. Les ventes existantes de Kverneland seront-­elles en concurrence avec les marques Kubota et Vicon? Ou vous attendez-vous à une augmen­tation des ventes avec la nouvelle organi­ sation? Jürg Schmid: Nous prévoyons à moyen terme une augmentation des parts de

marché des trois marques. Il arrivera certainement ponctuellement qu’une machine Kverneland soit remplacée par une machine Kubota. Toutefois, d’après nos analyses, le réseau de concessionnaires de Kubota offre de bonnes conditions pour gagner des parts de marché. Cette stratégie de gamme longue estelle susceptible de doper les ventes de tracteurs? Roland Bachmann: À mon avis, un concessionnaire distribuant l’intégralité du programme Kubota peut également tirer profit des ventes de tracteurs traditionnels. Toute la gamme d’équipements Kverneland/Vicon sera-t-elle disponible en Suisse dans la livrée orange de Kubota? Jürg Schmid: Nous proposerons principalement les machines compatibles avec les tracteurs Kubota. Comme on le sait, cette marque n’est pas (encore) présente dans le segment des puissances supérieures, c’està-dire au-dessus de 180 chevaux. Y aura-t-il des promotions spéciales lors du démarrage des ventes? Roland Bachmann: Il est prévu pour l’heure de présenter les machines à l’automne lors d’expositions itinérantes et/ou de démonstrations sur le terrain. Nous sommes en train de planifier les lieux en Suisse où ces événements auront lieu.

Quand la nouvelle organisation serat-elle opérationnelle? Roland Bachmann: Cette structure soutenue par une équipe de projet composée de représentants des deux entreprises sera opérationnelle à partir du 1er juillet. Quelles sont les synergies entre Ott Landmaschinen et Ad. Bachmann et comment les responsabilités sontelles réparties entre les deux sociétés? Roland Bachmann: L’objectif était dès le départ d’utiliser au mieux les compétences dans la distribution et la vente des assortiments Kubota/Kverneland. Comme je l’ai déjà évoqué, Ott Landmaschinen s’occupe de l’ensemble du processus de vente des outils: achat, distribution et fourniture de pièces de rechange. Ad. Bachmann, pour sa part, reste responsable des tracteurs et se charge désormais de l’ensemble du marketing de la marque «Kubota». En fin de compte, ce partage des tâches

Ces faucheuses portées frontale et arrière figurent au catalogue du constructeur, bientôt disponible en Suisse. Photo: ldd

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PRÉPARATION DES SOLS

Champ bien préparé est à moitié récolté

Un vieux dicton paysan indique qu’une bonne préparation représente déjà la moitié de la récolte. Cela montre bien l’importance du travail du sol. Les avis sur l’opportunité et l’intensité de ce travail s’avèrent diamétralement opposés. L’important est de bien faire ce que l’on fait et ce n’est pas des plus simples aujourd’hui. Ruedi Hunger

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PRÉPARATION DES SOLS

Le défi de la préparation du sol: l’agriculture évolue et de nouvelles méthodes, telles les cultures sur buttes, sont testées.

Qui suit l’actualité se rend bien compte que toute une série de défis se posent à l’agriculture. Le réchauffement climatique global ne s’arrête pas à nos frontières. L’écologie est devenue ces dernières années un thème récurrent et la société nourrit des attentes très élevées envers l’agriculture, le comble étant que tout un chacun sait mieux ce qu’il faut faire que les agriculteurs eux-mêmes. Ces fortes atten­tes, qui bénéficient également d’un soutien à ne pas sous-estimer jusque dans les autorités politiques, exercent une forte pression sur les exploitants. Les choses ne tournent plus rond dans l’agriculture, tout simplement. Cela se reflète également dans le fait que de nombreux agriculteurs sont à la recherche du «système d’exploitation adéquat» pour leur entreprise. De manière directe ou indirecte, une grande partie de cette réflexion gravite autour de la préparation du sol.

Le défi de la préservation du sol: la responsabilité de la pression au sol incombe finalement à l’utilisateur. Photos: Ruedi Hunger et Vredestein

tion, la production agricole alimentaire conserve toute son importance. L’imprévisibilité et le comportement incohérent des consommateurs compliquent encore la situation.

«Des champs à la table» Le ton envers l’agriculture s’est donc durci. Son rôle (principal) de fournisseur de denrées alimentaires va toujours de soi. Mais, dans l’opinion publique, la production alimentaire s’associe de plus en plus à la pollution de l’air, de l’eau et du sol. A-t-on manqué quelque chose du point de vue de l’agriculture? Si l’on considère les attaques dont ce secte a été victime lors de la campagne menée pour les votations du 13 juin, on pourrait répondre par l’affirmative. Nombre de ces arguments et autres informations devraient être connus des consommateurs depuis belle lurette, mais ce n’est pas le cas. Reste à savoir si l’agriculture aurait été écoutée préalablement.

«Dans l’œil du cyclone» Ces derniers mois, l’agriculture suisse a encore pu constater la façon dont certains experts autoproclamés se représentent «le travail de la terre». Ces conceptions essentiellement écologiques ont leur raison d’être, mais ne peuvent être couronnées de succès sans perspectives économiques. Il convient néanmoins de considérer les évolutions actuelles du contexte non agricole lorsque l’on fixe les exigences économiques à remplir par les nouvelles méthodes. Dans le cas des grandes cultures, il s’agit notamment du changement climatique, des innovations techniques et d’une protection plus rigoureuse des sols dans les domaines de la fumure et de la protection des plantes. Malgré l’évolution des attentes d’une bonne partie de la popula-

Nécessité fait loi La population et les politiciens souhaitent réduire encore les pesticides. S’y ajoute l’approvisionnement en produits phytosanitaires de plus en plus lacunaire. En outre, certaines substances actives ne sont plus homologuées et des résistances apparaissent, rendant ces produits inefficaces dans des domaines cruciaux. Agir s’avère indispensable en tous les cas. Les évolutions intervenues ces dernières années dans le travail du sol, le désherbage mécanique et la robotique constituent une petite révolution. Le chef d’exploitation individuel rencontre cependant de plus en plus de difficultés à choisir l’option la plus durable pour son activité tant les orientations de production et les mé-

thodes de culture et de mécanisation sont diversifiées. De plus, les exigences relatives aux systèmes de cultures répondant aux vœux de la société pour davantage de biodiversité et une meilleure protection du climat rencontrent le succès au niveau local comme «produits régionaux», mais ne sont pas ou pas encore récompensées dans le contexte plus large de la production de denrées alimentaires.

Périodes de pause prolongées… Une rotation plus riche des cultures sera inéluctable à l’avenir. La pulvérisation chimique peut résoudre bien des problèmes, mais elle peut aussi en renforcer d’autres. Les résistances sont de plus en plus nombreuses. Les maladies et les ravageurs du sol peuvent être supprimés en enrichissant l’assolement. Il en va de même pour certaines adventices. Cela s’explique par les années intermédiaires pendant lesquelles les maladies, les ravageurs et les adventices spécifiques aux cultures ne s’établissent pas ou sont freinés. Un bon exemple est la chrysomèle des racines du maïs qui peut se contrôler par un assolement plus diversifié. La situation est différente pour les maladies

Surface agricole utile Selon le Rapport agricole 2020, la surface agricole utile de la Suisse s’élevait en 2019 à 1 043 729 hectares, dont 272 056 de terres ouvertes, soit 26 %. Elle a diminué de 0,1 % ces vingt dernières années et la surface cultivée a été réduite de 0,4 % par an. Le taux d’autoapprovisionnement en denrées alimentaires de l’ensemble du pays (net) atteignait un peu plus de 50 % en 2018.

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fongiques qui se propagent principalement par voie aérienne. Elles ne peuvent que difficilement être éradiquées par l’assolement, le travail du sol ou les dates de semis.

d’humus et éventuellement une érosion accrue. Cette situation s’associe également à une consommation de diesel et à des émissions de CO2 plus élevées. Un travail du sol plus intensif et un ameublisse-

… ou travail du sol plus intensif? Chaque passage exerce des contraintes plus ou moins importantes sur le terrain. Par ailleurs, le travail du sol opéré de manière inappropriée favorise le compactage. Il est ainsi replacé sur le devant de la scène. Les alternatives au labour et au travail intensif du sol sont le semis direct, le semis sous litière et le semis en bandes. Ces méthodes se voient cependant confrontées à d’autres écueils en ce moment. Elles sont soumises à la forte pression des velléités de réduction des herbicides, le glyphosate en premier lieu. Cela ne signifie nullement que leur existence est menacée, mais chacune de ces méthodes culturales essentielles doit être reconsidérée et réorientée. L’intensité du travail du sol constitue un élément de réglage important lorsque sa préservation, son érosion et son compactage sont en jeu. Pour éviter la battance du sol et réduire son érosion, une couverture adéquate est nécessaire. La présence de matière organique en surface favorise simultanément l’activité des vers de terre qui créent des pores verticaux grâce à cette source alimentaire. Cela améliore l’infiltration de l’eau et sa disponibilité pour les plantes lors de périodes sèches. Si la lutte contre les adventices doit se faire à l’avenir exclusivement de manière mécanique, le nombre d’opérations augmentera inéluctablement, entraînant une diminution de la couverture du sol, une perte

la numérisation et les machines agricoles autonomes. Le concept de spot farming vise à combiner les particularités du lieu et les exigences des plantes (spot farming sera évoqué dans une prochaine édition).

D’une part le CO2…

La présence de vers de terre devrait constituer une motivation suffisante pour ne pas constamment retourner le sol. ment supplémentaire réduisent par ailleurs la capacité de portance du sol et augmentent ainsi le risque de compactage.

Spot farming Les premiers effets du changement climatique montrent déjà que l’augmentation des rendements par hectare ne constitue pas, ou plus, une perspective durable pour l’avenir. Il est plus vraisemblable de viser le statu quo et d’optimiser ce qui a été réalisé en matière de rendement en réduisant les coûts. Le moins vaut parfois mieux. Des assolements plus diversifiés permettent de renforcer la santé des plantes et de répartir ainsi les risques de rendement. Il serait pertinent d’utiliser les fertilisants de manière ciblée et de réduire encore les produits phytosanitaires à l’avenir. Dans ce contexte, le spot farming représente un concept prometteur qui, selon les estimations actuelles, gagnera en importance à l’avenir. Outre les cultures elles-mêmes, l’accent est mis sur

La préservation et la formation de l’humus prennent de plus en plus d’importance en relation avec le stockage du CO2. Les systèmes de culture et de travail du sol doivent donc s’adapter à cette situation. En principe, l’humus se crée de deux façons différentes dans les sols arables, soit à base de plantes mortes ou récoltées, soit à partir de plantes vivantes. Les experts esti­ment que la première donne de meilleurs résultats. Il faut garder en tête que les engrais de ferme participent aussi à l’humification. L’humus, sa formation en particulier, est un sujet très complexe qui ne peut se résumer en quelques mots. Selon les scientifiques, outre la quantité de matériau, sa qualité et l’incorporation de la matière organique constituent des critères très importants, sans oublier la quantification correcte de l’humus dans le sol. Selon Bernhard Bauer, professeur à l’université des sciences appliquées de Weihenstephan-Triesdorf (D), la décomposition de l’humus dépend fortement de la concentration en CO2 de l’air présent dans le sol. Il explique que le taux de minéralisation augmente lorsque le CO2 peut facile­ment s’échapper dans l’atmosphère. En conséquence, un rappuyage s’avère nécessaire après le travail du sol. Un échange d’air par diffusion* est encore possible dans les sols excessivement ameublis, même après un passage au rouleau. Des sols trop ameublis constituent dans la réalité des faits plutôt la règle que l’exception.

… d’autre part le ver de terre!

Le défi des relations publiques: il est très compliqué d’expliquer le fonctionnement de l’agriculture au reste de la population. Photo: Ruedi Hunger

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À notre connaissance, il n’existe pas encore d’organisation prônant explicitement la protection du ver de terre. Une bonne raison pour que l’agriculture franchisse le pas. Elle doit jouer ici un rôle de pionnier et défendre avec force les intérêts du principal «cultivateur du sol». Les prestations de cet habitant du sol sont bien connues. On oublie pourtant souvent de le mettre vigoureusement en avant. L’influence des produits phyto­ sanitaires sur les organismes du sol est controversée. Il faut le dire, un cocktail chimique quotidien doit être à peu près aussi bénéfique pour les vers de terre qu’un mélange quotidien de médica-


PRÉPARATION DES SOLS

une intervention dans le sol, des voix s’élèvent pour relativiser, voire réfuter la perte d’eau. Quoi qu’il en soit, les experts devraient clarifier ce point avant que la pratique ne soit à nouveau confrontée à des déclarations contradictoires.

Diminuer la pression aide deux fois

Le défi de la numérisation: le concept spot farming combine les spécificités du lieu et les exigences des cultures. Photo: Amazonen-Werke

Le sol est endommagé dans sa structure par le poids (pression) et le patinage (cisaillement). Un sol dont la structure est endommagée par la pression et le patinage perd son volume de pores. Les précipitations sont moins bien absorbées et la capacité à restituer l’eau s’en trouve rédui­te d’autant. Les zones de tassement constituent également des barrières pour les racines et sont évitées par les vers de terre, ces derniers empruntant eux aussi la voie la plus facile. En fin de compte, le résultat est clair: une pression élevée endom­mage le sol, et simultanément le porte-monnaie. Chaque centimètre supplémentaire de profondeur des traces de passage entraîne en effet une augmentation de la consommation de carburant de 10 % environ. Celle-ci est ainsi doublée à dix centimètres de profondeur. Le patinage est une perte d’efficacité. Jusqu’à 10 %, le patinage est tolérable et ne se voit presque pas à l’œil nu. Il cause cependant une perte de performance à la surface et une consommation accrue de carburant. Baisser la pression est en tous cas favorable pour chaque agriculteur.

Conclusion

Le défi climatique: les volumes d’eau nécessaires ne sont souvent plus disponibles en quantité illimitée. Photo: Ruedi Hunger

ments pour les humains. Les effets du travail du sol sont plus faciles à évaluer, car directement visibles. Qui peut blâmer les vers de terre lorsqu’ils tendent à disparaître en cas de travail intensif du sol?

Nous devons en parler! De l’eau bien sûr, et sérieusement. Il s’agit de l’ensemble des grandes cultures ainsi que de la préparation du sol et des méthodes culturales individuelles. En effet, les procédés classiques de travail du sol et de semis ne suffisent plus. Les agri­ culteurs suisses s’adaptent à peine aux sécheresses printanières régulières de ces dernières années et voilà que les conditions changent brusquement cette année.

En ce qui concerne le changement climatique, il faut prendre les choses année après année. Ceci est d’autant plus vrai que les perspectives à long terme parlent plutôt en faveur de périodes de sécheresse annuelles. Un approvisionnement en eau efficace des cultures nécessite certes des précipitations, mais également un sol capable de les stocker et des racines en bon état et durables. Les racines ne peuvent se développer convenablement que si elles ne rencontrent pas de couches compactes qui les empêchent de se développer. Tout travail du sol coûte de l’eau et plus il est profond, plus la perte est importante. Comme la régulation mécanique des adventices est déjà

«La préparation: la moitié de la récolte.» Ce n’est pas qu’un vieux dicton, mais une affirmation toujours d’actualité, même si de nombreux chemins mènent au succès. Au-delà d’une certaine continuité, il est important de donner aux grandes cultures la liberté de se développer encore. Il ne faut pas fermer les yeux sur les défis qui se poseront à l’agriculture et donc à la préparation du sol dans les années à venir. Outre la vague d’écologisation, d’autres défis se profilent déjà à l’horizon. Il est possible que l’augmentation massive des prix des céréales, du maïs et des oléagineux annonce que la période d’excédent calorique à l’échelle de la planète passe à une période de déficit. De nombreux éléments font penser à une évolution dans ce sens et la situation risque de devenir explosive. * La diffusion correspond à l’équilibrage naturel des différences de concentration sans influence extérieure.

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PRÉPARATION DES SOLS

Le design spécial de ces dents permet un travail sans bourrage par les résidus de récolte. Photo: Ruedi Hunger

Après les travaux profonds d’hier, va-t-on vers l’«hypersuperficialité»? L’agriculture se bat sur tous les fronts pour des objectifs tels que la lutte contre l’érosion, la diminution des produits phytosanitaires et la réduction des émissions de CO2. Le travail du sol est chaque fois en première ligne. Comment s’étonner alors que les outils superficiels aient le vent en poupe? Ruedi Hunger

En machinisme agricole et en travail du sol, on voit apparaître des tendances dont on se demande parfois si elles répondent à un vrai besoin. Une tendance donnée peut certes présenter des aspects positifs, mais courir après la dernière mode peut s’avérer contre-productif, et même coûteux quand cela concerne la mécanisation. Selon nos pronostics, les tendances en vogue à l’horizon 2025 porteront sur la numérisation, la réduction des émissions, et la préservation des sols.

L’environnementalisme, un moteur? Toujours sur la lancée des équipements susceptibles d’alléger les contraintes sur le sol, il serait intéressant de connaître les 20

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tenants et les aboutissants de cette tendance à préconiser un travail de plus en plus superficiel. Les multiples raisons évoquées vont toutes dans le sens d’une course à l’environnementalisme. Les résistances farouches à certains agents chimiques, les homologations venant à expiration et la complexité croissante des procédures d’homologation de nouvelles matières actives appellent des solutions alternatives. Partout en Europe, les exploitations, qu’elles soient traditionnelles ou écologiques, font face aux défis liés au changement climatique et à une défiance toujours plus grande vis-à-vis des produits phytosanitaires de synthèse, raisons qui justifient amplement qu’on s’attelle à

la recherche de nouvelles possibilités de travail du sol.

Objectif: hygiène des champs Dans les systèmes de culture, actuels ou futurs, la mesure phare n’est plus le travail primaire du sol, mais le déchaumage. C’est lui qui détermine la pression des adventices sur la culture suivante. C’est par son biais qu’on intervient pour réguler les adventices et les repousses et pour favoriser la décomposition des résidus végétaux. L’action du déchaumage sur la propreté des champs se résume ainsi: • Le déchaumage complet est parfaitement superficiel (à condition de travailler un champ plat!).


PRÉPARATION DES SOLS

• Le taux de levée et de germination des repousses et du colza doit atteindre un niveau élevé. Il est recommandé de mettre les graines d’adventices en contact avec le sol en les incorporant à une profondeur maximale de 1 ou 2 cm par un travail superficiel. • Il faut éviter que les graines d’adventices et de repousses ne soient incorporées trop en profondeur, sans quoi une brève exposition ultérieure à la lumière ne manquerait pas de les réveiller. • On favorise la décomposition des graines dans la couche de mulch support. • Les graines de repousses, de colza ou d’adventices déjà germées doivent être éliminées par des moyens mécaniques. • L a paille et les autres résidus de récolte doivent être broyés et effilochés afin de permettre aux organismes du sol (vers de terre, scarabées, champignons et bactéries) de contribuer rapidement à la décomposition et à l’élimination des agents phytopathogènes.

Triomphe et renaissance Après le triomphe du déchaumeur à disques qui, il y a quinze ou vingt ans, a presque évincé le chisel classique à deux poutres, un renversement de tendance s’annonce. Les outils à dents connaissent une véritable renaissance. Ils sont universels et se contentent d’un tracteur relativement modeste. Comment expliquer cet engouement? Comme les déchaumeurs à disques travail­lent par découpage, on leur attribue le défaut de multiplier les adventices

La forme spéciale des disques CrossCutter et leur profil de 11 cm de large permettent une découpe à 2 à 3 cm de profondeur sur toute la surface. Photo: Väderstad

à raci­ ne pivotante. Les conditions humides ne sont jamais favorables au travail du sol. En outre, l’auto-nettoyage des disques n’est pas possible sur un sol cohésif, ceci entraîne un colmatage des porosités. Une semelle, accompagnée de zones de densification, peut se former à la profondeur de travail maximale ou habituelle du déchaumeur à disques. La structure grumeleuse se dégrade alors d’autant plus que le sol est lourd.

Une question de centimètres Les premiers centimètres mis à part, le déchaumage superficiel laisse le sol sous-

jacent intact, sans en altérer la portance et la structure, ce qui est positif pour l’aération et l’équilibre hydrique. Les chaumes sont incorporés dans les couches supérieures, où ils sont mis en contact avec le sol et avec l’oxygène, accélérant ainsi le processus de décomposition. Qui plus est, le travail superficiel ne provoque aucune aération importante des couches profondes, ce qui réduit la décomposition de l’humus et les pertes de fertilisants. Sur les outils utilisés, on trouve les dents bien connues en S, en profilé carré ou en ressorts à lames. Il en existe également de forme spéciale assurant une bonne

Coûts occasionnés par l’utilisation de trois outils différents Code du rapport Coûts-machines 2020 Agroscope Largeur de travail

Unité

4005

4034

4038

Chisel

Déchaumeur à disques

Vibroculteur

m

3 m

3 m

3 m

ares/h

140

142

158

Valeur d’acquisition

CHF

16 000.−

22 000.−

7 700.−

Utilisation annuelle

UT

50

35

25

années

12

15

15

%

27

26

31

facteur FRE

1,25

1,10

1,6

Capacité de travail (Agroscope)

Amortissement Taux d’utilisation Facteur de réparation et d’entretien Calcul des coûts Total des coûts fixes

par an

par UT

par an

par UT

par an

par UT

1422

28.44

1567

44.77

691

27.65

Total des coûts variables

6.91

12.10

10.27

Indemnité à demander, taxe comprise

Fr. par heure

54.44

88.83

65.90

Indemnité à demander, taxe comprise

Fr. par UT/ha

38.88

62.56

41.71

Écart par rapport au chisel, par UT/ha

–.–

+ 24.17

+ 2.83

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2021 Technique Agricole

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PRÉPARATION DES SOLS

La difficulté réside dans la nécessité d’intervenir régulièrement à la même profondeur. Photos: Ruedi Hunger

évacuation des matières. Le déchaumeur à dents Väderstad «Swift» en est une illustration parfaite. Un autre concept de dents qui mérite d’être signalé est celui du «Cruiser XL» de Horsch. Grâce à des outils en amont, tels que des cylindres porte-couteaux ou des rouleaux de disques ondulés, les vibroculteurs tolèrent néanmoins une certaine quantité de matière organique. Il existe cependant d’autres solutions que les dents. Väderstad en a amplement fourni la preuve avec ses disques «CrossCutter», dont le profil de plus de 11 cm de large permet une découpe à 2 à 3 cm de profondeur sur toute la surface.

Les défis ne manquent pas Il est bien plus facile de travailler en profon­ deur avec un outil donné que super­ficiellement de manière régulière! Quiconque a conduit un outil de préparation du sol en a fait l’expérience. Une façon superficielle, voire ultra-superficielle, exige une machine appropriée équipée de pièces travaillant en conséquence. À

Sur les chisels, c’est la forme des socs qui détermine leur aptitude à travailler superficiellement les premiers centimètres du sol.

une profondeur inférieure à 5 cm, le soc doit pénétrer bien nettement dans le sol. Un autre point important: les socs (pièces d’usure) devraient conserver leur largeur de travail pendant toute leur durée de vie. Plusieurs constructeurs (Lemken,

Chaque centimètre de profondeur supplémentaire revient à déplacer 150 tonnes de terre par hectare.

Conclusion Horsch, Pöttinger, etc.) ont mis au point des procédés consistant à déposer une couche de métal dur par soudage. Les champs à la surface irrégulière posent un défi supplémentaire; travailler leur sol superficiellement avec régularité est une gageure. Il convient de travailler d’abord le sol, puis de procéder à une préparation du lit de semence et à un nivellement soignés après la culture précédente. L’incorpo­

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Technique Agricole 6/7

2021

ration d’un engrais vert représente une autre difficulté. Il convient alors de choisir une profondeur à même d’ameublir suffisamment la terre, afin que la matière végétale soit mise en contact avec elle pour en assurer la décomposition. Si on renonce aux herbicides, un obstacle permanent au travail du sol superficiel est la présence d’adventices à racines pivotantes. Il importe alors de choisir une profondeur de coupe appropriée à même d’éliminer ces végétaux, et surtout pas d’en favoriser la multiplication végétative.

Les tendances en matière de travail du sol sont déterminées par le changement climatique et tributaires des attentes, conscientes ou non, de la société à l’égard de l’agriculture. La volonté de renoncer à l’utilisation de produits phyto­ sanitaires et de réduire les émissions de CO2 joue un rôle important. Le travail du sol superficiel (déchaumage) peut y contribuer amplement.

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PRÉPARATION DES SOLS

Le procédé du strip-till est originaire des régions arides d’Amérique du Nord.

Photo: ldd

Les bandes mènent au succès Originaire d’Amérique du Nord, le semis en bandes, connu sous le nom de strip-till, a également suscité un grand intérêt en Europe voici une dizaine d’années également. Le changement climatique et les épisodes de sécheresse plus fréquents qui en résultent représentent une opportunité idéale pour un retour en force de ce procédé cultural. Ruedi Hunger

Au tournant du siècle, il fut beaucoup question en Europe de la méthode de semis en bandes ou strip-till. Importé d’Amérique du Nord, ce procédé cultural a atteint son apogée – provisoire – il y a une dizaine d’années. Après cet engouement initial, l’intérêt est retombé, notamment en raison des faux espoirs suscités. Les machines ont certes continué à être produites et vendues, mais comme cela se poduit souvent lorsque la réalité fait place à l’euphorie, les choses se sont calmées. Dans le contexte du changement climatique et du nombre croissant de fortes précipitations, alternant avec des périodes sèches, les exigences en matière 24

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de protection contre l’érosion et de capacité de rétention en eau du sol augmentent. Parallèlement, on s’intéresse maintenant à un procédé cultural qui, dans ces conditions, peut offrir certains avantages. D’autant plus que ces dernières années, la précision nécessaire s’est améliorée grâce aux systèmes de guidage par GPS-RTK pour intervenir périodiquement sur des cultures implantées de la sorte.

Argument principal: la lutte contre l’érosion Le procédé du strip-till s’explique très rapidement. Il s’agit d’un semis en bandes pour lequel le soc semeur ne travaille

qu’une étroite bande de terre. Cette méthode est un compromis entre le semis sous litière sans labour et le semis direct. Elle est généralement utilisée pour les cultures semées en ligne. La couche de paille ou de litière permet de lutter contre l’érosion dans la zone non travaillée de l’inter-rang. L’eau s’infiltre ainsi mieux dans le sol. Les pratiques culturales de conservation du sol qui offrent une haute protection contre l’érosion pour les cultures en ligne, comme le semis sous litière sans préparation du lit de semence, ne se répandent que lentement. Cela peut s’expliquer par le fait que le sol se réchauffe plus lente-


PRÉPARATION DES SOLS

ment sous la couche de litière, retardant la germination et le développement des jeunes pousses. Les perspectives incertaines dans le domaine de la lutte contre les adventices constituent actuellement un facteur de blocage. Tous les procédés de non-labour, paradoxalement ceux qui offrent une protection accrue des sols contre l’érosion, doivent aujourd’hui être réorientés vers une voie impliquant une utilisation réduite, voire nulle, de produits chimiques de désherbage.

Lutte contre l’érosion Les exigences posées aujourd’hui à la méthode de strip-till consistent en un ameublissement intensif sur le rang et en l’obtention d’un sol stable et non travaillé entre les rangs. Elles sont atteintes avec les machines actuelles. L’objectif doit être

de laisser 50 à 70 % de la surface non travaillée. Le semis a lieu dans une zone ayant suffisamment de terre fine et où les résidus végétaux sont largement ou totalement absents. Avec la méthode de semis découplé, le sol a la possibilité de sécher et de se rappuyer naturellement.

suffisamment sec. Il peut y avoir une incidence accrue de souris et de limaces. Les procédés suivants sont ceux définis par le Kuratorium für Technik und Bauwesen in der Landwirtschaft (KTBL, soit l’association allemande du machi­nisme et du bâtiment dans l’agri­culture, à Darmstadt) et Hermann et al.

Différentes variantes de strip-till La bande travaillée sèche et se réchauffe plus rapidement parce que l’on y déplace une faible quantité de terre. C’est un avantage pour la germination et le développement rapide des jeunes pousses. Les résidus de récolte doivent être répartis de manière homogène pour bénéficier de ces avantages. Le terrain ne doit pas présenter d’ornières profondes, ni de traces de passage de véhicules. Le travail en bandes ne doit s’effectuer que lorsque le sol est

Structure de base avec les disques ouvreurs, les chasses-débris, les dents d’ameublissement et les disques butteurs. Photo: ldd

Procédés classiques Aucune étape de travail supplémentaire n’est en règle générale nécessaire avant ou après le travail du sol en bandes dans les variantes décrites ci-après: • Procédé découplé Dans le procédé découplé, utilisé surtout sur les sols lourds, le travail du sol (en bandes) et le semis sont décalés dans le temps. Toute la difficulté de cette méthode réside dans la précision du semis dans la bande de sol travaillée antérieurement. Un système de guidage de type GPS-RTK est impératif. Avec ce procédé, le sol peut à nouveau se rappuyer au printemps, ce qui augmente sa capillarité. En outre, la précision du semis est améliorée. • Procédé combiné Le travail du sol en bandes, la fertilisation et le semis peuvent être combinés en un seul passage sur les sols plus légers. Dans le détail, la bande est ameublie et les résidus de récolte en sont éliminés pendant le passage de la machine. Un engrais localisé est placé simultanément sous la ligne de semis. Enfin, la bande ameublie est nivelée et rappuyée de sorte que les semences soient enfouies à une profondeur uniforme avec une bonne adhérence au sol.

Procédé du strip-till intensif Avec le procédé du strip-till intensif, seul le travail du sol est effectué en bandes. Pour ce faire, un déchaumage superficiel est effectué au préalable (si nécessaire) après la récolte du précédent cultural. Le travail du sol en bandes est effectué en automne. Il peut varier en largeur et en profondeur selon la culture. Si nécessaire, un deuxième travail superficiel des bandes déjà établies en automne peut être effectué avant le semis du printemps.

Haute précision requise

Une vingtaine de fabricants sont actuellement sur le marché pour un total de plus de 25 machines. Photo: Ruedi Hunger

Outre le réglage de la largeur de travail, la précision de la conduite et l’enregistrement précis des voies sont des conditions indispensables pour un procédé de striptill précis. Un système de guidage de type GPS-RTK avec des déviations maximales 6/7

2021 Technique Agricole

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PRÉPARATION DES SOLS

de deux à trois centimètres est une condition préalable. La détermination exacte de la position de travail est importante pour un semis précis dans le cas du procédé découplé. Cela montre clairement que le strip-till est avant tout une technologie destinée aux entreprises de machines agricoles plutôt qu’aux exploitations individuelles. On estime qu’en Allemagne, 90 % des clients ayant recours au strip-till soustraitent ce travail. Le procédé peut permettre de réaliser des économies de carburant, mais une exploitation seule ne peut pas garantir une utilisation économiquement rentable.

Combiné avec du lisier La combinaison du travail en bandes avec l’application ciblée de lisier revêt un aspect intéressant. La possibilité d’apporter de l’engrais organique liquide (de ferme) en même temps que le travail du sol a été rendue possible en modifiant la machine. Le lisier (ou résidu de digestat) est enfoui directement sous la ligne de semis. Des études montrent que cette méthode permet généralement une meilleure mise en

La fertilisation des bandes avec du lisier sous la surface du sol peut être effectuée avant ou pendant le semis. Photo: Ruedi Hunger

saire d’améliorer le guidage des machines en cas de dévers et de sols très hétérogènes. Toutes les questions relatives à la profondeur d’ameublissement idéale demeurent également sans réponses. Aux États-Unis, les disques sont à nouveau plus fréquemment utilisés que les dents.

lement disponibles sur le marché, ou 37,5 cm en option pour le colza, le maïs et les haricots. Les constructeurs débattent même abondamment du semis de céréales pour lequel des espacements de 15 ou 18 cm entre les rangs sont envisagés.

Conclusion

Avec la méthode classique du strip-till, le travail en bandes constitue le seul travail du sol entre la récolte du précédent cultural et le semis.

valeur des nutriments que l’épandage en surface. Le KTBL considère que, d’un point de vue économique, la combinaison du travail du sol en bandes et de l’épandage de lisier est «excellente» par rapport aux procédés de labour et de non-labour. Environ 40  % des coûts de main-d’œuvre pourraient être économisés par rapport au travail du sol avec labour.

Selon le KTBL, le réglage des éléments, à savoir le disque ouvreur, les étoiles chasse-débris, les dents d’ameublissement et les disques butteurs constitue un défi sur certaines machines, et devrait être plus simple à utiliser. Des machines avec un espacement entre les rangs de 75, 50 et 45 cm sont actuel-

Un changement de système constitue toujours un défi. Dans ce domaine, le savoir-­ faire représente également la clé du succès. Les déclarations de professionnels expérimentés montrent que toutes les années sont différentes. Les avantages du strip-till ne se font vraiment sentir qu’au bout de deux à quatre ans, raison pour laquelle le changement d’un système de culture à un autre, et inversement, est perçu négativement. En complément, un aperçu du marché des machines de strip-till est disponible dans la partie dédiée aux téléchargements de Technique Agricole sur le site www.agrartechnik.ch.

Perspectives Les procédés de semis direct, de semis sous litière et de semis en bandes doivent actuellement être repensés. Il est regrettable que les méthodes de conservation des sols et de prévention de l’érosion soient victimes de réactions excessives en matière de pulvérisation. De plus amples travaux de recherche sont encore nécessaires. Du point de vue de la production végétale, il est question de réduire l’espacement entre les rangs au détriment de la protection du sol et de la lutte contre l’érosion. En outre, il est encore néces26

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La charrue présente des avantages en matière de lutte contre les adventices et de rupture des chaînes de maladies infectieuses. Elle produit un «lit propre» pour les semences. Photos: Heinz Röthlisberger et Lemken

«Aucune solution miracle» La décision pour ou contre la charrue entraîne toute une série de conséquences. Une chose est sûre: il n’y a pas de solution miracle. Cela ressort également d’un entretien avec Manuel Peter, de l’unité production végétale du Strickhof. Heinz Röthlisberger

Labour, ou bien semis sous litière, semis direct ou semis en bandes fraisées? La préparation correcte du sol fait encore l’objet de controverses. Les partisans du travail réduit du sol ne veulent plus entendre parler de la charrue. Les agriculteurs adeptes du labour affirment quant à eux qu’il est exclu d’obtenir des rendements sûrs à long terme sans elle. «Opposer la charrue ou le travail de conservation du sol n’a pas de sens», déclare Manuel Peter, de l’unité de 28

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2021

production végétale du Strickhof, à Lindau (ZH). Il n’existe aucune solution miracle. Au final, chaque agriculteur doit déterminer quel type de travail du sol convient le mieux à son exploitation. Pour de nombreux paysans, la ga­rantie des rendements reste un élément essentiel de la stratégie de culture. Et la charrue fait valoir ici des atouts déterminants, chose confirmée maintes fois lors de divers essais. Elle permet d’obtenir un sol grumeleux qui se ré-

chauffe bien, avantage déterminant au printemps surtout, en retournant le sol sur une profondeur de 20 à 30 cm. «Pour les exploitants qui appliquent une stratégie de culture intensive, il est rarement question de se passer de la charrue», déclare Manuel Peter.

Dégâts de la charrue La charrue exerce cependant des effets négatifs sur le sol. De nombreuses dis-


PRÉPARATION DES SOLS

cussions, à l’école d’agriculture ou pendant les cours, ont permis à Manuel Peter de constater que les agriculteurs sont bien conscients que l’utilisation récurrente de la charrue peut endommager la structure du sol à long terme. Celui-ci est bouleversé et doit se reconstruire après chaque passage. L’effet capillaire se perd et les organismes sont également profondément dérangés. Les structures de sol stables abritent davantage de vers de terre et d’organismes vivants que celles retournées chaque année. «Le labour en conditions humides se révèle le plus dommageable, explique le conseiller en grandes cultures. Il convient de l’éviter à tout prix et chaque agriculteur doit le savoir. Si le labour est effectué en conditions humides, les socs produisent un ‹lissage›, ainsi qu’un compactage au niveau de la semelle de labour, à une profondeur d’environ 20 à 30 cm.» Ce compactage nuit à long terme à la structure du sol. Il ne peut être réparé, pour autant que ce soit possible, qu’avec une sous-­ soleuse ou des plantes s’enracinant en profondeur.

maladies infectieuses et lutter contre les adventices.

Système incitatif depuis 2014 Un nombre croissant d’agriculteurs suisses ont opté pour le travail de conservation du sol ces dernières années. Les contributions liées à l’efficience des ressources pour les «techniques culturales préservant le sol», introduites en 2014, ont également favorisé ce phénomène. Avec ce système, la Confédération incite les agri­ culteurs à ne pas utiliser la charrue chaque année et pour toutes leurs cultures. «Le semis sous litière, en particulier, a connu un essor important, le semis sur bandes

«Le labour en conditions humides est le plus néfaste», explique Manuel Peter, conseiller en production végétale au Strickhof. Photo: ldd

La charrue résout des problèmes Il faut signaler cependant que la charrue peut régénérer complètement les traces de passages compactées. Cela permet aussi de réparer de nombreux dégâts causés pendant la saison. De plus, la charrue constitue un outil précieux contre la fusariose. L’utiliser pour lutter contre les mycotoxines provenant de cette maladie s’avère probablement plus efficace et plus respectueux de l’environnement que de s’en passer. À l’avenir, la charrue prendra d’autant plus d’importance que l’agri­ culture devrait réduire l’application de produits phyto­sanitaires, voire y renoncer comme le préconisent les deux initiatives phytos. Elle présente encore des avantages majeurs pour rompre les chaînes de

L’amélioration de la structure du sol doit être l’objectif de tout agriculteur.

fraisées profite également d’un léger retour en grâce, indique Manuel Peter. En revanche, le semis direct n’a pas répondu aux attentes dans certaines régions de Suisse, comme dans le canton de Zurich, où il reste peu présent. Cela s’explique probablement aussi par le fait que cette méthode génère d’importantes contrain-

tes et qu’elle s’avère très difficile à mettre en œuvre, spécialement en agriculture biologique. L’objectif de chaque agriculteur devrait cependant consister à améliorer la structure du sol, à le protéger contre l’érosion, ainsi qu’à réduire la quantité de travail nécessaire et le nombre de passages dans les champs.»

En consultation: 60 % de l’exploitation «sans labour» durant quatre ans Introduit en 2014 avec les contributions «semis direct (250 francs par hectare)», «semis en bandes (200 francs par hectare)» et «semis sous litière (150 francs par hectare)», le projet d’utilisation efficace des ressources «techniques culturales préservant le sol» reste applicable jusqu’à la fin 2022. Selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), ce programme ne s’achèvera cependant pas définitivement, mais se poursuivra sous une forme diffé-

rente. Un projet se trouve actuellement en consultation jusqu’à la mi-août 2021. Les adaptations proposées sont résumées ci-dessous. Contribution pour une couverture du sol appropriée L’objectif consiste à favoriser une couverture du sol aussi longue que possible pendant quatre années consécutives, soit des périodes de sols «nus» raccourcies au maximum.

Contribution pour des techniques culturales préservant le sol En plus des conditions relatives à une couverture appropriée du sol, un minimum de 60% des terres ouvertes de l’exploitation doivent être cultivées «sans labour», en semis direct, en bandes ou sous litière. Plus aucune différence n’est faite entre ces trois méthodes. Les exigences «60 % sans labour» sont à respecter pendant quatre années consécutives. Ces règles devraient entrer en vigueur en 2023.

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2021 Technique Agricole

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PRÉPARATION DES SOLS

Nouveau programme dès 2023

Le labour comporte un certain nombre de risques et d’inconvénients, notamment le bouleversement massif de la structure du sol et le risque accru d’érosion. Photo: Volker Prasuhn, Agroscope

Labour Avantages

Inconvénients

Bonne incorporation des résidus de récolte et des fragments de plantes

Effets sur la structure du sol, raffermissement nécessaire

Lutte efficace contre les maladies, les ravageurs et les adventices

Diminution du nombre d’organismes du sol

Semis sans perturbation due aux résidus végétaux

Augmentation du risque d’érosion

Ameublissement du terrain compacté et des traces de passage

Augmentation de la consommation de diesel

Augmentation rapide de la température du sol Perte d’eau élevée lors du labour de printemps au printemps (également positif selon l’endroit et la culture) Points positifs du labour conduisant ensemble à une plus grande fiabilité du rendement sur les années, ce qui donne à l’agriculteur plus de sécurité Travail de conservation du sol

30

Avantages

Inconvénients

Bonne portance et praticabilité du sol

Risque accru d’infestation par les adventices, les parasites et les maladies

Bilan hydrique favorable

Application d’herbicide total parfois nécessaire

Augmentation de la part de matière organique

Lutte mécanique contre les adventices compliquée par la présence de résidus végétaux

Meilleur contrôle de l’érosion grâce aux résidus de plantes

Herbicides racinaires moins efficaces en raison de la litière et des résidus de récolte

Réduction du risque de compactage des traces de passage

Exigences accrues en matière de gestion et de production végétale

Technique Agricole 6/7

2021

Le programme de contributions à l’efficacité des ressources pour les «techniques culturales préservant le sol» en vigueur en ce moment expirera à la fin 2022. Cependant, le projet devrait se poursuivre sous une nouvelle forme (voir encadré de la page précédente). Une consultation à ce sujet est en cours jusqu’à la mi-août 2021. Les mesures proposées montrent que la Confédération entend donner à l’avenir encore plus de poids au travail de conservation et à la couverture du sol dans l’ordonnance sur les paiements directs constitue une innovation déterminante. La prolongation à quatre ans de la durée du programme. Cela impose aux agriculteurs des exigences encore accrues en matière de stratégie de culture. Ils peuvent actuellement décider chaque année s’ils souhaitent utiliser ou non la charrue. Dans le nouveau projet, ils devraient s’engager pour quatre ans. Comme mentionné ci-dessus, la période de consultation dure jusqu’à la mi-août, de sorte que les détails de cette future réglementation ne sont pas encore connus au moment où nous bouclons cette édition.

Accent sur la couverture du sol La couverture appropriée du sol prend davantage d’importance. La période de quatre ans s’applique ici également (voir encadré de la page précédente). L’objectif consiste à limiter les surfaces de sol «nu» durant l’hiver. «Je pense que s’il y avait moins de labour avant l’hiver, nous améliorerions la santé du sol et le taux de nitrates dans l’eau se réduirait, indique Manuel Peter. En effet, les sols labourés posent problème quant à la teneur en humus, au lessivage et à la fertilité, ainsi qu’à l’approvisionnement des organismes vivants pendant l’hiver, explique-­ t-il. Il est donc bien compréhensible que ce domaine soit également abordé, souligne le conseiller en production végétale du Strickhof. Mais il existe, ici aussi, des arguments importants en faveur du labour avant l’hiver, précise-t-il. Dans les sols lourds, le labour avant ou pendant l’hiver se justifie pleine­ment. Cela est principalement dû aux fenêtres de travail disponibles plus nombreuses pour un labour optimal et au terrain naturellement défait, puis raffermi par le gel. Cette stratégie s’avère très avantageuse surtout lors des printemps humides.» Ces points démontrent avant tout qu’il n’existe pas de solution miracle pour la préparation du sol. Peut-être qu’un système mixte, as­ sociant travail de conservation et labour pério­ dique, deviendra la meilleure option à l’avenir.


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Toute forme de préparation du sol implique une intervention dans sa structure, ce qui peut favoriser l’évaporation de l’eau. Photo: Ruedi Hunger

Contenir l’évaporation de l’eau Le sol et l’eau sont les facteurs de production essentiels de l’agriculture. Le mode d’exploitation influence les fonctions du sol et donc la disponibilité de l’eau. Ces dernières années ont montré l’importance d’un approvisionnement en eau approprié pour la production agricole. Ruedi Hunger

Un sol arable normal présente des cavités appelées pores. Ces derniers sont remplis soit d’eau, soit d’air. Les composants solides, gazeux et liquides dépendent de la structure du sol. Il tombe donc sous le sens que cette structure recèle une impor­ tance déterminante pour le bilan hydri­que. 32

Technique Agricole 6/7

2021

Les pores font partie intégrante de la structure Les pores du sol sont généralement divisés en pores grossiers, moyens et fins. Les pores grossiers déterminent l’infiltration de l’eau et les échanges gazeux (air). Les pores moyens accumulent l’eau disponible pour les plantes. Les pores fins

stockent également l’eau, bien qu’elle ne soit pas accessible aux plantes. Le système de pores moyens et fins résulte essentiellement de la composition du sol, c’est-à-dire par son type. Le système de pores grossiers et moyens, avec interactions entre les pores moyens, dépend de la structure du sol. Cela signifie


PRÉPARATION DES SOLS

que l’exploitation du sol (charge, prépara­ tion) influence principalement les pores grossiers et moyens.

Teneur en eau du sol La capacité de stockage des eaux qui pro­ viennent des précipitations et remontent des couches plus profondes du sol se dé­ termine par le volume des pores, donc par la structure du sol et sa profondeur (moyenne, élevée). Elle est aussi influen­ cée par les couches imperméables. Les pertes d’eau sont déterminées par le ruis­ sellement de surface et l’infiltration d’un côté, et par l’évaporation et la transpira­ tion de l’autre. Une partie de l’eau du sol retourne dans l’atmosphère par évaporation. C’est le cas lorsque le déficit de saturation de l’air est supérieur à la tension de succion de l’eau du sol. La perte improductive s’appelle «évaporation» et la perte pro­ ductive, par les plantes, «transpiration». La somme des deux se nomme «évapo­ transpiration». Un sol nu libère facilement l’eau capil­ laire. La quantité d’eau disponible dans le sol pour les plantes dépend largement du nombre et du diamètre des pores. Lorsque le sol est soumis à de lourdes charges au mauvais moment, les pores sont comprimés. Un travail intensif du sol peut provoquer la formation de couches compactes et des dommages structurels, conduisant à la disparition des pores. La capacité réelle des racines à absorber l’eau dépend de leur profondeur (crois­ sance longitudinale) et de leur réseau (étendue).

les pores sont remplis d’eau, mais l’air a pratiquement disparu du sol. Après deux à trois jours sans précipitations, le sol s’assèche jusqu’à atteindre la réserve utile et les grands pores ne contiennent plus d’eau, mais de nouveau de l’air. La force avec laquelle l’eau est retenue ou liée dans les pores est déterminée par leur diamètre. Plus celui-ci est petit, plus la force de rétention est grande et plus les racines des plantes ont des difficultés à absorber l’eau. À un certain moment, la force d’aspiration des racines ne suffit plus et la plante atteint le point de flétris­ sement permanent.

Le principe veut que l’eau capillaire se déplace de l’endroit où la tension de succion est la plus faible vers celui où elle est la plus forte. lécules d’eau absorbent suffisamment d’énergie pour s’évaporer et s’échapper du lit de semences. Cela accentue le manque d’eau si aucune adjonction ne se produit. Cependant, un approvisionne­

«Digestion de l’eau» Au printemps, le sol atteint sa capacité de rétention maximale après la fonte des neiges (quand il y en a) ou à la suite de fortes précipitations. Une descente d’eau par gravité au travers des pores grossiers ne se produit que lorsque la capacité au champ est atteinte. À ce moment, tous

Pourquoi l’eau monte-t-elle dans les capillaires? Plus un tube ou une cavité est étroit, plus l’eau monte haut. Ceci provient des forces moléculaires et de la tension superficielle résultante du liquide. La cause de la capillarité sont les forces d’adhésion entre les particules de subs­ tances différentes.

Les résidus de culture subsistant à la surface protègent le sol contre les rayons de soleil et servent de pare-vapeur. Photo: Ruedi Hunger

Difficile pour les nouveaux semis Si aucune précipitation ne se produit après le semis, la germination des graines dépend alors de l’humidité du sol dans le lit de semence. Une petite partie de l’hu­ midité du sol provient de la condensation de la vapeur d’eau dans ou sur la couche supérieure du sol (rosée). C’est l’une des raisons pour lesquelles les graines par­ viennent à germer même en l’absence de précipitations. Les rayons solaires ré­ chauffent le sol, en particulier la couche superficielle, c’est-à-dire le lit de se­ mence. À cette occasion, certaines mo­

ment hydrique fiable est nécessaire pour la bonne levée des semences.

Influence du mode d’exploitation Tout travail ameublit et compacte le sol. La pression de la machine au sol (ou sur la semel­le de labour), ainsi que les vibrations et les oscillations se produisant lors du tra­ vail avec les machines, entraînent un com­ pactage (comparable à l’utilisation d’une aiguille vibrante lors du bétonnage). Cela perturbe la structure proche de la surface en redistribuant les pores (les pores gros­ siers diminuent, les pores fins augmen­ 6/7

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PRÉPARATION DES SOLS

Capacité de stockage de l’eau de différents sols Profondeur

Composition

Capacité au sol utile facile 1

Capacité au sol utile difficile 2

Consommation journalière

Durée capacité au sol utile facile

Durée capacité au sol utile difficile

30 cm

Limon sableux

24 mm

48 mm

4 mm

6 jours

12 jours

30 cm

Silt limoneux

30 mm

51 mm

4 mm

8 jours

13 jours

30 cm

Argile limoneux

6 mm

33 mm

4 mm

2 jours

8 jours

50 cm

Limon sableux

32 mm

76 mm

4 mm

8 jours

19 jours

75 cm

Limon sableux

40 mm

111 mm

4 mm

10 jours

27 jours

100 cm

Limon sableux

45 mm

149 mm

4 mm

11 jours

37 jours

75 cm

Limon sableux

28 mm −4 vol.%

105 mm −2 vol.%

4 mm

7 jours −3 jours

26 jours −1 jour

75 cm

Limon sableux

49 mm +3 vol.%

120 mm +3 vol.%

4 mm

12 jours +2 jours

30 jours +3 jours

1. Capacité au sol utile facile = eau facilement accessible pour les plantes 2. Capacité au sol utile difficile = eau difficilement accessible pour les plantes Source: Agroscope, colloque «Wasser in der Landwirtschaft» 2014

tent). La teneur en eau du sol ne dépend pas seulement du mode d’exploitation, mais aussi des caractéristiques locales. En d’autres termes, la structure du sol, et donc le bilan hydrique, varient d’un champ à l’autre. Dans la pratique, un mode d’exploitation du sol favorable dans un champ peut être néfaste dans un autre. Un sol fin se constitue, en fonction de son type, si ses agrégats se désintègrent en surface sous l’effet d’actions mécaniques ou de précipitations. Il entraîne l’envasement de

la surface et nuit à la rétention de l’eau. La paille de couleur claire posée sur le sol reflète les rayons du soleil tandis qu’un sol foncé les absorbe. En outre, la paille peut interrompre le transport capillaire, contrairement aux chaumes sur pied. En présence d’une couche de résidus de récolte, la surface du sol se réchauffe moins et l’évaporation diminue. Par ailleurs, cette couche agit également comme pare-vapeur. Le semis sous litière constitue donc une méthode économe en eau.

Dimensions des particules du sol Une corrélation étroite existe entre l’évaporation de l’eau et la taille des particules du sol. Une quantité importante d’eau s’évapore si la taille des particules du limon se situe entre 0,005 et 0,02 mm. Cela signifie qu’une grande quantité d’eau se perd par transport capillaire du lit de semence vers la surface dans les sols comprenant une forte proportion de particules très fines. Il convient de bloquer ce transport capillaire par des mesures appropriées. De l’autre côté de l’échelle, un pic d’évaporation apparaît aussi avec des agrégats du sol très volumineux, de l’ordre de 50 mm et plus. Cette taille de particules se rencontre souvent dans les sols à forte teneur en argile (sols lourds). Ce constat s’explique par le fait que des turbulences d’air sont créées entre ces grandes particules de sol, ce qui entraîne un assèchement du lit de semence. La plage d’évaporation minimale se trouve entre ces deux extrêmes, donc entre un lit de semence très fin ou très grossier. C’est le cas lorsque la taille des particules correspond à environ 2 mm. Dans ces dimensions, les agrégats du sol ne sont ni assez petits pour le transport capillaire, ni assez grands pour que des turbulences se produisent.

Le mélange comme solution

La charrue fait remonter en quantité la terre humide à la surface. Celle-ci s’assèche ensuite et l’eau est perdue. Photo: Lemken

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Pour des raisons de préservation de la structure du sol, il n’est pas souhaitable de produire un lit de semences composé uniquement de particules d’une taille de 2 mm, car la proportion de terre fine serait excessive. Un bon mélange s’avère donc nécessaire. Le labour consiste en une intervention intensive entraînant l’évaporation


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Rouler la terre constitue une condition essentielle pour le maintien de l’eau dans le sol. Photo: Güttler

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d’une grande quantité d’eau. Plus le nombre de passages est réduit, mieux l’eau se maintient dans le sol en restant disponible pour la culture. Le hersage entrave les remontées capillaires vers la surface. La couche superficielle travaillée produit un effet de rétention d’eau. La préparation du lit de semence poursuit l’objectif de créer de bonnes conditions de germination grâce au raffermissement du sol et à la présence de beaucoup de terre fine. Elle a aussi pour but de limiter la porosité, et donc d’empêcher l’évaporation de l’eau. Le raffermissement ultérieur avec une grande variété de rouleaux joue ici un rôle central. Idéalement, le rouleau obtient un bon effet en profondeur et consolide l’horizon de semis en retenant l’humidité. Mais en même temps, il doit laisser une surface meuble avec une structure grossière et offrir ainsi une protection efficace contre l’envasement.

Lutte mécanique contre les adventices Le travail du sol, terme global désignant toutes les interventions mécaniques, contribue de manière significative à la régula­tion des adventices. La lutte mécanique spécifique contre les adventices se classe selon son succès, allant de l’inefficacité totale à un taux de réussite de plus de 80 %. Elle implique cependant toujours une intervention relativement superficielle, et donc une certaine perte d’eau. Mais cette intervention permet d’éliminer des végétaux qui consomment de l’eau et constituent donc une concurrence pour les cultures. Au final, les pertes d’eau dues au désher­bage mécanique restent limitées. À l’heure actuelle, aucun chiffre sur les pertes d’eau correspondantes n’est disponible.

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Conclusion Comme déjà souligné dans l’introduction, le sol et l’eau constituent des facteurs de production prépondérants pour l’agri­culture. L’équilibre hydrique du sol reste une question complexe. Le bilan hydrique se voit influencé par des interventions mécaniques dans le sol, et ce davantage qu’on ne l’imagine. Du point de vue de l’exploitation, le travail du sol reste le facteur d’influence le plus important, outre les contraintes dues aux charges, et doit donc être considéré en conséquence. Un approvisionnement en eau approprié, avec des conditions environnementales changeantes, peut se réaliser par des mesures individuelles, voire l’adoption de systèmes de culture alternatifs. 6/7

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Bien que la déchaumeuse permette un ameublissement en profondeur, une grande partie de la paille demeure dans un horizon de 0 à 5 cm. Photo: Pöttinger

Travail du sol et humification: des objectifs contradictoires? L’humus se forme lorsque la matière organique entre pleinement en contact avec la terre. Pour ce faire, les résidus de récolte et les engrais organiques doivent être correctement incorporés. Que peut faire la déchaumeuse et quand faut-il utiliser la charrue? Ruedi Hunger

Contrairement aux prairies, où les racines meurent et repoussent constamment, les cultures arables sont ressemées et récoltées chaque année. La formation continue de racines maintient la teneur en humus des prairies à un niveau élevé et stabilise la structure du sol. Une intense activité microbienne est 36

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possible pratiquement toute l’année, et ce sans perturbation. La couche arable d’une prairie se limite aux 10 cm supérieurs (15 cm maximum). Il en va autrement pour les cultures arables, où l’humus ne se forme qu’à partir des résidus de récolte et de l’apport d’engrais organiques. Selon la technique culturale utilisée,

l’incorporation de la matière organique est plus ou moins intensive. Cela s’accompagne généralement d’un ameublissement du sol, compacté par les véhicules de travail et de transport. Le travail du sol ne pouvant être intensifié de manière continue, il se fait en plusieurs étapes. Un sol ameubli doit ensuite être rappuyé.


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Quel est le but du travail du sol? Le mélange des résidus de récolte et des fertilisants se trouvant à la surface du sol est un élément central du processus d’humification (ou formation de l’humus). Comme le mot l’indique, l’incorporation se réfère au mélange de la matière organique et de l’engrais de ferme avec de la terre. Cette opération ameublit simultanément la couche arable précompactée. En revanche, elle ne doit pas contribuer à former un nouvel horizon compact en-dessous. Le travail du sol inclut la brisure de grosses mottes de terre et la création de terre fine en suffisance, nécessaire pour la germination du nouveau semis et la formation des racines. En outre, les interstices doivent être comblés et le sol assez rappuyé pour permettre une croissance non perturbée des racines et une capillarité suffisante. Le travail du sol

contact avec le sol pour que leur décomposition microbienne se fasse. Pour ce faire, la matière végétale doit être fragmentée et répartie de manière homogène. Ce n’est que lorsque ces conditions essentielles sont remplies que la matière organique facilement décomposable peut se désagréger. L’ameublissement et le mélange de l’horizon supérieur s’effectue généralement sur toute la surface. Si l’on souhaite qu’une plus grande quantité de matière organique reste en surface pour la protéger de l’érosion ou de l’évaporation, il convient de monter des socs étroits sur la déchaumeuse. De cette façon, le degré de couverture du sol reste (plus) important, mais une quantité moindre de matière végétale est incorporée dans les couches plus profondes pour l’humification. Les fragments de plantes vertes sont transformés et minéralisés

à une profondeur de 10 à 15 cm avec la déchaumeuse (et la herse à disques), près de 80% de la paille demeure dans un horizon de 0 à 5 cm. Une partie reste à la surface du champ avec peu ou pas de contact

De manière générale: chaque quintal (100 kg) de paille nécessite entre 1,5 cm et 3 cm de profondeur d’incor­poration, selon l’humi­dité du sol.

avec le sol, ce qui se traduit par un degré de couverture d’environ 30%. Si l’objectif est d’ameublir le sol en profondeur, cette opération est généralement réalisée séparément. Elle peut être effectuée avec des socs étroits disposés parallèlement ou en diagonale par rapport à la direction du semis. Il en résulte une crête ferme en surface et la terre arable conserve une partie de sa capacité portante.

Effets sur la teneur en humus

Les parties de plantes vertes sont dégradées et minéralisées plus rapidement que les résidus de paille contenant de la lignine. La matière organique est également présente dans les couches plus profondes si le sol est préparé avec la charrue. Photo: Ruedi Hunger

a pour effet positif secondaire de détruire des abris pour les parasites et les souris. Enfin, il favorise l’aération.

plus rapidement dans le sol que les résidus de paille contenant de la lignine, dont le potentiel de formation d’humus est moindre.

Incorporation des résidus de récolte Les résidus racinaires sont la principale source de matière organique du bilan humique et donc de la formation de l’humus. Ils emmagasinent en outre l’eau, fixent les fertilisants et contribuent à aérer le sol. Il est nécessaire que des résidus de récolte soient intégralement en

Ameublissement en profondeur La couche arable a généralement une trentaine de centimètres d’épaisseur. Sa couleur diffère de celle du sous-sol. Avec la charrue, plus de 60% des résidus de récolte sont mélangés à une profondeur de 15 à 25 cm. Même lorsqu’elle est ameublie

Les socs des déchaumeuses peuvent mélan­ger les résidus de récolte dans la moitié supérieure de la couche arable. Cependant, une incorporation profonde n’est pas possible. C’est la raison pour laquelle, dans le cas d’un travail du sol sans labour, la teneur en humus dans la zone inférieure de la couche arable diminue à long terme et que la matière organique tend à s’accumuler dans la partie supérieure de la couche arable. En revanche, la charrue fait pénétrer les résidus de récolte ainsi que les engrais organiques dans les couches plus profondes du sol et fait remonter la terre fine vers le haut. En raison de cette répartition plus régulière, la teneur en humus est plus ou moins bien répartie dans la couche arable.

Conclusion L’humification dépend directement de l’apport en matière organique, des résidus de récolte ou des engrais organiques, et de leur incorporation dans le sol. Sans apport de matière organique, la teneur en humus diminue en raison du travail du sol régulier. Le travail du sol sans labour enrichit la teneur en humus dans la partie supérieure de la couche arable; avec la charrue, la matière organique atteint également les couches plus profondes. 6/7

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PRÉPARATION DES SOLS

forestières et alimentaires (HAFL) et Agroscope ont mis à jour cet outil en collaboration avec des universités danoises et suédoises. La configuration du programme envisage les machines, les montes pneumatiques ainsi que l’état et le type de sol. L’analyse indique ensuite la portance du sol qui en résulte, en lien avec la pression exercée au niveau de la surface de contact des roues. Si cette pression est supérieure à la résistance du sol, il faut s’attendre à un tassement et aux dommages consécutifs correspondants.

Comparatif entre trains roulants

Il existe des techniques numériques, comme l’outil «Terranimo», qui aident à se comporter intelligemment dans les champs. Mais ils peuvent se révéler contreproductifs quand, taux d’utilisation oblige, l’investissement consenti incite à intervenir en conditions peu propices.

Les nouveaux modèles de calcul découlent d’une vaste série d’essais réalisés au Danemark. Leur objectif était de comparer les effets de passages sur un champ avec des prélèvements par carottage de sols à l’état naturel, non compactés. Des machines lourdes, montées sur divers trains roulants et présentant des charges à la roue différentes, ont circulé sur le champ pour épandre du lisier. Les dégâts au sol ont été enregistrés à l’aide des variables «résistance à la pénétration» jusqu’à une profondeur d’un mètre, et «rendements de la culture» sur les surfaces concernées. Les attelages tracteurs-citernes à lisier accusaient des charges à la roue de, respectivement, 3, 6 et 8 tonnes. Un épandeur automoteur tricycle a été ajouté à l’inventaire de ces classiques attelages.

Ruedi Burkhalter

A passage unique, effet quasi nul

A priori, il n’y a guère de lien entre un compacteur à plaque vibrante et le travail du sol. Pourtant, le principe de fonctionnement de la machine de chantier montre pourquoi il est compliqué d’obtenir des rendements élevés dans des champs dont le sol n’a pas été préparé, ou bien seulement de manière limitée. Le compacteur à plaque vibrante ne pèse guère comparé à bien des engins utilisés en agriculture. Néanmoins, le sol est quasi impénétrable après son passage, en raison du grand nombre de pics de pression que lui ont appliqués les vibrations, obturant les lacunes jusqu’aux horizons plus profonds. Un effet similaire se produit lorsqu’un attelage tracteur-remorque tridem circule sur la parcelle. Si les cinq roues suivent la même trace, le passage de chacune d’elles agit sur le sol comme un pic de pression, générant ainsi un «travail du sol» indésirable. On tentera d’y remédier

Il est intéressant de comparer les deux extrêmes en termes de nombre de roues par passage. Un de ces extrêmes est constitué d’un attelage conventionnel tracteur-remorque tridem; lorsqu’il circule, le sol est soumis à cinq passages de roues qui se succèdent à une cadence rapide sur une même trace. A l’autre extrême, il y a le tricycle Vervaet «Hydro Trike». Ce véhicule automoteur comporte, à l’avant, une roue directrice large, en position centrale, ce qui fait que le poids total de l’engin se répartit sur toute sa largeur et que le sol ne subit qu’une pression de roue unique à chaque passage. En résumé, les mesures montrent que, malgré l’énorme charge par roue (jusqu’à 12 tonnes), la structure du sol n’a été que légèrement affectée au passage (unique) des pneus ballons basse pression de l’«Hydro Trike». Dans cette variante, la mesure du rendement de la culture n’a montré aucune différence significative par rapport à la parcelle témoin. Un sol

Les lourds équipements peuvent avoir un effet «travail du sol» peu souhaitable. L’avance «en crabe» réduit la proportion de surface subissant des passages multiples. Photo: Ruedi Burkhalter

Circuler équivaut à une façon culturale!

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en ameublissant à nouveau la terre, intervention pas très en phase avec les exigences de durabilité. Il n’est pas rare que cela se termine en cercle vicieux, avec à la clé des chutes de rendement et une perturbation du bilan hydrique et des échanges gazeux. Sans même évoquer la question des coûts.

Les dangers en évidence L’effet de passages répétés occupe une place centrale dans la plus récente version de «Terranimo». Cet outil en ligne offre aux conducteurs de machine d’évaluer le risque de compactage préjudiciable avant de commencer une intervention. Jusqu’à présent, le logiciel ne tenait compte que de l’effet de compactage individuel des roues. Avec ses nouvelles fonctions, il envisage aussi et différemment l’effet de compaction collectif de plusieurs passages. La Haute école des sciences agronomiques,


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chaque passage de roue supplémentaire. Des pertes de rendements ont pu être observées dans toutes les traces où sont passées successivement plusieurs roues, même et déjà avec une charge individuelle par roue n’atteignant que 3 tonnes. Les données enregistrées indiquent que le nombre de passages de roues dans une trace entraîne un effet dommageable au moins aussi élevé que le critère «charge par roue» lui-même.

Nouveaux essais en vue

Les essieux télescopiques permettent de réduire le nombre de pics de pression dans les traces du tracteur, tout en améliorant le comportement dans les déclivités. Photos: ldd

intact semble donc pouvoir absorber une «pression unique» ponctuelle quasi sans dommage grâce à l’air présent dans les lacunes du sol.

A l’opposé, avec les trains routiers tracteurs-remorques accusant des charges à la roue bien plus basses, la compaction et ses effets pernicieux augmentent avec

Les interventions ont été effectuées au printemps, quatre années consécutives. Règle générale: on constate qu’avec les remorques actuelles chaussées de pneumatiques suffisamment gonflés pour pouvoir circuler aussi bien sur la route que sur le terrain, une charge par roue de 3 tonnes représente un seuil critique. Ces résultats appellent des études complémentaires. Il s’agit, par exemple, d’analyser le comportement des sols en terme de compactage lorsqu’on y circule avec des pneus larges à basse pression équipant

Qu’en est-il des trains de chenilles? recherché en tractor pulling, mais indésirable en pratique. Plus la Les engins de récolte et de traction lourds sont de plus en plus souchenille est courte, plus l’effort de traction est élevé et plus l’arrière vent pourvus de chenilles, présentées comme une alternative pour de la chenille compacte le sol, tandis que sa partie antérieure se ménager le sol et améliorer la traction. Principaux arguments en leur soulève. faveur? Une surface d’appui plus élevée, pour une largeur hors-tout réduite et une meilleure traction dans la plupart des conditions. On Ce graphique a été établi à partir de mesures de la pression au sol. Il oublie toutefois que les chenilles ont aussi de «lourds» inconvémontre que des chenilles qui doivent produire un effort de traction nients. élevé peuvent, peuvent provoquer un compactage du sol plus imAinsi, les trains de chenilles sont plus pesants que les pneus. En portant que des pneus larges à basse pression. outre, la charge n’est pas répartie régulièrement sur toute la surface de contact par la pression de l’air, mais l’appui se fait au niveau des roues, Pneus vs chenilles (attention à l’effet de cabrage!): produisant des pics de pression saccadés sous la Influence de l’effort de traction à charge à l’essieu égale chenille. Bien que moins Avec charge tractée Sans charge tractée prononcé, l’effet est simi1 1 laire à celui de passages 0,9 0,9 répétés. L’effet de «cabrage» est plus impor0,8 0,8 tant en cas d’effort de 0,7 0,7 traction important. Le 0,6 0,6 Procomportement de la chefondeurs: 0,5 0,5 nille est analogue à celui 20 cm 0,4 0,4 d’un tracteur à traction arrière: plus l’effort de 0,3 0,3 40 cm traction est élevé, plus le 0,2 0,2 poids est transféré sur 0,1 0,1 l’essieu arrière, comme sur 0 un tracteur à deux roues Chenillage Chenillage Pneus Pneus motrice, jusqu’à ce que les partiel partiel 4200 kg 4200 kg roues avant décollent du 5500 kg 5500 kg 0,9 bar 0,9 bar sol. C’est l’effet de cabrage

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des trains roulants spéciaux. Une pression de 1,0 bar peut encore être considérée comme tolérable pour l’horizon superficiel. Pour les couches plus profondes du sous-sol, cette limite est nettement plus faible, car ces strates présentent généralement une moins bonne structure, une teneur en humus plus faible et une moindre présence de racines; en outre, réameublir mécaniquement un sol en profondeur est une opération coûteuse et fastidieuse.

Conflit d’objectifs avec le taux d’utilisation La mécanisation moderne est source de nombreux avantages pour l’agriculture. Cependant, le sol demeure le socle de la production agricole, et sa capacité à supporter des charges et des pressions reste inchangée. Les périodes riches en précipitations constituent des moments critiques, car les sols sont alors plus sensibles au compactage qu’en moyenne, et les grands vaisseaux amiraux du machinisme sont à l’origine d’un conflit d’objectifs. C’est pendant les années les plus humides, par exemple, que les fenêtres météo d’intervention sont les plus étroites dans de nombreuses régions de culture en Europe. La présence de petites structures foncières est aussi un facteur limitant l’utilisation de machines à «haute teneur technologique». Et le coût de ces engins est élevé, ce qui peut obliger certains de leurs utilisateurs à les employer

L’«Hydro Trike» de Vervaet permet de limiter le nombre d’impacts de roues par unité de surface grâce à la disposition centrale de la roue directrice.

plus fréquemment et intensivement, même dans de mauvaises conditions, avec les dommages qui peuvent en résulter. Eviter de compacter les sols est dans l’intérêt de chaque agriculteur, d’une part pour maintenir en état sa base de production, mais aussi pour économiser les coûts qu’engendrent les opérations de décompactage.

Coûts indirects complexes Outre les pertes de rendement, les dommages dus au compactage provoquent d’autres problèmes tels que l’augmenta-

tion du ruissellement en surface, une érosion accrue et la pollution de cours ou de plans d’eau. Beaucoup de ces compactages ne sont pas visibles à la surface du sol mais affectent bel et bien le sous-sol. Et ils interfèrent en cachette avec l’écoulement de l’eau de pluie, la pénétration des racines et, dans la phase suivante, la remontée capillaire de l’eau en cas de sécheresse. Conséquence du phénomène, il y a moins d’eau disponible pour la croissance des plantes pendant les périodes sèches, ce qui doit être compensé par de l’irrigation. Coûteuse aussi, comme on le sait trop bien.

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Impression | Rapport d’expérience

Dans sa version de 9 mètres, le répartiteur de lisier «Schlepp-Fix» présente 30 descentes espacées de 30 cm. Photos: Roman Engeler

Sans patins ni tuyaux Que «l’obligation des pendillards» entre en vigueur sur le plan national ou pas, des développeurs astucieux continuent de lancer sur le marché des systèmes pour l’épandage du lisier près du sol. Le «Schlepp-Fix» de l’atelier Brunner Spezialwerkstatt, à Schwarzenbach (SG), est le dernier exemple de cette tendance. Roman Engeler

Avec le «Schlepp-Fix», Thomas Hollenstein et son équipe de l’atelier Brunner (Brunner Spezialwerkstatt), à Schwarzenbach (SG), ont développé un tout nouveau concept de répartiteur de lisier en bande à la surface du sol. Il y a longtemps que cet atelier produit des composants et des pendillards complets pour différents acteurs du marché. Comme ce domaine d’activité est appelé à devenir toujours plus concurrentiel, le jeune chef d’entreprise voulait bousculer les habitudes en présentant un système innovant. Voilà les objectifs qu’il s’est fixés avec son équipe: «Un répartiteur robuste avec peu de pièces d’usure, le moins de 42

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pièces en mouvement possible et capable de performances identiques à celles des buses à palette.» C’est ainsi qu’est né le «Schlepp-­Fix», protégé par plusieurs brevets.

En deux parties et pliable Dans sa version de 9 mètres, le répartiteur pèse 650 kg. Il est attelé par un triangle Accord à un attelage monté sur la tonne à lisier. Deux tiges en acier carrées améliorent la stabilité latérale de l’ensemble. Le répartiteur se compose de deux parties qui se replient sur le côté pour le trans-

port grâce à une cinématique ingénieuse. Afin d’éviter les chocs ainsi que les projections de lisier pendant le repliage, des amortisseurs supplémentaires en caoutchouc viennent compléter les vérins hydrauliques à amortisseur de course spécialement construit par l’entreprise pour ce dispositif. Le répartiteur est replié vers le haut lors des transports pour que le lisier soit refoulé dans le système. En mode transport, la largeur totale est tout juste inférieure à 2,55 mètres. Une articulation placée au milieu du dispositif assure un suivi du sol optimal. Chaque élément de 4,5 mètres de la rampe


Rapport d’expérience | Impression

Seule la force de gravité est responsable de l’écoulement du lisier vers le sol au travers des différents segments.

La pièce en matériau synthétique réalisée sur une imprimante 3D est le cœur du «Schlepp-­ Fix»: le lisier provenant de l’anneau est réparti sur toute la largeur de travail grâce à la surface ondulée.

des triangles sur le sol. Chaque «collecteur triangulaire» se termine par un patin en Hardox. Cette pièce a pour but d’ouvrir le sol pour le lisier, de manière analogue à une rampe d’épandage à patins usuelle.

Conclusion d’épandage est indépendante. Le point de rotation central permet à chaque demi-rampe d’évoluer individuellement. Ce dispositif est équipé d’un amortisseur. Pour son utilisation, le répartiteur ne nécessite qu’un seul distributeur hydraulique double effet avec position flottante. Le processus de repliage est assuré par une commande séquentielle mécanique.

Cœur de la machine imprimé en 3D Le «Schlepp-Fix» est réalisé en acier inoxydable. À sa sortie de la citerne, le flux de lisier est séparé en deux. Chacun est ensuite dirigé vers le cœur du système au moyen de tuyaux en caoutchouc (NW 90). La pièce maîtresse du répartiteur est conçue en polyamide synthétique à l’aite d’une imprimante 3D. Il s’agit d’un anneau qui se prolonge par une zone ondulée. Cette dernière a pour tâche de diviser le flux de lisier pour que toutes les sorties situées sur la demi-rampe de 4,5 mètres soient alimentées de manière homogène. En cas de bourrage, il est possible d’ouvrir

le couvercle en dévissant deux charnières à clapet pour atteindre l’anneau de répartition. Cet anneau a aussi pour fonction de déterminer le débit du lisier dans le système. Sur demande du client, il est possible d’en modifier le diamètre pour répondre aux diverses exigences. C’est la force de gravité qui fait ensuite couler le lisier vers les différents segments d’une tôle en inox inclinée selon un angle d’environ 45 degrés. Cette tôle est surplombée par une protection ondulée en matériau synthétique.

Avec le «Schlepp-Fix», Thomas Hollenstein et son équipe ont construit un répartiteur à lisier intéressant qui devrait être disponible en 7, 9 ou 12 mètres de largeur de travail. L’usure de ce dispositif devrait être inférieure de 80 % à celle des systèmes de pendillards ou de patins usuels. Selon le jeune entrepreneur, la version de 9 mètres du «Schlepp-Fix» protégée par différents brevets est disponible pour 23 000 francs.

Patins intégrés Avant d’arriver sur le sol, le lisier est récupéré dans une sorte de «collecteur triangulaire». Cette pièce, en plus d’assurer un épandage proche du sol, permet un dépôt en bande avec un interligne de 30 cm. Ces 15 «collecteurs triangulaires» (de 4,50 mètres de large chacun) sont fixés à la rampe au moyen d’une tôle en acier inox à effet ressort. Cette tôle permet d’obtenir une certaine pression des sorties

L’articulation centrale assure l’indépendance de chaque rampe pour une meilleure adaptation aux irrégularités du terrain.

Le point de balancier central amorti par des ressorts permet à chaque unité de pivoter.

Le lisier s’écoule à travers un «collecteur triangulaire» fixé à la rampe par une tôle en inox suspendue et terminé par un patin en Hardox.

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Impression | Prise en main

Avec ses «MF 5S», Massey Ferguson commercialise une gamme supplémentaire de tracteurs au look rétro. Photos: Roman Engeler

Tout confort pour fermes mixtes En décembre dernier, Massey Ferguson a lancé sa nouvelle gamme «MF 5S», qui a pris le relais des «MF 5700S». Elle comprend cinq modèles de 105 à 145 chevaux. Technique Agricole a assisté à la première livraison de ces engins et à un parcours d’essai avec un «MF 5S145», chef de file de la gamme, une après-midi durant. Roman Engeler

Massey Ferguson arrive avec sa gamme «MF 5S» sur le marché très convoité des exploitations de polyculture-élevage. Cette nouvelle gamme a pu être dévoilée juste avant Noël dernier, mais pour la livraison de ces premiers «MF 5S», le constructeur a pris le temps nécessaire. C’est un «MF 5S.145» qui a servi aux démonstrations. Il était doté de l’équipement «Exclusive» le plus complet comprenant une boîte «Dyna-6», un relevage et une prise de force à l’avant, ainsi qu’un chargeur frontal «FL 412». S’ajoutaient en cabine deux terminaux à droite du conducteur, un «Datatronic 5» et un «Fieldstar 5» affichant les fonctions GPS 44

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et Isobus. Un système de guidage Novatel complétait cet ensemble.

Choses connues et look «rétro» Chez Massey Ferguson, la série «MF 5S» prend la suite des «MF 5700 S». On en connaît le moteur, les vitesses et l’hydraulique, déjà présents sur la gamme Valtra «G», lancée il y a à peine un an. Les modèles MF arborent un look rétro avec la large ligne argentée et le logo triangulaire affichés sur le capot du moteur. Ces éléments graphiques doivent rappeler les anciens «MF100», gamme à succès s’il en fût. Le capot plongeant assure une bonne visibilité vers l’avant.

Un 4-cylindres Agco Power de 4,4 Iitres fournit 145 chevaux au présent modèle d’essai, puissance constamment disponible, ce «moulin» étant dépourvu de fonction «Boost». Le nouveau design de la face frontale et des ouïes de ventilation optimise encore le flux d’air vers les radiateurs. Comme de coutume sur cette catégorie de puissances chez Agco, le bloc «tout-en-un» d’épuration des gaz d’échappement est installé à l’avant, à droite sous la cabine.

Passage des vitesses adouci Le tracteur était équipé de la transmission «Dyna-6» à 4 gammes et 6 rapports com-


Prise en main | Impression

À l’écran tactile «Datatronic 5» (en bas) peut être associé le terminal «Fieldstar 5», qui permet d’afficher séparément les fonctions GPS et Isobus.

Un micro-joystick est intégré au levier de conduite «Multipad»; il sert de commande pour les distributeurs hydrauliques. À droite se trouve le joystick pour le chargeur frontal.

mutables sous charge. Des rampantes sont en option. Cette boîte est aussi une vieille connaissance. Mais les ingénieurs doivent avoir phosphoré sur son logiciel car le passage des rapports s’est nettement adouci. Les 24 vitesses peuvent être passées sans débrayer, soit avec le joystick «Multipad» placé sur l’accoudoir, soit avec le levier «PowerControl», redessiné mais toujours à gauche du volant. Avec la fonction «AutoDrive» activée, toutes les vitesses passent même automatiquement. Quand on freine, le tracteur débraye de lui-même. C’est idéal avec un chargeur frontal; Massey Ferguson se les procure chez Alö et, sur demande, les monte d’usine sur le tracteur. Rassemblés sur un bloc, câbles électriques et tuyaux hydrauliques du frontal s’accouplent aisément et en un tour de main. Si des distributeurs à commande électrohydraulique pour chargeur frontal sont installés sur le tracteur, la fonction de secouage peut être activée.

contrôle électronique (EHR) a une capacité de 5700 kilos, voire 6000 kilos en option. Le relevage avant peut soulever, lui, 3 tonnes. Le régime de la prise de force (540, 540 Eco et 1000 tr/min) est sélectionné sur le montant latéral de la cabine, puis activé sur la console. Les données opérationnelles les plus couran­ tes s’affichent sur le tableau de bord. L’écran tactile «Datatronic 5» offre d’autres informations et surtout des pos­ sibilités de réglage. Un second terminal peut venir en complément, un «Field­ star 5» dédié au GPS et à l’Isobus. Le tracteur est ainsi dûment équipé pour l’agriculture de précision, voire «intelligente». Le «MF 5S» en version «Exclusive» est pourvu d’un système hydraulique à centre fermé avec une pompe débi­tant 110 l/min pour alimenter jusqu’à huit distributeurs à commande électrique, ainsi que des boutons extérieurs comme ici pour le bras supérieur du troisième point hydraulique.

Cabine modernisée

Essieu avant renforcé

La cabine à 6 montants à amortisseurs mécaniques et à plancher plat a encore été modernisée; son toit vitré est en option. La finition «Exclusive» inclut un volant chromé, un accoudoir relooké et une console latérale. Un micro-joystick est intégré au levier «Multipad»; il permet de contrôler deux distributeurs arrière. On commande le chargeur frontal, la boîte à vitesses et – s’il est présent – le relevage avant au moyen du levier électronique multifonction indépendant. Pour faciliter l’attelage d’outils de l’intérieur de la cabine, des commandes de relevage supplémentaires ont été ajoutées à droite, derrière le siège du conducteur. Ces boutons sont bien pratiques. Ce relevage à

Dana fournit l’essieu avant, renforcé par rapport au «MF 5700S». La suspension hydraulique à commande électronique utilise deux vérins, une course allongée et trois accumulateurs sous pression. Le rayon de braquage externe atteint quelque 4 mètres, avec un empattement de 255 cm. Le dispositif «Speedsteer» permet de modifier la course du volant pour les manœuvres serrées. Le fabricant annonce un poids à vide de 4,8 tonnes et un poids total autorisé de 9,5 tonnes.

Conclusion Extérieurement, le «MF 5S.145» et son design évoquant les «MF 8S» fait bonne figure. Il convainc aussi par ses caractéris-

Le «MF 5S.145 Exclusive» en chiffres Moteur: Agco Power, 4 cylindres, 4,4 l, étape 5 Puissance: 145 ch max. à 2000 tr/min, 550 Nm à 1500 tr/min Réservoirs: 200 l de diesel, 20 l d’AdBlue Transmission: automatique 24 / 24 (4 gammes, 6 rapports commutables sous charge; rampantes en option) Relevages: arrière 6 t max.; avant 3 t max. Hydraulique: 110 l/min, à centre fermé, jusqu’à 8 distrib. à commande élect. Prise de force: 540 / 540E / 1000 tr/min Poids à vide: 4800 kg Poids total autorisé: 9500 kg Prix: dès Fr. 100 000.– (hors TVA) Données du constructeur

Les lignes brisées gris-argent, bien en évidence, soulignent le dessin du capot.

tiques intrinsèques. Ses niveaux d’équipement «Essential», «Efficient» et «Exclusive» satisfont de près à de multiples missions et correspondent à la demande du marché. Reste qu’il faudra encore patienter pour obtenir une transmission à variation continue sur les Massey Ferguson de cette catégorie de puissances. 6/7

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Impression | Rapport de test

Le Steyr «Expert 4130 CVT» a été testé avec une combinaison de fauche de 6,4 m de large avec conditionneurs. Le concept de commande a été apprécié. Les roues jumelées arrière étaient idéales pour le travail en pente. Photos: Roman Engeler et Martin Abderhalden

L’expert polyvalent Chez Steyr, les quatre tracteurs de la gamme «Expert CVT» développent entre 100 et 130 chevaux. Technique Agricole a testé l’«Expert 4130 CVT», le top modèle de la gamme. Martin Abderhalden*

Le véhicule du test était équipé de roues de 34 pouces et de roues jumelées. Un équipement idéal pour les travaux de fauche, mais présentant une largeur totale de 292 cm. La visibilité est bonne malgré le puissant capot qui cache un moteur FPT NEF 4-cylindres d’une cylindrée de 4,5 litres. La puissance nominale est de 130 chevaux. Une surpuissance de 10 chevaux est disponible en cas de besoin. Le couple maximal de 630 Nm est atteint à 1300 tr/min. La réserve de couple de ce moteur très coupleux est de 41 %. Le dispositif de post-traitement des gaz d’échappement (Stage 5), compact, trouve sa place sous le capot. En option, un inverseur de ventilateur permet de dégager les grands refroidisseurs pliables et l’importante surface d’aspiration. Tous les points de services sont bien accessibles de l’extérieur. *Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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Commande simple de la transmission La transmission variable en continu «S-Control» assure un avancement de 0 à 40 km/h. En mode éco, la vitesse maximale est atteinte au régime de 1730 tr/min. La commande d’arrêt active assure la sécurité, facilite le démarrage en côte et propose un frein de parking automatique. Le freinage sur les quatre roues fonctionne via la commande de traction intégrale. Le frein moteur typique de FPT aide dans les descentes. L’utilisation de la transmission est étonnamment simple. Tous les réglages importants peuvent être rapidement modifiés au moyen du levier d’avancement ou des boutons ou molettes installés sur l’accoudoir du siège et sur la console latérale. Il existe trois modes d’avancement dont la vitesse maximale est réglable individuellement. Trois stratégies de conduites sont aussi proposées (douce, moyenne, agressive). Elles se sélectionnent sur le levier «Multicontroller». Quand le tracteur fonctionne, une confir-

mation du sens d’avancement sur l’inverseur suffit. La vitesse peut ensuite être gérée via la pédale ou le levier d’avancement.

Suspension et délestage L’essieu avant, dont l’angle de braquage est de 55 degrés, est maintenu grâce à une suspension réglable. Sa construction compacte et son empattement de 249 cm

Bref descriptif + nombreuses possibilités d’équipements optionnels + confort de conduite de classe supérieu­re + concept de commande convivial – accès raide – poignée d’ouverture de porte intérieure basse – que deux distributeurs hydrauliques électroniques à l’arrière


Rapport de test | Impression

assurent la maniabilité de ce tracteur. Même équipé d’une combinaison de fauche lourde, il est possible de braquer à fond sans endommager la prairie. La puissance hydraulique est assurée par un système à détection de charge de 110 l/min. Jusqu’à 7 distributeurs hydrauliques sont disponibles: 4 à l’arrière (2 électroniques, 2 mécaniques) et 3 à l’avant. Le relevage frontal à régulation électronique est bien intégré au tracteur. Une prise électrique 7 pôles et une prise 40 A sont montées en série. Il en est de même pour les commandes externes du relevage frontal, les distributeurs hydrauliques et la prise de force. Le relevage frontal lève 2300 kg. Il peut être replié sans pénaliser la visibilité vers l’avant. À l’arrière, le relevage affiche une force de levage de 5600 kg avec EHC, compensateur d’oscillation et commandes externes sur les deux côtés. Les régimes de prise de force 540, 540E et 1000 tr/min de série sont commandés par des fonctions automatiques programmables.

mais dotée d’un accès raide. Un siège et le support dorsal «Dual-Motion» assurent un bon confort de conduite. L’accoudoir «Multi­controller II», une nouveauté, s’utilise aisément en peu de temps, même si son infinité de boutons et d’interrupteurs intimident au premier abord. Chaque réglage important dispose d’un bouton d’accès direct. Des boutons libres, dont il est possible de choisir l’action, sont présents sur le levier d’avancement et sur le joystick du chargeur frontal. Le concept de commande compatible Isobus est parfaitement complété par l’écran tactile «S-Tech 700» dont l’orientation sur l’armature droite est réglable. L’écran est parfois peu lisible si l’ensoleillement est intense. L’affichage devrait être de plus grande taille. Le confort du grand siège passager mérite des éloges. Même s’il gêne l’accès à la cabine en raison de la hauteur de la serrure, il offre à un accom­ pagnant adulte un trajet dans de bonnes conditions. La cabine spacieuse ne nécessite pas de tableau de bord. Les informations sont affichées sur l’écran installé sur le montant droit de la cabine.

Le Steyr «Expert 4130 CVT» en bref Moteur: 4 cyl. FPT de 4,5 l, à refroidissement à air, norme antipollution étape 5 Réservoirs: 180 l de diesel, 19 l d’AdBlue Puissance: nominale 130 ch, maximale 140 ch, couple max. 630 Nm à 1300 tr/min Transmission: à variation continue «S-Control», 40 km/h à 1730 tr/min, 3 gammes de vitesse avec Tempomat, commande d’arrêt active avec frein de stationnement automatique Force de levage: avant 2300 kg, arrière 5600 kg Hydraulique: 110 l/min, 7 soupapes de réglage Dimensions: longueur 479 cm, largeur (avec roues jumelées) 292 cm, hauteur 275 cm Poids à vide (pesé) du véhicule testé: 5750 kg; poids total autorisé 8800 kg (avec augmentation à 10 300 kg), charge utile 3050 à 4550 kg Prix: CHF 183 000.– (véhicule testé, TVA incluse) Données du constructeur

Cabine confortable Steyr propose trois variantes de toits pour les «Expert CVT». Le modèle testé était équipé d’une cabine «Deluxe», sans montant B, avec toit panoramique. La suspension devrait être réglée de manière à être plus souple. La fenêtre de toit, équipée d’un store, est pratique pour les travaux avec un chargeur frontal. La lucarne pour l’automatisme de la climatisation peut paraître superflue. La hauteur totale du tracteur équipé de roues de 34 pouces est de 274 cm. Douze projecteurs LED éclairent bien la zone de travail. La cabine est confortable,

Les grands radiateurs apportent beaucoup d’air frais, leurs éléments déployables doivent être bien nettoyés.

Conclusion Le Steyr «Expert 4130 CVT» a été testé avec une combinaison de fauche de 6,4 m de large avec conditionneurs dans la première coupe. Le concept de commande a été apprécié. Aucun besoin de se soucier du mode d’avancement, tout peut être adapté pendant le travail. En outre, le conducteur n’est pas importuné par d’incessants avertissements de sécurité et confirmations de commande. Le tracteur offre un confort de conduite de première classe et la liste des accessoires offre de nombreux extras pratiques.

L’écran installé sur le montant droit de la cabine remplace le tableau de bord.

Pendant les fauches difficiles, la vitesse d’inversion de la transmission souffrait un peu. La gestion de l’hydraulique par le joy­ stick a donc dû être améliorée. Le moteur a répondu aux attentes même dans du seigle à faucher de 120 cm de haut avec des conditionneurs sur intensité maximale. La manœuvrabilité est impressionnante. L’empattement court rend nécessaire le lestage de l’avant du tracteur pour les travaux avec de lourds outils portés à l’arrière. Dans sa classe de puissance, le Steyr «Expert CVT» occupe les premières places. Il offre une grande diversité d’équipements qui ont aussi malheureusement leur prix. Son coût de 183 000 francs (machine testée) est haut de gamme. Cet investissement offre toutefois un tracteur très polyvalent.

La cabine spacieuse offre un confort de conduite de grand standing. Vaste et moelleux, son siège passager encombre un peu l’accès, mais il est agréable même pour un adulte.

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Impression | Rapport d’expérience

Une force d’appui constante des étrilles En créant sa herse-étrille «AirFlow», Hatzenbichler a mis au point un système à même de réguler la force d’appui des étrilles sur le sol à l’aide de vérins pneumatiques. Ce système est particulièrement avantageux pour désherber les cultures sur buttes. Heinz Röthlisberger L’étrillage des cultures sur buttes représente un défi majeur car il aboutit trop souvent à un résultat différent de celui attendu. C’est notamment le cas pour les cultures de pommes de terre, où les étrilles exercent certes une force suffisante pour éliminer les adventices au sommet des buttes, mais pas entre elles, ni sur les flancs. Elles ne parviennent pas à toucher les adventices qui restent enracinées dans les flancs et continuent à se développer après la restauration des buttes. Rien ne sert alors de jouer sur les réglages de la herse pour amener la force d’appui des étrilles jusqu’à une valeur suffisante sur les flancs et entre les buttes, car la force d’appui accrue risque alors

d’endommager les jeunes pousses de pommes de terre du sommet de la butte. Régler une herse-étrille «traditionnelle» pour parvenir à une régularité suffisante ou à un «arrachage» satisfaisant des adventices sur toute la largeur de travail relève en effet de la gageure, surtout dans les cultures de pommes de terre.

Adaptation au sol Avec sa herse-étrille «AirFlow», Hatzenbichler commercialise un système d’étrillage inédit, dans lequel la force d’appui des étrilles sur le sol est régulée à une valeur constante grâce à un vérin pneumatique. Ce système vise une adaptation idéale des étrilles au sol notamment sur

les terrains irréguliers ou, comme mentionné plus haut, pour certaines cultures comme les pommes de terre, souvent pratiquées sur buttes. Fin mai, Technique Agricole a assisté, en présence du centre régional de la société Robert Aebi Landtechnik AG, à Ersigen (BE), à une démonstration d’une herse-étrille «AirFlow» de 6 mètres sur un champ de pommes de terre à Kirchberg (BE). Le temps froid et humide de ce printemps a rendu l’étrillage particulièrement difficile, obligeant les agriculteurs à s’armer de patience. Si lors d’une année «normale», le premier étrillage des pommes de terre a lieu peu de temps après la plantation, la consigne était cette année d’«attendre que le temps s’améliore». Au premier passage du «AirFlow» de Hatzenbichler, des adventices comme la renouée étaient déjà bien coriaces.

Réglage séparé de chaque compartiment L’entreprise familiale autrichienne a basé son système «AirFlow» sur la herseétrille «d’origine» qu’elle produit depuis plus de 50 ans. Chaque dent de la herseétrille est coiffée d’un vérin pneumatique spécifique, conçu pour adapter et réguler en continu sa force d’appui, l’angle d’attaque restant inchangé. Sur toute la largeur de la herse, chaque étrille exerce ainsi sur le sol la même force d’appui.

Une force d’appui des étrilles sur le sol régulière sur toute la largeur de la machine: la herse-étrille Hatzenbichler de 6 mètres équipée du système «AirFlow» est en pleine intervention dans un champ de pommes de terre. Photos: Heinz Röthlisberger

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La Hatzenbichler «AirFlow» en chiffres

Le «Pack-Controller» contrôle la pression et alimente les vérins pneumatiques en air comprimé.

Chaque dent est pourvue d’un vérin pneumatique capable de produire une force d’appui allant jusqu’à 5 kg.

Grâce à la force d’appui générée, les étrilles atteignent les flancs et les espaces entre les buttes.

Celle-ci peut, si nécessaire, être réglée séparément pour les quatre compartiments de la herse de 6 mètres de large sur le terminal Isobus du tracteur.

d’appui des étrilles peut ainsi être réglée en continu jusqu’à 5 kg sur le terminal du tracteur. La suspension des étrilles par les vérins pneumatiques permet une détente des ressorts de 45 degrés pour un débattement de seulement 30 mm. Le déport latéral des dents est minimisé grâce au loge­ment large des dents. Une hauteur de 590 mm permet d’étriller des cultures plus hautes. Les dents sont espacées de 25 mm.

Cinq kilos de force d’appui par dent L’air comprimé provient de la centrale d’air du tracteur qui doit donc être équipé de freins pneumatiques. Il est distribué aux différents vérins par le régulateur de pression «Pack-Controller» monté sur la herse-étrille. À partir de ce contrôleur, l’air comprimé est amené aux différents vérins par de fines conduites. Le régulateur de pression permet de précharger les vérins par paliers de 1/10 de bar jusqu’à la pression maximale de six bars. La force

Chaque compartiment (de 1,5 mètre de large) de la herse se règle séparément sur le terminal Isobus du tracteur.

Réglage facile de l’agressivité Outre la force d’appui, l’angle d’attaque des dents, donc leur agressivité, est également contrôlé à l’aide des vérins pneumatiques. Le système permet une adaptation dans une plage allant de 57 à 102 degrés, un réglage qui se fait également via la commande Isobus. Il évite au conducteur de descendre chaque fois du tracteur et lui donne la possibilité de tester la position des dents la plus ap­ propriée avant de commencer à étriller. Pour travailler avec le système «AirFlow» de Hatzenbichler il est possible d’utiliser le terminal Isobus propre au tracteur. Le constructeur propose aussi ses pro­ pres terminaux en option. Son système d’auto­ guidage commandé par caméra est égale­ment utilisable.

Conclusion Lors de la démonstration de Kirchberg, le système «AirFlow» de Hatzenbichler, qui

Largeur de travail: 6 m, 4 compartiments à 1,5 m, 4 roues d’appui (en option) Largeur de transport: 3 m (à repliage hydraulique) Dents: 7 x 450 mm (diamètre x longueur) Système pneumatique: force d’appui réglable en continu de 0,5 à 5 kg Alimentation en air comprimé : par le système de freins pneumatiques du tracteur Agressivité: angle d’attaque des étrilles réglable entre 57 à 102° Commande: par le terminal Isobus du tracteur, trois terminaux Hatzenbichler Isobus livrés en option Poids: environ 800 kg Puissance requise: dès 60 ch Prix: dès CHF 25 000.– (sans terminal, TVA incluse) Données du constructeur

fonctionnait à une vitesse de 9 km/h, a fait preuve dans l’ensemble d’une bonne qualité de travail, même sur les flancs des buttes de pommes de terre. Le conducteur a rapidement été à même de régler correctement la force d’appui des étrilles et l’agressivité des dents. Les buttes ont été étrillées en deux passages, la deuxième fois à contresens. La renouée qui avait commencé à coloniser les flancs, a été arrachée aisément avec les racines. Il reste l’écueil des tentatives répétées nécessaires pour adapter le système aux conditions changeantes du champ, inhérent à l’étrillage, que le système «AirFlow» ne parvient pas à cor­ riger. Ce système» est néanmoins en mesu­ re de simpli­ fier grandement les régla­ges de la herse-étrille. Dans toute décision d’achat d’une herse-étrille «AirFlow», le critère décisif sera probablement le prix. Cet outil, situé clairement dans le haut de gamme, est proposé à partir de 25 000 francs. Les cercles de machines, les entreprises de travaux agricoles ou les grosses exploitations de maraîchage seront probablement parmi les plus intéressés. Hatzenbichler propose actuellement sa herse-étrille équipée du système «AirFlow» avec une largeur de travail de 6, 9, 12 ou 15 mètres. Ce dernier représente en tout cas une alternative qui mérite réflexion à notre époque où les produits phytosanitaires sont décriés et où le désherbage mécanique a le vent en poupe. 6/7

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D’un poids de 650 kg seulement, le semoir à sursemis de fabrication maison de l’exploitation de Nicolas Gaudin, à La Forclaz, dans le canton du Valais, est en position de suivi dans les traces du Reform «Metrac H7 X». Photos: Dominik Senn

Un semoir à sursemis d’une agilité impressionnante Prenez un rouleau Gourdin, un semoir pneumatique Delimbe, six têtes de distribution Krummenacher, des dents de herse Horsch et des dents vibrantes Kuhn, fixez le tout avec un dispositif d’attelage sur un châssis de fabrication maison. Vous voilà en possession d’un semoir à sursemis compact et léger pour ensemencer vos prairies de montagne. Dominik Senn

Ce modèle unique de 650 kg est l’œuvre de Nicolas Gaudin, agriculteur à La Forclaz (VS). Sur ses 20 hectares situés en zone de montagne IV, il élève 19 vaches laitières simmental et brown swiss pour sa propre production de fromage, ainsi que 16 veaux et génisses. «Mes prairies, pentues et très fragmentées, sont difficiles d’accès pour les machines. J’ai toujours été à la recherche d’une machine qui ne soit ni trop large ni surtout trop lourde pour être atte50

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lée à mon porte-­ outils Reform ‹Metrac H7 X›», a-t-il expliqué.

Toujours trop lourdes et trop larges Dans ses efforts pour dénicher le semoir de ses rêves, Nicolas Gaudin a vite déchanté. Les machines proposées pesaient toutes plus d’une tonne et étaient donc trop lourdes pour le Reform. De même, leur largeur supérieure à 2,5 mètres les empêchait d’évoluer dans les pentes. «Je

me suis alors souvenu que je possédais un vieux rouleau Gourdin de deux mètres de large de 300 kg et un semoir pneumatique Delimbe. J’ai eu l’idée de les combiner en un semoir répondant à mes besoins. Nicolas Gaudin a fait appel à un collègue, Romain Kolly, agriculteur à La Roche (FR) et à la tête d’un atelier richement doté en outillage. Ils ont uni leurs forces et élaboré jusque dans le moindre détail un semoir sur mesure en une


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respectée. Le semoir, qui possède une trémie de semences de marque Gourdin, un escabeau en aluminium pour faciliter le remplissage et tous les catadioptres et feux de position réglementaires, est vraiment l’outil de travail léger et compact dont Nicolas Gaudin avait rêvé. Le débit de semences se règle à l’aide d’un potentiomètre situé dans la cabine.

Puissance minimale de 70 chevaux

L’attelage au relevage trois-points, pivotement bloqué (jaune), en position de transport.

Nicolas Gaudin soulève la herse suiveuse Kuhn pour incorporer les semences.

soixantaine d’heures de travail. La machine dont la construction a commencé en janvier de cette année était prête à prendre du service le 3 avril.

de semence jusqu’à la profondeur souhaitée, sont en position verticale. La profondeur de semis, réglable par paliers de 5 mm, est définie par deux roues (récupérées sur un ancien broyeur). Les tuyaux de semis sont coupés en biais aux extrémités pour éviter qu’ils se bouchent. «Les semences sont soufflées sur le sol et rappuyées dans les sillons par les segments du rouleau, d’où une incorporation optimale», indique Nicolas Gaudin. La tête de distribution Krum­menacher possède six sorties. La distribution secondaire s’effectue par six ramifications (quatre triples et deux quadruples). Le dernier élément, à l’arrière, est une herse de recouvrement Kuhn aux dents repliées, qui incorpore les semences sous l’effet de son propre poids.

Des dents de semoir verticales La machine ainsi élaborée comporte trois unités, à savoir un élément semoir, fixé de manière rigide sur un châssis mobile doté de roues d’appui (les parties rouges et blanches sur les photos), puis un rouleau tournant librement, attaché au châssis par une chaîne le soulevant par le milieu. La troisième unité est la herse arrière qui possède son propre châssis (rouge et noir). Le rouleau d’une largeur de travail de 2 mètres est composé de 20 segments. Ces derniers sont précédés de deux rangées décalées de 10 dents de herse auxquelles sont associés des tuyaux de semis espacés de 20 cm, ce qui définit l’écartement des rangs de 10 cm. Les dents de herse, destinées à lacérer le lit

Les 20 dents verticales et les tuyaux de semis sont disposées en deux rangées juste en face des segments du rouleau.

Un dispositif d’attelage maison qui assure le suivi Le caractère unique du semoir est le dispositif d’attelage adapté à l’hydraulique trois-points du «Metrac H7 X». Si la liaison était rigide en position de travail, la direction serait gênée par le corps du rouleau, qui pèse tout de même 300 kg et s’engrène fortement dans le sol. Notre duo a donc été amené à construire un dispositif d’attelage spécial, «permettant au semoir de suivre le véhicule tracteur qui, lui, est facile à diriger». «En position de travail, le dispositif peut pivoter sur environ 12 degrés», a estimé Nicolas Gaudin. En position de transport, le pivotement est bloqué au milieu par un simple étrier rabattable et la largeur de 2,55 mètres est

Nicolas Gaudin roule à une vitesse allant de sept et dix km/h, selon la nature de ses prairies. Cela correspond à un besoin de puissance minimale de 70 chevaux, puissance que le «Metrac» dimensionné pour 70 chevaux peine à fournir. Lors des essais sur le terrain, Nicolas Gaudin a constaté une perte de semences de 5 % seulement, parce que ce semoir a l’avantage d’incorporer ces dernières exactement à la profondeur souhaitée. «Je suis entièrement satisfait de son fonctionnement. Le nouveau semoir est d’une agilité impressionnante, sa légèreté permet de l’utiliser sur les prairies les plus pentues. L’incorporation des semences est impeccable», nous a-t-il déclaré, ajoutant qu’il s’en était déjà servi pour semer de l’avoine. Pour le sur­ semis de ses prairies, il préconise en effet un mélange d’herbe et d’avoine dans les proportions de 1 à 3.

Vue arrière en position de transport. On aperçoit la chaîne et les dents repliées de la herse de recouvrement.

Le semoir «Gaudin/Kolly» en chiffres Largeur de travail: 2 m Largeur de transport: 2,55 m Poids: 650 kg (dont rouleau 300 kg) Longueur jusqu’au point d’attelage: 1,55 m Longueur hors tout, véhicule tracteur compris: 5,60 m Attelage: 3 points, cat. 1 Puissance nécessaire: 70 ch au minimum Dents de semoir: 20

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Impression | Prise en main

Thaler marie sur ses chargeurs portant l’intitulé «5A», une articulation centrale avec une direction à rotules (à géométrie Ackermann) sur les quatre roues. Photos: Roman Engeler

Quatre roues directrices et une articulation Thaler a amélioré la maniabilité d’un de ses chargeurs articulés. Il s’agit du «3448T 5A» muni d’une nouvelle direction dite «à cinq axes» par le constructeur. Technique Agricole a examiné ce modèle à la loupe et l’a comparé au véhicule standard «3448T». Roman Engeler

Ces dernières années, les chargeurs sont devenus des auxiliaires importants des exploitations agricoles. De nombreux constructeurs occupent actuellement ce marché. C’est le cas de l’entreprise familiale allemande Thaler qui développe et assemble ces engins, ainsi que d’autres chargeurs, notamment télescopiques et sur roues, accessoires spécifiques compris, depuis près d’un quart de siècle à Polling (Bavière). Il y a trois ans, Thaler a fait sensation avec un chargeur télescopique muni d’une direction articulée combinée à une direction à rotules sur les quatre roues. Ce véhicule a remporté plusieurs prix à l’inno52

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vation et a été entretemps écoulé à 25 exemplaires.

Etats des lieux succint Les exigences posées aux chargeurs sont variées; la quadrature du cercle est proche. Pour résumer, ils doivent être maniables, capables de soulever de lourdes charges aussi haut que possible tout en demeurant très stables en toutes circonstances. Cette liste n’est pas exhaustive. Mieux vaut être ouvert au compromis, lorsqu’on doit se décider pour un modèle! En règle générale, les chargeurs dits «de ferme» se répartissent entre modèles à

quatre roues directrices et modèles à châssis articulé. La direction intégrale a pour elle de repousser, dans une certaine mesure, les limites de l’équilibrisme face au risque de renversement, car sa surface de projection au sol ne déborde jamais du «rectangle de stabilité». En revanche, les axes de poussée et d’entraînement ne sont pas toujours parallèles, ce qui entraîne une usure plus importante du dispositif de chargement et de ses paliers. D’autre part, la direction sur les quatre roues implique un plus grand nombre de pièces en mouvement (quatre roues) et son rayon de braquage est plus important que celui des véhicules articulés.


Prise en main | Impression

Sur ces derniers, les axes de poussée et de déplacement restent toujours parallèles, au moins au niveau de l’essieu avant. Par contre, le centre de gravité de ces véhicules se déplace avec le changement de l’angle entre leur partie arrière et leur partie avant. Leur surface de projection au sol peut se transformer en trapèze qui va, dans les cas extrêmes, déborder du «rectangle de stabilité» formé par les quatre roues. Le risque de renversement augmente en conséquence.

L’angle maximal de l’articulation centrale à plan rigide atteint 23 degrés.

Les essieux sont de marque Comer, les roues ont un angle de braquage de 38 degrés.

sants sont censés fonctionner pratiquement sans maintenance durant toute la vie du chargeur (6000 heures). Le réservoir d’huile hydraulique est monté à l’arrière, celui de diesel à l’avant. L’optimisation de l’angle du goulot de remplissage de carburant mérite une mention. L’entraînement est hydrostatique avec moteur Bosch-Rexroth à pistons axiaux et boîte à deux étages (0-11  km/h et 0-20 km/h). Tout ça est commutable au moyen d’un bouton sur le joystick.

et à droite servent d’accès au siège (coulissant). Le plancher est plat. Et il y a de la place pour les jambes. Beaucoup, grâce à un volume évasé laissé libre devant le poste de l’opérateur. Le joystick comporte un commutateur d’inverseur, deux boutons pour actionner le bras télescopique et un autre pour sélectionner la plage de vitesses. Les manœuvres classiques du bras et des outils sont commandées par les mouvements imprimés au joystick. Le troisième circuit hydraulique est géré via un autre levier qui, comme le joystick, se verrouille lorsqu’on envisage un long déplacement. Trois projecteurs LED de 1710 lumens chacun, deux vers l’avant et un vers l’arrière, éclairent la zone de travail. Deux projecteurs LED supplémentaires sont proposés en option, pour être montés sur le bras de levage. La pédale de frein peut s’utiliser comme un instrument d’approche (inch pedal)

Mariage de deux directions Thaler a maintenant marié les deux types de direction dans une seule machine, dans le but réunir les avantages des deux systèmes, sans leurs inconvénients. Technique Agricole s’est penché de près sur la direction de ce «3448T 5A», chargeur télescopique de la catégorie 3-tonnes, d’une puissance de 48 chevaux, et l’a comparée à la direction articulée simple du modèle de base «3448T».

Moteur et entraînement Les deux engins sont entraînés par un moteur Yanmar 4-cylindres de 2,2 litres refroidi par eau et répondant à la norme stage 5, avec catalyseur d’oxydation diesel et filtre à particules. Ce dernier peut être régénéré manuellement (indication sur l’écran à droite derrière le siège conducteur). Il se nettoie auto­matiquement si le moteur tourne à plus de 2000 tr/min pendant un laps de temps. Si les cycles de régénération sont respectés, ces compo-

Habitacles Le poste de pilotage des deux modèles est surmonté d’une structure de protection couverte mais ouverte ROPS/FOPS; sa face interne est tapissée d’isolant phonique. A l’avant du toit, une grille permet de garder le bras et l’outil à l’œil. Thaler propose en option un dispositif hydraulique de repli, ainsi qu’une cabine chauffable mais sans clim’. De robustes marchepieds à gauche

Le Thaler «3448T 5A» en chiffres

Le bras de levage est actionné par un cylindre de levage et un cylindre de compensation.

Moteur: 4-cylindres Yanmar de 2,2 l de 48 chevaux, avec COD et FAP; réservoir diesel de 50 l Entraînement: hydrostatique à moteur à pistons axiaux et cardans; deux plages 0-11 et 0-20 km/h Hydraulique: 51 l/min (option 60 l/min), Charges limites de basculement: 700 à 2000 kg, selon hauteur de levage et angle de braquage Hauteur de l’articulation de l’outil: 4,06 m Angle de braquage: articulation 23°; roues 38° Dimensions: largeur 1660 mm; longeur 4317 mm (sans outil); hauteur 2260 mm (toit FOPS-ROPS); poids à vide (avec fourche à palettes) 3120 kg; rayon de braquage 790 mm (int.), 2510 mm (ext.) Prix: dès CHF 70 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Prise en main

dans un premier temps. En appuyant plus énergiquement, les freins serrent proportionnellement.

Les modes de direction Comparé au modèle de base qui se «plie» à 55 degrés, l’angle maximal de l’articulation à deux vérins du «3448T 5A» n’atteint que 23 degrés. En outre, cette articulation est à plan rigide, compensé par l’essieu arrière oscillant (11 degrés maximum jusqu’en butée). L’essieu avant est rigide. Ces deux trains sortent des usines Comer. Les quatre roues affichent, elles, un angle de braquage maximal de 38 degrés grâce à leur direction à rotules. Le conducteur peut choisir entre cinq modes de direction; il doit pour ce faire appuyer sur les boutons placés à droite de la colonne réglable de la direction à volant, ou bien manipuler le bouton dédié sur le tableau de bord pour enclencher-déclencher l’articulation centrale. Les cinq modes sont les suivants: - direction articulée jusqu’à 23 degrés; - direction avant (articulation verrouillée); - direction intégrale (articulation verrouillée); - avance en crabe (articulation verrouillée); - directions intégrale et articulée combinées. La distance entre les deux leviers et l’absence de mise en ligne automatique des roues lors du changement de mode de direction prêtent le flanc à la critique. Thaler réfléchit à remédier à ces défauts. Le rayon de braquage intérieur du «3448T 5A» chaussé de pneus «400/50-15» a été

mesuré à 79 cm. Celui du modèle de base équipé de pneus «10.0/75-15.3» atteint 136 cm, soit une différence de 57 cm ou 42 %. Mais, avec ses 166 cm, le chargeur à «cinq axes directeurs» est presque 30 cm plus large que le modèle de base qui accuse 138,6 cm. La différence du rayon de braquage extérieur est ainsi réduite à environ 46 cm, ou 16 %.

Charges limites de basculement Le chargeur «3448T 5A», avec fourche à palettes de 181 kg, pèse 3120 kg à vide, soit près de 300 kg de plus que le «3448T» de 2850 kg. Si cet embonpoint se fait sentir en montée, il influe positivement sur la stabilité de l’engin. Les charges limites de basculement du «3448T 5A» sont sans conteste meilleures que celles du modèle de base, aussi bien avec le bras déployé que rétracté. Les deux chargeurs étaient stationnés à la Haute école des sciences économique et environnementale (Hochschule für Wirtschaft und Umwelt) de Nürtingen-Geislingen (D), où Technique Agricole a pu les passer à la loupe. L’école a effectué des mesures complètes, notamment celles relatives aux charges limites de basculement. L’ensemble des résultats définitifs n’était malheureusement pas encore disponibles ou pas encore diffusés à l’heure de boucler cette édition. Lorsqu’un risque de renversement est détecté pour cause de surcharge, une sécurité émet un signal acoustique mais n’intervient pas directement sur la cinématique du bras. Ce dernier est actionné par un vérin de levage et un vérin compensateur.

La sélection du mode de direction des roues intervient en appuyant sur cet interrupteur à bascule à droite de la colonne du volant.

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Brève évaluation + Maniabilité + Divers modes et combinaisons de directions + Stabilité – Performances hydraulique standard – Pas de mise en ligne automatique des roues et de la direction articulée – Implantation peu pratique des leviers de changement de mode de direction

Pour l’accouplement des outils, Thaler propose deux systèmes «maison», mais aussi l’«Euro 8» à verrouillage hydraulique, commandé de la cabine. La pompe hydraulique standard à engrenages délivre 51 l/ min; une version 60 l/min est recommandée en option.

Conclusion Le chargeur Thaler «3448T 5A» à directions multiples est aussi intéressant que bien à maturité. Son rayon de braquage amélioré de 16 % par rapport au modèle standard peut sembler être un avantage marginal à première vue. Mais ses limites de basculement plus élevées, jusqu’à 68 % en braquage complet, sont déterminantes. Il serait possible d’améliorer encore la mise en ligne des roues et de l’articulation lors du changement de modes de direction. Le chargeur «3448T 5A» est commercialisé à partir de 70 000 francs, soit 12 000 francs de plus que la version standard.

Le joystick et le levier actionnant le troisième circuit de hydraulique s’enfoncent verticalement et peuvent se verrouiller.


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Tous deux «sentent le neuf», mais ne répondent pas à des normes égales; ce train routier associe un tracteur neuf obéissant au TMR et une remorque récente, mais construite en 2016 sous l’ancien régime réglementaire (train routier 2). Photos et graphiques: Manfred Nadlinger

Couples mal assortis? Danger! Par rapport aux générations précédentes, les nouveaux tracteurs et remorques ont une puissance de freinage accrue, ce qui pose des problèmes de compatibilité. La station autrichienne de recherches en technique agricole de Wieselburg les a passés au crible. Manfred Nadlinger*

Le règlement de l’Union européenne (UE) pour les véhicules agricoles appelé «Tracteur-Mother-Regulation» (TMR) est entré en vigueur le 1er janvier 2018. Il a des implications pratiques substantielles sur le freinage des tracteurs. À pression de freinage égale, les nouveaux véhicules ralentissent plus énergiquement que leurs prédécesseurs, ce qui se révèle particulièrement

*Manfred Nadlinger, Station de recherches et d’enseignement en technique agricole Francisco Josephinum, Wieselburg (A).

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problématique en tractant des remorques dont la force de freinage n’a pas été adaptée. Le taux de freinage des tracteurs est passé de 38% à 50%. En d’autres termes, la somme des forces de freinage individuelles des roues doit équivaloir à au moins 50% de la masse totale autorisée du véhicule, contre 38% auparavant. Les courbes caractéristiques (courbes UE) sont déterminées sur banc à rouleaux. Le TMR fait référence au règlement-cadre UE 167/2013 (affiché «e*167/2013» sur les plaques-constructeur des véhicules) relatif à la réception européenne par type

des tracteurs. Il s’applique aussi aux engins et véhicules attelés (autochargeuses, citernes à lisier, épandeurs à fumier, presses, etc.). Le TMR remplace la directive 2003/37/CE («e*2003/37» sur les plaques-constructeur des véhicules); il vise à simplifier et uniformiser les procédures d’homologation des tracteurs agricoles et forestiers à l’échelle européenne et à renforcer leur sécurité, curieusement le point où il pèche pourtant. Le TMR rapproche les exigences pour les tracteurs de celles des camions. Les systèmes de freinage des véhicules à moteur agricoles et


Technique | En savoir plus

forestiers homologués depuis début 2018 et les freins de remorques doivent donc correspondre à ce nouveau règlement.

Freinage hors de contrôle L’an dernier, la Station fédérale autrichienne de recherches en technique agricole (BLT) Francisco Josephinum de Wiesel­ burg a examiné les implications pratiques de ces dispositions sur un train routier composé d’un tracteur neuf et d’une remorque de fabrication antérieure au règlement. Les résultats de cet essai sont applicables à des véhicules de toutes marques. Les ingénieurs chargés de l’opération ont associé un Case IH «Maxxum 145» neuf et une remorque deux-essieux Brantner de 2016 avec régulateur automatique de la force de freinage en fonction de la charge (ALB); homologuée selon l’ancienne directive 2003/37/CE, elle affiche 18 tonnes de poids total. Au freinage, les valeurs de décélération des deux éléments du train routier sont donc différentes. C’est ici le tracteur qui décélère le plus énergiquement, tandis que la remorque «sous-freine» et exerce des forces de poussées conséquentes sur le tracteur. Concrètement, cela signifie qu’il faut appuyer environ deux fois plus énergique­ment qu’autrefois sur la pédale de frein pour obtenir l’intégralité des 6,5 bars de pression d’air au niveau du raccord jaune du frein de la remorque, pour que celle-ci ralentisse de manière adéquate. Il y a donc une répartition inégale de l’effort de freinage entre les deux véhicules. Le tracteur freine plus et la remorque le pousse. Cette situation peut entraîner le blocage des roues du tracteur qui, en cas de freinage brusque sur une

route goudronnée sèche, peut se mettre à sautiller, entraînant une perte d’adhérence et un dérapage latéral; le freinage devient incontrôlable. Dans une telle situation, le conducteur doit immédiatement relâcher le frein. La répartition inégale de l’effort de freinage provoque de surcroît une usure plus importante des freins du tracteur.

En cas de freinage d’urgence, la poussée de la remorque augmente et les roues du tracteur se bloquent. La répartition inégale de l’effort de freinage peut être particulièrement dangereuse sur une chaussée glissante, ou bien encore en descente dans un champ si le tracteur freine plus tôt ou plus fort que la remorque. La poussée de celle-ci est source d’accidents.

À un contre un. Ou pas.

Faut-il moderniser les remorques?

Trois combinaisons de tracteurs et de remorques sont représentées en situation de freinage d’urgence sur le graphique 1. Dans le cas no 1, le tracteur (Case IH «Luxxum 100») et la remorque (Brantner 18 t) répondent tous deux aux anciennes normes d’homologation. Leurs systèmes de freins s’harmonisent. Après un pic initial, la poussée de la remorque tend continument vers zéro. Les roues du tracteur ne se bloquent pas et le processus de freinage reste sous contrôle et continu. Les tracteurs de la combinaison 2 (Case IH «Maxxum 145») et de la combinaison 3 (Steyr «6240 CVT») sont conformes au nouveau règlement, les deux remorques (Brantner 18 t et Stetzl 24 t) à l’ancien. Dans les deux cas, le tracteur commence à sautiller en raison de son effet de freinage supérieur à celui de la remorque (ou, vu autrement, de la poussée exercée par cette dernière). Toutefois, sur un train routier dont le tracteur et la remorque relèvent des mêmes règles d’homologation, avec des systèmes de freinage harmonisés, une surchauffe des freins – à la suite d’une longue descente par exemple – peut entraîner une réduction de l’effet de freinage de la remorque (voir graphique 2).

Que faire lorsqu’on ne souhaite pas remplacer une remorque encore en bon état? Une option consiste à confier la transformation de son système de freinage par un atelier spécialisé agréé. L’opération peut consister en un ajustement de la pression de freinage, inclure l’entretien des tringles, tirants et leviers, éventuellement aussi le montage de tambours de plus grande taille; les conduites de frein seront si possible raccourcies pour réduire le temps de réponse des freins. Pour adapter une ancienne remorque à un tracteur aux nouvelles normes, elle doit être dotée d’un frein pneumatique à 2 conduites et sa pression de freinage doit être ajustée. On agira si nécessaire comme évoqué ci-dessus sur les mécanismes et les conduites pour réduire le temps de réponse des freins. D’après le nouveau TMR, sa valeur limite est de 0,4 seconde, correspondant au laps de temps nécessaire après activation pour que l’air comprimé jusqu’à la pression de freinage soit appliqué au cylindre de frein le plus éloigné du raccord d’accouplement jaune. Si ce temps de réponse est trop long, l’action des freins proprement dit commence plus tard et la distance de freinage s’allonge.

Ne pas négliger les essieux

Un attelage sans histoire: ce tracteur et sa remorque répondent aux mêmes normes (train routier 1).

Le nouveau règlement impose aussi un dispositif de sécurité à rupture auto­ matique qui détecte une rupture de la conduite de commande et purge la ligne d’alimentation en deux secondes. Les remorques jusqu’à 30 km/h doivent atteindre un taux de freinage de 35%; cette valeur minimale est de 50% pour les remorques autorisées à rouler à plus de 30 km/h. Ces dernières doivent être munies d’un ALB. Si vous faites transformer une remorque par un atelier spécialisé, il vérifiera après les travaux son effet de freinage sur un banc à rouleaux. Des freins de remorque plus puissants nécessi­tent des essieux correctement dimensionnés. Certaines remorques ne peuvent être mises aux nouvelles normes. 6/7

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En savoir plus | Technique

Graphique 1

Grafique 1: Poussée de la remorque sur le tracteur

Tracteur ancien et remorque neuve

Freinage progressif continu Train routier 1 (tracteur et remorque anciens)

Les roues bloquent – Le tracteur sautille Train routier 2 (tracteur nouveau et remorque ancienne)

Train routier 3 (tracteur nouveau et remorque ancienne)

Les roues bloquent – Le tracteur sautille

Train routier 1: Case IH «Luxxum 100» (anciennes normes) et Brantner (18 t, anciennes normes). Train routier 2: Case IH «Maxxum 145» (nouvelles normes) et Brantner (18 t, anciennes normes). Train routier 3: Steyr «6240 CVT» (nouvelles normes) et Stelzl (24 t, anciennes normes).

Graphique 2

Grafique 2: Écarts entre freins froids ou surchauffés

Freins froids

Freins surchauffés

Anciennes normes

Anciennes normes

Les roues du tracteur bloquent!

Tracteur et remorque (train routier 1, anciennes normes les deux) en freinage d’urgence avec freins à basse température ou en surchauffe.

Grafique 3: Défauts de maintenance et freinage d’urgence

Graphique 3

Régulateur sur position 1

Régulateur sur position 2

Régulateur sur position 3

Pressions dans le cylindre de frein

Effet de freinage d’une remorque en fonction du niveau de réglage de son régulateur de la force de freinage: freinage d’urgence avec un tracteur Case IH «Luxxum 100» et une remorque tandem Brantner de 1998 et d’un poids total de 8,4 tonnes, aux anciennes normes.

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Si l’on accouple un tracteur répondant à l’ancienne directive 2003/37/CE avec une remorque obéissant au nouveau règlement UE 167/2013, la remorque freine plus puissamment que le tracteur. Ce n’est pas forcément désavantageux, car la remorque reste en position de traction et tout le train routier demeure sous tension. Par contre, le fait que la remorque freine plus fort que le tracteur entraîne une usure plus élevée de ses freins. Tant que le phénomène se déroule sur une chaussée offrant une bonne adhérence, il est très peu probable que survienne une situation critique en termes de sécurité. En revanche, lors de déplacements dans le terrain, dans des dévers, des pentes ou sur des chaussées glissantes, les roues de la remorque sont susceptibles de se bloquer, ce qui peut être une source de danger. Il est donc important de veiller à ce que, dans la mesure du possible, seuls des tracteurs et des remorques ressortissant de la même homologation soient associés ou, dans le cas d’un tracteur neuf et d’une ancienne remorque, à ce que les freins de cette dernière aient fait l’objet d’une rénovation pour répondre aux normes du nouveau règlement.

Défaut d’entretien dommageable Un défaut de maintenance, ou un entretien insuffisant des freins de la remorque est tout aussi problématique que l’accouplement d’un tracteur à une remorque ne répondant pas aux mêmes normes d’homologation. Raccords ou conduites qui fuient, paliers et articulations grippés, par exemple à cause de la rouille, empêchent d’exploiter le potentiel des freins de la remorque, qui n’atteint pas la décélération nécessaire lorsque le conducteur doit freiner énergiquement. Il est dans votre propre intérêt de contrôler annuellement l’état du système de freinage et de l’entretenir régulièrement. Le graphique 3 montre comment un système de freinage de remorque mal entretenu affecte ses performances. Les différents étages du régulateur de force de freinage à réglage manuel génèrent des pressions différentes dans les cylindres de frein, mais celles-ci ne se reflètent pas dans l’effet de freinage de la remorque. Aux niveaux 2 et 3, l’effet de freinage est presque identique.

Conclusion Les praticiens doivent se rappeler qu’en matière de freinage, les comportements


Technique | En savoir plus

Plus la remorque d’ancienne génération est grande et pesante, plus le risque que surviennent des situations périlleuses avec un tracteur récent est élevé (train routier 3).

des tracteurs et des remorques ont changé avec le nouveau règlement. Il est donc important de n’atteler ensemble que des tracteurs et des remorques répondant aux mêmes normes et cotes d’homologation. Si vous souhaitez continuer à utiliser des remorques existantes avec des tracteurs récents, il faut faire adapter les freins de la remorque aux exigences du nouveau règlement dans un atelier spécialisé agréé. Indépendamment des différentes combinaisons tracteur-remorque, il est tout aussi essentiel d’entretenir régulièrement les systèmes de freinage des remorques afin de pouvoir garantir leur sécurité, la vôtre et celle des autres usagers et tiers en toute situation.

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Sécurité | Prévention des accidents

Sécurité et respect sur la route Pendant les trajets, le conducteur utilise les possibilités de dégagement afin que les usagers de la route qui le suivent puissent le dépasser en toute sécurité.

Roul’ net Avec de tels thèmes, l’ASETA, le SPAA et Agro-entrepreneurs Suisse visent à améliorer la sécurité et le respect sur la route.

Lancement de la campagne «Roul’net» L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), en collaboration avec le Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) et Agro-entrepreneurs Suisse, lance une campagne intitulée «Sécurité et respect sur la route». Le jeu de mots «Roul’net» doit contribuer à faire passer le message. Roman Engeler

Si vous circulez sur la voie publique avec des machines agricoles, vous bénéficiez, par rapport aux autres usagers de la route, de qulques droits particuliers. Il faut les préserver et ne pas les compromettre inutilement. En incitant les conducteurs de véhicules agricoles à adopter un comportement correct dans la circulation routière, les initiateurs de cette campagne veulent aussi valoriser l’image de l’agriculture.

La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement.

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Dix sujets significatifs Dix sujets, illustrés par des dessins attrayants, doivent sensibiliser les conducteurs de tracteurs et autres engins, et attirer leur attention sur le comportement

respectueux et sécuritaire à adopter dans le trafic: 1. Le chauffeur possède le permis nécessaire à la conduite de l’engin, contrôle le véhicule et est apte à prendre le volant.


Prévention des accidents | Sécurité

Le chauffeur possède le permis nécessaire à la conduite de l’engin, contrôle le véhicule et est apte à prendre le volant.

2. La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement. 3. Avant le départ, le conducteur contrôle différents points tels que les freins, l’éclairage, la visibilité vers l’arrière, les dimensions et le poids. 4. La cargaison est correctement sécurisée avant le départ. Il faut veiller à ne pas charger plus haut que les ridelles les produits en vrac comme les céréales, les copeaux, les betteraves ou le maïs ensilage ou encore le fumier. 5. Les pointes, les arêtes tranchantes et autres parties dangereuses des machines sont, selon les possibilités, enlevées, recouvertes ou au moins marquées.

Les pointes, les arêtes tranchantes et autres parties dangereuses des machines sont enlevées, recouvertes ou au moins marquées.

6. Le fumier et le lisier ne sont pas épandus le week-end. Les travaux de récolte doivent être réduits au minimum pendant la nuit et le week-end. 7. Ne jamais téléphoner en conduisant. Si un appel est réellement urgent, il faut s’arrêter ou utiliser un dispositif mains-libres. 8. En croisant d’autres véhicules, le conducteur est conscient de ses machines larges et peu visibles. Il réduit sa vitesse aux endroits étroits. 9. Pendant les trajets, le conducteur utilise les possibilités de dégagement afin que les usagers de la route qui le suivent puissent le dépasser en toute sécurité. 10. Les routes souillées constituent un danger pour les deux-roues et sont

donc immédiatement nettoyées à la fin des travaux.

Sécurité et respect Pour contribuer à la sécurité sur la voie publique, un esprit de compréhension mutuelle doit prévaloir. Cette campagne à l’enseigne de «Roul’net» vise à rappeler aux conducteurs de machines agricoles qu’il leur faut se conformer aux règles usuelles de la circulation. Les illustrations sont mises gratuitement et sous différents formats à disposition des médias mais aussi d’autres organisations et de particuliers. Cette campagne se poursuivra dans une phase ultérieure avec d’autres actions telles que la diffusion de messages et de courtes vidéos sur les réseaux sociaux.

Les routes souillées constituent un danger pour les deux-roues et sont donc immédiatement nettoyées à la fin des travaux. 6/7

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Köppl élargit sa gamme «eDrive» Köppl élargit sa gamme de monoaxes porteoutils électriques. Elle comprend maintenant plusieurs machines à batteries allant du modèle d’entrée de gamme éprouvé jusqu’à l’engin professionnel puissant et polyvalent. Paul Forrer AG, Industriestrasse 27, 8962 Bergdietikon (ZH)

Köppl se pose en pionnier de longue date dans le domaine des monoaxes porte-outils électriques et de leurs accessoires. En 2017 déjà, la maison a été récompensée pour son concept «eDrive», mais aussi pour son système très efficace de transmission du couple moteur à la prise de force, pour ses manchons de guidage «EasyDrive» et pour sa direction active «Turnaround» qui préserve le sol. Pour travailler en mode électrique, on a le choix entre le modèle d’entrée de gamme «Compakt Easy» («CEE») et l’outil professionnel «Compakt Comfort». Doté d’une grande réserve de puissance, le «CCE» offre le même potentiel d’utilisation que des engins de catégorie correspondante à moteur classique.

Le «CEE» en entrée de gamme Le monoaxe porte-outils «Compact Easy» («CEE») offre une capacité de 1,9 kWh, développe une puissance de crête de 3,3 kW et atteint une allure de 6 km/h. Le «paquet de muscles» «CCE» peut être doté des packs de batteries Köppl de 7,2 ou de 10 kWh pour délivrer jusqu’à 7,3 kW de puissance électrique. Grâce au principe de fonctionnement bien connu de la prise de force, un maximum de cette puissance est transmise aux outils, sans générer de vibrations. La transmission est, elle, hydraulique et indépendante, à variation continue. Le «CCE» atteint 8 km/h en marche avant. Sa vitesse en marche arrière est, selon le type d’utilisation, de 4 ou de 3,6 km/h pour travailler le sol conformément à la norme DIN.

Le modèle professionnel «CCE» Ce nouvel engin ultra-polyvalent «Compakt Comfort eDrive» («CCE») n’a justement rien à envier aux autres monoaxes porte-outils professionnels Köppl. Il affronte des pentes et dévers jusqu’à 100 %, avec l’«EasyDrive» sa conduite est ergonomique, son inverseur Power-Shuttle est commutable sous charge, ses manchons réglables en hauteur. Il est doté d’un sys62

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Le «Compakt Comfort eDrive» («CCE»), avec pack de batteries Köppl (à commander séparément), équipé spécialement de phares LED, sera livrable à partir de l’automne 2021. Photos: Köppl

tème d’accouplement rapide des outils et de circuits de refroidissement de série qui en font un engin des plus polyvalents. Afin d’exploiter de manière optimale les packs de batteries d’origine et de faire en sorte qu’ils supportent de très nombreux cycles de recharge sans perte de capacité, Köppl a développé son propre système de gestion du moteur et des accus, avec un refroidissement efficace en usage continu. En outre, l’engin peut encore être déplacé même si la réserve de courant est presque épuisée. Les packs d’accumulateurs lithium-ion, d’une capacité de 40 à 210 ampères-heures (Ah), se remplacent en un tournemain, sans outil. Ils suffisent pour une à huit heures, l’auto­nomie exacte dépendant de l’usage et de l’outil employé. Les mécaniciens en machines agricoles n’ont pas besoin d’une formation spécifique pour la maintenance des packs de batteries de 48 volts, dépourvus de composants à haute tension.

Engins pros modulaires Le vaste assortiment d’accessoires contribue au haut niveau de performances des engins Köppl «eMobility» sur le terrain. Huit accessoires compatibles avec le monoaxe porte-outils d’entrée de gamme «Compakt Easy eDrive» couvrent les travaux de fauche, le nettoyage et le balayage, le service hivernal ainsi que la préparation du sol. Le modèle «Compakt Comfort eDrive» peut être utilisé avec une quarantaine d’accessoires, les mêmes que ceux proposés pour le «Compakt Comfort» à motorisation classique. Ils servent à faucher, broyer, faner et récolter le foin, préparer le sol, le niveler et l’aplanir, biner et sarcler, balayer et racler, entretenir les chemins et réaliser des travaux de déneigement avec chasse-neige, fraise ou saleuse.


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«Compakt Easy eDrive» («CEE»): le pack-batterie Köppl 48 V/40 Ah et le chargeur standard sont inclus dans la livraison.

L’élimination écologique des adventices et le nettoyage des pavés sont assurés par le «Compakt Comfort eDrive» («CCE») équipé de l’outil Köppl «KWE53».

Karl Köppl fauche de l’herbe haute avec le monoaxe électrique «Compakt Comfort eDrive» («CCE») équipé de la barre de coupe en portique «KPE», à faible niveau de vibrations.

Un «Compakt Comfort eDrive» («CCE») en configuration moto­ culteur: ses performances tout électriques conviennent aussi pour des travaux à l’intérieur, comme dans ces serres.

Tout nouveau, il a déjà fait ses preuves!

engins, pour les rendre le plus performants possible dans toutes les situations qu’ils devront assumer sur le terrain. La gamme d’engins Köppl «eMobility» est la suite logique de cette exigence de durabilité. L’aspect écologique est aussi pris en compte: mise en œuvre de matériaux solides et renouvelables, production propre de courant vert pour l’alimentation de l’usine.

De nombreuses innovations ont vu le jour en plus de 125 ans de développement continu et en un demi-siècle d’expérience dans l’élaboration de systèmes de fauchage et de monoaxes porte-­ outils. Dès le stade de la conception, Köppl met l’accent sur les qualités d’endurance, de longévité et de robustesse de tous ses

Usage pro avec «zéro émissions»

Infos en ligne Pour de plus amples informations sur le concept global «e-Mobility» de Köppl, cliquer sur le lien: www.koeppl.com/emobility

La puissance électrique permet d’effectuer quasi tous les travaux aussi bien qu’avec des engins à moteurs conventionnels. Cela vaut tant pour le modèle d’entrée de gamme «Compakt Easy eDrive» («CEE») que pour le plus complet des «Compakt Comfort eDrive» («CCE») à vocation professionnelle. 6/7

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Plate-forme | Reportage

Montage et modifications sont leurs points forts: Sébastien et Paul Mooser posent dans leurs locaux de Charmey (FR) devant un Steyr «4130 Expert CVT» qui sera transformé en tracteur forestier. Photos: Dominik Senn

Des équipements sur mesure pour toute la Suisse Créée en 1974, la maison A. Mooser SA, de Charmey (FR), est aujourd’hui réputée dans toute la Suisse comme spécialiste de la construction d’équipements sur mesure, notamment dans les domaines agricole et forestier. Elle a ouvert un deuxième site à Estavayer-le-Lac (FR), en août 2020. Dominik Senn

L’entreprise familiale fondée par Alfons et Rose-Marie Mooser débuta avec 5 collaborateurs. À La Tzintre (Charmey FR), elle en compte actuellement 23, partagés entre les secteurs machines agricoles et forestières, constructions d’équipements et voitures automobiles. A. Mooser SA Mécanique et technique est dirigée par Paul Mooser, 53 ans, de la deuxième génération. Son fils Sébastien, 25 ans, est déjà 64

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très actif dans la société. Paul Mooser siège depuis une dizaine d’années au comité d’Agrotec Suisse, l’association qui réunit les employeurs de la branche du machinisme agricole. Agrotec Suisse forme avec Metaltec l’association faîtière AM Suisse qui défend les intérêts des employeurs et des formateurs dans les domaines de la construction métallique, de la technique agricole et de la maréchalerie.

Peu avant la pandémie de coronavirus, la société charmeysanne a pu ouvrir un second atelier à Estavayer-le-Lac, grâce à sa casquette de distributeur des marques Steyr, Pöttinger, Reform, Case IH, Hydrac, Weidemann, Stepa. Entre autres. Le site staviacois a été inauguré en août 2020. Il emploie 10 personnes et réunit les activités agricoles et forestières. Quant aux locaux de la Tzintre, ils abritent l’ensemble


Reportage | Plate-forme

Ce Steyr «CVT 6230» a été équipé pour les travaux forestiers.

des entreprises de la famille, incluant le garage d’un cousin et la société «Mooser Immobilier SA».

De grandes compétences sur place Paul Mooser confie que la réussite de son entreprise n’est pas le fruit du hasard, mais qu’elle repose sur une base solide. Tous les collaborateurs sont des mécaniciens en machines agricoles diplômés. La plupart d’entre eux étant issus du monde agricole, ce sont aussi des conducteurs chevronnés. Les piliers de la maison? Son savoir-faire, des connaissances approfondies en mécanique et en construction de machines, en électricité, hydraulique et dans les technologies pointues. «Qu‘il s‘agisse de transformer un tracteur en engin forestier polyvalent, de réaliser une remorque pour des usages spéciaux, de concevoir des machines pour le transport sur rail ou de réaliser une remorque distributrice électrique: rien ne nous est étranger», précise le patron. Mais, pour lui, le vrai secret de la réussite, c’est surtout de s’adapter aux clients, aux importateurs et aux distributeurs. «J’appelle cela le ‹projeter ensemble›, une approche qui crée de la confiance et fidélise la clientèle.»

Priorité aux machines agricoles À titre d’exemple, il cite la procédure proactive d’inspection des grues à fourrage, domaine où il a beaucoup investi ces temps. À la date d’échéance, le client reçoit automatiquement un courrier et un rendez-vous est fixé si nécessaire. «Je constate que cela réduit le nombre de défail­lances, lesquelles peuvent être très problématiques en pleine saison. Nous nous consacrons principalement aux machines agricoles, forestières et commu-

Cette distributrice à fourrage est entraînée par un moteur électrique.

nales, conseil, vente, entretien, détection et réparation de pannes à l’appui. S’y ajoutent les expertises de véhicules, les contrôles des gaz d’échappement, des freins et des climatisations.»

Fabrications sur mesure Le deuxième socle de la maison, ce sont les constructions métalliques spéciales, à Charmey. L’atelier est équipé d’une découpeuse à commande numérique (CNC), de tours, de perceuses, de fraiseuses et de postes à souder. Mooser est un constructeur de grues, mais aussi d’équipements de voirie. Il transforme des machines neuves, les dote par exemple d’essieux réglables, adapte des sièges, équipe des tracteurs pour qu’ils puissent circuler sur des voies ferrées. «Nous sommes flexibles par rapport aux demandes des clients. Nos commandes

comprennent également des carrosseries pour des remorques pouvant rouler jusqu’à 80 km/h.»

Distributrice électrique Paul Mooser est aussi amené à concevoir des machines. C’est le cas d’une distributrice de fourrage électrique commandée par Agroscope, qui s’en déclare très satisfait. «J’ai à ce jour fabriqué trois autres machines de ce type. Elles sont quasiment identiques au prototype car je n’y ai apporté que quelques modifications», explique Paul Mooser. Dans le domaine des constructions sur mesure aussi, il collabore étroitement avec des distributeurs et des importateurs de toute la Suisse, lesquels apprécient l’expérience et les talents de cette maison poly ­valente.

La distribution de Syn Trac en Suisse Le Syn Trac est un véhicule autrichien tout nouveau; il vient d’être commercialisé. Conçu pour les travaux agricoles et communaux, il est doté d’un moteur CAT 6-cylindres de 420 chevaux. Cet engin est équipé d’un système de transmission mécanique-­hydraulique progressive de pointe. S’il peut, techniquement, atteindre une vitesse maximale de 80 km/h, il est bien sûr limité à 40 km/h en Suisse. Sa conception modulaire est caractérisée notamment par un système innovant d’accouplement rapide, qui permet de faire passer ce véhicule de deux à trois essieux. A. Mooser SA distribue les modèles Syn Trac en Suisse, tout comme les sociétés Heini Landtechnik et Grebo SA. Ils sont approvisionnés par l’importateur RTE AG,

une filiale de Müller Gleisbau AG, basé à Frauenfeld. «Ce tracteur polyvalent convient tout particulièrement pour les travaux communaux et de voirie», explique Paul Mooser. Trois exemplaires sont déjà en service en Suisse romande.

Ce Syn Trac à trois essieux est en pleine opération de déneigement. Photo: Paul Mooser

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Passion | Youngtimer

Anton Ospelt junior, Ruedi Litscher et Anton Ospelt senior sont tous fans de Renault; ces tracteurs accusent tous au moins 18 ans d’âge, mais leur robe jaune n’en pâlit ni n’en pâtit guère. Photos: Dominik Senn

«Nos Renault nous accompagnent toujours et partout» Avec sa répartition de poids quasi idéale et l’important débattement de l’essieu avant, le tracteur Renault est «un outil polyvalent, utilisable aux champs comme en région de montagne»: Anton Ospelt père et fils, propriétaires de la ferme «Bofl», à Schaan, au Liechtenstein, l’affirment unanimement. Dominik Senn Le domaine «Bofl» s’étend sur les sols fertiles de la plaine rhénane, à Schaan, en Principauté du Liechtenstein. Il appartient à Anton et Martha Ospelt, qui y vivent avec leurs cinq enfants. La ferme abrite des laitières holstein élevées sur place, du jeune bétail et des veaux à l’engrais. Avec ses hectares de blé, d’orge, de maïs-ensilage et de betteraves fourragères, des choux-fleurs et des brocolis, la ferme offre une image imposante, encore agrandie d’une installation photovoltaïque de 160 kW coiffant le hangar à machines 66

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tout neuf. Le prince régnant Hans-Adam II lui a d’ailleurs fait l’honneur d’une visite. Né en 1997, Anton représente la quatrième génération des Ospelt. Son apprentissage de mécanicien en machines agricoles achevé, il a poursuivi sa formation à l’École d’agriculture de Salez (SG). Diplôme d’agriculteur en poche, il souhaite reprendre l’exploitation dans quelques années.

Exploitation en famille «Nous travaillons sans aide extérieure; c’est une exploitation familiale où chacun colla-

bore, sans exception», explique Anton Ospelt senior. Au Liechtenstein, la commercialisation des produits ne diffère guère par rapport à la Suisse, où est d’ailleurs livrée la majeure part de la production destinée à la consommation directe ou à la transformation. Par contre, la gestion des volumes de lait est différente au Liechtenstein. «Nous avons encore un contingentement sous forme de droits de livraison», explique notre interlocuteur. Les éleveurs peuvent dépasser ces volumes tant que le contingent national n’est pas dépassé. Cette auto-restriction via


Youngtimer | Passion

«Renault» gravé dans le béton: l’inscription originale sur le mur du hangar à machines mesure 3,5 par 0,5 mètres. Elle doit encore être peinte en noir sur fond jaune-ocre.

un contingentement national relève d’un accord entre le Liechtenstein et la Suisse, stipulant que la principauté n’a le droit de produire que les volumes de lait couvrant ses besoins.

Une demi-douzaine de Renault La passion des Ospelt pour les Renault remonte à trois générations et à l’achat, en 1995, d’un «Ceres 330» d’occasion avec un chargeur frontal et une fraise rotative. Ce tracteur à moteur Deer Power System (DPS) quatre-cylindres de 85 chevaux est resté bien des années l’engin de ferme poly­ valent, à la pleine satisfaction de tous. Anton Ospelt junior a appris à le conduire tout enfant. L’agrandissement de l’exploitation alla de pair avec le souhait de tracteurs plus puissants. En 2017, Thomas Müller, alors directeur de Maier AG à Marthalen ZH, proposa à Anton père un «Ares 620» – 13 ans d’âge à l’époque – à moteur DPS six-­ cylindres développant 120 chevaux. L’engin n’affichait que 950 heures de service. Il fut équipé d’un relevage frontal. «Il reste mon tracteur préféré, notamment pour faucher», raconte Anton fils. Il lui attelle aussi la presse à balles rondes combinée, la citerne à lisier, la charrue, l’autochargeuse pour remplir le silo tranchée, ainsi que le semoir combiné. Un «Ares 556» à un moteur DPS quatre-cylindres de 110 chevaux rejoignit ensuite l’inventaire, surtout utilisé pour tracter la remorque à balles rondes, pour entraîner la fraise et la déchaumeuse, et pour les labours.

Irrésistible «Atles 925 RZ» Un ami des Ospelt, Ruedi Litscher, du Servicecenter de Sevelen (SG), ancien concessionnaire Renault, puis Claas, leur proposa un jour un «Atles 925 RZ» animé par un six-cylindres Deutz de 240 chevaux, re-

L’«Ares 620 RZ» et son six-cylindres de 120 chevaux devant la presse-enrubanneuse. Le long empattement du tracteur est un indice de la répartition équilibrée de ses masses.

froidi à eau. Les Ospelt ne purent résister à la tentation. Ce tracteur chargé de 8 tonnes de blocs en béton, six à l’arrière et deux à l’avant, convient parfaitement pour tasser le silo; délesté, il est idéal pour déchaumer. En 2018, pour soulager le tracteur comparable «556», les Ospelt acqui­rent un «Ares 550» de 100 chevaux à moteur DPS 4-cylindres. Il sert à andainer, à épandre le lisier, à transporter et à entraîner la mélangeuse-distributrice. Enfin, l’arrivée d’un Palès à moteur Deutz quatre-­c ylindres de 75 chevaux refroidi à air, pour les soins culturaux, porta l’inventaire des tracteurs à la demi-douzaine. Tous des Renault. Le «Ceres 330» est encore employé avec le chargeur frontal, pour semer le maïs, fraiser et le broyage.

Véritable «tracteur de montagne» «Les Renault sont confortables, agréables à piloter avec leurs boîtes manuelles à quatre vitesses et leur rapports commu-

tables sous charge. Les cabines sont spacieu­ses et bien suspendues. Ils sont simples, de bonne qualité. Juste faut-il avoir la tête à soi pour ne pas passer les vitesses en force et ménager la transmission», relate Anton junior. La seule réparation importante a dû être effectuée sur l’«Ares 620»: il a fallu remplacer le capteur du compte-tours. Les pièces sont toujours disponibles, aux bons soins de Serco Landtechnik AG à Oberbipp (BE) et d’autres passionnés comme Ralph Bächler, le directeur de Schöpfer AG à Schmit­ten (FR). «Un des points forts des Renault est leur ‹sensationnelle› ré­partition avant-­ arrière des masses (48 % -52 %), associée à un empattement important et à l’imposant débattement de l’essieu avant autour d’un lourd châssis-poutre en fonte», explique Ruedi Litscher: «Le Renault est un véritable tracteur de montagne, qui garde les quatre roues au sol en toute situa­tion.»

Quelque 350 «Ares» ont été vendus en Suisse La société Renault a été fondée en 1898. En 1919, elle lance la construction de tracteurs, avec un modèle «HI» dérivé d’un char d’assaut. En 1933, le «VY» est le premier tracteur diesel de série fabriqué en France. En 1945, Renault ouvre une nouvelle usine de tracteurs au Mans. En 1967, les Français lancent le «56» à moteur MWM. Un modèle qui se vendra comme des petits pains. Dans les années 1970, Renault présente le système «Tracto-Control», un contrôle de relevage sur les bras inférieurs du troispoints, ainsi que le différentiel autobloquant «Blocmatic» pour les ponts avant des tracteurs à quatre roues motrices. En 1980, la livrée des tracteurs passe du rouge-orangé

au jaune-ocre. En 1994, Renault conclut un contrat avec John Deere pour la livraison de moteurs Deere Power System (DPS) en France. En contrepartie, Renault livre des «Ceres» que John Deere vend comme sa gamme «3000». Les «Ares» sont construits de 1996 à 2003, puis repris sous le même nom par Claas. Selon Serco Landtechnik AG, environ 350 exemplaires ont été commercialisés en Suisse. En 1999, la gamme «Atles» fait entrer Renault dans le club des constructeurs de tracteurs de plus de 250 chevaux. Après le rachat de la production de tracteurs par Claas en 2003 (à hauteur de 50 % du capital d’abord, puis à 100 %), la marque Renault s’efface du marché agricole.

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Management | Question de lecteur

Les titulaires d’un permis de voiture, de motocycle ou de camion sont autorisés à conduire des tracteurs à 40 km/h, même sans suivre le cours «G40». Photo: Heinz Röthlisberger

Tracteur à 40 km/h: avec quel permis? Le permis de voiture donne le droit de conduire un tracteur, c’est connu. Ce qui l’est moins, c’est de savoir si le cours «G40» est obligatoire pour la conduite d’un tracteur à 40 km/h. Aldo Rui

«Un jeune homme du village voisin travaille sur notre exploitation chaque été durant ses vacances. Il a réussi son permis de voiture cet hiver. Est-il maintenant autorisé à conduire nos tracteurs à 40 km/h, même s’il n’a pas passé le permis de catégorie G, ni suivi le cours G40?» Oui, il est autorisé à le faire. L’alinéa 3 de l’article 4 de l’Ordonnance réglant l’ad­ mission à la circulation routière (OAC) précise que le détenteur d’un permis de voiture (de catégorie «B») est autorisé à conduire des tracteurs agricoles à une vitesse maximale de 40 km/h. Il n’est pas soumis à l’obligation de suivre un cours «G40» pour le faire. Cela a déjà souvent soulevé des débats, car une personne sans expérience dans ce domaine peut 68

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théoriquement rouler pour la première fois de sa vie au volant d’un tracteur li­ mité à 40 km/h et tirant une remorque d’un poids total de 40 tonnes sur la voie publique. Or sur le terrain, aucun agri­ culteur ne laisserait un collaborateur no­ vice le faire sans l’expérience nécessaire, une formation et un encadrement rigou­ reux. La responsabilité serait trop écra­ sante tant pour le conducteur que pour le propriétaire du tracteur. Il en va de même pour les autres catégories, même si cela suscite parfois l’incompréhension. Ainsi, un jeune conducteur de 18 ans, son permis tout juste en poste, peut du jour au lendemain rouler sur l’autoroute en Ferrari «812 Superfast» animée d’un moteur V12 à 6,5 litres développant 800 chevaux.

Les autres catégories L’autorisation dont il est question dans cet exemple du permis de voiture s’étend, se­ lon l’OAC, aux catégories «-A» et «A»

Où est-ce que le bât blesse? Quelles sont les préoccupations des membres des sections de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA)? Quels soucis ren­ contrent-ils dans leur pratique quotidienne? Dans une série paraissant épisodiquement, Technique Agricole traite les questions qui sont soumises à l’ASETA. Pour de plus amples renseignements, s’adresser à l’ASETA à Riniken, tél. 056 462 32 00 ou par courriel à zs@agrartechnik.ch.


Question de lecteur | Management

(motocycles), «B1» (quadri­ c ycles à moteur), «C» et «C1» (camions), «D» et «D1» (autocars, bus et mini­bus) ainsi qu’à la catégorie spéciale «F» (véhicules à moteur dont la vitesse n’excède pas 45 km/h). Le titulaire d’un permis de l’une de ces catégories n’est pas contraint de suivre un cours «G40» pour conduire un tracteur agricole à 40 km/h sur la voie publique. Modifiée récemment, la catégorie «A1» est désormais ouverte aux jeunes motocyclistes, qui peuvent prendre le guidon d’une 125 cm³ à 15 ans révolus. Le détenteur d’un permis «A1» doit toutefois attendre l’âge de 16 ans pour conduire un tracteur à 40 km/h s’il veut se passer du cours «G40». Pour récapituler: celui qui a passé un permis de catégorie «F» (à partir de 16 ans), de catégorie «A1» (à partir de 16 ans), ou de catégorie supérieure, par exemple celui de voiture, a le droit de conduire des tracteurs agricoles à 40 km/h sur la voie publique.

Cours de conduite «G40» Rien ne change pour les jeunes gens de 14 ans: ceux qui sont titulaires du permis de catégorie «G» (dès 14 ans révolus) et qui ont participé au cours «G40» sont autorisés à conduire des tracteurs agricoles limités à 40 km/h, avec ou sans remorque. Des formu­ laires d’inscription au cours «G40» peuvent être téléchargés depuis le site de l’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA). Ce cours s’adresse aussi aux personnes dont le permis leur donne légalement l’autorisation de

Le chargeur articulé Thaler, avec une motorisation de 20-48 CV, vous apporte la fiabilité au meilleur prix. 15 modèles à découvrir.

Avec quelle catégorie de permis est-il possible de conduire des tracteurs à 40 km/h (sans avoir suivi le cours «G40»)? Catégories de permis de conduire

Tracteur à 40 km/h (sans «G40»)

A: motocycles d’une puissance supérieure à 35 kW

Oui

-A: (catégorie A avec restriction) motocycles d’une puissance n’excédant pas 35 kW A1: motocycles d’une cylindrée n’excédant pas 125 cm³ et d’une puissance maximale de 11 kW B: voitures automobiles dont le poids total n’excède pas 3500 kg et comportant huit places assises au plus B1: quadricycles et tricycles à moteur dont le poids à vide n’excède pas 550 kg C: voitures automobiles, à l’exception de celles de la catégorie D, dont le poids total est supérieur à 3500 kg C1: voitures automobiles (sans celles de la catégorie D) dont le poids total est compris entre 3500 kg et 7500 kg D: voitures automobiles affectées au transport de personnes de plus de huit places assises D1: voitures automobiles affectées au transport de personnes de huit à seize places assises

Oui Oui (dès 16 ans) Oui Oui Oui Oui Oui Oui

M: cyclomoteurs (teufs) (catégorie spéciale)

Non

F: véhicules automobiles, exceptés les motocycles, dont la vitesse maximale n’excède pas 45 km/h (catégorie spéciale) G: véhicules automobiles agricoles et forestiers dont la vitesse maximale n’excède pas 30 km/h (catégorie spéciale)

Oui Non

G et cours de conduite de tracteur «G40»

Oui

Vous trouverez de plus amples informations et une courte description de chaque catégorie sur le site www.fuehrerausweise.ch

conduire des tracteurs à 40 km/h, mais qui ne le font pas régulièrement parce qu’elles ne participent peut-être qu’occasionnellement aux travaux d’une ferme. Elles suivraient cette formation de leur propre chef pour approfondir leurs connaissances.

Pour suivre le cours de conduite «G40» vous pouvez vous inscrire sur les sites www. agrartechnik.ch ou www.g40.ch. Des informations plus détaillées sur les catégories de permis de conduire suisses et leurs conditions sont disponibles sur le site www.fuehrerausweise.ch

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Management | Équipement

Un poulailler exemplaire Les bâtiments d’aviculture doivent être fortement chauffés et consomment par conséquent beaucoup d’énergie. Deux projets réalisés dans le canton de Berne montrent que cette énergie peut être réduite à quatre cinquièmes en utilisant des pompes à chaleur, en récupérant la chaleur de l’air évacué et en isolant bien les bâtiments. Benedikt Vogel*

laquelle la majorité des exploitations suisses avicoles sont soumises.

Réduire les pertes Une exploitation suisse de taille moyenne, dotée d’une surface de stabulation de 600 mètres carrés, produit quelque 9000 poulets standard, d’un poids vif de 2,2 kg en huit «rotations» annuelles. Les poulaillers sont jusqu’ici pour la plupart équipés de chauffages au gaz ou au fioul. Une grande partie de l’énergie s’échappe dans l’environnement par la ventilation. Un récupérateur de chaleur permet de réduire ces pertes. Cependant, ce type d’installations, connues de la technique du bâtiment, ne sont pas encore la norme dans l’industrie, notamment en raison de la maintenance laborieuse et des strictes exigences d’hygiène dans l’aviculture. Les échangeurs de chaleur classiques risquent d’être obturés à cause de la forte teneur en poussière de l’air vicié combinée à l’humidité de condensation. On y remédie en les remplaçant après chaque rotation, ce qui représente un travail conséquent.

Bell teste la récupération de chaleur

Poulailler à Zimmerwald (BE): le jardin d’hiver est fermé lorsque les températures sont basses. Il est perpétuellement alimenté en air frais et préchauffé au moyen de l’échangeur de chaleur visible tout au fond. Photo: Exploitation Guggisberg et Nussbaum (BZG)

Le poulet est la deuxième viande préférée des Suisses, après le porc. Les deux tiers sont produits dans le millier d’exploitations de notre pays. Les poussins sont engraissés pendant 36 jours avant d’être abattus et transformés sous différentes formes. Ils requièrent beaucoup de chaleur, soit un

*Benedikt Vogel travaille en tant que journaliste scientifique indépendant, notamment pour l’Office fédéral de l’énergie (OFEN).

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poulailler chauffé à 32 degrés pendant la première partie de leur cycle d’engraissement. Lorsqu’ils deviennent plus grands et conservent leur chaleur, les besoins en énergie de chauffage baissent. À partir du vingt-deuxième jour, les jeunes volatiles ont accès à une zone couverte qui longe tout le bâtiment («jardin d’hiver») et dépend des conditions météorologiques extérieures. C’est ce qu’exige la norme SST, acronyme de «système de stabulation particulièrement respectueux des animaux», à

La société Bell Schweiz AG, qui fournit le détaillant Coop en produits à base de viande de volaille entre autres, a élaboré un concept énergétique novateur de récupération de chaleur. Dans l’une des 360 exploitations de poulets réparties dans tout le pays avec lesquelles elle coopère, les fournisseurs de Bell ont mis en service en été 2020 un poulailler particulier. Il s’agit de l’exploitation gérée par les familles Guggisberg et Nussbaum à Zimmerwald, dans le canton de Berne. De nouvelles normes ont pu être établies en matière d’efficacité énergétique grâce à la récupération de chaleur, rarement pratiquée auparavant dans les exploitations sous la houlette de Bell. L’installatioin est conçue comme un système en circuit fermé, c’est-à-dire que les flux d’air d’alimentation et d’air vicié sont acheminés séparément. «La solution est optimale sur le plan de l’hygiène, car la poussière et les germes éventuels sont éliminés de l’air vicié et ne s’échappent pas à l’extérieur. En outre, on n’est pas contraint au nettoyage fastidieux des systèmes air-air, nécessaire après chaque cycle», explique Stefan Werren, chef de projet chez Bell. Le dispositif en circuit fermé représente un bon compromis entre l’efficacité et les coûts. Le bâtiment est chauffé par une pompe à chaleur qui extrait l’énergie de l’air ambiant via un échangeur de chaleur et le


Équipement | Management

porte à une température de départ de 45 à 55 degrés, plus élevée que celle, habituelle, des pièces d’habitation.

Les premiers résultats L’installation de Zimmerwald est un projet pilote de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN). Les résultats des mesures effectuées durant le semestre d’hiver 2020/2021 sont disponibles. Le poulailler d’une ex­ ploitation de taille moyenne comportant une superficie de stabulation de 1100 m² a besoin de 200 000 kilowatts-heures par année (kWh/a) d’énergie utile de chauffage. Les valeurs mesurées jusqu’à présent laissent supposer que les besoins en énergie de chauffage passeront à 46 000 kWh/a, soit une réduction de 77 %. L’installation est également bénéfique pour les animaux: l’air passe par les jardins d’hiver situés de part et d’autre du bâtiment afin d’être réparti uniformément, après avoir été préchauffé par la chaleur résiduelle de l’air évacué. La température des jardins d’hiver est ainsi augmentée et les poulets peuvent évoluer dans des espaces extérieurs tempérés même en plein hiver.

Pompe à chaleur saumure-eau dans le poulailler Micarna Hans et Matthias Leuenberger ont franchi un pas similaire vers la durabilité en 2019 en construisant un poulailler à Hellsau, au nord de Berthoud (BE). Ils réalisent leur production sur mandat de Micarna, la filiale de Migros. Leur nouveau poulailler, comme celui de Zimmerwald, est doté d’une isolation thermique conforme au

Vue du poulailler de Zimmerwald avec son toit photovoltaïque et son jardin d’hiver vitré. On distingue des éléments de la pompe à chaleur à air-eau à droite de l’escalier. Photo: Bell

standard Minergie. Le chauffage est également assuré par une pompe qui puise la chaleur dans le sol et non dans l’air. La récupération de la chaleur est réalisée par un échangeur thermique à faisceau tubulaire qui se compose de tubes verticaux de 5 cm de diamètre chacun. «Ce mode de construction empêche le mélange de poussière et d’eau de condensation de boucher l’échangeur», indique David Stauffer, propriétaire de la société Globogal AG, qui a conçu le système énergétique du poulailler conjointement avec l’entreprise WPC Wärmepumpencenter AG.

Récupérateur de grande taille La consommation énergétique du poulailler a été mesurée entre avril 2019 et mars 2020 lors d’un projet pilote de l’OFEN. Le bâtiment nécessitait auparavant environ 160 000 kWh de chauffage par an, contre

Cet échangeur à plaques extrait la chaleur de l’eau de lavage et la transfère à un second circuit qui, à son tour, chauffe l’air d’alimentation. Photo: Bell

69 000 kWh durant la période testée. «Les trois quarts des économies sont réalisées grâce au système de récupération de chaleur de grande taille, le quart restant étant dû à l’amélioration de l’isolation thermique», commente Ludo Van Caenegem, le principal auteur du rapport. Grâce à la pompe à chaleur, l’approvisionnement en chauffage requiert 19 000 kWh d’électricité

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Valeurs mesurées

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Température extérieure

Température extérieure °C

Besoins en chaleur kWh/jour

Besoins en chauffage <> modèle de calcul

-10.0

Modèle de calcul sans récupération de chaleur

Les besoins en chauffage pendant une période de 36 jours («rotation») dans l’exploitation de poulets à Hellsau: ils ont tendance à baisser si la chaleur est récupérée (vert). Sans récupération de chaleur, le bâtiment doit être chauffé bien plus (bleu), notamment pendant la deuxième partie de rotation après l’évacuation de l’humidité élevée de l’air par la ventilation. Schéma: OFEN

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2021 Technique Agricole

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Management | Équipement

Le poulailler Micarna, à Hellsau (BE): Les deux échangeurs de chaleur tubulaires s’aperçoivent entre les modules photovoltaïques et l’accumulateur de chaleur à gauche, à côté du silo à fourrage. On a posé 2800 mètres de conduites de saumure pour la pompe à chaleur. Photo: OFEN

À Hellsau, la chaleur est distribuée par des tuyaux à ailettes en suspension libre. Au premier plan, on voit un distributeur d’air d’alimentation. Photo: Marianne Etter

Des clarifications à suivre seulement. Les besoins énergétiques du poulailler et du bâtiment de résidence (un total d’au moins 32 000 kWh) pourraient être couverts à 40 % grâce à l’accumulateur de chaleur et d’électricité de l’installation photovoltaïque, d’une production annuelle de 78 000 kWh. «Les pompes et la récupé­ ration de la chaleur devraient être obliga­ toires dans l’engraissement de volaille en Suisse, affirme David Stauffer. Une exploi­ tation sur trois pourrait être équipée d’un système énergétique approprié.» Il estime les coûts supplémentaires à tout juste 400 000 francs pour un poulailler. Ces coûts seraient amortis en 20 ans (économies de 20 000 francs par an de coûts énergétiques).

Des propriétés propres au secteur Les deux projets illustrent le potentiel des pompes à chaleur dans les secteurs

industriel et ­ commercial. En revanche, les expériences ne sont que peu trans­ férables à d’autres branches. La produc­ tion de poulets présente en effet des conditions très spécifiques, notamment de grandes différences de température et d’hu­midité dans les poulaillers, un re­ nouvellement important de l’air (jusqu’à 60 000 m³/h) pour maintenir la concen­ tration de CO 2 en dessous de la valeur li­ mite de 3000 ppm, ainsi que des taux élevés de poussière et d’ammoniac dans l’air. De telles particularités posent éga­ lement des problèmes singuliers. On se demande par exemple si les exigences du standard Minergie en matière d’isola­ tion thermique sont un peu exagérées dans ce cas, car les animaux plus grands émettent une énergie importante qui doit pouvoir être évacuée.

Le projet Bell donnera en outre des pistes pour le développement de l’élevage SST. Selon la norme, les coulisses d’accès à l’ex­ térieur doivent être complètement ouver­tes si les températures extérieures dépassent 13 degrés. Cela est parfois contre-­ pro­ ductif, pour les poules, qui, selon leur âge, se retirent dans le poulailler parce qu’il fait trop froid pour elles. L’expérience montre que tant qu’il y a un besoin de chauffage et que la récupération de chaleur fonctionne, il n’est pas opportun de fixer une limite de température rigide pour les volatiles et le climat du poulailler. «L’élevage SST doit être ajusté au nouveau système de ventilation», revendique Stefan Werren. Le rapport final du projet de l’OFEN «poulailler d’engraissement de volaille certifié selon le label Minergie A/P» à Hellsau est disponible uniquement en allemand sur le site www.aramis.admin.ch (onglet «Projet actuel»). Le rapport final du projet Bell à Zimmerwald sera mis en ligne à la fin de l’année 2021.

Rotation 6 (du 13 novembre au 18 décembre)

Pertes de chaleur en kW

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Classes de puissance

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Transmission

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Ventilation

Tandis que les pertes de chaleur par les murs restent constantes pendant une rotation, celles provoquées par la ventilation augmentent fortement dans la deuxième partie de l’engraissement, car la quantité croissante de vapeur provenant de la respiration des animaux doit alors être évacuée par un flux d’air accru. Le schéma se base sur le poulailler d’Hellsau. Schéma: OFEN

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Air d’alimentation chauffé Entrée de l’air vicié

Echangeur thermique similaire à celui du poulailler d’Hellsau: les flux des airs d’alimentation et vicié sont entièrement séparés. Illustration: Reventa


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ASETA | Comité

teur hautement high-tech. Ces technologies devraient rendre à terme les interdictions actuelles inutiles», a déclaré Werner Salzmann.

Mécanisation agricole 4.0

Roman Engeler (directeur de l’ASETA), Werner Salzmann (président de l’ASETA), Jörg Studer (président d’Agrotec Suisse) et Fernand Andrey (vice-président d’Agro-entrepreneurs Suisse), de gauche à droite. Photo: Catherine Schweizer

High-tech au service de la durabilité L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA), Agrotec Suisse et Agro-entrepreneurs Suisse ont présenté les pulvérisateurs actuels et regardé vers l’avenir lors d’une conférence de presse commune tenue à Pierrafortscha, près de Fribourg. Roman Engeler La protection des plantes fait partie du débat public depuis un certain temps, et pas seulement en raison des deux initiatives phytos. Elle est souvent abordée de manière très émotionnelle, et trop rarement avec des arguments rationnels et fondés. Les développements réalisés ces dernières années dans le machinisme agricole rendent l’utilisation des produits phytosanitaires beaucoup plus sûre. Leur application est modulée selon les besoins et les quantités ont pu être massivement réduites. En outre, les pulvérisateurs font l’objet de contrôles réguliers afin que leur fonctionnement correct soit assuré.

Jusqu’à la perfection «Les pulvérisateurs et les produits synthétiques sont constamment perfectionnés, les quantités épandues diminuent et des méthodes sont régulièrement testées et mises en pratique, a dit Werner Salzmann, président de l’ASETA et conseiller aux États. En 74

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2021

outre, les agriculteurs ne pulvérisent pas des doses démesurées, mais respectent des seuils de tolérance. Néanmoins, on ne mentionne le plus souvent que les effets négatifs lors des débats publics. Les bénéfices incon­testables, tels que la sécurité alimentaire, sont passés sous silence.» «L’évolution rapide des pulvérisateurs durant ces dernières années est elle aussi rarement abordée», a poursuivi Werner Salzmann. L’agriculture intelligente est particulièrement développée dans la pulvérisation. Le président de l'ASETA a notamment cité l’exemple des pulvérisateurs conçus de sorte que la dérive soit la plus réduite possible. Grâce à la mesure du vent, on peut corriger les facteurs météo­rologiques au moyen des buses. Le concept de culture spot farming permet de distinguer les adventices des plantes en temps réel durant le passage, et d’appliquer les produits de manière ciblée. «La pulvérisation est aujourd’hui un sec-

Jörg Studer, président d’Agrotec Suisse, l’association des employeurs de la branche du machinisme agricole, a affirmé que l’agriculture 4.0 si souvent évoquée est de fait la mécanisation agricole 4.0. Bien des technologies sont utilisées de nos jours dans l’agriculture suisse. Elles englobent les systèmes d’informations géographi­ ques, les stations météorologiques sur les champs, les données fournies par les satellites, les installations d’irrigation intelligentes et les méthodes alternatives de préparation du sol. Jörg Studer a assuré que la technologie est très développée en Suisse par rapport à l’étranger, et que la bonne couverture du réseau y contribue largement.

Les agro-entrepreneurs: des précur­seurs «On est pionnier dans l’introduction des technologies les plus récentes, en particulier dans les domaines de la pulvérisation et des procédés d’application», a expliqué Fernand Andrey, agriculteur et vice-président d’Agro-entrepreneurs Suisse. Ainsi, la première machine «ARA» du constructeur Ecorobotix a été étrennée par son entreprise de travaux agricoles. Fernand Andrey a confié qu’elle l’aidait à lutter contre les adventices très précisément. L’«ARA» les reconnaît via un dispositif multicaméra à haute définition et peut n’ouvrir ensuite qu’une de ses 156 buses pour une appli­ cation ciblée: «J’économise jusqu’à 95 % d’herbicides en utilisant l’‹ARA› au lieu d’effectuer un traitement sur toute la surface du champ.» Le prix d’achat de ce type d’équipements est très élevé. Seul une fréquence d’utilisation importante permet de les amortir, et cela constitue un avantage pour les agro-entrepreneurs, selon Fernand Andrey. Les machines sont bien, voire très bien, utilisées et peuvent être renouvelées à des inter­valles plus rapprochés, et sont dès lors toujours à la pointe. «De surcroît, la concurrence incite chacun à investir dans l’équipement le plus actuel et durable.» Agro-­entrepreneurs Suisse cherche actuellement à élaborer un label de qualité pour la pul­ vérisation professionnelle. «De la sorte, les agro-entrepreneurs certifiés devraient à l’avenir justifier d’équipements à jour et de formations continues régulières», a conclu l’entrepreneur fribourgeois.


Coursxxx | ASETA | xxx

Construire son propre système de guidage

! ! T

Technique Agricole a présenté dans son édition de mars un système de guidage low cost qu’Andreas Pfister, étudiant en sciences agronomiques et jeune agriculteur, a construit lui-même. L’ASETA propose maintenant un cours d’un jour (pour le moment uniquement en allemand) dans lequel les participants pourront à leur tour en réaliser un.

E t L n o P r e s M es ent

t O a m e d C n s !! velle chai

Cours I: 2 juillet 2021 et cours II: 9 juillet 2021

Contenu - Aperçu du logiciel «AgOpenGPS» (théorie) - Soudage d’une carte de circuit imprimé - Installation de l’ «AgOpenGPS» sur la tablette - Assemblage et tests - Commande du système en théorie et en pratique (sur la tablette) - Conseils pour le montage sur le tracteur à la maison Matériel nécessaire - Fer à souder et fil d’apport - 2 tournevis (plats) de 1,5 et 3,0 - Clé à six pans (5,0 et 5,5 mm) - Pince coupante - Couteau (p. ex. couteau de poche; pour enlever l’isolation du câble) - Pince à dénuder - Pince à sertir - Indiquer lors de l’inscription tout élément non trouvable!

Informations: www.agrartechnik.ch/Kurse

Renseignements pratiques Horaire: De 9 à 18 heures Lieu: Secrétariat de l’ASETA Ausserdorfstrasse 23, 5223 Riniken Prix: Cours: CHF 180.– matériel: CHF 2320.– total: CHF 2500.– Nombre de participants: Limité à 5 personnes Conditions: savoir l’allemand; avoir accès à un signal RTK, une certaine habileté manuelle et un téléphone portable avec une connexion internet Inscription: Jusqu’au 31 mai 2021 sur le site www.agrartechnik.ch/kurse Informations: zs@agrartechnik.ch Paiement: Le cours sera facturé après l’inscription. Le paiement doit être effectué au préalable. Responsable du cours: Andreas Pfister, 8610 Uster

o u r o p n é es e D o nc ann

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2021 Technique Agricole

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ASETA | Sections

AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) peuvent être respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés en automne 2021: jeudis 23 et 30 septembre de 18 h 30 à 21 h au BVA à Muri; jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch

94e et 95e assemblée générale le 1er septembre à Möriken La dixième rencontre de tracteurs aura lieu le premier week-end de septembre à 19h30 à Möriken. La section argovienne de l’ASETA tiendra ses 94e et 95e assemblées générales le 1er septembre dans la tente montée à cette occasion. De plus amples informations suivront.

BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne. 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une durée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50 % des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.

Tests de pulvérisateurs 2021 Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? Elle offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m. À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour

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Technique Agricole 6/7 2021

tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées. Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch

GR Cours préparatoires au permis F/G Les jeunes conducteurs (dès leur 13e anniversaire) qui suivent les cours de la section Grisons de l’ASETA reçoivent une bonne formation de base sur la théorie de la circulation. L’examen en vue de l’obtention du permis de catégorie G a lieu à la fin du deuxième jour de cours. Ce permis donne le droit de conduire des cyclomoteurs ou des véhicules agricoles limités à 30 km/h dès le 14e anniversaire. Prix: CHF 70.– pour les membres et CHF 70.– pour les non-membres. Les frais pour l’examen et le permis de conduire ne sont pas inclus. Ils sont facturés séparément par l’office des automobiles. Inscription en ligne: www.svlt-gr.ch Informations et inscriptions: Gianni Largiadèr, Chapella 231, 7526 Cinuos-­chel, 079 560 83 30, svlt.kurse@gmail.com N°

Lieu

Date/heure 1re partie

2e partie et examen

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Landquart Me 04.08.2021 13h30 à 17h Me 18.08.2021 14h00 à 17h00

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Landquart Sa 02.10.2021

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Thusis

Ma 03.08.2021 13h30 à 17h Me 11.08.2021 13h45 à 16h45

Me 25.08.2021 13h30 à 17h Me 08.09.2021 13h45 à 16h45 13h30 à 17h Me 20.10.2021 14h00 à 17h00

Me 06.10.2021 13h30 à 17h Me 27.10.2021 13h30 à 16h30

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 23 juin à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. Mercredi 25 août à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 605 pour scooter et moto 1re partie : samedi 28 août, de 8 à 12 heures 2e partie : samedi 4 septembre, de 8 à 12 heures 3e partie : samedi 11 septembre, de 8 à 12 heures Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 406


Sections | ASETA

1re partie : mardi 24 août, de 19 à 21 heures 2e partie : jeudi 26 août, de 19 à 21 heures 3e partie : mardi 31 août, de 19 à 21 heures 4e partie : jeudi 2 septembre, de 19 à 21 heures Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives sur le coronavirus, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours inten­sif commence probablement le 10 septembre. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

ZH Cours préparatoires au permis de tracteur 25 septembre, 27 novembre, de 8 à 14 heures

La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des auto­mobiles

Wittenbach, Oberstufenzentrum Me 01.09.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA

22.09.2021

St. Peterzell, Schulhaus Sa 18.09.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

20.10.2021

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 25.09.2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 27.10.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Me 03.11.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 08.12.2021 Wangs, Parkhotel Sa 06.11.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

01.12.2021

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49

SG

AR

AI

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021

GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch

Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

Lieu de cours 1er jour 2e jour + examen Après-midi mercredi après-midi

GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 19.06.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

14.07.2021

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 07.07.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

11.08.2021

Wangs, Parkhotel Sa 14.08.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD

08.09.2021

Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch

Trogen Me 18.08.2021 Trogen/StVA Trogen 15.09.2021

Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch

Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 28.08.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 29.09.2021

Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Dates de cours : 25.09.2021, 27.11.2021. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

ZG

ZH

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Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Rationaliser À Root, dans le Rontal lucernois, la famille Krummenacher dirige une exploitation laitière avec 35 vaches et du jeune bétail. Ce domaine s’étend sur des pentes très raides, mais comprend aussi des terres plus plates et cultivables. La répartition des 27 hectares sur les trois communes de Root, Dierikon et Buchrain n’est pas optimale. «C’est un morcellement typique dans la région», remarque Roman Krummenacher, agro-technicien ES et candidat à la reprise du domaine. «Autrefois, chaque ferme fauchait des prairies humides le long de la Reuss, pour fournir de la litière. Au siècle dernier, ces zones ont été drainées pour gagner de précieuses terres agricoles», explique Roman. Aujour­ d’hui encore, ces surfaces sont indispensables, malgré leurs délimitations «suboptimales». La ferme Hinterwies pratique l’ensilage en balles rondes par gain d’efficacité. Le pressage-enrubannage est confié à une entreprise. Le parc machines est simplifié, pour un usage tant sur les parcelles escarpées que plates, histoire de maîtriser les coûts. De nombreuses exploitations sont mécanisées «à double» pour gagner en force de frappe; ce n’est pas le cas des Krummenacher. Ils ont trois anciens Massey Ferguson («MF 135», «MF 240» et «MF 365»), ainsi qu’un Fendt «Farmer 308C» pour les transports. Un Aebi «TT 80» fait office de faucheuse et, évidemment, bonne figure jusque dans les plus solides pentes. Roman Krummenacher est né en 1998. Il se prépare à reprendre la ferme, aucune de ses trois sœurs n’étant intéressée. Cet agriculteur est aussi agro-technicien ES, formation achevée l’été dernier au Centre agricole du Schluechthof, à Cham (ZG). Depuis, il est employé à temps plein comme responsable du secteur espaces verts/service hivernal du Cercle de machines de Lucerne, dépendant de la section lucernoise de l’ASETA. «Avec cette deuxième formation, j’ai voulu approfondir les possibilités en matière de gestion et de techniques de production, sortir des sentiers battus. Mes attentes à l’égard du centre du Schluechthof ont été pleinement satisfaites.» Roman Krummenacher est conscient des difficultés que pose l’approvisionnement en fourrage de base du Hinterwies: «Nous ne devons pas succomber à la tentation et acheter des machines pour les parcelles plates.» Il est «constamment en train de rationaliser» et, avec ses parents, étudie d’un œil critique chaque investissement sous l’angle économie de machines et efficacité du travail. Il en va de même pour la reprise de l’exploitation: «Son expansion n’est envisagée que si le revenu du travail est correct. La croissance des revenus avec une faible rémunération du travail est très dangereuse car si la main-d’œuvre familiale s’en va, aucun personnel ne peut être embauché pour la remplacer et c’est l’existence même du domaine qui est alors menacée.» Propos recueillis par Dominik Senn

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA

Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

nouv eau

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 83e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal «Matériels forestiers» Les défis auxquels la branche forestière est confrontée sont de taille. Le marché du bois en fait partie depuis un certain temps déjà. On s’efforce d’y favoriser à nouveau des prix équitables, en rapport avec le travail fourni. L’édition 8 2021 paraîtra le 12.08.2021. Clôture de la rédaction: 30.07.2021 Clôture des annonces: 02.08.2021

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Maîtrise et performance au juste prix! La sécurité de la pré contre dicots et graminées

Nimbus® Gold 2.5 l/ha

Sans clomazone et en toute flexibilité, pré ou post précoce, contre dicots et graminées

Tanaris® + Butisan® S 1.5 l/ha + 1.0 l/ha

Caryx®*

Le plus pour les semis précoces et vigoureux: régulation, préparation à l‘hivernage et anti-phoma

0.6 – 1.0 l/ha

Contre altises et larves de tenthrède

Fastac® Perlen** 70 g/ha

Focus® Ultra*, 2.0 – 5.0 l/ha

Traitement complémentaire contre repousses de céréales et autres graminées

Stades de développement selon BBCH

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Repousses de céréales et gram annuelles: 2 – 3 l/ha, Chiendent: 2 x 2.5 l/ha fractionnés

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* Peut être mélangé avec les insecticides (ex: Fastac® Perlen) ** Demande d‘autorisation au préalable

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Nimbus Gold Tanaris® + Butisan® S ®

Caryx

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Fastac Perlen ®

Focus Ultra

Nous contacter: Tel. 061 636 8002 · agro-ch@basf.com BASF Schweiz AG · Protection des plantes · www.agro.basf.ch Klybeckstrasse 141 · 4057 Basel Utilisez les produits phytosanitaires avec précaution. Avant toute utilisation, lisez toujours l’étiquette. Tenez compte des avertissements et des symboles de mise en garde.


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