Technique Agricole 08/2021

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Août 2021

MÉCANISATION FORESTIÈRE Scieries mobiles Un prototype à l’élagage Concours de combinaisons d’outils avant-arrière Freinage de remorque avec entraînement à variation continue


LA SÉCURITÉ AVANT TOUT

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PRES EN NOU TATION VEAU

STE TERRYR U CV T S


Août 2021 | Éditorial • Sommaire

Actualité 4

Éditorial

En bref

Marché 8 12 14 15 16 18 20 28 30 36 38 42

«Nous voulons garder notre indépendance» Stratégie proactive du «Precision Center» de Bucher Guidage: Topcon soigne son offre Le transporter de 136 chevaux d’Aebi Pöttinger se lance dans les outils de désherbage mécanique Fendt travaille ses gammes

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Thème principal: mécanisation forestière La forêt façonne notre paysage ForêtSuisse célèbre son centenaire Plaquettes: les émissions dépendent de la qualité Autonomie grâce aux scieries mobiles Un sprinteur à l’élagage Les femmes dans les métiers forestiers

Impression 46 48 50 52 54 56 58 62

Faucheuse à deux essieux «SKH 60» de Rigitrac Essai sur le terrain du Hürlimann «XB 125» Claas: un «Arion 400» plus puissant Autochargeuse de Lüönd adaptée aux pentes Le pick-up «Flex-Load» pour les Strautmann «Ambion» Un Massey Ferguson «8S» au Jura bernois En savoir plus Freinage des remorques avec transmission à variation continue Spot-farming: intensification durable

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Management 64

Concours de combinaisons d’outils avant-arrière

Sécurité 66

Protection contre les coupures des jambes

Plate-forme 68 70

Le chanvre n’est pas une sinécure Test réussi du testeur d’atomiseurs

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Passion 72

Stihl Timbersports: sport culte et Stihl(é)

ASETA 74 75 78 79

Matthieu Schubnel, rédacteur francophone Communications des sections Madrick Bonny: fixé sur ses objectifs Les cours et l’impressum

Page de couverture Débardage avec un porteur de type Gremo «1250F»: le travail en forêt est de nouveau plus rentable grâce à la hausse du prix du bois.

www.youtube.com/­ agrartechnikCH

www.facebook.com/­ CHLandtechnik

Roman Engeler

Au début de l’année, lorsqu’elle a planifié le thème central de ce nu­ méro – la mécanisation forestière –, la rédaction faisait référence à la Foire forestière internationale de Lucerne, qui devait avoir lieu ces jours, mais qui n’a pas pu se dérouler pour les raisons que l’on sait. Toutefois, même en l’absence de ce rendez-vous professionnel, le sujet ne demeure pas moins d’une actualité brûlante. D‘une part, parce que ForêtSuisse, l’association des proprié­ taires forestiers, fête ses 100 ans. L’ASETA et Technique Agricole lui adressent leurs très chaleureuses félicitations pour ce centenaire. Un article en page 28 jette un éclairage sur le travail de cette organisation. D’autre part, le marché du bois fait les gros titres de l‘actualité. Ces dernières années, les prix du bois de forêt n’ont cessé de dégringoler. La concurrence de sciages importés de l’étranger et la surabondance de bois bostryché issu de nos forêts indigènes ont entraîné les prix à la production vers des planchers inédits. Cependant, depuis le début de l’année, cette matière première qui ménage le climat, qui est renouvelable et durable, voit la demande exploser et ses prix s‘améliorer. La raison avancée à ce phénomène est l’appétit de la Chine et des États-Unis pour le bois de construction, bien qu’il ne faille pas exclure totalement des mouvements purement spéculatifs aussi. Et peu à peu, lentement, la hausse des prix se fait ressentir jusqu’aux proprié­ taires de forêts. On peut donc espérer que la sylviculture retrouve un jour la voie de la rentabilité, peut-être aussi sous l’impulsion de quelques investisse­ ments dans la mécanisation forestière.

L’édition no 9 paraîtra le 16 septembre 2021.

Photo: Roman Engeler

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Actualité

En bref

Chargés à bloc

Weidemann concentre ses activités sur son site de Korbach, où de nouveaux bâtiments ont été construits. Lemken lance la commercialisation du semoir «Solitair» a trémie compartimentée de 1850 litres. La gamme de pneus radiaux Mitas «HC» (High Capacity) se voit adjoindre un nou­ veau modèle, le «HC 3000 R». GEA commercialise une nouvelle généra­ tion de ses systèmes de traite automatique «DairyRobot R9500» et «DairyProQ». Horsch investit quelque 17 millions d’euros sur son site de Ronneburg, en Thuringe (D), pour y construire une nouvelle halle de montage et des bureaux. Kramer sort le «Smart Attach». Il s’agit d’un nouveau système d’accouple­ ment entièrement hydraulique qui permet d’accrocher les outils sans quitter la cabine du chargeur. Début juillet, Sulky-Burel a acquis une majorité du capital du groupe italien Frandent. La fusion entre Walterscheid et Comer donne naissance à un nouveau leader sur le marché des dispositifs de transmission. Se basant sur les roues jumelées à trans­ lation hydraulique de Becklönne, son distributeur suisse Trachsel Technik a maintenant mis au point un dispositif plus léger pour la Suisse. McCormick sort trois nouveaux tracteurs de la gamme «X5». Développant 95, 102 et 114 chevaux avec leurs moteurs FPT, ils respectent la norme d’émission 5. Le constructeur polonais historique de tracteurs et de véhicules utilitaires Ursus a fait faillite. Sauvetage Faons Suisse a sauvé cette saison plus de 2500 faons de la dent des faucheuses et d’une mort quasi certaine. Erratum. Dans l’article «Tracteur à 40 km/h: avec quel permis?» en pages 68/69 de la précédente édition de TA, nous écri­ vions que les jeunes pouvaient désormais conduire des motos et des scooters jusqu’à 125 cm3 dès 15 ans. C’est faux. Depuis cette année, on peut conduire des motos et des scooters jusqu’à 125 cm3 et 11 kW, soit 15 chevaux (cat. A1) dès 16 ans. Dès 15 ans, on peut conduire des motocycles légers et des véhicules jusqu’à 50 cm3 et 4 kW (5,5 chevaux) et jusqu’à 45 km/h (cat. AM).

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Massey Ferguson lance une nouvelle gamme de chargeurs télescopiques dotés d’une cabine revue et améliorée pour le confort de l’opérateur. La gamme comprend six modèles, du compact «MF TH 6030» au «MF TH 8043» avec une capacité de levage maximale de 4300 kg, et une hauteur de levage de 7,5 mètres. Il peut être équipé d’un godet de 3500 litres. Des améliorations significatives ont été apportées à la transmission hydro­ statique, qui comprend désormais un

nouveau mode de conduite dyna­ mique. La gamme restitue également le nouveau design introduit avec les tracteurs de la série MF 8S. Le levier «PowerControl» bien connu sur les tracteurs est désormais disponible de série et permet une commande à gauche. En plus du nouveau siège, il y a désor­ mais aussi un joystick pour contrôler l’hydraulique et la transmission. Un nouvel écran couleur fournit des in­ formations détaillées. L’automatisation supplémentaire de la suspension du bras télescopique, du frein de station­ nement, de la limitation de la hauteur de l‘outil et l’automatisation de la troi­ sième fonction hydraulique facilitent encore l’utilisation de cet engin.

Deux fois 90 cm³ Avec ses deux modèles «592 XP» et «585», Husqvarna présente une nou­ velle génération de tronçonneuses dans la catégorie des 90 cm³. La «592 XP» est la scie à chaîne la plus puissante et pourtant la plus légère de sa catégorie, écrit le fabricant suédois. Cette ma­ chine peut être utilisée avec un guidechaîne d’une longueur atteignant 90 cm; il peut s’agir des nouveaux guides légers «X-Tough» associés aux chaînes Husqvarna «X-Cut», «C85» et «C83». La nouvelle version du logiciel «Auto­ Tune 3.0» garantit un démarrage aisé du moteur, quelles que soient les condi­

tions extérieures. La connectivité Blue­ tooth est en option. La «585», quant à elle, est destinée aux professionnels qui ont besoin d’une tronçonneuse durable, facile à utiliser, mais aussi puissante. Elle peut égale­ ment être dotée d’un plateau de 90 cm du type «X-Tough-Light». Comme le «592 XP», le «585» est également équipé d’un moteur «X-Torq».

Ensiler comme des champions Qualité de fourrage élevée, moins de tra­ vail, encombrement réduit: autant de rai­ sons qui parlent en faveur du «Silospeed», grâce auquel l’ensilage est immédiatement et automatiquement emballé de manière hermétique. En raison du court délai entre

la récolte et le pressage, il se forme davan­ tage d’acide lactique, ce qui influerait sur l’appétence et donc la consommation du fourrage. Avant d’être mise sous film, la récolte est précomprimée une première fois par un rotor, puis pressée dans un tun­ nel métallique. On obtient donc une haute densité tout en limitant les contraintes sur le film. «Silospeed» est actuellement le seul procédé convenant à la fois à l’herbe fauchée à l’ensileuse, ramassée à l’auto­ chargeuse, ou encore au maïs plante en­ tière, à la pulpe de betterave ou aux dé­ chets industriels.


Actualité

Double sécurité non-stop robuste et à dégagement élevé

Mus par des Kohler McCormick installe désormais des moteurs Kohler 3-cylindres de 1,9 l avec turbo et refroidissement des gaz d’admission. Ils fournissent des puissances maximales de 49 et 57 chevaux aux nouveaux modèles «X2.055» et «X2.060». Le système de traitement des gaz d’échappement est placé sur le côté du capot. L’une des innovations les plus importantes est le bouton «Engine Memo Switch» sur la console de commande de droite. Il permet de mémoriser et de rappeler rapidement le régime moteur. La gamme «X2» est disponible en deux configurations: une version «Standard» à plate-forme ou cabine et une «GE» («Ground Effect») à plate-forme. Grâce au train roulant abaissé de la version plate-forme, effet obtenu par des démultiplications spéciales au niveau des essieux, la hauteur totale du capot et aux garde-boues par rapport au sol se trouve encore réduite.

Lemken présente sa nouvelle sécurité non-stop «OptiStone» pour les charrues «Juwel», «Diamant» et «Titan». Le cœur du système est un organe fermé à plaques et paliers très robustes bien protégés contre la saleté et les corps étrangers. Une articulation de conception nouvelle assure des forces de déclenchement latérales élevées et un guidage optimal de la charrue en terrain pierreux. Lorsqu’il heurte un obstacle, le système de sécurité non-stop Lemken dévie simultanément jusqu’à 37 cm vers le haut et 20 cm latéralement. Même lors d’un labour profond, la marge de manœuvre est donc suffisante pour assurer un travail sans encombre. Les forces de déclenchement peuvent être ajustées en continu aux conditions changeantes du sol depuis le siège du tracteur. Si le système se coince sous des plaques rocheuses ou des racines, il est sécurisé par un boulon de cisaillement supplémentaire pour protéger la charrue contre tout dommage.

Zollinger passe le témoin à Spring Le champion du monde de labour 1995 au Kenya, multiple vice-champion du monde et champion suisse Willi Zollinger (Watt ZH, à d. sur la photo), a remis la présidence de l’Association suisse de labour sportif (Pflüger-Vereinigung). Lors de l’assemblée générale de l’association, le Zuri-

chois a cédé la barre à Stefan Spring, de Wigoltingen (TG); il restera toutefois membre de l’Organisation mondiale de labour pour y représenter la Suisse. Il a été élu à l’unanimité membre d’honneur de l’association suisse. L’assemblée a également approuvé à l’unanimité tous les

points à l’ordre du jour, y compris une proposition de Beat Sprenger visant à modifier le règlement pour augmenter le nombre de concours de labour pour la relève et pour les spectateurs.

Légère et pour tous les régimes de prise de force La nouvelle herse rotative Amazone «KE 3002-240» de 3 mètres de largeur de travail avec système «Rotamix» est destinée aux tracteurs de forte puissance jusqu’à 240 chevaux. Selon le constructeur, elle est capable d’émietter intensivement la terre, notamment dans des sols difficiles. Le système «Rotamix» se distingue par les caractéristiques suivantes: «Court, compact et avec deux rotors supplémentaires». Cette herse rotative dispose ainsi de douze plateaux porte-dents avec chacun deux dents de 290 mm. Selon Amazone, ces douze plateaux limitent le diamètre des engrenages droits. En conséquence, le châssis supportant les rotors reste compact et léger. Cette compacité lui permet aussi d’être positionné très près du tracteur. Le cœur de la nouvelle «KE 3002240 Rotamix» est la transmission «DirectDrive», via laquelle une puissance élevée est transmise directement aux engrenages droits des plateaux porte-dents. La herse rotative «KE 3002-240 Rotamix» est également disponible avec le système d’attelage rapide «QuickLink». Elle peut ainsi être associée à différents semoirs en quelques mouvements simples. Elle est compatible avec les régimes d’entraînement de prise de force 540, 750 ou 1000 tr/min.

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Actualité

Le recyclage prend son envol

Le recyclage des films d’ensilage va être massivement développé en Suisse à partir de janvier 2022. Une association ad hoc a été fondée le 14 juillet dernier sous l’égide de Kunststoff. swiss, la faîtière de l’industrie suisse des matières plastiques.

Des presses HD renforcées Claas apporte à ses presses haute densité «Quadrant 5000» et «Quadrant 4200» de multiples évolutions pour favoriser la productivité et prolonger leur durée de vie. Rebaptisées «Quadrant Evolution», ces modèles remaniés adoptent une transmission et un pick-up à double cames renforcés. Ce dernier serait plus résistant à la torsion et plus silencieux. Avec ses cinq rangées de dents, il tourne moins vite que son prédécesseur. Le canal de pressage a lui aussi été renforcé et le passage des ficelles amélioré. De série, les «Quadrant Evolution» bénéficient d’une centrale de lubrification automatique, d’une béquille intégrée à double effet, de coupleurs hydrauliques rapides, et, en cabine, d’une interface de commandes plus conviviale et d’une commande hydraulique optionnelle de la rampe d’éjection.

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Elle lancera un système qui a déjà fait ses preuves notamment chez nos voisins du nord, le «Erntekunststoffe-Recycling Deutschland» («Erde», soit approximativement «Recyclage des plastiques agricoles Allemagne»). Chez nous, ce recyclage n’a jamais décollé. Sous le nom d’«Erde Schweiz», les films seront collectés en Suisse aussi; une fois les capacités de recyclage épuisées, les plastiques seront exportés vers recycleurs de l’Union européenne. «Le système est financé par les contributions des fabricants», explique un communiqué de presse de Kunststoff.swiss. Ils s’agit de cotisations anticipées de recyclage qui doivent parvenir aux points de collecte afin de maintenir le coût total de la logistique et du traitement ultérieur à un niveau aussi bas que possible. Sous la direction de Kurt Röschli et de Kunststoff.swiss, l’association autonome «Erde Schweiz» veillera, en lien avec les autorités, à ce que le système soit opérationnel au 1er janvier 2022. La nouvelle association est composée de fabricants, de commerçants, d’entreprises d’élimination de déchets et d’entre­ prises de travaux agricoles. Elle est présidée par Kurt Röschli.

Deux modèles tout neufs

La gamme Deutz-Fahr «7 TTV» inclut désormais les modèles «7250 TTV» et «7250 TTV HD». Tous deux offrent plus de confort et une puissance de traction plus élevée. L’intervalle des vidanges du moteur a été porté à 1000 heures, celui de l’huile de la transmission à 2000 heures. Le moteur Deutz de 6,1 litres développe jusqu’à 247 chevaux et un couple maximal de 1072 Nm. La nouvelle transmission à variation continue combine deux unités hydrostatiques associées à des composants mécaniques optimisés. Le capot plongeant, associé à la cabine haute, offre une meilleure visibilité. À l’avant, la prise de force est une 1000/1000E. La pompe à détection de charge est disponible avec trois débits jusqu’à 210 l/min. Le relevage a une capacité de 10 tonnes, et même de 11,1 tonnes pour la version «HD». Pour la première fois dans cette catégorie de puissances, Deutz-Fahr propose un kit «Light and Ready» (léger et prêt à l’emploi) pour le chargeur frontal.


Actualité

Direction renouvelée Un changement est intervenu au 1er juillet dernier à la présidence ainsi qu’à la direction d’Agro-entrepreneurs Suisse. Le nouveau président, Christian Kuhn, est entrepreneur dans le canton de Zurich. Christian Kuhn remplace Oskar Schenk, de Schwarzenbourg (BE), qui avait repris la présidence au printemps 2019. La gérante d’Agro-entrepreneurs Suisse s’appelle Karin Essig. Elle travaillait auparavant au secrétariat et a repris la direction des mains de Nicolas Eschmann au 1er juillet aussi. Les nouveaux vice-présidents de l’association sont Fernand Andrey, de Bonnefontaine (FR), et Daniel Haffa, d’Andwil (TG).

Concours SMS En partenariat avec un commerçant en machines agricoles, «Technique Agricole» vous propose de gagner chaque mois un superbe modèle de tracteur.

Une première pierre posée Afin de s’adapter à l’évolution rapide de la technique agricole, la société Jürg Müller AG à Effingen (AG) construit un atelier et un entrepôt. La cérémonie

de pose de la première pierre de ce projet de 1,5 million de francs a eu lieu le 23 juillet avec les autorités, les planificateurs et les entrepreneurs. La mise en service est prévue pour la mi-2022. Travaillant dans le secteur depuis 33 ans, Jürg Müller (devant au centre) et son équipe de sept personnes vendent et réparent des tracteurs et des machines agricoles ainsi que du petit matériel. La maison importe des remorques, des broyeurs, des combinés et des fendeuses de bûches pour la préparation du bois.

Dans cette édition, vous pouvez gagner un modèle Siku d’un Claas «Xerion 5000» à l’échelle 1 :32.

Un SMS et gagnez avec : TCPoint AG Busswilstrasse 18 3252 Worben (BE)

Carburant bon pour le climat Synhelion et l’Empa mènent un projet de recherche commun pour le déve­ loppement d’un système de sto­ckage d’énergie à haute température, qui est un élément central de la production de combustibles solaires respectueux du climat. Pour la production de ces carburants synthétiques, la spin-off de l’EPF Zurich a mis au point un procédé thermochimique solaire basé sur la chaleur de processus dégagée par une concentration du rayonnement solaire. Pour que les réacteurs chimiques destinés à la production de combustibles synthétiques puissent fonctionner 24 heures sur 24, il faut un système de stockage de la chaleur à haute température rentable. Celui-ci stocke une partie de l’énergie solaire pour la nuit ou pour les périodes nuageuses et permet ainsi un fonctionnement continu des réacteurs.

Envoyez un SMS ( coût 1 fr. ) avec la mention SVLT, votre nom et votre adresse au numéro 880, et avec un peu de chance, vous remporterez ce modèle réduit de tracteur Claas «Xerion 5000». Evelyne Brunner, de La Ferrière (BE), est l’heureuse gagnante du modèle de Deutz-Fahr «Agrotron X720», mis en jeu dans l’édition de juin-juillet de Technique Agricole.

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Marché | Interview

Gregor Dietachmayr (à g.), porte-parole de la direction, s’occupe de la distribution et du marketing. Markus Baldinger est responsable de la recherche, du développement et de la numérisation. Ils sont deux des trois membres de l’équipe de direction de Pöttinger. Photos: Roman Engeler

Nous voulons obtenir un résultat de qualité! Depuis trois ans, l’entreprise Pöttinger est dirigée par des personnes extérieures à la famille fondatrice. Technique Agricole a interviewé Gregor Dietachmayr (porte-parole de la direction) et Markus Baldinger (responsable de la recherche, du développement et de la numérisation) sur les défis passés et à venir. Roman Engeler Technique Agricole: Comment s’est déroulé l’exercice 2020/2021 pour Pöttinger? Gregor Dietachmayr: Nous n’avons pas encore les chiffres définitifs, mais je peux déjà vous annoncer que ce sera un très bon exercice, voire le meilleur – ce qui peut sembler un peu paradoxal en cette période de coronavirus. Ceci dit, nous ne pensons pas avoir profité de la situation. Tout comme l’agriculture, le matériel agricole fait partie des secteurs incontournables. Comment avez-vous vécu la pan­ démie? Gregor Dietachmayr: Cela a été un défi stimulant. Quand nous avons appris, ce 8

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dimanche de la mi-mars 2020, que l’Autriche serait confinée, notre direction s’est réunie l’après-midi même pour prendre les premières mesures. La semaine suivante, les congés de l’entreprise étaient annoncés et une réduction de notre production décidée. Plus tard, la production a été relancée après la mise en place de mesures de protection sanitaire adéquates, mais de façon limitée en raison des circonstances. Avez-vous rencontré des difficultés d’approvisionnement? Gregor Dietachmayr: La situation était critique dans le nord de l’Italie, où l’industrie européenne du machinisme agricole se fournit massivement en pièces di-

verses. Mais grâce au dynamisme de nos spécialistes, des solutions ont pu être trouvées, avec le soutien de la chambre de commerce autrichienne et sa filiale de Milan. L’importance systémique nous a aussi aidés en ce sens. Certaines entreprises italiennes avaient l’autorisation de produire des pièces pour le secteur agricole, mais pas pour le secteur auto­ mobile. Tous les leviers ont été actionnés afin que la chaîne logistique continue de fonctionner. Nous avons néanmoins souffert quelques semaines. Après cette expérience, allez-vous modifier la logistique de sous-traitance et le mode de production? Gregor Dietachmayr: En comparaison


Interview | Marché

avec des entreprises similaires, Pöttinger dispose d’une grande polyvalence de fabrication. En outre, nombre de nos fournisseurs sont proches de nous géographiquement. Nous ne dépendons pas trop de l’Extrême-Orient dans le domaine des composants électroniques parce que nous restons focalisés sur l’espace européen. Nous n’allons donc pas révolutionner notre logistique. Revenons à l’exercice écoulé. Pourriez-vous nous apporter des précisions sur le résultat attendu? Gregor Dietachmayr: Pöttinger se contente depuis des années de communiquer son chiffre d’affaires et cette pratique-là est établie. Celui de 2020/2021 avoisinera les

Comment se répartit votre chiffre d’affaires entre les segments préparation des sols, semoirs et surfaces herbagères? Gregor Dietachmayr: Pöttinger est bien implanté dans le secteur des surfaces herbagères et entend consolider sa position. Mais son potentiel de croissance réside surtout dans le secteur des grandes cultures, où nous allons augmenter notre production de machines existantes et nouvelles. Notre chiffre d’affaires se répar­ tissait entre les secteurs surfaces herba­ gères et grandes cultures voici quelques années dans la proportion 65/35. Cette dernière est aujourd’hui passée à 55/45 et tend à s’équilibrer à 50/50. Elle est différente en Suisse où 90% de notre activité est générée par les machines pour surfaces herbagères.

Gregor Dietachmayr: «L’entre­prise familiale Pöttinger qui célèbre ses 150 ans a pour objectif prioritaire de conserver son indépendance.»

Êtes-vous globalement satisfait du marché suisse? Gregor Dietachmayr: Nous sommes très satisfaits des résultats en Suisse et de leur évolution. Ce pays reste pour nous, à l’instar de l’Autriche, de l’Allemagne et de la France, un marché local important sur lequel nous sommes bien implantés.

400 millions d’euros, contre un peu plus de 360 millions d’euros pour l’exercice précé­ dent. Je pense que la rentabilité a progressé. Nous devons toutefois rester vigilants parce qu’elle se dégradera de nouveau dans les prochains mois, en raison de la forte augmentation du prix des matières premières.

Où voyez-vous encore du potentiel? Gregor Dietachmayr: Les marchés de grande ampleur mis à part, nous distinguons ceux de taille moyenne de ceux qui présentent un gros potentiel à nos yeux. La Tchéquie et la Pologne font partie du premier groupe. Le second se constitue de l’Europe du Nord, de la Grande-Bretagne, de l’Amérique du Nord ainsi que de l’Allemagne septentrionale et orientale.

Gregor Dietachmayr voit pour Pöttinger un potentiel de croissance dans le secteur des grandes cultures ainsi que sur les marchés d’Europe septentrionale et d’Amérique du Nord.

Quelle est la part de votre chiffre d’affaires réalisée à l’étranger? Gregor Dietachmayr: Elle est actuellement de près de 90%. Comment s’impose-t-on, en tant que constructeur, sur un marché où les distributeurs de gamme longue cherchent à s’étendre et misent sur une exclusivité commerciale? Gregor Dietachmayr: Ma réponse ne vous surprendra pas! Cette question est au cœur de nos réflexions sur la stratégie à mener. Une chose est sûre: Pöttinger tient impérativement à conserver son indé­pendance. Il y a eu des rumeurs de reprise et il y en aura encore. Tous les «géants» de la branche sont déjà venus frapper à notre porte. Certains d’entre eux ont réagi à notre refus en lançant des phrases du genre: «On va vous rendre la vie dure!» Et comment avez-vous réagi? Gregor Dietachmayr: Vous dire que cela ne nous a pas inquiétés serait mentir. Nous constatons cependant – en Europe peut-être pas, mais aux États-Unis certainement – que la situation s’est déjà un peu détendue. Je tiens aussi à préciser, en toute modestie, que le travail est effectué par la machine attelée au tracteur! Nous pensons que Pöttinger doit rester positionné sur le marché en tant que spécialiste pour les surfaces herbagères et les grandes cultures, deux domaines où nous faisons en sorte que nos équipements donnent les meilleurs résultats. Pensez-vous à réorganiser vos activités commerciales et vos partenariats de distribution? Gregor Dietachmayr: Vous touchez à un sujet sensible! Nous avons dans nos tiroirs des concepts, conçus en interne, qui pourraient nous servir en cas de problème avec la distribution classique. Actuellement, les concessionnaires vendent principalement des tracteurs, accompagnés de différents accessoires. Mais, certains d’entre eux, performants, n’ont dans leur assortiment que des outils. Pourriez-vous nouer des alliances commerciales avec d’autres fabricants d’équipements? Gregor Dietachmayr: C’est une option envisageable. Nous pourrions créer des points de distribution en choisissant des partenaires avec lesquels nous ne sommes pas en concurrence directe. 8

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Marché | Interview

Klaus et Heinz Pöttinger ont quitté leurs fonctions respectivement en 2016 et en 2018. Comment les dirigeants «venus de l’extérieur» et la famille propriétaire de l’entreprise coopèrent-ils maintenant? Gregor Dietachmayr: La collaboration entre la direction actuelle et les propriétaires de l’entreprise s’est très bien mise en place. La répartition en cinq départements, chacun avec un directeur à sa tête, a fait ses preuves. Un temps d’adaptation a bien sûr été nécessaire jusqu’à ce que chacun endosse son rôle, mais ce processus a été rapide. Heinz et Klaus Pöttinger, qui siègent maintenant au conseil de surveillance, portent toujours un vif intérêt à l’évolution de l’entreprise. Ils ne sont plus actifs sur le plan opérationnel et font très bien la distinction entre ce plan et leur domaine actuel de responsabilité. Les rênes de l’entreprise passeront tôt ou tard aux mains de la cinquième génération, actuellement encore en formation. Cela se traduira peut-être par une gestion assurée à la fois par des membres de la famille et des cadres recrutés à l’extérieur. Pöttinger a récemment fait fureur avec son système de sauvetage des faons «Sensosafe». Où en est son lancement sur le marché? Markus Baldinger: «Le «Sensosafe» a été testé l’an dernier dans «l’Innovation Farm» sous toutes ses coutures. Les résultats de ces analyses nous ont permis de l’optimiser encore et nous avons déjà vendu cette année un nombre à deux chiffres de machines de présérie. Ces dernières ont fait l’objet d’essais sur le terrain, en Autriche, Allemagne et en Tchéquie. 135 animaux ont ainsi pu être sauvés sur les 1100 hectares fauchés, mais 15 ont malheureusement péri. Nous avons découvert, outre les faons, des lièvres et des faisans, ce qui élargit le rayon d’action initial du «Sensosafe». Quels sont selon vous les avantages du «Sensosafe»? Markus Baldinger: Ce système n’est tributaire ni du soleil et de son rayonnement, ni de la température. C’est son avantage majeur par rapport aux drones qui ne sont bien utilisables que le matin. Le «Sensosafe» sera produit en série dès l’an prochain et pourra alors être proposé sur d’autres marchés. Le taux de mortalité des insectes lié à l’utilisation de faucheuses rotatives est 10

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préoccupant. Pensez-vous à des procédés à intégrer dans des développements pour remédier à ce problème? Markus Baldinger: Pour trouver une solution, nous participons à un projet de recherche qui a démontré que notre faucheuse à disques ne nuisait quasiment pas aux insectes. L’élément le plus critique est le conditionneur. Je tiens à préciser ici que Pöttinger fait plus que construire des machines aujourd’hui, parce que, dès leur conception, il y intègre tous les aspects écologiques. En outre, le «Sensosafe» évoqué auparavant sera produit en série et donc être proposé à un prix plus attractif! Comment l’andaineur «à patins» a-til été accueilli sur le marché? Markus Baldinger: Sa mise sur le marché est toute récente. Et comme c’est souvent le cas avec les innovations, des clients l’ont peut-être considéré comme une soucoupe volante… Cet andaineur «à patins» reflète parfaitement notre philosophie: nous voulons obtenir un résultat de qualité, c’est-à-dire, concernant les surfaces herbagères, le meilleur fourrage possible, sans saletés, même en terrain difficile. Or, même si le châssis à cinq roues (avec roue de jauge) de nos andaineurs donne en règle générale de très

Markus Baldinger: «Notre préférence, en tant que société Pöttinger, va claire­ ment aux freins de remorques pneumatiques, mais nous avons développé une variante hydraulique pour le segment des petites remorques.»

bons résultats, il arrive parfois – surtout dans les prairies présentant des empreintes profondes – que les machines conventionnelles atteignent leurs limites. C’est pour ce type de situation que cet andaineur à patins a été conçu. En fait, il «flotte» au-dessus du sol, et permet de récolter un fourrage impeccable et de haute qualité. Avez-vous repéré des tendances de fond dans le secteur des équipements pour surfaces herbagères?

Markus Baldinger: «Pöttinger conçoit ses équipements dans l’objectif d’obtenir la meilleure qualité de travail possible sur le terrain.»

Markus Baldinger: Nous analysons ré­ gulièrement les tendances. Nous nous interro­geons notamment sur les conséquences du changement climatique, la quantité de CO2 sur les surfaces herbagères, la nécessité de sélectionner de nouveaux végétaux exigeant des procédés de récolte inédits etc. Nos réflexions intègrent de plus en plus des aspects de durabilité. Nous nous penchons aussi sur l’automatisation, la numérisation, la multiplication des obligations d’enregistrement, qui entraînent des interrogations sur la télémétrie, la connectivité et l’échange de données entre machines. Comme je vous l’indiquais à l’instant, nous sommes désormais focalisés non pas sur la machine en tant que telle, mais sur tout son environnement, en l’occurrence l’ensemble de la procédure qui va du fauchage à la récolte proprement dite. Et les tendances dans le domaine des grandes cultures? Markus Baldinger: On note dans ce domaine un renforcement des règlementations sur les engrais, une diminution de la quantité de produits phytosanitaires appliqués et le développement de l’agriculture de précision. Nous constatons également une tendance vers l’agriculture hybride, c’est-à-dire une agriculture classique intégrant des composantes de l’agriculture biologique. L’accent est mis aussi sur un travail du sol minimal et «ultra plat», ainsi que sur la préservation des ressources en eau. Ces réflexions vous amènent-elles à élargir votre catalogue? Markus Baldinger: Oui. Nous y avons ajouté cette année divers engins pour l’entretien des cultures. Il s’agit notamment de sarcleuses et de herses-étrilles que nous optimisons afin que l’épandage


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d’engrais puisse se faire simultanément. Nous perfectionnons aussi nos produits dans d’autres secteurs. Pöttinger propose une gamme complète en surfaces herbagères. Nous nous efforçons de combler l’une ou l’autre lacune dans les matériels de grandes cultures et de préparation du sol, par exemple sur les herses à disques et les cultivateurs. Ceci concerne-t-il aussi les engrais et la protection des plantes? Markus Baldinger: Si vous pensez à l’épandeur d’engrais et au pulvérisateur, la réponse est non. Mais nous proposerons en revanche davantage d’équipements qui combinent l’épandage d’engrais, le semis et le sarclage. Une des méga-tendances dans le secteur agricole est la numérisation. Comment Pöttinger se positionne-t-il sur ce segment? Markus Baldinger: Je différencie la numérisation en général de celle qui est spécifique à un produit. Nous proposons actuellement des prestations dans ces deux domaines. De surcroît, nous avons participé au développement du «Next Farming» et offrons l’accès à la plate-forme indépendante «Agrirouter». Notre devise «le meilleur résultat» concerne aussi la numérisation de produits. Nous souhaitons encore mieux les configurer et les évaluer dans les domaines des surfaces herbagères et des cultures agraires. Nous avons par exemple développé le «Smart Seeding» qui, avec la herse rotative, agit sur la texture du sol. Nous travaillons aussi sur des caméras et d’autres systèmes de capteurs pour nos machines. Les nouvelles technologies, l’agri­ culture 4.0 et l’agriculture intelligente constituent un défi pour tous. Quand j’en parle à des agriculteurs, ils me répondent souvent: «Je me sens un peu seul, un peu délaissé.» Partagez-vous cet avis et que faitesvous pour y remédier? Markus Baldinger: Oui, je partage tout à fait cet avis. Alors qu’on pouvait auparavant réparer soi-même bon nombre de machines, aujourd’hui on a souvent face à soi une boîte noire. Les constructeurs que nous sommes ont donc le devoir d’aider encore davantage leurs clients à mieux comprendre les mécanismes et le fonctionnement de leurs équipements. Nous devons aussi investir dans la formation, afin de pouvoir les conseiller de manière

ciblée, notamment dans le domaine des technologies numériques. Il y a en Autriche l’«Innovation Farm». Comment collaborez-vous avec cette institution? Markus Baldinger: Pöttinger a été l’un des initiateurs de cette ferme de l’innovation. Au sein du Comité européen des constructeurs de machines agricoles, ou CEMA, nous avons mené des débats intenses sur la manière de transmettre et diffuser plus facilement les technologies numériques. Ces réflexions ont abouti en Autriche à la création de l’«Innovation Farm». Nous pouvons ainsi faire tester des solutions prêtes à l’emploi dans une institution externe à notre entreprise. Avez-vous facilement accès à l’«Innovation Farm» quand vous souhaitez y faire tester un de vos nouveaux produits ou innovations? Markus Baldinger: Cette ferme, une initiative autrichienne, est néanmoins ouverte à tout le marché européen de machinisme agricole. Son accès est tout de même restreint, ses capacités étant limitées. Nous y avons notamment testé à fond notre système «Sensosafe» et en sommes repartis avec de précieux résultats. Abordons à présent un sujet délicat: les freins de remorques. Quelle est votre position dans la «guerre idéologique» entre freins hydrauliques et pneumatiques? Markus Baldinger: C’est une question que je suis de près en tant que président et membre de plusieurs comités en Eu-

rope et en Allemagne. Le système pneumatique a fait ses preuves depuis belle lurette et je suis moi-même convaincu de ses avantages, y compris sécuritaires. Mais il faut aussi prendre en compte le parc important de tracteurs et de machines agricoles anciens munis de systèmes hydrauliques. C’est pourquoi nous avons décidé d’élaborer des solutions de transition et de les proposer aux clients concernés. Notre préférence, en tant qu’entreprise Pöttinger, va clairement au système pneumatique, même si nous avons développé une variante hydraulique pour le segment des petites remorques. Seuls des freins pneumatiques peuvent être montés sur les grandes remor­ques. Quand reverrons-nous des machines Pöttinger dans des expositions ou, formulé autrement, devrez-vous, en raison de la pandémie de coronavirus, repenser votre manière de participer aux salons? Markus Baldinger: Le nombre de salons a augmenté ces dernières années, ce qui ne facilite pas la tâche des constructeurs que nous sommes. Nous aimerions que le calendrier des salons internationaux soit mieux adapté, et nous nous limiterons à l’avenir à quelques événements choisis. Nous avons à cœur de privilégier le contact direct avec le client. La pandémie nous a aussi amenés à considérer de nouveaux modes de communication comme les salons en ligne, domaine dans lequel Pöttinger a élaboré, en partenariat avec une start-up, un concept numérique inédit qui a déjà été primé!

«La mise en place de la collaboration entre l’actuelle direction et les propriétaires de l’entreprise s’est très bien passée», soulignent Gregor Dietachmayr et Markus Baldinger dans l’interview qu’ils ont accordée à Technique Agricole.

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De g. à d., Fritz Hofer, Michael Graf et Bernhard Läubli du Precision Center posant avec Jürg Minger, directeur de Bucher Landtechnik, devant un «Xpower» fonctionnant à l’électricité et destiné à la lutte contre les adventices des chemins et routes, dans le secteur communal. Photo: Roman Engeler

Précision renforcée Bucher Landtechnik a lancé son «Precision Center» voici un peu plus de deux ans. Depuis lors, il n’a cessé de développer et d’étendre ce pôle de compétences, dirigé dès ce mois d’août par Bernhard Läubli. Roman Engeler

L’importance des technologies numé­ riques ne cesse de croître, y compris dans l’agriculture. On espère que sa gestion deviendra plus efficace et, dans le même temps, plus durable. L’éventail de ces technologies va de l’assistance à la conduite par GPS pour les véhicules agri­ coles, à l’application plus ciblée d’engrais et de produits phytosanitaires, en passant par les machines entièrement autonomes que l’on verra dans les champs dans un avenir pas si lointain. Bucher Landtechnik ne veut pas passer à côté de cette tendance. Bien au contraire, l’entreprise entend bien jouer un rôle ac­ tif dans cette évolution. À cette fin, un pôle de compétences a été créé il y a en­ viron deux ans, nommé «Precision Cen­ ter». L’objectif était de mettre en com­ mun l’expertise disponible dans les 12

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départe­ ments existants, tels que les Case-Steyr Center, New Holland Center ou Kuhn Center, et de proposer aux clients des solutions numériques englo­ bant tous les fabricants et marques, ainsi que l’assistance nécessaire.

Facteurs déterminants Pour Jürg Minger, directeur de Bucher Landtechnik, il ne fait aucun doute que le marché des technologies intelligentes dans l’agriculture va rapidement progres­ ser. «Les développements en cours vont dans ce sens, et la pression sociale com­ binée aux conditions-cadres politiques contribuent également à son explosion actuelle», explique-t-il. «Bucher Landtechnik a renforcé le sec­ teur de l’agriculture de précision après avoir repris certaines activités commer­

ciales et de vente de Grunderco», pour­ suit Jürg Minger. Le fait que CNH Indus­ trial, l’un des principaux fournisseurs de Bucher Landtechnik avec ses marques de tracteurs New Holland, Case IH et Steyr, a beaucoup investi dans ce domaine et créé, il y a quelque temps, sa propre marque spécialisée «AgXtend» pour les solutions d’agriculture de précision, n’y est pas étranger.

Plate-forme «AgXtend» «AgXtend» est certes une plate-forme idoine pour les start-ups, mais aussi pour les entreprises déjà établies, qui peuvent utiliser les canaux de vente de CNH In­ dustrial avec leurs produits innovants. Avec cette approche ouverte, la holding CNH Industrial a suivi une voie inédite. Elle a en effet laissé à ces entreprises un


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les marques, afin qu’un client puisse choisir la solution adaptée à ses besoins.

Approche ouverte Cette approche ouverte, illustrée par la plate-forme «AgXtend», est également cultivée dans le centre de Bucher Landtechnik. Comme le mentionne Fritz Hofer, qui s’occupe d’agriculture de précision, notamment de systèmes de direction, deCe modèle «XPower XPU» destiné à l’utilisation communale est en pleine action. Photo: Roman Engeler puis 15 ans: «Nous réalisons près de la moitié de notre chiffre d’affaires avec les haut degré d’autonomie, plutôt que clients de nos marques. L’autre moitié de l’activité est générée par nos clients utilisant d’absorber les partenaires et de simpledes machines d’autres fabricants.» Bucher ment les intégrer dans un département Landtechnik exploite par exemple le «Precide recherche propre à CNH. L’objectif est sion Net», un signal de correction RTK, via de mettre les nouvelles technologies en un réseau de 1200 stations dans toute l’Eupratique de manière simple et rapide. rope, dont certaines en Suisse. Les produits de la gamme «AgXtend» vont aujourd’hui des applications pour le travail du sol et le semis, la fertilisation et Accord avec Ecorobotix le contrôle des adventices jusqu’à la réBucher Landtechnik a récemment conclu colte avec enregistrement du rendement. un accord de partenariat avec Ecorobotix. Ils peuvent être intégrés facilement dans Le jeune constructeur romand s’engage à les plate-formes d’agriculture de précision développer et à construire des technologies existantes de Case IH (AFS), Steyr (S-Tech) agricoles innovantes et peut désormais les commercialiser via des canaux de vente de ou New Holland (PLM). En outre, de nombreuses solutions peuvent être utilisées Bucher Landtechnik. Avec son système par plusieurs fabricants, pour autant que «ARA», Ecorobotix a mis au point un dispoles exigences techniques soient respecsitif de protection des cultures arrivé à maturité qui utilise l’intelligence artificielle, des tées. CNH propose ainsi ses équipements caméras haute résolution pour détecter les d’agriculture de précision à tous les utiliadventices et des buses sélectives pour les sateurs, quels que soient les fabricants et

Les technologies numériques jouent un rôle croissant. C’est aussi le cas dans l’agriculture où les systèmes de guidage constituent d’ores et déjà un procédé bien établi. Photo: Case IH

pulvériser avec de très petites quantités d’herbicides. Cette machine peut également appliquer des insecticides, des fongicides ou des engrais dans les cultures en ligne, dans la production maraîchère ou dans les prairies et pâturages.

«XPower» CNH Industrial a pris une participation minoritaire dans Zasso, un développeur de solutions de désherbage électrique, et commercialise cette technologie par les réseaux appropriés. C’est également le cas en Suisse, où le «Precision Center» de Bucher Landtechnik a pu lancer sur le marché un premier modèle pour un usage communal. Michael Graf, responsable de cette division chez Bucher Landtechnik, explique que cela permet à l’entreprise de répondre aux besoins spécifiques de désherbage des zones industrielles et des bordures de routes. Les adventices sur les bordures de trottoirs ou les chemins gravelés font aujour­d’hui l’objet de traitements écologiquement discutables, tels ceux à l’eau chaude ou à la vapeur, ou le chalumeau désherbant. Or elles peuvent être enlevées efficacement et facilement avec le «Xpower XPU», selon Michael Graf. Le fabricant Zasso a également adapté son système de désherbage électrique pour une utilisation dans les champs, les vergers et les vignobles. Dans un avenir proche, un procédé spécifique aux cultures en ligne dans les grandes cultures sera lancé sur le marché.

Développement des effectifs Bucher Landtechnik a l’intention d’étoffer en permanence l’équipe encore gérable de son nouveau pôle de compétences, et ce également en Suisse romande. «Notre objectif est d’être le numéro un en Suisse dans le domaine des machines agricoles numériques», déclare Jürg Minger en exposant la stratégie. Comme mentionné ci-dessus, Bucher Landtechnik souhaite accompagner activement les développements dans ce domaine et se préparer aux défis futurs tels que l’utilisation de robots et autres machines à fonctionnement autonome, afin de pouvoir également offrir le soutien nécessaire aux clients potentiels. Avec Bernhard Läubli, le «Precision Center» a été agrandi au début du mois d’août. Bernhard Läubli était auparavant responsable des ventes de la marque New Holland en Suisse. Il dirige maintenant ce centre où ses connaissances agronomiques seront précieuses. 8

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Marché | Nouveautés

tion est pertinent pour l’optimisation des cultures, depuis la préparation jusqu’à la récolte. Le boîtier «AGM-1» fournit un guidage manuel pour n’importe quelle application. Sa précision annoncée d’un passage à l’autre est de 35 cm, ou 20 cm avec correction différentielle en exploitant les signaux WAAS, Egnos et MSAS. Le second boîtier «AGS-2» (photo) est livré de série avec les services de correction différentielle WAAS et Egnos. Cet équipement évolutif est prédisposé pour utiliser le protocole NTRIP et le signal radio RTK (option). Intégrant un contrôleur de guidage, il convient parfaitement pour les applications d’autoguidage, notamment avec un volant électrique. «Les récepteurs Topcon sont compatibles avec la quasi-­ totalité des types, marques et modèles de machines agricoles», indique Brian Sorbe, vice-président des solutions produits globales chez Topcon. Les deux boîtiers bénéficient d’une protection IP69K. Ils intègrent un connecteur DT12 et sont conçus pour fonctionner avec toute console Topcon de la famille X multi-­ touch.

Parmi les nouveaux produits proposés par Topcon, le récepteur évolutif «AGS-2» intègre un contrôleur de guidage et se destine ainsi aux applications d’autoguidage. Photos: Topcon

Guidage: Topcon soigne son offre Topcon Agriculture introduit deux nouveaux récepteurs de guidage sur le marché, ainsi qu’un nouveau service de correction GNSS modulable en temps réel, pour s’adapter plus précisément aux différents besoins des agriculteurs tout en optimisant le coût. Matthieu Schubnel

Topcon Agriculture introduit deux récepteurs de guidage manuel et automatique compacts «AGM-1» et «AGS-2» sur le 14

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marché. Le constructeur entend proposer une technologie fiable pour toutes les tâches où le suivi des données de localisa-

Correction à la carte Par ailleurs, le fournisseur propose son nouveau service Topnet Live de correction GNSS en temps réel, combinant les technologies RTK et PPP (Precise Point Positioning) pour une couverture constante. Ce système utilise notamment des stations RTK localisées de Topcon et de partenaires, le réseau cellulaire ou encore les satellites. Le passage d’une technologie à l’autre est auto­matique et transparent pour l’agriculteur. Pour les utilisateurs les plus exigeants, il peut maintenir un guidage précis via les satellites malgré une interruption RTK dans les zones mal couvertes (SkyBridge). Afin d’optimiser les coûts, l’agriculteur choisit, pour chaque chantier, le niveau de précision adapté au niveau de couverture du réseau et à ses besoins (par exemple 4 cm pour le semis ou 15 cm pour la moisson) parmi quatre formules: Starpoint, Starpoint Pro, Realpoint et Realpoint+Skybridge. Topcon fournit alors automatiquement le service souhaité et ajuste le coût correspondant. «Calibrés à une précision inférieure à deux centimètres, les nouveaux services de correction fournissent une précision fiable d’un passage à l’autre. Grâce à un maillage en constante amélioration et à une variété de modèles d’abonnement renta­bles, le service offre une stabilité de connexion fiable à travers le monde», ajoute Brian Sobre.


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ment), d’où la possibilité d’une capacité de charge accrue de 5%, selon le niveau d‘équipement. La charge à l’essieu avant augmente de 10% par rapport au «450». Le nouveau transporter bénéficie également de la suspension à double triangulation, réputée pour son excellent confort de conduite et sa grande sécurité sur le terrain. Quatre fixations rapides permettent d’accélérer le changement d‘outillage.

Cabine repensée

Avec son «TP 470 Vario» de 136 chevaux, le constructeur Aebi lance ses transporters dans une nouvelle classe de puissance. L’avant de la cabine a en outre été redessiné. Photo: Heinz Röthlisberger

La cabine a bénéficié de plusieurs changements, notamment de design. Elle comporte désormais un pare-brise agrandi, de nouveaux rétroviseurs extérieurs et un bloc d’éclairage à LED modernisé. La puissance de la climatisation sera également augmentée et les développeurs ont réussi à améliorer l‘insonorisation.

L’intérieur encore top secret

Aebi élargira l’année prochaine sa gamme de transporters avec le «TP 470 Vario» de 136 chevaux. Ce modèle équipé d’un moteur VM offre une puissance supérieure de 20% à celle du «TP 450 Vario» et un couple plus élevé.

Lors de la présentation inaugurale, Aebi n’a montré que l’apparence du véhicule. Il n’a ni montré l’intérieur de la cabine, entièrement voilé, ni divulgué la moindre information sur les caractéristiques techniques ou les éléments de conduite. Le constructeur de Berthoud (BE) affirme vouloir ne communiquer qu’ultérieurement à ces sujets. Pour l’instant, on sait seulement que le transporter sera doté d’un organe de commande de pointe basé sur un écran tactile de 12 pouces.

Heinz Röthlisberger

Patience jusqu’au printemps 2022

Le transporter de 136 chevaux d’Aebi

La société suisse Aebi a osé aventurer ses transporters dans des gammes de puissance dépassant les 109 chevaux (80 kW) du «VT 450 Vario», son fleuron actuel. Ce plafond de 109 chevaux, réputé infranchissable, pour Aebi certes mais aussi pour la plupart des autres constructeurs, appartient désormais au passé: fort de ses 136 chevaux (100 kW), le «TP 470 Vario» accède à une catégorie de puissance inédite.

de 20% en puissance et de 10% en couple par rapport au «TP 450 Vario». Le nouveau transporter possède en outre une transmission à variation continue et à répartition de puissance.

Transport de charges plus lourdes Pour son «TP 470 Vario», Aebi donne un poids total de 10 tonnes (selon l‘empatte-

Aebi voit pour son transporter de 136 chevaux un fort potentiel surtout dans le secteur communal, mais aussi en agriculture et en sylviculture. Ces domaines sont marqués par des transports sur de longues distances et un surcroît de puissance est nécessaire. Le «TP 470 Vario» atteint le stade de la présérie cet automne. La commercialisation définitive est prévue au printemps 2022.

Un surcroît de couple «Même si ce transporter a été entièrement conçu à partir de zéro, il est inspiré du VT 450 Vario», a déclaré Urs Ritter, responsable du marché suisse au sein du groupe Aebi Schmidt, lors de la présentation inaugurale à Berthoud (BE). Le «TP 470 Vario» d’Aebi sera équipé d’un moteur VM quatre cylindres turbo-diesel de 3 litres, répondant à la norme antipollution «Euro 6e». Il totalise une puissance de 136 chevaux et déploie un couple de 500 newtons-mètres (Nm), soit un gain

Le «TP 470 Vario» équipé d’une autochargeuse «LD 540» de 25 mètres cubes est ici en pleine action sur une forte pente. Photo: Aebi

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Grâce à sa capacité à travailler de grandes surfaces et à sa conception nécessitant peu d’entretien, cette houe rotative est un outil efficace complémentaire aux herses et aux bineuses. Il peut être utilisé de la prélevée jusqu’à une hauteur de culture de 30 cm.

Herses Avec la herse «Tinecare», Pöttinger propose par ailleurs un outil doté d’un système de ressort breveté. Celui-ci assure une pression constante sur toute la largeur de travail, afin d’éviter des fluctuations de pression au sol. L’outil dispose d’un réglage hydraulique centralisé de la pression des dents – entre 500 et 5000 grammes. Ces dents de 8 mm de diamètre, disposées de manière à former un interligne de 3 cm, ne disposent pas de débattement latéral. La herse «Tinecare» est proposée en largeurs de travail de 6,2 à 12,2 mètres. Le remplacement des dents en cas de besoin est aisé, grâce à un système de changement rapide. Focus sur les étoiles de la houe rotative «Rotocare».

Photo: Roman Engeler

Pöttinger se lance dans les soins aux cultures Pöttinger élargit son offre avec des outils de désherbage mécanique et proposera à l’avenir trois types de produits en différentes largeurs de travail. Roman Engeler

Avec l’intégration partielle de l’entreprise Cross Farm Solution fondée en 2015, Pöttinger peut compléter son catalogue avec des outils de binage et autres herses. La vente de ces équipements a commencé officiellement début août.

Houes rotatives La houe rotative portée «Rotocare» convient pour lutter contre les adventices, mais aussi pour briser les croûtes de battance. Cet outil sert également à la mise en terre de graines de culture perdues à la récolte ou de semence d’adventices. La houe rotative «Rotocare» est disponible en largeurs de travail de 3 à 12,4 mètres. La version la plus large pèse 3 tonnes. Les 16

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roues de jauge, réglables en hauteur, peuvent être ajustées mécaniquement ou hydrauliquement. Le niveau d’agressivité du travail est lui aussi réglable, via le levier supérieur. Les étoiles rotatives indépendantes sont suspendues sur des ressorts de 8,5 mm de diamètre, favorisant le suivi correct des irrégularités du sol y compris dans les ornières profondes. L’interligne affiche 8,5 cm. Chaque roue étoilée est composée de 16 doigts en forme de cuillère résistants à l’usure. L’allure préconisée est comprise entre 10 et 25 km/h. La profondeur de travail peut atteindre 4 cm. Une calandre est censée protéger le tracteur des jets de pierre.

Bineuses La bineuse repliable «Flexcare» complète la gamme Pöttinger. Elle se décline en trois largeurs de travail de 4,7 à 9,2 mètres et couvre ainsi toutes les largeurs de semoir courantes. L’outil se compose d’un cadre mobile intégré dans le châssis principal et se déplaçant transversalement sur une course de plus ou moins 25 cm. Un vérin à double effet, piloté manuellement ou à l’aide d’une caméra de guidage, assure la translation de l’outil. Cette machine se distingue par ses possibilités de réglage flexibles, simples et rapides. Selon la culture à traiter, l’écartement des rangs peut être ajusté par pas de 2,5 cm grâce à des vis de serrage excentriques. L’écartement entre éléments de binage est modulable sur une plage de 25 à 160 cm. La largeur de travail de la bineuse se règle en positionnant une poignée dans l’un des trous de réglage du rail prévu à cet effet. Les éléments arrière peuvent être desserrés à l’aide d’une clé et verrouillés à différentes hauteurs. La pression du support guidé par parallélogramme peut également être modifiée en repositionnant les ressorts. Les roues de terrage, elles, se règlent à l’aide de cette broche. Le positionnement final de la bineuse est flexible. Elle peut également être repliée. Pour éviter le recouvrement des plantes, des disques déflecteurs protégeant la culture peuvent être mis en place.


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Les tracteurs des séries Fendt «500 Vario», «900 Vario» et «1000 Vario» accèdent désormais à l’univers connecté FendtOne.

Photos: Fendt

Fendt travaille ses gammes Fendt entrevoit des perspectives positives pour 2021. Au-delà d’une production attendue de plus de 20 000 tracteurs Vario cette année, la déclinaison d’évolutions technologiques sur ces produits et le renforcement des gammes d’outils devraient contribuer à la crois­ sance mondiale de l’activité de la marque bavaroise, encouragée par sa maison-mère Agco. Matthieu Schubnel Au travers des multiples innovations présentées par Fendt au cours de l’été, le constructeur a, une fois encore, montré sa capacité à répondre aux besoins du marché. La firme de Marktoberdorf (Bavière) veut faire bénéficier au plus grand nombre de ses clients des avantages du monde numérique. Et elle s’en donne les moyens: près du quart des 93 millions d’euros de son budget global en recherche et développement du dernier exercice était consacré au développement de produits et services numériques.

Tracteurs connectés Après avoir doté ses modèles «200 Vario», «300 Vario» et «700 Vario» du concept de 18

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commandes FendtOne, le tractoriste propose en effet aujourd’hui cette solution technologique sur ses séries «500 Vario», «900 Vario» et «1000 Vario». Désormais, les utilisateurs peuvent documenter leurs activités et disposer de données chiffrées relatives aux travaux pratiquées sur l’exploitation ou chez le client. La plate-forme numérique FendtOne offboard propose une consultation à distance de ces informations. Pour optimiser leurs interventions, les agriculteurs accèdent au nouvel environnement FendtOne du poste de conduite et aux fonctions d’agriculture intelligente, telles que la modulation de dose, le joystick «3L Isobus» configurable à souhait, la fonctionnalité TIM (Tractor Implement Manage-

ment), les dispositifs de gestion en fourrière mais aussi la télémétrie Fendt Connect. Le Fendt «500» muni d’un chargeur frontal propose, lui, l’exécution de trois fonctions simultanées et l’ajout d’une prise Isobus avant.

Filtre à air autonettoyant Les tracteurs des gammes «900 Vario» et «1000 Vario» évoluant en conditions très poussiéreuses adoptent sur demande un nouveau filtre à air autonettoyant au cours de la conduite. Le régime du venti­ lateur augmente ponctuellement juste avant le nettoyage. Le filtre est ensuite soufflé à deux reprises grâce à sa propre réserve d’air comprimé à 12 bar, durant un


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positionner les rouleaux pour passer d’un type de liage à l’autre. En complément, une béquille hydraulique facilitant l’attelage et le dételage ainsi qu’un lave-mains font partie des autres équipements désormais proposés sur cette machine.

Guidage et nettoyage plus précis

Selon Fendt, la nouvelle génération de faucheuses «Slicer F» et arrière double «Slicer 860/960» ont été allégées respectivement jusqu’à 60 et 360 kg pour réduire le besoin en puissance et préserver les sols.

cycle d’une durée totale de 30 secondes. Sur les modèles «1000 Vario», Fendt propose désormais, sur demande, le montage en usine de roues jumelées adaptées aux cultures en rangs et dotées du dispositif de télégonflage VarioGrip, avec une monte pneumatique arrière Trelleborg de dimensions 480/95R54, dont le diamètre atteint 2,35 m.

Faucheuses plus légères En matière de récolte du fourrage, Fendt a présenté plusieurs nouveautés mi-juillet. Les faucheuses à disques de dernière génération se révèlent plus légères que les séries précédentes. La faucheuse frontale Fendt «Slicer 310 F» (en photo) est proposée dans des variantes sans conditionneur, ou avec conditionneur réglable à dents (KC) ou à rouleaux (RC). Elle coupe l’herbe sur une largeur de 3,10 m et adopte une suspension pendulaire avec oscillation transversale de 7,5° de chaque côté. En option, Fendt propose un repliage hydraulique du carénage latéral, un rétroviseur, une prédisposition pour caméras et, pour les modèles dotés de conditionneurs, un report de charge hydraulique régulant la pression du lamier sur le sol. La Fendt «Slicer 310 F» peut être combinée aux faucheuses arrière Fendt «Slicer 860» ou «Slicer 960», respectivement de 8,60 ou 9,60 m de largeur de travail. Le déport de ces deux machines à double lamier est réglable grâce à deux boulons, afin d’ajuster le recouvrement derrière la faucheuse frontale. Ces faucheuses arrière intègrent un dispositif de sécurité mécanique limitant les dommages conséquents en cas de collision.

Commodité au transport Pour la mise en andains, l’appareil à quatre rotors Fendt «Former 12545» et sa

Les deux remorques autochargeuses de la nouvelle gamme «Tigo VR» combinent l’unité de chargement éprouvée de la «Tigo PR» et le volume de caisse de la «Tigo XR».

variante PRO disposent maintenant, comme leur grand frère «Former 14055 PRO», d’un châssis à hauteur réglable hydrauliquement. Ainsi, compte tenu d’une hauteur hors tout inférieure à 4 m, le chauffeur s’affranchit du démontage des bras porte-dents lors du transport. Les andaineurs bénéficient, comme la faucheuse frontale, d’un nouveau procédé de vernissage conférant à la peinture davantage de résistance aux rayons UV du soleil, pour une brillance prolongée. Le Fendt «Former» ratisse l’herbe sur une largeur de travail réglable de 10 à 12,5 m.

La Tigo VR combine les atouts La série inédite de remorques autochargeuses «Tigo VR» combine l’unité de chargement éprouvée de la «Tigo PR» et les dimensions de la caisse de la «Tigo XR». Cette gamme intermédiaire compte les deux modèles «Tigo 65 VR» et «Tigo 75 VR», de 38 et 44 m3 DIN de capacité respective, pour une largeur au transport de 2,75 m. La «Tigo VR» ramasse le fourrage grâce à un pick-up entraîné hydrauliquement à sept rangées de dents. Ses couteaux sectionnent le fourrage en brins de 37 mm. Sur demande, Fendt monte le dispositif d’affûtage déjà disponible sur la «Tigo XR». À l’arrière, la «Tigo VR» reçoit deux ou trois rouleaux de déchargement optionnels.

Dans le domaine de la moisson, Agco apporte aussi plusieurs modifications notamment à ses moissonneuses-batteuses «Ideal». Dans cette édition 2022, ces machines de récolte intègrent d’usine et sur demande la correction RTK avec une précision de 2 cm pour retrouver au champ des lignes prédéfinies. Avec ce niveau de précision, Fendt propose en outre un mode Controlled Traffic Farming. L’«Ideal 9» adopte un système de nettoyage des grains plus puissant et un déflecteur de paille optionnel conçu pour mieux répartir la paille en conditions humides. Enfin, les Fendt «Ideal» accèdent au système de télé­métrie Fendt Connect. Retrouvez un article complet sur l’«Ideal» dans l’édition Technique Agricole de septembre.

Le «Rogator 900» pulvérise ou fertilise Avec des largeurs hors tout au transport de 3,91 à 4,49 m, les automoteurs polyvalents «Rogator 900» ne se destinent pas aux marchés d’Europe de l’ouest. Munis d’un capot moteur emprunté aux tracteurs «900 Vario», d’une passerelle d’accès par l’avant et d’un châssis porte-outils, les cinq appareils de la gamme conçus pour les très grandes exploitations assurent par exemple la protection des végétaux. Ils disposent d’une rampe arrière de 27 à 40 m de largeur de travail, alimentée par une cuve de 3400 à 4900 l. En configuration d’épandage d’engrais minéraux par voie centrifuge ou pneumatique, les «Rogator 900» embarquent une trémie de 7000 l. Leur bloc 6 cylindres Agco Power de 8,4 l délivre une puissance de 290 à 369 ch.

Liage par film pour la Rotana La presse-enrubanneuse «Rotana 130 F», elle, accède désormais en option au liage par film, recommandé pour optimiser la conservation des fourrages humides. La machine embarque deux rouleaux à l’avant. L’acquéreur peut néanmoins choisir en complément l’option du liage par filet par exemple pour la paille et autres fourrages secs. Il lui suffira de re-

Non proposé en Europe, le nouveau porte-outils «Rogator 900» se distingue des autres automoteurs de la gamme par sa capacité à pulvériser des produits phytosanitaires ou à épandre de l’engrais.

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2021 Technique Agricole

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

La forêt façonne notre paysage La surface forestière de la Suisse a augmenté de 20 % ces 150 dernières années. Aujourd’hui, 31 % de notre territoire est boisé. La forêt façonne ainsi notre paysage, mais influence aussi la qualité de vie des habitants.

Photo: Heinz Röthlisberger

Ruedi Hunger

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Technique Agricole 8

2021


MÉCANISATION FORESTIÈRE

Une Suisse sans forêt serait impensable. Aujourd’hui, environ un tiers du territoire est boisé. L’arbre constitue la plus petite unité de la forêt. Il fait partie d’une association forestière caractérisée par une composition de différentes espèces d’arbres et d’arbustes. Souvent, son aspect extérieur est dominé par une à plusieurs essences, suivant l’altitude. Ce genre d’association n’est pas simplement déterminé à l’avance, mais résulte d’influences environnementales les plus diverses qui évoluent au fil des décennies, voire des siècles. Une forêt ou une association forestière est soumise à des adaptations permanentes, presque imperceptible pour le profane. Aujourd’hui, on veut tout de suite connaître la valeur d’une marchandise, d’une activité ou d’un produit. Mais les valeurs de la forêt, hormis l’exploitation du bois, ne peuvent pas être simplement évaluées en francs et en centimes.

À qui appartient la forêt suisse? La forêt couvre environ 31 % de la Suisse. Plus de 898 000 hectares (ha) sont en mains publiques. Les propriétaires privés en possèdent environ 372 000 hectares ou 29 %. Il existe de grandes différences régionales de répartition entre propriété publique et privée. Dans les cantons alpins de Glaris, des Grisons, d’Obwald et d’Uri, la proportion de forêt en mains publiques1) est de 90 %. Dans les cantons d’Appenzell Rhodes-Extérieures et Lucerne, la propriété privée domine, avec plus de 70 %. Selon «ForêtSuisse», l’association des propriétaires forestiers, on dénombre quelque 245 000 particuliers qui possèdent une forêt, en moyenne de 1,5 hectare seulement. Le tableau 2 montre les objectifs qu’ils visent. Au vu de la petite surface, il est étonnant que, selon un sondage de 2018, 72 % de ces propriétaires ne collaborent que rarement, voire jamais entre eux. On sera moins surpris de constater qu’ils accordent plus d’importance aux aspects immatériels qu’aux avantages matériels. Une valeur immatérielle peut consister par exemple à préserver la forêt en tant que ressource pour les générations futures afin de perpétuer une tradition familiale. Par propriétaires forestiers publics, on entend des personnes morales qui disposent d’une propriété forestière. Dans cette seconde catégorie, la surface moyenne est d’environ 255 hectares, soit une taille bien plus grande que celle des particuliers. Un total de près de 894 000 hectares de forêt (71 %) sont détenus par 3500 propriétaires publics aux yeux desquels la forêt

doit avant tout être saine et stable. Une enquête de ForêtSuisse montre que les communes politiques et les bourgeoisies accordent plus d’importance que les corporations à des objectifs qui bénéficient à l’ensemble de la collectivité, comme l’eau potable, la biodiversité ou la détente. Pour le groupe «Autres» (SA, Sàrl, associations, communautés scolaires, paroisses et fondations), la production de bois ne revêt qu’une faible importance. Plus de la moitié des propriétaires publics gèrent leur forêt en régie propre ou par leur propre entreprise. Contrairement aux particuliers, la collaboration avec d’autres propriétaires revêt une grande importance. La forêt est une source essentielle de revenus pour 24 % des bourgeoisies et 37 % des corporations.

Variations de la surface forestière L’être humain intervient dans les processus naturels des forêts au travers des soins et de l’exploitation. L’objectif recherché est une gestion adaptée. Des témoignages du passé attestent que les forêts ont été sur­ exploitées jusqu’à la deuxième moitié du XIXe siècle. Cette exploitation incontrôlée a servi à couvrir les besoins élevés de bois destiné à la construction et à la production d’énergie. Les conséquences n’ont pas tardé, sous forme de grandes catastrophes naturelles telles que des avalanches, des glissements de terrain et des chutes de pierres. Une législation rigoureuse a toutefois permis aux forêts de se rétablir rapidement jusqu’au milieu du XXe siècle. Une

Le mandat légal L’article 77 de la Constitution fédérale contient la disposition suivante: «La Confédération veille à ce que les forêts puissent remplir leurs fonctions protectrice, économique et sociale. Elle fixe les principes applicables à la protection des forêts. Elle encourage les mesures de conservation des forêts.»

étude (WSL) retraçant l’évolution de 1880 à 2000 montre que l’aire boisée a augmenté de 21 %, soit d’environ 0,19 % par année. Les évolutions varient beaucoup selon les régions. Depuis les années 1950, nombre de forêts insuffisamment exploitées ont trop vieilli. Le volume de bois poussant annuellement était supérieur à celui récolté. Les arbres sont devenus de plus en plus âgés et les forêts protectrices instables. Le rajeunissement a été insuffisant, parfois jusqu’au tournant du siècle. Ces changements sont-ils bons ou mauvais? Comme souvent, les opinions divergent. Si certains estiment que la disparition de l’agriculture dans les régions de montagne représente une catastrophe éco­ logique majeure, d’autres voient dans le retrait des humains,donc dans le reboisement naturel, une chance pour la nature. Une appréciation globale de l’ex­ tension des forêts par «bon» ou «mauvais» ne suffit pas. Il faut tenir compte de manière appropriée des conséquences de cette extension dans le domaine des dangers naturels,

Il faudra garantir à l’avenir le rajeunissement naturel de nos forêts protectrices en tenant compte des conséquences du changement climatique. Photo: fva

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2021 Technique Agricole

21


MÉCANISATION FORESTIÈRE

qui les amène privilégier le rajeunissement naturel. Ces efforts, appelés aussi «rationalisation biologique», visent à baisser les coûts de production en optant pour des processus naturels et des mesures peu coûteuses destinées à la prévention des dégâts causés par la faune sauvage.

Biodiversité et espace de détente

Les forêts protectrices protègent des zones résidentielles, des villages et des voies de communication contre des dangers naturels tels qu’avalanches, crues et glissements de terrain. Photo: Ruedi Hunger

de la protection de la nature ainsi que du paysage rural. C’est pourquoi une évaluation ne peut et ne doit être entreprise qu’à petite échelle.

Volume sur pied et rajeunissement Selon les résultats de l’inventaire forestier national (LFI4/2009-2017), le volume sur pied de tous les arbres vivants s’élève à 421 millions de mètres cubes, soit 350 m³ par ha, pour donner un chiffre plus parlant. Parallèlement à l’extension de la surface forestière, le volume s’est accru de 3,4 % depuis le précédent relevé de 2004-2006. Le volume sur pied, comme le

relève le rapport «Annuaire La forêt et le bois 2020» publié par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), est le résultat d’influences naturelles et de l’activité humaine. Il est également une importante référence pour les questions touchant au carbone stocké dans le bois. Dans les années 1970, les services forestiers ont planté chaque année (!) plus de 20 millions d’arbrisseaux. En 2017, on n’en comptait plus que 0,9 million, dont 42 % de feuillus. Cette forte tendance à la baisse indique que les services forestiers disposent de solides connaissances en matière de sylviculture proche de la nature

L’écosystème forestier, encore largement préservé, est un habitat d’une grande valeur pour de nombreuses espèces de plantes et d’animaux. La forêt remplit également une fonction de tampon et de refuge pour la nature exposée en permanence à l’urbanisation et à la pression des loisirs. Si elle est gérée durablement, elle revêt une valeur inestimable pour la nature et la biodiversité. En vertu de la loi sur les forêts, les cantons ont la possibilité de créer des «réserves forestières» qui protègent ces zones en tant qu’écosystème naturel et contribuent à la sauvegarde de la biodiversité. Deux types de réserves ont été définis: dans les réserves naturelles, il est renoncé à toute inter­vention pour laisser la forêt se développer naturellement. Dans les réserves spéciales, des interventions ciblées visent à promouvoir les espèces menacées. Les réserves forestières sont des aires protégées, qui sont garanties pendant un certain temps, en règle générale pendant 50 ans, par un contrat conclu entre le canton et le propriétaire. À la fin 2018,

Tableau 1. Population résidente en 2000 et surface forestière en 2019 Population résidente 2000

Surface forestière totale en ha (2019)

Par habitant en ares

Surface forestière productive ha

Surface forestière productive en %*

Total des forêts publiques en ha

Forêts publiques en %*

Total des forêts privées en ha

Forêts privées en %*

Suisse

7 204 055

1 271 125

17,6

1 117 669

88

898 320

71

372 805

29

Jura

1 023 043

229 890

22,5

195 272

85

178 478

78

51 412

22

Plateau

4 301 116

227 222

5,3

221 112

97

125 120

55

102 102

45

Préalpes

891 821

238 229

26,7

216 611

91

115 682

49

122 547

51

Alpes

666 613

399 223

59,9

329 612

83

334 077

84

65 146

16

Sud des Alpes

321 462

176 561

54,9

155 062

88

144 963

82

31 598

18

* de la surface forestière totale (valeur de la troisième colonne) Source: Annuaire La forêt et le bois 2020

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Technique Agricole 8

2021


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MÉCANISATION FORESTIÈRE

Tableau 2. Les propriétaires forestiers privés et leurs principaux objectifs Récolteurs

Généralistes

Protecteurs de la nature

Altruistes

Indifférents

21 %

17 %

11 %

16 %

35 %

Objectifs primaires

Forêt saine et stable, production de bois

Forêt saine et stable, production de bois et garantie des autres fonctions forestières

Forêt saine et stable, promotion de la biodiversité

Activités dans leur forêt

Traitement des dommages de la forêt Soins, récolte de bois pour usage propre et destiné à la vente

Traitement des dommages de la forêt Soins, récolte de bois pour usage propre et destiné à la vente

Récolte de bois-énergie pour usage propre, traitement des dommages

Récolte de bois-énergie, soins aux jeunes peuplements, traitement des dommages

Récolte de bois-énergie pour usage propre, traitement des dommages

Domicile à la campagne

70 %

70 %

46 %

54 %

59 %

28 % avec formation forestière 6 % avec diplôme universitaire

33 % avec formation forestière 3 % avec diplôme universitaire

7 % avec formation forestière 17 % avec diplôme universitaire

12 % avec formation forestière 10 % avec diplôme universitaire

6 % avec formation forestière 9 % avec diplôme universitaire

5 %

5 %

20 %

20 %

25 %

60 %

50 %

15 %

25 %

20 %

Par rapport à la totalité des propriétaires

Formation

Pourcentage de femmes Métier en rapport avec l’agriculture et/ou la sylviculture

Forêt saine et stable, garantie de toutes les Aucune réflexion quant fonctions forestières aux objectifs sauf production de bois

Source: Office fédéral de l’environnement et Forêt suisse, Les propriétaires forestiers en Suisse

6,5 % de l’aire boisée était délimitée en tant que réserve; on se rapproche de l’objectif fixé de 10 % d’ici 2030. Pour la population suisse, la forêt reste un espace de détente privilégié. Sa valeur

récréa­tive est étroitement liée à la biodiversité. Exprimée en francs, elle devrait se situer autour de 2300 francs par hectare, une prestation souvent fournie gratuitement par la forêt et son propriétaire.

Lorsqu’une forêt protectrice n’est plus à même de remplir ses fonctions, même les grandes agglomérations sont menacées. Photo: Ruedi Hunger

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Technique Agricole 8

2021

Puits et réservoir de carbone Le CO2 est devenu un slogan de notre époque, et il est très à la mode d’en parler et d’écrire sur lui. Mais ce sujet, ainsi que les notions de «réservoir de carbone» et de «puits de carbone», sont effectivement trop sérieux pour être écartés d’un haussement d’épaules. C’est grâce à la photosynthèse que les arbres séquestrent le dioxyde de carbone et libèrent de l’oxygène. Le bilan de CO2 de la forêt comprend l’absorption de CO2 résultant de la croissance des arbres ainsi que les variations du CO2 stocké dans la litière, le sol et le bois mort, sous déduction des pertes consécutives à l’exploitation forestière et aux disparitions naturelles (voir tableau 3). Un mètre cube de bois séquestre le carbone d’une tonne de CO2. En partant d’une moyenne de 500 kg/m³, cela signifie qu’un mètre cube de bois contient 250 kg de carbone (C). Lors de la transformation de C en CO2, 0,9 kg de carbone produit 3,67 kg de dioxyde de carbone. Les 250 kg de C/m³ de bois multipliés par 3,67 kg CO2 donnent ainsi 917 kg, soit près d’une tonne de CO2 par mètre cube de bois. Ce qui nous amène à nous demander quelle est la quantité de CO2 contenue dans les arbres des forêts suisses. La réponse est: environ un milliard de tonnes.


MÉCANISATION FORESTIÈRE

À noter que pour les produits en bois, on ne parle pas de puits, mais de réservoir de carbone. Les produits en bois portent en eux pendant toute leur durée de vie le carbone déjà séquestré dans le bois.

Une source de matière première Chaque année, près de 4,5 millions de mètres cubes de bois, d’une valeur estimée à 380 millions de francs, sont récoltés en Suisse. L’utilisation de la ressource bois est influencée par la politique forestière, énergétique et climatique, mais aussi par la ou les stratégie(s) en matière de biodiversité, par l’aménagement du territoire et par la politique régionale et économique. Comme toujours lorsqu’il s’agit de concilier des points de vue aussi nombreux, l’objectif proprement dit – en l’occurrence l’exploitation du bois – devient l’enjeu de différents intérêts. À cela s’ajoute le fait que la population, de manière encore plus marquée que par le passé, veut aussi être consultée et si possible participer aux décisions touchant à la sylvi­culture, ce qui engendre des tensions supplémentaires. Par exemple, la population apprécie les forêts soignées, diversifiées et «propres», mais d’un autre côté, elle nourrit des craintes de voir la forêt détruite. Ces peurs suscitent même occasionnellement des protestations contre

une exploitation accrue de la forêt suisse. En 2019, l’ensemble de la consommation de bois s’est élevée à 10,3 millions de mètres cubes. Sur ce total, 43,9 % ont fait l’objet d’une valorisation «matière». La part de bois valorisée à des fins énergétiques reste plutôt stable à 53,4 %. Les 2,8 % restants ont été utilisés dans l’agriculture et l’horticulture ou sont liés à des pertes de récolte et de transformation.

Protection contre les dangers La Suisse possède de nombreuses forêts qui protègent les villages, les zones résidentielles et les voies de communication des dangers naturels tels qu’avalanches, crues, glissements de terrain et au moins partiellement contre les chutes de pierres. La construction d’ouvrages de protection est bien plus coûteuse que la conservation et l’entretien de forêts protectrices. Seul bémol: l’effet protecteur n’est garanti que sur trois quarts de la surface de forêts protectrices; sur le quart restant, il est menacé à long terme par l’instabilité des peuplements et le manque de rajeunissement. Le nouveau «rapport forêt-­ gibier» rédigé par le service des forêts et des dangers naturels du canton des Grisons confirme ce constat. Il montre que la forte pression du gibier dans la région d’Herrschaft/Prättigau a des effets très

négatifs sur le rajeunissement naturel des forêts. Cette situation entraîne notamment un changement dans la composition des forêts, et même la disparition totale de certaines essences. La biodiversité est perturbée, et lorsqu’une association forestière est à ce point endommagée et âgée, elle ne peut plus s’adapter aux conséquences du changement climatique. Plus de la moitié (59 %) des surfaces régionales de forêts protectrices (20 800 hectares) sont des zones à problèmes ou nécessitant des mesures, pour lesquelles une action rapide et cohérente s’impose. Une fois de plus, les exigences de la société relatives aux forêts protectrices sont en totale contradiction avec la difficulté de la même population à accepter une augmentation massive des tirs de gibier dans la région.

La forêt en tant que réservoir d’eau La forêt joue un grand rôle dans la fil­ tration de l’eau, car les apports de substan­ces étrangères y sont particulièrement faibles, et le sol forestier agit en outre comme un filtre. On estime ainsi qu’un hectare de forêt fournit chaque année l’équivalent de 60 francs de travail de «traitement des eaux». Cette prestation est naturellement assurée grâce à l’épaisse couche de matière organique

La forêt est une précieuse source de matière première dont plus de la moitié est utilisée à des fins énergétiques.

8

Photo: WSL

2021 Technique Agricole

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

Tableau 3. Effet de puits annuel dans le secteur suisse de la forêt et du bois (en milliers de tonnes de CO2) Production annuelle de biomasse (accroissement)

Perte annuelle de biomasse (exploitation)

Variation annuelle de bois mort

Variation annuelle dans la litière

Variation annuelle du carbone dans les sols

Variation annuelle des produits en bois d’origine indigène

Émissions produites par des incendies de forêt

Bilan annuel net du secteur de la forêt et du bois

1990

–12 509

11 554

–252

22

–2

–1169

29

–2328

2000

–12 493

17 888

–371

–88

–6

–723

6

4212

2005

–12 541

10 931

–387

–699

–8

–728

4

–3429

2010

–13 118

11 826

–543

–901

–8

–457

3

–3198

2015

–13 186

10 628

–280

–30

–9

–100

3

–2974

2018

–13 246

12 083

–197

167

–10

–78

4

–1278

Source: Annuaire La forêt et le bois 2020

recouvrant le sol forestier et au bon en­ racinement résultant de la couverture presque intégrale du sol. Cet excellent effet de filtre est soutenu par la grande diversité des organismes du sol. D’une manière générale, les mécanismes qui contribuent à épurer l’eau de possibles pollutions de nature chimique, de ni­ trates et de germes sont complexes. Comme le sol forestier ne présente pra­ tiquement pas de zones compactées, l’in­ filtration des eaux est garantie. Le sys­ tème poral intact peut ainsi emmagasiner de grandes quantités d’eau. Malgré cela, de vastes zones de forêts souffrent de stress hydrique et de ses conséquences. Dans certaines régions et dans des em­ placements exposés, cette situation per­ dure depuis 2015.

Le dépérissement des pousses du frêne est une maladie dont on parle beaucoup de­ puis six ans. Elle est présente dans toute la Suisse et touche indifféremment les arbres jeunes ou âgés. Un autre problème auquel nos forêts sont confrontées est la pollution azotée due aux apports atmosphériques. Suivant les stations, on estime qu’entre 2 et 50 kg d’azote par hectare parviennent dans la forêt transportés par la pluie, les aérosols ou sous forme gazeuse par l’air. À cela s’ajoutent des apports naturels d’azote, mais leur niveau est toutefois faible (de 1 à 3 kg par hectare). L’une des consé­ quences directes des apports d’azote faci­ lement assimilable est l’acidification des sols (forestiers).

Bois-énergie de forêt Menaces pesant sur la forêt Les insectes nuisibles, en particulier le «bos­ tryche typographe»2), se sont fortement multipliés depuis 2018. Mieux connu sous le nom de scolyte, ce coléoptère importé en Europe avec des bois ronds préoccupe déjà depuis des décennies le secteur de la forêt et du bois. Il s’attaque surtout à l’épicéa. En 2019, la quantité de bois d’épicéa infestée était estimée à 2 140 000 mètres cubes. Les attaques sont favorisées par les étés parti­ culièrement secs, comme en 2003, 2018 et 2019. En 2018, une troisième génération de scolytes a même pu se développer à basse altitude, aggravant encore la propagation du ravageur. 26

Technique Agricole 8

2021

Le petit bois qui, en raison d’un diamètre insuffisant ou de défauts de qualité, ne peut pas être utilisé comme matériau, est qualifié de bois-énergie de forêt. Il com­ prend également les sous-produits de l’exploitation forestière, comme le bois de la couronne ainsi que les grumes et les branches ne pouvant pas être valorisées autrement. En 2019, la part de bois dans les combustibles s’est élevée à 12 % (envi­ ron 71 % provenaient d’agents énergé­ tiques fossiles et 17  % d’autres agents énergétiques). La part du bois dans la consommation finale d’énergie est de 4,7 % seulement. Outre les chauffages in­ dividuels, le nombre total de chauffages

centraux a également reculé. En revanche, le nombre de chauffages automatiques de plus de 50 kW a augmenté. En 2019, on dénombrait dix-sept unités de couplage chaleur-force totalisant une puissance de fonctionnement de 264 MW. Les cendres produites lors de la combustion de bois ainsi que les émissions de particules fines ont suscité de plus en plus de discussions ces dernières années. En Suisse, les cen­ dres doivent être mises en décharge, car contrairement à la pratique de nos pays voisins, elles ne peuvent pas servir d’en­ grais. Cependant, les décharges ne sont

Enquête en ligne Couperez-vous plus de bois? Les possesseurs de forêts sont déconcer­ tés par la situation actuelle du marché du bois. Ils ne bénéficient pas des prix plus élevés dus à la pénurie entraînée par la forte croissance de la demande mondiale en bois de construction. Dans ce contexte, Technique Agricole aimerait savoir comment vous planifiez vos abat­ tages de l’hiver pro­ chain, et si vous prévoyez de couper davantage de bois. Vous êtes invités à participer à notre enquête en ligne en scannant le code QR avec votre smartphone ou en cliquant sur le lien: www.umfrageonline.com/s/afbcd27


MÉCANISATION FORESTIÈRE

sant l’article «Les femmes dans l’économie forestière» dans cette revue (page 42).

… mais pas sans danger

La forêt est un espace de détente apprécié en toutes saisons.

pas la panacée, raison pour laquelle des efforts sont en cours pour trouver à l’avenir d’autres solutions de valorisation. Les émissions de particules fines dépendent avant tout du taux de combustion. En l’occurrence, il convient d’être particulièrement attentif aux petites et aux anciennes installations de chauffage.

Une précieuse place de travail… Le secteur forestier fournit un emploi à quelque 2900 personnes, représentant environ 2500 postes à plein temps, dont moins de 8 % occupés par des femmes. Les entreprises fournissant des services de soutien à l’exploitation (généralement des entrepreneurs forestiers) emploient environ 3200 personnes. Au total, 91 000 personnes travaillent dans l’industrie du bois, de la cellulose et du papier, proche du secteur forestier. La part de femmes dans l’ensemble du secteur du bois se monte à 15,2 %.

Photo: WSL

En 2019, cinq praticiens forestiers/praticiennes forestières ont achevé leur formation avec l’attestation fédérale (AFP). Et 270 personnes ont obtenu le certificat fédéral de capacité (CFC) de forestier-bûcheron. Près de 60 forestières et forestiers ont achevé leur formation professionnelle, et 12 femmes et 31 hommes ont achevé une formation universitaire à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen ou à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Actuellement, les métiers forestiers ne sont pas encore des métiers féminins. Cela peut s’expliquer par diverses raisons, notamment par le fait que, souvent, les femmes n’osent pas se lancer en raison des travaux très physiques en forêt. Il leur est en outre très difficile de s’imposer dans ce bastion traditionnellement masculin. Vous en saurez plus sur la représentation des femmes dans le secteur forestier en li-

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En 2019, 290 accidents de travail pour 1000 employés à plein temps ont été recensés dans les exploitations et entreprises forestières. Même si c’est la valeur la plus basse de ces dix dernières années, elle reste très élevée comparée à d’autres branches d’activité. 43 % de ces accidents ont entraîné un arrêt de travail de plus de trois jours. Les accidents de personnes sans formation forestière exécutant occasionnellement des travaux de récolte du bois ne sont pas répertoriés. Différentes mesures, comme des cours de travaux à la tronçonneuse et de récolte du bois d’une durée de deux à dix jours, doivent permettre d’améliorer de manière ciblée la sécurité au travail. Conformément à la loi fédérale sur les forêts, les personnes qui exécutent sur mandat des travaux de récolte du bois rémunérés doivent obligatoirement suivre dix jours de cours dans ce domaine.

Conclusion Les forêts assurent une fonction protectrice, séquestrent du carbone et constituent un bon réservoir d’eau. Elles représentent en outre une précieuse place de travail en tant que source de matière première. La forêt est exposée à différents dangers. Ainsi, son rajeunissement na­ turel n’est plus assuré partout, ce qui compromet sa durabilité. Les insectes nuisibles et les périodes de sécheresse répétées de ces dernières années constituent un facteur de stress. 1)

Communes bourgeoises, communes politiques,

forêts domaniales. 2)

Systématique: Coléoptères – Curculionidae –

Scolytes (bostryche typographe).

air 9+

Nouveau Solit

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2021 Technique Agricole

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

Centenaire et toujours d’attaque Voilà un siècle que l’association ForêtSuisse défend les intérêts de près de 250 000 propriétaires, privés et publics, ainsi que de professionnels. À l’occasion de son centenaire, elle met en lumière les services rendus par ses membres à la collectivité. Ruedi Hunger

En visualisant cette photo de 1933, on constate que le travail en forêt s’est profondément modifié avec les avancées de la mécanisation. Photo: ForêtSuisse

La forêt occupe le tiers du territoire suisse, soit 1,32 millions d’hectares ou 1600 mètres carrés par habitant. Elle se compose de 497 millions d’arbres vivants et de 60 millions d’arbres morts, d’un âge moyen de cent ans. Bon nombre d’entre eux étaient encore des arbrisseaux au moment de la fondation de ForêtSuisse en 1921. Forte de 600 exploitations et 900 entreprises, la filière forêt-bois génère 100 000 emplois. En outre, des milliers de particuliers, parmi lesquels beaucoup d’agriculteurs, exploitent leur bois

Le rôle de ForêtSuisse L’association ForêtSuisse représente les intérêts des quelque 250 000 propriétaires forestiers privés et publics du pays. Elle s’engage en faveur de conditions cadres qui permettent aux propriétaires et aux exploitants de gérer la forêt de façon économiquement viable et dans le respect des règles de durabilité, pour assurer à long terme sa vitalité ainsi que sa biodiversité. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.foretsuisse.ch

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eux-mêmes. La Confédération soutient chaque année l’économie forestière à hauteur de 160 millions de francs, dont 110 pour la protection de la forêt. D’autres subventions sont accordées pour encourager la biodiversité, les soins aux jeunes arbres et à la recherche.

Des milliers de petites parcelles Les Helvètes sont profondément attachés à la forêt, à laquelle ils ont libre accès, conformément au Code civil. Les travaux d’entretien sont assurés par le quart de million de propriétaires, en collaboration avec des professionnels spécialisés. Près d’un tiers de la superficie forestière de notre pays est réparti en milliers de petites parcelles détenues par autant de privés. Le deuxième tiers est la propriété des bourgeoisies et des corporations. Enfin, le dernier tiers appartient aux communes, aux cantons et à la Confédération. On constate ainsi qu’il n’existe pas de terrain boisé abandonné en Suisse. Chaque propriétaire exploite son bois et le commercialise dans le respect de la législation en vigueur, tout en supportant les coûts occasionnés.

Déficits et grande vulnérabilité La propriété forestière a longtemps été intéressante sur le plan financier, parce que les bénéfices de la vente du bois couvraient largement les frais d’entretien et de bûcheronnage. Ce n’est plus le cas depuis deux à trois décennies. Les faibles prix du bois et les coûts d’exploitation en constante augmentation ont considérablement réduit son attractivité. La plupart des exploitations assurant la gestion des forêts sont actuellement déficitaires. Cette situation se révèle inquiétante parce qu’une forêt a besoin d’un entretien régulier pour conserver sa stabilité et sa vitalité. Ce n’est qu’ainsi qu’elle peut alors remplir toutes les fonctions de protection et d’utilité publique attendues par la société. La multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes accompagnés de sécheresses de longue durée provoquent du stress sur les arbres et les affaiblissent. Ces derniers deviennent dès lors plus sensibles aux attaques d’insectes et aux maladies. Des mesures prises en raison de leur urgence s’avèrent de plus en plus souvent nécessaires mais remettent toutefois en question la rentabilité.

Soutien politique La forêt doit accélérer son rythme d’évolution en raison du changement climatique. Il est nécessaire de favoriser son rajeunissement en privilégiant les essences qui repoussent naturellement. Daniel Fässler, président de ForêtSuisse et par ailleurs conseiller aux États, a déposé l’an dernier une motion demandant au Conseil fédéral d’accorder 100 millions de francs sur quatre ans pour aider les propriétaires forestiers à faire face aux défis majeurs dus à ces bouleversements. Cette motion a été tout récemment acceptée par les deux chambres fédérales.

Un siècle d’engagement Ce succès donne des ailes à ForêtSuisse en cette année de centenaire. L’association fut fondée en 1921 afin de faire ressortir l’importance de la sylviculture suisse. Cent ans plus tard, cet objectif est toujours d’actualité. En l’honneur de son anniversaire, l’association a créé le site internet www.foret.ch où l’internaute trouvera quantité d’informations sur l’univers et l’histoire de la gestion de la forêt sous forme de portraits, de courts-métrages, etc. Chaque surface boisée a certes un ou une propriétaire, mais toute personne y est un hôte bienvenu.


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Les broyeurs produisent des plaquettes de bois irrégulières, fibreuses et brisées.

Photo: Jenz

Les émissions dépendent de la qualité La qualité des plaquettes est d’une importance cruciale pour le bon fonctionnement d’un chauffage au bois à faibles émissions. Des plaquettes de qualité sont donc d’autant plus nécessaires sur les installations automatiques. Ruedi Hunger Les plaquettes de qualité obtenues par déchiquetage doivent être dépourvues de feuilles et d’aiguilles. Elles ne peuvent contenir qu’une faible quantité d’écorces. En particulier pour les chauffages au bois de petite taille d’une puissance allant jusqu’à 200 kW, une fraction fine élevée nuit à la combustion, au comportement du flux et à l’efficacité de l’extraction. Il est pertinent de répartir les plaquettes en deux niveaux de qualité: l’un, supérieur, à partir de bois-énergie rond (grumes) et l’autre, plus faible, avec les restes de coupe. 30

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Désignations et qualité Les plaquettes sont fabriquées à partir de bois de forêt et de récupération ainsi que de résidus. On obtiendra une qualité très différente de plaquettes, selon l‘origine du matériau ou la nature du bois, dur ou tendre, préséché ou frais, issu directement de la forêt ou de récupération, ou encore résidus. Les principales propriétés des plaquettes sont stipulées dans la norme «EN ISO 17224-4», qui peut ainsi servir à définir leur qualité dans les contrats d’approvisionnement. De plus amples informations sur

ces définitions peuvent être trouvées dans la fiche d’information «Triage et classification du bois-énergie» d’Energie-bois Suisse. Les plaquettes sont classées selon les critères suivants: • Taux d’humidité Le taux d’humidité est le facteur le plus influent sur le contenu énergétique des plaquettes. S’il est élevé, cela favorise une forte perte de substance et le développement de moisissures et de pourritures, susceptibles de conduire à la formation de ponts et de bourrages dans les installa-


MÉCANISATION FORESTIÈRE

tions d’extraction et de transport. On doit éviter une réhumidification des plaquettes après le séchage. • Fraction fine Sont considérées comme matières fines toutes les particules d’une granulométrie inférieure à 3,15 mm. La fraction fine s’accroît lorsque l’on déchiquette du bois en décomposition. Elle est également plus élevée en présence d’une forte proportion d’écorces, de feuilles et d’aiguilles. C’est aussi le cas avec des couteaux émoussés, des déchiqueteuses inadaptées ou des tamis au maillage inapproprié. • Fraction grossière / surlongueurs On entend par là des plaquettes comportant des surlongueurs excessives ou trop épaisses par rapport à la qualité définie. Cela concerne particulièrement les plaquettes broyées. Ces fractions nuisent à la fluidité des plaquettes et conduisent à la formation de ponts. Le déchiquetage au moyen de couteaux émoussés conduit à un résultat identique. • Proportion d’aiguilles / de feuilles La proportion d’aiguilles et de feuilles correspond au rapport entre leur poids et celui de l’échantillon de plaquettes humide. Elle augmente en principe proportionnellement à la fraction fine. La teneur en substances sensiblement plus élevée de la biomasse composée d’aiguilles et de feuilles

par rapport au bois entraîne une décomposition accrue pendant le stockage et une plus grande perte. La teneur en cendres est également plus importante. • Teneur en azote L’azote est présent essentiellement dans les feuilles, les aiguilles, l’écorce et, du fait de la structure cellulaire particulière, en plus grande quantité dans le bois des feuillus. Les plaquettes provenant notamment de résidus et de forêts à forte proportion de feuillus ont une teneur en azote plus élevée, provoquant des émissions d’oxydes d’azote accrues lorsqu’elles sont utilisées dans les chauffages. • Matières étrangères Les matières étrangères désignent les particules et contaminants non ligneux introduits dans les plaquettes par des impuretés. Il peut s’agir de pierres, de terre, de sable, de matériau plastique, de compost ou de particules métalliques. Elles peuvent considérablement perturber le fonctionnement des chauffages, selon le matériau, la granulométrie et la composition.

Présécher le bois-énergie non déchi­queté? Le préséchage du bois-énergie non déchiqueté est une mesure simple pour améliorer la qualité des plaquettes. Selon les essences, le taux d’humidité peut ainsi être ramené à moins de 35%. C’est

surtout dans des conditions optimales de chaleur atmosphérique et de ventilation que ce préséchage peut être efficace: on a relevé des taux d‘humidité de 25% seulement. La perte de substance atteint un taux de près de 6% en l’espace de six mois, bien inférieur aux valeurs observées sur les stocks de plaquettes séchées. Le choix du bon emplacement de la pile de grumes est crucial pour un bon pré­ séchage. Le terrain sous la pile de bois-­ énergie doit être sec. Il faut un dégagement au sol suffisant avec des traverses de bois en guise d’appuis. Idéalement, on choisira des emplacements exposés au vent et ensoleillés.

Raisons en faveur du stockage Les plaquettes sont stockées pour de multip­les raisons. Logistique d’abord: elles doivent être déchiquetées en amont de leur utilisation en chauffage si l’accès aux forêts ou aux aires d’entreposage du bois rond est limité en hiver. Sur le plan phytosanitaire, le déchiquetage rapide du bois-­ énergie peut être une nécessité pour éviter les nuisibles et les maladies susceptibles d’affecter les stocks de bois restants. On a encore des motifs commerciaux: les plaquettes de bois sont transformées en amont des besoins afin de tirer profit de la baisse des prix de l’énergie lorsque l’offre est excédentaire. Enfin, le stockage des plaquettes vise aussi à sécher le matériau et à en améliorer la qualité.

Séchage naturel des plaquettes

À partir de grumes, la déchiqueteuse produit des plaquettes dépourvues de fraction fine. Photo: ldd

Le séchage permet de réduire le taux d’humidité des plaquettes et d’augmenter leur pouvoir calorifique. On distingue les séchages «naturel» et «technique». Le séchage par convection naturelle fait appel aux sources d’énergie du soleil, du vent ou de l’échauffement spontané des plaquettes. Le principe est simple: l’air contenu dans la pile de plaquettes se réchauffe, s’élève et évacue ainsi leur humidité. La dépression qui en résulte provoque une arrivée d’air frais extérieur par le bas. Les plaquettes sèchent ainsi en quelques mois. Le stockage en plein air est particulièrement adapté aux plaquettes grossières. Normalement, l’eau de pluie ne pénètre pas le bois de plus d’un demi-mètre. Avec une teneur en eau de plus de 30%, une perte considérable de substance dans la biomasse sèche se produit lors du séchage naturel. En cas de précipitations régulières entraînant la formation d’une couche extérieure humide, une infection fongique est susceptible de se produire 8

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

de les stocker sous toiture à l’issue du séchage, ou de les utiliser directement dans les installations de chauffage.

Pertes dues au séchage

Le principe du conteneur de séchage réside dans le fait que le matériau à traiter est traversé par de l’air chaud remontant par le bas. Photo: Ruedi Hunger

surtout au sommet du tas, aggravant les pertes de substance. Il est donc recommandé de recouvrir les plaquettes en plein air d’un matériau non-tissé perméable à la vapeur.

Procédé de séchage des plaquettes Compte tenu de la longue durée du séchage et de l’encombrement important des stocks, le séchage des plaquettes par des sources d’énergie externes s’impose comme une évidence. En principe, le séchage consiste à acheminer de la chaleur dans le bois et à en évacuer l’humidité. Plusieurs types de séchoirs sont disponibles à cette fin: à bande, à tambour ainsi que les conteneurs de séchage. • Séchage à bande Le matériau humide à traiter est versé sur une bande pour former un lit de faible épaisseur et convoyé en continu dans le séchoir. L’air chaud généré circule à travers le matériau en vrac à l’intérieur du tunnel de séchage. • Conteneurs de séchage Le principe de séchage est de placer le matériau à traiter dans un conteneur et le faire traverser par de l’air chaud remontant par le bas. La température peut être adaptée pendant toute la durée de séchage. • Séchoirs à tambour Les séchoirs à tambour se prêtent au traitement de matériaux nécessitant un temps de séchage prolongé en raison de leur taux d’humidité et de leur structure. Ils sont constitués d’un tambour rotatif dans lequel circule de l’air très chaud (comme 32

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dans un séchoir à herbe). Ces séchoirs affichent des températures comprises dans une vaste plage allant de 150 à 1000 degrés. Un des inconvénients de cette méthode est la forte formation de poussière. Les facteurs décisifs pour le séchage technique des plaquettes sont: une source de chaleur à un prix abordable et la possibilité

Le séchage naturel des plaquettes permet de réduire le taux d’humidité du bois, mais provoque également une perte de substance et d’énergie. Ces pertes sont dues à des processus de dégradation physiques, chimiques et, surtout, (micro)biologiques qui se déroulent dans une certaine plage de taux d’humidité. Les plaquettes humides sont colonisées par des champignons et des bactéries lignivores. De fortes proportions de matières fines, d’écorce et de déchets verts accélèrent leur développement. Des pertes de substance de 2 à 4% par mois ont été relevées sur des stocks de plaquettes de fraîche coupe. Il est préconisé d’accélérer le processus de séchage afin d’atteindre un taux d’humidité inférieur à 30%. L’activité des champignons et bactéries lignivores est la plus intense par des taux d’humidité de 30 à 50% et des températures de 20 à 35 degrés . Le stockage du bois déchiqueté engendre une plus forte perte de substance que celui du bois non déchiqueté. En effet, plus

Facteurs mécaniques influençant la qualité des plaquettes Paramètre Type de machine

Effets sur la qualité des plaquettes Les résultats diffèrent selon la machine: les déchiqueteuses produisent des plaquettes aux arêtes vives, les broyeurs du bois broyé, fibreux et brisé.

Dispositif de coupe

Les déchiqueteuses à tambour, à disques et à vis ont des effets différents sur les plaquettes.

Tranchant des couteaux

Les couteaux tranchants produisent des plaquettes aux arêtes vives, tandis que ceux qui sont émoussés donnent des plaquettes avec une part plus élevée de matières fines et des arêtes moins acérées.

Nombre de tours

La hausse du régime du dispositif de coupe s’accompagne de l’augmentation du nombre de coupes par mètre de bois introduit.

Vitesse d’alimentation

La hausse de la vitesse d’alimentation s’accompagne de la baisse du nombre de coupes par mètre de bois introduit.

Ouverture du panier de tamis Conception des tambours

Les tamis à impact sont utilisés pour le broyage secondaire des plaquettes et influencent leur taille moyenne, la fraction fine et la fraction grossière. Les unités de coupe (corps de tambour) peuvent être perméables aux plaquettes. Dans les tambours ouverts, le broyage du matériau combustible se poursuit parfois (concassage parallèle).

Disposition des couteaux

Les couteaux en ligne permettent d’obtenir des plaquettes plus uniformes avec moins d’ébréchures que les couteaux étagés.

Ouverture entre le couteau et la contre-lame

L’agrandissement de l’ouverture entre le couteau et la contre-lame revient à augmenter la taille des particules (et les efforts nécessaires).

Système d’éjection

Les systèmes d’éjection avec des vitesses de transport élevées (par ex. ventilateurs de convoyeur avec pales de projection) augmentent la fraction fine grâce à une phase supplémentaire de concassage par impact des plaquettes.

Source: Energie-bois Suisse


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Risques inhérents au stockage des plaquettes de bois Risque

Problèmes

Mesures Utiliser du bois déchiqueté préséché Procéder à un séchage rapide des plaquettes avec un taux d’humidité cible inférieur à 30% (< W30) Limiter la fraction fine et la proportion de déchets verts

Pertes

Perte de substance de 2 à 4% par mois pour les stocks de plaquettes de fraîche coupe

Hygiène

Menace sanitaire due aux spores de moisissures

Qualité

Réhumidification des plaquettes à la suite de préci­ pitations (pluie) et/ou de la présence d’eau de condensation

Veiller à réduire la fraction fine Entreposer les plaquettes dans un lieu sec et aéré Stocker les plaquettes sous toiture Protéger le matériau entreposé en plein air avec une couverture en non-tissé

Technique

Agglomération des plaquettes sous l’effet du gel Causes: gel de l’eau de condensation et contamina­ tion du bois

Limiter la présence d’impuretés au minimum

Incendie

Inflammation spontanée par échauffement du ma­tériau Cause: activité de micro-organismes et processus physico-chimiques

Veiller à réduire la fraction fine Stocker les plaquettes les plus sèches possible Ne pas rouler sur les tas de plaquettes (compression!) Faire des tas d’une hauteur maximale de 4 m

Mauvaises odeurs et fuites de lixiviats

Stocker dans un lieu sec et aéré Tenir compte de la direction principale du vent lors du choix de l’emplacement Ne pas entreposer les plaquettes directement le long de plans ou de cours d’eau

Environnement

Source: Energie-bois Suisse

la section de coupe exposée est grande, plus les champignons et les microorga­ nismes lignivores peuvent s’y fixer. Le stockage des plaquettes sous toiture contribue à diminuer fortement la perte de substance. Les plaquettes recouvertes ne perdent que 3 à 5% de leur substance au lieu de 20 à 30% si elles sont non re­ couvertes. Il est cependant recommandé de les présécher avant leur stockage et d’éliminer les matières fines.

Tamisage des matériaux fins L’une des mesures les plus importantes pour garantir un fonctionnement à faibles émissions ainsi qu’un faible niveau d’en­ tretien des installations et des équipe­ ments consiste à tamiser les plaquettes afin de diminuer la proportion de maté­ riau fin et d’éliminer les surlongueurs. Pour ce faire, on utilise généralement les technologies suivantes:

• Les cribles à étoiles Ils sont constitués par des roues en caout­ chouc ou en plastique montées sur un arbre à rotation rapide. • Les tamis à tambour Une autre technologie, dans laquelle le matériau à tamiser passe par un cylindre de tamisage rotatif. Le matériau plus fin passe à travers le maillage du tamis, tandis que le matériau plus grossier retombe à l’autre extrémité du cylindre. • Les tamis vibrants Un système dans lequel des grilles au mail­ lage différent montées dans un caisson per­ mettent de tamiser des matériaux plus ou moins grossiers ou plus ou moins fins. Selon le nombre de tamis installés, du plus gros­ sier au plus fin, traversés successivement par le matériau, les tamis vibrants permettent d’obtenir un nombre illimité de fractions.

Conclusion

Les plaquettes provenant de rémanents de coupe comportent une forte proportion de feuil­les, d’aiguilles et d’écorces. Leur teneur en azote sera d’autant plus élevée. Photo: Osterwalder

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Le bon fonctionnement des chauffages automatiques au bois à faibles émissions est largement tributaire de l’approvision­ nement en plaquettes de bois de qualité. Par plaquettes de qualité on entend des plaquettes ne contenant qu’une faible quantité de feuilles, d’aiguilles et d’écor­ ces. La meilleure déchiqueteuse ou le meilleur broyeur ne pourrait produire des plaquettes d’une qualité supérieure à celle du matériau de départ. Il n’y a au­ cun doute possible: c’est bien le matériau de départ qui détermine la qualité.


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Plus d’un tiers de ces propriétaires visent à obtenir une forêt saine et stable avec une production de bois satisfaisante. Nombre d’entre eux proviennent du milieu agricole ou pratiquent l’agriculture comme activité principale. Il coule de source que leur objectif consiste également à utiliser les produits transformés provenant de leur propre forêt, tels que les planches ou les poutres, dans leur exploitation, pour des transformations par exemple. En zone de montagne, de petites scieries sont encore en activité dans de nombreuses vallées ou ont été remises en service ces dernières années. Certaines d’entre elles sont équipées de scies alternatives déjà anciennes. Ces conditions sont-elles propices pour l’utilisation d’installations de sciage mobiles?

Bois régional

La condition préalable à des performances et une qualité de coupe élevées est une fixation solide des pièces de bois sur le support de sciage. Photo: Ruedi Hunger

Réaliser ses rêves… La volonté d’indépendance ne connaît pas de limite, même en matière d’exploitation forestière. Une scierie mobile peut combler ce souhait. Mais cela a son prix. Pour de nombreux propriétaires forestiers, les produits tels que le bois de lune justifient le prix de façonnage supérieur. Ruedi Hunger En Suisse, quelque 24 500 particuliers possèdent environ 372 000 hectares de forêt, soit 29% de la surface forestière totale. La taille moyenne d’un domaine est 36

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d’environ 1,5 hectare. Une enquête a montré que près de 75% de ces propriétaires coopèrent peu, voire jamais entre eux.

Le slogan «De la région, pour la région» ne s’applique pas seulement aux aliments. L’utilisation du bois local est tout à fait d’actualité. Ceci vaut d’autant plus pour les propriétaires que l’écart entre le produit de la vente de leur propre bois et le prix d’achat des produits finis est grand. En outre, ils ne parviennent pas tous à fournir la quantité minimale souhaitée par une scierie. Les scieries mobiles peuvent également constituer une source de revenus supplémentaire sous forme de travail à façon. Ainsi, un propriétaire ne coupe pas seulement son propre bois, mais aussi celui d’autres domaines forestiers des environs. Il peut procéder selon les souhaits du client, soit directement dans la forêt, soit à la ferme. Cependant, quiconque veut couper son propre bois et le transformer avec succès doit savoir que posséder une petite installation ne suffit pas. Il est impératif de savoir choisir le bois le mieux adapté à chaque usage et de maîtriser la méthode ainsi que la durée de stockage du bois coupé

Vaste choix et équipements divers L’extrême diversité des propositions en matière d’installations de sciages mobiles et de prix ne manque pas de surprendre l’acquéreur potentiel. Cela va de l’équipement le plus simple, compatible avec sa tronçonneuse et livré à domicile à des scies sophistiquées. Les prix s’échelonnent ainsi de quelques centaines de francs à plusieurs centaines de milliers de francs. Une durée d’utilisation annuelle d’un millier d’heures au moins est nécessaire pour amortir les coûts des équipements haut de gamme. Ceux-ci


MÉCANISATION FORESTIÈRE

Le confort d’utilisation augmente parallèlement au niveau d’équipement technique. Photo: Serra

consistent il est vrai en de véritables scieries professionnelles montées sur châssis tandem et capables de façonner des grumes jusqu’à 110 ou 150 cm de diamètre et des longueurs de coupe atteignant 13 mètres.

Durées d’installation variables Le temps de mise en place sur le site peut varier considérablement. La durée du montage et du démontage est à ne pas sous-estimer, en particulier lors du traitement de petites quantités de bois. Selon le type d’installation, cela peut aller de 15 minutes à plus d’une heure (avec les machines les plus sophistiquées). Les performances et le confort d’utilisation déterminent de manière prépondérante le montant à investir dans l’installation.

Savoir ce qu’on veut Comme c’est souvent le cas, la question du modèle adéquat se pose rapidement après les «vœux». Celui qui est fasciné

Toutes les scieries comparables peuvent être montées sur châssis et se transporter avec un pick-up ou un tracteur. Photo: Ruedi Hunger

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Grand choix de scieries, des moins chères aux plus performantes

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Scies à ruban pour grumes fixes et mobiles

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Petites scieries CTR, scies à ruban pour grumes, scies pour gros bois

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par une scierie mobile et qui souhaite l’acquérir doit d’abord connaître ses besoins, en particulier les diamètres et les longueurs des grumes à façonner. Il doit aussi se demander si le bois est trans­ formé en forêt ou sur son exploitation. La question de l’entraînement approprié se pose alors auto­ matiquement. Faire fonctionner une installation de sciage à l’électricité en forêt est compliqué. En revan­che, cela devrait être la règle à la

ferme de nos jours. Pour certains travaux en forêt, la prise de force constitue une solution préférable au moteur à explosion intégré. Lors de la planification du travail à façon, il convient de tenir compte également de la fréquence de montage et de démontage de l’installation et de sa durée. On doit encore déterminer le nombre de collaborateurs nécessaires. Peut-on travailler seul ou doit-on plutôt prévoir une équipe de deux personnes? Une évaluation réaliste des prix ne peut s’effectuer que lorsque ces questions ont été clarifiées et que des éléments similaires sont considérés. Les expositions professionnelles telles que la Foire forestière de Lucerne, malheureusement annulée cette année, offrent une bonne occasion de procéder à des comparaisons.

Conclusion

La majorité des scies à ruban utilisées sont entraînées à l’électricité.

Photo: ldd

Les scieries mobiles existent en différentes tailles et exécutions. Le prix n’est pas l’élément à considérer en premier lieu. Bien d’autres questions doivent trouver réponses préalablement. En effet, malgré tout l’enthousiasme qu’elle peut susciter, une telle installation doit aussi être rentable, sinon le travail du bois ne reste qu’un coûteux hobby. 8

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MÉCANISATION FORESTIÈRE

Un sprinteur à l’élagage Chacun le sait, la beauté est un critère relatif. Reste que la présence de nœuds n’est souvent pas très esthétique et déprécie les sciages et les bois d’œuvre. C’est ce qui justifie que l’on élague les arbres de leur vivant, pour améliorer la valeur de leur bois de bille. Ruedi Hunger

L’élagage peut se faire à l’échelle Distel (en haut à g.). Mais le processus peut être mécanisé (autres photos) pour améliorer sa productivité. Reste que l’élagage au «Patas» est un travail astreignant pour les deux opérateurs dont la résistance corporelle est mise au défi. Photos: ldd

Toutes les branches laissent des traces dans les troncs. Ces nœuds, certaines personnes leur trouvent un aspect décoratif, notamment dans les lambris. D’autres accordent plus de valeur aux bois lisses et sans défauts. Pour en obtenir, il faut que les arbres aient été élagués durant leur croissance, opération qui consiste à débarrasser leurs troncs des branches jusqu’à une hauteur donnée, à la main. Le procédé est coûteux mais se révèle rentable à long terme. L’élagage est moins courant en Suisse qu’en Allemagne et ce n’est pas un 38

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hasard s’il est pratiqué depuis une vingtaine d’années dans le triage schaffhousois de Bargen, près de la frontière, à l’aide d’un système d’échelle qui rend ce travail plus ergonomique.

Élagage naturel et manuel La pratique de l’élagage ne se justifie pas partout, ni pour tous les arbres. Chez la plupart des essences feuillues, les branches meurent et tombent spontanément à mesure de la croissance du sujet en hauteur. Ce processus est l’autoéla-

gage ou élagage naturel. Il est provoqué par la concurrence des arbres voisins et de la partie supérieure du houppier, qui privent les branches basses de lumière. À l’inverse, nos résineux indigènes (plus les merisiers) ont tendance à conserver leurs branches basses. Elles meurent mais restent attachées au tronc. Il convient donc d’élaguer ces arbres pour obtenir du bois de haute valeur, exempt de nœuds. En principe, l’élagage se fait en deux phases, une première fois jusqu’à une hauteur d’environ 5 mètres environ,


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MÉCANISATION FORESTIÈRE

une seconde fois jusque vers 10 mètres, ceci afin de ne pas perturber le houppier, qui confère sa vitalité au sujet.

L’échelle Distel, un outil standard L’élagage à l’échelle Distel est un procédé connu et répandu. Il porte le nom d’Ulrich Distel, qui a mis au point il y a près de trente ans une échelle spéciale à segments em­ boîtables pour la récolte de semences d’arbres. Avec cette échelle, le premier éla­ gage prend en moyenne 15 minutes. Il faut ajouter 20 minutes pour le second éla­ gage qui éliminera les branches jusqu’à 10 mètres. On compte 25 minutes au total pour un élagage complet jusqu’à 10 mètres en une seule opération. L’élagage à l’échelle et à la scie ne laisse quasi pas de traces sur le tronc; l’écorce reste intac­te. Le rende­ ment horaire est donc de l’ordre de deux à quatre arbres.

Élagage mécanisé Dans le cadre d’une étude pilote, le dépar­ tement Science du travail et technologie des procédés de l’Université de Göttingen (D) a passé à la loupe un système d’éla­ gage mécanisé qui fait appel au prototype «Patas» du constructeur Advaligno de Wunstorf (D). Cet appareil a été mis au point pour élaguer les mélèzes, les pins, les épicéas ainsi que les peupliers et les douglas. L’ensemble se compose d’une unité d’entraînement attelée au 3-points d’un tracteur (puissance minimale 37 kW), d’un tuyau d’alimentation de 25 mètres de long et d’une tête d’élagage. Le travail proprement dit est effectué par les cinq couteaux de la tête d’élagage; ils entourent le tronc, contre lequel ils sont maintenus par des vérins pneumatiques, dont la pression est réglable entre 3 et 8 bars. Cette tête d’élagage se déplace le long du tronc au moyen de deux chenilles en caoutchouc. D’après le constructeur, elles sont conçues pour ne pas blesser l’écorce de l’arbre. La tête progresse le long du tronc à 4 mètres/seconde, ses couteaux sectionnant simplement les branches au passage. Le «Patas» s’utilise sur des fûts jusqu’à un diamètre à hau­ teur de poitrine (DHP) de 25 cm.

Travail en binôme Il faut deux personnes pour ébrancher avec le «Patas». Pendant la phase prépa­ ratoire, le tracteur et l’unité d’entraîne­ ment sont stationnés à au moins dix mètres de l’arbre. Le tuyau d’alimentation est disposé pour ne pas s’accrocher dans la végétation lorsque l’appareil grimpe 40

Technique Agricole 8

2021

dans l’arbre. Les opérateurs installent la tête d’élagage à hauteur de poitrine en serrant les couteaux autour du tronc. Puis l’appareil est télécommandé d’une dis­ tance de sécurité d’au moins 10 mètres, jusqu’à la hauteur voulue. Il redescend ensuite le long du fût pour être transpor­ té vers l’arbre suivant. L’étude pilote a intégré un dispositif de chronométrage. La mesure a été lancée à l’arrivée du tracteur dans le peuplement forestier (l’opération se pratique rarement sur des arbres isolés) et s’est terminée à la fin de la journée, une fois les élagages achevés. La phase «recherche de l’arbre» est la plus chronophage: 27 % du temps de travail lui est consacré. Le processus d’élagage proprement dit prend entre 8 et 12 secondes par arbre; 15 % du temps enregistré lui est imputable. Le rendement horaire atteint 28,5 arbres, et le rendement quotidien 188 arbres. En terme de coûts, la chambre d’agriculture de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (D) ar­ rive à un résultat de 5,80 euros par arbre.

Ergonomie et limites d’effort Pesant 50 kg, l’élagueur est relativement lourd. Pour l’étude pilote, un opérateur était muni d’un électrocardiographe (ECG) portatif. La fréquence cardiaque la plus basse de la personne a été mesurée le matin, avant le travail. Dans certaines situa­ tions, son rythme cardiaque a atteint 186 pulsations/min., soit presque le seuil d’effort maximal. Il a souvent dépassé le seuil d’effort continu de 130 pulsations/min. Si l’élagage au «Patas» est ra­ pide, il n’en reste pas moins exigeant, phy­ siquement parlant. Si l’on veut tirer tout le parti de l’appareil, il demande même un ef­ fort corporel intense. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la tâche consistant à déplacer l’instrument d’un arbre à l’autre dans un rayon d’action de 11 mètres ne laisse guère de temps de récupération.

Un danger pour les opérateurs? Des blessures mineures de l’écorce ont été diagnostiquées sur 15 des 188 troncs. Dans l’ensemble, 22,7 % des fûts ont pré­ senté des dégâts ou des imperfections aux branches (petites branches restées en place, chicots), mais l’essentiel de ces dommages se trouvaient à des hauteurs supérieures à 9 mètres et ils ont pu être corrigés par un second passage de la ma­ chine. Il n’y a pas eu de branches arra­ chées. Le risque provoqué par la chute des branches a fait l’objet d’un examen sur 40 arbres. Plus de 1000 branches se

trouvaient à moins d’un mètre du tronc. Près de 900 d’entre elles dans un rayon jusqu’à deux mètres et un peu plus de 500 branches jusqu’à trois mètres du tronc. Seuls 17 % des branches coupées se trouvaient à plus de trois mètres du tronc, aucune à plus de sept mètres.

Conclusion Comparé à l’échelle Distel, l’élagage au «Patas» autorise une productivité supé­ rieure, et de beaucoup. Toutefois, à rai­ son d’une trentaine d’arbres par heure ou plus, il exige un relativement gros effort physique des opérateurs. Ces sollicita­ tions seraient cependant du même ordre que celles engendrées par les travaux fo­ restiers usuels, selon le responsable de l’étude.

Le «Patas» en chiffres Tête d’élagage • Entraînement hydraulique • Poids d’environ 50 kg • Pour des fûts entre 25 cm (diamètre à hauteur de poitrine ) et 12 cm au sommet; branches jusqu’à 3,5 cm • Hauteur d’élagage de 12 à 15 m • Vitesse de 4 m/s environ • Progression en 8 sec jusqu’à 12 m • Potentiel de 30 à 50 arbres/heure • Coupe nette et propre grâce à des couteaux spéciaux • Pression des roues contre le tronc réglable par vérins pneumatiques • Service à deux opérateurs • Radiocommande • Commande manuelle possible Unité d’entraînement au tracteur • Unité avec radiateur d’huile • Montage au relevage 3-points • Réservoir de 96 litres d’huile hydrau­ lique biodégradable • Puissance requise 37 kW (50 ch) • Régime de prise de force entre 540 et 600 tr/min • Alimentation électrique 12 V • Enrouleur pour le tuyau hydraulique Dimensions et poids • Unité d’entraînement: 119 × 80 × 190 cm (largeur × profondeur × hauteur) • Unité d’entraînement et tête d’éla­ gage: 133 × 87 × 198 cm • Poids total de l’ensemble unité d’en­ traînement, huile hydraulique et tête d’élagage: 570 kg • Longueur du tuyau d’alimentation: 25 m  Données du constructeur


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MÉCANISATION FORESTIÈRE

symbole de modernisation? Il est logique que la proportion de femmes serve souvent de critère pour mesurer l’ouverture d’un groupe professionnel à l’autre sexe. Et il va de soi que la technique joue (aussi) un rôle important, pour revenir à la question initiale. Mais, il n’est pas question ici de «girls»: les femmes pratiquant des métiers forestiers ont les deux pieds sur terre. Et la technique n’est plus vraiment un obstacle pour une femme motivée. Les femmes présentent un grand potentiel en matière de communication, de travail en équipe et de gestion des conflits. Elles apportent en outre souvent des résolutions originales aux problèmes qui se posent.

Aucune statistique pour les forestières ES

Les femmes travaillant dans le secteur sylvicole sont sûres d’elles et fières de leur profession.

Une étude suisse de 2017 sur les parcours atypiques de la formation professionnelle initiale a montré que les femmes s’intéressent plus souvent que les hommes à des professions atypiques pour leur sexe, mais qu’elles parviennent rarement à s’y établir (par «établir», on entend le fait de suivre une formation et de travailler dans le même domaine sept ans plus tard¹). Si la situation des femmes titulaires d’un diplôme de formation supérieure rattachées au «domaine de l’environnement» en général est plutôt bien documentée, c’est plus rarement le cas de celle des praticiennes forestières et des forestières-­ bûcheronnes. De même, la profession de garde forestière ES n’apparaît dans aucune statistique générale.

Photo: FVU

Les femmes dans l’économie forestière Les femmes sont encore trop souvent très minoritaires dans l’économie forestière. Certaines hésitent à se lancer en raison des travaux très physiques, et il faut beaucoup de persévérance pour s’imposer dans ce bastion masculin. Plus le niveau de formation est élevé, plus la proportion de femmes s’accroît. Ruedi Hunger Les femmes exerçant un métier de la forêt sont-elles de pures «techno girls», ou n’est-ce qu’un cliché cachant une réalité plus large? La sylviculture n’est pas qu’une 42

Technique Agricole 8

2021

affaire d’arbres et de machines, mais aussi de cohabitation. A cela s’ajoute le fait que de nos jours, l’image d’un secteur joue un rôle important. Les femmes sont-elles un

Ce qui a commencé il y a 70 ans… La pionnière de Suisse fut diplômée ingénieure forestière en 1954. La première forestière-bûcheronne a commencé son apprentissage en 1977, et les premières forestières n’ont achevé leur formation que dans les années 1990. On recensait en 2001 seulement 2,4 % de femmes actives dans les métiers de la forêt en Suisse. Aucun autre pays ne comptait alors une proportion si faible². Les données les plus récentes sur la formation datent de 2019 et proviennent de l’«Annuaire La forêt et le bois 2020» publié par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Sur un total de 885 personnes en formation, 19 étaient des femmes. Ce pourcentage de 2 % seulement grimpe respectivement à 11 % et à 52 % pour celles qui suivent un cursus à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE) et en sciences de l’environnement


MÉCANISATION FORESTIÈRE

avec spécialisation en gestion des forêts et du paysage à l’Ecole polytechnique fédé­ rale (EPF) de Zurich. La distinction entre les sexes ne s’applique pas encore partout, comme le montrent diverses statistiques globales dans les­ quelles le pourcentage de femmes n’ap­ paraît pas clairement. Une tendance se constate néanmoins: plus le niveau de for­ mation est élevé, plus la proportion de femmes s’accroît. Selon les informations fournies par Esther Thürig, responsable du groupe «Analyse de ressources» de l’Insti­ tut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), des efforts ci­ blés sont entrepris pour augmenter la re­ présentation féminine à des postes de di­ rection. Les femmes constituent 50 % du corps estudiantin de l’université. Quant aux propriétaires forestières, Evelyn Cole­ man Brantschen, chargée de cours à la HAFL et l’une des rares femmes accumu­ lant 25 ans d’expérience professionnelle dans la filière du bois, renvoie à des études menées en 2001 et 2018 ainsi qu’aux ef­ forts entrepris pour ouvrir aux femmes l’accès à la forêt.

vies du Plateau (30  %), des Préalpes (20 %), du Jura (17 %) et du sud des Alpes (2,6 %). Les femmes n’occupaient que 7,3 % de la totalité des emplois. La pro­ portion de femmes dans la filière bois se monte à 15,2 % (voir tableaux ci-des­ sous). Les personnes exploitant une forêt privée ne sont pas prises en compte.

Importance pour l’économie

• Forestière-bûcheronne CFC Le métier de forestière-bûcheronne convient bien aux femmes prêtes à prendre des res­ ponsabilités et à travailler à l’extérieur, dans de petites ou de grandes équipes. Outre une bonne constitution physique et l’aptitude à supporter des conditions météorologiques

Selon une enquête de 2006, les femmes représentent un quart des propriétaires de forêts. En 2018, 2892 personnes, tota­ lisant 2440 postes à plein temps, travail­ laient dans la filière forestière. La plupart se trouvaient dans les Alpes (30,3 %), sui­

Formation professionnelle Les femmes ne veulent pas de statut de protection privilégié qui ferait d’elles des bêtes curieuses; dans l’économie forestière aussi, elles veulent être traitées d’égale à égale. Le temps où elles devaient en faire plus pour être entendues et reconnues par leurs collègues devrait être révolu. Les for­ mations dans ce secteur leur sont aujour­ d’hui ouvertes. En voici un aperçu: • Praticienne forestière AFP L’apprentissage de deux ans de praticienne forestière est idéal pour les femmes qui aiment les travaux physiques à l’extérieur. Cette profession exige notamment une bonne santé, de la résistance physique et de bonnes aptitudes pratiques.

Emplois par établissements et équivalents plein temps dans la filière forestière Suisse

Total des emplois Total

Variation

Femmes Total

Pourcentage

Variation

2018

2892

−7,8 %

212

7,3 %

1,5 %

2017

3136

−7,5 %

181

5,8 %

0,0 %

2016

3390

−0,7 %

198

5,8 %

−0,6 %

2015

3413

3,0 %

219

6,4 %

0,0 %

2014

3314

212

6,4 %

Source: rapport «Annuaire La forêt et le bois 2020», Office fédéral de l’environnement, Berne 2020

Emplois et équivalents plein temps dans les services de soutien à l’exploitation forestière Suisse

Total des emplois

Femmes

Total

Variation

Total

Pourcentage

Variation

2018

3198

3,6 %

349

10,9 %

0,5 %

2017

3086

6,9 %

322

10,4 %

–0,4 %

2016

2887

0,8 %

313

10,8 %

–0,5 %

2015

2865

–1,3 %

323

11,3 %

0,4 %

2014

2904

316

10,9 %

La promotion et l’intégration des femmes commencent dès la formation. Photo: ldd

difficiles, ce métier demande le sens de la technique et une bonne capacité de juge­ ment pour pouvoir évaluer les risques. • Garde forestière ES La garde forestière est une gestionnaire bé­ néficiant d’une excellente formation. Appe­ lée à exercer de nombreuses tâches sur le terrain, elle connaît très bien la forêt. Ce métier évolue et s’élargit constamment dans le contexte des changements sociaux, économiques et écologiques. La forestière travaille comme cheffe d’exploitation, en­ trepreneure ou spécialiste de questions tou­ chant la forêt ou des domaines apparentés. • Entrepreneure forestière L’entrepreneure forestière est une per­ sonne indépendante qui ne possède pas elle-même de forêt. Son esprit d’entreprise et son équipement moderne lui per­ mettent d’intervenir dans tous les types de travaux. Elle travaille sur mandat du pro­ priétaire forestier pour l’abattage et parfois aussi pour des travaux de construction. Elle effectue les coupes de bois, le débardage jusqu’à la route forestière, et souvent aussi le transport du bois par camion. • Ranger (CEFOR, Lyss) La ranger est une professionnelle ayant suivi une formation initiale en rapport avec l’environnement. Spécialiste dans le contact avec le grand public, elle maîtrise la communication, la gestion des flux de visiteurs qu’elle sensibilise à la valeur de la nature et du paysage. • Bachelor en sciences forestières Les femmes titulaires d’un bachelor en 8

2021 Technique Agricole

43


MÉCANISATION FORESTIÈRE

sciences forestières de la HAFL à Zollikofen sont des spécialistes très qualifiées sur les questions touchant l’écosystème. Elles dirigent des entreprises et des projets ou conseillent des institutions. • Spécialisations et formations continues La forestière-bûcheronne peut se spécialiser et passer un brevet fédéral de contremaîtresse forestière, conductrice d’engins, cheffe des opérations de câblage forestier ou cheffe d’équipe. La HEAB-HAFL propose aux titulaires d’un bachelor un large choix de disciplines dans son programme de master. Ces études préparent les étudiantes à des activités de recherche ou à des tâches exigeantes de direction. Enfin, les femmes qui le souhaitent peuvent aussi suivre des études en sciences de l’environnement avec spécialisation en gestion de la forêt et du paysage à l’EPF de Zurich.

Allemagne: la forêt dans les mains des femmes? La proportion de femmes travaillant dans les métiers de la forêt au service forestier de Basse-Saxe en Allemagne est passée de 15 % environ il y a une vingtaine d’années, à un tiers en 2019. Le service forestier bavarois occupe quant à lui la dernière place du classement avec près de 18 % de femmes. En Bavière, les femmes possèdent près de 500 000 hectares de forêt seules, avec leur mari ou en tant que membres de copropriétés. La proportion de femmes dans les formations sylvicoles a constamment augmenté ces dernières années, pourtant elles n’occupent presque jamais de position dirigeante. Le projet «FEM4Forest» vise à renforcer leur intégration dans l’économie forestière et les filières d’approvisionnement forêt-bois dans dix pays européens (sans la Suisse).

Emplois et équivalents plein temps dans la filière du bois, de la cellulose et du papier 2018 Secteurs Ensemble de la filière du bois* Ensemble de la filière de la cellulose, du papier et du carton Ensemble des filières du bois, de la cellulose et du papier

Technique Agricole 8

2021

Pourcentage de femmes

Total des équivalents plein temps

83 614

14,0 %

75 047

7 352

29,0 %

6 838

90 966

15,2 %

81 884

* Scieries, ateliers de rabotage, transformation des grumes, menuiserie du bâtiment, dérivés du bois, menuiserie, matériel d’emballage en bois, articles en bois, construction en bois et montage de charpente, commerce du bois et autres.

Autriche: FEM4Forest! Environ 23 % de la surface forestière appartient à des femmes. Cette proportion varie toutefois selon les régions. C’est en Haute-Autriche qu’elle est la plus élevée (26 %), et au Vorarlberg qu’elle est la plus faible (13 %). Les femmes ont tendance à posséder de plus petites forêts que les hommes. Elles jouent cependant un rôle clé dans les décisions touchant les forêts en propriété familiale. Il n’en demeure pas moins que les femmes, comme le relève Hermine Hackl, directrice de l’institut de formation forestière de Traunkirchen (A), sont encore trop peu «visibles» dans le domaine de la formation et des métiers de la forêt, et cela en Autriche certes, mais aussi dans la plupart des Etats européens. Selon elle, les structures actuel­ les dominées par les hommes expliquent la faible implication des femmes. Mais parfois, ce sont les femmes elles-mêmes qui se privent de cette voie parce que (de manière totalement infondée) elles doutent de leur capacité d’accomplir certains travaux.

Conclusion L’époque où les hommes mettaient

La récolte du bois est évidemment très mécanisée, mais cela ne devrait pas être un obstacle pour les femmes. Photo: Osterwalder

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Total des emplois

àl’écart les collègues féminines qui faisaient intrusion dans un bastion encore largement masculin est (en partie) révolue. D’autant plus que les femmes surmontent avec de plus en plus de succès l’obstacle de la technique, souvent invoqué dans les discussions. A quelques rares exceptions près, la récolte hautement mécanisée et la transformation du bois ne demandent plus les mêmes efforts physiques que par le passé. Il y a donc bon espoir que la proportion encore modeste de femmes dans les métiers de la forêt augmente. Mais il faut pour cela du courage de part et d’autre. Les femmes doivent se sentir capables d’accomplir ce travail, et les hommes ne doivent pas considérer leurs collègues féminines comme des intruses.

¹) Rapport Situation der Berufsfrauen im Umweltbereich, Lucerne 2017. ²) Evelyn Coleman Brantschen, Eva Nadai, Corinna Seith; Frauen in der Forstwirtschaft: Hürden, Chancen, Perspektiven, Schriftenreihe Umwelt 324, Berne 2001

Plus le niveau de formation est élevé, plus la proportion de femmes s’accroît dans les métiers forestiers. Photo: ldd


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Impression | Prise en main

La cabine de la faucheuse à deux essieux Rigitrac «SKH 60» peut compenser des pentes jusqu’à 30 %. Photos: Roman Engeler et Heinz Röthlisberger

Faucheuse à deux essieux dotée d’une cabine avec mise à niveau Sepp Knüsel se lance dans la production de faucheuses à deux essieux avec sa «SKH 60» de 75 chevaux. Sa cabine munie d’une compensation de dévers est une nouveauté dans cette catégorie de véhicules. La «SKH 60» possède en outre un châssis articulé. Heinz Röthlisberger et Roman Engeler Sepp Knüsel crée une fois de plus la surpri­ se. Avec la Rigitrac «SKH 60», le constructeur de tracteurs de Küssnacht am Rigi (SZ), innovant et connu loin à l’extérieur des frontières de notre pays, se profile sur le marché des faucheuses à deux essieux. Cette production est nouvelle. La «SKH 60» est équipée d’un moteur 4 cylindres Deutz d’une cylindrée de 2,9 litres développant 74 chevaux. Ce moteur est conforme aux normes d’émissions 5 sans SCR. Le couple maximal est de 240 Nm à 1600 tr/min. La faucheuse à deux essieux atteint les 40 km/h à un régime réduit de 1400 tr/min. 46

Technique Agricole 8

2021

Transmission hydrostatique inédite Sur la «SKH 60», Sepp Knüsel installe une toute nouvelle transmission à variation continue hydrostatique équipée d’un plateau dont l’inclinaison atteint jusqu’à 32 degrés. La transmission compacte a été conçue par ses soins pour répondre aux exigences du véhicule. Elle est construite en Allemagne. Les hydrostats à grand angle ont pour avantage d’être simples à installer et d’avoir une relation toujours idéale entre la vitesse d’avancement et la force de poussée. Ceci permet au véhicule d’avoir une efficacité élevée. Cette transmission offre deux plages de vitesses à

varia­tion continue de 0 à 18 km/h et de 0 à 40 km/h. Une version 30 km/h est disponible sur demande. La transmission est équipée de son propre circuit hydraulique afin de préserver sa durée de vie.

Pompe à huile à détection de charge Une pompe à huile réglable à détection de charge («load-sensing») débite entre 0 et 60 l/min à une pression de 200 bars. Cette technologie fournit toujours la quantité d’huile nécessaire. Le freinage par disques à bain d’huile sur les quatre roues est assuré par un double circuit ser-


Prise en main | Impression

vo. Le dispositif est complété par un freinage à ressorts qui agit aussi sur les quatre roues. Tous les distributeurs hydrauliques sont proportionnels et commandés par Canbus. Le choix de l’alimentation des distributeurs frontaux ou arrière est manuel ou électrique en option. Les prises de force avant (rotation à gauche) et arrière (rotation à droite) sont enclenchables sous charge aux régimes de 540 et 1000 tr/min.

Déport latéral et articulation La capacité de relevage est de 2000 kg, à l’avant et à l’arrière. La charge admissible par essieu est de 2700 kg. Les relevages avant et arrière sont disponibles en catégorie 1 et 2. Le relevage frontal possède en outre un déport latéral hydraulique de 19 cm vers la gauche et la droite. À l’avant comme à l’arrière, les outils portés suivent les déplacements des essieux. La «SKH 60» a repris des tracteurs de Sepp Knüsel le châssis articulé qui permet un débattement de 15 degrés. La direction agit sur les quatre roues et propose des modes avant et/ou arrière ainsi que la marche en crabe. Une direction retardée brevetée est aussi proposée. Dès que

La Rigitrac «SKH 60» en chiffres Moteur: Deutz, 2,9 l, 4-cylindres, 55,4 kW/75 ch, étape 5 (sans SCR) Transmission: à variation continue (hydro­statique) avec grand angle jusqu’à 32°, plages de vitesses 0 à 18 km/h et 0 à 40 km/h (jusqu’à 30 km/h en option) Hydraulique: pompe à pistons axiaux LS 60 l/min, direction avec pompe à engrenage 25 l/min Capacité de relevage: 2000 kg (AV et AR) Modes de direction: avant, arrière, quatre roues, marche en crabe et direction retardée Prises de force: enclenchables sous charge 540 ou 1000 tr/min (AV et AR) Cabine: compensation de dévers jusqu’à 30 % Poids: 5000 kg (total autorisé), 3290 kg (à vide), charge à l’essieu 2700 kg (AV et AR) Dimensions: longueur 4060 mm, hauteur 2200 mm, largeur 2014 mm, empattement 2320 mm, rayon de braquage intérieur minimum avec direction sur quatre roues) 3200 mm Pneumatiques standard: AS 425/55 R17 Prix: dès CHF 160 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

Un grand filtre à air équipé d’un préfiltre assure le refroidissement du moteur. Un inverseur de ventilation pour le nettoyage est installé de série.

l’angle de braquage dépasse les 10 degrés, la direction agit aussi sur les roues arrière jusqu’à ce que le braquage maximal soit atteint sur les quatre roues.

Mise à niveau de la cabine La cabine à compensation de dévers est une grande nouveauté dans le secteur des faucheuses à deux essieux. Complètement indépendante du châssis, elle est montée sur des supports hydrauliques. Des capteurs mesurent l’inclinaison en temps réel et agissent sur un vérin hydraulique qui compense jusqu’à 30% de pente. L’avantage de ce nivellement réside dans le maintien d’une position droite du dos du conducteur même dans les fortes pentes, ce qui ménage sa colonne vertébrale. Le levier d’avancement, le terminal et leurs fonctions sont ceux des tracteurs Rigi­trac. Le véhicule est encore équipé de la climatisation, d’un éclairage LED, d’un éclairage dans les virages gauche et droite installé sur les garde-boues avant. Ce dispositif permet un «guidage automatique» de l’éclairage.

Le relevage frontal dispose d’un débattement latéral hydraulique de 19 cm vers la gauche et vers la droite.

La « SKH 60» affiche un poids total autorisé de 5000 kg. Elle pèse 3290 kg avec des pneus standard «AS 425/55 R17». La charge remorquable atteint 3500 kg. Knüsel annonce un rayon de braquage intérieur de 3200 mm. Les capots du moteur et à l’arrière s’ouvrent facilement et offrent un bon accès aux différents composants.

Conclusion Technique Agricole a testé la «SKH 60» équipée d’une faucheuse «Tornado». L’ergonomie de la position du chauffeur rend le travail dans la pente agréable. L’absence de ressenti de l’inclinaison est toutefois compensée par la vue sur l’outil frontal. Le véhicule dispose encore d’un centre de gravité très bas qui devrait engendrer en premier un glissement dans les pentes les plus raides. La «SKH 60» est proposée dès 160 000 francs. Elle fera encore l’objet de tests intensifs cette saison et les logiciels seront aussi perfectionnés avant le lancement de la production de série l’an prochain.

L’écran tactile, le joystick et les boutons rotatifs contribuent au confort et à la vitesse d’utilisation du véhicule.

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2021 Technique Agricole

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Impression | Prise en main

Diversité modulaire Same Deutz-Fahr équipe désormais ses tracteurs de classe moyenne compacte de moteurs respectant les normes de dépollution étape 5. Technique Agricole a essayé le modèle haut de gamme «XB 125» aux couleurs de la marque Hürlimann. Roman Engeler

La série Hürlimann «XB» est désormais également disponible avec des moteurs conformes aux normes d’émissions étape 5. Photos: Roman Engeler

Same Deutz-Fahr positionne ses tracteurs dans le segment de milieu de gamme. Le constructeur présente cinq modèles qui développent des puissances nominales de 95 à 126 chevaux et répondent à la norme d’émissions Stage 5. Appelés «Série 5» par Deutz-Fahr, «Explorer» par Same et «XB» par Hürlimann, ces modèles arborent tous la désignation complémentaire «Stage 5».

Relookage Cette série Hürlimann «XB» a été relookée. Ainsi, le toit de la cabine est désormais bicolore – noir en bas et gris en haut, dans le but de réduire la décoloration due au rayonnement solaire. Jusqu’à douze projecteurs à LED sont proposés en option, dont six dirigés vers l’avant et légèrement inclinés latéralement, et autant à l’arrière, qui dif48

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fusent de la lumière sur près de 360 degrés. L’éclairage est complété par des feux supérieurs, des feux de croisement ainsi que des feux de travail avant et arrière. La cabine «TopVision» à quatre montants est montée sur des silentblocs hydropneumatiques. Un toit vitré avec store est livré sur demande Deux sièges (l’un pour le conducteur, à suspension pneumatique, et l’autre pour le passager), un volant télescopique réglable, un tableau de bord, une radio DAB ainsi que des supports pour écrans et smartphones avec ports USB font partie de l’équipement de base. Très pratique: la batterie équipée depuis peu d’une borne positive pour le pontage direct (assistance au démarrage) se trouve sous l’accès à la cabine, à droite.

Moteur Stage 5 La série Hürlimann «XB 125» propose un 4-cylindres «Farmotion» de 3,8 litres de cylindrée avec turbocompresseur et refroidissement de l’air de suralimentation. Ce moteur satisfait à la norme antipollution Stage 5, doté de la recirculation des gaz d’échappement, d’un filtre à particules et d’un catalyseur d’oxydation, SCR. Le conducteur est averti par un signal lumineux sur le tableau de bord au moment où le filtre à particules doit être régénéré activement. Il n’a alors qu’à presser un bouton pour lancer l’opération, d’une durée d’une heure environ La courbe de couple du moteur a été adaptée dans l’objectif d’assurer une réponse plus rapide aux changements de charge et davantage de puissance à bas


Prise en main | Impression

La console latérale comporte trois leviers de distributeurs à commandes mécaniques et une soupape de réglage électrique.

régime. La puissance maximale s’élève à 126 chevaux à 2000 tr/min, alors que le couple le plus élevé de 517 Nm est atteint à 1400 tr/min. Les unités filtre et radiateur sont facilement accessibles, mais ne peuvent pas être relevées. Des grilles verticales rétractables filtrent cependant la poussière grossière.

Grand choix de transmissions On a l’embarras du choix en matière de transmissions., du simple inverseur mécanique aux boîtes à passage sous charge à deux ou trois paliers. Chaque variante propose 5 rapports en deux ou quatre groupes (option rampante comprise). Le modèle testé disposait d’une transmission 60x60 (5 vitesses, 4 groupes et 3 paliers powershift) équipée d’un powershuttle hydraulique. Le changement de direction se règle sur cinq niveaux de réactivité.

Le Hürlimann «XB 125» en chiffres Moteur: Farmotion, 4-cylindres, 3,8 l, phase 5 Réservoirs: 145 l de diesel, 10 l d’AdBlue Puissance: maximale 126 ch, 120 ch à 2000 tr/min, couple 517 Nm Transmission: T5350, 60 × 60 (5 rapports à 4 groupes et 3 paliers à passage sous charge) Prise de force: 540, 540E, 1000, 1000E Relevages: arrière 5,4 t, avant 2,1 t Hydraulique: 55 et 35 l/min, 4 distrib. à commande (3 mécaniques., 1 électrique) Dimensions: longueur: 4436 mm; largeur 2209 mm; hauteur 2717 mm Poids: 4359 kg (à vide), 7500 kg (poids total autorisé) Prix: CHF 105 000.– (équipement complet, TVA incluse) Données du constructeur

Le tracteur peut être équipé d’usine d’un système hydraulique frontal Sauter.

Les rapports sont passés via des câbles Bowden, les groupes étant toujours commandés par tringlerie. Les paliers de charge se sélectionnent manuellement sur le levier de vitesses, où l’on trouve également le bouton d’embrayage. Un bouton poussoir situé à droite du tableau de bord active la fonction «Stop&Go». On peut ainsi débrayer en appuyant simultanément sur le frein. Le conducteur qui souhaite davantage de facilité peut automatiser, à l’aide de la fonction «APS» (Automatic Powershift disponible sur la transmission à trois rapports commutables sous charge), le choix du meilleur palier de charge. Il peut même régler le degré d’intervention de cette fonction au moyen d’une molette rotative. Un frein de stationnement hydraulique, livré sur demande, permet de stationner en toute sécurité. La prise de force offre quatre régimes, les 540 et 1000 étant chacun dotés des modes normal ou éco. Une fonction automatique déclenche la prise de force en fonction de la position du relevage arrière.

Un système hydraulique complet Le modèle Hürlimann «XB 125» est équipé d’un système hydraulique à une ou deux pompes. La pompe standard de 55 l/min peut se combiner avec une pompe com-

La batterie se situe sous l’accès de la cabine, à droite, et dispose dorénavant d’une borne positive pour un pontage direct.

plémentaire grâce à un interrupteur basculant et le débit atteint alors 90 l/min. Elle peut alimenter à l’arrière jusqu’à quatre distributeurs à commande, dont trois mécaniques (à double effet et avec contrôle de débit) et un électronique. Le relevage arrière à décharge hydraulique et les bras inférieurs de catégorie 2 parviennent à soulever 5,4 tonnes grâce à des vérins de levage supplémentaires. Le relevage avant Sauter, disponible d’usine en option, permet de soulever 2,1 tonnes. Il se contrôle avec l’une des quatre unités de commande après avoir actionné un robinet à boisseau sphérique.

Détails complémentaires Selon le constructeur, les essieux avant construits par Same Deutz-Fahr sont conçus spécialement pour les tracteurs d’une puissance de 90 à 130 chevaux, et une charge de 3 tonnes dans le cas du «XB 125». La transmission intégrale et les blocages de différentiel se commutent électro-hydrauliquement. L’essieu avant n’est cependant pas disponible en exécution suspendue. Le tracteur peut être équipé d’un système de freinage pneumatique ou hydraulique à double conduite, en version «intelligente» afin que la force de freinage s’adapte à celle de la remorque (à simple ou double conduite). Une combinaison de freins pneumatiques et hydrauliques est également possible. L’empattement mesure 2,4 mètres et la hauteur atteint 2,7 mètres (également avec les pneus les plus grands). Le constructeur indique un poids à vide de 4,35 tonnes. Le poids total autorisé pour ce modèle est de 7,5 tonnes. Le prix de base du Hürlimann «XB 125» est fixé à 82 000 francs. Il coûte 105 000 francs seulement avec son équipement complet de top niveau. 8

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Équipé d’un chargeur frontal, ce tracteur Claas est prédestiné pour les missions les plus diverses.

Photos: Roman Engeler

Mise à jour et passage en phase 5 Claas profite du passage des tracteurs de sa gamme «Arion 400» à la phase 5 en matière d’émissions pour doter ses modèles, désormais au nombre de sept, de davantage de puissance. Technique Agricole a eu l‘occasion d’examiner les variantes «Cis» et «Cis+» de l’«Arion 470», fleuron de la gamme. Roman Engeler Il y a 7 ans, Claas lançait sa gamme «Arion 400». Ces tracteurs ont d’emblée séduit par leur dynamisme et leur puis­ sance de 90 à 140 chevaux. Entretemps, ces véhicules dotés de moteurs FPT et d’une transmission à quatre ou six gam­ mes robotisées ont fait leurs preuves dans de très nombreuses exploitations et se sont solidement établis sur le créneau des tracteurs polyvalents.

Jusqu‘à 155 chevaux Comme les autres «Arion», le vaisseau ami­ ral «Arion 470» possède un moteur Fiat Powertrain (FPT) de 4,5 litres avec turbo à soupape de décharge (wastegate) pour optimiser la pression de suralimentation. Il gagne 5 chevaux de puissance nominale. Grâce au Claas Power Management, l’«Arion 470» peut être «boosté» jusqu’à 155 chevaux (ECE R120) en mode prise de 50

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force et à une vitesse de plus de 7 km/h à partir des rapports B4/C1. La technologie utilisée pour passer à la phase 5 associe un système de réduction catalytique sélective (SCR) et un catalyseur d’oxydation diesel. Ses réservoirs peuvent contenir 190 litres de diesel et 22 litres d’Adblue. L’intervalle de vidange reste à 600 heures. Les blocs du radiateur sont escamotables vers l’avant. Cela facilite la maintenance et le nettoyage avec l’accès au plan de graissage du pont avant et de l’hydrau­ lique frontal.

Une transmission éprouvée La transmission est inchangée. On peut choisir entre des variantes à quatre (16AV/16AR, «Quadrishift») ou six gammes robotisées (24AV/24AR, «Hexashift»). Il n’y a pas encore de transmission à variation continue pour ces tracteurs.

Toujours fabriquées par Gima, propriété commune de Claas et d’Agco, les trans­ missions équipent aussi les tracteurs du partenaire. Sont prévus en option des rampantes et des rapports automatiques. On peut présélectionner les seuls rap­ ports sous charge (mode champ), ou les rapports et les quatre vitesses (mode route). À chaque changement de gamme, le rapport sous charge correspondant est automatiquement sélectionné. Si le sys­ tème d’information «Cis» est présent, le tracteur dispose en outre des modes de transmission automatique, prise de force et manuel. Le «Cis» permet également de programmer le rapport de démarrage ainsi que les rapports nécessaires à l’in­ version du sens de marche. Le rapport en cours s’affiche sur le tableau de bord et sur un écran intégré dans le montant droit pour les définitions «Cis+» et «Cis».


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l’intégration d’outils portés qui échangent des données par Isobus avec des mémoires dans le cloud («DataConnect»), en passant par des fonctions de télématique avec surveillance à distance du tracteur.

Conclusion

La console latérale est très fonctionnelle dans la définition «Cis+», avec levier multifonctions et distributeurs électriques.

Claas a intégré un système qui débraye automatiquement lorsqu’on actionne la pédale de frein jusqu’à l’arrêt complet. Cette fonction «Smart Stop» commande le passage au rapport de démarrage programmé dès que le conducteur relâche le frein.

Masse compacte L’«Arion 470» a un long empattement de 2,53 mètres. Vu ses faibles portes-à-faux avant et arrière, il dégage une impression de compacité, malgré ses 4,44 mètres de long. Le pont avant Carraro, avec suspensions indépendantes des roues, est disponible en option avec amortisseurs. La cabine à six montants «Panoramic» comporte, en version standard, un toit bas (2,58 mètres) et un pare-brise jusqu’au toit vitré. Son arrière repose sur deux points de suspension, l’avant sur des silentblocs. La prise d’air comprimé à droite de l’entrée est nouvelle. Autres options: un couvre-volant en cuir, un siège Grammer «DualMotion» et une clim’ automatique.

Relevage arrière plus puissant L’«Arion 470» pèse 5,3 tonnes (à vide) et son poids total admissible en charge est

de 9 tonnes. La capacité du relevage arrière (muni d’une pompe à détection de charge) atteint 6,25 tonnes grâce à la taille accrue des vérins. La forme très galbée des bras inférieurs, inédite, contribue à améliorer le guidage des outils portés. La prise de force est une 540/540E/1000. Une prise de force proportionnelle à l’avancement est livrée sur demande. On peut installer des pompes à détection de charge, l’une en option débitant 150 l/min, l’autre fournissant 110 l/min, ou encore des pompes à circuit ouvert de 60 ou 100 l/min. Selon la variante d’équipement, jusqu’à sept distributeurs (trois mécaniques et quatre électriques) sont disponibles à l’arrière. À l’arrière, des branchements «Power-Beyond» peuvent alimenter des outils dotés de leurs pro­ pres distributeurs.

Chargeur frontal intégré Le tracteur peut être équipé d’usine d’un chargeur frontal et d’un relevage frontal, tous deux dotés d’amortisseurs d’oscillations. Le chargeur se pilote via le levier multifonctions intégré dans l’accoudoir, de manière hydraulique («Flexpilot») ou électrique («Electropilot»). Ce levier associe les commandes du chargeur frontal, troisième et quatrième circuit compris, de la boîte de vitesses, du moteur et du relevage arrière. Les outils se montent et se démontent à l’aide d’un coupleur rapide conçu pour établir, verrouiller puis dés­ activer automatiquement l’ensemble des branchements hydrauliques et électriques.

Prêt pour les tâches numériques La commande extérieure du relevage arrière, d’un distributeur électronique et de la prise de force peut s’effectuer sur les deux garde-boues.

Claas propose désormais pour cette classe de tracteurs un vaste choix de progiciels de fonctions numériques: des systèmes de conduite capables de piloter automatiquement les manœuvres en fourrière à

Lors de la mise en conformité de la gamme «Arion 400» avec la phase de dépollution 5, Claas a procédé à un certain nombre de mises à jour. La puissance accrue du moteur grâce à la fonction Boost, mais aussi un supplément de performances de l’hydraulique et des relevages, ainsi que le poids total admissible plus élevé sont susceptibles d’intéresser bien des exploitations. L’«Arion 470», fleuron de la gamme, est proposé à partir de 121 426 francs.

L’afficheur 7 pouces sur le montant droit fournit des informations complètes sur la transmission, les distributeurs électroniques et l’affectation des touches de fonction.

Le Claas «Arion 470» en chiffres Moteur: 4 cyl. FPT de 4,5 l, à refroidissement à air, étape 5 Réservoirs: 190 l de diesel, 22 l d’AdBlue Puissance: nominale 140 ch, maximale 155 ch, couple maximal 631 Nm Transmission: à 6 gammes robotisées à 4 rapports avec préselection automatique en option, plus une gamme lente Prise de force: 540/540E/1000, proportionnelle à l’avancement sur demande Capacité de relevage: 2800 kg (avant), 6250 kg (arrière) Hydraulique: pompe à détection de charge de 150 l/min, 4 distributeurs électriques Dimensions: longueur 4444 mm, hauteur toit surélevé 2715 mm Poids à vide: 5,3 t; poids total autorisé 9 t (avec augmentation à 10 t) Prix: CHF 121 426.– (équipement standard, TVA incluse) Données du constructeur

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L’autochargeuse «Swiss Master» est basée sur le principe du ramassage arrière que le constructeur Lüönd utilise déjà pour ses modèles portés, adaptés aux transporters. Photos: Roman Engeler

Large et stable dans les devers Lüönd ne se contente pas de lancer pour la première fois une autochargeuse sur le marché. L’entreprise d’Unteriberg a également équipé la «Swiss Master» de certaines particularités brevetées, à l’exemple de son essieu extensible . Roman Engeler

La récolte de fourrage en zone de montagne est toujours un défi. Efficacité, propreté et sécurité sont requises, mais ces critères sont souvent diamétralement opposés, surtout en terrain pentu. Des développeurs ingénieux recherchent de nouvelles solutions pour minimiser ces contradictions. C’est le cas de l’entreprise Lüönd d’Unteriberg, dans le canton de Schwyz, spécialisée depuis 50 ans dans la fabrication d’autochargeuses portées avec ramassage arrière et qui s’adaptent à une grande variété de transporters.

Première autochargeuse tractée Le dirigeant de l’entreprise, Ruedi Lüönd, s’est maintenant lancé dans la production d’une autochargeuse tractée adaptée à la 52

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montagne et a développé deux variantes, la «Swiss Master» et la «Swiss Master Plus», de taille un peu plus grande. Lors d’une journée d’essai dans la région d’Einsiedeln (SZ), Technique Agricole a eu l’occasion d’examiner la «Swiss Master», dotée d’une capacité DIN de 16,3 mètres cubes.

Essieu extensible Unique et breveté, l’essieu extensible «Expander» demeure en position étroite en conduite sur route. Sa largeur est de 2350 mm pour la «Swiss Master» et de 2550 mm pour sa grande sœur. Durant le trajet, avant l’arrivée sur le champ, l’essieu peut être agrandi de 800 mm. Ainsi, la largeur de voie atteint respectivement

3150 mm et 3350 mm. Simultanément, le centre de gravité est abaissé de 180 mm. Même en pente, cela garantit une sécurité maximale à double titre: un centre de gravité bas et une prise au sol élargie. L’essieu est allongé hydrauliquement. Un cylindre hydraulique intégré au tube à section carrée de l’essieu pousse les deux roues vers l’extérieur ou les rapproche. Une géométrie directionnelle garantit que les deux moitiés d’essieu se déplacent toujours de manière synchrone pendant la poussée.

Module râteleur La «Swiss Master» est équipée d’un module râteleur tracté de 1,90 mètre de largeur (2,12 mètres pour la «Swiss Master Plus»). Elle comporte cinq rangées de


Rapport d’expérience | Impression

Essieu extensible en positions «route» (à gauche) et «terrain» (à droite): un cylindre hydraulique est intégré au tube jaune à section carrée. La géométrie directionnelle garantit que les deux moitiés d’essieu se déplacent toujours de manière synchrone pendant la poussée.

dents commandées et son débattement vertical atteint jusqu’à 37 cm. Ces éléments combinés avec le système tandem à quatre rouleaux et les pattes d’amenées qui assurent un bon suivi du sol permettent d’obtenir un ramassage propre du fourrage. Le positionnement des rouleaux de jauge se fait sans outils à l’aide d’une plaque perforée. En outre, ce modèle dispose d’un module chargeur à quatre bras sans entretien comportant une lubrification automatique des chaînes. Une alimentation par rotor est disponible sur demande. Les chaînes d’entraînement sont automatiquement lubrifiées et tendues. Quatre couteaux font partie de l’équipement standard de la «Swiss Master» de Lüönd. Le maximum possible est de 16 positions de couteaux dont le changement peut se faire sans outils.

les vibrations indésirables lors des déplacements sur route.

Tapis à chaînes et porte arrière

C’est notamment sur terrain accidenté que l’autochargeuse peut exploiter les avantages de son timon articulé à commande automatique et assurer une adaptation au sol optimale quasi permanente du module râteleur. La hauteur de ce timon peut être modifiée manuellement au besoin. Sa suspension hydraulique évite

La «Swiss Master» est pourvue d’un tapis monobloc de 1980 mm de large (2200 pour le grand modèle). Elle est pourvue de parois droites et la contenance maximale est de 31 mètres cubes (35 pour la version «Plus»). Le large tapis à chaînes et les parois latérales verticales confèrent au fourrage chargé un centre de gravité relativement bas. Le tapis peut être actionné vers l’avant ou vers l’arrière pour un chargement constant et un déchargement rapide. Verrouillé mécaniquement, le hayon s’ouvre hydrauliquement 30 cm au-dessus des parois latérales lors du déchargement. La hauteur d’ouverture s’adapte automatiquement à celle du fourrage; elle peut aussi être réglée hydrauliquement. Lors de son ouverture progressive, le hayon pivote d’abord vers l’arrière, puis horizontalement vers le haut. Lüönd propose des systèmes de freinage pneumatique ou hydraulique, tous deux à double conduite, selon la norme. Le constructeur a aussi dans son catalogue une commande manuelle de la force de freinage à trois niveaux.

Les composants de la commande (hydraulique) sont logés dans la boîte au-dessus du module râteleur et du canal de ramassage.

Toutes les fonctions peuvent être contrôlées via ce panneau de commande optionnel. Des témoins lumineux indiquent, par exemple, l’état d’activation du timon automatique articulé ou la position de l’essieu extensible.

Timon articulé automatique

Fonctionnement La «Swiss Master» peut être contrôlée à l’aide d’un panneau de commande spécial vendu sur demande. Des témoins lumineux intégrés indiquent par exemple si le timon articulé automatique est actif et dans quelle position se trouve l’essieu extensible «Expander». Le hayon et le tapis à chaînes peuvent aussi se commander de l’extérieur via une console montée à l’arrière de l’autochargeuse.

Conclusion La «Swiss Master» a laissé derrière elle une prairie très propre après cet essai. En terrain accidenté, le module râteleur s’est bien adapté au sol grâce au timon articulé automatique. Le fourrage était si bien compacté dans l’espace de chargement qu’il fut presque difficile de l’en extraire. La «Swiss Master» de 6,6 mètres de long et d’un poids de 2,5 tonnes est vendue à partir de 59 900 francs.

La Lüönd «Swiss Master» en chiffres Volume de chargement: 31 m³ Module râteleur: 1,90 m, commandé, à 5 rangées, avec système tandem à 4 rouleaux et pattes d’amenée s’adaptant aux irrégularités du sol, débattement 37 cm Module chargeur: 4 couteaux (de série), total de 16 positions de couteaux Timon articulé: commande hydraulique automatique (avec suspension sur deman­de) Pneumatiques: 425/55 R17 AS Dimensions: longueur 6600 mm, largeur 2330-3130 mm; hauteur 2330-2930 mm Poids: 2200-2475 kg (à vide), 6100 kg (poids total autorisé) Prix: CHF 59 900.– (équipement complet, TVA incluse) Données du constructeur

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Impression | Rapport de test

La remorque autochargeuse «Ambion 360» de Strautmann dispose d’un volume de chargement de grande capacité. La partie supérieure de la structure est fermée par de solides profilés en acier. Photos: Roman Engeler

Première mondiale ambitieuse Strautmann équipe désormais ses remorques autochargeuses «Ambion» du pick-up «FlexLoad». Technique Agricole a pu tester ce système en avant-première, sur un modèle «Ambion 360». Martin Abderhalden* Avec quatre modèles et volumes de chargement compris entre 28 et 49 m3 (selon DIN), la série de remorques autochargeuses «Ambion» de Strautmann est adaptée à toutes les exigences. Désormais, ces modèles peuvent être équipés du pick-up «Flex-Load». L’importateur Agrotechnik Zulliger a mis à disposition en avant-première mondiale une «Ambion 360» pour la récolte de la première coupe.

Structure fermée L’apparence de la remorque «Ambion 360» est impressionnante. Ses presque 4 m de hauteur hors tout et 11 m de long en imposent et ont donc besoin d’espace. La remorque testée était sur­ équipée. Cette structure de grand vo*Martin Abderhalden est agriculteur et teste régulièrement des machines et des engins pour Technique Agricole.

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lume est fermée dans sa partie supérieure par des profilés en acier, en lieu et place des cordes. La capacité de chargement est ainsi augmentée, grâce à la densité élevée du volume de fourrage embarqué. Une finition soignée garantit l’absence de perte de fourrage sur la route, augmentant ainsi la sécurité lors du transport. La porte hydraulique arrière permet un déchargement efficace. Le hayon s’ouvre plus haut que la caisse et favorise ainsi le déchargement. Attention toutefois à ne pas accrocher l’entrée ou la charpente lors de la vidange dans des bâtiments de moins de 4,20 m de hauteur. Le modèle essayé fut piloté à l’aide de confortables commandes électrohydrauliques. En option, Strautmann propose au choix le boîtier compatible Isobus «Smart 570» de Strautmann ou une connexion directe au terminal Isobus du tracteur.

Châssis tandem avec essieu suiveur Le châssis repose sur un boggie à deux essieux avec suspension mécanique par ressorts et essieu suiveur verrouillable hydrauliquement. La remorque autochargeuse est chaussée de pneumatiques de dimensions 620/40R22.5 confortables sur route et ménageant le sol de la parcelle. En option, Strautmann étend son offre en pneu-

Bref descriptif + Ramassage doux avec de faibles niveaux de salissures + Structure fermée pour une densité maximale + Chargement finement réglable – Bouton d’arrêt au déchargement s’enclenchant trop tard – Pick-up étroit avec de gros andains – Blocage manuel de l’essieu suiveur (en l’absence d’Isobus)


Rapport de test | Impression

matiques jusqu’au «710/40R22». Grâce à la suspension, le châssis s’adapte très bien au terrain, y compris sur les bosses. Selon les besoins et en particulier lors des marches arrière, le chauffeur doit s’habituer à verrouiller manuellement l’essieu suiveur en l’absence d’Isobus. La détection du sens de marche, qui verrouille et libère ensuite automatiquement l’essieu, n’est disponible qu’avec la combinaison Isobus. Le comportement de conduite et la trajectoire dans les virages de l’arrière plutôt long sont ainsi modifiés. La remorque autochargeuse était attelée au wagon à l’aide d’une rotule «K80» et d’un timon hydraulique articulé.

Ameneur à cinq rangées de peignes L’ameneur à cinq rangées de peignes assure un chargement dense. Il n’est pas entraîné par une chaîne mais par des pignons massifs. Un chemin de cames installé de part et d’autre de l’ameneur devrait lui procurer une longue durée de vie, y compris en cas d’usage intensif. Les peignes en mouvement sont équipés de roulements sphériques, de sorte qu’ils peuvent s’adapter aux charges et aux tensions pour prolonger leur durée de vie. Lors de l’essai, le dispositif de coupe comprenait 6 couteaux pour une longueur de coupe théorique de 240 mm. En option, il peut accueillir jusqu’à 37 couteaux, pour générer des brins de 40 mm. L’entraînement était assuré via la prise de force au régime de 1000 tr/min. La remorque configurable pour les ensilages fonctionnerait aussi bien en combinaison avec une faucheuse frontale. Dans une position de rotor donnée, l’opérateur accède au graisseurs regroupés de l’unité de chargement. Le système de chargement automatique, les profilés de toit évoqués plus haut et le fond mouvant doté de chaînes présentant une charge de rupture de 13 t contribuent à la densité élevée du chargement. Durant le test d’uti-

lisation, l’«Ambion 360» a pu être chargée d’importantes quantités de foin compressé aussi fermement que dans une balle. Le tas qui se déployait lors de la vidange n’en était que plus impressionnant. Mais les contacteurs d’arrêt du tapis à fond mouvant installés sur la porte arrière pourraient être répartis plus judicieusement pour mieux jouer leur rôle en présence de paquets de fourrage lors du chargement.

Pick-up «Flex-Load» L’«Ambion 360» de Strautmann était équipée d’un pick-up sans chemin de cames «Flex-Load». Ses dents flexibles en polyuréthane spécial sont montées sur 6 barres porte-dents segmentées et réparties en spirale. Elles peuvent s’effacer en présence d’obstacles ou suivre horizontalement les irrégularités, mais restent rigides dans le sens vertical. Le système a fait ses preuves lors de ce test. Le pick-up a été volontairement réglé très bas afin de mettre en évidence cet effet. Le résultat était impressionnant. Preuve que le tapis végétal n’a pas été endommagé, aucune miette ni touffe d’herbe arrachées n’a été trouvée à l’arrière du tracteur. De même, dans la zone de déchargement de la grange, aucun résidu de saleté ramassé au champ n’a été décelé dans le fourrage. Pour une bonne efficacité, le régime de prise de force doit avoisiner 800 tr/min afin que le pick-up puisse ramasser l’intégralité du fourrage. La douceur de fonctionnement du pick-up sans chemin de cames contribue au confort de conduite. Pour les gros andains, une largeur de travail supérieure à 180 cm serait idéale. Le changement d’une dent ne requiert qu’une minute, en dévissant simplement une vis et sans devoir retirer de garants.

Conclusion L’«Ambion 360» de Strautmann a pu exprimer ses atouts lors de la fenaison.

Le ramasseur «Flex-Load» sans chemin de cames est équipé de dents flexibles en polyuréthane spécial. Les dents sont positionnées sur six barres porte-dents segmentées et disposées en spirale.

L’«Ambion 360» de Strautmann en chiffres Volume de chargement: à pression moyenne: 59,5 m³ (selon DIN 35 m³) Puissance nécessaire: minimum 80 ch (120 ch préférables) Dimensions: longueur 10,35 m, largeur 2,72 m, hauteur 3,66 m Pick-up: «Flex-Load» à 6 rangées de dents en plastique, largeur 180 cm, sans chemin de cames Tapis à chaînes: Tapis double avec fond en bois Ameneur: 5 bras oscillants, transmission par engrenages Couteaux: 6 (19 ou 37 en option) Poids à vide / total: 6600 kg / 15 000 kg Châssis : tandem boggie avec essieu suiveur à verrouillage hydraulique, pneumatiques 620/40R22.5 Prix: CHF 70 000.– (TVA incluse) Données du constructeur

Manœuvrer une remorque de cette taille exige un espace suffisant, compte tenu du porte-à-faux conséquent à prendre en compte dans les virages. Avec le système de chargement proposé, la structure dense du foin a pu être compactée correctement. Le déchargement est lui aussi facilité grâce à la large ouverture de la porte arrière. Le nouveau ramasseur «Flex Load» avec ses dents en plastique a vraiment plu. Un régime d’entraînement de 800 tr/min permet un ramassage efficace. La machine est conçue pour être stable lors d’une utilisation dans le foin. L’essieu suiveur chaussé des pneus utilisés protège la parcelle. La commande électrohydraulique se révèle simple et pratique. Pour mener l’«Ambion 360», une puissance minimale d’environ 120 ch est nécessaire. Le coût du modèle testé avoisine 70 000 francs suisses. Capacité d’intervention élevée et ramassage en douceur sont alors assurés.

Le châssis de la remorque repose sur une suspension tandem boggie à deux essieux avec essieu suiveur verrouillable. Le modèle essayé est chaussé de pneumatiques de dimensions «620/40R22.5».

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Impression | Rapport d’expérience

3 juin a remplacé la faucheuse Krone «Big M» utilisée jusque-là. L’entrepreneur compte aussi se servir du MF «8S» sur ses chantiers d’épandage de fumier, de labour ou de sursemis de prairies avec un semoir Vredo pesant près de 4 tonnes.

Transmission inédite

Avec le tracteur Massey Ferguson 8S, l’entrepreneur et agriculteur du Jura bernois Beat Gerber dispose d’un tracteur moderne, doté des dernières technologies et compatible avec l’attelage d’outils animés portés lourds. Photos: M. Schubnel

Un bond en avant Avec ses tracteurs de forte puissance «8S», Massey Ferguson fait un bond en avant technologique. Optimisation de fonctionnement, ergonomie, confort d’utilisation. Ces modèles de nouvelle génération dotés de particularités inédites cumulent les atouts, comme l’a constaté l’agriculteur et entrepreneur du Jura bernois Beat Gerber. Matthieu Schubnel

Le Jura bernois n’est pas, a priori, le secteur géographique où les tracteurs de forte puissance sont les plus courants. C’est pourtant ce choix-là qu’a opéré l’exploitant et entrepreneur Beat Gerber, qui utilise depuis deux mois un Massey Ferguson «8S.245». Sur la ferme de 70 ha qu’il exploite dans le Jura bernois à Mont-Tramelan avec sa femme Nadine, il produit du lait à gruyère, à 1050 m d’altitude. L’exploitant a par ailleurs développé des prestations de service auprès d’une clientèle d’agriculteurs, épaulé par un chauffeur-­ mécanicien à mi-temps. «Il me manquait un tracteur, j’ai donc remplacé mon automotrice Krone ‹Big M› par ce MF ‹8S› plus 56

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polyvalent», explique l’entrepreneur. C’est d’abord pour son gabarit que l’exploitant a opéré ce choix. La faucheuse-conditionneuse triple Krone pèse en effet 3,9 tonnes à l’arrière auxquelles s’ajoute 1 tonne à l’avant. La conduite est beaucoup plus sûre avec le «8S», qui affiche près de 9 tonnes à vide. Sa zone d’intervention s’étend aujour­d’hui entre 800 et 1200 m d’altitude. «Les surfaces en grandes cultures sont rares. Les travaux démarrent au printemps et se terminent avec les premières neiges début novembre.» Beat Gerber fauche habituellement 400 à 500 ha d’herbe par an, dans des fenêtres d’intervention réduites. Ce MF «8S.245» arrivé le

«Il me fallait impérativement une machine pour la saison de fauche 2021.» Dans l’attente d’une livraison de son «8S.265» fin août, il a pu bénéficier d’un tracteur «8S.245» de démonstration mis à disposition par l’importateur GVS Agrar, en collaboration avec Massey Ferguson. Cet exemplaire est équipé de la nouvelle transmission Dyna 7 à 4 plages de 7 rapports sous charge. «Les plages de vitesses disponibles dans une même gamme sont énormes en comparaison de la transmission Dyna 4 que je connais bien, par exemple de 4 à 24 km/h en gamme 3 ou de 9 à 50 km/h en gamme 4, indique Beat Gerber. Avec cette Dyna 7, on arrive toujours à travailler sans changer de gamme.» Selon l’exploitant, la transmission à variation continue Dyna-VT ne devrait être disponible qu’à la fin de l’année 2021. Le tracteur commandé bénéficiera donc d’une transmission Dyna E-Power à double embrayage, éliminant toute rupture de traction lors d’un changement de rapport à pleine charge en montée. Après deux mois d’utilisation Beat Gerber semble convaincu par son choix. Grâce au profilage du capot moteur particulièrement travaillé, «la visibilité vers l’avant est très bonne. Je me demande parfois où ils ont placé le moteur!», plaisante l’exploitant. Grâce à l’espacement original entre le compartiment moteur et la cabine, l’entrepreneur a constaté de gros écarts en termes de bruit en cabine et de vibrations. Avec cette conception, le grand essuie-­ glace vertical balaie quasi intégralement le pare-brise monobloc d’un montant avant de la cabine à l’autre. «Les pneumatiques 650/85R38 montés sur ce modèle de démonstration ne sont pas assez larges et ont tendance à laisser des traces dans les parcelles», regrette-t-il en précisant toutefois que son tracteur chaussera des pneus de 750 mm de largeur. L’entrepreneur est par ailleurs agréablement surpris par le rayon de braquage pour ce niveau de puissance.

Commodités de conduite Les quatre marches d’accès au poste de conduite s’empruntent comme un escalier. L’habitacle spacieux, muni d’un siège passager, permet à Beat Gerber d’accueillir


Rapport d’expérience | Impression

Le MF «8S.245» en chiffres Moteur: Agco Power 6 cylindres 7,4 l Stage 5 Puissance et couple maximum avec surpuissance EPM: 265 ch, 1178 Nm Système de dépollution: SCR (AdBlue) + catalyseur de suies Transmission: Dyna-7 semi-Powershift à 4 gammes de 7 rapports Prise de force arrière (tr/min): 500/540 Eco/1000/1000 Eco; avant: 1000 tr/min Hydraulique: 150 l/min (option 205 l/min) à 200 bar, load sensing à centre fermé Distributeurs hydrauliques: avant: 2; arrière: 5 Capacité de relevage: arrière: 10 000 kg; avant: 4800 kg Dimensions: hauteur: 3390 mm; longueur: 5375 mm Empattement: 3,05 m Poids: à vide / total en charge: 8700 kg / 16 000 kg Prix à partir de: CHF 198 000,- sans option Données du constructeur

Grâce au nouvel accoudoir avec monolevier Isobus et écran tactile monté sur le siège suspendu et inclinable à 45°, le conducteur accède aisément à l’ensemble des commandes du tracteur MF «8S».

confortablement ses clients habitués à le rejoindre en cabine. Dotée de quatre montants, celle-ci offre une bonne visibilité latérale, cependant la large porte vitrée demande un certain effort de manipulation. La présence d’une unique porte de cabine complique aussi les choses lorsqu’une branche d’arbre rabat le rétroviseur latéral gauche. Le chauffeur n’a alors plus d’autre choix que de sortir par le hayon arrière. Le

siège conducteur pivotant à 45° vers la droite est une fonctionnalité appréciée par Beat Gerber qui ménage ainsi sa hernie discale lorsqu’il regarde l’outil arrière. Sur ces modèles, le constructeur a également soigné le système de ventilation, les bouches étant réparties dans l’ensemble de la cabine y compris en partie inférieure. «Le terminal principal, fixé à l’extrémité de l’accoudoir, dispose enfin d’un écran tactile, qui manquait depuis longtemps chez Massey», poursuit l’exploitant. Il est d’ailleurs possible d’ajouter jusqu’à 3 écrans, par exemple pour accéder simultanément aux informations du tracteur, de l’outil Iso-

Le MF «8S» se distingue entre autres par son espace entre le compartiment moteur et le pare-brise, par lequel est aspiré l’air alimentant le moteur, limitant ainsi l’encrassement des grilles du capot.

Regroupant les informations relatives au moteur et à la transmission, le tableau de bord numérique du «8S» monté de série prend place non pas sous le volant, mais au niveau du montant avant droit de la cabine.

bus, de l’autoguidage ou de la caméra installée dans la trémie du semoir Vredo.

Tableau de bord digital L’utilité de la caméra arrière censée faciliter l’attelage d’une remorque est limitée, le troisième point masquant la visibilité sur le piton. L’autoguidage par GPS qui équipera le 8S livré fin août trouvera des applications pour le semis direct, l’épandage de fientes de poules ou encore la fauche. «Je pourrai ainsi opérer un passage sur deux pour réduire le nombre de manœuvres en bout de champ.» Grâce à l’Isobus, le chauffeur peut attribuer les fonctions qu’il souhaite aux boutons du monolevier principal. «Le second joystick, lui, n’est malheureusement pas Isobus, donc non paramétrable», regrette l’exploitant agricole. Le tableau de bord prend désormais place sur le montant avant droit sous la forme d’un écran vertical. Autre avantage non négligeable, le kit main-libres de la radio Bluetooth: «Je suis très souvent au téléphone avec mes clients et cette installation d’origine est de qualité.» Concernant le prix de ce MF «8S.245», l’exploitant ne confie qu’une seule indication: «Moins de 1000 francs suisses par cheval.» Beat Gerber est un fidèle de la marque Massey Ferguson. La proximité de la concession GBT Tramelan, située à seulement quelques kilo­mètres, a, elle aussi, pesé dans ce choix. «J’ai grandi avec cette marque, l’environnement m’est donc familier: je possède déjà un ‹MF 7480 Dyna-­V T› et un ‹MF 5445 Dyna-4›. Avec le ‹8S›, mon ‹7480› va faire moins d’heures, c’est sûr!» 8

2021 Technique Agricole

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En savoir plus | Technique

Les freins de remorques automatiques sur les tracteurs à boîte à variation continue sont un gage de sécurité accrue.

Photo: Johannes Paar

Freinage des remorques et transmission à variation continue Il peut être dangereux de ralentir un attelage tracteur-remorque avec le seul levier de la transmission à variation continue. Des freins de remorque spéciaux peuvent constituer une solution, montre une étude de la station autrichienne BLT à Wieselburg. Manfred Nadlinger*

Lorsque le conducteur ralentit au moyen du seul levier ou de la pédale de com­ mande l’allure d’un tracteur à transmis­ sion à variation continue attelé d’une re­ morque (benne, autochargeuse, citerne à lisier, épandeuse à fumier, presse, etc.), cette dernière va pousser le tracteur de tout son poids. Ses freins restent en effet inactifs, avec le risque que le train routier se plie en portefeuille et provoque un ac­ cident. La poussée exercée par la re­ morque dépend du niveau de décéléra­ tion de la transmission. L’intensité de cette décélération peut être présélectionnée sur la plupart des trac­ teurs à transmission à variation continue. Si elle est trop élevée relativement aux conditions du moment (charge de la re­

*HBLFA Francisco Josephinum/BLT Wieselburg

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morque, état de la chaussée ou du ter­ rain, type de manœuvre, etc.), les roues du tracteur peuvent se bloquer et l’atte­ lage, ici aussi, se mettre en portefeuille. Les constructeurs de tracteurs proposent plusieurs solutions de freins de remor­ ques pour éviter ce problème.

Trois sortes d’«anti-poussée» Un des moyens pour maintenir le train routier en tension consiste à réduire auto­ matiquement l’intensité de la décéléra­ tion de la transmission à variation conti­ nue dès que la remorque exerce une poussée sur le tracteur. L’effet de décélé­ ration de ce dernier diminue et le conduc­ teur est incité à appuyer sur les freins pour ralentir l’attelage en cas d’augmen­ tation de sa vitesse. Une autre possibilité consiste à appuyer à la fois sur la pédale des freins et à action­

ner le levier de commande de la trans­ mission. Avec ce dernier, le conducteur maintient la vitesse du train routier ou provoque une légère accélération, contre­ carrée par les freins actionnés par son pied gauche. Cette manœuvre force d’une certaine manière le tracteur à mainte­nir l’attelage à vitesse constante en exerçant une certaine traction sur la re­ morque. Le train routier demeure ainsi en tension. Mais cela ne fonctionne vraiment que si le conducteur est expérimenté et a été formé à cette technique. Elle allonge substantiellement le temps de réaction, et le dosage de la pression du pied sur la pédale des freins demande beaucoup d’exercice. Reste enfin le frein de remorque auto­ matique. Il n’agit que sur l’installation de frein de la remorque et indépendamment du frein de service du tracteur. Un contrô­


Technique | En savoir plus

leur automatique capte les réactions du moteur et de la transmission et reconnaît lorsque la remorque pousse le tracteur. Dans ce cas, il agit sur la vanne de frein de la remorque pour la ralentir. Le train rou­ tier est maintenu en tension, la remorque n’exerce pas de poussée sur le tracteur, empêchant l’attelage de se mettre en por­ tefeuille. On peut installer un frein de re­ morque automatique sur les tracteurs à transmission à variation continue, mais aussi sur ceux à boîte mécanique.

Frein automatique seul admis Le règlement européen 167/2013 («Trac­ tor Mother Regulation», TMR) prescrit que l’enclenchement des freins de re­ morques indépendants du véhicule trac­ teur doit être automatique. Les disposi­ tifs mécaniques communément utilisés jusqu’ici seront proscrits à l’avenir. Les freins de remorques automatiques trou­ vent leur pleine justification dans les si­ tuations suivantes: descentes en zones accidentées, changements de direction aux carrefours, entrées dans les rondspoints, passages entre circulation en dé­ vers et descente dans le terrain. Dans les longues descentes, les freins auto­matiques de remorques risquent de surchauffer et de perdre leur efficacité s’ils restent continûment serrés. Les constructeurs de tracteurs obvient au problème en limitant la pression de frei­ nage, ou bien en n’actionnant les freins que par intervalles de cinq secondes. On limite de la sorte le risque de surchauffe, sans toutefois l’écarter complètement.

Freins de remorques manuels? Deux systèmes de freins de remorques ont été testés et comparés par l’institut et station de recherche HBLFA Francisco Josephinum/BLT de Wieselburg: un frein automatique et un prototype de frein auto­matique associé à un enclenchement manuel accessoire. L’enclenchement ma­ nuel n’est certes pas autorisé par le règ­ lement européen 167/213, mais son constructeur a réalisé cette combinaison à des fins expérimentales. L’avantage de l’enclenchement manuel est de permettre au conducteur de réagir intuitivement en fonction des conditions de circulation; il peut maintenir préventi­ vement son train routier en tension en enclenchant les freins préalablement à l’approche d’un rond-point ou d’un vi­ rage, ou bien avant de passer d’une circu­ lation en dévers à une descente. Il garde ainsi le contrôle sur le changement de

La station d’essais BLT de Wieselburg (A) a enquêté sur le comportement des tracteurs à transmission à variation continue avec remorque. Photo: Johannes Paar

direc­tion, en évitant que la remorque ne pousse le tracteur, voire que l’ensemble de l’attelage se mette en portefeuille. Le contrôle combiné (automatique et ma­ nuel) des freins de remorques n’est pour l’instant pas homologué. Durant l’essai, il a cependant fait la preuve de substantiels avantages du point de vue technique et sécuritaire, comparé à un frein de re­ morque entièrement automatique. Sur le graphique 1, le frein de remorque manuel (interrupteur à bascule) est en­ clenché en permanence; l’attelage cir­cule sur un terrain plan. Le freinage est interrompu automatiquement après douze coups de frein intermittents de cinq secon­des. Par la suite, le chauffeur doit appuyer sur la pédale du frein pour décélérer, après

quoi le frein de remorque peut à nouveau être activé pour douze impulsions de cinq secondes. Le freinage intermittent, puis l’interruption du processus après un cer­ tain nombre de coups de frein, limitent le risque de surchauffe des garnitures de la remorque. On voit sur le graphique 1 que les freins s’échauffent lorsque le proces­ sus de freinage se prolonge, ce qui se tra­ duit par une réduction de la force de rete­ nue de la remorque et une augmentation de sa vitesse de déplacement. Si la re­ morque freinait en permanence, sans in­ tervalles commandés automatiquement, ses freins surchaufferaient rapidement et sa capacité de décélération diminuerait fortement. L’intensité de la force de freinage de la remorque dépend de la pression dans

La solution Claas Claas propose depuis peu un frein de re­ morque automatique pour les tracteurs de ses gammes «Arion 500» et «Arion 600» à transmission à variation continue et à freins pneumatiques à deux conduites. À l’entrée de la boîte «C-Matic», un capteur mesure la poussée exercée sur le tracteur via les variations de couple et active en consé­ quence le frein pneumatique automatique de la remorque. Ce frein est disponible depuis cet été 2021 et peut venir post-équi­ per les tracteurs construits dès cette année. Ce frein automatique entre en action dans les quatre situations suivantes:

• Quand le tracteur est ralenti par l’inter­ médiaire du levier de commande de la transmission «C-Motion». • Lorsque, régulateur de vitesse enclenché, l’allure du convoi dépasse la vitesse programmée dans une descente. • À faible allure, en descente, lorsqu’une poussée est détectée et que la vitesse du train routier définie par la pédale de commande doit être stabilisée. • En cas d’inversion du sens de marche, le frein de remorque intervient dès que le conducteur a appuyé sur le bouton ou manipulé le levier de l’inverseur.

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En savoir plus | Technique

Force de poussée de la remorque en courbes

l’installation et du dispositif de contrôle (régulateur automatique de la force de freinage ALB ou régulateur manuel). Le changement de conducteur s’accom­ pagne souvent d’une modification de l’intensité du ralentisseur de la trans­ mission du tracteur. Sur certains d’entre eux, un niveau de décélération élevé s’accompagne, en deçà de 10 km/h, d’une rétrogradation particulièrement progressive et d’un puissant effet de freinage, qui peut entraîner un blocage des roues dans les déclivités, ou lors du passage d’une circulation en dévers en direction de la pente.

Forces d’inertie exercées par la remorque sur les tracteurs A et B, avec et sans frein de remorque, lors d’une décélération en courbe au moyen du levier de conduite.

Différences entre tracteurs

Force de poussée de la remorque lors d’enclenchements intermittents du frein

Dans ce scénario d’essai sur surface plane, le frein de remorque reste enclenché manuellement en permanence; le freinage se fait par intermittence. Graphiques: Manfred Nadlinger

L’effet de freinage du frein de remorque automatique dépend de la pression du circuit délivrée par le tracteur. Sur les tracteurs utilisés pour l’essai, le modèle A délivrait 2,4 bars, le modèle B 1,2 bar, avec pour tous deux une intensité de dé­ célération de la transmission présélec­ tionnée sur 3. Malgré cette présélection identique, l’effet de décélération des tracteurs n’est pas forcément similaire, ce qui a été constaté en mesurant la pous­ sée exercée par la remorque sur le trac­ teur (graphique 2). Dès le départ, le véhicule A (sans frein de remorque indépendant) a exercé un ef­ fet de décélération élevé, constant et ré­ gulier. Le tracteur B (sans frein de re­ morque indépendant) a exercé au départ un faible effet de décélération, suivi vers la fin du freinage d’une décélération de plus en plus élevée. Le frein de remorque automatique sous 2,4 bars de pression (tracteur A) a généré un effet de frei­ nage nettement meilleur que celui sous 1,2 bar (tracteur B).

Conclusion

Il existe trois possibilités pour freiner les remorques tirées par des tracteurs à transmission à variation continue. Les constructeurs misent sur des solutions variées. Photo: Manfred Nadlinger

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Les freins de remorques automatiques constituent une bonne solution pour limi­ ter les forces de poussée des re­ morques attelées à des tracteurs à transmis­sion à variation continue. Et, du coup, pour limiter le risque de mise en portefeuille de l’ensemble. Les résultats des essais montrent qu’une commande manuelle du frein de remorque consti­ tuerait un accessoire susceptible d’amé­ liorer la sécurité de l’attelage. Mais le règle­ ment UE 167/2013 ne l’autorise pas. L’efficacité d’un frein de remorque automatique dépend de la pression dans le circuit de la remorque et de l’ef­ fet ralen­ tisseur de la transmission du tracteur.


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Spot farming: intensification durable de l’agriculture Le spot farming est un concept cultural dans lequel chaque plante fait l’objet d’un traitement ciblé. Les impératifs et contraintes techniques sont délibérément ignorés au profit exclusif de la plante. Ce projet ne manque pas d’ambition! Ruedi Hunger

d’un sol de qualité qui les alimente suffi­ samment en eau et en fertilisants. Simultanément, le recours aux produits chimiques sera limité au strict minimum, évitant notamment la dispersion d’agents chimiques au-delà des limites du champ. Dans l’intérêt de la protection des sols, les passages multiples avec des machines exerçant de fortes contraintes sont à pros­ crire. Par ailleurs, le choix des mesures culturales tiendra davantage compte des conditions microclimatiques.

Pulvérisation ponctuelle

Les chercheurs de l’université technique de Cologne se sont joints au Kverneland Group pour mettre au point une unité de dosage d’engrais destinée à un semoir monograine. Photo: TU Köln

De la fertilisation à la pulvérisation, le spot farming englobe tous les aspects de l’agri­ culture, le terme anglais spot exprimant le caractère précis des mesures en question. Ce concept doit permettre une intensifica­ tion des cultures végétales sans impact négatif sur l’environnement. Partant du constat que les sites de production (par­ celles, peuplements) ne sont jamais totale­ ment homogènes, le spot farming pré­ conise que les surfaces partielles ainsi constituées ne soient pas exploitées de manière uniforme, mais en adoptant un débit d’ensemencement, un débit d’épan­ dage d’engrais et une gestion phyto­ sanitaire spécifiques. Par rapport à la situa­ tion actuelle, il vise à diminuer les effets indésirables sur l’environnement. Un autre objectif est la réduction des 62

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contraintes au sol en remplaçant les trac­ teurs et machines agricoles traditionnels par des robots relativement petits et lé­ gers. Le spot farming est une démarche à visée scientifique dont le but est de pré­ server les ressources naturelles.

Les bases du spot farming Cette approche implique un nouveau profil de réquisition pour la future pro­ duction végétale, faisant passer les be­ soins de chaque plante au premier plan. Le développement optimal des cultures exige que chaque plante bénéficie d’un maximum de lumière et de tout l’espace nécessaire à la croissance de ses masses végétale aérienne et racinaire, à l’abri d’une pression concurrentielle excessive. Les plantes sont également tributaires

Le spot farming a produit ses premiers ré­ sultats tangibles en protection phytosani­ taire, où des pulvérisateurs modernes sont à l’œuvre. Les dispositifs dotés d’une fonction de coupure buse à buse per­ mettent d’adapter les traitements selon les spécificités du terrain, et de les déter­ miner par une imagerie ultra-précise réa­ lisée par des drones. Le tout commence par un drone équipé d’une caméra RGB* cartographique survolant les surfaces à traiter. Après son atterrissage, les photos se voient attacher un «Geotag» (calibrage de position) en vue de leur intégration dans une cartographie d’ensemble. Pour finir, les données cartographiques sont analysées par une intelligence artificielle (AI) qui différencie les plantes cultivées des adventices. Ainsi, des concentrations d’adventices peuvent être localisées au sein de populations homogènes.

Fertilisation ponctuelle En 2019, en coopération avec le Kverne­ land Group, des scientifiques de l’Institut du machinisme agricole et des machines de chantier de l’université technique de Cologne (Technische Hochschule Köln) ont mis au point un procédé de fumure enfouie sous maïs capable, à rendement inchangé, d’économiser plus de 25 % sur les engrais minéraux. Le projet PUDAMA («Punktgenaue Düngerapplikation bei der Maisaussaat»), soit application ponctuelle d’engrais accompagnant les semis de maïs, consiste à enrober chaque graine d’une petite dose d’engrais à la place de l’épandage continu d’un ruban d’engrais pendant la dépose des semences. Les


Terminologie | En savoir plus

chercheurs ont mis au point une unité de dosage utilisable sur un semoir monograine traditionnel. Le procédé, pour lequel un brevet a été déposé, sera transposable à d’autres cultures arables.

Aile de dosage

Admission

Semis ponctuels Afin que les plantes cultivées se développent dans des conditions optimales, les semis doivent satisfaire à un triple impératif, consistant à donner à chaque plante un maximum d’espace pour favoriser le développement des racines dans le sol et la masse végétale au-dessus du sol, ce qui se traduit par une réduction du débit d’ensemencement et de la quantité de semences. Pour atteindre cet objectif, les semoirs doivent déposer les graines avec une précision extrême, en respectant la disposition et la profondeur prescrites. Les semis géolocalisés offrent d’autres avantages, par exemple pour la lutte contre les adventices.

Conditions techniques Les procédés actuels mettant en œuvre des machines performantes et permettant d’assurer un débit de chantier élevé s’avèrent incapables de gérer le spot design, fragmenté et irrégulier. La raison est que les machines lourdes ont besoin d’être utilisées pendant les créneaux, forcément étroits, où leur productivité est maximale. Le spot farming exige ainsi des approches entièrement renouvelées, notamment l’utilisation de petites machines capables de s’organiser de manière autonome. Le manque de performance peut être compensé par leur nombre et leur disponibilité pour ainsi dire

FertiSpot: vue arrière du doseur

FertiSpot: détail

1. L’engrais est admis en continu dans le doseur par la face avant. Le tuyau est associé à un système de dosage classique. 2. L’aile de dosage tourne plus vite que la vitesse de vol des graines entrantes et est entraînée par un moteur électrique en fonction de la fréquence de rotation du système de séparation. 3. Au bout d’un tour, les grains sont cumulés de manière à former une portion compacte. 4. Les grains quittent le doseur en direction tangentielle vers le soc.

illimitée. Bien des aspects restent à étudier avant la mise au point de ces systèmes de culture végétale et procédés aptes à être commercialisés.

Conclusion Objet de critiques de toutes parts, l’agriculture est actuellement contrainte de changer de cap. En nous mettant sur la voie d’une intensification sans impact négatif sur l’environnement, le spot farming offre peut-être l’occasion de sortir des sentiers battus. *La caméra RGB produit des images matricielles. Les pixels rectangulaires de la matrice sont définis par les trois valeurs de la palette de couleurs.

L’intelligence artificielle contribue à différencier les plantes cultivées des adventices sur les photos de drones. Photo: Drone Werkers

Les différentes étapes de l’automatisation en machinisme agricole Travaux contrôlés par l’homme

Le conducteur assure la totalité des tâches.

Le conducteur assure en permanence les tâches de conduite et de pilotage du processus.

Travaux non contrôlés par l’homme Le conducteur surveille en permanence le véhicule et l’environnement.

Le conducteur n’est pas tenu de surveiller le Le conducteur est système dans certaines superflu dans certaines situations, mais se tient situations. prêt à intervenir en cas de dysfonctionnement.

Le véhicule assure toutes les fonctions Le véhicule est en Le véhicule détecte les mesure de trouver une que la situation exige. Le véhicule assure la situations critiques en solution intelligente à conduite et le pilotage temps voulu et bastoutes les situations du processus dans cule dans un mode de susceptibles de se certaines situations. fonctionnement sûr présenter dans une sans intervention du application donnée. conducteur. Comme au niveau 2:

Niveau 0

Niveau 1

Niveau 2

Niveau 3

Niveau 4

Niveau 5

Pas d’automatisation

Assistance au conducteur

Automatisation partielle

Automatisation surveillée

Automatisation intégrale (sous conditions)

Automatisation intégrale

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Management | Concours

En quête de combinaisons «hors de l’ordinaire» Technique Agricole se met en quête, sous forme de concours, de combinaisons d’outils avant-arrière innovantes et convaincantes en termes d’économie et de rendement. Le ou la gagnant-e empochera la somme de 1000 francs. Heinz Röthlisberger Associer une faucheuse arrière et une frontale, une déchaumeuse montée au 3-points avant et un semoir à l’arrière du tracteur: ce sont aujourd’hui des combinaisons très répandues. Existe-t-il – c’est très probable – d’autres associations avant-arrière moins connues et moins courantes, mais qui impressionnent et convainquent par leur caractère exceptionnel, leur efficacité et leur rendement? La rédaction de Technique Agricole pose la question et organise un concours doté d’un total de 1750 francs: – 1000 francs pour le 1er prix; – 500 francs pour le 2e prix, et – 250 francs pour le 3e prix.

conformes aux directives et pouvoir circuler sur la voie publique. Cela inclut le respect des charges à l’essieu et de leur répartition avant-arrière, des poids totaux autorisés ou encore de la conformité de l’éclairage.

Tous secteurs agricoles admis Les combinaisons peuvent concerner tous les secteurs agricoles, tels que la production fourragère, les grandes cultures, l’arboriculture et la viticulture, l’agriculture de montagne ou même la forêt. Le véhicule porteur peut être un tracteur, une faucheuse à deux essieux ou un transporter.

Gagnants sélectionnés par un jury Aptes à circuler sur la voie publique Sont admis à concourir les outils, instruments et équipements de série, ou bien transformés, adaptés, voire autoconstruits. Point important: ces attelages doivent être

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Un jury d’experts issus de différents milieux de la technique agricole évaluera les projets présentés et désignera les gagnants. La date limite pour participer au concours est le 30 septembre 2021.

Conditions de participation au concours • Envoyez vos photos (4 au maximum) de votre combinaison avant-arrière avec la mention Concours «Combinaisons hors de l’ordinaire» à red@agrartechnik.ch Pour les photos, outils et équipements doivent être montés sur le véhicule. • Une photo au moins doit représenter la combinaison complète et le véhicule porteur; deux doivent montrer chacune, respectivement, l’outil ou équipement avant et arrière. • Décrivez brièvement, en quelques phrases, les fonctions et les avantages de votre combinaison. • Depuis est-elle en service? Remplit-elle les exigences en matière de charges à l’essieu, de poids total autorisé, d’éclairage, etc.? S’agit-il de machines du commerce, ou bien transformées, développées, construites par vos soins? • Sommes mises en jeu: 1er prix: 1000 francs 2e prix: 500 francs 3e prix: 250 francs • N’oubliez pas d’indiquer dans votre courriel votre adresse postale complète et votre numéro de téléphone. • Le délai d’envoi pour participer est fixé au 30 septembre 2021.

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Au travers d’un concours, Technique Agricole se met en quête de combinaisons d’outils et d’équipements avant-arrière hors du commun. Délai d’envoi: le 30 septembre 2021. Photo prétexte: Roman Engeler


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Sécurité | Prévention des accidents

évident que les vêtements forestiers se sali­ ront tôt ou tard. Ils sont à entretenir selon les indications figurant sur l’étiquette de la­ vage. Les tenues de bonne qualité peuvent être lavées jusqu’à vingt fois avant que leur effet protecteur ne diminue. Les pantalons sont souvent utilisés pendant de nom­ breuses années, en particulier dans l’agri­ culture. La baisse de l’action protectrice est due davantage au vieillissement qu’aux la­ vages répétés. Il est donc nécessaire de rem­ placer les pantalons anticoupures usés.

Ne pas oublier les pieds...

Le port de pantalons de sécurité et de chaussures professionnelles est de nos jours une obligation pour les utilisateurs de tronçonneuses. Photo: ldd

Protection contre les cou­ pures des jambes et des pieds Les jambes sont la partie du corps la plus touchée par les accidents forestiers. Les pieds sont également concernés, surtout lors du débardage. Ruedi Hunger

Les tronçonneuses provoquent de graves coupures qui ont de la peine à guérir. Les jambes sont particulièrement exposées. Pour tous les travaux effectués avec ces outils, le port de pantalons dit de sécurité s’impose afin de prévenir d’éventuelles blessures. Ces pantalons sont équipés de protections contre les coupures, notam­ ment un ouatage à longues fibres qui bloque la chaîne en marche en une frac­ tion de seconde lors d’un contact.

Des vêtements confortables Les vêtements de travail et de sécurité servent avant tout à offrir une protection fiable. D’autres qualités comme le confort sont néanmoins nécessaires, pour que ce­ lui ou celle qui les arbore se sente à l’aise. À l’instar des tenues de sport (même si leur fonction n’est pas la même), ils doivent être agréables à porter aux diffé­ rentes températures de la journée et, dans l’idéal, offrir une bonne visibilité. Les pantalons de sécurité sont adaptés à toutes les statures, notamment celles des femmes, de sorte qu’ils conviennent à tout un chacun. 66

Technique Agricole 8

2021

Un minimum d’entretien Les vêtements de protection pour les tra­ vaux forestiers subissent des contraintes mécaniques élevées. Ils risquent d’être as­ pergés de carburants et de lubrifiants et doivent en conséquence présenter une bonne résistance biologique/chimique. Il est

Encore vite scier une branche, une glis­ sade et la chaussure est déchirée par la tronçonneuse. Cela se produit toujours plus vite que prévu. Les chaussures de sécu­ rité forestière sont généralement montantes et comportent une protection antiper­foration certifiée. Un rembourrage améliore le confort des chevilles. Durant l’abattage, il n’est pas rare que l’on se tienne debout sur des billons ou des branches et, s’ils sont humides ou mouil­ lés, le risque de glisser est important. C’est pourquoi la semelle extérieure de ce type de chaussures est crantée jusque dans les zones des articulations des or­ teils. Elle doit certes être antidérapante, mais aussi résister aux acides, aux alcalis et autres substances agressives. Les bottes en caoutchouc et les chaussures de sport ordinaires ne sont pas du tout adaptées aux travaux forestiers. En plus de ne pas convenir à l’utilisation de la tronçonneuse, elles n’offrent aucune pro­ tection lors du débardage et de la prépa­ ration du bois. Il vaut la peine d’acheter de grandes chaussures de sécurité fores­ tières dans un magasin spécialisé.

Le certificat de cours sera obligatoire dès 2022 La période transitoire pour la formation aux travaux forestiers s’achèvera à la fin de l’année. Dès janvier 2022, les personnes qui effectuent ce type de travaux sur une base contractuelle devront détenir un certificat de formation. Ce sera aussi le cas des agri­ culteurs et des apprentis agricoles confor­ mément à l’article 21a de la loi sur les forêts et à la directive 2134 de la Commission fédérale de coordination pour la sécurité au travail (CFST) «Travaux forestiers». Cette décision est due au fait qu’une grande partie des quelque 245 000 propriétaires de forêts privées ont l’agriculture pour activité principale et que la forêt constitue une source de revenus supplémentaire essen­

tielle pour bon nombre d’exploitations. La directive entend par «travaux forestiers» toutes les activités nécessaires à la desserte, à la création, au traitement, à l’exploitation et à la protection des forêts. Elle stipule au point 4.1.2 que «les travaux comportant des dan­ gers particuliers ne peuvent être réalisés que par des collaborateurs au bénéfice d’une formation correspondante validée» ou des compétences requises. Les personnes ayant participé à une formation de bûcheronnage de dix jours au moins reçoivent une attesta­ tion leur permettant d’effectuer ce type de travaux. Vous trouverez de plus amples informations sur le site www.codoc.ch/fr/ cours-de-bucheronnage


Sécurité et respect sur la route La plaque d’immatriculation verte n’est utilisée que pour les trajets agricoles et les véhicules commerciaux sont immatriculés correctement.

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Plate-forme | Reportage

La culture agricole de cannabis thérapeutique et son exportation vont être simplifiées.

Photos: Cannabinno et Dominik Senn

Le chanvre n’est pas une sinécure Cannabinno, une start-up d’Arbon (TG), propose des machines à récolter, traiter et sécher le chanvre CBD destiné à des compléments alimentaires ou à usages thérapeutiques. La visite d’une ferme montre que cultiver du chanvre n’est pas une sinécure. Dominik Senn Le marché mondial des médicaments et des compléments alimentaires à base de cannabis est estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars. Le Canada, l’Uruguay et les Pays-Bas ont légalisé l’exportation de cette plante. L’Australie, l’Allemagne et Israël en favorisent la culture. En Suisse, la culture de cannabis à teneur en THC inférieure à 1% est autorisée depuis 2011. «La production industrielle de chanvre à usage thérapeutique s’est beaucoup développée depuis lors et des centaines de chefs d’exploitations s’y intéressent» (voir encadré), indique Markus Lüdi, patron de Cannapharm AG à Berthoud (BE). Daniel Bont de Switzerland Global Enterprise (l’ancien Office suisse d’expansion commerciale, Osec), ajoute

CBD et THC Le CBD (cannabidiol) est un composé chimique de la classe des cannabinoïdes. Il est présent dans Cannabis sativa. Mais contrairement au THC (tétrahydrocannabinol), le CBD n’est pas psychoactif et donc pas enivrant. Il n’est par conséquent pas soumis à la législation sur les stupéfiants.

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Technique Agricole 8

2021

qu’«en Suisse le cannabis est bien dépénalisé, mais pas légalisé au vrai sens du terme.» Le parlement a cependant modifié une loi afin d’autoriser l’exportation de cannabis à usage thérapeutique. Cela ouvre de nouvelles perspectives aux cultivateurs de cette matière première, ainsi qu’aux fabricants de médicaments à base de ce végétal. La législation sur les semences et les plants va être modifiée elle aussi, afin de faciliter la culture agricole de cannabis à usage médicinal.

Le principal d’entre eux est la récolteuse Henry’s Hemp (Henry’s Hemp Harvester). Elle se monte à l’avant du tracteur et, en un seul passage, saisit et coupe délicatement les fleurs de chanvre pour les recueillir dans un bigbag ou dans un conteneur. Les tiges restent sur le champ où elles vont se décomposer. Selon le stade de maturité du végétal, il est possible de récupérer ses graines par secouage, un autre mode de mise en valeur de cette culture.

La récolteuse Henry’s Hemp Parmi les entreprises bénéficiant du soutien de Daniel Bont figure la start-up suisse Cannabinno, une des marques d’Adec Solutions GmbH, société fondée par Daniel Aerne à Arbon (TG). Adec Solutions distribue les produits «AdecClean», qui sont des agents spécifiques servant à éliminer, pendant le processus de traitement du chanvre, la résine qu’il contient. Cette société représente aussi en Suisse «MayTec Aluminium Systemtechnik GmbH», une marque de profilés et de conduites modulaires. Cannabinno conçoit et fabrique des équipements pour la production de cannabis.

Le chanvre ne tolère pas le gel et il est sensible à l’oïdium (photo) et au mildiou.


Reportage | Plate-forme

«Ça vous occupe douze mois sur douze!»

Le Henry’s Hemp Harvester 700 est une récolteuse à fleur de cannabis industriel et buissonnant à monter à l’avant du tracteur.

Dispositifs de coupe et de convoyage de toutes tailles Pour le traitement de la plante, sèche ou humide, Cannabinno a mis au point un système perfectionné avec convoyeur (feeder) et dispositif de coupe (trimmer). Une fois séparées de la plante, les fleurs sont acheminées à vitesse constante par le convoyeur à vis sans fin vers le dispositif de coupe. De grandes hélices créent une forte dépression qui aspire les feuilles des plantes fraîchement coupées à travers une grille en inox. La séparation est sans faille. Le rendement horaire peut atteindre 100 kg à l’état humide. Cannabinno propose des machines et des combinés permettant d’effectuer jusqu’à trois opérations pour des exploitations de tailles diverses. Tous les éléments en contact avec le produit sont en inox. Ces appareils sont intégralement fabriqués en Suisse, ce qui autorise une maintenance optimale. Rotors et lames peuvent être affûtés, quoique leur usure soit minime. Cannabinno propose désormais également ses machines en location.

Membre de la communauté d’intérêt (CI) «Chanvre Suisse», Peter Gasser est cultivateur de chanvre à Belp (BE). Il explique que la production agricole de cannabis ressemble à celle du chanvre industriel et à d’autres plantes de plein champ gourmandes en nitrates. La production agricole de chanvre ou de cannabis ne peut se faire qu’avec des semences officiellement agréées (certifiées) et dûment étiquetées. Comparé à la production sous serre ou en intérieur sous éclairage artificiel, ce mode de culture n’exige que très peu d’énergie. De plus, cette plante profite des avantages qu’offre la culture de plein champ. La croissance du cannabis est optimale sur les sols humifères, perméables et riches en matière organique, à pH neutre ou légèrement acide (idéalement entre 5,8 et 6,2). Le cycle annuel débute avec la multiplication, en janvier/février. On prélève les pousses latérales des plantes-mères; ces boutures sont mises en pot et passent l’hiver exposées à de la lumière artificielle 18 heures par jour environ. Elles sont ensuite rempotées dans des godets de taille compatible avec la planteuse monorang qui servira à la mise en place en pleine terre, en mai/juin, «toujours après les saints de glaces car le chanvre craint le gel», précise Peter Gasser. La plante est aussi sensible à la pourriture grise (botrytis) et au mildiou. Comme fumure de fond, Peter Gasser utilise un mélange Landor confectionné à façon. La plantation se fait à raison d’environ 1,5 hectare par jour, à peu près l’équivalent de 1000 plants par heure. Le désherbage est effectué manuellement et à la sarcleuse. «Le chanvre a suffisamment mauvaise réputation – à tort! – et si nous utilisions des herbicides, cela rajouterait de l’huile sur le feu …» La récolte se déroule

Oliver Butz (à g.), spécialiste produit, et Daniel Aerne, propriétaire et directeur de Cannabinno. Le premier pose derrière un trimmer, le second avec un appareil de conditionnement pour les fleurs de chanvre.

de fin septembre à mi-novembre. Préalablement, la police cantonale sera passée contrôler que la teneur en THC soit bien inférieure à 1%. La récolte est séchée et préparée sur l’exploitation. Pour chaque étape, Peter Gasser fait appel à des machines Cannabinno. Le principal défi est de sécher les fleurs sans affecter leurs propriétés organoleptiques. La plage de température de séchage est étroite, les besoins en énergie importants et il faut de la place pour bien étaler le produit. Une fois sec, le chanvre CBD est conditionné sous vide et transféré aux canaux de distribution (articles pour fumeurs, produits cosmétiques ou médicaux) que Peter Gasser a lui-même créés au prix de plusieurs années d’efforts. Il le dit lui-même: si la culture de chanvre CBD est financièrement intéressante, elle est aussi astreignante. Le cycle de production occupe toute l’année: «Impossible d’en faire une activité accessoire. C’est un projet qui vous occupe douze mois sur douze.» Peter Gasser va ouvrir cet automne 2021 une boutique en ligne, à retrouver sur Instagram/www.aarehanf.ch.

Peter Gasser prélève des boutures d’une plante-mère, qu’il va ensuite repiquer.

Les fleurs de chanvre séchées passent un contrôle de qualité avant de partir à la transformation en produits thérapeutiques de haute qualité.

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2021 Technique Agricole

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Plate-forme | Reportage

Le nouveau banc d’essais pour les tests de pulvérisateurs et atomiseurs viticoles et arboricoles avec ses parois munies de réceptacles verticaux. Ici un turbo-pulvérisateur pour vergers. À gauche, Christian Meyer. Photos: Dominik Senn

Le banc d’essais fait ses preuves Quatre sections de l’ASETA – Saint-Gall/Appenzell/Glaris, Schaffhouse, Thurgovie et Zurich – sont heureuses de disposer d’un banc d’essais vertical pour tester les pulvérisateurs viticoles et arboricoles. Cet appareil «AAMS-Salvarani» est muni de réceptacles de dosage verticaux. Dominik Senn L’Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) est chargée de la coordination des tests officiels de pulvérisateurs, sur mandat de l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG). Elle supervise les stations de contrôles de ses sections. C’est la station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon (ART) qui se charge des questions d’assurance qualité et de conformité aux normes internationales. Les tests de pulvérisateurs ont pour objectif principal de parvenir à une pro­ tection optimale des cultures avec le moins possible de produits et de minimiser ainsi les risques pour l’environnement. Les contrôles périodiques servent aussi à détecter précocement l’usure des pulvérisateurs et à améliorer ainsi les techniques d’application. Ces motivations d’ordre éco70

Technique Agricole 8

2021

logique ont incité les sections de St-Gall/ Appenzell/Glaris, Schaffhouse, Thurgovie et Zurich à se doter d’un nouveau banc d’essais pour les «pulvés» et atomiseurs viti­ coles et arboricoles. Il s’agit d’un AAMS-­Salvarani, marque belge installée à Maldegem. Il remplace un outil plus ancien, moins maniable, à parois collectrices en nid d’abeille. L’achat a été effectué par la section thurgovienne.

Testeur testé sur trois sites En deux mots comme en cent, le nouveau banc d’essais fait ses preuves. Il l’a montré sur trois sites, Hallau (SH), Rüdlingen (SH) et Schaffhouse, où respectivement 33, 17 et 9 pulvérisateurs ont passé le contrôle officiel sous la responsabilité de Christian Meyer. Cet agriculteur et agro-­

entrepreneur de Schleitheim (SH) est membre du comité de la section schaff­ housoise de l’ASETA depuis une vingtaine d’années, et son vice-président depuis trois ans. D’autres personnes assistaient aux contrôles effectués à Schaffhouse sur l’exploitation de Cyrill Tappolet: Hansueli Graf (Schaffhouse), agriculteur et conseiller phytos Stähler Suisse SA (Zofingue AG); Daniel Item, conseiller en fertilisation/semences/pommes de terre de GVS Agrar AG (Schaffhouse); ainsi que Hanspeter Neukomm, aide-agriculteur à Hallau, qui, en qualité de membre du comité de la section schaffhousoise, a été plus de vingt ans responsable des tests de pulvérisateurs viticoles. Hansueli Graf et Daniel Item ont souligné que ces contrôles étaient l’occasion de rencontrer leurs


Reportage | Plate-forme

Le banc d’essais vertical de répartition Le banc d’essais vertical AAMS-Salvarani pour les pulvérisateurs et atomiseurs viticoles et arboricoles se compose de deux mâts en alu sur lesquels des plateaux collecteurs nervurés à godets sont placés à distance régulière les uns des autres. Ces plateaux récupèrent le liquide pulvérisé, qui coule ensuite par un tuyau dans des godets doseurs. Pour faciliter l’évaluation du profil de pulvérisation, le récipient gradué peut être retiré du banc et examiné à hauteur des yeux. Le banc d’essais se déplace sur des rails; sa hauteur totale est de 4 mètres (hauteur standard). Elle peut être adaptée à la hauteur du pulvérisateur, par exemple jusqu’à 2 mètres pour les vignobles et jusqu’à un maximum de 5 mètres pour les vergers. Ou bien juste réglée à hauteur exacte des grappes de raisin. De même, l’écartement des mâts sur les rails transversaux s’ajuste aux machines à inspecter, elles-mêmes adaptées en fonction de l’interrang des cultures auxquelles elles sont destinées, soit entre 1,8 et 2,2 mètres

clients pour des échanges d’informations techniques. «Nous offrons la collation, moment convivial qui sert aussi à discuter des éventuelles questions que les agriculteurs se posent au sujet des tests», explique Hansueli Graf.

Banc mobile, «pulvé» stationnaire «Le contrôle commence par une inspection visuelle du pulvérisateur suivie d’une première mise en route», explique Chris-

pour les vignes et entre 3,0 et 4,5 mètres pour les vergers. Grâce à sa construction modulaire en plusieurs segments et à son faible poids, le banc d’essais est facile à installer. Deux personnes suffisent. Il se transporte dans une petite remorque de voiture. Pour faciliter son déménagement, les parois avec les collecteurs se démontent en trois parties. Le poids total de la version standard n’est que de 80 kg. Le banc d’essais vertical est aussi proposé en deux versions à lamelles. Le liquide est recueilli entre les lamelles, par sections de 10 cm de hauteur, et conduit par des tuyaux aux cylindres de mesure. En option, le banc d’essai vertical peut être équipé de capteurs électroniques qui mesurent automatiquement le contenu des cylindres gradués. Grâce au logiciel, un rapport de test complet peut être généré et imprimé, montrant les résultats de la distribution avant et après modification du réglage d’un pulvérisateur.

tian Meyer. Cette étape permet d’identifier les buses bouchées et autres défauts mineurs et de les rectifier. Ensuite, on mesure le débit d’eau à la minute pour chaque buse; les écarts sont inscrits dans le rapport, afin que les inspecteurs PER puissent vérifier ultérieurement si les défauts ont été corrigés. Vient ensuite le test à travers le nouveau banc d’essais. Le pulvérisateur est mis en marche, mais reste sur place, tandis que les deux mâts

Droite

Gauche 3.5

3.0

2.5

2.0

Deux aides contrôlent le débit individuel de chaque buse.

Le support avec les cylindres gradués…

… est placé sur le lecteur électronique qui va procéder à l’examen et à l’enregistrement des résultats.

avec les réceptacles se déplacent une fois en avant et une fois en arrière. Ce processus peut être répété pour en affiner la précision. Puis le support avec les godets des réceptacles est retiré du banc d’essais et placé sur le dispositif de lecture électronique qui imprime le rapport complet. Ce dernier indique la marque, le type et le numéro de série du pulvérisateur ou de l’atomiseur, ainsi qu’un graphique qui associe le débit en litres par minute de chaque buse en un diagramme facile à interpréter.

Durée moyenne du test: 25 minutes 1.5

1.0

40 30 20

10

0

0.5

0

10 20 30 40

Hanspeter Neukomm rédige le protocole du test. Ce diagramme montre un exemple de répartition verticale du débit des buses gauches et droites.

Le but est d’assurer une répartition verticale uniforme du liquide par le pulvérisateur afin de remplir les exigences mentionnées plus haut. «Notre série de tests a montré que l’appareil était plus précis et plus maniable. Les tests ont duré en moyenne 25 minutes environ. Nous sommes extrêmement satisfaits de cet achat», conclut Christian Meyer. 8

2021 Technique Agricole

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Passion | Manifestation

Le rythme et la technique sont deux éléments capitaux au «Single Buck». Ici le Lucernois Severin Bühler.

Sport culte et Stihl(é) Les «Stihl Timbersports» sont une compétition internationale de bûcheronnage sportif extrême. Elle a été lancée en 1985 par Stihl, principal fabricant de tronçonneuses du monde. Le 12 septembre prochain se déroule à Aigle (VD) la qualification européenne pour le «World Trophy 2022». Une forte participation helvétique est annoncée. Karin Kryenbühl*

Le bûcheronnage sportif repose sur une tradition plus que centenaire. À la fin du XIXe siècle, les bûcherons se mesuraient déjà à la hache et à la scie pendant leur temps libre. Ce sport puise ses racines en Australie et en Nouvelle-Zélande. De là, il s’est propagé au Canada et aux USA. Les débuts improvisés se sont transformés en une douzaine de disciplines sportives dont certaines simulent concrètement l’abattage et le façonnage-débitage d’arbres. Toutes les disciplines requièrent de l’adresse dans le maniement des outils *Karin Kryenbühl est cheffe de projets chez Stihl Vertriebs AG à Mönchaltorf (ZH) dans le domaine marketing et communication.

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Technique Agricole 8

2021

et du bois ainsi que de la force, de l’endurance et une technique très précise. Selon les informations de l’Australian Axemen’s Association, la première compétition publique s’est déroulée en 1891 en Tasmanie. Les Stihl Timbersports sont une compétition internationale de bûcheronnage sportif extrême. Ce n’est pas un hasard s’ils sont considérés comme le nec plus ultra du genre: ils réunissent les meilleurs compétiteurs, rassemblent le public le plus important et bénéficient du plus grand intérêt médiatique. En 1985, Stihl et la chaîne sportive ESPN ont donné vie aux «Stihl Timbersports Series». Par la suite, des qualifications et des finales ont

Photos: Stihl Timbersports.

été organisées en Europe (dès 2001), en Océanie (en 2015) et en Asie (en 2018). Aujourd’hui, les concours se déroulent sur ces quatre continents. Ils réunissent plus de 1000 athlètes provenant de plus de 25 pays. Stihl, en tant que sponsor éponyme des séries, est soutenu par plusieurs partenaires aux niveaux nationaux et international.

Oliver Reinhard en bronze Après une saison 2020 écourtée par les restrictions liées à la pandémie, les fans de bûcheronnage sportif peuvent à nouveau profiter de nombreux événements exceptionnels comme le «European Trophy 2021», qui s’est déroulé le 31 juillet au Motorworld à Munich (D), toutefois sans participants suisses. Il s’agissait aussi du retour du format «K. O.», très éprouvant pour les nerfs. Dans ce format de concours, les meilleurs bûcherons d’Europe se livrent à des duels dans quatre disciplines afin de déterminer le gagnant du «European Trophy 2021», qui est donc le champion d’Europe de cette compétition particulièrement éprouvante. Le Polonais Michał Dubicki s’est imposé. Pour la première fois, le championnat d’Europe des «Rookies» se déroulait à la même date. Ce concours réunit les meilleurs jeunes athlètes du continent. La relève suisse était représentée par le Vaudois


Manifestation | Passion

Six disciplines, de la hache à la tronçonneuse de 80 chevaux Aux Stihl Timbersports, les participants se mesurent dans six disciplines au maximum, en fonction du format de la compétition. Trois s’exercent à la hache, trois à la scie ou à la tronçonneuse. À la hache, on rencontre le «Underhand Chop», le «Standing Block Chop» et le «Springboard». Les trois disciplines à la tronçonneuse sont le «Stock Saw», le «Single Buck» et le «Hot Saw». «Underhand Chop» Cet exercice consiste à débiter un arbre couché. Les athlètes se tiennent debout sur la grume posée à l’horizontale (diamètre 32 cm pour les pros, 30 cm pour les «rookies», catégorie intermédiaire, 27 cm pour les femmes et 28 cm par équipe). Ils doivent la trancher à la hache par les deux côtés en se retournant à mi-parcours, sous peine de disqualification. Les meilleurs temps au «Underhand Chop» sont inférieurs à 15 secondes. «Hot Saw» Les «hot saws» sont de très puissantes tronçonneuses spécialement construites pour la compétition et individualisées pour chaque utilisateur. L’épreuve consiste à scier le plus vite possible trois disques – des «cookies» – dans une bille de 46 cm de diamètre ancrée

Robin Haas et par Oliver Reinhard de Waltalingen (ZH) qui a remporté la médaille de bronze. Ce fils de paysan et forestier-bûcheron de 21 ans s’est aussi adjugé le record mondial au «Springboard» en catégorie «Rookies», avec un temps de 48,52 secondes. Le champion d’Europe est le Tchèque Matyáš Klíma. Un autre temps fort est prévu le 12 septembre à Aigle (VD), avec les qualifications européennes pour le «World Trophy 2022».

à l’horizontale. Les disques doivent être prélevés dans un tronçon de 15 cm. Toute la difficulté est de maîtriser avec précision la formidable puissance de la scie. Elle peut atteindre 80 chevaux … Avec sa vitesse de chaîne de 240 km/h et son poids avoisinant 30 kg, c’est une machine qui ne s’en laisse pas conter. Les temps records sont inférieurs à 6 secondes. «Springboard» Les «springboards» sont des sortes de strapontins plantés dans un tronc fixé verticalement. Le but du concours est d’aller couper à la hache un bloc de bois de 27 cm à 2,8 mètres de hauteur, en se tenant debout sur le «springboard» supérieur. Les «rookies» n’ont qu’un «springboard»; ils opèrent donc moins en hauteur. Le «Springboard» est qualifié de discipline reine, car elle exige force et précision, mais aussi un solide équilibre et beaucoup d’habileté. Les meilleurs athlètes ne dépassent pas 40 secondes à cette épreuve. «Single Buck» Muni d’une scie «passe-partout» de deux mètres, le bûcheron sportif doit trancher un «cookie» de 46 cm de diamètre (pour les pros, 40 cm pour les autres catégorie) d’un tronc posé horizontalement. Le rythme et la

Les «Series» suisses sont ouvertes En Suisse, la saison a déjà commencé le 18 juillet avec les qualifications pour le championnat national. Une fois encore, la compétition a été dominée par Christophe Geissler, dix fois champion suisse et deux fois vice-champion du monde. On saura le 11 septembre, lors des championnats suisses qui se dérouleront chez lui, à Aigle aussi, s’il pourra décrocher son onzième titre. Ce concours verra s’affronter les douze meilleurs athlètes issus

Concentration maximale: le décuple champion suisse Christophe Geissler en action au «Standing Block Chop».

technique sont essentiels pour réaliser une bonne performance dans cette discipline extrêmement exigeante. Les athlètes de haut niveau la terminent en moins de 12 secondes. «Standing Block Chop» Cette épreuve consiste à simuler l’abattage d’un arbre à la hache. Un tronc monté à la verticale doit être coupé par ses deux côtés le plus rapidement possible. Le secret de la réussite réside dans la puissance, mais aussi dans la précision des coups et leur angle d’attaque. Les meilleurs abattent l’arbre en moins de 13 secondes. Le diamètre du tronc est de 30 cm pour les pros, 27 cm pour les «rookies» et le «Trophy Format», 25 cm pour les femmes et 30 cm pour les équipes. «Stock Saw» Ici, tous les concurrents utilisent la tronçonneuse Stihl «MS 661 C-M», modèle standard des plus de 90 cm3. En deux traits de haut en bas puis de bas en haut dans un tronçon de 10 cm maximum, les athlètes débitent deux disques de 40 cm de diamètre. Cette épreuve exige de trouver le bon équilibre entre pression et rapidité pendant le sciage. Les meilleurs viennent à bout de cette étape en quelque 10 secondes.

des qualifications. Le 18 juillet, la relève a montré ce dont elle est capable à Luthern (LU). Plusieurs records nationaux y ont été battus, laissant présager le meilleur pour le futur. Ces événements nationaux et internationaux se dérouleront à nouveau sans public. Mais les fans pourront les suivre en direct et en live sur la chaîne YouTube ainsi que sur d’autres réseaux sociaux comme Instagram, Face­ b ook ou Database.

Oliver Reinhard a remporté le bronze au championnat d’Europe de la relève à Munich et établi un record mondial au «Springboard».

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2021 Technique Agricole

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Technique Agricole a engagé le nouveau rédacteur Matthieu Schubnel, qui sera notamment chargé, en Suisse romande, de maintenir le contact avec les sections de l’ASETA, de suivre les événements liés au machinisme agricole dans cette zone géographique et d’étendre les activités francophones aux supports numériques du titre. Agé de 41 ans, Matthieu Schubnel a travaillé dix ans pour le magazine français Matériel Agricole et deux ans et demi en tant que rédacteur en chef de la revue Terre-net Le Magazine. Il dispose d’une formation de base scientifique complétée par une qualification dans le domaine des productions animales. Matthieu Schubnel a travaillé dans une ferme de polyculture-­ élevage en Alsace puis dans le conseil, avant d’étudier le machinisme agricole à l’école d’ingénieurs Agrosup Dijon. «J’ai été passionné par la technologie et le machi­nisme dès mon plus jeune âge et mes diverses expériences, tant dans la

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pratique que par mon vécu journalistique, ont renforcé mon expertise dans ce vaste domaine», souligne Matthieu Schubnel, qui a grandi en Alsace et vit maintenant avec sa famille près de Neuchâtel. Le cyclis­me, la course à pied et le snowboard font partie de ses passe-temps favoris. La rédaction et l’éditeur de Technique Agricole, de même que les autres col­ laborateurs de l’ASETA souhaitent la bienve­ nue à Matthieu Schubnel dans l’équipe et se réjouissent d’une collaboration fructueuse. Roman Engeler

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AG Cours préparatoires au permis G/M/F Les cours de théorie constituent la préparation idéale pour l’obtention du permis de catégorie G/M/F ainsi que pour la conduite de tracteurs et de vélomoteurs. Cette formation en deux parties peut être suivie dans les six mois précédant le 14 e anniversaire. Les règles sanitaires de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) peuvent être respectées. Si elles venaient à être modifiées, des changements de dernière minute pourraient survenir. Cours fixés en automne 2021: jeudis 23 et 30 septembre de 18 h 30 à 21 h au BVA à Muri; jeudis 4 et 11 novembre de 18 h 30 à 21 h au centre ASETA à Riniken. Informations: auprès de Hansjörg Furter et Yvonne Vögeli, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch Inscription: via le site www.fahrkurse.ch

94e et 95e assemblée générale le 1er septembre à Möriken La dixième rencontre de tracteurs aura lieu le premier week-end de septembre à 19h30 à Möriken. La section argovienne de l’ASETA tiendra ses 94e et 95e assemblées générales le 1er septembre dans la tente montée à cette occasion. Des élections auront lieu. S’en suivra une collation offerte par l’AVLT. Veuillez-vous inscrire jusqu’au mardi 24 août au plus tard.

BE Cours préparatoires 2021 au permis G/M Que dois-je faire pour suivre un cours préparatoire et passer le permis? 1. Toutes les informations se trouvent sur le site www.bvlt.ch, sous la rubrique «Führerprüfung». 2. Inscription à un cours d’instruction. 3. Cours non obligatoire. 4. Préparation à l’examen. 5. Inscription à l’examen et test de vision chez l’opticien (au plus tôt 60 jours avant le 14 e anniversaire). 6. Confirmation de l’inscription par l’Office de la circulation routière de Berne. 7. Réservation d’une date d’examen (au plus tôt deux semaines avant le 14 e anniversaire). 8. Examen… Bravo: examen réussi. Inscription à un cours d’instruction: cette formation d’une durée de trois heures a lieu sur plusieurs sites dans le canton de Berne. Les cours sont planifiés en fonction du nombre d’inscriptions. Leur contenu porte essentiellement sur le droit de priorité qui constitue près de 50 % des questions de l’examen. La manière correcte de s’inscrire à l’examen et son déroulement exact sont aussi abordés.

Tests de pulvérisateurs 2021 Tous les pulvérisateurs testés pour la dernière fois en 2017 doivent l’être cette année. Pourquoi faire tester les pulvérisateurs par la BVLT? Elle offre une évaluation neutre de toutes les marques avec son installation à la pointe. Vous êtes présents et en qualité de client, nous vous contactons tous les trois ans automatiquement au contrôle périodique, et vous recevrez une confirmation d’inscription. Cela peut être important lors d’un contrôle PER anticipé. Tarifs en vigueur en 2021: CHF 90.– pour les membres et CHF 120.– pour les non-membres pour une rampe d’une largeur de 15 m; CHF 100.–/130.– pour 18 m; CHF 110.–/140.– pour 21 m; CHF 120.–/150.– pour 24 m; CHF 130.–/160.– pour 27 m; CHF 140.–/170.– pour 30 m.

À partir de 2023, un système de nettoyage intérieur sera obligatoire pour tous les pulvérisateurs avec une cuve d’une contenance égale ou supérieure à 400 litres. Le démarrage du rinçage et son déroulement doivent être possibles sans descendre du tracteur. On peut utiliser indifféremment un système de nettoyage continu ou séquentiel. Les nouveaux pulvérisateurs importés avec un certificat «CE», ou ayant passé avec succès un test reconnu par l’UE, sont aussi considérés en Suisse comme contrôlés et devront l’être à nouveau, selon la loi, lorsque les trois années civiles seront écoulées. Inscription: Peter Gerber, gérant de la BVLT, 031 879 17 45, 079 411 02 33; bvlt@bluewin.ch; www.bvlt.ch

GR Cours préparatoires au permis F/G Les jeunes conducteurs (dès leur 13e anniversaire) qui suivent les cours de la section Grisons de l’ASETA reçoivent une bonne formation de base sur la théorie de la circulation. L’examen en vue de l’obtention du permis de catégorie G a lieu à la fin du deuxième jour de cours. Ce permis donne le droit de conduire des cyclomoteurs ou des véhicules agricoles limités à 30 km/h dès le 14e anniversaire. Prix: CHF 70.– pour les membres et CHF 70.– pour les non-membres. Les frais pour l’examen et le permis de conduire ne sont pas inclus. Ils sont facturés séparément par l’office des automobiles. Inscription en ligne: www.svlt-gr.ch Informations et inscriptions: Gianni Largiadèr, Chapella 231, 7526 Cinuos-­chel, 079 560 83 30, svlt.kurse@gmail.com N°

Lieu

Date/heure 1re partie

1

Ilanz

2

Landquart Sa 02.10.2021

3

Thusis

2e partie et examen

Me 25.08.2021 13h30 à 17h Me 08.09.2021 13h45 à 16h45 13h30 à 17h Me 20.10.2021 14h00 à 17h00

Me 06.10.2021 13h30 à 17h Me 27.10.2021 13h30 à 16h30

LU Offre de cours actuelle Examen théorique de cyclomoteur ou de tracteur : cours de préparation à l‘examen théorique du permis de conduire de cyclomoteurs ou de tracteurs ont lieu le mercredi après-midi. Tarif des cours incluant la plate-forme d’apprentissage en ligne (24 cartes de théorie) : CHF 70.– pour les membres et CHF 90.– pour les non-membres. Dates du prochain cours : Mercredi 25 août à Sursee, de 13 h 15 à 17 h 30. Mercredi 20 octobre à Hochdorf, de 13 h 15 à 17 h 30. Examen théorique de scooter ou de voiture : préparation en ligne pour CHF 29.– Cours de base de scooter et moto : à Büron et à Sursee. Prix du cours en trois parties : CHF 460.– pour les membres et CHF 480.– pour les non-membres. Prochains cours : n˚ 605 pour scooter et moto 1re partie : samedi 28 août, de 8 à 12 heures 2e partie : samedi 4 septembre, de 8 à 12 heures 3e partie : samedi 11 septembre, de 8 à 12 heures N˚ 606 pour scooter et moto 1re partie : samedi 16 octobre, de 12 à 16 heures 2e partie : samedi 23 octobre, de 12 à 16 heures 3 e partie : samedi 30 octobre, de 12 à 16 heures

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2021

Technique Agricole

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ASETA | Sections

Cours de théorie sur le trafic routier : à Sursee, Schüpfheim et Hoch­ dorf, CHF 220.– pour les membres et CHF 240.– pour les non-membres. Prochain cours : n˚ 406 1re partie : mardi 24 août, de 19 à 21 heures 2e partie : jeudi 26 août, de 19 à 21 heures 3e partie : mardi 31 août, de 19 à 21 heures 4e partie : jeudi 2 septembre, de 19 à 21 heures Les cours n’ont lieu que si le nombre de participants est suffisant. Si l’OFSP devait édicter de nouvelles directives sur le coronavirus, les cours seraient annulés ou reportés à court terme. Cours de théorie camion : constitué de 32 leçons. Le prochain cours inten­sif commence probablement le 10 septembre. Informations et inscription (sous réserve de changements de lieux, de contenu, de prix ou de durée de cours) : Auto-école de la LVLT, Senn­ weidstrasse 35, 6276 Hohenrain, tél. 041 467 39 02, fax 041 460 49 01, info@lvlt.ch

TG Épandage de lisier à faibles émissions À la mi-juin, le Conseil national a refusé la motion «obligation des pendillards». La même semaine, la section thurgovienne de l’ASETA et la commission de machinisme agricole de l’association ont organisé deux événements qui ont connu un joli succès. Ils étaient sous le signe des dispositifs d’épandage de lisier à faibles émissions. Depuis un certain temps déjà, le canton de Thurgovie a prescrit dans son plan d’action «Ammoniac» que le lisier devra être épandu avec des dispositifs à faibles émissions ammoniacales (sauf quelques exceptions). Il continuera à accorder des subsides pour l’utilisation de matériels allant dans ce sens (CHF 30/ha, CHF 15/ha de plus pour des pendillards à patin et enfouisseurs). Les participants à ces événements ont été informés des raisons et des mesures de ce plan d’action. On a de nouveau abordé la faisabilité, les coûts et les problèmes de conformité à la loi sur la circulation routière liés au post­équipement de distributeurs à des équipements existants. Les interventions ont encore porté sur les difficultés occasionnées par l’application de lisier avec les différents systèmes d’épandage, l’expérience liée à l’utilisation inter­entreprises des équipements. S’en sont suivies des démonstrations de machines dotées de différents systèmes de distribution (pendillards, patins, «Mai» et «Schlepp-Fix»), faites par les fournisseurs suisses de renom qui s’étaient tous déplacés pour l’occasion. Ils ont présenté les particularités de leurs machines qui sont compatibles avec les tracteurs existant sur les exploitations.

Roman Engeler

Hommage à Karl Vetterli Karl Vetterli a perdu la vie dans un accident en forêt. Ce membre et caissier du comité de la commission «Machinisme agricole» de la section thurgovienne de l’ASETA était en outre vice-président du cercle de machines Ostschweiz et siégeait au conseil d’administration de MBRsolar AG. Ses collègues garderont en mémoire sa collégialité, mais aussi sa détermination, et son fort investissement dans toutes ses fonctions. Le cercle de machines Ostschweiz, MBRsolar ainsi que l’ASETA, et tout particulièrement la section thurgovienne, présentent leurs profondes condoléances à sa famille et à ses proches et leur souhaitent beaucoup de courage afin de surmonter ce douloureux départ.

Formation pour le permis F/G Les jeunes gens doivent suivre des cours de théorie en vue de l’obtention du permis de conduire de catégorie F/G. L’examen réussi donne le droit de conduire sur la voie publique des véhicules à moteur agricoles dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Pour plus d’informations, consultez le site www.fahrkurse.ch. AG Lieux et dates de cours: Muri, BVA 23.09.2021 et 30.09.2021, de 18 h 30 à 21 h; ASETA, Ausserdorfstrasse 31, Riniken, 04.11.2021 et 11.11.2021, de 18 h 30 à 21 h Contact : Yvonne Vögeli, Strohegg 9, 5103 Wildegg, 062 893 20 41, sektion.ag@agrartechnik.ch (possibilité d’inscriptions à court terme) BL, BS Contact : Marcel Itin, 076 416 27 13, marcelitin@gmx.ch BE Contact : Peter Gerber, 031 879 17 45, Hardhof 633, 3054 Schüpfen, www.bvlt.ch FR Contact : AFETA, Samuel Reinhard, route de Grangeneuve 31, 1725 Posieux, samuel.reinhard@fr.ch, 026 305 58 49 GR Lieux de cours : Landquart, Ilanz, Thusis, Scuol, Samedan Contact : Luzia Föhn, 081 322 26 43, 7302 Landquart, foehn@ilnet.ch, www.svlt-gr.ch NE Contact : Bernard Tschanz, chemin du Biolet, 2042 Valangin, bernardtschanz@net2000.ch GL Contact : Hans Popp, 071 845 12 40, Karrersholz 963, 9323 Steinach, hanspopp@bluewin.ch SH Contact : VLT-SH, Geschäftsstelle, Adrian Hug, Schüppelstrasse 16, 8263 Buch, 079 395 41 17, www.vlt-sh.ch SO Contact : Beat Ochsenbein, 032 614 44 57, ochsebeis@bluewin.ch SZ, UR Contact : Florian Kälin, Geschäftsstelle VLT Schwyz und Uri, 055 412 68 63, 079 689 81 87, info@glarnernbeef.ch TG Contact : VTL/Landtechnik, Markus Koller, 071 966 22 43, Weierhofstrasse 9, 9542 Münchwilen VD Lieu de cours : Oulens-sous-Échallens Contact : ASETA – Section vaudoise, Virginie Bugnon, chemin de Bon-Boccard, 1162 Saint-Prex, v.bugnon@bluewin.ch ZG Contact : Beat Betschart, 041 755 11 10, beatbet@bluewin.ch ZH Lieu de cours : Strickhof, Lindau. Dates de cours : 25.09.2021, 27.11.2021. Contact : SVLT ZH, Eschikon 21, 058 105 98 22, Postfach, 8315 Lindau, www.svlt-zh.ch

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Technique Agricole 8 2021


Sections | ASETA

ZH

Nous travaillons quotidiennement pour l’agriculture.

Cours préparatoires au permis de tracteur 25 septembre, 27 novembre, de 8 à 14 heures

La section ASETA Zurich aide les futurs conductrices et conducteurs en proposant des cours de préparation à l’examen théorique en vue de l’obtention du permis de catégorie G (tracteurs jusqu’à 30 km/h). Ces cours peuvent être suivis quatre à six mois avant le 14 e anniversaire (des attestations de cours secourisme et de sensibilisation au trafic routier ne sont pas encore nécessaires dans cette catégorie). Prix : CHF 80.– pour les membres de l’ASETA Zurich, CHF 110.– pour les non-membres. Le dossier de cours et le repas de midi sont compris dans le prix. Le cours se déroule au Strickhof, Eschikon 21, à Lindau. Inscription en ligne : www.fahrkurse.ch Renseignements et inscription à l’examen : auprès du service des auto­mobiles

SG

AR

AI

Et nous proposons une offre spéciale par mois aux membres de l’ASETA.

ACTION Fixation de balles Set de 2

GL

Cours et examens théoriques de permis de tracteur 2021 Responsable du cours : Hans Popp, Karrersholz 963, 9323 Steinach

2e jour Lieu de cours 1er jour + examen Après-midi mercredi après-midi

CHF 150.00 au lieu de CHF 194.00 (Prix incl. 7,7 % TVA) Offre valable jusqu’à fin octobre 2021

n° article 16.0581 1,2 × 1,2 mètres avec sangle de 50 mm Pour fixation des balles de foin ou de silo.

Trogen Me 18.08.2021 Trogen/StVA Trogen 15.09.2021 Mosnang, Oberstufenzentrum Sa 28.08.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA 29.09.2021 Wittenbach, Oberstufenzentrum

Me 01.09.2021

Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA St. Peterzell, Schulhaus Sa 18.09.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

22.09.2021

Profitez maintenant et commandez : par téléphone, e-mail ou sur le shop online de notre site Internet ! Veuillez indiquer votre numéro de membre ASETA. Directement vers l’offre :

20.10.2021

Neu St. Johann, Klostergebäude Sa 25.09.2021 Kaltbrunn Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn 27.10.2021 Widnau, Rest. Rosengarten Me 03.11.2021 Rorschach, Aula Schulh. Burghalde/StVA 08.12.2021 Wangs, Parkhotel Sa 06.11.2021 Wangs, Parkhotel/StVA Mels

01.12.2021

Niederbüren, Schulh. Probelokal Sa 13.11.2021 SG-Winkeln, Kath. Pfarreiheim, Winkeln/StVA

15.12.2021

Kaltbrunn, Rest. Löwen Me 24.11.2021 Kaltbrunn, Rest. Löwen/StVA Kaltbrunn

22.12.2021

Nous sommes le centre de compétence pour la sécurité au travail et la protection de la santé dans l’agriculture et les domaines apparentés. Service de prévention des accidents dans l’agriculture (SPAA) Grange-Verney 2 | 1510 Moudon +41 21 557 99 18 | spaa@bul.ch | www.spaa.ch

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2021

Technique Agricole

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ASETA | Portrait

Fixé sur ses objectifs Il est étonnant de constater la somme d’intérêts, de formations et de talents dont font preuve les jeunes agriculteurs pour leur future tâche d’exploitant. C’est le cas de Madrick Bonny, né en 1994 et domicilié à Vallon, dans la Broye fribourgeoise. Il a su très tôt ce qu’il voulait faire. Une année après avoir terminé son apprentissage, à tout juste vingt ans, il a repris l’exploitation familiale de grandes cultures. Le domaine couvre 45 hectares, dont 15 de pommes de terre, 10 de céréales, 9 de colza, 6 de betteraves, ainsi que 2 de triticale et autant de seigle. À l’instar d’une soixantaine de collègues agriculteurs de la région, Madrick Bonny a l’autorisation d’irriguer ses cultures avec l’eau prélevée dans le lac de Neuchâtel et acheminée via un réseau. Son grand-père René Ballaman, âgé de 77 ans, à la fois inventeur et constructeur, lui a transmis la passion du machinisme agricole. Les deux hommes construi­sent ensemble des machines, en améliorent les aspects écologiques et économiques. On peut citer la transformation d’une herse à laquelle il a ajouté un deuxième rouleau, pour disposer de dents à ressort et de distributeurs à l’avant pour enfouir la fumure. Il l’a associée à une planteuse de pommes de terre qui comportait deux rangs à l’origine et à laquelle il en a ajouté deux autres. Avec cet attelage, il effectue en un passage le buttage d’Agria, de Marquise et d’Innovator, des variétés de table, et applique l’engrais précisément dans la zone des futures racines. Et il ne lui a coûté que quelques centaines de francs. L’exploitation dispose d’un parc de machines conséquent. À l’exception d’un épandeur centrifuge loué en cas de besoin, Madrick Bonny a des matériels pour tous les travaux, de la préparation du sol au semis, en passant par la fertilisation et jusqu’à la récolte. Il est aussi pourvu de tracteurs déjà anciens qui totalisent plus de 9000 heures au compteur. «J’évite autant que possible d’acheter des machines. J’essaie plutôt de les combiner entre elles afin d’effectuer plusieurs travaux en un seul passage», explique-t-il. Cela économise du temps et de l’argent, en plus de ménager le sol. Il a aménagé un atelier confortable très bien équipé pour travailler les métaux. Un agrandissement de la surface d’exploitation est quasiment impossible. C’est pourquoi le jeune agriculteur a décidé de démarrer l’engraissement de poulets pour Bell. Si tout va bien, la construction des infrastructures devrait commencer cet automne. Durant son rare temps libre, l’agriculteur fait de la voile avec son amie, sa famille ou des camarades. Il navigue sur le lac de Neuchâtel avec son élégant bateau de 250 chevaux, une épave rouillée qu’il a rénovée et dans laquelle il a installé un nouveau moteur. Propos recueillis par Dominik Senn

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Technique Agricole 8

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Cours | ASETA

Les cours proposés par l’ASETA et le SPAA Cours de pilotage de drones

Cours de conduite «G40» Tout titulaire d’un permis de catégorie G qui a participé au cours de conduite «G40» est autorisé à conduire des tracteurs et des véhicules spéciaux agricoles ainsi que des tracteurs immatriculés en tant que véhicules industriels à une vitesse de 40 km/h au maximum, pour des courses agricoles. Le cours de conduite «G40» de l’ASETA est reconnu par l’Office fédéral des routes (OFROU) et sera inscrit dans le permis de conduire. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www.fahrkurse.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

Formation continue OACP Lieu: Riniken (AG)

Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours.

Cours de soudure Lieu: Riniken (AG) Ces cours s’adressent aux débutants désireux de connaître les techniques de base de soudure et aux avancés souhaitant actua­liser et approfondir leur savoir-faire, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

Formation obligatoire des conducteurs de poids lourds Inscription: sur les sites www.agrartechnik.ch et www. fahrkurse.ch, vous trouverez toutes les informations utiles sur les cours (uniquement en allemand).

nouveau

Cours de conduite Ecodrive Conduite économique de véhicules agricoles Inscription: www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch

Cours agriLIFT Les modules de base R1 (chariot élévateur à contrepoids) et R4 (chariot télescopique) sont traités en deux jours en séquences théoriques et pratiques, selon la directive CFST 6508. Inscription: sur le site www.bul.ch, vous trouverez les formulaires d’inscription et toutes les informations utiles sur les cours (dates, lieux…).

De plus amples informations sur les cours sont disponibles sur le site www.agrartechnik.ch ou www.fahrkurse.ch, contact: 056 462 32 00 ou zs@agrartechnik.ch  Impressum 83e année www.agrartechnik.ch Éditeur Association suisse pour l’équipement technique de l’agriculture (ASETA) Werner Salzmann, président et conseiller aux États Dr Roman Engeler, directeur Rédaction Tél.: 056 462 32 00 Roman Engeler: roman.engeler@agrartechnik.ch Heinz Röthlisberger: heinz.roethlisberger@agrartechnik.ch Dominik Senn: dominik.senn@agrartechnik.ch Ruedi Hunger: hungerr@bluewin.ch Ruedi Burkhalter: r.burkhalter@agrartechnik.ch Abonnements et changements d’adresse Ausserdorfstrasse 31, 5223 Riniken Tél.: 056 462 32 00, fax 056 462 32 01 www.agrartechnik.ch

Directeur de la publication Dr Roman Engeler, Ausserdorfstrasse 31 5223 Riniken (AG) Tél.: 079 207 84 29 roman.engeler@agrartechnik.ch Annonces Alex Reimann Vente d’annonces Tél.: 079 607 46 59 inserate@agrartechnik.ch Tarif des annonces Tarif valable: 2021 Rabais pour la parution simultanée dans Schweizer Landtechnik Production et expédition AVD GOLDACH AG Sulzstrasse 10-12 9403 Goldach (SG) Paraît 11 fois par an

Prix de l’abonnement Suisse: CHF 110.– par an (TVA incluse) Gratuit pour les membres de l’ASETA Étranger: CHF 135.– (TVA exclue)

Prochain numéro Thème principal «Mélangeuses» Les mélangeuses sont très appréciées dans les exploitations laitières. Outre leur prix, les conditions d’utilisation comptent parmi les facteurs déterminants dans l’acquisition de ce type d’équipements. L’édition 9 2021 paraîtra le 16.09.2021. Clôture de la rédaction: 31.08.2021 Clôture des annonces: 06.09.2021

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Technique Agricole

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JOHN DEERE 5R, LA SOLUTION PARFAITE

+

3 A N S /15 0 0 H P OW E R G A R D

+

E X T R Ê M E M E N T C O M PAC T E T C O M P L E T Seulement 2,25 m d’empattement et 3,75 m de rayon de braquage

+

PA R T I C U L I È R E M E N T P U I S S A N T E T P O LY VA L E N T Puissance nominale 135 ch, débit hydraulique 117 litres, capacité de levage 4 tonnes

+

UN CONFORT À TOUTE ÉPREUVE Suspension d’essieu avant, suspension de cabine, CommandArm

GAMME 6 R – 6 CYLINDRES LE POUVOIR POUR LES PRO 

LEADER DANS L‘AGRICULTURE DE PRÉCISION

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Madrick Bonny: fixé sur ses objectifs

2min
page 78

Les cours et l’impressum

2min
pages 79-80

Stihl Timbersports: sport culte et Stihl(é

6min
pages 72-73

Le chanvre n’est pas une sinécure

5min
pages 68-69

Test réussi du testeur d’atomiseurs

5min
pages 70-71

Concours de combinaisons d’outils avant-arrière

2min
pages 64-65

Spot-farming: intensification durable

5min
pages 62-63

Protection contre les coupures des jambes

3min
pages 66-67

Un Massey Ferguson «8S» au Jura bernois

6min
pages 56-57

Freinage des remorques avec transmission à variation continue

8min
pages 58-61

Le pick-up «Flex-Load» pour les Strautmann «Ambion»

6min
pages 54-55

Autochargeuse de Lüönd adaptée aux pentes

5min
pages 52-53

Plaquettes: les émissions dépendent de la qualité

12min
pages 30-35

Essai sur le terrain du Hürlimann «XB 125»

5min
pages 48-49

Faucheuse à deux essieux «SKH 60» de Rigitrac

5min
pages 46-47

Claas: un «Arion 400» plus puissant

5min
pages 50-51

Les femmes dans les métiers forestiers

9min
pages 42-45

Autonomie grâce aux scieries mobiles

5min
pages 36-37

Un sprinteur à l’élagage

7min
pages 38-41

ForêtSuisse célèbre son centenaire

3min
pages 28-29

Stratégie proactive du «Precision Center» de Bucher

5min
pages 12-13

Pöttinger se lance dans les outils de désherbage mécanique

3min
pages 16-17

Fendt travaille ses gammes

6min
pages 18-19

Le transporter de 136 chevaux d’Aebi

2min
page 15

En bref

11min
pages 4-7

«Nous voulons garder notre indépendance»

13min
pages 8-11

La forêt façonne notre paysage

19min
pages 20-27

Guidage: Topcon soigne son offre

2min
page 14
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