www.link2logistics.eu www.link2logistics.eu UNE UNEÉDITION ÉDITIONDE DE
L’ANNUAIRE L’ANNUAIREPROFESSIONNEL PROFESSIONNEL DE DELA LALOGISTIQUE LOGISTIQUE
Le Lemagazine magazinedu dulogisticien logisticien JUIN JUIN2020 2020
PARAIT 4 FOIS PAR AN : MARS - MAI - SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE - BUREAU DE DEPOT : 2099 ANTWERPEN X - AUTORISATION P914874 PARAIT 4 FOIS PAR AN : MARS - MAI - SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE - BUREAU DE DEPOT : 2099 ANTWERPEN X - AUTORISATION P914874
E 1717E ANNÉE ANNÉEN°N°5454
2020 2020 LOGISTICS LOGISTICS IN IN BELGIUM BELGIUM 2020 2020
SÉCURITÉ DANS L’ENTREPÔT PLUS PLUSJAMAIS JAMAISÇA! ÇA!
HANDLING HANDLING
TOURNEZ TOURNEZETETDÉCOUVREZ DÉCOUVREZ
POURQUOI POURQUOICOLRUYT COLRUYTINVESTIT INVESTITDANS DANSSCALLOG SCALLOG
POUR-CONTRE POUR-CONTRE
LELECOVID-19 COVID-19VA-T-IL VA-T-ILMETTRE METTREUN UNFREIN FREINÀÀLA LAGLOBALISATION GLOBALISATIONDES DESCHAÎNES CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT D’APPROVISIONNEMENT??
SPOTLIGHT SPOTLIGHT
L’ESCAUT L’ESCAUTAU AUGABARIT GABARITVaVa: :C’EST C’ESTFAIT FAIT!!
L’ANNUAIRE L’ANNUAIRE PROFESSIONNEL PROFESSIONNEL DE DE LA LA LOGISTIQUE LOGISTIQUE UNE ÉDITION UNE ÉDITION DE DE
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JUIN 2020
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UNE ÉDITION DE
L’ANNUAIRE PROFESSIONNEL DE LA LOGISTIQUE
Le magazine du logisticien JUIN 2020 17E ANNÉE N° 54
www.link2logistics.eu
PARAIT 4 FOIS PAR AN : MARS - MAI - SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE - BUREAU DE DEPOT : 2099 ANTWERPEN X - AUTORISATION P914874
sommaire 2020 LOGISTICS IN BELGIUM 2020
SÉCURITÉ DANS L’ENTREPÔT PLUS JAMAIS ÇA!
HANDLING
TOURNEZ ET DÉCOUVREZ
POURQUOI COLRUYT INVESTIT DANS SCALLOG
POUR-CONTRE
LE COVID-19 VA-T-IL METTRE UN FREIN À LA GLOBALISATION DES CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT ?
MULTIMODAL
L’ESCAUT AU GABARIT Va : C’EST FAIT !
L’ANNUAIRE PROFESSIONNEL DE LA LOGISTIQUE UNE ÉDITION DE
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04
Pour-Contre La crise du coronavirus va accélérer la déglobalisation
06
Panorama ‘Womanpower’ dans la troisième saison de ‘We Are Champions’ : la championne de la logistique
12
Case Study - Urbike : le vélo s'intègre dans la supply chain urbaine (p. 12) - WSCA: les RH contribuent au succès de l'entreprise (p. 14)
16
Dossier Safety - De plus en plus d'accidents (graves) avec des chariots élévateurs (p. 16) - Protection contre l’incendie: les utilisateurs choisissent une protection plus active (p. 18)
Spotlight Seine-Nord : la ‘WaPi’ en ordre de bataille
10
colophon
20
Handling - Robots mobiles Scallog : Jef s’associe à Boby (p. 20) - Logimat 2020 à l’épreuve du coronavirus : salon annulé, récompenses décernées (p. 22)
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News
26
Outbox Anaïs Volkers, Director Corporate Accounts Hays : les RH à
éditeur responsable et gérant
Christophe Duckers TRANSPORTMEDIA Half Daghmael 1 K, 3020 Herent - tél 016/22 11 31 info@transportmedia.be - www.link2logistics.eu
l'heure du Covid
Rédaction directeur de la rédaction rédacteur en chef rédaction finale assistante de rédaction collaborateurs
traductrice interne photographie
Sales & Marketing project manager marketing
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Christophe Duckers - christophe.duckers@transportmedia.be Philippe Van Dooren - info@transportmedia.be Yannick Haesevoets - yannick.haesevoets@transportmedia.be Estelle Debie - estelle.debie@transportmedia.be Frédéric Willems, Claude Yvens, Michel Buckinx, Jean-Louis Vandevoorde, Hendrik De Spiegelaere, Tom Mondelaers, Erik Roosens, Sarah De Preter, Timothy Vermeir, Marcel Schoeters, Koen Heinen, Pieter Jan Ghysens. Estelle Debie - estelle.debie@transportmedia.be Erik Duckers Kristiaan Goossens - tél 016 22 11 31 - GSM 0499 81 91 20 kristiaan.goossens@transportmedia.be Frédéric Willems - frederic.willems@transportmedia.be
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Pour/Contre
La crise du coronavirus va accélérer la déglobalisation Oui
Non
Olivier Blanchard
Frank Appel
ancien chef économiste du FMI, expert au Peterson Institute for International Economics
CEO Deutsche Post DHL
©PIIE
©DP DHL
La crise du coronavirus accélérera et renforcera la déglobalisation de l’économie et des chaînes d’approvisionnement, mais ce n’est pas la pandémie en tant que telle qui le causera. Depuis que les nations échangent entre elles, les épidémies se propagent par le canal du commerce. Le phénomène n’est donc pas vraiment nouveau. Par contre, cette crise pourrait accélérer le mouvement de déglobalisation entamé il y a quelques années. Ce mouvement avait été initié à la suite de plusieurs autres phénomènes, tels que l'intensification de la guerre commerciale, les problèmes de sécurité et les enjeux climatiques. Ces derniers rendent les coûts de transport beaucoup plus élevés si l'on y intègre la dimension carbone. La crise du coronavirus n'est donc qu'un élément supplémentaire pour expliquer le demi-tour dans la mondialisation auquel nous allons probablement assister. Ce demi-tour pourrait réduire la taille des chaînes de production. De plus, il pourrait provoquer une réduction du commerce international. Cela pourrait mener à une relocalisation ou plus vraisemblablement une régionalisation de certaines activités. La crise du coronavirus révèle en fait l'extrême fragilité de nombreuses multinationales qui ont ‘éclaté’ leurs chaînes de sous-traitants partout sur la planète. La régionalisation de certaines activités sera rendue possible par la robotisation et l’automatisation accrues de certains processus de production. Ceci risque de faire mal à certains pays d’Asie ayant misé sur des industries à faible valeur ajoutée, comme le Vietnam ou le Cambodge. Tout comme l’accélération de la globalisation de l’économie a fait de gagnants et des perdants, certains pays vont donc souffrir plus que d’autres du retour de balancier. Mais là aussi, ce mouvement n’est pas lié au coronavirus en tant que tel. Il résulte d’une réflexion que certaines entreprises avaient déjà entamée sur le lieux et la manière dont elles produisent.
Les entreprises se heurteront pendant longtemps encore à des obstacles sur le marché du transport, qui a subi pendant de nombreuses semaines d'importantes réductions de capacité et de perturbations du commerce mondial. Le manque de capacité perdurera très certainement pour les produits de valeur tels que les composants industriels et les produits électroniques, car ceux-ci sont souvent transportés dans la soute des avions de ligne. Leur trafic ne reprendra pas de sitôt à grande échelle, de sorte que bon nombre de ces produits devront être transportés par navire ou par train, qui sont sensiblement plus lents. Nos clients devront se pencher sur l’organisation de leur supply chain et ils devront tenir compte de délais plus longs dans leurs prévisions de stocks. Même pour des produits de valeur, un transfert vers la navigation de ligne devient inévitable : la capacité des porte-conteneurs est bien plus grande que celle dans le fret aérien. Mais malgré les interruptions des chaînes logistiques et les pénuries causées par le coronavirus de par le monde, je ne m’attends pas à ce que les entreprises tournent le dos à la globalisation et rapatrient la production. Elles rendront probablement leurs chaînes d'approvisionnement plus résilientes en répartissant les usines dans plusieurs régions, au lieu d’en avoir une seule en Chine. Elles pourraient les déplacer vers d'autres endroits, mais ce ne sera pas nécessairement du ‘near shoring’, car ce n'est pas abordable. Quiconque pense que la globalisation est révolue ne comprend pas ce qui anime les consommateurs ou ce qui motive les décisions des entreprises.
Résumé de propos tenus dans l’Expansion/L’express
Résumé d’une interview dans le Wall Street Journal
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Edito
Tendances et analyses
Impact de la crise Covid-19 S
ous l’égide de VIL a été créée une taskforce qui doit analyser la résilience du secteur logistique. 132 entreprises ont participé au baromètre de cette taskforce, dont il ressort quelques enseignements intéressants.
QUESTION : P AR RAPPORT À LA SITUATION QUI ÉTAIT LA VÔTRE AVANT LA CRISE DU COVID-19, OÙ EN EST VOTRE SURFACE D’ENTREPÔT DISPONIBLE ? 45% 40% 1 avril 15 avril
35% 30% 25%
Dans ce magazine, la crise du coronavirus ne prend pas une place prépondérante, loin de là. La vocation d’un magazine n’est pas de miser sur l’actualité, mais sur les tendances, les analyses et les perspectives. Ce n’est que lorsque la crise sera effectivement derrière nous, que nous pourrons en tirer les conclusions à plus long terme et évaluer les conséquences. Je crois d’ailleurs que bon nombre d’entre nous connaissent une ‘fatigue corona’ et aspirent à lire des articles n’y ayant pas trait. Dans cette édition, nous revenons entre autres sur deux entreprises ayant remporté un trophée lors des Transport & Logistics Awards 2020 : Urbike (Logistics Project of the Year) et Weerts Supply Chain (Logistics Employer of the Year). Vous pourrez lire combien leur prix était mérité.
20% 15% 10% 5% 0%
+++
++
+
0
-
--
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Pas applicable
QUESTION : C OMMENT A ÉVOLUÉ VOTRE PRODUCTIVITÉ AVEC L’INTRODUCTION DE MESURES DE DISTANCIATION SOCIALE ? 50% 45% 1 avril 15 avril
40% 35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%
+++
++
+
25 % L2LM54_FR_DEF.indd 5
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Pas applicable
DES ENTREPRISES INTERROGÉES SIGNALENT QUE LES MESURES SANITAIRES IMPOSÉES AUX ENTREPRISES REPRÉSENTENT UN COÛT SUPPLÉMENTAIRE ‘IMPORTANT’.
Vous découvrirez également pourquoi Colruyt a pris une participation dans la société française de robotique logistique française Scallog. Ses systèmes ‘goods to man’ pour l’e-commerce et la pièce détachée pourraient accélérer la robotisation dans la préparation des commandes. Une évolution qui d’ailleurs pourrait recevoir un coup de fouet avec la règle du mètre cinquante, qu’il est parfois difficile d’appliquer dans les entrepôts. Mais la pièce de résistance est notre dossier annuel Logistics in Belgium, avec ses fiches décrivant les 50 ‘hotspots’ logistiques du pays. Il confirme, si besoin était, que le secteur se porte bien en Belgique - on pourra évaluer sa résilience lorsque les turbulences causées par le virus se seront atténuées - et que les besoins en terrains demeurent difficiles à satisfaire. Nous avons choisi deux hotspots pour étudier ce phénomène : le Waaslandhaven en Flandre d’une part et la région autour de Liege Airport de l’autre. Bonne lecture !
Philippe Van Dooren,
Rédacteur en chef.
info@transportmedia.be
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Panorama
Le centre de formations d’Atrium à Ham a été temporairement transformé en studio de télévision. Sept caméras différentes ont filmé chaque détail.
‘WOMANPOWER’ DANS LA TROISIÈME SAISON DE WE ARE CHAMPIONS SUR LOGISTICS.TV
La championne de la logistique Lsur un plateau d’argent, il faut le prendre. En effet, l’influence des femmes est considérable
a clé pour chaque femme est de ne pas se fixer de limites. Parce que le pouvoir n’arrive pas
dans la logistique. C'est pourquoi cette saison, We Are Champions réunit trois entrepreneures. Qui sera la championne ? Qui gagnera ‘We Are Champions’ ? Yannick Haesevoets
Alexandra Limage (CEO de Sprint Transport),
Alexandra Limage. « Mais ce n’est absolument
Sur le parcours, elles doivent récupérer des
Veroniek De Mulder (CEO de ODTH) et
pas suffisant. De plus, nous sommes chrono-
palettes, sans toucher les barrières de sécu-
Isabelle Mennes (directrice de Groeninghe
métrées, ça fait monter l'adrénaline. »
rité. Lorsque toutes les palettes sont bande-
Transport) se sont retrouvées au wall of fame
C'était aussi une première pour Veroniek De
rolées, elles peuvent percer le ballon. Un jury
de l'émission We Are Champions sur Logistics.
Mulder. « Je voulais juste foncer comme Fifi
professionnel juge leur parcours. « Ce qui est
TV. Au cours des deux saisons précédentes,
Brindacier. Je ne l'avais jamais fait auparavant
frappant, c’est qu’elles sortaient la tête de la
nous avions pu assister à une bataille passion-
et je pensais pouvoir le faire. Je laisse les télés-
nante entre Jo Van Moer, Gert Snel et Willy
pectateurs juger ma performance. » Isabelle
Naessens, entre autres. Des LC (logisticiens
Mennes partait avec une légère avance,
connus !) qui devaient effectuer de nombreux
puisqu’elle a déjà conduit un chariot élévateur.
tests techniques, comme une partie de bas-
« Les missions sont jugées sur le temps. Mais
ket-ball avec un chariot élévateur...
qu'est-ce qui prime ? Un bon chrono ou ne rien atteindre ? En fin de compte, c’est le jury
FIFI BRINDACIER
qui décide », ajoute-t-elle.
Les trois femmes entrepreneurs n'ont que
cabine lorsqu’elles devaient effectuer un travail de précision. Cela peut être très dangereux », déclare Pablo Coosemans, d’Atrium Formations. Lors de la mission 2, elles ont dû effectuer un parcours de slaloms à l’aide d’un gerbeur Linde. Le temps est important, mais la précision l’est encore plus. Tout contact avec les
peu d’expérience de cariste. « J'ai conduit un
LA TÊTE HORS DE LA CABINE
barrières de sécurité A-Safe est sanctionné.
chariot pendant environ deux heures avant
Pour la mission 1, les candidates doivent ef-
Laisser tomber les balles de tennis l’est aussi.
le tournage pour m'y habituer », explique
fectuer des slaloms avec un chariot élévateur.
Ce n'est pas une tâche facile, et Veroniek De
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Mulder le confirme. « C'était HORRIBLE », a-telle déclaré après l’épreuve. « C'est vraiment un travail pour les pros. J'espère avoir d'autres qualités… » Axelle Van Guijse de A-Safe : « Je pense qu’elles manquaient un peu de perspective. Les manœuvres n’étaient pas faciles et elles ont touché les barrières de sécurité à plusieurs reprises. »
FOURCHES À TÊTE ROTATIVE La mission 3 a été la cerise sur le gâteau. Les candidates ont dû collecter le plus de balles en plastique possibles avec leur chariot élévateur Linde. Un système de levier permet à une brouette remplie de s'incliner lorsque les fourches sont abaissées. Un bac fixé sur les fourches du chariot élévateur recueille les balles. Après un court parcours, elles doivent
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faire basculer les balles dans un deuxième bac. Le chariot élévateur est équipé de fourches rotatives, ce qui facilite grandement la tâche. « C'était assez chouette », dit Isabelle Mennes. « Ce n’est évidemment pas une tâche à laquelle on peut se préparer. Mais tout s’est bien passé. Nous avons acquis de nouvelles expériences. » Ce qu’Alexandra Limage confirme : « Au début, j'étais bloquée et je voyais le temps défiler. J'ai fini par y arriver, mais j’avais déjà perdu du temps. Après un sprint final, j'ai dirigé le chariot du mauvais côté. J'ai essayé et c’était vraiment amusant. »
« C'est vraiment un travail pour les pros. J'espère avoir d'autres qualités » Veroniek De Mulder (ODTH)
Vous êtes curieux de savoir qui a gagné la saison 3 de We Are Champions sur Logistics.TV ? Retrouvez la saison complète sur le site www.transportmedia.be ou sur la chaîne YouTube de Transportmedia. We Are Champions a été filmé avec le soutien de Motrac Linde, Logistiekdirect.be, A-Safe, Atrium Formations et Topa Packaging.
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Panorama
De gauche à droite : Veroniek De Mulder (CEO ODTH), Isabelle Mennes (directrice Groeninghe Transport) et Alexandra Limage (CEO Sprint Transport) complètent le wall of fame de We Are Champions.
Logistiekdirect.be, A-Safe, Atrium et Motrac Linde forment le jury de professionnels. « Les candidates, malgré leur expérience limitée, ont obtenu de très bons résultats ».
En pleine action, les candidates ont parfois perdu de vue les règles de sécurité. Sortir la tête de la cabine, c’est dangereux. Vous pouvez être gravement blessé.
Lors des différentes missions, la barrière de sécurité A-Safe a été touchée à plusieurs reprises. Points négatifs pour les candidates, même si le chariot élévateur n’a subi aucun dommage grâce au plastique souple et résistant.
Lors de la mission 3, les candidates ont dû faire basculer une brouette remplie de balles dans un bac. Un système de levier permet d’incliner la brouette lorsque les fourches sont abaissées.
Le record du jour : 683 balles collectées. Les deux autres candidates ont réussi à récupérer dans ce bac environ 500 balles.
La 2e mission avec le gerbeur Linde n'a pas été facile. Slalomer, empiler et s’assurer que les balles de tennis ne tombent pas des cônes.
And the winner is... Pour le savoir, rendez-vous sur Logistics.TV en juin.
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Spotlight
SEINE-NORD
La ‘WaPi’ en ordre de bataille M
ême sans tenir compte de la future liaison Seine-Nord, le bassin du Haut-Escaut qui irrigue la Wallonie Picarde vient d’augmenter son attractivité pour la navigation intérieure. Le goulot d’étranglement de Tournai a sauté, et le passage de convois de Classe Va est maintenant une réalité. Tout profit pour la multimodalité, en attendant 2027 et l’ouverture de la liaison Seine-Nord. Claude Yvens
port en Wallonie) ne génèrera cependant pas tout de suite ses effets les plus positifs. Selon Pascal Moens, l’augmentation du trafic se fera en deux temps : « D’une part, la flotte évolue de plus en plus vers des bateaux de classe V et supérieures. Sans ces travaux, nous risquions donc de perdre des trafics. Avec un gabarit à
Le vendredi 31 janvier 2020, une barge
TOUT L’ESCAUT AU GABARIT Va
2000 tonnes, certains trafics de marchandises
transportant l’équivalent de 104 conteneurs
Un tel bond en avant n’a été possible qu’en
pondéreuses vont aussi redevenir compétitifs
de 20 pieds est passé pour la première fois
élargissant l'Escaut à Tournai pour autoriser le
par rapport à la route, et pour le transport de
à Tournai, sur le Haut-Escaut. Le convoi af-
passage de navires de classe Va. « Les travaux
conteneurs, la capacité augmente tout sim-
frété par Contargo North France reliait le
ne sont pas tout à fait terminés, mais les deux
plement de 50 %. »
port d’Anvers au terminal français Escaut
phases qui impactaient la circulation des ba-
Le passage au gabarit Va ouvre donc de nou-
Valenciennes Container Terminal à Bruay-sur-
teaux, soit la reconstruction du Pont à Ponts et
velles possibilités pour les terminaux de Pecq
l'Escaut. Le Samarkand affrété pour l’occasion
la déconstruction du Pont à Trous, le sont », ex-
(produits agro-alimentaires) et de Vaulx (ma-
est un Grand Rhénan de 110 mètres de long
plique Pascal Moens (Directeur du Transport et
tériaux de construction) et est aussi une excel-
et 11,40 mètres de large, transportant 104
de l’Intermodalité des marchandises au SPW).
lente nouvelle pour les entreprises du bassin
conteneurs EVP sur quatre largeurs et deux
« Nous pouvons donc maintenant proposer un
carrier d’Obourg. De quoi faire progresser de manière significative un trafic estimé entre 6
hauteurs, ce qui concrétise une augmenta-
réseau au gabarit Va sur l’ensemble du bassin
tion de la capacité de transport de 30 % par
de l’Escaut, de Lille à Anvers. Auparavant, un
et 7 millions de tonnes annuelles sur l’Escaut à
trajet. « Nous avons ainsi pu revoir notre plan
convoi comme celui de Contargo aurait pu
hauteur de Tournai.
de transport entre le terminal à conteneurs
éventuellement passer par Lille, mais je n’en
des Ports de l'Escaut et les ports maritimes
suis même pas certain, et cela aurait été plus
EN ATTENDANT 2027…
d'Anvers et de Rotterdam pour offrir une plus
lent. » Même si la traversée de Tournai reste
Pascal Moens estime cependant qu’il faut réfléchir plus loin : « Faire sauter un goulot
grande capacité hebdomadaire tout en dimi-
en alternat, le gain de temps entre Anvers et
nuant les émissions de CO2 et de particules
Valenciennes sera donc réel.
d’étranglement n’a aucun sens si l’on ne
de 30 % par EVP », déclare Gilbert Bredel,
L’investissement réalisé par la Sofico (le ges-
cumule pas cet investissement avec d’autres.
Président de Contargo North France.
tionnaire des grandes infrastructures de trans-
Nous travaillons à augmenter le gabarit sur
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L’inauguration de l’élargissement de l’Escaut à Tournai a été fêtée par un premier convoi de Contargo.
Les investissements se poursuivent pour augmenter le gabarit du réseau fluvial wallon. Ici le nouveau terminal de Vaulx. (photo PACO)
L’ensemble de l’Escaut est maintenant au gabarit Va.
l’ensemble de la Dorsale Wallonne, afin de gé-
le financement complémentaire par l’Europe
nérer nous-mêmes davantage de trafics, pas
est en cours. Il y a donc maintenant un en-
seulement de laisser passer des conteneurs en
gagement fort et réciproque des trois parties
transit entre Anvers et le Nord de la France. A
principales (l’état et les collectivités locales, la
Pecq et à Vaulx, nous disposons de zones bien
société de projet et l’Union Européenne). Dans
positionnées et suffisamment étendues pour
ce contexte, on peut espérer une ouverture au
accueillir de nouvelles activités. »
trafic pour 2027. »
Mais le vrai horizon de tous ces travaux, c’est
Dans l’intervalle, la Région Wallonne va pour-
évidemment la perspective de voir s’ouvrir la
suivre ses investissements, car le trafic estimé
liaison Seine-Nord qui fera communiquer les
sur le futur canal Seine-nord sera de 25 à
bassins de l’Escaut et de la Seine, et donc
30 millions de tonnes annuelles. « Ni la Lys
Anvers à Paris. Ce méga-dossier, qui est passé
ni l’Escaut ne pourront absorber la totalité de
par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel depuis
ces trafics. Nous travaillons donc à augmen-
2007, a selon Pascal Moens franchi ses obsta-
ter le gabarit sur l’ensemble de la Dorsale
cles les plus redoutables : « A la fin de l’année
Wallonne, ainsi qu’à la réouverture du ca-
dernière, le projet a encore connu une avan-
nal Pommeroeul-Condé. », poursuit Moens.
cée majeure quand le gouvernement français
Pommeroeul-Condé, c’est en effet une des
a débloqué un milliard d’euros, ce qui garan-
clés pour attirer une partie des trafics du fu-
tit le financement de la première tranche des
tur canal Seine-Nord vers l’est de la Wallonie.
travaux. Travaux qui sont d’ailleurs maintenant
Fermé à la circulation à cause de son envase-
soumis à un timing précis. L’état prend à sa
ment, ce canal est désormais remis en état du
charge les éventuels suppléments de budget
côté belge, et les Français ont enfin débuté les
qui découleraient d’un changement de règle-
travaux de désenvasement cette année. Une
mentation, par exemple de nouvelles normes
réouverture en 2022 au gabarit 5a+ est donc
environnementales. Par ailleurs, la société de
tout à fait envisageable.
projet est créée, avec un budget et des délais à respecter, et le projet dispose maintenant de son ‘implementing act’ au niveau européen et
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Les investissements en cours en Wallonie Picarde ont pour but de capter une partie des trafics de la future liaison Seine-Escaut.
L’Agriport de Pecq prêt cette année A Pecq, le Port Autonome du centre et de l’Ouest (PACO) mène le projet de construction d'un quai de 254 mètres long et d'une plateforme en arrière-quai de 40.000 m². « La partie publique du chantier est terminée, et les quatre entreprises privées (Cosucra, Walagri, Huilerie Vandeputte et Sodemaf) sont en train de réaliser leur part des investissements dans des halls et des silos de stockage. », explique Pierre Warnier (attaché commercial au SPW), qui espère que le tout soit opérationnel avant la fin de l’année 2020.
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URBIKE
Le vélo s'intègre dans la supply chain urbaine C
ette année, Urbike a remporté l’award du Logistics Project of the Year. La coopérative bruxelloise a gagné grâce au projet BCklet, qu'elle déploie pour Delhaize, bpost, MultiPharma et CSD. Le jury a été particulièrement impressionné par l'utilisation de vélos avec remorques pour approvisionner les magasins et les pharmacies de Bruxelles. Philippe Van Dooren
DELHAIZE EST RAVI Jusqu'à la crise du coronavirus, le projet a tellement bien évolué que son champ d'application s'est considérablement élargi. Delhaize a, par exemple, utilisé le vélo cargo pour approvisionner son Fresh Atelier de la Galerie Ravenstein. Cet approvisionnement respectueux de l’envi-
Urbike est une société coopérative qui se po-
de plus grandes quantités. Le vélo tire une
sitionne comme un pionnier de la logistique
remorque BicyLift chargée d'un conteneur
ronnement s'inscrit dans son plan ‘The Lions'
urbaine. Elle stimule le transfert modal des
de 1,5 m³ pouvant contenir jusqu'à 180 kg.
Footprint’. Le détaillant était tellement satisfait
camionnettes et camions légers vers le vélo.
Cela permet non seulement de transporter
des résultats que les quatre autres Fresh Atelier
Les racines de la coopérative se situent dans
des colis, mais aussi des lots plus importants
de Bruxelles ont également été approvisionnés
l’asbl citylab, l'incubateur de CityDepot.
d’aliments, boissons, médicaments, etc. La
de cette manière plus écologique. Les aliments
Début 2018, l’asbl urbanlab est née de city-
remorque peut même accueillir une euro-pa-
secs et certaines boissons étaient transportés à
lab. Les trois membres fondateurs - Philippe
lette. Grâce à son concept novateur, on peut
des jours fixes. Le camion ne devait être utilisé
Lovens, Delphine Lefebvre et Renaud Sarrazin
soulever et transporter le conteneur sans ef-
que pour transporter des aliments frais et des
fort et sans aide extérieure.
produits surgelés, mais on étudie actuellement
- ont également fondé la coopérative Urbike pour incuber le projet BCklet.
Le projet, qui a vu le jour il y a environ un an,
la possibilité de transporter ces produits par
Le but de ce projet est de livrer les particuliers
teste quatre flux de transport différents dans
vélo cargo. Les conteneurs sont remplis dans le centre
et les entreprises de Bruxelles à l’aide de vélos
la région de Bruxelles-Capitale : les colis et les
cargo, au lieu de camionnettes ou de camions
enveloppes, les produits pharmaceutiques, le
de distribution de Zellik avec toutes les com-
légers. Les coursiers à vélo traditionnels se
commerce de détail et les livraisons à domi-
mandes de la journée. Ils sont chargés dans un
concentrent sur les petites livraisons : trans-
cile à la demande. La coopérative a trouvé des
camion avec les commandes ‘normales’ d'un
port urgent de colis et d'enveloppes, livraison
partenaires commerciaux, notamment bpost,
supermarché Delhaize. À leur destination, ils sont récupérés par un coursier Urbike qui
de repas via des plateformes en ligne comme
Multipharma, Fresh Atelier (Delhaize) et CSD.
UberEats ou Deliveroo et segments de niche
Avec BCklet, Urbike veut démontrer l'adéqua-
les emmène dans les différents Fresh Atelier.
(livraison de médicaments aux pharmacies,
tion et la rentabilité du transport de marchan-
Après la livraison, il reprend les consignes et
de magazines et journaux, etc.). BCklet traite
dises légères à vélo en milieu urbain.
les déchets d'emballage. « Delhaize était
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Le projet teste quatre flux de transport différents : les colis et les enveloppes, les produits pharmaceutiques, le commerce de détail et les livraisons à domicile à la demande.
Multipharma veut développer un hub dans le centre de Bruxelles pour alimenter le réseau de pharmacies à vélo.
tellement ravi du concept que les trois Fresh Atelier d'Anvers devaient également être livrés à partir de la mi-mars. Mais à la suite du coro-
Le coronavirus a créé de nouvelles opportunités
navirus, Delhaize a dû fermer temporairement ses Fresh Atelier : les clients sont principalement constitués de personnel de bureau des environs, qui font désormais tous du télétravail », explique Philippe Lovens (voir encadré).
ÉGALEMENT UN SUCCÈS POUR BPOST Le projet a également connu un accueil chaleureux chez bpost. L'entreprise s'est lancée dans le projet pour voir si le système de livraison des colis était adéquat. Ici aussi, l'objectif est d'éviter les émissions de CO2 et de limiter les embouteillages. bpost a démarré le test à Bruxelles à une échelle relativement petite avec trois vélos avec remorque, qui sont utilisés par son propre personnel. « Urbike s'est occupé de leur accompagnement. Sept membres du personnel ont ainsi déjà été formés », déclare Renaud Sarrazin.
DÉCATHLON En outre, Urbike bénéficie également du soutien d'autres détaillants - qui ne participent pas au projet Bcklet. Après un test réussi à Malines, Charleroi et Liège, Decathlon a décidé d'étendre son service de livraison à domicile à vélo - en l'occurrence par BicyLift - à cinq villes supplémentaires : Evere, Anvers, Gand, Bruges et Mons. Les vélos ne sont pas utilisés par le personnel d'Urbike, mais par les employés de Décathlon. Urbike s'est occupé de la livraison des remorques et de la formation.
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Philippe Lovens : « La crise du coronavirus a mis en suspens les quatre composantes du projet BCklet. Avec l'intention de passer à la vitesse supérieure par la suite. »
Motivations du jury Selon le jury, Urbike mérite ce prix car le projet BCklet, contrairement aux projets précédents avec des vélos cargos qui ont presque tous échoué, est basé sur une approche en chaîne : derrière l'idée se cache un concept de logistique professionnelle. Après tout, ce concept va au-delà du last mile, mais s'inscrit dans l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
« En raison de la crise du coronavirus, les quatre participants au BCklet ont mis le projet en suspens », explique Philippe Lovens. « Mais lorsque les circonstances le permettront, il pourra reprendre. Multipharma, par exemple, était en plein développement. Ils étaient en train de construire un hub pour organiser la distribution à partir d'un point central au lieu de leur DC situé Sint Pieters-Leeuw. Mais en raison de l'augmentation de la charge de travail, cette deuxième phase a été mise en suspens. » La crise du coronavirus a aussi ouvert de nouvelles possibilités. « Nous avons cherché d’autres opportunités et avons fait le grand saut en travaillant pour les commerçants et les producteurs locaux qui sont passés à l’e-commerce. Nous nous chargeons maintenant aussi de livraisons pour une brasserie, des fleuristes, des chocolatiers, etc. À la mi-avril, nous avions déjà atteint le chiffre d'affaires prévu dans le plan d'entreprise pour 2021. Nous avons également appris qu'il est possible de combiner le B2B et le B2C, ce qui permet de baisser le seuil de rentabilité. »
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WEERTS SUPPLY CHAIN AUTOMOTIVE
Les RH contribuent au succès de l'entreprise Aresponsable
vec un grand sourire sur son visage, la des ressources humaines Caroline Van Wilderode a reçu le prix Logistics Employer of the Year 2020. Weerts Supply Chain Automotive a reçu ce prix sur la base d'un dossier en béton qui montre clairement que les RH peuvent effectivement faire la différence en logistique. Timothy Vermeir
WSCA a vu sa productivité augmenter de pas moins de 41% en 12 mois.
Weerts Supply Chain (WSC) fait partie de Weerts Group, qui, outre la logistique end-toend, comprend également un pôle immobilier et une équipe de course. Au sein de WSC, qui est actif sur le marché de l'entreposage, du transport et de la logistique à valeur ajoutée, Weerts Supply Chain Automotive (WSCA) est la société qui s'occupe de la logistique de l'usine Audi à Forest. WSCA a été créé à la suite du rachat d'Autovision, une société du groupe Volkswagen à laquelle Audi appartient également. C’est révélateur : à la mi-2017, VW a vendu cette activité déficitaire, souffrant d‘une mauvaise culture d'entreprise, à une société externe.
WSCA a non seulement repris les activités, mais aussi, en vertu de la convention collective de travail 32 bis, l'ensemble du personnel et les conventions collectives du passé. Le fait que les employés relèvent de la commission paritaire 111 du secteur métallurgique, avec des salaires plus élevés que ceux convenus dans la logistique, n'a fait qu'accroître le défi. Afin de mener à bien cette opération, Didier Weerts, qui est Deputy CEO de Weerts Supply Chain, a été nommé Site Director de Forest. En tant que HR Manager, Caroline Van Wilderode a été chargée de mettre en place la politique de gestion des ressources humaines. « Nous avons choisi de placer les personnes au
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cœur de notre activité logistique en intégrant les ressources humaines dans l'entreprise », explique-t-elle. « La responsabilité des RH va bien au-delà du simple service du personnel, mais agit comme un partenaire commercial intégré et un agent de changement. »
D'ABORD STABILISER, PUIS TRANSFORMER Au cours de la première année, WSCA s'est employé à stabiliser les opérations dans le cadre de la production de l'Audi A1. Simultanément, la société a choisi de développer ses services de soutien - RH, mais pas seulement - afin de fournir un service solide aux opérations et ainsi d’être considéré par Audi comme un partenaire logistique de qualité. Lorsque, en 2018, l'usine de Forest est passée à la toute première Audi 100 % électrique l'e-tron - cela a également signifié un énorme changement pour WSCA. « Aussi bien en termes de main-d'œuvre, que de compétences, d'espace de stockage et de toutes les activités logistiques, on pouvait s'attendre à une explosion de la complexité et du volume. C'était un énorme défi de gestion du changement pour WSCA : presque tous les processus logistiques ont été modifiés et, en même temps, il fallait absolument changer la culture et l’état d’esprit. Enfin et surtout, nous avons traversé une période de chômage économique au début de l'e-tron, car au démarrage, les volumes augmentent progressivement. » La formation occupe une place importante chez WSCA, non seulement pour le personnel opérationnel, mais aussi dans les services de soutien. Chaque année, l'entreprise investit pour développer les compétences de tous ses employés. En 2019, 36.000 heures de formation ont été dispensées en gestion du personnel, en applications logicielles, en anglais, mais aussi, par exemple, pour permettre aux employés d'obtenir un certificat de cariste ou de conducteur de reachtruck. L'entreprise leur a proposé pas moins de 110 cours. « En outre, nous donnons également beaucoup de formation ‘sur le tas’ et tous les nouveaux employés commencent par une ou deux semaines d’observation, où ils travaillent avec un collègue expérimenté. Que vous travailliez
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comme réceptionniste, comptable ou ouvrier, chaque employé doit avoir fait l'expérience du métier. »
CULTURE ET ÉTAT D’ESPRIT Le changement de culture et d’état d’esprit a été obtenu, entre autres, en gérant et en encadrant les chefs d'équipe afin qu'ils respectent davantage les horaires de travail, les pauses, les zones fumeurs et la propreté. En outre, la société a mis l'accent sur les cinq valeurs de WSCA : esprit d'entreprise, passion, persévérance, innovation et esprit d’équipe. WSCA travaille sur la motivation et l'engagement de ses employés en donnant la priorité au recrutement interne et en permettant aux employés d’évoluer, ce qui passe par la rotation des postes, la formation et l’attribution de responsabilités supplémentaires. « En outre, nous célébrons chaque mois les anniversaires des employés et prévoyons d’autres petites attentions comme à la Saint-Nicolas, au Nouvel An, nous offrons un chèque cadeau à la fin de l'année, mais aussi des congés supplémentaires et une prime pour les personnes qui ne sont pas malades ou en retard au travail. » Depuis le rachat par Weerts, la concertation avec les partenaires sociaux a également fait l'objet d'une attention particulière, notamment par la nomination d'un expert en relations sociales qui travaille en étroite collaboration avec la direction. Par exemple, une charte a été élaborée sur la communication et le respect du dialogue social.
CROISSANCE Depuis l'acquisition, le volume entrant, calculé en termes de nombre de camions déchargés, a augmenté de 136 % et la main-d'œuvre a augmenté d'environ un tiers. WSCA a également vu sa productivité augmenter de pas moins de 41% en 12 mois. Au sein de l'entreprise, on souligne le rôle des RH dans ce succès, puisque ce service est acteur du changement en travaillant avec des HR business partners présents sur le terrain.
Caroline Van Wilderode (WSCA) : « Que vous travailliez comme réceptionniste, comptable ou ouvrier, chaque employé doit avoir fait l'expérience du métier. »
Jury enthousiaste Le jury, qui a examiné le dossier de WSCA dans le cadre des Transport & Logistics Awards, s’est montré très enthousiaste quant aux efforts déployés par cette entreprise. « WSCA a réussi à transformer les processus logistiques tout en réalisant un changement de culture et d’état d’esprit. L'entreprise a investi dans la formation, a réduit le nombre de conflits sociaux et a augmenté la productivité. Les RH ont joué un rôle crucial dans le succès de l'entreprise. Le jury est donc très clair : ces changements méritent tous les éloges », a-t-il expliqué.
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Dossier
DES CHIFFRES INQUIÉTANTS EN RAISON DU MANQUE DE FORMATION
En 2018, 1470 accidents impliquant des chariots élévateurs et d'autres installations mobiles ont été enregistrés.
De plus en plus d'accidents (graves) avec des chariots élévateurs C
es jours-ci, les heures supplémentaires sont courantes dans de nombreux centres logistiques. La bataille autour de l’e-commerce a éclaté, et particulièrement en temps de coronavirus. Il est donc presque impossible de trouver assez de travailleurs temporaires. Mais sont-ils suffisamment préparés à piloter des chariots élévateurs ? Yannick Haesevoets - yannick.haesevoets@transportmedia.be
sont la formation inadéquate ou insuffisante
de solution à ce problème. Les changements
du cariste et la conduite par des personnes
de comportement ne se produisent qu'après
non autorisées. »
une formation plus longue. »
Une déclaration que Pablo Coosemans, directeur de l'institut de formation Atrium,
PRÉVENTION : QUI FAIT QUOI ?
confirme : « Il y a d'abord les entreprises où
Bien que les accidents du travail soient sou-
tout le monde se déplace en chariot élévateur
vent dus à une erreur humaine, le bon équi-
sans aucune formation. Lorsqu'un accident
pement d’un chariot élévateur peut en partie
se produit, avec ou sans blessures graves, ils
améliorer la sécurité.
répondent souvent qu’il n’y en a eu aucun Malheureusement, la réponse est non. Les
en dix ans et que c’est simplement de la mal-
• Le système de zone d’avertissement lumi-
chiffres les plus récents de la Fedris (l'Agence
chance... Mais en fait c'est l'inverse. Pendant
neux STILL projette deux bandes lumines-
fédérale des risques professionnels) montrent
dix ans, ils ont eu une sacrée chance ! Il existe
centes à gauche et à droite du chariot élé-
que le nombre d'accidents impliquant des
même des entreprises qui ne forment offi-
vateur. Ce dispositif d’éclairage (en option)
chariots élévateurs augmente d'année en an-
ciellement qu'un seul employé. Lorsqu'une
avertit visuellement les piétons et les autres
née. En 2018, on a enregistré 1470 accidents
personne fait un accident, elle peut donner
conducteurs. Ce système complète le STILL
impliquant des chariots élévateurs et d'autres
le nom de l’employé formé à la compagnie
SafetyLight, qui projette un cône de lumière
installations mobiles, soit 4,6 % de plus qu'en
d'assurance. Imaginez... »
bleue vers l’avant du chariot - dans le sens
2017.
Une enquête récente de Liantis montre que
de la marche.
66 % des accidents du travail concernent des
• addedVIEW 360° de Jungheinrich est un
UNE FORMATION INSUFFISANTE OU INADÉQUATE
employés qui ont moins de cinq ans d'an-
système de vision panoramique composé
cienneté. Dans 4 cas sur 10, cela s'est même
de quatre caméras digitales. D'un seul coup
Pourquoi ce chiffre est-il si élevé ? Une ques-
produit au cours de la première année. « Pour
d'œil, l'écran couleur de 6 pouces montre
tion que Bert Anciaux (sp.a) a posée en 2018.
les conducteurs expérimentés, le problème ré-
au conducteur le chariot, ses environs im-
La réponse du ministre fédéral de l’Emploi de
side presque exclusivement dans le comporte-
médiats et sa trajectoire. Les vues avant et
l'époque, Kris Peeters (CD&V), était la sui-
ment », explique Pablo Coosemans. « La for-
arrière sont disponibles par caméra indivi-
vante : « Les principales lacunes identifiées
mation de courte durée n'offre cependant pas
duelle ou en combinant les deux vues sur
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Le bon équipement d’un chariot élévateur peut en partie améliorer la sécurité en entrepôt.
« Il y a des entreprises qui ne forment officiellement qu'un seul employé. Pour une simple question d’assurance. » Pablo Coosemans (Atrium)
un écran partagé. Pour une manœuvre optimale dans les espaces confinés, l'image de la caméra indique automatiquement le sens de la marche, ou vous pouvez configurer la caméra manuellement. • Linde Safety Guard est un système d'assistance modulaire qui avertit les conducteurs et les passants en cas de danger. L'une des dernières options est la veste de sécurité interactive, qui avertit à temps le piétons des dangers potentiels. • Là où la visibilité est mauvaise, SpotMe de Toyota Material Handling avertit les caristes et les piétons d’un risque de collision. Les capteurs directionnels infrarouges détectent rapidement le mouvement ou la présence de chariots et de piétons aux intersections. Lorsqu'un danger potentiel est détecté, SpotMe active un feu clignotant. Les appareils sont simplement fixés au mur, sans configuration requise pour les chariots élévateurs. De plus, la pile du capteur dure jusqu'à 3 ans. • Grâce au High Performance Safety Light de Hyster, le véhicule attire l'attention des
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personnes à proximité. L'éclairage LED est monté sur le véhicule sous la forme d'un panneau qui suit la forme du véhicule et fait partie intégrante du véhicule (comme un autocollant). • Le module Safety Mate d'Atrium a à peu près la taille d'une grande tablette et est monté sur le châssis du véhicule au moyen de deux supports. Le Safety Mate mesure les forces G dans chaque direction. Il mesure le style de conduite dans les virages, l'accélération mais aussi la manière dont le conducteur roule sur les ralentisseurs. Vous pouvez consulter l'analyse sur un ordinateur ou un smartphone. Atrium combine Safety Move avec un programme de coaching approprié. • La société anversoise Rombit lance un bracelet intelligent qui avertit les travailleurs des dangers. Lorsqu'un chariot élévateur s'approche de trop près, le bracelet se met à vibrer. La machine est reconnue à 50 mètres et il est possible de déterminer à 10 cm près la distance qui sépare la machine du travailleur. Le bracelet peut également envoyer des signaux d'urgence, lorsqu'un travailleur est tombé, par exemple.
« 80% des accidents sont dus au comportement » Koen Terryn travaille depuis des années sur la sécurité des chariots élévateurs et a récemment rejoint Rombit : « Selon l'analyse de Pareto, 80% des accidents peuvent être attribués au comportement du cariste. De plus en plus d'entreprises se rendent compte que le comportement joue un rôle important dans la réduction des accidents. Dans la mesure du possible, il faut privilégier l’‘evidence based safety’. La raison ? Le triangle de Heinrich. Il indique la répartition entre le nombre d'incidents sans conséquences, le nombre d'accidents avec des blessures mineures et le nombre d'accidents graves. Lorsqu’on demande aux entreprises combien de presqu’accidents ont été enregistrés, ils ne savent pas répondre. Les accidents connus ne sont malheureusement que ceux qui ont causé des dommages matériels ou même physiques graves. »
1
accidents avec blessures graves
29 accidents avec blessures légères
300
accidents évités de justesse
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Dossier
PROTECTION CONTRE L’INCENDIE
Les utilisateurs choisissent une protection plus active «L
a principale tendance en matière de protection incendie des entrepôts est l'influence croissante des compagnies d'assurance. Les propriétaires et les utilisateurs de bâtiments industriels, d'entrepôts et de bureaux investissent de plus en plus dans la sécurité passive et active », explique Dirk Lemaire, chef de projet chez Studiebureau Vangheluwe. Il gère les projets de construction de la conception à la réalisation. Peter Ooms
compagnie américaine FM Global. De plus en plus de nos clients industriels optent pour une police d'assurance complète. » « Les assureurs ne se contentent pas d'examiner les caractéristiques générales d'un bâtiment,
Les compartiments équipés de sprinklers peuvent être considérablement plus grands.
mais fixent également leurs exigences en fonction des caractéristiques spécifiques du bâtiment et des activités qui s'y dérouleront. En outre, FM
experts car ils aiment partager leurs connais-
Global impose parfois l'utilisation de matériaux
sances », déclare Dirk Lemaire.
approuvés par eux. Un exemple bien connu est un type spécifique de sprinkler à débit plus élevé
LA LÉGISLATION RESTE LA BASE
et qui porte jusqu'à deux couches de profon-
Lors de la conception d'un entrepôt, la base reste les dispositions légales qui figurent à
Il est rejoint par Sylvia Roels, directrice de
deur dans les rayonnages. Pour déterminer ces
Winlock Systems, spécialiste des portes coupe-
exigences, FM Global procède elle-même à des
l'annexe 6 de l'arrêté royal sur les normes de
feu et des compartiments résistants au feu. Elle
expériences sur les produits. Dans leurs estima-
base en matière de prévention contre l’incen-
souligne que certains assureurs spécialisés, par
tions, ils tiennent également davantage compte
die et l’explosion. Dirk Lemaire : « Il existe un
exemple, offrent une couverture très étendue.
du coût des interruptions de production et des
certain nombre de solutions types. Cela permet
Cependant, ils ont des exigences très élevées
dommages éventuels causés par les extinctions
de choisir une solution sans faire de calcul com-
dans le domaine de la protection contre les
elles-mêmes. Je dois dire qu'en tant que chef de
plet. Si cela n'est pas possible, il faut calculer la
incendies. « C’est particulièrement le cas de la
projet, je trouve très utile de travailler avec leurs
charge calorifique par bâtiment. Sur cette base,
Ces rangées de portes coupe-feu Winlock sont équipées d'une barrière de rétention - le panneau en acier inoxydable en bas - pour retenir l'eau d'extinction et les fuites.
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Éteindre le feu avec du CO2
on peut, par exemple, calculer la taille maximale de chaque compartiment. Un facteur important est la présence de sprinklers. S’ils sont fournis, le compartiment peut être considérablement plus grand. Il s’agit donc d’un équilibre entre la charge calorifique, la structure du bâtiment, mais aussi l'environnement. Toutes les entreprises ne disposent pas toujours du terrain à consacrer à des bassins d'eau, des réservoirs ou des stations de pompage pour les sprinklers. » Ces calculs ont également un impact sur la structure du bâtiment. Le béton est plus résistant au feu et est donc plus souvent privilégié. « Mais il présente l'inconvénient d'être moins facile à adapter par la suite. Alors que l'acier l’est », ajoute Dirk Lemaire. Des installations spéciales sont également nécessaires pour les locaux techniques - tels que les cabines à haute tension - et pour le stockage de marchandises dangereuses. Dans ce dernier cas, le bâtiment doit également être équipé pour l’élimination des substances toxiques en cas de fuite et pour l'eau en cas d'incendie.
Ansul Solutions propose une technologie d'extinction des incendies à base de CO2. « C'est une bonne alternative à l'extinction à mousse, qui est encore souvent utilisée dans le stockage des produits dangereux. Cependant, les entrepôts ADR sont en train de faire le tour de la question. Les utilisateurs choisissent l'extinction au CO2 pour diverses raisons. Tout d'abord, ils veulent se débarrasser des problèmes environnementaux de la mousse et des dommages que cette extinction entraîne. Elle contient du fluor, dont l'utilisation a été interdite entre-temps. Le CO2 est une substance naturelle qui peut sans problème être rejetée dans l'environnement, tout en prenant en compte la sécurité des personnes à l'intérieur ou à proximité du bâtiment. Il également des capacités d'extinction plus performantes. De plus, il s'agit d'un produit très bon marché qui peut être utilisé dans une installation simple, sans installation de pompage coûteuse en entretien et à tester chaque semaine. Enfin, les dommages causés aux marchandises stockées sont minimes », déclare Jan de Bruin, senior advisor special hazards chez Ansul Solutions.
Il admet que l'image du CO2 n'est pas bonne. « Les magasiniers qui ne le connaissent pas ne croient pas qu'un gaz toxique invisible puisse se retrouver là où ils travaillent. Mais l'installation comprend toujours un système de détection des fuites qui émet une alarme sonore et visuelle même lorsque le niveau de CO2 dans l'entrepôt n’augmente que légèrement. Dans tous les cas, l'installation est conçue pour que la sécurité des personnes prime sur toute autre préoccupation. Une installation au CO2 est au moins aussi sûre qu'une installation à mousse. » Cette technologie est aujourd'hui principalement utilisée dans les entrepôts ADR, mais aux Pays-Bas, elle est également présente dans les entrepôts automatisés de l'industrie pétrolière, de la peinture et de l'alimentation. « Mais le CO2 ne sera jamais utilisé pour les biens marchands ordinaires. Les sprinklers sont alors la solution la plus rentable. » Ansul Solutions a, entre-temps, également effectué quelques rénovations d'entrepôts. Cela a permis à l'utilisateur de l'entrepôt de continuer à travailler pendant qu’Ansul Solutions procédait à l’installation de CO2. Pendant tout ce temps, l’entrepôt est protégé par les sprinklers et/ou extincteurs à mousse existants.
COMPARTIMENT En prévoyant des murs dans l'entrepôt, l'architecte peut diviser le bâtiment en compartiments. Il est possible de fermer les connexions entre ces zones lors d’un éventuel incendie. Sylvia Roels : « Winlock offre un large éventail de possibilités. Chacun de ces produits peut être combiné avec des barrières de rétention pour la collecte des eaux d'incendie et avec des versions anti-effraction et insonorisées. Les concepteurs peuvent également les utiliser comme élément fonctionnel. Cela reste l'approche la plus fréquente. En cas d'incendie, la fermeture des portes est garantie conformément à la nouvelle réglementation CE. La sécurité des personnes passe toujours avant tout. » Le réservoir rempli de CO2 dans une installation d'Ansul Solutions.
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Handling
ROBOTS MOBILES SCALLOG
Les étagères mobiles permettent de stocker de manière très compacte dans l’entrepôt.
Jef s’associe à Boby L
’année passée, la start-up française Scallog, spécialisée dans la robotique logistique, réalisait une levée de fonds pour accélérer son développement. Le nom d’un des investisseurs avait quelque peu étonné : Colruyt Group. Le groupe belge de grande distribution a pris une participation de presque 24%, lui donnant ainsi accès à des technologies très prometteuses. Philippe Van Dooren
un montant non communiqué). Cette levée devait permettre à la startup de doubler ses effectifs en un an et demi afin d’intensifier la R&D tout en intensifiant son développement international, notamment en Europe. « La crise du coronavirus a ralenti le déploiement
Scallog, basé à Nanterre, a été fondée en
dans un entretien exclusif avec Link2Logistics
de cette stratégie, mais elle ne l’a pas arrêté »,
2013 par Olivier Rochet, son CEO actuel. La
Management.
dit Rochet.
société a développé Boby, une solution de
« Boby s’inspire du concept d’Amazon, mais il
robotique mobile ‘goods to man’ pour la
s’en distingue par l’intégration d’un logiciel in-
EN BELGIQUE ÉGALEMENT
préparation de commandes. « Elle est inspi-
telligent et évolutif. L’intérêt de notre système,
Aujourd’hui, Scallog compte une bonne tren-
rée du concept développé pour Amazon, qui
c’est le pilotage particulièrement adapté à
taine de clients dont l’Oréal, Airbus, Deret et
utilise des petits robots mobiles : ils se placent
- entre autres - la pièce détachée et l’e-com-
Decathlon. « Nous avons réalisé plusieurs pro-
sous une étagère, la soulèvent et l’amènent
merce. Cette activité s’automatise de manière
jets à l’international, entre autres en Belgique,
jusqu’à l’opérateur, qui prélève les produits
croissante et nécessite une robotique agile et
en Allemagne, au Portugal et à Singapour »,
requis. Ce concept ‘goods-to-man’ évite aux
évolutive. Scallog est en mesure de faire évo-
précise-t-il. « En Belgique, nous l’avons dé-
opérateurs de devoir se déplacer dans l’entre-
luer le logiciel afin de l’adapter à de nouveaux
ployé dans quatre ou cinq entreprises, mais je
pôt. Le système permet de préparer trois fois
concepts développés soit en interne, soit à la
peux juste dire qu’elles sont actives dans des
plus de commandes dans un temps donné et
demande des clients », ajoute-t-il.
secteurs tels que l’e-commerce, la cosmétique,
d’utiliser la superficie dans l’entrepôt de ma-
Colruyt Group a pris une participation de
le livre, la mode ou l’alimentaire. Dans cer-
nière plus compacte », explique Olivier Rochet
23,7% via une augmentation de capital (pour
tains cas, nous n’en sommes qu’à la première
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Boby soulève l’étagère, puis la transporte jusqu’au poste de préparation de commande.
Flexytote est complémentaire à Boby. L’opérateur prélève les articles souhaités dans les étagères que Boby déplace jusqu’à lui et les dépose dans des bacs placés dans des ruchers. Flexytote les transporte jusqu’au packing et apporte les bacs vides.
un à Erpe-Mere et un autre à Zaventem. Ce
« En Belgique, des robots Boby ont déjà été installés ou déployés dans quatre ou cinq entreprises. »
phase du déploiement : le client débute avec une dizaine de robots et un nombre relativement limité d’étagères avec lesquels il valide le concept dans une application ou un environnement particulier. Quelques mois plus tard, nous passons à la vitesse supérieure ».
PROOF OF CONCEPT CHEZ COLRUYT Chez Colruyt, Scallog a déjà réalisé - avant la prise de participation - un projet-pilote dans le non-food. Ce fut un succès. « Cette collaboration sera poursuivie, mais provisoirement nous n’avons pas d’applications concrètes à l’agen-
peut se libérer d’une transitique trop rigide.
face à la croissance du commerce en ligne,
Admettons que pour optimiser l’agencement
il sera remplacé par un nouveau centre à
de l’entrepôt, elle déplace de 20 mètres le
Londerzeel, quatre fois plus grand. Le nouveau
poste d’emballage. Reconstruire, déplacer ou
bâtiment, qui ouvrira à l'automne 2021, fera
rallonger le convoyeur coûte cher et prend du
18.000 m². C’est une taille considérable, dans
temps. Avec Flexytote, il est possible de faire
laquelle le concept ‘goods-to-man’ a toute sa
évoluer un entrepôt de manière très flexible.
pertinence. Spéculer que le ‘Proof of Concept’
Les robots naviguent le long d’un marquage
élaboré par Scallog et Colruyt concerne ce
optique au sol, modifiable à volonté »,
centre de distribution, ne semble pas illogique.
ajoute-t-il.
UN NOUVEAU ROBOT : FLEXYTOTE Scallog a par ailleurs développé récemment un robot Flexytote destiné à remplacer les convoyeurs (ou les chariots élévateurs) entre les postes de préparation des commandes et les postes de packing.
« Ce nouveau robot est actuellement en cours de test. Il a été développé à la demande d’un client belge - que je ne peux bien sûr pas nommer - qui croit fort dans le concept. Flexytote a en effet un retour sur investissement de seulement 18 mois », conclut Olivier Rochet.
« Flexytote est complémentaire à Boby. L’opérateur prélève les articles dans les étagères que Boby déplace jusqu’à lui et les dépose dans des bacs ou des cartons disposés
da », précise Hanne Poppe, responsable de la
de manière ergonomique dans des ruchers.
communication chez Colruyt. Elle laisse tou-
Flexytote prélève les bacs pleins et les amène
tefois entendre que les ingénieurs de Colruyt
de manière autonome vers le poste d’em-
et de Scallog travaillent conjointement à un
ballage. De même, il apporte les bacs vides
‘Proof of Concept’ pouvant être déroulé dans
jusqu’à l’opérateur. Il s’agit donc de rempla-
la logistique du groupe.
cer les convoyeurs tant en aval qu’en amont
Il y a quelques semaines, Colruyt annonçait
du poste de préparation des commandes »,
la construction d’un nouveau ‘dark store’ (un
explique Olivier Rochet. Les robots peuvent
centre de distribution dédié à l’e-commerce)
déplacer quatre ou huit bacs d’un poids total
pour Collect&Go. Aujourd’hui, le retailer en a
jusqu’à 250 kg.
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« Un des avantages est que l’entreprise
dernier ne peut plus être agrandi. Pour faire
Pourquoi Colruyt a investi dans Scallog Selon Jef Colruyt, le CEO de Colruyt Group, Scallog coche toutes les cases pour être soutenu par le retailer : sa capacité d’innovation au cœur de la révolution du commerce, son agilité de start-up, le talent de son équipe, et sa vocation internationale sur un marché à fort potentiel. Cet investissement cadre dans la politique à long terme du groupe.
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Handling
LOGIMAT 2020 À L’ÉPREUVE DU CORONAVIRUS
Salon annulé, récompenses décernées A
nnulé suite à une décision des autorités allemandes au début de la crise de la Covid-19, LogiMAT, le salon international de l’intralogistique de Stuttgart, a néanmoins décerné ses récompenses « Best Products » dans les trois catégories traditionnelles, avant de se consacrer d’ores et déjà à sa prochaine édition, fixée du 9 au 11 mars 2021. Frédéric Willems – frederic.willems@transportmedia.be
Lors de chaque édition du salon allemand, un jury indépendant d’universitaires et de journalistes examine les candidatures rentrées par les exposants (plus d’une centaine cette année) et choisit trois lauréats pour leur adéquation avec les critères d’attribution : ils améliorent la productivité, réduisent les coûts et rationalisent les opérations.
au lithium-ion pour les véhicules à guidage automatique, les chariots élévateurs et les robots mobiles, ce qui augmente la disponibilité des véhicules jusqu'à 30 %. Une interface intégrée transmet les données sur l'état de la batterie et le niveau d'énergie au système de gestion de flotte. La technologie est compatible avec tous les systèmes de batterie.
PRÉPARATION, TRANSPORT, LEVAGE ET STOCKAGE DES COMMANDES
IDENTIFICATION, EMBALLAGE, CHARGEMENT ET SÉCURISATION
Dans la première catégorie, la start-up allemande Wiferion GmbH a récolté les honneurs du jury pour son système de charge rapide à induction etaLINK 12000. Cette solution est le premier système de charge de batterie sans fil au monde avec une puissance de charge de 12 kW et un rendement de 93%. Il permet la charge en cours d’utilisation des batteries
C’est un lauréat suisse qui a décroché les lauriers dans la deuxième catégorie : la société Kern AG, pour sa solution d’emballage sur-mesure PackOn Time 2box. Ce système utilise du carton ondulé durable et recyclé et supprime l’utilisation de matériel de calage. Les produits à emballer sont en effet scannés en trois dimensions avant d’être insérés dans
Le système de Wiferion permet d’intégrer les processus de charge dans les flux intralogistiques.
l’emballage sur-mesure. Le recours à l’emballage de précision permet de rendre plus écologique l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, grâce à la réduction des matériaux utilisés et au meilleur taux de remplissage des véhicules.
LOGICIELS ET ICT Une seconde start-up allemande a, enfin, tiré la couverture à elle dans la troisième et dernière catégorie : MotionMiners GmbH, pour son Manual Process Intelligence (MPI), une solution d'intelligence artificielle qui permet l'analyse automatique et anonyme des processus de travail manuels. Avec cette nouvelle méthode, les travailleurs d’une entreprise sont équipés de capteurs mobiles et de smartphones et les données récoltées analysées afin d’optimiser l’efficacité globale du processus tout en identifiant les risques ergonomiques dans la production et la logistique. Les clients disposent d'un ensemble complet d'équipements de mesure et d’un tableau de bord. Les projets réalisés ont montré des économies mesurables moyennes de 10 à 15 %.
Le MPI de MotionMiners identifie notamment les risques ergonomiques liés aux opérations de manutention.
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NEWS Deny Logistics met en service un entrepôt de 7500 m2 Dans quelques semaines, Deny Logistics emménagera dans un nouveau hall de 7500 m2 situé dans la zone LAR à Rekkem. Ce bâtiment sera utilisé pour le stockage de marchandises générales et de produits chimiques, avec une capacité de 13.000 emplacements palettes. « Cet investissement s’inscrit évidemment dans une dynamique de croissance de l’entreprise, car faute de place, nous n’étions plus en mesure de répondre aux demandes du marché », explique le directeur général Bertrand Deny.
Descartes lance Descartes Analytics Descartes Analytics est une nouvelle solution personnalisable qui améliore la capacité d’analyse et de rapportage à partir des données provenant d’autres solutions Descartes, telles que Routing, Mobile & Telematics, Transportation Management, MacroPoint, Datamyne ou Aljex Solutions. « Avec Microsoft Power BI, Descartes Analytics est devenu une solution d’analyse plug-and-play qui nous permet de tirer parti de notre connaissance approfondie de la logistique et de la chaîne d’approvisionnement, » déclare Ken Wood, Vice President Product Management chez Descartes.
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Tailormade Logistics ouvre un nouveau site XXL à Gosselies Tailormade Logistics profite des tendances logistiques créées par la crise du coronavirus : le logisticien gantois, spécialisé dans les solutions logistiques ‘end-to-end’, diversifie ses activités vers les livraisons B2C et ouvre pour ce faire un entrepôt de 50.000 m2 à Gosselies, sur le site de l’ex-usine Caterpillar. « L’augmentation des ventes de commerce électronique pendant le confinement en Europe a fait grandir le besoin pour des livraisons B2C de grand volume, et les intégrateurs tels que Bpost, DPD et PostNL ne le proposent pas », explique le CEO Bert Vandecaveye. L’ouverture de ce hub devrait créer 100 emplois supplémentaires.
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Genk Green Logistics reçoit le feu vert de la Flandre Le 24 avril dernier, le gouvernement flamand a donné son accord définitif au projet Genk Green Logistics sur l’ancien site Ford à Genk. Avec 42 hectares à redévelopper, Genk Green Logistics est l’un des rares sites en Flandre qui se prête à de très grands projets logistiques. Il résulte d’une collaboration entre Intervest Offices & Warehouses, Group Machiels, MG Real Estate et DEME. Les deux premiers halls logistiques sont déjà en construction.
Liege Airport devient un hub pour l’OMS Liege Airport a été retenu par l’Organisation Mondiale de la Santé comme l’un des huit hubs mondiaux par lesquels va transiter du matériel médical destiné à combattre le coronavirus dans le monde. Liege Airport est le seul aéroport européen retenu et devrait donc voir transiter chaque mois 100 millions de masques et gants médicaux, 25 millions de respirateurs, blouses et visières de protection et 2,5 millions de kits de test, selon les chiffres cités par l’Echo.
Rombit reprend Drivity Avec l’acquisition de Drivity, l’entreprise technologique Rombit élargit son offre liée à la sécurité pour le secteur industriel à la formation et au coaching en milieu logistique. L’offre de Drivity sera intégrée à Romware, l’unité commerciale de Rombit. Le fondateur Koen Terryn rejoint Rombit en tant qu’expert en sécurité. L’équipe d’instructeurs se retrouve également chez Rombit.
Zetes élargit ses solutions de traçabilité pour les médicaments Zetes a élargi sa palette de solutions destinées au secteur pharmaceutique, en réponse aux nouvelles règles imposées par la directive européenne Falsified Medicine Directive qui a pour but de combattre la mise sur le marché de médicaments falsifiés. Zetes présente un module d’agrégation et de consolidation (ZetesMedea), lié à ses applications de traçabilité (ZetesOlympus) et de sérialisation (ZetesAtlas).
Bleckmann transfère le fulfilment de 4Kraft à Gand 4Kraft, propriétaire de la marque Kinderkraft, prolonge son contrat de cinq ans avec Bleckmann. Le prestataire logistique fournira les services d’entreposage et de distribution omnichannel à partir de deux centres de distribution, dont un à Rieme dans le port de Gand. Fin 2019, Bleckmann y a ouvert un centre de distribution de 30.000 m² pour Gymshark, une marque britannique de vêtements de fitness. La surface consacrée à 4Kraft est de 8000 m2.
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Power the Future of Commerce
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En bref • En avril, la crise du coronavirus a fait chuter les volumes de fret de 13,7 % à Bruxelles. Ce chiffre est principalement dû à la perte de fret à bord des vols passagers (- 91 %). Les services express n’ont baissé que de 0,6%. • PostNL a démarré la construction d’un tout nouveau centre de tri et de distribution pour colis à Willebroek. Le nouveau bâtiment couvrira une surface de 8400 m² et emploiera à terme quelque 400 personnes. Il pourra traiter jusqu’à 120.000 colis par jour. • Parmi les événements qui n’auront pas lieu en 2020, citons la SITL à Paris, le Supply Chain Award organisé par VIB et PICS Belgium ainsi que la Belgian Lindecup, championnat national des caristes organisé par Motrac. • De Vlaamse Waterweg et POM West-Vlaanderen ont lancé le 4 mai la rénovation et l’agrandissement du terminal fluvial de Wielsbeke. Si tout se passe bien, les travaux seront terminés à la fin de 2021. • Van den Dorpe Material Handling Group est devenu partenaire de service pour Still en Flandre occidentale et orientale. • Le permis unique a été accordé à Cainiao Belgium Property pour la construction du futur centre logstique d’Alibaba. Ce hub s’étendra sur 30.000 m2 dans la zone Cargo Nord de l’aéroport liégeois. • Wim Clappaert (52 ans) est le nouveau CEO de Logflow. Il remplace Eric Vandenbussche, fondateur de l’entreprise en 2000, qui va désormais se concentrer sur la stratégie et le business development. • Peter de Henau a rejoint Savoye le 1er février en tant que directeur général du Benelux. Jusqu’en novembre 2019, il était directeur général de Swisslog pour le Benelux.
Linde présente le préparateur de commandes V08 Le nouveau préparateur de commandes V08 de Linde se distingue par un poste de commande relevable qui permet d’aller chercher des marchandises jusqu’à environ 2,80 m de haut. Il est disponible avec des fourches fixes ou indépendantes de la plate-forme. Autre nouveauté, les commandes de relevage de la plate-forme sont placées en position centrale, ce qui permet d’utiliser le préparateur de commandes d’une seule main.
Ecran LCD plus grand sur tous les chariots Crown Crown a récemment introduit un module d’affichage LCD couleur plus grand et intuitif en option pour tous les chariots élévateurs équipés du système de gestion de flotte InfoLink®. L’écran tactile de 7 pouces est conçu pour simplifier la familiarisation du conducteur et accroître la productivité et la sécurité dans les entrepôts. Grâce à des menus intuitifs et faciles à lire et à des widgets configurables, les caristes peuvent, par exemple, personnaliser leur affichage et recevoir des conseils afin de mieux utiliser leur chariot. Les paramètres opérationnels de chaque chariot s’adaptent aux compétences et à l’expérience individuelles de l’opérateur.
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ANAIS VOLKERS, DIRECTOR CORPORATE ACCOUNTS HAYS.
« Le fait que toutes les entreprises soient soudainement inactives n'était pas la faute de chefs d'entreprise surprotecteurs ou paresseux. »
Les RH à l'heure du Covid Je ne ferai pas de commentaires sur ce qui pourrait ou non être la bonne stratégie commerciale dans cette situation exceptionnelle. Je me permets toutefois de faire quelques observations du point de vue du recrutement. Par exemple, je constate que les entreprises actives dans les soins de santé, l'industrie, la construction, la finance, l’e-commerce et les technologies de l'information résistent pour l'instant dans une large mesure, même si j’émettrais quelques réserves quant à une baisse des commandes et des projets dans les prochains mois. Compte tenu de notre paysage macro-économique, chaque organisation dépend d'une autre, par exemple pour le stockage, la fabrication, la livraison ou la commande de biens ou de services. Lorsqu'un de ces maillons fonctionne mal ou même disparaît complètement, toute la chaîne s'affaiblit. Cependant, cette prise de conscience fait parfois encore défaut. Lors de la conférence de presse du Conseil national de sécurité, j'ai failli éclater de rire lorsque la Première ministre Sophie Wilmès a souligné que le Conseil de sécurité n'avait pas demandé à toutes les entreprises de cesser leurs activités. Elle n'a manifestement pas réalisé que les mesures concernant la
distanciation sociale et le télétravail pouvaient être les principales causes d'une économie totalement immobilisée. Je considère cette conséquence comme inévitable. Car lorsque 20 % de l'économie s'immobilisent, parce que le secteur ou l'activité commerciale est entravé, un autre 10 % connaitra des problèmes la semaine suivante. Après tout, ces entreprises ont travaillé en étroite collaboration en tant que fournisseur, partenaire ou client avec les premiers 20 %. Une semaine plus tard, 10 % supplémentaires suivront. Cet effet se poursuivra jusqu'à ce que l'ensemble de l'économie soit complètement paralysé après quelques semaines seulement, à l'exception de quelques ‘chanceux’ qui sont actifs dans un secteur crucial ou ‘essentiel’. C'est pourquoi, Madame la Première ministre : le fait que toutes les entreprises soient soudainement inactives n'était pas la faute de chefs d'entreprise surprotecteurs ou paresseux. Il s'agit simplement d'une conséquence malheureuse pour les entreprises de ces chaînes non essentielles en raison des mesures, quelles qu'elles soient, qu’elles doivent respecter. Enfin, un conseil sur les économies de personnel. Ce qui s'applique au recrute-
ment devrait également s'appliquer au licenciement. Le titre de la fonction et les tâches définies doivent perdre en importance. Après tout, nous devons nous intéresser aux personnes elles-mêmes, avec toutes leurs compétences, leur capacité d'apprentissage, leur engagement et leur ‘match culturel’ avec l'organisation. Qui pouvons-nous déployer où et comment pouvons-nous atteindre l'objectif final avec le plus grand nombre de personnes possible ? Par exemple, un dispatcher peut intervenir pour un soutien administratif dans un autre service. Ou bien un représentant commercial, qui a débuté au service clientèle, pourrait à nouveau donner un coup de main dans une période où les clients posent beaucoup de questions ou se plaignent ? Aujourd'hui, nous montrons au quotidien notre respect pour quelqu'un d'autre en respectant les règles de confinement. Ce type de solidarité et d'engagement envers ‘l'ensemble’ peut également prévaloir dans une entreprise, à condition de rallumer la flamme. N'oubliez pas que cela passera. Et surtout, prenez bien soin les uns des autres.
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