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Favoriser le processus d’acculturation
En France, l’immigration est un phénomène sociétal important. Les recensements de l’Insee estiment que près de 10% de la population est « issue de l’immigration ».
L’idéologie monolingue est concomitante de l’émergence du concept d’État-nation. L’école devient le pilier et la garante de l’unité du pays. Un soutien scolaire spécifique pour les enfants migrants qui ne parlent pas le français est alors mis en place dès les années 1970.
Pour favoriser le processus d’acculturation des élèves allophones nouvellement arrivés (EANA), le principe d’inclusion scolaire se conjugue à de nouveaux codes scolaires d’appropriation d’une nouvelle langue afin de garantir l’accès à une scolarité en milieu ordinaire dans les meilleures conditions en prenant en compte leurs besoins spécifiques.
Les Unités pédagogiques pour élèves allophones (UPE2A) sont créées à la suite de la circulaire de 2012. Elle stipule que les élèves sont inscrits dans leur classe d’âge tout en bénéficiant d’un accueil en UP2A à mi-temps pour développer leurs compétences en français via un enseignant qualifiés en français langue seconde (FLS). Ce dispositif dure 18 mois.
Le cas de élèves ukrainiens
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine génère le déplacement de 3 millions de personnes en Europe et l’accueil en France de 17.677 élèves ukrainiens qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire français. Des ressources sont donc proposées sur le site Éduscol pour les élèves souhaitant conserver un lien avec leur langue, leur culture et le système scolaire ukrainien.
Un dispositif non évalué
Les études sur les résultats du dispositif sont rares et il semble que la réussite scolaire est fragile pour certains groupes ethnolinguistiques. Il est d’ailleurs symptomatique de constater que l’institution ne lance pas d’enquêtes statistiques sur la réussite scolaire des enfants migrants.
En revanche, de nombreuses enquêtes qualitatives (Auger 2010 ; Cadet, Mangiante et Laborde-Milac, 2009 ; Simon, Dompmartin-Normand, Galliagani et Marie Sandoz, 2015 ; Goï, 2015) montrent la difficulté des enseignants à travailler avec ces élèves faute de formation spécifique, de suivi et de matériel.
Effectifs
En 2020-2021, 64.564 élèves allophones nouvellement arrivés ont été scolarisés, dont 44 % dans des écoles élémentaires, 40 % dans des collèges et 16 % dans des lycées