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DITES « ARTISTES » ET NON PLUS « AUTISTES »

Certains artistes travaillent de concert avec des associations qui favorisent la créativité des jeunes en situation de handicap dans le cadre d’ateliers ou d’œuvres collectives. Comme l’artiste peintre tourangeau Michel Saint-Lambert.

« Faire des jeunes non plus de simples consommateurs mais des co-créateurs, les ouvrir à la culture en vivant des actions concrètes et en les valorisant ». Tel est l’objectif de l’association les Elfes en Touraine, qui permet à des jeunes de la DAME (Dispositif d’accompagnement Médico-Educatif)

Robert Debré de Luynes ayant des troubles autistiques ou une déficience légère en invitant Michel Saint Lambert pour une œuvre collective de fanions aux couleurs flamboyantes.

Sentiment de fierté Durant quatre séances d’une heure, dix adolescents

L'artiste

Michel Saint-Lambert est un artiste peintre né en 1957 à Saint-Denis à La Réunion. Il vit en Touraine depuis plus de trente ans et tire son inspiration de ses innombrables voyages. La création lui permet de poser sur la toile ses souvenirs, afin de les partager et de les rendre « éternels ».

Site internet de l'artiste : https://www.galerie. garnierdelaporte.com/process. php?artiste=Michel%20SaintLambert découpent, peignent, cousent, créent. Chaque élève reçoit un fanion préalablement découpé dans de vieux draps et peint à l’acrylique. Shééna, une jeune du groupe, se réjouit de participer au projet. « Ça fait bizarre de créer avec un artiste » , avouet-elle, non sans une certaine fierté de « réussir » à produire une œuvre collective.

L’œuvre finale sera envoyée à une famille de navigateurs qui parcourent l’Atlantique depuis plusieurs mois. Les jeunes les suivent tout au long de leur voyage, échangent avec eux, travaillent leur géographie. Le projet a donc cette double dimension, culturelle et humaine.

Apport mutuel

Pour l’enseignante spécialisée Mélanie Reboussin, investie dans cette action, « la pédagogie de projet met du concret et donne du sens aux élèves. » Pour Michel Saint-Lambert, « c’est un vieux rêve de gamin, j’ai toujours voulu voir des artistes rentrer à l’intérieur de l’école, amener la culture de l’extérieur vers l’intérieur » . Et puis « les jeunes sont une source d’inspiration. J’aime les regarder créer » . L’artiste n’hésite pas à évoquer une réelle créativité communicative et partagée : « Je me sens avec eux comme une éponge qui absorbe tout et je reprends certaines de leurs idées dans mes propres œuvres » . Dans ce projet, chaque partie explique y trouver son compte : l’enseignante et les deux éducateurs qui apprécient d’avoir des élèves investis, l’artiste qui est reconnaissant de cet apport mutuel et les élèves qui sont heureux de pouvoir s’émanciper dans un projet de telle ampleur. De par la richesse de l’expérience, la rencontre humaine avec l’artiste a permis à ces jeunes d’effacer ce sentiment de handicap.

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