3 minute read

Yma Sumac

Next Article
FAITH RINGGOLD

FAITH RINGGOLD

Une gamme vocale de huit octaves (peut-être) déchirée entre légendes et réalité

par Barbara Giannini

Advertisement

Voir Les Vid Os

https://youtu.be/Kz2YrsiKx7U https://youtu.be/8qLmrJY2t5c https://youtu.be/oA5ztqVTzuY https://youtu.be/DlPOldBxxVs https://youtu.be/YjxbHs7tB0s https://youtu.be/kxMV-bhiWes https://youtu.be/-seH5XxGRNc

Au fil des ans, Vivanco a préféré «colorer» l’histoire de la découverte de la jeune fille talentueuse en disant qu’il l’avait trouvée dans son village natal, Cajamarca, et qu’il avait été témoin d’une insurrection de trente mille Indiens qui s’opposaient à ce que leur «voix divine» les quitte pour rejoindre Lima...

Cependant, ce genre de rêverie finit par irriter les habitants des hauts plateaux et provoque un certain ressentiment envers la chanteuse et son manager. Toujours en 1942, Yma Sumac fait ses débuts officiels à la radio nationale et internationale avec le groupe Folkloric Art dirigé par Vivanco, qui change bientôt de nom pour devenir Imma Sumack et l’ensemble folklorique péruvien.

Au cours des années suivantes, l’ensemble a effectué plusieurs tournées en Amérique du Sud jusqu’à ce qu’il arrive à New York en 1946, dans l’espoir d’enchanter également l’Amérique du Nord.

Vivanco a rapidement décidé de dissoudre le groupe et de poursuivre le projet en trio, avec l’un des cousins de Yma.

Le Trio Inca Taqui était alors né. Bien que la voix enchanteresse de Yma ait immédiatement attiré l’attention du pu- blic américain, le projet a eu du mal à décoller.

Vivanco s’est rendu compte que Yma ne satisfaisait pas encore suffisamment le besoin d’exotisme de ce public. Il a donc décidé d’entourer tant les arrangements musicaux que l’apparence et la personnalité de Yma d’une aura exotique massive et inimitable, en l’enveloppant de vêtements et de bijoux péruviens exotiques et précieux.

Dans le même temps, il commence à adopter une attitude obsessionnelle et dominatrice à son égard, la préservant et la dominant comme si elle était un objet de valeur, mais souffrant en même temps du succès et de la célébrité qu’elle commence à récolter et que lui, en tant qu’artiste, se bat pour atteindre.

Les spectacles de Yma ont rapidement enchanté un public de plus en plus large, allant du folklore traditionnel andin aux styles d’opéra, grâce à une voix gracieuse et presque magique qui ne semblait connaître aucune limite, ni dans les aigus ni dans les graves.

N. Limansky, qui a également écrit une biographie de Yma Sumac, souligne toutefois le revers de la médaille : alors que ses qualités de chanteuse extraordinaires et inhabituelles ont été applaudies et médiatisées avec enthousiasme, son style excentrique, tant sur le plan esthétique qu’artistique, pouvait être considéré comme bizarre.

Pour cette raison, en tant qu’artiste, elle n’a jamais été prise au sérieux et était plutôt considérée comme un phénomène de foire, un personnage glamour entouré d’une aura de mystère.

C’est précisément à cause de cette image que le monde hollywoodien s’est intéressé à elle et, en 1954, nous l’avons vue dans le film qui a inspiré, trente ans plus tard, les aventures d’Indiana Jones dans le film «Les Aventuriers de l’Arche perdue».

Albert Giesecke, l’un des deux Américains qui ont joué un rôle clé dans la découverte du Machu Picchu, a activement contribué à la réalisation du Secret des Incas.

Malgré son grand succès auprès du public, le film a été sévèrement critiqué par les artistes et intellectuels péruviens, en particulier ceux de la région de Cuzco, qui se sont plaints qu’une telle exposition internationale du site de Machu Picchu augmenterait le tourisme, mais dénature- rait également son patrimoine culturel, tant sur le plan historique que musical.

En 1957, Yma Sumac et Vivanco ont divorcé et en 1959, ils se sont remariés.

Ils ont décidé de retourner, après de vives critiques de la part de la population locale, à Cuzco et au Machu Picchu et, comme on pouvait s’y attendre, ont reçu un accueil plutôt hostile.

Yma Sumac avait beau être appréciée pour ses talents artistiques, on ne pouvait lui pardonner la façon dont elle avait dépeint son peuple comme sauvage et primitif.

Elle a répondu aux critiques en justifiant ce portrait comme un hommage à sa terre et à son histoire, car bien qu’elle ait pris un passeport américain, elle est toujours restée «la fille du soleil» au sang inca.

Après cette visite, elle ne retourne au Pérou qu’en 1970, cette fois-ci seule, après son second divorce avec Vivanco.

Même à cette occasion, la rencontre avec le public n’a pas été facile, même dans son village natal de Caljamarca.

Au cours des années suivantes, sa carrière a inexorablement commencé à s’étioler et, à la même époque, des rumeurs ont même couru selon les- quelles son véritable nom était Amy Camus («Yma Sumac» lu à l’envers) et qu’elle avait été une femme au foyer qui s’ennuyait à Brookings, dans l’État du Dakota, avant de connaître le succès, tout sauf une princesse/prêtresse inca.

En 2006, grâce à une campagne menée par l’un de ses fans, elle est retournée une dernière fois au Pérou, où elle a enfin reçu une série d’honneurs et de récompenses.

Elle semble désormais frêle et ne semble plus se soucier autant qu’avant de se produire de manière aussi excentrique.

Dans le train qui l’a emmenée au Machu Picchu pour la dernière fois, elle a donné un petit spectacle impromptu avec un groupe local.

Ce dernier voyage l’a profondément touchée.

De nombreux Péruviens, en particulier ceux qui vivent sur les hauts plateaux andins, pensent qu’une personne doit retracer les étapes importantes de sa vie avant de laisser son âme s’échapper.

Yma Sumac souhaitait retrouver le Pérou avant de fermer définitivement les yeux en 2008. www.vanillamagazine.it/ymasumac-unestensione-vocaledi-otto-ottave-forse-divisatra-leggende-e-realta/

This article is from: