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BERTOCCHI
arsèlleria est le quatrième lieu à accueillir l’exposition collective Zodiaco, née d’une réflexion (oui, nous éviterons le mot commissariat et ses dérivés) de Davide Bertocchi, après Car Drde à Bologne en 2014, Hopstreet Gallery à Bruxelles début 2016 et Klemm’s à Berlin en juillet. Davide Bertocchi a commencé ses recherches à partir de l’œuvre culte de Gino De Dominicis, «Lo Zodiaco», une performance de quatre jours qui s’est tenue à L’Attico de Rome en avril 1970 : conçue comme un tableau vivant, les signes du zodiaque étaient incarnés par leurs homologues terrestres, disposés en demi-cercle dans le respect de leur ordre astral.
Une manifestation concrète de la correspondance ciel-terre, mais aussi humain-divin, sensible-infini, etc.
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Mais cela n’aurait aucun sens de proposer une reprise nostalgique « à thème « sur le zodiaque, et, Dieu merci (cette fois il est permis de le dire) cela n’arrive pas : celle de la Marsèlleria est une exposition non organisée, donc sans thème légitimé par la juxtaposition fonctionnelle d’œuvres ayant une esthétique com- mune, mais plutôt un projet d’échange imprévisible entre différentes œuvres, qui utilise le zodiaque comme système de sélection des artistes.
«double», comme les Gémeaux et les Poissons, et redécouvrir également le treizième signe, Ophiuchus (abandonné parce qu’il était plus court que les autres, mais très important dans l’Antiquité).
Je voulais voir quel type d’exposition et quel type de relation entre les œuvres et le public cette prémisse provoquerait.
Cette exposition, si vous voulez, doit être considérée comme mon propre projet, un corps unique, mais en collaboration avec d’autres artistes. Zodiaco présente ainsi les œuvres de 16 artistes, différant par leur nationalité, leur génération et leur approche ; certains ont proposé une œuvre originale pour l’exposition (Benoît Maire, Joris Van De Moortel, Alessandro Di Pietro, Bertocchi lui-même) tandis que les autres étaient des œuvres préexistantes (celles de G. Küng, Camille Henrot, Elise Cam, Thorsten Brinkmann, Florian & Michael Quistrebert, Emilie Pitoiset, Charlotte Moth, Evariste Richer, Shila Khatami, Elia Cantori, Olve Sande).
«Cette image [celle du Zodiaque, NDLR] était si forte dans mon esprit, dit Bertocchi, que j’ai décidé d’utiliser le système du Zodiaque comme une méthode «anti-curateur», c’est-à-dire que c’est ce système très ancien qui détermine les artistes d’une hypothétique exposition et non «le curateur» (car je ne me considère pas comme tel, évidemment), comme si je voulais décharger la responsabilité des choix sur quelque chose de plus universel et non subjectif.
Les artistes ont donc été choisis sur la base de leur signe, et non sur la base des œuvres.
J’ai proposé à chacun de participer à une exposition en expliquant le lien avec l’œuvre de De Dominicis et aussi le système de choix, et puis à certains, après les avoir invités, et après leur avoir demandé quel était leur signe, j’ai malheureusement dû leur expliquer qu’ils ne pouvaient pas participer car j’avais déjà quelqu’un d’autre du même signe qu’eux.
Je n’ai pu mettre que deux artistes pour chaque signe
Une alchimie qui fait le tour de l’espace, du sol aux murs, avec des œuvres de moyen format ayant une présence d’installation et un attrait conceptuel et matériel.
Dans les locaux de Via Privata Rezia, cette constellation donne lieu à des juxtapositions inattendues et à des clés d’interprétation multiples et instables, dans un renouvellement continu des chemins possibles.
Le plus énigmatique reste le treizième signe, Ophiuchus (ou Serpentaire, en français) : selon la mythologie classique, le «porteur de serpent» est Asclépios, qui deviendra plus tard le symbole de la médecine et, par extension, de la résurrection. Par ailleurs, l’œuvre correspondante de l’artiste Evariste Richer, Le Mètre Lunaire (2012), un mètre en cuivre, est une unité de mesure dérivée de la même manière que le mètre terrestre, mais en appliquant les proportions lunaires.
Reste à savoir si dans ce choix il y a au fond un désir d’ordonner, de trouver un principe (non pas curatorial mais curatif ?), de mesurer la complexité qui caractérise l’époque, et donc l’art, d’aujourd’hui.
Giulia Meloni
www.artribune.com/ report/2016/12/mostra-zodiaco-davide-bertocchi-marselleria-milano/ u fait des travaux sur la devanture de son magasin, place SaintPierre à Nantes, certains ont cru qu’il prenait sa retraite.
Mais non, Bertrand Hardy n’est pas prêt de quitter son commerce spécialisé dans la photographie argentique. D’autant moins que la pellicule revient en force chez les jeunes photographes.
Voilà bientôt 30 ans que Bertrand Hardy a racheté le magasin «Photo Saint-Pierre» à côté de la cathédrale de Nantes.
Une affaire qu’il avait acquise en 1993 après y avoir travaillé 9 ans avec la propriétaire de l’époque, Monique Huteau.
Vingt ans plus tard, avec le déferlement du numérique, Bertrand a senti que les choses tournaient mal pour lui et son commerce. Comme ses concurrents, il a fini par vendre des appareils de nouvelle génération mais le cœur n’y était pas.
«Mes confrères me présentaient leurs condoléances»
«En 2004, on s’est posé la question, raconte Bertrand Hardy. On nous disait que l’argentique était fini.»
Bertrand se souvient d’avoir vu ses concurrents fermer les uns après les autres.
Mais l’idée d’aller à contre-courant lui a semblé intéressante et, pourquoi pas, viable.
«On s’est dit : on tente le coup, on ne va faire que de l’argentique.
Tout le monde nous traitait de dingues.
Mes confrères me présentaient leurs condoléances» rigole Bertrand qui a pourtant flairé la niche commerciale.
Le magasin avait été ouvert en 1976 pas Monique Huteau avant d’être racheté en 1993 par Bertrand Hardy.
Il n’a pas attendu longtemps avant de sentir qu’il avait eu raison.
Si les six premiers mois ont été difficiles, il a vu ensuite ses ventes progressivement remonter et à partir de 2008, la montée en puissance s’est nettement confirmée.
Aujourd’hui, il vend des pellicules photo par milliers et quelques 2 000 appareils ou pièces d’appareils argentiques par an.
Ce venredi matin, Patrick, client régulier, vient chercher quelques photos de vacances et un tirage noir et blanc de ses petits-enfants.
«Ce magasin est une mine d’or» dit ce passionné qui aime à choisir la sensibilité de ses films en fonction de ce qu’il recherche.
«Si on prend du 200 ASA, on peut avoir un grain plus fin