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AMELIE ELIE LA LEGENDAIRE CASQUE D’OR
plé, où tout est moins cher mais où l’espérance de vie des enfants est sept fois inférieure à celle des autres quartiers de la capitale.
Et vit d’expédients, s’obligeant, sans trop rechigner, à abandonner très vite le monde de l’enfance au profit de la vie de la rue, bien plus rémunératrice.
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Selon ses mémoires (recueillies et éditées par le journaliste français Henri Frémont en 1902) poussée par la nécessité et une impudence élémentaire qu’elle reconnaît elle-même, elle décide, à l’âge de treize ans, de fuguer pour vivre avec un ouvrier de quinze ans surnommé « le marin».
Alertées par la dénonciation de quelques connaissances, les forces de l’ordre se lancent à la recherche des deux jeunes amants et les retrouvent à l’hôtel des Trois Empereurs tout proche où ils sont séparés de force, Amélie étant renvoyée dans sa famille et «le marin» directement en maison de correction.
Mais la jeune fille n’a toujours aucune idée de ce que signifie subvenir à ses besoins.
À quatorze ans, elle perd sa mère et se retrouve littéralement à la rue, avec un père absent et zéro franc pour payer un lit et encore moins une chambre.
Mise au pied du mur et abandonnant définitivement le marin, avec lequel, après sa «capture», elle avait continué à entretenir une correspondance, elle commence à chercher du travail et, parallèlement, à fréquenter une prostituée beaucoup plus âgée qu’elle, une certaine Hélène «de Courtille». Celle-ci l’accueille chez elle mais la pousse aussi sur le trottoir. C’est là que commence la fulgurante carrière de prostituée d’Amélie Élie : la jeune fille se rend compte que la «vie», finalement, n’est pas si mal quand l’alternative est de rester dehors dans le froid 24 heures sur 24 en mourant de faim, même s’il faut faire face au monde interlope des proxénètes, et aux voyous que la presse a entre-temps baptisés la «Tribu des Apaches du Far West». C’est dans cette atmosphère de saloon, dans un dancing situé entre Belleville et la place de la République, appelé «La Pomme au lard», qu’Amélie rencontre en 1898 le deuxième homme de sa vie. (suit page 30)
(suit de la page 29)
Il s’appelle Bouchon et semble sympathique.
Lassée de l’attachement morbide de son protecteur-amant, qui l’exploite dans tous les sens du terme en l’obligeant à subir toutes sortes d’abus, elle saisit l’occasion et se jette autant dans ses bras que dans son coin de trottoir.
Car Bouchon est aussi un homme «honnête et généreux», le genre de générosité qui lui permet d’avoir des vêtements plus ou moins à la mode, de manger à sa faim et d’avoir un toit sur la tête , comme de pointer dans le bureau le plus confortable de la ville, de trouver chaque jour une tasse de café crème sur le bureau et même de s’entendre avec son patron.
Je veux dire, qui ne voudrait pas ça ?
Et puis avec lui, les gains sont triplés !
Tous ces éléments font qu’elle commence à voir son métier de prostituée sous un angle beaucoup plus agréable, d’autant que ses services sont désormais considérés comme les plus appréciés de tout Belleville.
Grâce à la confiance de son nouveau partenaire, Amélie se forge une réputation de prostituée la plus désirée du quartier, vénérée et sanctifiée comme une sorte de Jeanne d’Arc des sales types, il arrive souvent que certains clients lui demandent de prier ensemble la vierge nationale avant de commencer la danse, grâce à ses performances sexuelles élevées et jamais prévisibles.
En me promenant dans Paris lors de mon dernier voyage, je découvre qu’il existe même une véritable «table des commandements» dédiée à Amélie, une modeste liste de ses glorieux exploits gravée sur les célèbres «Panneau Histoire» de Paris.
Il s’agit de panneaux en fonte ,en forme de rames, placés à divers endroits de la ville, qui ont pour but d’accompagner le visiteur parmi les personnages et les lieux qui ont fait l’histoire de la capitale.
Élie est citée comme celle qui a «fourni des rêves aux hommes» et «élevé des femmes en recueillant de jeunes employés frustrés et en les accueillant dans ses bras».
Ce que l’on peut déduire de ces mémoires très particuliers, c’est que, non seulement elle a joué un rôle fondamental au sein de la société sur le plan ludique, mais elle a également contribué à accroître l’économie du quartier en constituant, de fait, «un moyen de faire circuler la richesse publique»! Bref, la nôtre est une véritable héroïne des bidonvilles.
Et c’est aussi parce que, bien que n’étant pas exactement belle au sens canonique du terme, elle possède un charme indéniable, étant dotée d’un physique extraordinaire et d’une lumineuse (et volumineuse) chevelure mature couleur blé qui sera déterminante dans la création de ce fameux surnom par lequel les Français se souviennent encore aujourd’hui d’elle : Casque d’Or.
Cependant, à un certain moment, l’amant/protecteur Bouchon commence à lui fixer beaucoup, trop de «rendez-vous», devenant de plus en plus exigeant.
Il est également extrêmement jaloux et violent. Quelques mois après leur première rencontre, alors qu’ils sont dans la rue et qu’il la gronde en l’accusant de prendre trop de temps pour elle en dehors des heures de travail, l’homme commence à la frapper devant les passants, et il le fait si fort qu’Amélie est obligée d’enlever son corset serré en public, exhibant ses charmes aux quatre vents (ce qui n’est pas trop inconfortable pour elle) puis s’enfuit jusqu’à la maison, où elle s’empresse de faire ses valises et de prendre la porte pour partir définitivement, à la recherche d’un endroit où elle pourra se sentir plus en sécurité. Elle part de jour, dans l’espoir d’être moins visible. Et au cours de sa fuite, elle rencontre le premier des deux personnages les plus importants de cette histoire : Joseph Plaigneur.
Surnommé «homme» pour ses manières résolues, et surnommé «Manda», Joseph est orphelin de père et vit avec une mère gravement malade, ce qui l’amène à devoir se réinventer chaque jour pour subvenir à ses besoins.
Il est embauché comme apprenti polisseur, mais il s’avère rapidement que, plus que ce qui se passe dans l’atelier, c’est ce qui se passe à l’extérieur qui l’intéresse, là où l’attendent ses fameuses histoires de polar et nombre de ses amis d’enfance, devenus depuis cambrioleurs ou agresseurs. Il préfère les passe-temps dangereux Manda, les entreprises peuplées de hors-la-loi et les rassemblements clandestins.
Parce qu’ils sont excessivement «tapageurs», ils attirent immédiatement l’attention de la presse locale, qui les qualifie d’ «êtres primitifs qui contaminent le quartier comme les Amérindiens contaminent les prairies». Lorsqu’il rencontre Amélie, il gagne beaucoup moins que la femme et cela suffit à le convaincre de quitter son apprentissage et de rejoindre une bande.
L’ascension est très rapide : Joseph gagne bientôt le surnom de «Roi des Apaches» et devient le chef des «Orteaux» (les «Caribéens»).
La relation entre les deux jeunes gens n’est cependant pas exempte de turbulences, car Amélie n’a certainement pas cessé de coucher avec des hommes et des femmes, et pas seulement «au travail». De temps en temps, Manda est obligé d’aller la chercher chez l’un ou l‘autre, où une bagarre éclate inévitablement, se terminant par diverses blessures.
Trois ans après le début de leur histoire d’amour tumultueuse, alors qu’elle se trouve non loin de Belleville, à Charonne, pour être précis, Amélie rencontre également le deuxième et dernier temps fort de cette histoire : le Corse Dominique Francois Eugéne Leca.
Correction, le tres beaux Dominique Francois Eugénie Leca, bien plus fascinant que le «bon» Manda, et là je vous invite à regarder les photos de cet article.
Elle lui fait une cour impitoyable, et ne se soucie pas qu’il soit fiancé à Germaine, « Panthère» pour ses amis, une ancienne serveuse connue pour avoir un caractère peu condescendant.
Amélie aime la rudesse de Leca et veut l’avoir à tout prix.
Comme le raconte un journaliste du ‘Matin’ le 20 décembre 1901, en parlant de l’homme à propos d’un fait marquant que je rapporterai prochainement, et de sa nouvelle maîtresse prostituée : «C’est déjà un fait curieux qu’une Parisienne de Belleville, de ce conservatoire de l’amour, ait préféré le dur et le lugubre, la moustache épaisse, les manières rudes et l’absence de galanterie, à la douceur, au sourire, aux cheveux plus blonds que bruns, à la moustache fine, aux manières douces, bref au type d’homme auquel correspond Manda...»
Car Leca a le charme classique du type Johnny Depp, dur et ténébreux, dans « From Hell» par exemple, et cela rend les femmes folles, même à l’époque.
Le Corse est également à la tête d’un gang, qui se fait appeler ‘Popincourt’ (traduisible en italien par ‘Pellerossa’)* qui est bien sûr le rival numéro un des ‘Orteaux’, dirigés par Manda.
Vous pouvez imaginer la suite, mais je vais vous la raconter quand même, car elle le mérite.
Comme nous le disions, se découvrant éperdue d’amour, Amélie prend une nanoseconde pour abandonner « le roi», qui naturellement ne le prend pas bien, bien qu’il semble que ce dernier ait eu à son tour une brève liaison avec Pantera, mais ce ne sont que des ragots, les conditions pour venger l’honneur commencent donc à prendre la forme d’un chien enragé.
Peu après, une guerre des gangs éclate, dictée par l’amour pour la même femme, qui restera dans les mémoires comme «la bataille des Apaches».
Une nuit, après l’avoir surpris dans une ruelle sombre, Manda poignarde Leca, manquant de l’envoyer à la mort.
Mais le Corse, ne l’ayant pas reconnu, n’a pas envie de porter plainte à la police et, de plus, il n’est pas un saint. Non content, l’homme tente à nouveau de s’en prendre au couple à l’hôtel où il s’est temporairement installé.
Heureusement, personne n’est blessé à cette occasion, mais c’est là que Leca se rend compte que (peut-être hein !) que celui qui avait tenté de le tuer la première fois était en fait l’ex-amant de sa compagne.
Il déclare donc officiellement la guerre à tous les Orteaux, ce qui donne lieu, une semaine plus tard, à un véritable duel au pistolet en plein jour.
Une fois de plus, c’est Leca qui succombe, qui s’en sort avec deux balles de revolver dans le bras droit.
Il est transporté à l’hôpital, soigné et à nouveau interrogé par la police.
Mais notre «sauvageon» opte toujours pour le silence car cracher le morceau reviendrait à clore l’affaire une fois pour toutes.
Au lieu de cela, sa vengeance devra être beaucoup plus lente et cruelle.
Et il y aspire encore lorsque, sorti de l’établissement et sur le point de monter dans le taxi qui doit le ramener à Charonne, les hommes de Manda tentent à nouveau de le poignarder.
Et daje un et daje deux et daje trois, cette fois Leca s’énerve vraiment et tente de les poursuivre, avec l’intention de tous les exterminer, mais ne parvient même pas à les rattraper à cause des nombreuses blessures, anciennes et nouvelles.
Pendant ce temps, l’affaire Manda-Leca continue de faire les gros titres à Paris.
Un journaliste du Petit Journal, Arthur Duphin, s’indigne : «Ce sont les coutumes des Apaches, littéralement celles de l’Ouest sauvage, indignes de notre civilisation
En plein après-midi, au cœur de Paris, deux bandes rivales s’affrontent à coups de couteaux et de revolvers au point de presque s’entretuer, et ce pour une femme.
Une blonde avec un chignon peigné comme un petit chien !» Et s’il est vrai qu’entre les deux querelles la troisième jouit, que fait la blonde pendant que sur la place on se dispute son amour ?
Elle joue et chante au théâtre, bien sûr !
Désormais considérée comme une héroïne romantique de la discorde, une sorte d’Hélène de Troie des temps modernes, elle est engagée dans une pièce spécialement conçue pour elle qui sera bientôt jouée au théâtre des Bouffes du Nord.
Entre-temps, le commissaire Deslandes, chargé de l’enquête, interroge à nouveau Leca, qui vend la mèche et finit par désigner Manda. Après une brève clandestinité en Angleterre, en 1902 «le roi» est arrêté et traduit devant le juge, auquel il déclare avoir été poussé par Amélie elle-même à commettre tous ces crimes.
C’est ainsi qu’au cours d’une séance de répétition de la pièce qui, c’est certain, la consacrera dans l’histoire de la variété française, elle est arrêtée par la police, la partition à la main, pour être conduite à la prison de Saint-Lazare.
Un comte espagnol, ami du jeune roi Alphonse XIII, offre 300 000 francs de caution en échange de sa liberté.
(suit page 32)
(suit de la page 31)
Il est manifestement fou d’elle et, qu’il offre ou non une récompense en retour, nous ne le savons pas.
Cependant, Amélie est libérée plus tôt que prévu car, entre-temps, Manda est revenu sur sa parole : il a menti, dit-il, parce qu’il était assombri par la jalousie pour cette merveilleuse créature.
Lui, en revanche, reste en cellule.
La presse se précipite pour interviewer les deux amants libérés de la troisième roue, peintres et photographes demandent à «Casque d’or» de poser pour eux.
Le jeune couple se retrouve à exploiter cette popularité inattendue en vivant de cet argent pendant un temps mais, malheureusement, la tranquillité est de courte durée.
La guerre entre les deux gangs continue et Leca blesse gravement certains des hommes de Manda.
Il est obligé de fuir en tant qu’homme recherché, mais il est rattrapé en Belgique quelques semaines plus tard et renvoyé en France, où il est condamné aux travaux forcés.
Nous sommes en 1903, et les deux meneurs sont transférés dans le même bagne en Guyane française.
Et si vous pensez qu’ici ils vont enterrer la hache de guerre et devenir comme cul et chemise, je vous le dis d’abord, vous vous trompez lourdement.
Leca, qui cette fois-ci se montrera bien plus rusé que son rival, parvient un beau jour à se glisser par-dessus les murs de la prison (probablement aidé par un garde à qui il avait rendu quelques services) et prend la fuite, finissant par vivre en fugitif pour le restant de ses jours.
Manda ne sera libéré qu’en 1922, mais avec l’obligation de rester en Guyane, où il mourra, probablement de la syphilis, en 1936.
Les affrontements entre les gangs ne cesseront cependant pas de sitôt.
Nous avons mentionné plus haut qu’Amélie avait commencé une carrière dans le théâtre.
L’une de ses répliques était la suivante : «Une femme pour qui des hommes comme Manda et Leca, chefs des Caraïbes et des Amérindiens, se battent au couteau en plein jour, et juste pour elle... alors elle, c’est-à- dire moi, eh bien, je dis que cette femme est une artiste !».
En 1902, la jeune et toujours charmante blonde est à la veille de ses débuts dans une émission de variétés censée s’appeler « Casque d’Or et les Apaches».
J’utilise le conditionnel car le préfet de Paris, quelques heures avant la première, ordonne aux responsables du théâtre des Bouffes du Nord de retirer définitivement le spectacle du calendrier pour éviter les problèmes d’ordre public.
Amélie proteste bruyamment, criant aux journalistes qu’elle doit se produire, que ce sera une occasion incontournable de revanche humaine et sociale.
«Casque d’Or est una légende !» crie-t-elle.
Mais les appels du cœur ne sont pas entendus et le projet est finalement abandonné.
Vers les années 1910, elle retourne à son ancien métier, même si elle parvient parfois à se tailler une petite place dans le monde du spectacle.
Elle se produit, par exemple, comme dompteuse de lions dans un petit cirque de banlieue, rôle qui lui vaut le surnom de «Casque d’or la tigresse».
En 1913, elle rencontre un jeune cordonnier nommé André Nardin, travailleur infatigable au tempérament doux, avec lequel elle se marie lors d’une cérémonie civile le 27 janvier 1917.
Elle élèvera ses quatre petits-enfants et ils ouvriront ensemble une petite entreprise de cordonnerie sur les marchés de Montreul et des Lilas, parvenant à vivre assez décemment pendant plusieurs années, et nous voilà au générique de fin de cette longue histoire d’amour et de vengeance, et de surnoms compliqués !
Amélie Élie meurt, officiellement de la tuberculose, mais on soupçonne la syphilis, en 1933 à l’âge de 55 ans seulement, laissant en héritage des années folles et insouciantes.
À peine deux décennies plus tard, en 1952, le cinéma l’a rendue immortelle grâce au film « Casque d’Or» inspiré de sa vie, qui a connu un certain succès.
Dans le 20e arrondissement, une plaque placée à l’entrée d’un joli petit jardin qui lui est dédié indique : «Amélie Élie dite Casque d’Or, jeune femme romantique. Héroïne du film de Jacques Becker».
Une femme qui était passée par l’enfer, dont elle a ressuscité en faisant d’une caricature d’elle-même un véritable exemple pour ceux qui, comme elle, n’avaient rien eu de la vie.
Et qui, de la vie, avaient ensuite tout pris.
Daria Cadalt
Diplomée en Arts Visuels et en Arts du Spectacle de l’Academnie des Beaux Arts, elle fabrique des accessoires artisanaux et est graphiste pour l’édition.
«Je crée des amulettes magiques, des poupées de chiffon et des mondes parallèles. Je crois en la réincarnation: J’ai vecu dans au moins quatre époques avant de venir ici.
De mes voyages dans le temps, j’extrais un nectar de la plus haute qualité.
voir un extrait de «Casque d’Or» de Jacques Becker https://youtu.be/ UoFjjwpC4ME https://www.vanillamagazine.it/amelie-elie-e-il-menage-a-trois-piu-cruento-della-belle-epoque/ ui a dit que l’Hexagone s’accaparait les meilleurs fromages de la planète?
Selon le guide touristique culinaire Taste Atlas, c’est plutôt l’Italie qui excelle dans la production de frometon.
Dans son top 100 diffusé ce lundi 13 février 2023, le premier fromage bleu-blanc-rouge ne se glisse d’ailleurs même pas dans les 10 premiers du classement.
C’est le reblochon qui parvient à faire honneur à la république française en se hissant à la treizième place, suivi par le Comté (14e), le Mont d’or (26e), le Beaufort (31e), le Neufchâtel (33e), le Saint-Félicien (34e), le Délice de bourgogne (46e) et le Brillat-Savarin (50e). Brie, Comté, Saint-Nectaire... Autant de noms qui sonnent si doux aux oreilles françaises.
Il faut dire qu’en France, ils sont particulièrement fiers•ères des quelques milliers de variétés de fromages dont ils disposent.
Alors forcément, lorsque l’on s’attaque aux patrimoine gastronomique national de la France, ça fait mal.
Le meilleur fromage du monde serait, selon Taste Atlas, le Parmiggiano Reggiano.
L’Italie truste même 8 places dans le top 10 avec le Gorgonzola (2e), la Burrata (3e), le Grana Padano (4e), le Stracchino di Crescenza (6e), la Mozzarella (7e), le Pecorino Sardo (9e) et le Pecorino Romano (10e).
De quoi raviver la rivalité entre les deux nations, et offusquer le terroir franchouillard.
La France n’est pas dans le top 10. Vous avez bien lu.
Le premier fromage français à figurer dans le classement est seulement 13e, il s’agit du reblochon, suivi du comté en 14e position.
On déroule le reste de la liste (encore et encore) jusqu’à finalement trouver le Brie de Meaux et le Camembert de Normandie aux 87e et 88e rang.
Les trois derniers fromages français inscrits sont le Coulommiers, la Bûche de chèvre et le Saint-agur. (91e, 92e et 94e).
On a compté, au total, on retrouve 25 de nos spécialités fromagères sur les 100 notées.
D’ailleurs, la quasi-totalité du top 10 est occupée par des fromages italiens.
La burrata arrive en effet en 2e position, juste devant le grana padano, le stracchino di Crescenza(3e) et la mozzarella (4e).
Ce n’est pas la première fois que l’Italie vole la vedette à ses cousins, dans un classement gastronomique.
On se souvient encore du classement des meilleures cuisines du monde 2022, également établi par Taste Atlas.
Pour rappel, l’Italie était première, tandis que la France arrivait seulement en 9e position, derrière les États-Unis.
À l’époque, la nouvelle avait provoqué un véritable tollé sur les réseaux sociaux, au point de contraindre le site à s’expliquer : « tout au long de l’année, les gens évaluent les plats (et non les cuisines) dans notre base de données.»
Ces évaluations, sous forme de notes, donnent ensuite une moyenne sur 5, sur laquelle se base le classement.
Sur les réseaux sociaux, le classement de Taste Atlas a bien évidemment fait vivement réagir. « C’est n’importe quoi», « Ce n’est pas sérieux», « Le Morbier même pas au classement, c’est une blague ?», sont autant de commentaires indignés retrouvés sur Twitter.
Ce classement a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et a fait réagir de nombreux internautes notamment sur la position des fromages français : «Il y a un fromage brésilien devant le Reblochon tout va bien» ou encore «Cantal, Morbier, Tomme, Saint-Nectaire, Fleurs du Marquis, Crottins, Saint-Marcellin, Camembert, Brie, Roquefort, Reblochon, Gruyère, Rocamadour…
Trop d’entre eux sont oubliés» peut-on lire sur Twitter. Notons, en outre, les belles performances du Oaxaca cheese (5e) en provenance du Mexique et du Queijo Serra da Estrella (8e) qui nous vient du Portugal.
Rappelons qu’en 2019 eu lieu un autre coup de théâtre dans le monde odorant du frometon. Cette année là un classement des meilleurs fromages au monde avait osé placer la France en 8e position. Un scandale.
Mais il y a pire encore.
Le plus savoureux fromage était désormais… américain. Oui, oui, vous avez bien lu : américain.
Roquefort, Camembert, Bleu d’Auvergne, Reblochon, Brie, Cabécou… Pardonnez-les, ils ne savent pas ce qu’ils font.
Alors que les World Cheese Awards s’était déroulés cette année la (2019) en Italie, le jury avait nommé en première position un fromage américain, après avoir goûté pas moins de 3 804 fromages de 41 pays différents.
C’était donc le Rogue River Bleu, un bleu du sud de l’Oregon vendu 235 dollars la meule, qui trônait à la première place, suivi d’un parmiggiano reggiano italien et d’un Torta del Casar DOP Virgen del Prado espagnol.
Les Internautes Fran Ais
Taste Atlas
Position
La France elle, n’était qu’à la 8e position avec l’Epoisses. Ceci dit à mon arrivé en France (en 1969) pendant quelques mois j’était confronté à des camemberts plâtreux et sans aucun intérêt, jusqu’au jour j’ai pu enfin déguster un VRAI Camembert et j’ai compris de quoi il était question.
N’oublions pas non plus que les vins en provenance du Chili, d’Argentine et même d’Australie, arrivent parfois, dans les classements avec dégustation à l’aveugle, à surclasser les produits tant décantés de la douce France, Que dire ?
Encore un effort camarade pour être révolutionnaire?
Tous ces produit étant soumis aux aléas de la Nature il est évident que parfois meme la maitrise humaine ne suffit pas pour se situer aux meilleures places.
Vittorio E. Pisu
n repensant à la vie de Franco Zeffirelli, réalisateur florentin et auteur d’innombrables spectacles, les mots de l’évangéliste Luc me viennent à l’esprit lorsqu’il affirme qu’aucun prophète n’est le bienvenu dans sa patrie.
Du moins tant qu’il est vivant, devrait-il ajouter.
Le dimanche 12 février, Gian Franco Corsi, alias Franco Zeffirelli, aurait eu 100 ans. Né à Florence en 1923, il s’est éteint le 15 juin 2019 dans la belle villa de l’Appia Antica à Rome.
Deux jours plus tard, son cercueil a été transféré à Florence pour les funérailles officiées par le cardinal et archevêque de la capitale toscane, Giuseppe Betori, dans la cathédrale de Santa Maria del Fiore. Une véritable exception pour une personnalité séculaire : avant lui, le poète Mario Luzi (en 2005) et Giorgio La Pira (en 1977) avaient fait leurs adieux dans la cathédrale. Ses cendres ont ensuite été enterrées dans la chapelle familiale, au cimetière de la Porte Sante, qui domine la ville depuis la Basilique de San Miniato al Monte.
Aujourd’hui, moins de quatre ans après sa mort, le monde de la culture tout entier s’apprête à célébrer le siècle qui s’est écoulé depuis la naissance du réalisateur, dont le nom de scène (Zeffirelli) est le résultat d’une erreur de transcription du nom de famille que sa mère, Alaide Garosi Cipriani, voulait lui imposer, puisque l’enfant étant né hors mariage, il ne pouvait porter ni le nom de famille de sa mère ni celui de son père.
Alaide a pensé aux zeffiretti chantés par Ilia dans Idomeneo de Mozart, mais le greffier a lu «zeffirelli» et... ainsi soit-il.
Formé dans un pensionnat auprès de précepteurs autoritaires comme Giorgio La Pira, diplômé de l’Académie des Beaux-Arts, introduit dès son plus jeune âge dans la société cosmopolite de la Florence d’avant-guerre, Franco Zeffirelli s’impose immédiatement comme un décorateur et un costumier de formation raffinée, au point d’attirer l’attention de Luchino Visconti qui le veut à ses côtés pour une mise en scène de «Troilus et Cressida» de Shakespeare.
Ainsi naît un partenariat artistique, humain et sentimental qui marquera toute la vie du beau jeune Toscan. Avec